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Le magazine du jazz N° 678 - novembre 2015
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Coltrane
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le 23 janvier 2016
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Thomas Strønen batterie, percussions,
moog, fender rhodes
Iain Ballamy saxophones
Christian Fennesz guitare
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Mette Henriette
Mette Henriette saxophone
Katrine Schiøtt violoncelle
Johan Lindvall piano
Mette Henriette Ensemble
ECM 473 5212
Thomas Strønen
Concerts Time Is A Blind Guide
Thomas Strønen batterie et percussions
Susanne Abbuehl « The Gift » Kit Downes piano
12/11 · Nevers · Festival Håkon Aase violon
Sommaire
Ils en parlent
Directeur
de la publication
Edouard Rencker
Directeur
de la rédaction
Frédéric Goaty
NAThALIE hUREAU
(fredericgoaty
@jazzmagazine.com)
x/DR
Rédacteur
en chef Christian Franck
Franck Bergerot
(franckbergerot Rose Bergerot
@jazzmagazine.com)
Photographe Rédacteur en chef
Publicité,
partenariats, Cela peu paraître futile, mais j’ai beau avoir « Un papier sur Jimi Hendrix ? », s’exclame
événements eu la chance de photographier et d’entendre une amie journaliste. « Charlie Parker, ok. Mais
Tristan Bastid Jimi Hendrix, les seuls souvenirs précis qui Hendrix ! Tu connais ça ?! » Ma culture rock est
(01 56 88 16 69, m’en restent sont ma plongée dans la foule un gruyère grignoté après 1968. Il est vrai que je
tristan.bastid des spectateurs à l’Olympia et, quelques n’ai jamais prêté une grande attention à “Electric
@jazzmagazine.com)
années plus tard, l’annonce de son décès, Ladyland”, le chef-d’œuvre, peut-être trop pop
Directrice en plein enregistrement du groupe Canned à mon goût. Mais à la sortie du film Woodstock,
artistique Heat au légendaire studio d’Hérouville. l’apparition d’Hendrix m’a tétanisé et j’ai appris
Claude Gentiletti
Rétrospectivement, l’image a pris le dessus par cœur “Band Of Gypsys” sorti à peu près au
Responsable sur la musique… même moment. Le lien entre Jimi et Bird ? Miles.
diffusion kiosques Le lien entre les trois ? Une certaine conception
Maureen Richy-Dureteste de l’âme.
(01 60 71 55 12,
maureen.boisguerin@lva.fr)
Best man
Philippe Carles
Pervulgateur
inamovible
Frank Ténot
Chairman
emeritus
Daniel Filipacchi
x/DR
x/DR
La chanteuse norvégienne et son Le guitariste Scott DuBois Iiro Rantala rend hommage en Ces enregistrements flamenco
groupe gravent un album qui est une figure importante de la solo à l’un de ses héros, qui historiques, réalisés en studio
emprunte au blues et au gospel ; jeune scène jazz new yorkaise. fêterait cette année ses 75 ans : à Berlin en 1965, documentent
la touche subtile d’electronica Le NY Times a salué son « sens John Lennon (1940-1980). l’une des toutes premières
et l’audace rythmique rendent de l’exploration, toujours mélo- Disponible en CD et LP captations européennes du
l’enregistrement captivant. dique » et ses « compositions genre au-delà des frontières
Disponible en CD et LP ambitieuses ». espagnoles.
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hommage
interview Jean-Louis Ginibre (Jazz Magazine n° 154, mai 1968)
Phil
Ce grand altiste
GIUSEPPE PINo
parkerien a rendu
son dernier souffle
le 29 septembre.
né Philip Wells Wood il y a 83 ans,
à Springfield, il s’était vite révélé
essentiellement et magistralement
“philwoodsien”.
Accueilli sans trop de réticences au sein de la jazzosphère européenne,
avec l’aide de Simone Ginibre, sa nouvelle manager, il avait réuni des
partenaires aussi talentueux que le contrebassiste Henri Texier, le pia-
niste George Gruntz, à qui devait succéder Gordon Beck, et le batteur
Daniel Humair pour constituer l’European Rhythm Machine et vivre
une nouvelle aventure. Mais c’est en 1968, ayant fui en France le
climat de violence et de racisme étatsunien, que Phil Woods s’était
d’abord confié, dans nos pages, à Jean-Louis Ginibre, alors rédac-
teur en chef et bientôt son ami.
Woods
est l’artiste le
plus influent
du xxe siècle.”
je décidai de devenir musicien et de jouer du saxophone. quelques dollars, j’allais l’écouter. Bird était un gentleman,
Quand j’avais 15 ans, à Springfield, je participais à des jam- il disait toujours bonjour à tout le monde. Il était très amical.
sessions avec Joe Morello, Sal Salvador, Teddy Charles, Peu de temps avant sa mort, nous avons joué ensemble.
Chuck Andrus. Nous jouions tous les jours, le plus long- C’était chez Larry Rivers, le peintre [et saxophoniste,
temps possible. NDLR]. Moi, je travaillais en face, dans une boîte de strip-
tease. Je suis passé chez Rivers pour boire un verre. Bird
Vous avez pendant quelque temps étudié jouait du baryton. Je suis allé chercher mon alto et le lui ai
avec Lennie Tristano... prêté. Il joua dessus. Je n’ai jamais entendu mon alto son-
Oui, j’ai pris quelques leçons avec lui. Je devais ner comme ça ! Ensuite, j’ai repris mon alto et nous avons
P.W.
avoir 16 ans. Tristano avait une bonne réputation joué ensemble. En fait, Bird et moi n’avons jamais été des
de professeur et, lorsque j’ai su qu’il donnait des leçons, amis. Simplement des connaissances. Avec le poète Dylan
j’y suis allé avec un camarade de Springfield. Il nous fallait Thomas, je pense que Charlie Parker est l’artiste le plus
une journée entière pour nous y rendre. Nous faisions des influent du XXe siècle. Dans cinquante ans, il influencera
économies, nous prenions le bus, nous nous rendions chez encore des musiciens. Après Parker, j’ai entrepris un re-
Lennie et, s’il nous restait quelques dollars, nous allions tour en arrière et me suis intéressé à Johnny Hodges et
chez un disquaire pour acheter des disques de Charlie Par- Benny Carter. Quand on veut progresser, il faut retourner
ker. C’était une bonne journée musicale. Mais, très jeune, aux sources. Certains jeunes musiciens, aujourd’hui, se
je ne connaissais pour ainsi dire rien à l’harmonie ou aux retournent jusqu’à Coltrane et ne s’intéressent pas à ce
gammes et je n’ai jamais vraiment profité de ce que Tris- qui a précédé. Ils ont tort. L’histoire du jazz est courte. La
tano pouvait m’offrir. Je suis allé chez lui pendant deux Fait rare : Phil Woods connaître fait partie des bases nécessaires.
mois à raison d’une fois toutes les deux semaines. faisait bien sûr la Une du
Jazz Magazine dans lequel
figurait l’interview réalisée Lorsqu’on consulte votre discographie, on y
Bien qu’habitant le Massachusetts, vous par Jean-Louis Ginibre distingue deux périodes : celle pendant la-
n’avez jamais fait partie de ce que l’on ap- (le n° 154 de mai 1968), quelle vous avez été lié avec Prestige, celle pendant
mais un de ses portraits
pelle l’école de Boston, Herb Pomeroy, Jaki Byard, illustrait aussi la rituelle laquelle vous avez enregistré pour Epic...
Charlie Mariano... publicité Selmer, en Je suis resté trois ans chez Prestige, de 1954 à
quatrième de couverture. P.W.
Non. J’ai obtenu mon diplôme à 16 ans et, aus- 1957. La première fois que j’ai enregistré pour
P.W.
sitôt, je suis parti pour New York, à la Manhattan Prestige, c’était comme sideman de Jimmy Raney. Peu
School of Music, pendant un été, puis à la Juilliard School après, Ira Gitler, le directeur artistique, m’a offert un contrat.
pendant quatre ans. A l’époque, il y avait beaucoup de jazz Ce n’était pas spécialement un bon contrat mais, quand
à la Juilliard. Teo Macero y enseignait. on est jeune et qu’on vous demande d’enregistrer des
disques de jazz, on demande seulement : « Où dois-je
Revenons à Charlie Parker. Vous rappelez- signer ? » Et quand on a signé, on s’aperçoit que... Mais
vous la première fois que vous l’avez vu en je ne veux blâmer personne, même si l’on a profité de
chair et en os ? moi : ça fait partie du business. Mais on apprend vite. Ça
Oui, bien sûr. C’était dans la 52e Rue, au Three m’a pris trois ans. Je ne leur en veux pas aujourd’hui : ils
P.W.
Deuces je crois. Assis devant un Coca Cola, j’en m’ont donné ma première chance et m’ont permis d’avoir
ai pris plein les oreilles. J’étais un fan et quand j’avais des disques sur le marché. C’est important. Ils continuent
Novembre 2015Numéro
Novembre2015 Numéro678
678 Jazz
Jazz Magazine
Magazine 9
hommage Phil Woods
de vendre mes disques et j’aimerais simplement qu’ils Aussitôt après, vous êtes parti en tournée
m’envoient un peu d’argent de temps en temps, ce avec le big band de Dizzy Gillespie...
qu’ils oublient de faire. Oui, en 1956 aussi. C’était la première tournée or-
P.W.
ganisée par le Département d’Etat. Quincy Jones
Au cours de votre passage chez Epic, organisa l’orchestre car Dizzy, à l’époque, était en Europe.
avez-vous subi des pressions de la part Il y avait Frank Rehak, Ernie Wilkins, Nelson Boyd, Melba
des directeurs artistiques... Liston, Marty Flax, Billy Mitchell, Charlie Persip. Nous avons
Des pressions sur le répertoire à enregistrer. Ils répété à New York puis nous sommes partis pour Rome où
P.W.
en choisissaient à peu près la moitié. Remar- Peu de temps après son Dizzy nous a rejoints. Ce fut ma première tournée hors des
quez, je les comprends. Epic avait investi de l’argent sur arrivée en France, Phil Woods Etats-Unis. Nous avons fait tout le Moyen-Orient, la Turquie,
moi et ils voulaient protéger leur investissement. formera l’European Rhythm etc. Même s’ils ne savaient pas toujours ce que nous fai-
Machine avec Daniel humair
à la batterie, henri Texier à la sions, les gens étaient très intéressés. Je crois qu’ils furent
Vers cette époque, vous faisiez équipe contrebasse, George Gruntz, sensibles au rythme et, dans les orchestres de Dizzy, il y en
avec l’altiste Gene Quill… puis Gordon Beck, au piano.
L’un des morceaux de “At a toujours ! Dizzy apporte un soin particulier au swing. Et
J’ai fait la connaissance de Gene au cours The Frankfurt Jazz Festival” puis Charlie Persip est un bon batteur de grand orchestre.
P.W. (Embryo, 1971) s’intitule
d’une jam session. Je lui ai demandé ce qu’il
Ode à Jean-Louis, clin d’œil
voulait jouer. Il m’a dit : « Donna Lee. » Ce qui veut tout amical à Jean-Louis Ginibre Votre seconde grande tournée en big band
dire quand on connaît le tempo ultra-rapide de ce mor- bien sûr. vous a mené en France...
ceau ! Bref, nous l’avons joué et nous sommes devenus Oui. Quincy avait assemblé un orchestre pour venir
P.W.
très amis. Nous étions les deux altistes les plus bruyants jouer l’opérette Free And Easy. Nous sommes res-
de la ville ! Lee Konitz m’a dit que jamais il ne jouerait tés en Europe dix mois, puis nous sommes repartis pour les
avec nous à cause du bruit que nous faisions ! Le Phil Etats-Unis. En arrivant à New York, les policiers du Bureau
And Quill Quintet était un bon groupe. Nous avons enre- des Stupéfiants nous ont tous fouillés pendant des heures.
gistré quelques disques qui, je pense, sont bons, mais Ils cherchaient de la drogue qui, selon leurs renseignements,
nous n’avons eu que très peu de possibilités de jouer devait arriver d’Europe. Lorsqu’ils apprirent qu’un orchestre
en public. Un peu au Half Note et au Village Vanguard... intégré arrivait, ils crurent tout naturellement que la drogue
était avec lui ! Sur le bateau suivant, ils découvrirent 200 000
Vous avez participé à la tournée des dollars d’héroïne, ce qu’ils cherchaient. Pour moi et ma fa-
Birdland Stars... mille, ce fut un drôle de « welcome home ». J’avais envie de
P.W.
Oui, début 1956. J’étais dans un orchestre reprendre le bateau pour l’Europe !
regroupant Conte Candoli, Kenny Dorham, Al
Cohn et la section rythmique de Sarah Vaughan. C’était Travailler avec Monk a dû aussi être une ex-
la première fois de ma vie que mon nom était sur un pro- périence curieuse...
gramme. Il y avait Count Basie, Sarah Vaughan, Lester Il a une façon merveilleuse de faire répéter un or-
P.W.
Young et Bud Powell. Je sortais de chez Juilliard et je chestre : il s’assied dans un coin ou danse, et si
me retrouvais dans le même bus que ces gens-là ! Je vous commettez une erreur, il fait tout recommencer depuis
ne savais pas où m’installer. Al Cohn est venu à mon le début ! Monk est un leader sans être un leader. Je l’adore.
aide et m’a fait asseoir à côté de lui. Devant nous, il y Si vous devez prendre un solo, il insiste pour que vous
avait Bud et Prez. Pendant 500 miles, ils n’échangèrent connaissiez bien la mélodie. Il n’aime pas que l’on improvise
pas un mot ! Cette tournée est un merveilleux souvenir. sur les accords sans tenir compte de la mélodie initiale.
10 Jazz MagazineNuméro
JazzMagazine Numéro
678
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Novembre
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2015
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Il y a des millions
d’Américains qui pensent
que les Noirs sont inférieurs.
Aussi longtemps qu’ils
éprouveront ce sentiment,
toutes les lois du monde
mède
musicale
n’y pourront rien changer.”
elsa boublil
vous avez dit classique ?
L’argent est-il
16 : 00 - 17 : 00
important ?
Pas vraiment. Il passe après ma famille. Je ne suis pas
P.W.
tellement ambitieux. Bien sûr, j’aimerais gagner beaucoup
d’argent si c’était possible de le faire sans concessions. Mais
cela semble impossible. J’en ferai peut-être un peu, car je suis
flexible, mais pas beaucoup. Je veux avant tout continuer d’être
un musicien de jazz.
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Les CD Collection sont des compilations thématiques réalisées par la rédaction. (2) Tarif kiosque. les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en nous écrivant.
entretien
texte Bertrand Bouard photos Philippe Lévy-Stab (Impulse)
14 Jazz MagazineNuméro
JazzMagazine Numéro
678
678
Novembre
Novembre
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2015
JOHN SCOFIELD
Le gardien
de la flamme
Au moment où sort “Past Present”, John Scofield
réaffirme sa détermination à toujours « aller de
l’avant » sans oublier le passé. Ses retrouvailles avec
Joe Lovano, ses séances légendaires avec Charles
mingus et Joe Henderson, son admiration pour Jim
Hall, la mort de son fils : entretien avec un guitariste
dont le talent n’a d’égal que la modestie.
D
Début août : John Scofield décroche son télé-
phone pour répondre à nos questions. Pause
rare dans un emploi du temps-marathon : rien
qu’au New Morning, le guitariste s’est pro-
duit quatre fois en dix mois – avec Überjam,
Martin Medeski & Wood, en duo avec le pia-
niste Jon Cleary et en trio avec Steve Swal-
low et Bill Stewart. Difficile de ne pas y voir
une façon de surmonter le drame de la mort
de son fils, en 2013, qui imprègne plusieurs
compositions de “Past Present”. Ce disque
marque le retour à un post-bop soigné et la
réactivation de son association avec le saxo-
phoniste Joe Lovano. « Le jazz, dit-il, sonne
mieux avec des musiciens qui ont beaucoup
x/DR
repères
1951 Naissance le
26 décembre
à Dayton (Ohio).
1962 Apprentissage
de la guitare.
très compliqués, ce sont juste des points de départ à l’improvisation, mais
ils racontent quelque chose. Ecrire vite aide à écrire de façon simple. J’écri-
vais des choses plus complexes à mes débuts. Je compose sur partition, à
l’ancienne, mais quand j’ai une idée, je la joue sur ma guitare, qui ne me quitte
jamais en tournée, et je l’enregistre, car les idées s’en vont si rapidement...
J.S.
Quelle est l’origine de votre relation avec Joe Lovano ? Peter
Erskine assure vous l’avoir recommandé, alors que vous aviez
initialement songé à Wayne Shorter…
Oui, c’est exact. Mais j’avais rencontré Joe à l’université, bien avant l’enre-
gistrement de “Time On My Hands”. Quant à Wayne je le connaissais
depuis l’époque de Weather Report, avec lequel le groupe de Billy Cobham – dans
lequel je jouais – a partagé l’affiche de nombreuses fois. On voyageait ensemble,
on discutait, il se montrait très cordial avec moi. Wayne m’a demandé par la suite
d’ouvrir certains de ses concerts dans les années 1980... Et quand je jouais avec
1974 “Live At
joué ensemble. C’est aussi simple que ça... » Carnegie Hall” Miles, il lui arrivait d’être dans les parages. Je lui ai donc proposé de participer à un
avec Gerry Mulligan album, ce qu’il a accepté, mais quand je l’ai rappelé après avoir écrit la musique,
et Chet Baker.
D’où vous est venue l’envie d’un il m’a dit : « Ecoute, je ne vais pas pouvoir le faire maintenant, je suis désolé, mais
nouvel album avec Joe Lovano 1975-76 Joue redemande moi à un autre moment ». Il a finalement joué sur “Quiet” en 1996.
et Bill Stewart ? avec Billy Cobham.
J’avais le désir d’enregistrer un 1977 Premier disque Wayne Shorter a eu une certaine influence sur votre manière
J.S. en leader, enregistré
album de jazz, différent des précé- d’écrire, non ?
dents, orientés sur le groove et très élec- au Japon. Oh que oui ! Je suis un fanatique de son jeu, de ses compositions.
J.S.
triques. Or, Joe est mon saxophoniste préféré 1982-1985 Joue Il arrive parfois que j’écrive et que je me dise : « Attends un peu,
et ça ne pouvait qu’être formidable avec Bill ! avec Miles Davis. c’est un morceau de Wayne Shorter, là... » Wayne, Herbie Hancock, Miles
Cosigne la deuxième
Larry Grenadier constituait le complément et d’autres parmi cette génération ont embrassé tellement de choses. Ils ont
partie de “Decoy”
idéal. Je me suis bien rendu compte que tout (1984). apporté au post-bop les harmonies avancées, l’improvisation libre, des ap-
cela allait être présenté comme une réunion proches d’écriture nouvelles, et inventé des combinaisons géniales, très libres.
1990 Premier album
du quartette, mais je n’ai tout simplement pas
avec Joe Lovano,
pu trouver de meilleurs musiciens... “Time On My Hands” Voyez-vous aujourd’hui de jeunes musiciens susceptibles
(Blue Note). d’exercer un jour une influence comparable sur le jazz ?
Est-ce le type de morceaux que 2000 “Überjam”, Je ne sais pas si quelqu’un pourra à nouveau avoir ce genre d’in-
J.S.
vous écrivez qui dicte votre pro- opus jazz funk fluence. Dans la musique en général, certainement, mais le jazz existe
chain projet ou écrivez-vous avec un pro- qui sera suivi depuis si longtemps… Je ne dis pas qu’il est mort, je n’adhère pas du tout
jet spécifique en tête ? d’un second volet à ce genre de discours, mais Miles ou Wayne sont arrivés à un moment où
J’écris et j’arrange en fonction d’un en 2013. le champ de développement du jazz était immense. C’était comme si les
J.S.
projet. J’en ai toujours cinq sur le 2006 “Saudades” différents éléments qui changeaient dans la musique en général l’obligeaient
feu ! En fait, je devais publier un nouvel album (ECM) avec le Trio à grandir. Aujourd’hui, je ne vois pas de telles possibilités pour les jeunes
Beyond (Larry musiciens, ou bien peut-être avec la musique digitale. Je l’espère en tout cas.
avec Überjam, plus Cory Henry, de Snarky
Goldings, Jack
Puppy. Les répétitions étaient prometteuses DeJohnette) en
mais j’ai finalement opté pour celui-ci. hommage au Lifetime Certains jeunes musiciens vous impressionnent
de Tony Williams. quand même ?
Vous n’avez jamais cessé de J.S. Je suis très impressionné par le niveau de certains. J’ai joué avec le
composer. Vous n’êtes jamais à formidable trio du pianiste allemand Pablo Held par exemple : ils ont
court d’idées ? une vingtaine d’années et jouent de façon incroyable !
Je publie environ un album tous
J.S.
les dix-huit mois et je traverse tou- Vous-même avez joué très jeune avec des légendes comme
jours une période sans composer. Il y a aussi Chet Baker ou Charles Mingus. Racontez nous votre expé-
des jours où ce que j’essaie d’écrire est de rience aux côtés de ce dernier lors de l’enregistrement de “Three Or
la merde ! Il faut se donner du temps et, en Four Shades of Blues”, en 1977…
général, on finit par obtenir quelque chose. A l’époque, je jouais avec Billy Cobham, qui était chez Atlantic Re-
J.S.
Les morceaux que je compose ne sont pas cords, tout comme Mingus, dont producteur, Ilhan Mimaroglu, vou-
‘‘
nées étaient extrêmement compliquées à lire
! Une des parties de guitare était tellement
ardue qu’on se l’est répartie à trois : « Ok,
tu prends la page 1, moi la 2, toi la 3... » On
Pour “Past Present”, je n’ai tout
a enregistré le morceau de cette façon et, simplement pas pu trouver de meilleurs
à ma connaissance, personne ne l’a jamais musiciens que Joe Lovano,
remarqué ! [Rires.]
Bill Stewart et Larry Grenadier.”
Vous avez pu discuter avec
Mingus ?
Non, pas un mot. Mais le soir de
J.S.
l’enregistrement, je traînais dans un
club à New York, et le pianiste Sadik Hakim
(1), qui avait joué sur All The Things You quelques secondes prises mais Joe tenait à conserver les premières. C’était
Are avec Charlie Parker, est venu me voir : une leçon incroyable. Joe était très intelligent, parlait doucement, aimait dis-
« Man, Mingus t’a trouvé super, il trouve que cuter de tout, lisait toujours le journal. On m’a dit qu’il parlait japonais – il avait
tu es celui des guitaristes qui swinguait le une copine japonaise en tout cas. Il apparaissait tel un fantôme, parfois avec
plus. » C’est le seul retour que j’ai eu. Cet deux heures de retard, mais il était prêt. Son timbre, son sens du rythme, sa
été-là, on a joué avec un big band la mu- façon de combiner le blues avec le bebop, l’avant-garde… : c’était un géant,
sique de Mingus au Saratoga Festival et il comme Wayne, Herbie et Miles.
était là, dans une chaise roulante. Il est mort
peu de temps après. Vous arrive-t-il de réécouter des disques sur lesquels
vous avez joué ?
Quel souvenir gardez-vous de Non, car je n’aime pas m’entendre. Particulièrement la période où
J.S.
Joe Henderson, qui vous a invité je jouais de façon nerveuse. Et je n’ai pas de raison de revenir en
sur l’album “So Near, So Far”, ce très bel arrière, il faut aller de l’avant. Mais de temps à autre, un ami me fait écouter
hommage à Miles Davis, en 1992 ? un truc, ou je tombe dessus à la radio. La moitié du temps ça me plaît,
On avait joué ensemble avant ça, no- l’autre moitié, je me dis : « Oh merde ! J’aurais dû faire ça différemment ».
J.S.
tamment au festival d’Antibes avec Joe Pass disait un truc très simple et très juste : « Quand je joue bien, je
l’Orchestre National de Jazz, dans les années me sens bien ; quand je joue mal, je me sens mal. » Je crois qu’on ne peut
1980. J’étais dingue de Joe Henderson : jamais être totalement satisfait de soi. Aujourd’hui, j’ai plutôt tendance à
j’allais l’écouter en club, je transcrivais ses sortir content d’un concert, mais en même temps je suis toujours suspicieux
solos pour les reproduire à la guitare. On d’une telle impression...
répétait très scrupuleusement avant d’enre-
gistrer : il était au piano et analysait les mor- Parvenez-vous encore à vous surprendre ? Ou vous dites-vous
ceaux, c’étaient des standards mais il voulait souvent : « J’ai déjà joué ce plan des centaines de fois »...
examiner chaque détail de l’harmonie. Le jour Les deux. Je pense que les meilleurs moments surviennent quand
J.S.
suivant, quand on a commencé d’enregistrer, on se trouve dans une situation un peu nouvelle. Même si vous jouez
la première prise était incroyable : j’avais à probablement un plan que vous avez déjà joué ou que d’autres ont joué avant
peine fini de m’accorder qu’il avait pris vous, le groupe y répond d’une certaine façon, une conversation se créée.
vingt chorus sur So Near, So Far ! On a fait Pour se sentir bien dans son jeu, il faut pouvoir se surprendre.
‘‘
Il était mon modèle, il montrait à tout le monde la direction à suivre avec son
approche si différente des guitaristes de bebop traditionnel. Puis j’ai étudié à
la Berklee School où j’ai rencontré Steve Swallow, qui ne jouait plus alors que
Je compose sur partition, de la basse électrique, d’une façon où l’on percevait l’influence de Jim. Gary
à l’ancienne, mais quand Burton, qui m’a aussi beaucoup appris à la Berklee, connaissait Jim depuis
j’ai une idée, je la joue les sixties et m’a dit de l’appeler si je voulais prendre un cours avec lui. J’en
ai pris deux. C’était génial de s’asseoir à ses côtés, il était très sympa. Quand
sur ma guitare, qui ne me je jouais avec Gerry Mulligan, Jim est venu avec Paul Desmond nous écouter
quitte jamais en tournée.” dans un club et ils ont été installés à la première table, juste en face de nous.
Je pouvais à peine jouer, car les disques de Jim avec Paul Desmond sont pour
moi parmi les meilleurs albums de jazz de tous les temps. Une autre fois, Jim
est venu à un concert de Miles et, à la fin, il a dit une chose très drôle : « Ce
serait vraiment marrant de faire partie d’un groupe fusion bien bruyant comme
N’est-ce pas ce que vous recher- CD “Past Present” celui-ci ». Je me suis dit « Ça, c’est bizarre », car on ne pouvait pas trouver un
chez à travers la diversité de vos (Verve / Universal). guitariste plus doux : son batteur devait jouer avec des balais toute la soirée…
albums ? ConCerts Le 4
Oui, mais paradoxalement ça me novembre au reims Que lui avez-vous pris en particulier ?
J.S. Jazz Festival, le 5 à
rend dingue d’avoir autant de projets Ses voicings ?
différents ! J’aime rejouer avec mes anciens Paris (new Morning), Bien sûr ! Et aussi son jeu en legato pour faire chanter l’instrument,
le 14 au D’Jazz nevers J.S.
partenaires car c’est avec eux que je joue le Festival. sa façon de faire sonner les hammer on et les pull off (2)… Mon pre-
mieux ; il y a davantage de relâchement, une mier vocabulaire jazz venait de lui et j’espère ne plus l’utiliser car ce sont des
approche commune, un son d’ensemble. En clichés de son jeu. “Live At The Half Note” d’Art Farmer et “The Bridge” de
même temps, je veux faire en sorte que la Sonny Rollins sont pour moi les tables de la loi de la guitare jazz. Les albums
musique soit fraîche. C’est ce dont Miles, de Wes Montgomery aussi, mais ce dernier était tellement difficile à imiter, je
Wayne ou Herbie ont toujours parlé : l’impres- n’avais aucune idée de ce qu’il faisait – quoique parfois ce soit très dur aussi
sion d’aller dans une nouvelle direction. C’est de jouer comme Jim... J’aimais aussi Pat Martino, George Benson, B.B. King.
une sensation très forte à laquelle on devient Mais en matière de standards, rien ne vaut Jim Hall.
accro. Il faut trouver la bonne configuration à
même de faire jaillir cette étincelle. Quel genre d’hommage
pourriez-vous lui rendre ?
Parlez-nous de votre relation J’étais en studio l’an dernier avec Scott Colley et Bill Stewart pour
J.S.
avec Bill Stewart, l’un de vos plus enregistrer quelques morceaux, des standards, une sorte d’hom-
fidèles collaborateurs… mage à Jim. Mais je ne veux pas publier un disque de standards car lui l’a
C’est un phénomène. Il ne commet fait si bien, donc je ne sais pas si je le sortirai. On verra. Peut-être que je me
J.S.
jamais vraiment d’erreurs, à l’inverse prends trop la tête...
de moi qui essaie toujours des trucs. Bill Notes:
accorde beaucoup d’importance à la spon- 1. C’est lui qui s’invite Plusieurs titres de votre nouvel album ont été inspirés par
tanéité. Et quand je propose un nouveau mor- à la première séance votre fils. Vous souhaitez en parler ?
de Charlie Parker sous
ceau, il trouve d’emblée la bonne façon de Il n’y a pas grand-chose à dire. C’est terrible, mon fils est mort à
le nom d’Argonne J.S.
le faire sonner. Le batteur est le moteur d’un Thornton. Voir notre 26 ans d’un cancer. Il s’est passé un peu moins de deux ans entre
groupe de jazz. S’il n’est pas bon, la musique rubrique Le Jour J dans le moment où la maladie a été découverte et sa mort. Lui et sa femme ont
ce numéro.
en souffre, ce qui m’est arrivé avec d’autres vécu avec ma femme et moi, à la maison, et c’est alors que j’ai composé une
2. Lorsqu’un doigt de la
batteurs, avec lesquels il fallait beaucoup main gauche frappe la grande partie des morceaux de “Past Present”. Je ne m’assois jamais en me
répéter, essayer plusieurs approches avant corde en s’y posant ou disant « Tiens, je vais écrire à propos de ça », mais il se trouve que j’étais avec
de trouver la bonne. Ça n’arrive jamais avec la pince en s’en retirant lui quand j’écrivais ces morceaux... •
de façon à la faire
Bill qui comprend tout de suite ce que j’ai en sonner sans attaque de
tête, et la musique décolle immédiatement. médiator à main droite.
Lionel
GAÏA
Loueke
SORTIE LE 30 OCTOBRE / 4742380
Quatrième album sur Blue Note, enregistré dans les conditions du
live, face à un public réduit.
Afin d’exprimer de la manière la plus fidèle possible ce qu’il avait
en tête, le guitariste a de nouveau fait appel au bassiste Massimo
Biolcati et au batteur Ferenc Nemeth. La construction des onze
chansons de l’album met en évidence les talents de compositeur
du guitariste. Quant à l’interprétation qu’en donne le trio, elle est
tout bonnement extraordinaire.
En concert le 15 octobre à Marseille
le 22 octobre à Clermont-Ferrand ( Jazz en tête)
Gregory Porter
LIQUID SPIRIT (SPECIAL EDITION)
SORTIE LE 6 NOVEMBRE / 476108
Une ultime édition pour célébrer l’album de jazz à succès de Gregory Porter.
Un standard inédit When I Wish Upon A Star ainsi que 2 titres remixés par
Claptone et Rainer & Grimm.
En concert le 30 novembre à l’Olympia, Paris.
ÉGALEMENT DISPONIBLES
Billy Gibbons
PERFECTAMUNDO
/ 7237886
Lizz Wright
FREEDOM & SURRENDER
/ 7237220
Jimi Hendrix
Le jazz,
le blues
et lui
On n’en finira donc jamais avec sommaire
Hendrix. Quarante-cinq ans après 22 Un blues peuplé
sa disparition, l’héritage de ce de rêves
Par Philippe
guitariste et auteur-compositeur bas-rabérin
P
our Roland Kirk, l’un de ceux qui jammèrent à ses côtés,
Hendrix était « un bluesman et non la pop star qu’on
[voulait] faire de lui ». Mais les bluesmen interrogés à son
propos voyaient souvent mal où se dirigeait ce frère fugi-
tif. (On était loin de la conversion tardive d’un Buddy Guy
au volume sonore de Hendrix, dont il fut d’abord un des
modèles.) Dans le rock, ce Noir du Nord-Ouest américain révélé en
Angleterre impressionnait d’autant plus que sa technique instrumen-
tale exceptionnelle, son inspiration onirique et ses bravades d’Eros
de scène lui avaient fait supplanter en un tournemain tous les guitar
heroes du moment, de Mike Bloomfield à Jeff Beck. Cela n’entamait
pas l’opinion d’un jazzman représentant la première génération de
guitaristes électriques, Tiny Grimes, aux yeux duquel le laboratoire
de distorsion hendrixien travaillait « pour les gosses ».
Malgré l’eau qui a coulé depuis et quelques mises au point utiles (1),
les ambiguïtés musicales et culturelles s’attacheront durablement à
Hendrix. Ses rapports avec le blues, le jazz, la soul ou le rock en sont
marqués, comme son rôle dans l’histoire de la guitare ou la nature de
son impact sur les musiques populaires.
S’agissant du blues, l’équivoque vient d’abord de ce que Hendrix ap-
paraît au moment où se clôt l’ère “historique” du genre, alors délaissé
par une majorité d’Afro-Américains, et du fait qu’il est à la fois étranger
à l’esprit de revival, réceptif à plusieurs avatars du rock blanc (d’Eddie
Cochran à Dylan, voire aux Who) et porteur d’un bagage personnel
explosif dans le contexte des années 1960. Mais avant de bondir
dans le son-et-lumière pop, le “black Elvis” qu’on verra dans le leader
provocant d’un trio anglo-américain et biracial a subi un apprentis-
sage draconien – celui du chitlin circuit où le guitariste a accompagné
certaines des figures les plus intraitables du R&B quand le blues et sa
progéniture n’avaient pas encore accédé au village global.
Les attaches de Hendrix avec le blues étaient réelles et sans doute
vitales : il y trouvait une discipline, un terrain pratiqué de longue date
et, de plus en plus, un tremplin vers ce qui devait autant que possible
ne ressembler à rien de connu. Il lui a réservé une place limitée mais
toujours significative dans ses principaux enregistrements (l’exclusion
de Red House de l’édition américaine de son premier lp le rendit
furieux). Le guitariste pouvait y dépasser bien des maîtres et le chan-
teur, timide au départ et peut-être encore à l’arrivée, y prenait plus
qu’ailleurs le temps de créer un climat où l’énergie le disputait à une
pente dépressive.
‘‘
le 12 mai, “Are You
Experienced”. Juin :
retour triomphal
aux Etats-Unis, au
festival de Monterey.
1968 Après
“Axis, Bold As
Dans l’évolution Love”, troisième
du blues, ce talent album studio
de l’Experience,
polymorphe entérine “Electric Ladyland”.
‘‘
Cet explorateur
des sons aurait
voulu imaginer des
œuvres d’inspiration
mythologique
et planétaire.”
PhILIPPE GRAS / FASTIMAGE
Don’t let your imagination take you by surprise / A The Sun donnait peut-être un avant-goût dès son pre-
queen I’ll be someday, visualize / My head in the cloud, mier album, n’a pas connu de suite concrète. On peut
my feet on the pavement / Don’t get too stoned, please la voir dans ses entrecroisements de lignes mélodiques,
remember you’re a man (extrait de Earth Blues). son recours aux nouveaux moyens électroniques et sa
passion pour un travail de studio qu’il distinguait avec
On a pu dire que Hendrix avait épargné au blues une discernement de la scène.
sorte de fossilisation. Il me semble plutôt qu’il a facilité
un changement de nature des formes de musique dif- Les contacts de Hendrix avec John McLaughlin, Larry
fusées sous ce vocable dès lors qu’elles ne correspon- Coryell, Dave Holland, Larry Young, voire Miles Davis
daient plus à une communauté précise et absorbaient [lire l’entretien avec Yazid Manou et l’article de Franck
ce que voulaient y mettre des musiciens et des publics Bergerot, NDLR], ont suggéré une orientation possible
infiniment plus composites. Cette mutation s’est surtout vers telle ou telle forme de jazz. Mais à part quelques
faite par le biais du rock, ce dont témoigne plus d’un jam sessions sans but défini, les spéculations à ce sujet
enregistrement de chanteurs-guitaristes comme Luther manquent de consistance. Le travail de Gil Evans sur le
Allison, Robert Cray ou Joe Louis Walker, pour ne rien répertoire du guitariste est fidèle aux visions de l’arran-
dire d’un Stevie Ray Vaughan. geur mais ne saurait jeter de lumière sur la voie qu’aurait
L’influence de Hendrix s’est vérifiée dans les déborde- empruntée Hendrix, ni même sur la physionomie que
ments du heavy metal. Elle est sensible, de façon plus celui-ci aurait donnée à leur collaboration.
ou moins nette, chez des instrumentistes d’horizons Le musicien de Seattle est surtout parvenu à rappro-
divers. Dans l’évolution du blues, ce talent polymorphe cher les musiques populaires blanches et noires de son
entérine la fin d’un monde. Si les paroles simples et temps avec pour atout fondamental son traitement per-
La magnifique photo de Jimi Hendrix classiques de Red House témoignaient du souci de ne sonnel de la matière-blues, en soumettant l’ensemble à
prise par Donald silverstein qui illustre
notre Une figurait dans l’exposition pas rompre avec les sources afro-américaines, celles un sens du show qui lui a assuré une descendance du
Jimi Hendrix Can You see Me ? de Voodoo Chile s’envolent dans le cosmos avec une côté de quelques rois, ou plutôt princes, de la scène.
qui s’est tenue à La Galerie stardust liberté qui est une forme d’abandon : Durant l’exposition Hendrix in Britain organisée à
du 10 juin au 31 juillet dernier
(19, rue notre Dame de nazareth, Londres en 2010 au Handel House Museum de Brook
75003 Paris, galeriestardust@gmail. Say, my arrows are made of desire from far away as Street (où le chanteur occupa un appartement au-
com, tél. 06 30 72 86 16). Jupiter’s sulphur mines jourd’hui intégré au musée), on pouvait se demander,
(Way down by the Methane Sea) devant le sérieux des visiteurs auscultant une guitare ou
Note : I have a hummingbird and it hums so loud, you think un autre document hendrixien près des salles dévolues
1. Voir Hendrix, Setting you were losing your mind. à Haendel, quel Messie hantait les lieux. •
The Record Straight
de John McDermott
En 1967, cet explorateur des sons qui jouait du feed-
et Eddie Kramer (Warner
Books, New York, 1992). back avec des parois d’amplificateurs aurait voulu
NB : Ce texte est une passer six mois dans une école de musique pour ima-
version révisée de celui giner ensuite des œuvres d’inspiration mythologique et
paru dans le n° 507
de Jazz Magazine en planétaire, « avec des textures musicales extrêmes et
septembre 2000. opposées ». Cette aspiration, dont Third Stone From
‘‘
Il était tellement
flamboyant visuellement
et soniquement que
son écriture passe
parfois à l’arrière-plan.”
posée. Aussi s’était-il réfugié avec femme et enfants
dans sa ferme d’Ecosse… Plus tard, on a su que ce
fameux Brown n’avait jamais transmis le télégramme
à McCartney… Je pense que si Jimi Hendrix avait eu
quelque chose à dire à Paul McCartney, il ne lui aurait
pas envoyé un télégramme, il aurait simplement décro-
ché son téléphone. Le producteur Alan Douglas, qui
était très proche du monde du jazz, avait sans doute
envie de faire un coup en essayant de rapprocher
SABRINA MARIEZ
texte
F
in 1967, Miles Davis a des envies de guitare sans trop
savoir ce qu’il veut. Muddy Waters ? Jimmy Nolen, le
guitariste de James Brown ? En attendant, deux musi-
ciens de studio, Joe Beck et Bucky Pizzarelli, font de la
figuration sur Circle In The Round et Fun. Puis, en janvier
1968, le trompettiste demande à George Benson un riff
à la Wes Montgomery dans Paraphernalia… En mai, Miles oublie la
guitare mais électrifie la basse et le piano pour explorer dans Stuff le
groove de la version originale de I Heard It Through The Grapevine,
que la chanteuse Motown Gladys Knight vient de hisser au Top 40.
Entre-temps, Betty Mabry est entrée dans la vie de Miles. Agée de
23 ans, auteur d’un tube des Chambers Brothers, mannequin pour
Jet et Ebony, elle le traîne dans les milieux branchés, lui fait adopter
la coupe afro, l’emmène chez Colette et Stella, où s’habillent Carlos
Santana, Johnny Winter et Jimi Hendrix, dont elle lui fait connaître la
musique, et celle de Sly & The Family Stone.
Le 24 septembre, à quelques jours du mariage de Betty et Miles, alors
qu’elle apparaît à la porte du studio, Chick Corea et Dave Holland
lancent les premières notes de The Wind Cries Mary d’Hendrix, dont
Gil Evans a fait l’introduction de Mademoiselle Mabry.
Un an plus tard, les deux tourtereaux ont déjà divorcé. Miles repro-
chait à Betty ses incartades avec… Jimi Hendrix.
refrain chanté de Power Of Soul... Scott Ross, sonori- gramme envoyé à Paul McCartney s’étant perdu [lire
sateur du groupe de Miles de la fin 1970 l’interview de Yazid Manou, NDLR], c’est Jack Bruce
au printemps 1971, raconte que pendant qui fut pressenti pour faire tandem avec Tony Williams.
les voyages en bus, tout le monde – à part Mais le jour de la séance, l’agent de Miles réclama une
Keith Jarrett – écoutait “Band Of Gypsys”... avance de 50 000 dollars, qui incita Williams à en faire
autant ! Tout fut annulé.
Quête électrique À son tour, Gil Evans envisagea d’enregistrer avec
Quant au style de guitare qu’il recherche, Hendrix. Un studio était retenu pour novembre, et un
Miles pense le trouver auprès de John dessin de Mati Klarwein (qui avait illustré celle de “Bit-
McLaughlin, dont le phrasé staccato est ches Brew” de Miles, entre autres) était prêt pour la
pourtant aux antipodes de celui d’Hendrix. pochette. Miles devait être de la partie.
Mais tout est dans le son et l’imaginaire Mais le 18 septembre 1970, Jimi Hendrix quittait ce
et, sur ces terrains, Hendrix a ouvert des monde.
voies nouvelles où McLaughlin, comme Miles, qui évitait les enterrements, se rendit à celui de
beaucoup d’autres, s’est en partie aven- Jimi avec Betty Davis et Jackie Battle, l’une de ses
turé au sein du Lifetime de Tony Williams nouvelles conquêtes. Il y fit la connaissance de James
(“Emergency”, 1969) et sur son propre Finney, l’assistant d’Hendrix, un coiffeur qui tenait un
album “Devotion”, enregistré en février salon à Manhattan. Miles l’engagea à son tour pour
1970 avec... Buddy Miles à la batterie. s’occuper de sa garde-robe, de sa coiffure et de son
À partir de “Bitches Brew”, Miles (et dans alimentation. Lors du tournage de Dingo, en 1990,
son ombre Teo Macero) accorde une place c’est encore lui qui était le maquilleur de Miles... •
croissante aux sonorités électriques dont A éCoUter Miles Davis : “Bitches Brew” (1969), “A tribute to
Hendrix a libéré l’usage : echoplex dans Jack Johnson” (1970), “Live/evil” (1971), “Agharta” et “Pangaea”
l’intro de trompette de Bitches Brew et (1975), tous sur Columbia / Legacy. Jimi Hendrix experience :
“Are You experienced” (1967, experience Hendrix). Band of
dans la partie de guitare de Sonny Shar- Gypsys : “Band of Gypsys” (1970, experience Hendrix).
ChRISTIAN RoSE
MICHAEL WOLLNY
“J’ai réalisé un
rêve en jouant avec
Joachim Kühn !”
C’est la veille d’un concert en hommage à John Taylor que michael
Wollny a bien voulu se prêter au jeu du blindtest. Il nous a dévoilé
ses passions et les musiciens qui ont compté pour lui, tandis que vient
de paraître son nouveau disque en trio, “nachtfahrten”.
repères FRANZ SCHUBERT nous a influencés lorsque nous avons créé le trio [em]. Joachim Kühn est
Premier Mouvement (Allegro giusto) de mon héros, j’ai d’ailleurs écrit mon diplôme de thèse de fin d’études sur son
1978 Naissance le la Sonate opus 143, D784 travail d’improvisateur. En jouant avec lui, j’ai réalisé un rêve, et j’étais très
25 mai à Schweinfurt “Piano Sonatas D 784 & D 850 par Alfred impressionné lors de notre première rencontre, mais il a été très cool et m’a
en Bavière.
Brendel” (Philips, 1987) tout de suite mis à l’aise. Ce n’était pas évident de jouer en duo avec lui,
1997 Il entre au C’est une sonate de Schubert, ça mais nous avons très vite su trouvé nos espaces de jeu. Pour mon album
conservatoire de M.W.
ne fait aucun doute. J’ai beaucoup “Hexentanz”, j’ai voulu travailler avec l’ingénieur du son Walter Quintus parce
Wurtzbourg (en
Bavière). étudié et analysé la musique de Schubert et que j’avais en mémoire le travail qu’il avait fait avec Joachim Kühn.
j’ai même eu l’occasion de la jouer, mais je
2000 Rencontre n’ai jamais joué cette sonate. Schubert est ALBERT MANGELSDORFF QUARTET
et joue avec le
saxophoniste Heinz un compositeur important dans la musique Blues Booth (enregistrement live de 1970)
Sauer allemande car il a une fragilité que n’ont pas “Heinz Sauer : The Journey” (Act, 2008)
Bach, Mozart ou Beethoven. Il y a comme C’est le quartette d’Albert Mangelsdorff avec Heinz Sauer. On recon-
2004 Signe chez M.W.
Act et enregistre en une fêlure chez lui, une petite chose particu- nait bien le jeu expressionniste, fragile, et profond de Heinz et son
février son premier lière dans sa façon de composer qui est sa goût pour le blues. J’ai rencontré Heinz Sauer il y a quinze ans à Francfort où
album au sein du propre marque de fabrique et qui donne le j’ai remplacé son pianiste habituel : Bob Degen, puis il m’a intégré dans son
trio [em] avec Eva ton, et détermine l’atmosphère très spéciale sextette pour un projet autour de la musique de Charles Mingus. J’ai continué
Kruse (b) et Eric
Schaefer (dm). En de sa musique qui est l’expression même à jouer avec lui dans diverses formations pour arriver tout simplement au duo
octobre, premier du côté sombre du romantisme allemand. qui nous procure beaucoup de plaisir. Notre musique est assez minimaliste,
album en duo Dans mon premier album en piano solo avec beaucoup d’espace et de silence. Heinz va bientôt avoir 83 ans et notre
avec Heinz Sauer (“Hexentanz”), j’ai voulu rendre hommage à duo est toujours en activité. Depuis que l’on joue ensemble, sa sonorité de
(“Melancholia”). ce romantisme noir de Schubert à travers saxophone a peu changé, mais il est toujours en pleine forme et en pleine
2006 Premier album quatre Schubertiade que j’ai composées. possession de ses moyens.
solo, “Hexentanz”. Vous n’avez jamais eu envie d’intégrer un saxophoniste ou un
2008 Duo live avec KÜHN, HUMAIR, JENNY-CLARK autre musicien à votre trio ?
Joachim Kühn, “Live Sensitive Details J’ai essayé bien sûr, mais je trouve que ça ne fonctionne pas bien.
at Schloss Elmau”. M.W.
“Easy To Read” (Owl, 1986) J’affectionne particulièrement la formule triangulaire du trio et j’ai
Joachim Kühn, avec Daniel Humair et du mal à en sortir. Ce n’est pas évident d’intégrer une quatrième voix, mais
M.W.
Jean-François Jenny-Clark. C’est un je dois dire qu’une fois nous avons invité Vincent Peirani à venir jouer de
trio qui a beaucoup compté pour moi et qui l’accordéon avec nous et ça a très bien fonctionné !
‘‘
John Taylor
m’a permis de
libérer mon jeu
et d’échapper à
l’académisme du
conservatoire.”
repères ERIC SCHAEFER & DEMONTAGE profil du professeur académique et n’aimait pas
Jimmy Jump les discours et les explications. Il affectionnait
2012 Rencontre “Cut + Past Poetry” (Schoener Hören Music, 2005) la liberté d’expression et nous poussait vers
Vincent Peirani
New Morning (Paris) Je connais ce morceau, mais je n’arrive pas à me rappeler ce que ça. Il nous apprenait aussi à faire exprès des
M.W.
lors du concert c’est ! Ah, mais c’est Eric Schaefer ! Il me semble que c’est avec erreurs, par exemple, au cours d’un morceau,
des vingt ans d’Act, Demontage où jouait également le saxophoniste Daniel Erdmann. Ça doit à un moment précis, il nous disait de ne pas
puis rejoint son bien faire dix ans que je ne l’avais pas réécouté. Eric, je l’ai rencontré en respecter la métrique afin de créer une am-
trio en compagnie 2003, c’est Eva Kruse qui me l’a présenté, ils ont fait leurs études musicales biance particulière. J’ai joué souvent avec lui
du contrebassiste
Michel Benita. ensemble. J’ai tout de suite senti que c’était le batteur avec qui j’avais envie en duo, pendant des heures, parfois complè-
Novembre : de jouer, ça dure maintenant depuis douze ans et j’avoue qu’il m’est difficile tement free ! Il m’a permis de libérer mon jeu et
enregistre “Thrill de concevoir de jouer en trio sans lui ! Et puis Eric est aussi un remarquable d’échapper à l’académisme du conservatoire.
Box” de Vincent compositeur, il a étudié la composition avec Maria Schneider et je dois ad- J’étais très touché, l’an dernier, que l’Académie
Peirani.
mettre qu’il avait beaucoup d’avance sur moi dans ce domaine. Il écrit des du jazz nous décerne ex aequo le prix du meil-
2013 Tim Lefebvre compositions ouvertes qui peuvent se transformer au fil des répétitions et des leur jazzman européen. Quand j’ai commencé
(elb) remplace concerts et cette démarche m’a beaucoup influencé dans ma propre écriture. ma carrière, John m’a toujours encouragé,
Eva Kruse.
Débuts du Michael Sur votre précédent album, vous avez remplacé Eva Kruse par et m’a même félicité le jour de mon premier
Wollny Trio avec le bassiste américain Tim Lefebvre, puis sur “Nachtfahrten”, concert en piano solo. J’ai été très affecté par
“Weltentraum” il y a encore un changement de bassiste... sa disparition. Quelques jours avant sa mort, je
2014 L’Académie Oui, c’est exact, on s’entend très bien avec Tim Lefebvre, mais il est l’avais eu au téléphone, et il était enthousiaste
M.W.
du Jazz lui décerne extrêmement pris, car il joue notamment dans le groupe de blues- à l’idée que l’on joue ensemble à Londres. Les
le prix du meilleur rock Tedeschi-Trucks Band. Nous avons donc maintenant deux bassistes organisateurs du concert ont voulu maintenir la
jazzman européen possibles, avec l’arrivée de Christian Weber qui est un remarquable musicien. date, et nous avons été ainsi plusieurs pianistes
ex-aequo avec
John Taylor. Ce qui est amusant, c’est qu’ils sont tous deux très différents, Tim a un à venir lui rendre hommage au Queen Elisabeth
groove fantastique et Christian distille des sons incroyables, c’est un grand Hall, le 9 septembre dernier. •
expérimentateur et un excellent improvisateur. CD “nachtfahrten” (Act / Harmonia Mundi).
ConCerts Le 8 novembre à strasbourg (Jazzdor, Cité
JOHN TAYLOR de Musique et de la Danse, solo, duo et trio en première
Glebe Ascending partie du emile Parisien/Joachim Kühn Quintet).
“Insight” (Sketch, 2003) net michaelwollny.com.
C’est John Taylor bien sûr, il n’y a que lui pour jouer comme ça. Il
M.W.
m’a enseigné le piano pendant trois ans en Allemagne à l’époque
où je faisais partie du Young German Jazz Orchestra. Il n’avait pas du tout le
America, America
Catalogue 2015-2017
76 pages couleurs
Tiré à 50 000 ex.
Envoyé sur simple demande
sur www.fremeaux.com
L’ÉDITEUR SONORE DE RÉFÉRENCE ou au tél. : 01 43 74 90 24
CD à commander chez votre disquaire (Dist. : Socadisc), chez votre libraire (Dist. : Frémeaux) ou en vente par correspondance.
texte Franck Bergerot
À ce
moment-
là dans
monde
le jour
j
26
novembre
1945
Le jour où
Charlie Parker entra
dans l’histoire
Charlie Parker et Miles Davis (avec
Tommy Potter et Max Roach) en 1947
au Three Deuces, où avait commencé
leur collaboration à l’automne 1945.
en ce jour jazz, le studio de la radio Wor « Où est Bud ? », s’exclame Teddy Reig, venu récupérer Bird à son hôtel.
ressemblait à la scène d’un théâtre de boulevard. « Chez sa mère, à Philadelphie », lui répond Bird, qui ajoute « Voici mon
pianiste » en désignant… Dizzy Gillespie ! C’est pourtant bien Bud Powell
Teddy reig, producteur de Savoy records, qui est prévu pour cette séance de trois heures calée en ce jour de relâche
passait son temps à rattraper les musiciens du nouveau quintette de Parker, alors à l’affiche du Minton’s de Harlem. Par
qui disparaissaient les uns après les autres… chance, Miles Davis (trompette), Curly Russell (contrebasse) et Max Roach
« mais où est Charlie ?! » (batterie) sont déjà au studio, tandis qu’Herman Lubinsky, le patron de Savoy
Records, patiente en cabine. Lorsque tout le monde est enfin prêt, Dizzy
PhoToS : x/DR
du xIxe siècle. nazis à Nuremberg.
introduit au piano le premier des quatre originaux commandés à Bird, dans les bacs techniques ineptes. »
Billie’s Bounce, un blues composé le matin même et dédié à Billie Mil- Billie’s Bounce et Now’s En 1956, dans les liner
ler, la secrétaire du manager Billy Shaw. Encore fragile, très influencé The Time parurent notes de la première
par son ami et mentor Freddie Webster, Miles grave ses premiers solos respectivement sur édition en LP 30cm
enregistrés. Le plus convaincant ? Celui de la troisième prise, hélas les faces A et B du “The Charlie Parker
78-tours Savoy 573 en Story” (ci-dessous),
écartée à cause de sifflements affectant le saxophone de Bird qui,
février 1946, et Ko-Ko John Mehegan
pour humidifier le tampon fautif, verse de l’eau dans son instrument, discrètement en face B qualifiera le solo de
inondant le sol du studio ! Puis il s’échauffe sur les harmonies de Che- de How High the Moon Miles Davis sur Now’s
rokee. « Take it, take it », crie Lubinsky à l’ingénieur du son. Résultat : de Don Byas deux mois The Time de « lugubre,
Warmin’ Up A Riff, brûlante improvisation d’alto. Puis Bird refait deux plus tard. Thriving From sans idées ni swing ».
© WILLIAM P. GoTTLIEB / LIBRARy oF CoNGRESS
prises de Billie’s Bounce, dont la master take (la prise retenue pour A Riff servit de face B
publication). Les musiciens enchaînent sur un autre blues, Now’s The à Warmin’ Up A Riff en
Time. Trois prises dans la boîte. « Où est passé Dizzy ?! » s’enquiert 1949. Les différentes
Teddy Reig en découvrant qu’un visiteur, Argonne Thornton (futur Sadik prises alternatives
Hakim), s’est s’installé au piano pour l’enregistrement d’Anthropology, (alternate takes) et
démarquage d’I Got Rhythm qui porte alors le titre Thriving From A Riff. même les faux départs
virent le jour au fil
Hélas, l’alto de Bird siffle toujours et, soudain, Reig s’étrangle : « Mais
des années, jusqu’au
où est Bird ?! » Il a filé chez son réparateur ! coffret historique de
cinq LP “The Complete
À son retour, un représentant du syndicat Savoy Studio Sessions” En France
des musiciens a fait son apparition dans le publié par Arista en En mai 1949, dans
studio. Argonne Thornton, qui n’a pas la 1978 et dont les liner l’éphémère Jazz News,
carte, doit laisser le piano à Dizzy, tandis notes dévoilèrent Boris vian écrit : « L’un
que Bird teste son alto réparé sur la grille les dessous de cette des “moments” du
d’Embraceable You, et scelle une improvi- séance. bop, c’est le chorus
sation splendide qui sera publiée tardive-
de Miles Davis dans
Now’s The Time. » Il
ment sous le titre de Meandering. Et Miles ? Aux Etats-unis énumère les qualités de
Introuvable ! S’est-il endormi dans un coin ? Le chroniqueur Miles qui s’y trouvent
S’est-il enfui, effrayé par la difficulté de l’in- anonyme de Billie’s concentrées : « une
troduction que Parker a écrite pour lui sur le Bounce et Now’s relaxation absolument
morceau suivant ? Quoi qu’il en soit, c’est The Time dans le parfaite, […] ça se
Dizzy qui s’attaque à cette diabolique partie
numéro de Down promène comme dans
Beat du 22 avril un sentier fleuri au
de trompette. Mais lorsque Herman Lubinsky
1946 y reconnaît “le mois de mai. […] Un
entend le thème de Cherokee, il interrompt mauvais goût et les
l’orchestre : « C’est quoi ce morceau ? – phrasé ahurissant,
excès” professés par sinueux, coupé de
Euh… Ko-Ko » répond Teddy Reig à l’impro- Dizzy : « Seul, Charlie repos, qui ne vous
viste. Diz et Bird reprennent l’intro, évitent le Parker les sauve surprennent que
thème pour épargner à Lubinsky de payer de la catastrophe pour vous détendre
des droits d’auteur, puis Bird aligne deux quoiqu’il ne soit pas (physiquement) et vous
chorus monumentaux pendant lesquels au meilleur de sa excite du même coup
Thornton, revenu au clavier (!), cède à nouveau sa place à Gillespie, forme, avec une anche (intellectuellement).
jusqu’au solo de Max Roach, imaginé dit-on afin de laisser le temps défectueuse et des […] Une sonorité de
couacs inexcusables. dominicain : un gars
à Diz de récupérer sa trompette à temps pour la coda (!). Vous n’avez
Le trompettiste, un qui reste dans le siècle
pas tout compris ? Rassurez-vous : les meilleurs discographes se
jeune égaré dans cette mais qui regarde ça
chamaillent depuis des lustres pour savoir qui joue quand ! D’autant galère, joue à la Dizzy
plus que, sur les premières éditions 78-tours, le pseudonyme Hen
avec sérénité. […]
qu’il l’idolâtre, comme Enfin, un sens de la
Gates servit à dissimuler Thornton au syndicat et Dizzy, alors sous tous ces gosses qui structure rythmique
contrat chez Guild. Telle fut la première séance de Charlie Parker qui imitent ses fautes plutôt sensationnel. »
ébranla l’histoire du jazz. • et ses acrobaties
le guide
xx
nouveautés rééditions téléchargement livres dvd
Bernard Lubat
Improvisions
SyLvAIN GRIPoIx
xDR
peut-être verserait-il une larme…
Où ça ? “10 Years Solo Live” (nonesuch, sortie le 13/11)
Maurice Vander, René Urtreger, l’Ouest africain où lionel loueke renoue avec ses copains de la
Eddy Louiss et sans doute Berklee, Massimo Biolcati (b) et Ferenc Nemeth (dm) avec
Thelonious Monk pour l’art du qui il avait fait ses débuts sur Blue Note.
silence. Lubat faiseur ? C’est Où ça ? “Gaia” (Blue note / universal)
comme ça qu’on l’aime. •
Act Unforeseeable
Ben Wendel ne fait pas l’unanimité dans notre équipe. il est bien possible que ce trio brut de
décoffrage avec harish Raghavan (b) et Nate Wood (dm) réconcilie les uns avec le saxophoniste
de Kneebody, quitte à défriser les autres (qui ne bouderont pas nécessairement leur sort).
Où ça ? “ii” (autoproduction / CD Baby)
FOcuS
Didier ithursarry
JEAN-BAPTISTE MILLoT
Blue Buddha olivier Bogé
Blue Buddha expanded Places depuis une quinzaine d’années, cet accordéoniste basque a pris
1 CD Tzadik / orkhestra 1 CD Naïve / Naïve lentement mais sûrement ses aises dans le paysage musical
✪✪✪✪ Nouveauté. Après deux disques hexagonal. Son nouveau cd vient de paraître.
Nouveauté. Comme cela en leader, où les pianistes furent
respectivement Tony Paeleman et didier ithursarry, Bayonnais génération de son aveu, “Kantus” [lire la chronique
arrive parfois, c’est le musicien
Tigran hamasyan, le saxophoniste 1970, est monté à Paris voici vingt ans. p. 50] est son « premier disque abouti
le moins connu qui est ici le
olivier Bogé franchit le pas et dans le parcours de l’accordéoniste, en tant que leader ». Enregistré en
leader : saxophoniste ténor aux
retrouve le piano (qui lui valut le jazz n’est venu que dans un second quartette, formule classique s’il en
solides racines ayleriennes, Louie un diplôme au conservatoire).
Belogenis n’est toutefois pas le temps. il avouerait même, au passage, est mais qui, avec l’apport d’un autre
Grâce au re-recording, il assure un léger complexe pour n’avoir « ni soliste – le saxophoniste Jean charles
premier venu, puisqu’il a collaboré aussi les parties de saxophone
avec, notamment, des figures fréquenté d’école, ni appris les codes Richard – donne à sa musique « plus
et de guitare et signe l’intégralité de relief, une richesse de timbres et un
d’avant-garde comme Sunny des morceaux. Précisons enfin et les standards du genre ». En le
Murray ou Borah Bergman. Sur qu’il est accompagné par les choisissant pour son Onj version 2000, champ élargi pour l’improvisation ». les
la suggestion de son ami John brillants et inventifs Nicolas claude Barthélémy est devenu son thèmes sonnent comme des chansons.
Zorn, il a réuni pour cette séance Moreaux, contrebassiste, et Karl premier mentor. d’abord passionné Y résonnent « son monde naturel »,
un all-star singulier et éclectique Jannuska, batteur. Dès le premier par les mélodies et les rythmes made celui de la musique de ses origines
(qu’on devine éphémère…), (et meilleur) titre, Red Petals in Brazil – hermeto Pascoal, Milton basques, « façonnée par la transmission
constitué de la trompette affûtée Disorder, on reconnaît le style de Nascimento – il va chercher ses orale et métamorphosée par mes
de Dave Douglas, de la basse Bogé, qui propose, à travers de premiers émois jazz du côté de Pat premiers boulots d’accordéoniste,
subaquatique de Bill Laswell longs instrumentaux répétitifs,
Metheny, Bill Evans, John coltrane et quand j’accompagnais Clarika ou
et de la batterie puissante et un univers de chanson pop sans François Béranger ». À venir, pour celui
paroles, où priment la mélodie et Sylvain luc (un “pays”). la pratique des
insaisissable de Tyshawn Sorey.
musiques improvisées, « ce fabuleux qui n’aime rien tant que « multiplier
Entièrement improvisée par les un lyrisme à fleur de peau. Malgré les expériences » et « côtoyer de
quatre musiciens, la musique se une incontestable sincérité et un terrain de jeu », l’ont fait sortir de son
nouveaux musiciens » : un disque avec
révèle remarquablement maîtrisée jeu collectif attrayant, dominé carcan. Entrer dans cet univers lui a
le chanteur basque Kristof hiriart, une
et équilibrée : autour du point par la palette foisonnante et permis de croiser les routes de Jean-
colorée de Jannuska, la structure
création au sein de danzas, l’orchestre
d’ancrage défini par la basse Marie Machado, christophe Monniot,
avare de chorus, l’atmosphère, de Jean-Marie Machado, l’écriture
électrique, dont la sonorité ample Alban darche et Ramon lopez. Rien ne
le tempo des différents titres d’un concerto pour accordéon pour
confère de l’espace et de la lui paraît acquis pour autant : « Je peux l’Orchestre Symphonique de Bretagne,
se ressemblent tant que l’ennui désormais choisir avec qui je joue. Mais
profondeur de champ, saxophone en collaboration avec le compositeur
finit par s’imposer. Soit la Bo
et trompette entrelacent leurs
d’un film imaginaire qui reste à
la difficulté pour un musicien de jazz Guillaume St James. • roBerT LATxAGue
lignes sans s’interdire la inventer pour nous captiver, ou un français, avant même d’être reconnu,
consonance, stimulés par le c’est d’être entendu ! On m’appelle CD “Kantuz” (Lagun Arte Productions /
charmant répertoire de chansons L’Autre Distribution).
drumming foisonnant et pertinent auquel il manquerait des paroles aujourd’hui pour ma personnalité,
de Sorey. Tranchant avec le reste et un(e) bon(ne) interprète. • ma musicalité. » Sous-entendu : ConCert Duo avec Jean-Luc “oboman”
de l’album, deux plages en duo LioneL eSkenAzi. pas seulement parce qu’il joue de Fillon le 20 novembre à Brest (espace
ténor-batterie renouent avec une olivier Bogé (p, sax, g, elp), nicolas l’accordéon… Sa référence ? Marcel roz-Valan). Jean-Marie Machado avec Danzas
intensité plus proche du free, Moreaux (b), karl Jannuska (dm) le 3 novembre à niort (Moulin du roc)
+ Manon Ponsot (cello), Guillaume
Azzola, « pour son swing, son punch, sa et en duo le 4 décembre au Perreux-sur-Marne
dans la tradition de l’“Inserstellar
Bégni (cor). Poitiers, Studio des constante musicalité. » (Centre des Bords de Marne)
Space” de John Coltrane et Bruères, et Paris, Swome, juillet et
Rashied Ali. Une référence qui septembre 2014.
n’est pas gratuite, puisque
Louie Belogensis a précisément
enregistré en 1997 un duo avec
ce même Rashied Ali (“Rings NEWS
of Saturn”, Knitting Factory) ! •
PASCAL rozAT
henri Texier (b) a enregistré son nouveau disque avec Armel dupas, (p), François corneloup
Louie Belogenis (ts), Dave Douglas
(tp), Bill Laswell (elb), Tyshawn (bs), Sébastien Texier (as, cl), louis Moutin (dm) et Nguyên lê (elg, elb). Sortie du cd fin
Sorey (dm). 27 février 2015. janvier sur Label Bleu, précédée d’un concert le 9 novembre au New Morning (Paris) •
la parution de “children of The Light” du trio Pérez / Patitucci / Blade (récompensé
Ron carter And The d’un choc dans notre précédent numéro) a été décalée d’un mois : il n’est donc pas sorti
WDR Big Band le 18 septembre mais le 19 octobre... • L’excellent label Music Box Records (musicbox-
My Personnal Songbook records.com) continue d’enrichir son vaste catalogue de BO rares et inédites en cd, dont
1 CD/DvD In+out Records / orkhêstra celles composées par claude Bolling. L’année sainte (1976) et Le mille-pattes fait des
Nouveauté. Ron Carter n’est claquettes (1977), réunies sur un seul disque, et Try This For One Size (1989, avec dee dee
pas spécialement connu comme Bridgewater) viennent de paraître •
un fort en thèmes à la manière
473 841-5
comme un standard du jazz s’en remet aux histoires très
moderne. Le producteur Lucas imagées que lui concoctent
Schmid a demandé à ce maître ses producteurs John hahn et
des élégances fondamentales oliver Wood. Ces compositions
de choisir dans ses cartons dix constituent le meilleur de
compositions de sa plume afin l’album avec l’immanquable – et
que l’arrangeur Rich DeRosa attendue – reprise de son père,
puisse les habiller dans l’écrin ici Devil’s Hand. Rassemblés dans
fin et rutilant d’un big band, à la première moitié du disque,
savoir le grand orchestre de la ces pièces marquées au coin
radio de Cologne WDR dans d’un blues contemporain qui
lequel s’illustrent d’excellents emprunte parfois au rock groovy,
solistes comme John Marshall mais aussi à la soul sudiste ou
(tp), Johan hörlen (as), Paul à la country, témoignent d’une
heller (ts), Ludwig Nuss (tb) et flamme intacte. De nombreux
Déjà disponible
le pianiste Frank Chastenier. Soit guitaristes ont été sollicités et ils
de la bien belle ouvrage, et en marquent de leur sensibilité une
bonus un DvD, avec sept titres au douzaine de nuances de bleu.
menu, film en forme de making Même si la seconde partie se
of tourné lors de l’ultime séance. perd dans quelques reprises plus Le grand retour du John Scofield Quartet avec Bill Stewart (batterie),
Jazz de luxe, swing et volupté, la convenues, empruntées à ZZ Top, Larry Grenadier (contrebasse) et Joe Lovano (saxophone ténor)
musique dessinée ici avec goût Creedence Clearwater ou Albert
473 590-8
et délicatesse par DeRosa reste King, il se termine en beauté avec
pour être honnête trop polie, trop une composition de Jessie Mae
prévisible pour susciter la surprise. hemphill qui exsude une moiteur
Néanmoins, en célébrant dans toute sudiste. • JACQueS Périn
Sheila’s Song le “flamenco mood”, Shemekia Copeland (voc), oliver
l’arrangeur américain évite avec Wood (g), Lex Price (b), Jano rix
habilité le piège de l’espagnolade (dm, kb); invités : Billy Gibbons
(g), Alvin Youngblood Hart (voc,
et du pastiche gilevansien de g), robert randolph (steel g) +
“Sketches of Spain”. Mention additional musicians. nashville.
bien ! • PASCAL AnQueTiL
ron Carter (b), Frank Chastenier
(p), Paul Shigihara (g), Hans Dekker
(dm) + WrD Big Band dirigé par
rich Derosa (arr). Cologne, WDr
Disponible en CD et digital
Studio, du 1er au 4 juillet 2014.
Laurent coulondre
Trio Attention nouveau talent ! Le pianiste de la Nouvelle Orléans
Schizophrenia découvert aux côtés de Roy Hargrove ou Christian Scott présente
1 CD Soundsurveyor / L’Autre Distribution un premier album impressionnant de maîtrise et de sensibilité
Shemekia RéVélATiON !
Concerts impulse!
copeland A 26 ans, Laurent Coulondre a
outskirts of Love déjà tout gagné. Elu “Génération Sarah McKenzie
Spedidam”, nommé “Talent Duc des Lombards (Paris), 8-10 octobre
1 CD Alligator / Socadisc Adami”, vainqueur de nombreux
Nouveauté. Lorsque les obama concours nationaux, il avance à Sullivan Fortner
invitèrent le blues à la Maison- grands pas et a déjà participé Jazz en Tête (Clermont-Ferrand), 23 octobre
Blanche en 2012, ils ne purent en tant que sideman à plus Jazz Sur Son 31 (Toulouse), 24 octobre
faire moins que de convier d’une dizaine d’albums. Il faut Duc des Lombards (Paris), 26-27 octobre
Buddy Guy et B.B. King associés dire qu’il ajoute à son talent de
à une brochette de musiciens pianiste celui d’organiste, ce qui Snarky Puppy
plus jeunes dont Shemekia explique sans doute le titre de La Cigale (Paris), 8 novembre
Copeland, seule Afro-Américaine cet album où il s’exprime avec Indra Rios-Moore
du lot. Choix judicieux : la fille de autant d’aisance sur les deux
Divan du monde (Paris), 9 novembre
Johnny Copeland s’est imposée claviers. Dans les deux cas il fait
dès son premier album par preuve d’un sens rythmique et
un tempérament bien trempé,
combinant aplomb et émotion.
harmonique propre aux meilleurs www.impulse-label.com
et d’une inventivité qui lui fait
Dix-sept ans et sept albums plus aimer les métriques impaires, Rejoignez @impulselabel
tard, à 35 ans, elle fait toujours les ruptures de rythmes et The impulse!
preuve du même engagement l’exploration de la totalité de son Renaissance
au service d’un matériel qu’elle instrument. Mais au-delà de ses
MON
diSQuE
A MOi
de virtuosité et musicalité, c’est magazine
thématique, que sur ceux disque sans faiblesses, on note
son sens du groove qui frappe improvisationnel et structurel. En une version particulièrement
d’emblée, particulièrement à tant que guitariste, on est tenté de réussie de Georgia On My Mind. •
l’orgue hammond où son attaque Chaque mois, un membre de la rédaction placer Scott DuBois entre Jakob PHiLiPPe BAS-rABérin
de la note fait mouche à chaque choisit dans sa discothèque un grand Bro (cf. JM n° 671), Bill Frisell et Teddy edwards (ts), Conte Candoli
fois. Tout cela ne serait possible Kurt Rosenwinkel. Comme eux, un tp), Dolo Coker (p), ray Brown (b),
classique, un trésor oublié ou un disque Frank Butler (dm), Jerry Steinholz
sans une grande complicité avec artiste tenté par l’absolu. •
ses deux excellents partenaires,
injustement méconnu. (perc). Los Angeles, 25 mars 1974.
LuDoViC FLorin
et c’est à un véritable orchestre Gebhard ullman (ts, bcl), Scott
tricéphale que nous avons affaire
ici. Ce concept de double trio John DuBois (elg), Thomas Morgan (b),
kresten osgood (dm). Copenhague,
The Village, 29 janvier 2015.
Liberty Ellman
Abercrombie
orgue et piano permet en outre radiate
une palette sonore élargie où vient 1 CD Pi Recordings / orkhêstra
aussi se nicher une utilisation
parcimonieuse de l’électricité,
ajoutant d’autres couleurs à
currents Events ✪✪✪✪
Nouveauté.
l’ensemble sans dénaturer le EcM - 1985 « Chaque
propos musical acoustique. Déjà musicien [que
un grand disque ! • c’est au légendaire j’ai pu influencer]
PHiLiPPe VinCenT Rainbow Studio a ainsi décliné
Laurent Coulondre (p, org), d’Oslo que fut à partir de sa
rémi Bouyssière (b, elb), Martin
Wangermée (dm). Vannes, Moods
enregistré, en Teddy Edwards personnalité des éléments de
septembre 1985, Feelin’s vocabulaire qui me sont propres
Studios, décembre 2014. pour en faire des outils de langage
cet album du 1 CD Elemental / harmonia Mundi
guitariste John qui, aujourd’hui, ne sont plus
Nouveauté. Célébré par pour certains que lointainement
Abercrombie
ses pairs, Teddy Edwards reliés à ma musique. » Ce que
pour le label (1924-2003) n’a pas connu Steve Coleman déclarait à Jazz
EcM, auquel la renommée qu’appelait sa Magazine en septembre dernier
il avait déjà offert quelques classiques stature musicale, faute (dit-on) s’applique assez bien à l’œuvre
inoxydables – “Timeless”, en 1974, avec d’avoir volontiers quitté des yeux du guitariste Liberty Ellman, car si
Jan hammer et Jack deJohnette, ou encore la Californie où s’était épanoui la pièce inaugurale laisse deviner
le premier 33-tours de Gateway, en 1975, ce saxophoniste, compositeur l’influence directe de l’altiste, le
Scott DuBois avec dave holland et deJohnette. Je pense et arrangeur né au Mississippi. reste de cet album révèle une
Winter Light à 33-tours/minute parce que “current on peut donc se réjouir de la pensée originale qui a su tirer ses
Event” fut d’abord publié en vinyle. Et c’est réédition assortie d’un livret de propres conclusions de la voie
1 CD ACT / harmonia Mundi
toujours avec émotion qu’on se souvient 16 pages, dans la série xanadu ouverte par le père du Mbase.
✪✪✪✪ Master Edition d’Elemental Music, Comme Ellman est depuis quinze
de l’exceptionnelle qualité des pressages
Nouveauté. Mi-figuralisme EcM, que l’on ne nous “survendait” pas à d’un de ses meilleurs albums, ans un membre-clé du Zooid de
(relatif), mi-impressionnisme, entre coups de stickers menteurs (“180 Gr”, “high gravé en 1974 pour Muse avec Threadgill, on comprend qu’il n’ait
modal ouvert et soubresauts free, une formation très homogène par égrainé ses productions en leader
Quality”, gna gna gna...). Rien de tel pour qu’avec parcimonie et “Radiate”
“Winter Light” invite l’auditeur à l’âge et les repères fondamentaux
goûter au jazz raffiné de Monsieur John, (blues et bebop), alors n’est que son quatrième album.
la contemplation d’une journée
d’hiver, des premières lueurs dont le trio a marqué son époque – Marc qu’Edwards n’avait pas enregistré Depuis “ophiuchus Butterfly”
du jour sur la toundra jusqu’au Johnson à la contrebasse, Peter Erskine en leader depuis sept ans. (2006), la partie de basse de son
crépuscule qui mène à la nuit à la batterie : ça calme n’est-ce pas ? la Comme en 1967 chez Prestige, groupe est assurée par le tubiste
glacée. La situation mondiale étant guitar synthetizer était alors l’arme fatale le producteur Don Schlitten était et tromboniste Jose Davila, qui
peu encline au ravissement béat, des guitaristes épris de sonorités nouvelles. l’artisan de ce rendez-vous avec donne cette couleur si particulière,
la musique ici proposée ne verse Pat Metheny en avait fait son miel. Monsieur notamment Conte Candoli et Ray à la fois urbaine (la batterie de
pas dans la neutralité expressive. John faisait également très bon usage de Brown. Révélé dès 1947 par des Damion Reid) et organique, via
Une mélancolie résignée domine, ce son à la fois cristallin et flûté qui donnait joutes de souffleurs comme “The les souffleurs. Chaque pièce
peut-être celle d’un monde en train aux thèmes de Clint et d’Hippityville encore Duel” (face à Dexter Gordon), propose une approche musicale
de ronger ses beautés les plus plus de relief. (À la fin de Clint, Peter Erskine Edwards passe aussi pour un distincte, tantôt fondée sur la
précieuses, les moments adonnés siffle la mélodie du Bon, la brute et le précurseur des styles de Rollins création d’une mélodie étrange
au free sonnant moins comme et de Coltrane, mais“Feelin’s” (mais mémorisable), tantôt sur un
truand, vous devinez pourquoi, et ça aussi
des mouvements de rébellion met plutôt en valeur ses qualités travail contrapuntique mélodique
on adore.) Quant au nouvel arrangement de et rythmique. Il peut aussi creuser
que comme des actes de dépit sonores, l’architecture de ses soli
(Ullman proche de Shepp et de Ralph’s Piano Waltz, dont la VO figure dans et la solidité de ses racines. Dans la relation homme/machine,
Dave Liebman). Mais qu’est-ce “Timeless”, c’est un pur moment de grâce – le blues gospelisant Eleven Twenty interroger les interactions de la
que je raconte ? En réalité, je ne mazette, cette intro toute en réminiscences Three, l’un des quatre morceaux programmation informatique et
sais si telles sont effectivement flamenco, quelle élégance ! « Glacé » qu’il signe ici, le ténor entame de sa transposition live (Enigmatic
les intentions extramusicales de Monsieur John ? Faut-il être sourd... • un prêche ponctué de phrases Runner) ou approfondir différentes
Scott DuBois. Au lieu de cela, DoC SiLLon étirées en appui sur l’afterbeat de équivalences de tempo aux effets
peut-être s’agit-il tout simplement Frank Butler, puis se lance dans grisants (Rhinocerisms). Chaque
d’un regard amoureux porté sur un solo aux tons changeants, fois avec ce caractère fin et intense
les vastes espaces désolés du fougueux et nuancé à la fois, propre à Ellman. • LuDoViC FLorin
Grand Nord ? Quoi qu’il en soit, relayé par un Candoli en parfait Jonathan Finlayson (tp), Steve
mon imagination a fonctionné à accord avec lui. Ritta Ditta Blues, Lehman (as), Jose Davila (tu,
tb), Liberty ellman (elg), Stephan
plein grâce au travail hautement dû à Brown, est l’occasion d’une Crump (b), Damion reid (dm).
évocateur, tant sur le plan de la autre intervention d’Edwards Brooklyn, Systems Two Studios,
sonorité d’ensemble, du matériau superbement menée. Au fil d’un 3-4 novembre 2014.
KRAKAUER
du Gallimard ne tape pas que dans l’œil. la preuve en THE BIG PICTURE
deux nouveautés à faire free-sonner les oreilles. David Krakauer, le virtuose de la clarinette
jazz klezmer, revisite en musique et dans
J’écoute mes cd à chroniquer surtout en voiture. Je peux ainsi un nouveau spectacle les grands classiques
porter toute mon attention sur la musique et conduire décontracté. du cinéma.
M’arrêtant l’autre soir devant un ami guitariste, CONCERT > À LA CIGALE LE 21
je baisse la vitre pour le saluer et voilà qu’il
NOVEMBRE À 20H30 DANS LE CADRE DU
prophétise : « Ah, c’est du free, tu vas avoir un
FESTIVAL JAZZ’N KLEZMER
accident ! » Eh oui, c’est du free, et même de
l’excellent. Mon malheureux ami était tombé sur
un moment furiosystique tel que Sabir Mateen (ts,
cl) en délivre au sein de declared Enemy, une des DAS KAPITAL
formations de Matthew Shipp avec William Parker KIND OF RED
(b) et Gerald cleaver (dm). le pianiste connaît les Le nouveau projet envoûtant du trio
livres de Jean Genet et salue, avec “our Lady of the Flowers”, son d’Edward Perraud avec Hasse Poulsen à la
premier roman paru en 1943. Toutes sortes de combinaisons – du guitare et Daniel Erdmann au saxophone.
solo au quartette – se répartissent les neufs compositions de cet
album multidirectionnel, où des moments de pure ballade auraient SORTIE > 13 NOVEMBRE 2015
stupéfait mon ami. ce qui m’a, moi, stupéfait, c’est CONCERT > AU STUDIO DE L’ERMITAGE
le jeu de Sabir Mateen à la clarinette. le double LE 8 DÉCEMBRE
album “Entropy/Enthalpy” réunit à sa manière tout
ce qu’on aime dans le jazz : une façon d’être et de
faire. Entrelacs de cordes (harrison Bankhead et
Benjamin Duboc) et de percussion (hamid Drake et en 2016…
et Ramon Lopez) auxquels s’invitent (plutôt que
s’ajoutent) sur le second cd, tour à tour, Jean-luc
cappozzo (tp), lionel Garcin (as) et William Parker. DJELIMADY TOUNKARA
le groupe, formé pour une tournée en février 2014 s’intitule The DJELY BLUES
Turbine ! On ne peut pas mieux trouver ! • FrAnçoiS-rené SiMon Le grand guitariste malien se livre dans un
rogueArt / www.rogueart.com album intimiste et profond.
SORTIE > 4 MARS 2015
CONCERT > TOURNÉE MONDIALE
PRINTEMPS 2016
dERNiER chORuS
HENRI TEXIER
le saxophoniste, mais aussi
bassiste Wilton Felder est mort le 27
SKY DANCERS 6
septembre. il avait 75 ans. A la fin des SORTIE > 5 FÉVRIER 2016
années 1950, encore lycéen, ce natif de HenriTexier
Sky dancerS CONCERT >AVANT-PREMIÈRE
houston, Texas, fut avec le tromboniste LE 9 NOVEMBRE 2015
Wayne henderson, le pianiste Joe AU NEW MORNING
Sample et le batteur Stix hooper l’un
NGuyênLê
ArmelDupas
LouisMoutin
SébastienTexier
GROS PlAN
John Coltrane
L’édition suprême ?
Pour le cinquantenaire de “A love Supreme”, impulse édite
une “Super deluxe Edition” en édition limitée d’un intérêt… limité.
les collectionneurs seront ravis. Mais le mieux n’est-il pas
de s’en tenir à ce qu’avait voulu et choisi John coltrane ?
Et un, et deux, et trois non pas des top charts. il fut nominé pour
zéro comme ce fut le cas lors deux “Grammy Awards” (Meilleure
d’une finale de coupe du monde Petite Formation – devancé par
de football mais comme le nombre Ramsey lewis –, et Meilleure
d’éditions de “A love Supreme”. composition Originale – devancé
la première, la seule voulue par par lalo Schifrin) ; les lecteurs de
John coltrane, fut d’abord éditée Down Beat l’élurent “disque de
en 1965 en vinyle sous double l’année” et coltrane “Saxophoniste
pochette cartonnée ouvrante, de l’année” et “Jazzman de
comme c’était la règle du label l’année”. la musique n’était
impulse. A l’intérieur, les seules pourtant pas à l’époque forcément
liner notes que coltrane ait jamais des plus accessibles.
rédigées pour ses albums : d’une
part une adresse à l’auditeur, En 1995, Yasuhiro Fujiyoka
d’autre part le poème-prière A confirme dans sa discographie
Love Supreme, le tout encadrant de John coltrane deux
un portrait signé Victor Kalin, enregistrements de
d’après une de ses propres Acknowledgement avec Archie
photos de John au saxophone, Shepp et le contrebassiste
prise au festival de Newport en Art Davis (en plus de Jimmy
1961. Selon Elvin Jones, « ces Garrison). On connaissait leur
liner notes auraient mérité le prix existence grâce aux liner notes du
Nobel… ». En couverture, recto leader : « Je voudrais remercier
comme verso, une photo “pleine également Archie Shepp et Art
page” de coltrane (une de ses Davis : ils ont enregistré un
préférées) prise par Bob Thiele en morceau qui malheureusement
1962 lors de l’enregistrement ne peut paraître aujourd’hui.
avec duke Ellington : le musicien […] J’espère que dans un futur était trop bonne, dans la tête trente-deux pages, aussi riche en
y a l’air grave, préoccupé, attentif proche nous pourrons approfondir des managers de la branche documents – photos, manuscrits,
peut-être à une conversation le travail amorcé ici. » Fujiyoka américaine d’impulse, de les avec un brouillon du poème
(dans le coin en bas à gauche, une mentionne aussi plusieurs prises révéler l’année du cinquantenaire éponyme et un autoportrait (?) de
ombre blanche : sur l’original non de Resolution. il fallut attendre de la sortie de l’album original. coltrane – qu’en informations avec
retouché et non recadré, on peut 2002 et la parution du double une “Super Deluxe Edition” vient un texte de l’incontournable Ashley
identifier Jimmy Garrison grâce à cd “A love Supreme - deluxe donc de sortir, constituant un non Kahn.
son pull-over). ultime singularité : Edition” pour les entendre enfin. événement discographique qu’il Reste tout à fait inédite une autre
la tranche est en noir et blanc, Elle comprenait, outre la version faut bien dénoncer. car dans ce version live de “A love Supreme”
comme le reste, alors que l’orange originale, la version “live” triple cd qui comprend vingt-deux attestée à la fois par les musiciens
est la couleur identitaire du label. enregistrée à Antibes en juillet plages, neuf sont inédites mais cecil Payne et Zane Massey.
Voilà pour le packaging. 1965 (déjà publiée illégalement deux seulement valent l’écoute : A-t-elle été enregistrée ? Va-t-il
contenu musical : les quatre en cd et en 33-tours en 1987), les deux versions d’Acknowledgement falloir attendre 2065 pour la voir
mouvements de cette suite (deux deux prises d’Acknowledgement et avec Archie Shepp et Art davis, publiée ? • FrAnçoiS-rené SiMon
par face), Acknowledgement, deux prises de Resolution. Malgré les saxophonistes assurant à
CD “A Love supreme - super Deluxe
Resolution, Pursuance, Psalm. date le prestige d’Archie Shepp acquis tour de rôle un background quasi edition” (3 CD Impulse / Universal).
de l’enregistrement : 9 décembre depuis lors, malgré l’intérêt du dansant ! Manière peut-être de
1964. (On ne peut pas considérer doublement des contrebasses, faire passer l’enthousiasme, au
le passage du vinyle au cd comme on ne s’est guère extasié sur ces sens étymologique du terme.
une nouvelle édition, même si enregistrements. Shepp y est assez convaincant
on put écouter l’intégralité de dans son discours déchiqueté et
la composition sans avoir à En 2008, la publication de la brut, en contraste avec celui de
retourner la galette, mais certains monumentale discographie The coltrane, linéaire.
se plaignirent que le son n’était John Coltrane Reference révèle Sinon, entre doublages vocaux,
plus tout à fait le même). Sorti fin sept prises de Resolution par faux départs, versions mono ou
février 1965, aussi rapidement le quartette, une autre prise de non mixées, le reste est plutôt
que le voulait son auteur, “A love Persuance/Psalm le 9 décembre, anecdotique. c’est sans doute
Supreme” connut un succès neuf prises d’Acknowledgement parce qu’ils en étaient conscients
inédit pour un album de jazz, et trois doublages de Psalm le 10. que les producteurs ont concentré
concurrençant même les habitués le tout inédit, bien sûr. l’occasion leurs efforts sur le livret de
Jean-
insensible à l’amplitude intimiste
et aérienne de la plupart des
thèmes, qui caractérise le premier
Pierre
album de ce duo. Sans compter
la délicatesse des mélodies
couplée à une expression
Joe Farrell
Como
savamment dépouillée. Totems,
Skate Board Park troisième titre, témoigne d’une
1 CD xanadu / hamonia Mundi habileté, d’une finesse et d’un
swing magnifiquement inspirés.
JEAN-BAPTISTE MILLoT
on tressaute face à la texture
de son auteur, “Skate Board
harmonique et rythmique du
Park” est niché entre les albums
morceau Le saut de l’ange, mise
“Night Dancing”, galette hédoniste
en valeur par des arpèges d’une
surproduite (dont la pochette
justesse étonnamment volubile.
donne une bonne idée du
L’originalité du titre Dombolo
contenu), et “Sonic Text”, tardive Ancien membre du groupe Sixun, le pianiste Jean-Pierre
(Ndombolo, écrit-on en réalité)
session hardbop avec un Freddie
hubbard virevoltant. Rien de
fait sourire : une danseuse, como continue son aventure en solo avec “Express Europa”,
particulièrement mémorable ici,
“a dombolo sexy”, qui ferait fi son dixième album. ce nouvel opus fait la part belle à un
mais une petite séance vite et
des regards outrés provoqués instrument qui le fascine : la voix.
par le déhanché ensorcelé que
bien ficelée, avec un Farrell plus
suscitent un terrible hard-bop
à l’aise sur ses compositions ou Vingt ans que Jean-Pierre como et à une voix particulière, lui donne
et les susurrements de Genest.
celle fournie par son pianiste et
Il y a aussi le blues organique attendait l’étincelle qui lui plus de force. » En témoignent
ex-employeur au sein de Return to permettrait de donner une suite à Raccontami, You Are All, Mio Canto
et organiste de Spiritual ou
Forever que sur des versions sans l’aventure “Express Paris Roma”. ou Turn And Turn, chansons jazz
l’approche bakerienne de
éclat de Speak Low et You Go To Chandra. Toutefois, quelques un désir qui flottait dans l’air. vocal flirtant avec une pop exquise.
My Head. L’album mérite l’écoute déceptions s’invitent. L’ennui dans l’air du temps qui passe, Quid du morceau Mandela Forever
pour les prises de parole toujours d’abord, avec des morceaux sans propice à de nouvelles aspirations, qui marque une admirable rupture
intéressantes de Chick Corea aux grande profondeur comme A à de nouveaux coups de cœur. dans la structure conceptuelle
pianos acoustique et électrique, Long Lone Way (un comble pour il attendait la flamme qui avait du disque ? À entendre cet
et celles d’un saxophoniste le titre éponyme de l’opus) ou For
soucieux de donner le meilleur
animé, dès 1995, sa nouvelle instrumental, on se croirait en plein
My Love. on regrette aussi cette famille musicale composée du carnaval à la Nouvelle-Orléans…
de lui-même dans le contexte reprise un peu fade de My Funny
resserré d’un quartette traditionnel. saxophoniste Stefano di Battista « J’ai composé ce morceau à
Valentine. Mais ce ne sont que – qu’il surnomme « la tornade » –, l’annonce de la mort de Mandela.
Côté rythmique, Bob Magnusson peccadilles parmi un patchwork
s’attache à faire ronronner sa du batteur Stéphane huchard ou Mais je n’y voyais pas quelque
de saveurs. • kATiA Touré
contrebasse tandis que le tenant encore du guitariste louis Winsberg. chose de triste. Malgré tout ce qui
nicolas Genest (tp, bug, voc), Yvan
du jazz West Coast Lawrence robillard (p, org, elp). rochefort, « J’ai voulu retrouver l’émulation l’a vécu, cet homme puissant et au
Marable veille essentiellement à studio Alhambra Colbert, novembre qui nous avait animés et la faire regard pur adorait danser. Aussi, j’ai
ne pas empiéter sur le chemin des 2013. revivre sous une nouvelle forme. » choisi le registre de la joie pour lui
solistes. Cette réédition soignée Aussi, toujours accompagné de rendre ce petit hommage. »
propose un livret de seize pages cette même famille, Jean-Pierre
comprenant un entretien avec como s’est attaché à mêler chanson Jean-Pierre como ne compte pas
Farrell daté de l’époque de cet et improvisation jazz sur “Express s’arrêter là. En ébullition constante,
enregistrement, un essai critique Europa”, en pariant sur la mise en il avoue avoir de nombreux
et des documents d’archives. •
scène de deux voix. projets en tête. « Ma passion est
DAViD CriSToL
celle de hugh coltman d’abord, toujours aussi vive », assure-t-il.
Joe Farrell (ts), Chick Corea (p,
elp), Bob Magnusson (b), Larance dandy anglais au timbre chaud Sans oublier le chant, qui semble
et rauque, dixit como. « Hugh désormais essentiel dans sa
Marable (dm). Los Angeles,
Spectrum Studio, 29 janvier 1979. Girls In Airport a une véritable personnalité. Il musique. Mais on ne sait jamais
Fables s’approprie les mots et apporte un avec Jean-Pierre como… il suffirait
1 CD Edition Records / harmonia Mundi côté poétique qui donne la chair de n’importe quelle rencontre
Nouveauté. voici sans doute de poule », analyse le pianiste qui hasardeuse, inédite et salvatrice.
un album de sons d’hiver. n’hésite pas à le comparer à Peter c’est ainsi qu’il fonctionne. le
L’étrangement nommé “Girls in Gabriel, chanteur de Genesis. celle pianiste guette les moindres
Airport” est un des nombreux de Walter Ricci ensuite. ce crooner surprises de son parcours. ces
collectifs nordiques natifs de la napolitain et pianiste de 26 ans « surprises capables de muer un bref
fertile communauté musicale à la voix d’ange », dixit como. « instant en une absolue pérennité,
de Copenhague. Mené par Aussi loin que je m’en souvienne, où la logorrhée est mise de côté au
Nicolas Genest les vents respectifs de Martin j’ai toujours travaillé sur la voix, profit de la retenue et de la poésie.
Yvan Robillard Stender et Lars Greve, le
composé en chantant, ajoute-t-il. « Plus le temps passe, plus j’élimine
A Long Lone Way quintette développe ses mélodies
éthérées sur d’aériennes et Ce n’est pas que j’attache plus les notes qui ne sont pas utiles. » •
1 CD Cristal Records / harmonia Mundi nuageuses nappes sonores de d’importance à la mélodie qu’aux kATiA Touré
Nouveauté. Il n’y a pas à dire. Le divers claviers et synthétiseurs. formules rythmiques mais je trouve CD “express europa” (L’âme sœur /
trompettiste et bugliste Nicolas Musique ambiante électro- que coupler la mélodie à des mots Absilone/socadisc)
FOcuS
acoustique, bande-son imaginaire Cœurs de “fonction basse” qui structure tout valeur la délicatesse de ses
crooners
et cinématique de paysages l’album, des compositions aux ornementations. on aimerait,
polaires, qui évoquent ciel et terre, improvisations dont les parties de parfois, que le phrasé dérape un
ce quatrième album du groupe contrebasse semblent naître des peu, que quelques dissonances
s’écoule mélancoliquement et arrangements. C’est par ce biais résonnent ici et là, mais
fond comme glace de banquise ils sont tous deux guitaristes et – et par la faconde de Tony Tixier heksleman fait toujours le choix
au fil de ses courtes trente- ancrée sur cette basse – que
huit minutes. “Fables” suggère
crooners et viennent de sortir l’on entrera dans la conception
d’une élégance contrôlée, un peu
leur nouveau disque. Mais qui de trop peut-être. • BerTrAnD BouArD
parfois les expériences de Brian du lyrisme “benvangelderien”
Eno et Jon hassell, mais s’en Torsten Goods ou John Pizzarelli un rien janséniste aux oreilles
Gilad Hekselman (elg), Joe
Martin (b), Marcus Gilmore (dm),
distingue finalement par l’estampe est le plus séduisant ? de qui a grandi aux clameurs Jeff Balard (dm sur deux titres).
émotionnelle de ces alliages, par des big bands swing et des Brooklyn, 10 et 11 mai 2014.
ces petites passerelles sonores ténors coltraniens. Un cas sur
A tout youngster tout honneur : Torsten lequel deux prises d’Expression
qui naissent et s’estompent,
flirtant entre tristesse et sérénité. Goods est de vingt ans le cadet de John nous offrent un beau sujet de
on a failli ne pas y embarquer, Pizzarelli. Ça s’entend. un rien frimeur méditation. • FrAnCk BerGeroT
notre attention étant déroutée par sur le manche, un peu vert vocalement. Ben van Gelder (as), Tony Tixier
si peu d’accroches. Et pourtant, le choix du répertoire (p), Joachim Tixier (p), Joachim
est plutôt finaud, qui Govin (b), Gautier Garrigue (dm).
au fur et mesure d’écoutes, Videlles, studio des egreffins, 20 et
les griffures organiques et oscille entre version 21 octobre 2015.
plaintives du duo de saxes, les jazz(yfi)ées de scies FM
sonorités brutes des percussions
et tambours tribaux dévoilent
des années 1980 (Kyrie
de Mr. Mister, groupe
Didier Ithursarry
lentement leurs charmes. • dont Miles davis Quartet
JeAn-Pierre ViDAL adorait l’autre tube en kantuz
Martin Stender, Lars Greve (sax), or massif, Broken Wings), de pépites 1 CD LagunArte Productions / L’Autre Distribution
Mathias Holm (cla), Mads Forby
(dm), Victor Dybbroe (perc). d’Oscar Brown, Jr. (Work Song, Brother, ✪✪✪✪
Copenhague, Studio r, mars 2015. Where Are You) et d’airs traditionnels Nouveauté. Il affirme sa terre
(Nobody Knows The Trouble I’ve natale, le pays basque, Didier
Seen), prétextes à des élans digitaux Gilad hekselman Ithursarry. L’accordéoniste a
paradoxalement pas si soulful que ça Homes choisi un air traditionnel, Kantuz,
– n’est pas George Benson ou Eric Gale 1 CD Jazz village / harmonia Mundi pour intituler son nouvel album.
qui veut. Bref, “Thank You Baby !” (1), Nouveauté. voici un peu plus Un mot qui signifie l’instant
s’il n’est pas sans charme, manque de de dix ans que le guitariste présent où l’on chante. Toute
la profondeur nécessaire pour séduire israélien Gilad hekselman, jeune la personnalité d’Ithursarry est
durablement. trentenaire, a posé son flightcase résumée : il donne la primauté
Au contraire de “Midnight Mccartney” à New york, ainsi que les bases aux émotions, jouant sur les notes
Joachim Govin [✪✪✪✪]. Vingt ans après son “Meet d’une carrière internationale sensibles de son instrument, loin
elements The Beatles”, et dans la foulée d’un qui grandit inexorablement. Le de toute exploitation tonitruante.
1 CD Fresh Sound New Talent / Socadisc disque (“Kisses On The Bottom”) et toucher et la limpidité du son Familier des petites formations
de quelques concerts prestigieux évoque Pat Martino, l’univers – en duo avec Kristof hiriart (voix,
Nouveauté. Si l’on fréquente un harmonique et une certaine percussions) ou Jean-Luc Fillon
peu la scène parisienne, on aura avec Sir Paul himself, dont il est l’un
des guitaristes attitrés (quand l’ex- densité de notes Pat Metheny, (hautbois, cor anglais), – il se
croisé le frais trentenaire Joachim dont on trouvera ici une jolie
Beatle chante ailleurs que dans des présente ici avec son quartette où
Govin. Le goût de la tradition, version du Last Train Home.
stades de foot), John Pizzarelli a eu la il croise le fer en toute amitié avec
de l’enracinement new-yorkais, Inspiré par la notion de tendresse
bonne idée... d’écouter la bonne idée Jean-Charles Richard, bénéficiant
une conscience certaine des 10 et une géographie de l’amour,
commandements du bassiste de Mccartney, qui lui a soufflé celle d’une complicité rythmique
“homes” fait la part belle aux juste et alerte (Matyas Szandai
qui lui vaut la confiance de ses d’un disque entièrement dédié à ses climats contemplatifs, au fil
collègues sur une multitude de et Joe Quitzke). Signataire de la
chansons (un peu) desquels heksleman, guitariste
terrains… notamment ceux quasi-totalité des compositions,
moins connues, de Silly fin, aimant jouer au fond du
où cette conscience est telle temps, excelle. C’est là la beauté Ithursarry fait entendre sa
Love Songs à Let ’Em In voix délicate sur Elle et nous
qu’elle autorise le flirt de la en passant par Coming de l’œuvre, sur un Verona nimbé
contrebasse et de l’apesanteur. de romantisme par exemple. enflamme sur un morceau aux
Up (ici en duo avec accents brésiliens, Choro. A noter
Aussi Govin endosse-t-il les C’est aussi sa limite : on frôle
Michael Mcdonald) et Habanera pour François Béranger,
rôles de piéton de l’air avec l’impression de surplace sur
l’autorité et la profondeur (son et Maybe I’m Amazed. belle séquence souvenir jouée en
un très long Cosmic Patience,
timbre) de quelqu’un rompu aux (Pizzarelli n’enregistrera visiblement inspiré par le travail solo intégral en forme de coup
fondements de la walking bass. donc pas cette fois sur les textures de Bill Frisell de chapeau au chanteur engagé
Après s’être fait connaître avec la 48 832e version de Yesterday.) Soli mais sans la même radicalité (1937-2003) qu’il accompagna,
Tony Tixier (et Logan Richardson), inspirés et jamais démonstratifs, harmonique, qui débouche ainsi qu’un titre de cet artiste,
le quintette Slugged d’olivier maîtrise vocale, harmonies vocales à sur un Eyes To See assis sur Grand-mère. Il a du cœur, Didier
Laisney ou le Gil Evans Paris la Four Freshmen mâtinées de donald un tempo à nouveau très lent. Ithursarry, et cela s’entend. •
Workshop de Laurent Cugny, il Fagen : la classe américaine au service Parisian Thoroughfare offre JeAn-LouiS LeMArCHAnD
présente son premier disque. du génie anglais. • FréDériC GoATY une rupture bop bienvenue, Didier ithursarry (acc, comp, voc),
Il repose sur une complicité qui voit le guitariste enfiler les Jean-Charles richard (ss), Joe
durable avec Tony Tixier et (1) ACT Music / harmonia Mundi. (2) Concord Records chorus comme de fines perles Quitzke (dm), Matyas Szandai (b,
Gauthier Garrigue, une rencontre / Socadisc. en conservant la tête froide, comp). rocheservière (Vendée),
avec le saxophoniste néerlando- avant un Samba Em Preludio studios Corner box, juillet 2014.
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le maître des claviers ka Jacques-
Ahead
Un jour
Marie Basses sont en train de
mettre le feu au grand final du
Festival Ilo’Jazz en compagnie
mon film
de Steve Coleman, parrain de
l’événement accompagné de The
Five Elements. L’assemblée est
viendra
bouche bée. Qu’est-ce que c’est
que ça ? Pourtant, ça n’aurait pas
Kirk Knuffke étonné les fouineurs chevronnés
Little Cross du label heavenly Sweetness
1 CD SteepleChase / Musea (Franck Descollonges) et de la
plateforme Digger’s Digest (Julien
Nouveauté. Natif du Colorado mais Achard). En effet, tous deux
établi à New york depuis 2003, publient une compilation “Kouté
ce cornettiste a déjà enregistré Jazz” (en français, “écoutez – ou
une quinzaine de CD dont six écouter – du jazz”) qui fait la
pour le label indépendant danois part belle aux morceaux de jazz
SteepleChase. Il a démarré dans la les plus rares enregistrés dans
Grosse Pomme au sein du Nublu les Antilles Françaises au cours
orchestra de Butch Morris et des seventies. Mais rares pour
comme membre d’une fanfare qui qui ? Sûrement pas pour les
accompagnait les funérailles dans aficionados de Camille Sopran’n
le quartier chinois. Il a aussi été le hildevert, dont le Sopran’n aux
partenaire du batteur Matt Wilson Antilles fait office d’ouverture de
et de la guitariste Mary halvorson. l’opus, d’Erik Cosaque (Kominike),
Pour réaliser cet album, il a encore des Maxel’s (on y retrouve le
fait appel aux meilleurs : Jamie Saft membre fondateur, le guitariste
et son orgue roublard, hamid Drake Max Labor, avec Mama Says)
SoNy PICTURES CLASSICS
SCHWEIZER – BENNINK
WELCOME BACK
Irène Schweizer: Piano
Han Bennink: Drums
Intakt CD 254
Mette henriette
Mette Henriette
2 CD ECM / Universal
NOuVEAuTé. Mette henriette, ou plus précisément Mette
henriette Martedatter Rølvåg, vous connaissiez ? Moi non LUCIANO BIONDINI
plus. Voici donc une vraie révélation, doublée, émotion SENZA FINE
oblige, d’un choc.
Luciano Biondini: Accordion solo
D’emblée, le beau portrait noir et blanc de la demoiselle interpelle. Intakt CD 255
Le regard est perçant, le saxophone ficelé dans le dos. Cette jeune
Norvégienne native de Trondheim a l’air d’avoir du caractère.
(Ce n’est hélas pas si souvent qu’une photo illustre une pochette
ECM, et celle-ci donne instantanément envie d’en savoir plus.)
Deux disques ?! Est-ce bien raisonnable ? oui, parce qu’ils
sont aussi addictifs l’un que l’autre. Dans le premier, Mette
henriette, Katrine Schiøtt et Johan Lindvall esquissent comme
du bout des lèvres et des doigts quinze vignettes frissonnantes CHICO FREEMAN
de sons. « Pleine lune d’automne / Des vapeurs rampent / À HEIRI KÄNZIG
la surface de l’eau » : tel un haïku d’hattori Ransetsu, chacune
d’entre elles stimule l’imagination et provoque une émotion d’une THE ARRIVAL
exquise douceur, intense et fugace à la fois. Dans le second, dix Chico Freeman: Tenor Saxophone
musiciens les rejoignent pour interpréter une sinfonietta en vingt Heiri Känzig: Double Bass
mouvements d’un raffinement extrême, qui laissent à chaque
Intakt CD 251
instrumentiste l’occasion de donner de la voix, entre cris (Wildheart)
et chuchotements (But We Did). A la fin (dans Wind On Rocks et
Bare Blacker Rum notamment), tout ce beau monde nous donne
l’impression de danser sur des sables mouvants. Mette henriette,
qui n’a jamais étudié la composition, a rapidement « trouvé très
naturel d’essayer de donner forme aux paysages sonores » qu’elle
avait en tête. Ainsi, on ne se lasse pas d’explorer les paysages
sonores habités par cette saxophoniste de la ligne claire et, bien ULRICH GUMPERT QUARTETT
plus vite que prévu, “Mette henriette” a fini par rejoindre d’autres A NEW ONE
chefs-d’œuvre tangentiels qui nous hantent depuis des lustres : le
Jürg Wickihalder: Saxophones
seul et unique album solo de Mark hollis, “vernal Equinox” de Jon
hassell, “Strjon” d’Arfe henriksen ou “Died In The Wool” de David Ulrich Gumpert: Piano
Sylvian... • FréDériC GoATY Jan Roder: Bass
Mette Henriette (ts), Henrik nørstebø (tb), eivind Lønning (tp), Sara Michael Griener: Drums
Övinge, karin Hellqvist, odd Hannisdal (vln), Bendik Bjørnstad Foss Intakt CD 257
(alto), katrine Schiøtt, ingvild nesdal Sandnes (cello), Andreas
rokseth (bandonéon), Johan Lindvall (p), Per zanussi (b), Per oddvar
Johansen (dm, scie). oslo, rainbow Studio, mai/août 2014. Intakt Records: www.intaktrec.ch · intakt@intaktrec.ch · Distribution:
Orkhêstra International · Shop for Digital Music: intaktrec.bandcamp.com
Frédéric
avec le concept, dont notamment Borey
Un secret
Adam Rogers aux guitares teintées
de funk et Jim Black au drumming
sans faille. Ils re-visionnent ces
classiques, arrangés suivant le
bien gardé
principe de l’exposé thème/solo,
faisant la part belle au lyrisme et à
la fougue de Krakauer. Certes, ce
calque (trop) similaire engendre sur
la durée une pointe de lassitude.
Mais la présence déterminante de
la violoniste Jenny Scheinman nous
permet de reprendre notre souffle,
comme dans l’émouvant People
extrait de Funny Girl, son phrasé
aéré venant élégamment se glisser
en contrepoint de la clarinette.
C’est certainement sur scène
que le projet trouve son ampleur,
JEAN -BAPTISTE MILLoT
accompagné de la projection
de films originaux créés par les
graphistes new-yorkais Light of
The Day, sons et images alors
connectées. • JeAn-Pierre ViDAL
David krakauer (cl), Jenny
Scheinman (vln), rob Burger (p, Apprécié par la critique et adoubé par ses confrères, ce saxophoniste reste
cla), Adam rogers (elg), Greg Cohen toujours, à 52 ans, l’un des secrets les mieux gardés du jazz français.
(b), Jim Black (dm).
new York, MSr studio, 2015.
comme on aimerait que cet excellent qu’après avoir obtenu son cA de saxophone
saxophoniste à la verve lyrique connaisse enfin classique que Fred s’est enfin autorisé à se
la renommée qu’il mérite. il a pourtant ses lancer dans l’aventure de l’improvisation pour
fans ! comme le grand ténor Jerry Bergonzi décrocher dix ans plus tard son cA de jazz.
qui ne tarit pas d’éloges à son égard et
salue son « son jeu inspiré, rêveur, méditatif, Aujourd’hui, outre le trio avec Zool Fleischer
parfois mélancolique mais toujours soulful ». et denis leloup (qui peine malheureusement
Mélancolique ? « Quand on se veut jazzman, à trouver des concerts), le sax originaire de
confesse Fredéric, on ne peut pas et on ne Belfort a trois groupes sur le feu : “unitrio”,
Léandre / doit pas cacher ce que l’on est et ce que l’on cofondé il y a plus de dix ans avec damien
Delbecq / houle a vécu. Il ne faut jamais tricher avec ça, son Argentieri (orgue hammond) et Alain Tissot
(batterie), le quartette sans piano “lucky dog”
14, rue Paul Fort, Paris corps, sa sensibilité, son histoire. » ce qui
frappe d’emblée chez Borey, c’est la beauté avec le trompettiste Yoann loustalot et surtout
1 CD Leo Records / orkhêstra
du son. de son ténor s’échappe toujours avec son nouveau quintette composé de Michael
Nouveauté. Musique Felberbaum (g), leonardo Montana (p), Yoni
élégance et souplesse une sonorité épaisse
“contemporaine” par excellence, Zelnik (b) et Fréderic Pasqua (dm). c’est avec
l’improvisation libre est une et pleine, chaude et moelleuse, légèrement
mouillée, toujours admirablement timbrée. ces brillants complices qu’il sort ce mois-ci
création mondiale permanente. Un un nouvel album pour le label de Jordi Pujol,
lieu, un moment, une rencontre Pour expliquer ce son, il est bon de préciser
producteur catalan qui lui est fidèle depuis
de musiciens vouée à l’éphémère, que Fred joue sur un Selmer Balanced Action
2007 avec déjà cinq albums parus sur Fresh
sauf quand on l’enregistre pour de 1940 et utilise, comme Getz, les anches Rico
ceux qui n’ont pas pu en être. Ici, Sound New Talent. l’opus s’appelle “Wink”,
les plus fortes (4h). « Cela vient de ma longue
le titre indique le lieu comme pour clin d’œil admiratif à ces grands compositeurs,
éducation classique où l’on apprend à muscler
souligner cet espace-temps propre ces forts en thèmes que sont Porter, Gershwin
le facial et travailler le masque. Du coup, et les autres. « Arranger un standard est
à l’improvisé. À cette adresse j’ai appris à aimer la résistance, à maîtriser
(erronée sur la pochette, car il pour moi une forme de composition, à partir
l’anche dure sur le bec et lutter contre mon du moment où la mélodie que l’on décide de
s’agit du 19 et non du 14), hélène
Aziza accueille depuis plusieurs instrument pour mieux me persuader que c’est déranger est habitée émotionnellement. Tout
années des rencontres d’artistes, moi qui à la fin vais gagner. » en préservant la courbe mélodique, j’ai voulu
sur le modèle des salons privés bousculer harmoniquement ou reconfigurer
d’antan. Ce 24 novembre 2013, Frédéric Borey est sans l’ombre d’un doute un sr le plan rythmique chaque standard pour
c’est même la première rencontre enfant du jazz. Mais tardif. « Ma découverte lui offrir un nouveau visage. » On attend avec
entre ces trois-là, qui ont pourtant de cette musique date seulement de mes impatience d’entendre le résultat d’une telle
été réunis maintes fois deux à trente ans. Grâce d’abord à l’écoute de opération esthétique de déstandardisation. •
deux (on pense au duo de longue Dexter Gordon, puis de Joe Henderson et PASCAL AnQueTiL
haleine entre la contrebassiste et Stan Getz, mes vraies racines en jazz. » cette
le clarinettiste). Que nous réserve CD “Wink” (Fresh sound new talent / socadisc).
révélation ne s’est faite qu’à la suite d’un
la trace sonore – en deux longues
pièces et cinq plus brèves – de ce intense et intensif apprentissage classique ConCert Avec Wink le 9 novembre à Paris (Péniche
au conservatoire de Belfort avec Bernard Le Marcounet). Duo avec olinka Mitroshina le 20 novembre
concentré d’inédit et d’instantané ? et le 11 décembre à Mulhouse (Hotel du Parc)
Des propositions parfois hésitantes Jeannenot comme professeur, puis à ceux
de l’un vers l’autre (#1) ; des de Nancy, Paris et Besançon. ce n’est donc
GUILLAUME
PERRET
16 novembre
© E. Holba
KELLYLEE
EVANS
8 décembre
Théo ceccaldi
Petite Moutarde
© DR
N°licence 2-1053740
Jean-Marc
ce disque au casque. Immersion sans relâche de toutes les
totale. Et ce qui a d’emblée
catégories de l’extrême sonore
réveillé mes M.o.R. [Mouvements
qui s’entend ou plutôt s’écoute
Padovani
Oculaires Rapides, NDLR], c’est la
présence de la vie. A 73 ans, John ici, le silence tient toute sa place,
McLaughlin rêve toujours d’aller ce dès l’entame de Song For
un peu plus vite que la musique. Fred Anderson. La libération
L’émotion Motian
Ses soli fiévreux en témoignent. de l’énergie (le déluge sonore
JEAN -BAPTISTE MILLoT
certificat
Jim Pepper aux saxophones, Bill
Frisell à la guitare et Ed Schuller
à la contrebasse. J’ai découvert
d'aptitude
une musique à la fois très libre
et habilement structurée, mais
surtout fondée sur des thèmes
d’une telle évidence mélodique,
de Jazz
d’une telle “naïveté” qu’on les
aurait dit inspirés de musiques Mostly other
traditionnelles. J’y ai perçu un People Do
lien direct avec mes tentatives
de l’époque, de métisser le jazz
The Killing
Mauch Chunk une formation accueillie par le
avec la musique occitane. Motian
est devenu une vraie référence 1 CD hot Cup / hotcuprecords.com département de pédagogie depuis
pour moi et, en 1997, j’ai fini Nouveauté. Ceux qui pensaient la rentrée 2012/2013
par l’inviter, en compagnie de que le départ du trompettiste Peter
Jean-François Jenny-Clarke, à se Evans et l’arrivée d’un pianiste à Interviennent notamment
joindre au duo que nous formions sa place inciteraient MoPDtK à dans cette formation
alors avec Jean-Marie Machado calmer sa tendance à la frénésie
avaient tort. Il y a chez ce quartette Pierre de Bethmann, Carine Bonnefoy, guillaume de Chassy,
au piano pour enregistrer le un syndrome que je qualifierais Riccardo Del fra, Andy emler, frédéric favarel, Daniel Humair,
disque “Takiya ! Tokaya !”. » de “priapisme musical” : une françois Jeanneau, Vincent Lê Quang, Benjamin moussay, Bojan Z …
incapacité à “débander” qui finit Hervé Sellin, coordination
c’est donc fort d’une admiration par lasser. Sur les sept morceaux
sans réserve, enrichie de cette composés par le bassiste-leader
expérience musicale partagée, Moppa Elliott, on chercherait en formation ouverte
que Padovani a entrepris cette vain une ballade ou un tempo sur coNcours d’admiSSion
relecture intime de quelques medium. Jon Irabagon – qui aux candidats titulaires d’un DfS du Conservatoire de Paris
uns de ses thèmes : « Pour bien se limite à l’alto – fait de ce obtenu depuis moins de 5 ans dans la discipline Jazz
comprendre la musique de Motian, saxophone un usage proche de —
l’hystérie, ce que lui permet une oU aux élèves ayant validé la première année de 2e cycle
jusqu’à son jeu de batterie, il
virtuosité époustouflante mais supérieur au Conservatoire de Paris dans la discipline Jazz.
faut toujours se souvenir que
qu’on aimerait voir contenue
la mélodie est motrice. Dans ce par des choix esthétiques moins
disque, j’ai choisi des morceaux exhibitionnistes. Quant au nouveau formation ouverte
renvoyant dans leurs formes venu, c’est un véritable pianiste- sur coNcours d’admiSSion
souvent très simples aux modes à-tout-faire, aussi à l’aise dans le et d’aDmiSSiBilité
de la musique traditionnelle en classique que dans la bossa, dans aux candidats ne réunissant pas au moins
essayant de mette en évidence le jazz trad que dans le free. Bref l’une des conditions ci-dessus.
ce que sa musique doit à ses un “monstre” dont on ne sait trop
racines arméniennes.” Pour où se situent l’ancrage, les goûts, InscriPtions
la sensibilité propres. Le choc de du 2 novembre au 10 décembre 2015
donner pleinement corps à cette
la découverte des quatre “tueurs” sur internet : www.conservatoiredeparis.fr
intuition, Padovani a intégré le —
doudouk de didier Malherbe initiaux de MoPDtK une fois amorti,
DateS deS épreuves d’aDmiSSiBilité
le sourire que suscitait leur sens
à l’instrumentation d’un du 7 mars au 3 avril 2016
du second degré une fois effacé,
quintette composé, avec Paul on pouvait attendre une amorce
Brousseau, claude Tchamitchian de maturation à l’occasion du DateS deS épreuves d’aDmiSSion
et Ramon lopez, de musiciens changement actuel. or on entend Le 21 avril 2016
naturellement portés vers toujours s’ébattre un quarteron de épreuve écrite de commentaire d’écoute et analyse. (3h)
l’expérimentation et l’ouverture post-ados ravis de montrer leurs épreuve écrite de commentaire de texte. (4h)
à l’altérité. une façon pour le biscoteaux à la cantonade. Il existe —
des aires de jeu pour ça, non ? Du 5 au 30 septembre 2016
saxophoniste, à travers l’univers
• THierrY QuénuM un entretien avec le jury comprenant un test
de Motian, de continuer d’enrichir d’observation sur la base de la prestation musicale
son propre monde, « fondé sur la Jon irabagon (as), ron Stabinsky d’un groupe d’élèves et des questions portant sur la
(p), Moppa elliott (b), kevin Shea
rencontre plus que sur la fusion ». (dm). new York, Yonkers, culture musicale et générale du candidat, sur ses
• STéPHAne oLLiVier 23 mai 2015. motivations et ses conceptions de la pédagogie.
CD “Motian in Motion” (naïve / naïve).
ConCerts Quintette Motian in Motion le Jean-Marc
7 novembre au D’Jazz nevers Festival, du
20 au 22 à Paris (Chapelle des Lombards).
Padovani Quintet
Motian in Motion
sextette Bab Cantilenes le 3 à Paris
(Institut des cultures d’Islam) 1 CD Naïve / Naïve RenSeignements département
“Canciones” avec Paloma Pradal le 24 à Nouveauté. tél. 01.40.40.45.81 de pédagogie
Boulogne (Carré Bellefeuille) Accaparé depuis pedago@cnsmdp.fr
des années par
des musiques
pour la danse
et le théâtre,
Pédagogie CA 2016-17 jazz_pub_mep_formats variés_1410.indd 1 13/10/15 17:02
hORS
PiSTE
Jean-Marc Padovani réapparait magazine
éprouver la sensation d’éternité. somnolents ou les soirées en
xDR
régulièrement sur la scène du Les musiques qui ont fait la demi-teinte, ce disque est pour
jazz, nous rappelant avec ce réputation de films tels que Les vous. Car si déjà Jean-François
Joni Mitchell
quintette qu’il eut à la fin des Aventuriers ou La Scoumoune Blanco et Matthieu Jérôme
années 90 tout un projet avec infusent doucement dans son forment à eux seuls une paire
Paul Motian, dont le disque
“Takiya ! Tokaya !” paru alors sur par Fred hersch cœur. Elles lui servent à ce
moment de trampoline pour
vitaminée, leur association avec
l’éclatante batterie de Philippe
le label hopi fut l’aboutissement. l’évasion. Elles sont bien plus Gleizes et, selon les morceaux,
Pour rendre hommage au grand Les jazzmen n’écoutent pas que du jazz ! Ce que cela : une nostalgie déjà, le violoncelle tendu et engagé de
batteur américain d’origine mois-ci, le pianiste Fred Hersch nous présente celle de l’enfance et de ses étés vincent Courtois, la contrebasse
arménienne, le saxophoniste l’album “Blue” de la chanteuse Joni Mitchell. lumineux. Devenu leader du battante de Jean-Philippe Morel,
français a eu l’idée d’incorporer Sacre du Tympan, Pallem est l’alto virevoltant de Thomas de
à son quintette un instrument à invité en 2008 au festival Jazz Pourquery, le vibraphone étoilé de
anche double (comme le hautbois) à la villette où il célèbre l’une David Neerman, les voix célestes
typique de cette région du monde « J’ai grandi avec les de ses figures aimées. Il pouvait d’Élise Caron et Tea hjelmeland,
à cheval sur la Turquie, la Géorgie aussi bien, tant il les chérit, le cornet à la fois cuivré et
folk songs, et Joni
et l’Iran. Et qui mieux que Didier rendre hommage à Francis Lai acoustique de Médéric Collignon
Mitchell s’inscrit aussi ou Michel Magne mais il choisit et la guitare ouverte de Maxime
Malherbe, véritable musicien
du monde, pouvait jouer ici du dans cette tradition, François de Roubaix, comme pour Delpierre font merveille en leur
doudouk, comme il le fit dans tout en lui ouvrant de repartir en enfance. Attaché à ce compagnie. on se régale et on
son hadouk Trio. Pas étonnant nouvelles perspectives. compositeur tragiquement disparu se régénère, on s’emballe et on
alors que ce disque ait des À l’époque de la sortie il y a quarante ans, Pallem vient se déballe, on se pince et on se
parfums d’orient, d’autant que le de “Blue”, j’étais de sculpter un monument qui ne libère. Le tout avec des plages
leader est depuis longtemps un Joni Mitchell encore au lycée. Je s’effritera pas. Ce spécialiste des de repos, presque de méditation.
défenseur des mélanges culturels “Blue” ne m’étais pas encore orchestrations impeccablement Autant dire une excellente
reprise, 1971 réalisation au service de l’âme, en
et des musiques du sud. Au milieu mis au jazz, mais cuivrées fait cette fois étinceler les
d’un casting impeccable, on j’étais déjà capable claviers synthétiques des années effet, comme totalité organique
retrouvera le gros son de ténor et d’improviser au piano, et j’avais plutôt une 1970 et 80 en donnant voix, supposée des corps. •
le lyrisme coltranien de Padovani bonne oreille. Quand j’ai entendu cet album notamment, à Barbara Carlotti, PHiLiPPe MéziAT
(Arabesque) mais aussi la Alice Lewis et Juliette Paquereau. Jean-François Blanco
pour la première fois, j’ai tout de suite été (programmation, samples,
contrebasse magique de Claude La traversée du monde sensible
frappé par les harmonies, qui ne ressemblaient de de Roubaix est vraiment scratches), Matthieu Jérôme (p,
Tchamitchian qui nous offre un
solo d’anthologie sur It Is. Loin
à rien de ce que j’avais pu entendre dans la réussie. on emprunte des
synthés) et, au fil des morceaux,
Philippe Gleizes (dm), Vincent
d’un hard bop que l’on revisite musique populaire. Je me mettais au piano, vicinales, celles de l’improvisation Courtois (cello), Jean-Philippe
chaque jour, un album dans et j’essayais de rejouer ces accords que je inventive, et l’on revit, avec des Morel (b), Thomas de Pourquery
ne comprenais pas. Plus tard, j’ai appris que airs aussi somptueux que Les (as), David neerman (vib), David
le courant des musiques sans Aknin (dm), élise Caron (voc),
frontières d’aujourd’hui. • Joni Mitchell avait souffert de poliomyélite Amis ou Boulevard du Rhum, ces Médéric Collignon (cnt, voc),
PHiLiPPe VinCenT dans sa jeunesse, et que c’est la faiblesse émotions de soleil et de fête que Tea Hjelmeland (voc), Maxime
Jean-Marc Padovani (ts, arr), de sa main gauche qui l’avait amenée à prodiguait le poète sonore de Delpierre (g). Paris, Studio
Chapi Chapo et qu’immortalise Lifestyle Sounds, 2014.
Didier Malherbe (doudouk), développer de nouvelles manières d’accorder
Paul Brousseau (p), Claude aujourd’hui l’’ensorcelante
Tchamitchian (b), ramon Lopez sa guitare. Pour moi, ç’a été une révélation.
(dm). Villetaneuse, studio Midilive, d’une certaine manière, ce sont ces accords mémoire du Sacre du Tympan. •
GuY DAroL
du 8 au 10 décembre 2014. inhabituels qui m’ont conduit au jazz : si vous
Fred Pallem (dir, elb, elg, g, cla,
comparez à Maiden Voyage d’herbie hancock, sifflet), rémi Sciuto (as, fl, cl, bcl,
harmoniquement, ça n’est pas si différent ! ocarina, cla, hp), Arnaud roulin
Je trouve qu’il y a aussi un côté jazz dans son (cla), Vincent Taurelle (p, elp, cla),
Vinz Taeger (dm, perc) + Daniel
chant, son phrasé, cette manière si personnelle zimmermann (tb, tu), Fabrice
d’interpréter avec naturel des rythmes et des Martinez (tp), Barbara Carlotti
mélodies complexes. la production de “Blue” (voc), Alexandre Chatelard (voc),
Alice Lewis (voc), Philippe katerine charlie Parker
est minimale : de la guitare acoustique, un peu (voc), Juliette Paquereau (voc). intégrale Charlie Parker 10,
de piano… c’est un album intemporel, dont Pantin, Studios Harry Son, février 1951-1952
les chansons ont été reprises par un nombre 2015 ; Paris, Cabaret Sauvage, 10
Fred Pallem & Le incalculable d’artistes, moi y compris, qui ai
septembre 2008. 3 CD Frémeaux & Associés / Socadisc
Fred Hersch
la plus grande partie de mon
entraînement consiste désormais
à mettre un chronomètre – par
exemple pour 30 minutes –
L’âge de la plénitude
et à improviser ensuite sur
un morceau pendant tout le
MARK NISKANEN
FOcuS
Voix du Nord
les vocalistes danoises se bousculent
grands solistes de l’orchestre
du maestro), c’est une véritable
célébration d’une musique
bruitistes comme de moulins à
musique (”Stop Freeze Wait Eat”)
et les mélodies pop de Morten
à nos frontières ces derniers temps. Sinne Eeg devenue universelle à laquelle se Quenild tiennent-elles dans les
et Mette Juul en témoignent. livrent ici villéger et Milanta. Leur traitements sonores qu’il fait subir
grande connaissance de l’univers à sa voix et son piano (“Personal
ellingtonien et de celui de Billy Piano”). S’ils sont envoyés à la
Ainsi Sinne Eeg… On se souvient que son “Face Strayhorn (compositeur fétiche du presse sous les qualificatifs de
the Music”, enregistré en petite formation lui avait Duke) alliée au talent que nous “jazz-percussions-sounds”, “jazz-
valu le prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz leur connaissons leur permet electronic” ou d’ “Improvised-
l’an dernier, et que “Eeg-Fonnsesbaek” (duo avec de signer un enregistrement electronic”, le plus susceptible
les basses acoustique et électrique de Thomas qui sait aller loin des sentiers d’attirer l’attention de nos
Fonnesbaek) fut distingué par un choc dans notre battus. D’abord par un répertoire lecteurs est le “Piano Kammer”
numéro de juillet. Elle nous revient en ce début judicieusement choisi où des de Christian Wallumrød, ne
d’automne avec “The Beauty of Sadness” (1), morceaux peu connus (Major, serait-ce parce que ce musicien
paru en 2012 mais qui n’avait jamais été distribué en France. la ESP) côtoient quelques “tubes” ne nous est pas inconnu. Il alterne
chanteuse y a sorti les grands moyens : orchestre de chambre, Peter de Strayhorn, mais aussi par un des auscultations sonores des
Erskine à la batterie et répertoire allant de ses parti pris d’originalité qui leur tréfonds de son piano – où les
fait aborder ces titres célèbres résonances de cordes semblent
propres compositions à lennon-Mccartney, u2 ou
sur des rythmes ou dans des être isolées de leur attaque
Michel legrand. On admire, comme on regarderait tonalités nouvelles (I Let A Song et de leur contexte mélodique
une vitrine de Noël, ce beau travail un peu indigeste Go Out Of My Heart, Take The A – avec une sorte de dripping
en regard des deux opus précédents. Et puis Train). Ajoutons également qu’ils pianistique et des ostinato pop
Mette Juul [Révélation !], la concurrente, talonne signent chacun une composition, ou gospelisants qui pourraient
Eeg avec un “There Is A Song” (2) tout nouveau villéger avec son Paul’s Tales être empruntés aux concerts de
tout beau. la musique est de la dame, sauf un d’où il écarte tout mimétisme Keith Jarrett, mais livrés à des
leonard cohen et un Jobim, la voix suinte l’émotion avec Gonsalves et Milanta développements d’une extrême
au niveau du timbre, du phrasé et des inflexions. Mme Juul joue avec EKDE dont les allusions concision dont les discrets
également fort bien de la guitare, sait raconter ellingtoniennes n’empêchent en décalages harmoniques ou
une histoire et possède au plus haut point l’art rien le développement du jeu de rythmiques ne sont pas non plus
de bien s’entourer : Ambrose Akinmusire, Rodney plus en plus personnel de son étrangers aux effets titinnabulants
auteur. Mais rien de tout cela ne chers aux compositeurs Alfred
Green… et Nikolaj hess, pianiste d’une grande saurait être beau sans les qualités Schnitke et Arvo Part. •
finesse harmonique qui coproduit la séance. musicales exceptionnelles de ces FrAnCk BerGeroT
Après trois Eeg en rafale, comment ne pas craquer funambules qui réinventent avec Christian Wallumrød (p). Divers
pour Mette Juul ? • THierrY QuénuM un goût immense tout ce qu’ils se enregistrements live de 2013 à 2014,
proposent d’interpréter. Comme si retraités en studio.
(1) Stunt / UvM. (2) Universal Denmark / UvM.
la musique n’avait pas d’âge. •
PHiLiPPe VinCenT
André Villéger (ts, ss, as, cl),
Philippe Milanta (p). Studio de
Meudon, juin 2015.
NEWS
le nouveau disque de The Workshop, le groupe
du saxophoniste Stéphane Payen, est dédié à Larry Young
la musique du batteur, chanteur, compositeur et The Larry Young Trio
poète Doug hammond. À paraître en novembre 2 CD Fresh Sound Records / Socadisc
sur le label Onze heures Onze (distribution ✪✪✪✪
Socadisc) • l’intégrale des œuvres pour piano christian Réédition. on connaît ses
de Brahms par Nima Sarkechik inaugurée au
Triton (les lilas) en janvier dernier donne lieu
Wallumrød disques Blue Note, tels les
Pianokammer essentiels “Into Somethin’”
ChRISToPhE ALARy
à l’édition d’un deuxième album live, “Brahms (1964) ou “Unity” (1965). on sait
1 CD hubro / outhere Distribution
#2”. Se glisse dans chaque programme une l’importance historique du Tony
pièce composée par un jazzman : après The Workshop
Nouveauté. Les dernières Williams Lifetime, dont il fut le
Africabrahms par Jean-Rémy Guédon, le productions de ce label danois volcanique organiste. Nul n’ignore
pianiste interprète Charlie’s Angles d’Andy Emler (“live au Triton” / témoignent d’une tendance de qu’il joue sur “Bitches Brew”, ce
letriton.com) • Pour rendre hommage au grand compositeur américain la scène scandinave à se défaire qui vaut tous les awards et autres
de ses clichés, entre luminosité victoires de la création. D’aucuns
de comédies musicales Stephen Sondheim, le pianiste contemporain
garbarekienne et nuits de vouent même un culte étrange –
Anthony de Mare a invité trente-six artistes à composer des pièces clubbing de l’hiver subarctique, pourquoi pas ? – à ses albums
pour piano solo inspirées des compositions de Sondheim. Parmi eux, on en se rétractant sur une espèce maudits (“Lawrence of Newark”,
retrouve Wynton Marsalis, Fred hersch et Ethan Iverson. A découvrir de presque rien miniaturiste. “Larry young’s Fuel”). Il ne faudrait
dans “Liaisons - Re-Imagining Sondheim From The Piano” (3 cd EcM Ainsi Erland Dahlen manipule- cependant pas négliger ses trois
New Series / universal) • le saxophoniste anglais Tim Garland, qui joue t-il à proximité de ses micros premiers opus d’origine New
depuis plus de quinze ans avec chick corea, vient de publier “Return To tout un petit attirail sonnant de Jazz et/ou Prestige : “Testifying”,
The Fire” en vinyle et/ou en téléchargement via le site editionrecords. l’infime au débordement punk “young Blues” (1960) et “Groove
com. A ses côtés, Gerard Presencer (tp, bu), Jason Rebello (p, elp), Mick (“Blossom Bells”), Iva Grydeland Street” (1962), réunis ici en un
hutton (b) et Jeremy Stacey (dm) • joue-t-il de ses guitares semi- double cd, augmenté de “Forrest
Joe Castro
Un pianiste fidèle
Joe Castro a séduit Doris Duke, l’une des femmes
les plus riches du monde. Mais qui était vraiment
ce pianiste d’origine mexicaine dont Sunnyside records
vient de publier un coffret de six cd ?
dites-vous bien que si j’avais, financée par Mrs. castro. Qu’elle
moi aussi, été épousé par une en soit remerciée. Examinons-les
milliardaire américaine (voire tout rapidement.
bêtement luxembourgeoise, s’il y
en a), je jouirais d’un tout autre la première date de l’été 1954.
statut dans la presse. Tous les Elle est la seule à contenir une
magnats de la profession seraient interprétation en trio, mais assez
à mes genoux. Est-ce à dire longue, ainsi que les deux autres
que – parce qu’il était le mari de titres qui ménagent donc de qui dépassent presque tous les autres Stan Kenton, pour ne rien
certaine richissime doris duke –, l’espace à chaque soliste, les dix minutes, souffrent un peu dire de tous les orchestres qui ont
le jeune pianiste “latino” Joe autres étant principalement Buddy d’un ressassement fréquent dans fleuri dans les studios au cours
castro usurpa la notoriété qu’il collette (fl, cl), John Anderson des jam-sessions dont les parties de cette période 1950-65 et plus.
connut dans les années 1950 ? (tp, rien à voir avec cat), Buddy arrangées, peut-être par Pettiford, le grand métier a ses avantages,
Nullement. Bien que très jeune Woodson (p) et chico hamilton ont en revanche une tournure balancés par une certaine
encore, en surdoué que j’étais (dm). Séance certes intéressante assez originale. somptueuse froideur d’exécution
(et reste), je l’avais remarqué à et agréable, mais point tant que disque 4 : huit thèmes assez où les solos de castro, de Teddy
l’époque, malgré son genre beau celles de l’été 1955 et de janvier contrastés (Billie’s Bounce et Edwards (Vinnegar est aussi de
gosse si différent du mien, pour 1956 réunies sur le disque 2. il Sweet Georgia Brown, Woody’n la partie) n’apportent que de trop
son talent musical qui ne pouvait est bien sûr fâcheux que castro You et Autumn Leaves…) avec un brèves minutes de réchauffement
m’inspirer aucune jalousie : entre lui-même n’y participe pas. Mais quartette qui, autour de castro, climatique.
vrais virtuoses on s’aime, on se la présence de Stan Getz, puis rassemble trois des associés
comprend. Mais ses prestations de Zoot Sims, fait d’autant plus emblématiques de sa carrière : Presque plus satisfaisant m’a
enregistrées et accessibles aisément passer la déception que Teddy Edwards (ts), leroy Vinnegar paru le disque 6 : un “tentet” dont
étaient assez rares, et j’ai donc le pianiste accompagnateur de (b) et Billy higgins (dm), en janvier la rythmique (avec Vinnegar et
passé plus d’un demi-siècle à me chaque ténor est ici l’un des six 1959. du solide dont la pâte mêle, castro) soutient (en mars 1966)
demander « qui donc, au juste, est grands du jazz d’avant 1950 avec de façon homogène et roborative, – sous la direction nominale
ce Joe castro ? Pourquoi n’a-t-il une touche du “vieux” bebop, une d’Edwards – ce ténor entouré
duke Ellington, Earl hines, Fats
pas obtenu la place qu’il mérite de “soul” et un fond de swing d’un trompettiste et d’un quatuor
Waller, Art Tatum et count Basie :
auprès des claude Williamson, essentiel à toute franche réussite. de trombones. J’aime trop les
Teddy Wilson l’irréprochable, le
Russ Freeman et autres confrères quatuors de trombones pour
lumineux.
de la West coast ? » Pas de Je dois avouer mon goût pour le n’être pas indulgent envers une
réponse. Même de la part de daniel disque 5 enregistré en mai 1966 entreprise qui, avec son intention
le disque 3, auquel castro
Richard qu’on assiégeait, dans (le 5, entre 2 heures 30 et 5 heures manifeste de flatter l’auditeur
participe de nouveau d’un bout
son fief de lido Musique, pour 30 – précision un peu trop floue (ou du moins certains auditeurs),
à l’autre, met encore en vedette
savoir si ce pianiste ne figurait à mon avis, en tout cas optimiste, pâlit fort, comparée à ce qu’ont
le ténor de Zoot Sims, dans un
pas dans l’un ou l’autre de ses si l’on songe que le total des tenté et réussi, pour des groupes
quintette augmenté du trombone
“imports japonais” qu’on payait dix plages – plus quatre prises de composition équivalente, tant
de Sonny Truitt. il s’agit d’ailleurs
des fortunes. Mais daniel est non “masters” – atteint environ d’ensembles de la West coast (et
d’un sextette pour les quatre
un entêté, et je ne m’étonne pas cinquante-neuf minutes. Mais par exemple Shorty Rogers).
premières plages, où Sims reçoit
que ce soit à lui que nous soyons le record peut s’expliquer par le Attendons la prochaine étape
le renfort d’un confrère de haute
professionnalisme des membres pour revenir en détail sur Joe
redevables de “Joe castro – volée, lucky Thompson, unique
du big band qui les interprètent, et castro (1927-2009), un de ces
Lush Life – A Musical Journey” souffleur de la cinquième et
dont les noms sont familiers à tous pianistes du second plan que l’on
(Sunnyside Records / Naïve) qui, absent de la sixième. Partout la
ceux qui ont suivi d’assez près peut promouvoir au premier de
crois-je comprendre, ne représente même rythmique : castro, donc,
cet aspect de la musique west- cette catégorie, où il voisine avec
que le début d’une intégrale de Ron Jefferson (dm) et Oscar
coast qu’on peut qualifier là de beaucoup de mes préférés. Merci
castro. la suite rassemblera Pettiford, contrebassiste à qui
spécifiquement hollywoodienne : de votre attention fidèle à Joe
ses enregistrements réguliers la mort prématurée de Jimmy
Castro. • HuBerT De BonuSTrAC
sous des étiquettes fameuses Blanton avait ouvert une voie Al Porcino (auteur aussi des
comme Pacific et contemporary. royale où il ne devait pas régner arrangements), conte candoli, net joecastrojazz.com
On trouve ici, outre des séances lui-même encore longtemps. Ses Stu Williamson, Frank Rosolino,
privées d’une excellente qualité solos sont sans doutes les plus Anthony Ortega, Gabe Baltazar, Bill
technique, celles qu’il grava au inventifs de ces séances des 5 et hood… et bien d’autres éléments
profit de sa propre marque, clover, 6 février 1956 dont les six titres, d’un contingent où ont puisé entre
GROS PlAN
Fire” (1960) du saxophoniste
Jimmy Forrest et featuring,
résultat, vraiment étonnant, n’est
pas toujours convaincant. Mais
Jonathan orland
évidemment, le jeune young l’intention demeure louable.
Small Talk
Evan
(20 ans) à l’orgue. Quoique de A découvrir le 8 novembre à Paris Jazz Underground / Socadisc
souple (et pas stricte) orthodoxie Rennes (festival Jazz à l’Ouest). • Sur son second album en leader,
soul-jazz, ces albums révèlent un FeLix MArCiAno le jeune saxophoniste alto
Parker
soliste qui, déjà, swinguait du feu Jonathan orland affirme ses
des dieux (ceux de la musique),
tout en se démarquant, sans
David fortes intentions musicales, entre
VF313001 VF313002
VF313003 VF313004
VF313007 VF313008
VF313009 VF313010
Le jeune label Vision Fugitive se singularise par une qualité indéniable dans tous les aspects de sa production :
des musiques qui défient les genres (jazz, classique, contemporain…), un soin particulier donnée à la prise de son, un packaging luxueux.
Les CDs sont accompagnés d’un livret de 40 pages de photographies d’archive ou d’art, ou bien de peintures originales de Emmanuel Guibert.
www.visionfugitive.fr
les ch cs choc
magazine
NOVEMBRE
VEN 6 / 20H30 • 14€ / 10€ / 8€ MAR 17 / 20H30 • 14€ / 10€ / 8€
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le live
une composition signé
du clarinettiste, Mutinerie.
JEFF hUMBERT
Label Abbuehl
La chanteuse Susanne
Abbuehl est en tournée avec le
ANJNA SWAMINAThAN
ventura de Nice). on pourra également l’entendre 3 à Bâle (Jazz Campus), le 5 au Reims Jazz Festival, le 11 à
le 18 au Sunset avec le quintette du saxophoniste Strasbourg (Jazzdor).
Maxime Berton. Quant à son trio, il sera également
le 14 à Quimper (Théâtre de Cornouailles), le 19 à
Limoges (Eclats d’émail) et le 29 à Beaumont-sur-
oise (Jazz au fil de l’oise).
xDR
invité de marque, le tromboniste
Gianlucca Petrella. Jazz à l’ouest qui répartit ses Masterclass
Lay sur le feu programmes sur l’ensemble de
l’agglomération rennaise et le
et concert
Le pianiste Paul Lay qui fait 7 au Moulin à Jazz de vitrolles, Le 14 novembre, Tony Malaby
sensation au sein du quartette l’une des neuf villes de la région sera à Paris pour une masterclass
de Géraldine Laurent (Choc PACA (de Marseille à Forcalquier) à l’UMJ (xavier.bornens@free.
dans ces pages et concert le 2 participant à l’opération Jazz sur fr). Après quoi il jouera sur la
novembre au Duc des Lombards) la ville qui implique 33 lieux et péniche L’Improviste en trio
Jean-Paul Autin, Jean Bolcato,
est décidément partout : en solo et Jean Aussanaire du Worshop de lyon 200 artistes. avec Richard Bonnet en Sylvain
x/DR
Jazz Breizh
Le 6 novembre, Erik Marchand
présentera à Quimper (Théâtre
de Cornouailles) la 5e Kreiz Breizh
Akademi à l’enregistrement de
laquelle Jazz Magazine assista cet
JIMMy KATZ
sur jazzmagazine.com).
Louis
d’or FeStiVaLS
le 7 novembre Place au jazz REIMS JAZZ FESTIVAL,
Reims, jusqu’au 7 novembre
Dominique Carré, Miguel Zenon
4tet (Luis Perdomo / hans
Le 22 Maluca Beleza
Le 23 Carrot Lights, Mario
au Jazzdor de (03 26 47 00 10, djaz51.com) Glawischnig / henry Cole), Stantchev New Bulgarian Trio
où entendre le trio de Brad
Strasbourg, louis Mehldau en novembre ? virginie Le 4 Laura Perrudin, John Edouard Ravelomanantsoa Le 24 Mario Stantchev New
Sclavis dévoilera son Teychené avec olivier Ker ourio ?
Scofield-Joe Lovano 4tet (Ben Le 10 Nathalie herczog Girls Bulgarian Trio
Jazzdor Ensemble Street / Bill Stewart) Talk 4tet, Jazz Flume Big Band Le 25 To Nola (Cyril Benhamou
Et le quartette de Ralph Moore ? Le 5 Sophia Domancich Le 13 Charlotte Wassy 5tet / Uli Wolters), Jazzojazz
(dominique Pifarély, Une seule adresse : le festival “Snakes And Ladders” (John (Irving Acao / Leonardo Montana / Le 26 Takt, olivier Lalauze 6tet
Benjamin Moussay, Place au Jazz d’Antony dont la Greaves / himiko Paganotti / Damian Nueva / Arnaud Dolmen) Le 27 one Foot, Les Impatients
Sarah Murcia et Eric Daniel), Mark Turner 4tet Le 14 Amira / Bojan Z / du Jazz / Erik Truffaz, Raphaël
onzième édition se tient du 20 au (Avishai Cohen / Joe Martin / Zvonimir Sestak, Safirius / Imbert 5tet
christophe lavergne). 29 novembre. obed Calvaire) Dandin / Sené / Aksit, horndogz Le 28 Trio Bis, Izzo Right, The
il sera le 11 novembre Le 7 Petit Soldat FT Breis Workshop (olivier Laisney /
au d’Jazz Nevers Tirs groupés JAZZ EN chANTEREINE,
Le 25 Susanne Abbuehl /
Wolfert Brederode
Stéphane Payen / Guillaume
Ruelland / vincent Sauve) / Doug
Festival pour le Le 25 novembre à Paris, Gaya chelles, courtry et environs, hammond, Apple Swing, Sarah
spectacle langues et Music Production investit le jusqu’au 21 novembre (marne- JAZZ SUR LA VILLE, Quintana
lueurs avec Sébastien New Morning pour célébrer chantereine.fr) Marseille, Aix-En-Provence, Le 29 Sarah Quintana / Raphaël
Le 4 Laurent Coq et l’orchestre Forcalquier, hyères, Nice, Imbert & Thomas Weirich
Boisseau et l’homme conjointement la sortie de “Nomade du conservatoire Salon-De-Provence, Saint-
de théâtre Jean- sonore” du saxophoniste Eric Séva Le 6 Thomas Enhco Trio Maximin La Sainte-Baume, FESTIVAL EMERGENcES,
Paul delore, le 21 à (avec Daniel Zimmermann, Bruno (Jérémy Bruyère / Nicolas Venelles, Vitrolles, du 4 au Tours et environs, du 5 au 13
Vitrolles (Moulin à Schorp et Matthieu Chazarence) et Charlier) 29 novembre (jazzsurlaville.fr) novembre (festivalemergences.
Le 7 Didier Lockwood Le 4 Airelle Besson / Nelson fr)
Jazz dans le cadre de “The hiding Place” de la batteuse Le 8 Fred Wesley 6tet veras Le 5 Nasheet Waits Equality
de Jazz sur ville) Julie Saury, de la pianiste Carine Le 13 Robyn Bennett & Le 5 Conférence “Beat 4tet (Darius Jones / Aruan ortiz /
avec son Silk and Bonnefoy et du contrebassiste Bang Bang Generation & Be Bop” par Mark helias), Minuit 10 4tet
Felipe Cabrera. Autres concerts Le 14 Romane / Pierre Manetti / François Billard, Gary Bartz Le 6 oska T. (Rémi Dumoulin
Salt Quartet (Gilles Richard Manetti) 4tet, on The Road “La Beat / olivier Thémines / Pascal
coronado, Benjamin pour Eric Séva le 12 à Meilhan-sur- Le 18 yoram Rosilio Tikkun 6tet Generation” (François Billard / Maupeu / Jean-Batpiste Réhault)
Moussay, Keyan Garonne et le 13 à Nérac. avec Andrew Crocker et Jean- Nini Dogskin / Claude vittiglio / Le 7 youpi youpi, Soul
Michel Couchet Robert Pettinelli) Romance, yacht, Miniboxon,
chemirani) et les 26
et 27 à Paris (Atelier couleurs du monde Le 21 Noé huchard Trio Le 6 Daniel huck 4tet, (Paul
Pioli / Christophe Le van /
Mississippi
Le 8 Trio Brp
du Plateau) avec Toujours parrainé par Bojan Z (le 5 JAZZYcoLoRS, Paris, Philippe Le van), The Mymetist, Le 10 Éric Allard 5tet
novembre au Carreau du Temple jusqu’au 27 novembre (01 42 Sudden, Big Buddha, Mohamed Le 11 The West Lines
dominique Pifarély et 84 14 34, jazzycolors.net) Abozekry / Ludovic yapaudjian, Le 12 Mikko Innanen &
Vincent courtois. avec les Serbes vasil hadzimanov Festival des Centres culturels Popa Chubby Innkvisitio / Laurent Blondiau,
(p) et DJs Rahmanee et Uce (dj)), français à Paris. Détail dans la Le 7 henri Florens / Michel Donkey Monkey (Eve Risser /
le festival Jazzycolors des instituts rubrique Paris de notre agenda. Perez, The Souljazz orchestra, yuko oshima)
Bonnes nouvelles culturels étrangers à Paris nous
JAZZ coNILhAc, conilhac-
Mina Agossi 4tet, Miguel Zenon
4tet (Luis Perdomo / hans
Le 13 Jack DeJohnette Trio
(Ravi Coltrane / Matthew
permettra de voyager du 5 au
Très prometteur, l’album “Path corbières, jusqu’au 28 Glawischnig / henry Cole) Garrison), Steak
27 novembre du Mexique et du novembre (04 68 27 71 99, Le 8 Shining Souls
of Decision” du saxophoniste
luxembourgeois Maxime Bender Canada à Taïwan en survolant jazzconilhac.fr) Le 9 Invisible Light D’JAZZ NEVERS FESTIVAL,
des scènes européennes. Le 7 Mickaël Sourd 4tet, Le 10 Gérard Murphy / Eric Nièvre, du 6 au 14 novembre
est resté inédit à la suite des Eric Bibb / habib Koite/ Larry Surmenian, Simon Bozinger Cie (03 86 57 00 00, djazznevers.
difficultés financières du label Recommandé par Jazzmag
Crockett Tambor y Canto, Eric Allard 5tet, com)
Laborie. En attendant de bonnes aux amateurs d’improvisations Le 13 L’Affaire à Swing, Minuit 10 Le 6 Jeff herr Corporation
nouvelles du côté du label, libertaires le trio Michele Rabbia, Jambalaya / Drew Davies Le 11 Les Petits Globe- (Maxime Bender / Laurent
Jean-Michel Leygonie, son Garth Knox et Daniele Roccato Le 14 Didier Labbé 4tet, Paolo Trotteurs au Brésil, Cyril Achard Payfert-
(le 12 au Carreau du Temple), de Fresu-David Linx 5tet / Christophe Leloil Le 7 L’Eléphant Brass Machine,
fondateur, accueille le Maxime Le 21 vincent Peirani 5tet Le 13 Philippe Gillet / olivier Antonin-Tri hoang Solo, Jean-
Bender Quartet le 17 novembre fantaisies électro le trio finlandais Le 28 Jacques Adamo Trio, Lisa Lalauze, Lionel Belmondo / Marc Padovani 5tet (Didier
à Limoges dans le cadre du Elifantree (le 17, Institut suédois), Simone 4tet Thomas Bramerie, Soirée Jazz Mahlerbe / Paul Brousseau /
festival Eclats d’émail. Le 6, le d’expressionnisme post-bop et Polar, Kevin Norwood 4tet Claude Tchamitchian / Dawoud
saxophoniste ouvrira le D’Jazz le quartette du saxophoniste FESTIVAL SoNS9, Paris, du (Cédrick Bec / Sam Favreau / Bounabi), Umlaut Big Band, Lisa
3 au 10 novembre (01 39 75 98 vincent Strazzieri), Bojan Z / Simone (hervé Samb / Reggie
Nevers Festival au sein du trio allemand Sebastian Gille avec 08, sons9.com) Julien Lourau Washington / Sonny Troupé)
Corporation du batteur Jeff herr le pianiste Pablo held (le 25 à Festival autour d’instruments Le 14 Laure Donnat Trio Le 9 Engrenages (Christine
(révélation de notre numéro l’Institut Goethe). Programme rares au MPAA Saint- Mémoires, Caravan Palace, Rita Bertocchi / Julien Padovani /
de février), et se produira dans notre rubrique Paris, détaills Germain. Détail dans la Marcotulli / Luciano Biondini, François Merville / Christophe
rubrique Paris de notre agenda. Trio Prezioso / Cathy heiting, hauser), Aka Moon (Fabrizio
le 21 à Bruxelles (Jazz Station). sur jazzycolors.net. André Minvielle Cassol / Fabian Fiorini / Michel
JAZZ À L’oUEST, Bréquigny, Le 16 Rémy Gauche 4tet / hatzigeorgiou / Stéphan
Rennes et environs, du 3 au Stéphane Guillaume Galland), Stéphane Kerecki 4tet
14 novembre (02 99 86 95 95, Les 17 et 19 Gaël horellou 4tet (Emile Parisien / Guillaume de
jazzalouest.com) (Etienne Deconfin / viktor Nyberg chassy / Fabrice Moreau), Jack
Le 3 out of Nola / Antoine Paganotti) DeJohnette Trio (Ravi Coltrane &
Le 4 Faustine Audebert / Le 18 Charmin Michelle / Jean- Matthew Garrison)
Romaric Bougé / José Topiltzin François Bonnel / Chris Dawson Le 10 Franck Tortiller /
/ Julien Stévenin, hugh Coltman / François Laudet, Jean-Michel François Corneloup, Kami 5tet
5tet avec Misja Fitzgerald Pilc “Extension” (Bastien Ballaz /
Le 5 hugues Charbonneau / Le 20 Sylvain Gargalian / Denis Guivarc’h / Joef Dumoulin
Lise van Dooren, Tribeqa, Dr. Damien Paradisi / Philippe / Guillaume Ruelland / Rafaël
Lonnie Smith Trio Renault, Stéphane Belmondo Koerner), Rita Marcotulli /
Le 6 Malia Trio, Abbe Nguayihi / Jesse van Ruller / Thomas Luciano Biondini, henri Texier
5tet avec Ronald Baker et Jean- Bramerie, The Gravediggers Sky Dancers 6tet (Sébastien
Jacques Elangué Le 21 Rotem Sivan Trio, Antoine Texier / François Corneloup
Le 7 EJMB “hommage à Berjeaut Sax Machine (Juice / Nguyên Lê / Armel Dupas /
Zappa”, oscardus, Richie Cole Aleem / Julien Lourau / Sylvain Louis Moutin)
(Pierre Le Bot / Philippe Dardelle Daniel / Fabrice Moreau), Trio Le 11 Langues et Lueurs
MARLENE SoARES
Maxime Bender, / Patrick Filleul) Buggy, Louis Sclavis Silk And avec Louis Sclavis / Sébastien
Jeff herr, Les 6 et 7 Sand Sisters, Jean- Salt 4tet (Gilles Coronado / Boisseau / Jean-Paul Delore,
laurent Payfert Patrick Cossert Soultime Trio Benjamin Moussay / Keyvan Possible(s) 4tet (Rémi Gaudillat
Le 8 Ilhan Ersahin 4tet, Chemirani) / Fred Roudet / Loïc Bachevillier
/ Laurent vichard), Donkey Contet, Archie Shepp Attica (Sébastien Texier / François PLAcE AU JAZZ, Antony, du Le 19 Nasser Ben Dadoo, New G.P.S.o. Big Band
Monkey (Eve Risser / yuko Blues Big Band, Carlos Bica Corneloup / Armel Dupas / 17 au 29 novembre (01 40 96 Blues Generation on Tour avec Le 21 Serge Forté Trio / Paolo
oshima), Emile Parisien 4tet / Frank Möbus, Louis Sclavis Nguyên Lê / Louis Moutin) 72 82, billetterie.ville-antony.fr) Jarekus Singleton Fresu
(Julien Touery / Ivan Gélugne Jazzdor Ensemble (Dominique Le 15 Diversion Le 17 Jam session Le 20 Jo harman Group, Jimmy Le 22 La Compagnie Charles
/ Mario Costa), vegan Dallas Pifarély / Benjamin Moussay Le 20 Fred Pallem / Sacre du Le 20 Ploum, Big Band Antony Johnson Blues Band est Stone “Boris vian : l’écume
(Benjamin Flament / Julien / Sarah Murcia / Christophe Tympan Jazz Le 21 Bad Mules, Chicago des jours”
Chamla / Richard Comte / Simon Lavergne) Le 21 Sonia Wieder-Atherton Le 21 virginie Teychené 4tet / Blues on Tour
henocq), Thomas De Pourquery Le 8 Michael Wollny Trio Trio, Avishai Cohen / Nitai olivier Ker ourio MoNTE-cARLo JAZZ
/ Supersonic (Christian Weber / Eric hershkovits / Daneil Dor Le 22 Amazing Keystone Big JAZZ À PART FESTIVAL, FESTIVAL, Monte-carlo, du
Le 12 Daunik Lazro / Jean-Luc Schaefer), Emile Parisien / Le 22 Baptiste Trotignon / Band Rouen, du 19 au 22 novembre 23 novembre au 6 décembre
Cappozzo / Didier Lasserre, Joachim Kühn 5tet (Manu Codjia Minino Garay (06 37 12 69 25, jazzapart.com) (montecarlosbm.com)
Le 28 Brad Mehldau Trio (Larry
Workshop de Lyon (Jean / Simmon Tailleu / Mario Costa) Le 27 Laura Perrudin Le 19 olivier hue Solo Le 23 Richard Manetti 5tet,
Le 28 Thomas Enhco Grenadier / Jeff Ballard) James Farm (Joshua Redman
Aussanaire / Jean-Paul Autin / Le 9 Plaistow, Kris Davis 5tet Le 20 Antoine Berland, henri &
Le 29 Laurent Coulondre Trio, Le 29 Ralph Moore (Michael Sébastien Texier / Aaron Parks / Matt Penman /
Jean Bolcato / Christian Rollet), (Ingrid Laubrock / Sam Barfeld /
Laurent Mignard Duke orchestra Chéret / Patric Cabon / Gary Le 21 Bernard Santacruz Eric harland )
“Réminiscences” d’après Eivind opsvik / Tom Rainey)
L’Etranger de Marcel Camus Le 10 Donkey Monkey (Eve & Michel Pastre Big Band Brunton / Andrea Michelutti) Le 22 Charles hayward, Faust Le 26 Thomas Enhco, Avishai
(Pierre-Jean Peters / Adrien Risser / yuko oshima), Sylvie Cohen
Dennefeld / Guillaume Séguron Courvoisier / Mark Feldman, JAZZ AUX cARRÉS, Annecy- So BLUES FESTIVAL, Le JAZZ À VIAN, Ville-d’Avray, Le 27 Gogo Penguin, Selah Sue
/ Jean-Pierre Jullian), Susanne Il Pergolese (Maria Pia de Le-Vieux, du 11 au 15 Mans et environs, du 18 au du 20 au 22 novembre Le 28 Cory henry, Marcus Miller
Abbuehl 4tet (Matthieu Michel vito / Anja Lechner / François novembre (04 50 23 43 48, 21 novembre (europajazz.fr) (06 24 23 86 00, jazzavian.com)
/ Wolfert Brederode / oyvind Couturier / Michele Rabbia) mjc-annecylevieux.com) Le 18 Lulu And The Fat Dogs, Le 20 Master Class Paolo
hegg-Lunde) Le 11 Polymorphie, Michael Le 11 Sean Carney / Jonn Little Bob Blues Bastard Fresu, Claude Abadie Tentet,
Le 13 Utopian Wind (Marlène Alizon & Jean-René Mourot, Richardson 4tet
Rostaing / Pascal Contet), Pascal Mark Turner 4tet (Avishai Cohen Le 12 Baptiste Trotignon Trio
Schumacher 4tet, François / Joe Martin / Marcus Gilmore) (Thomas Bramerie / hans von
Couturier / Anja Lechner, Enrico Le 12 Christophe Imbs Trio oosterhout)
Rava 4tet (Stefano Di Battista (Matteo Bortone / Anne Paceo), Le 13 Eym Trio, Agathe Jazz
/ Francesco Diodati / Gabrilele Michel Portal / vincent Peirani / 4tet (Pierre Alain Goualch / Juan PariS, LeS adreSSeS, LeS SiteS…
Evangelista / Enrico Morello) Emile Parisien sebastien Jimenez / Pierre Alain
Le 14 Andreas Schaerer / Lucas Le 13 Diego Manuschevich Tocanier) AMBASSAdE dE cAVEAu dES ESPAcE RAchi MuSéE d’ART
Niggli, hugh Coltman (Thomas / Diego Manuschevich duo & Le 14 Pascal Schumacher 4tet, ROuMANiE OuBliETTES 39, rue Broca (5e) ET d’hiSTOiRE
vincent Peirani Living Being 123, rue Saint-Dominique 52, rue Galande (5e) 01 42 17 10 36 du JudAÏSME
Naim / Paul Lay / Christophe 4tet, Julia hülsmann 4tet avec (7e) 01 46 34 23 09 culture-juive.fr 71, rue du Temple (3e)
Mink / Raphaële Chassin), John Theo Bleckmann et Tom Arhurs, (Emile Parisien / Tony Paeleman 01 47 05 15 31 caveaudesoubliettes.com GOEThE iNSTiTuT 01 53 01 86 60
Scofield & Joe Lovano 4tet Lisbeth 4tet / Antonin-Tri hoang, / Julien herné / yoann Serra) institut-roumain.org 17, avenue de Iéna (16e) mahj.org
(Ben Street / Bill Stewart), Jam yves Dormoy “Usage(s) du Le 15 Jean Andreo et les cAVE du 38 RiV’ 01 44 43 92 30 NEW MORNiNG
Session Monde” avec Antoine Berjeaut Flextribu ATEliER chARONNE 38, rue de Rivoli (4e) goethe.de 7, rue des Petites Ecuries
21, rue Charonne (11e) 01 48 87 56 30 (10e)
Le 14 Matthieu Metzger, 01 40 21 83 35 38riv.com l’iMPROViSTE 01 45 23 51 41
BLUES SUR SEINE, Coronado (Matthieu Metzger EcLATS D’EMAIL, Limoges, ateliercharonne.com (PéNichE) newmorning.com
Mantes-en-Yvelines et / Antonin Rayon / Franck du 11 au 22 novembre cENTRE culTuREl Quai d’Austerlitz (13e)
Val-de-Seine, du 6 au 21 vaillant), hans Lüdemann T.E.E. (s370308257.onlinehome.fr/FEE) ATEliERS du cANAdiEN 06 86 46 60 89 PéNichE ANAKO
novembre (01 30 92 35 38, Ensemble (Alexandra Grimal / Le 11 Ambrose Akinmusire 4tet chAudRON 5, rue de Constantine (7e) improviste.fr 61, quai de Seine (19e)
(Sam harris / harish Raghavan / 31, passage de 01 44 43 21 90 09 53 14 90 68
blues-sur-seine.com) yves Robert / Théo Ceccaldi / Ménilmontant (11e) iNSTiTuT dES peniche.anako.com
Avec entre autres : Sébastien Boisseau…), Amok Justin Brown) 01 43 61 17 17 cENTRE culTuREl culTuRES d’iSlAM
Le 6 Eric Bibb & invités, Robyn Amor avec Peter Evans & Le 12 Fatoumata Diawara / ateliersduchaudron.free.fr iRlANdAiS 56, rue Stephenson (18e) PETiT JOuRNAl
Bennett / Bang Bang, Gunwood Christian Lillinger Roberto Fonseca 5, rue des Irlandais (5e) 01 53 09 99 84 MONTPARNASSE
Le 13 Petits Loups du jazz / Jazz l’ATEliER du PlATEAu 01 58 52 10 30 institut-cultures-islam.org 13, rue du Cmdt
Circle, The Wanton Bishops Le 15 Elèves du conservatoire 5, rue du Plateau (19e) centreculturelirlandais.com Mouchotte (14e)
Le 7 Cedric Burnside Project, de Strasbourg, Auditive orchestra du CIMD / Daniel huck 01 42 41 28 22 iNSTiTuT FiNlANdAiS 01 43 21 56 70
Seun Kuti & Egypt 80, vaudou Connection, Richie Beirach Le 14 Sylvain Rifflet Alphabet atelierduplateau.free.fr cENTRE culTuREl 60, rue des écoles (5e) petitjournalmontparnasse.
Game, Karl W Davis & The Le 17 Eve Risser White Desert Mechanics (Joce Mienniel / Phil TchèQuE 01 40 51 89 09 com
Sweetpeas, Thomas Ford orchestra Gordiani / Benjamin Flament) BAB ilO 18, rue Bonaparte (6e) institut-finlandais.asso.fr
Le 15 Sean Carney / Jonn 9, rue du baigneur (18e) 08 99 23 23 49 PETiT JOuRNAl
Le 8 Steel Dance Le 18 Bernard Struber Jazztett 01 42 23 99 19 paris.czechcentres.cz iNSTiTuT hONGROiS SAiNT-MichEl
Le 9 Muddy Waters 100 Le 19 Ciné-concert avec Ark4 Richardson Blues Session babilo.lautre.net 92, rue Bonaparte (6e) 71, boulevard Saint
Le 10 Beth hart, vicious Steel (Pierre Boesflug / François Le 16 Lars Danielsson Group cENTRE WAllONiE- 01 43 26 06 44 Michel (5e)
Le 11 Frank Muschalle, Kyla Guell / Jean Lucas / Christian (Grégory Privat / John Paricelli / lE BAiSER SAlé BRuXEllES instituthongrois.fr 01 43 26 28 59
Brox, The Two Mariotto) Magnus oström) 58, rue des Lombards (1er) 127-129, rue Saint- claude.philips.
Le 17 Maxim Bender 4tet, Itama 01 42 33 37 71 Martin (4e) iNSTiTuT SuédOiS pagesperso-orange.fr
Le 13 Cisco herzhaft & Rockin’ Le 20 Joshua Redman / Aaron lebaisersale.com 01 53 01 96 96 11, rue Payenne (3e)
Squat, No Money Kids, Golden Parks / Matt Penman / Eric Borochov 4tet cwb.fr 01 44 78 89 20 PhilARMONiE
Gate 4tet, The hub harland, Le Bal des Faux Frères Le 18 Pascal Schumacher 4tet, lA BEllEVillOiSE si.se/Paris/Francais Parc de la villette
Le 14 Rock’n’roll Rebel, Dj Gaël Rouillac Trio 19-21, rue Boyer (20e) lE céPAGE 01 44 84 44 84
Les 18 et 20 Emie R. Roussel Trio 01 46 36 07 07 MONTMARTROiS lA JAVA philharmoniedeparis.fr
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Kyla Brox du 6 au 28 novembre (04 75 91 Le 19 Patrick vanhee Trio, 01 46 06 95 15 Temple (10e) RAdiO FRANcE
Le 15 Bad Mules, New Blues 83 65, chateaux-ladrome.fr) Goran Kajfes Subtropic 6tet, BOuFFES du NORd cepagemontmartrois.fr 01 42 02 20 52 116, av. du Président
Generation Les 6, 7 Laura Perrudin, Les Laurent Coulondre Trio (ThéÂTRE) la-java.fr Kennedy (16e)
Le 17 Blick Bassy, Jordan Chats Badins Le 20 Guillaume de Chassy 37b, boulevard de La lA ciGAlE 01 56 40 15 16
/ orchestre de Limoges et du Chapelle (10e) 120, bd. Rochechouart (18e) MAiSON du dANEMARK radio-france.fr
officer Les 13, 14 Casadesus-Enhco 01 46 07 34 50 01 49 25 81 75 142, avenue des
Le 18 Sarah Savoy Cajun Trio, Les 20, 21 Dj Sir Sway Limousin bouffesdunord.com lacigale.fr Champs-Élysées (8e) SERVicE culTuREl
Guy Bélanger, Chicago Night Les 27, 28 vincent Peirani / Le 21 Ester Rada, Rive gauche 01 56 59 17 40 dE l’AMBASSAdE
With Jimmy Johnson Emile Parisien Le 22 orjazz / Mina Agossi 5tet cAFé uNiVERSEl lA chAPEllE maisondudanemark.dk d’AZERBAÏdJAN
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(5e) 19, rue de Lappe (11e) MARcOuNET (PéNichE) Floquet (7e)
Blues Festival, King Size Slim JAZZ AU FIL DE L’oISE, Val- 01 43 25 74 20 01 43 57 24 24 Quai de l’hôtel de ville 01 44 38 78 44
Le 20 hindi Zahra, howlin Jaws, d’oise, du 6 novembre au 13 JAZZ’N’KLEZMER, Paris, du cafe-universel.com la-chapelle-des- (4e)
The Swinging Dice, Tribute To décembre (01 34 48 45 03, 11 novembre au 1er décembre lombards.com 06 60 47 38 52 STudiO dE l’ERMiTAGE
Etta James jafo95.com) (jazznklezmer.fr) cARREAu du TEMPlE peniche-marcounet.fr 8, rue de l’Ermitage (20e)
Le 6 yom / Frédéric Deville / Détail dans la rubrique Paris de 4, rue Eugène Spuller lES diSQuAiRES 01 44 62 02 86
Le 21 Aymeric Maïni, Lehmanns (3e) 4-6, rue de Taillandiers (11e) MélANGES dES studio-ermitage.com
Brothers, Maceo Parker Claude Tchamitchian / Bijan notre agenda (Espace Rachi, 01 83 81 93 30 01 40 21 94 60 GENRES
Chemirani Sunset, la Bellevilloise, New carreaudutemple.eu lesdisquaires.com 44, bd voltaire (11e) SuNSET/SuNSidE
JAZZDoR FESTIVAL, Le 7 Muddy Waters 100 Morning, Synagogue Copernic, 01 47 00 41 06 60, rue des Lombards
Strasbourg et environs, du Le 8 Mec ! (Philippe Torreton / la cigale, Musée d’art cAVEAu duc dES lOMBARdS lemelangesdesgenres.fr (1er)
d’histoire du judaïsme) dE lA huchETTE 42, rue des Lombards (1er) 01 40 26 46 60/21 65
6 au 20 novembre (03 88 36 30 Edward Perraud) 5, rue de la huchette (5e) 01 42 33 22 88 MPAA – SAiNT- sunset-sunside.com
48, jazzdor.com) Le 12 Ibrahim Maalouf / Rick 01 43 26 65 05 ducdeslombards.fr GERMAiN
Le 6 Filiamotsa & G.W.Sok, Margitza / Frank Woeste / Scott FESTIVAL WoRLDSTocK, caveaudelahuchette.fr 4, rue Felibien (6e) ThéÂTRE dE
Jason Moran “Fats Waller Colley / Clarence Penn Paris, du 17 au 28 l’ENTREPÔT 01 46 34 68 58 lA REiNE BlANchE
Dance Party” (Lisa E. harris / Le 13 Renaud Garcia-Fons novembre (01 46 07 34 50, cAVEAu dES léGENdES 7, rue Francis de mpaa.fr 2 b, Passage Ruelle (18e)
bouffesdunord.com) 22, rue Jacob (6e) Pressensé (14e) 01 40 05 06 96
Leron Thomas / Tarus Mateen / Trio (Stephan Caracci / David 01 43 26 36 26 01 45 40 07 50 reineblanche.com
Charles haynes) venitucci) Détail dans la rubrique Paris de caveaudeslegendes.fr lentrepot.fr
Le 7 Daunik Lazro, Pascal Le 14 henri Texier 6tet notre agenda.
JEAN-BAPTISTE MILLoT
Atelier charonne Angelo carreau du Temple Bojan
Debarre 4tet Z / vasil hadžimanov / Dj’s
caveau de la huchette Jean- Rahmanee / Uce lES
Paul Amouroux caveau de la huchette GENS
duc des lombards Géraldine Pablos Campos Trio du JAZZ
Laurent 4tet (Paul Lay / yoni duc des lombards Rudresh
Zelnik / Donald Kontomanou) Mahanthappa 5tet (Adam
Mélanges des Genres o’Farrill / Joshua White / André Robert, nouveau patron du Petit Journal Montparnasse, magazine
hradcany François Moutin / Dan Weiss) restaure à tous les sens du terme : il fait manger les gens et remet en
New Morning Floating Points,
Jeremy Underground, Christian
l’Entrepôt Now’s The Time
New Morning John Scofield
vigueur ce qui est tombé en désuétude. démonstration.
Tiger School & Joe Lovano 4tet (Ben Street /
Petit Journal Montparnasse Bill Stewart)
Cynthia Abraham 6tet avec Petit Journal Montparnasse En tant que cofondateur et d’abandon artistique. PJM Orchestra dirigé par
Leonardo Montana et Ralph BD Music avec le PJM orchestra en 1987 de la cagouille, du coup, l’affaire avait Matthieu Allemandou avec
Lavital Petit Journal Saint-Michel établissement situé au périclité et perdu aussi d’aussi brillants musiciens
Sunset hommage à Johnny Bac Jazz 5tet que Baptiste herbin ou
hodges, vandojam Sunset Ilhaam Project, Maciek cœur du Montparnasse vite sa clientèle que sa
Pysz Paris 4tet (Laurent Derache nouveau et dédié aux réputation. Mauro Gargano. « Pour
MARDI 3 / Chris Jennings / Luc Isenmann) poissons, coquillages et redonner aux gens l’envie
Atelier charonne Daisy Castro / Alex Stuart de sortir dans un jazz club
Trio Sunside André villéger & crustacés, André Robert Fan de Zappa dans sa
Bab-ilo Tony Tixier & Friends Philippe Milanta sait d’expérience que la clé jeunesse, André Robert, comme le nôtre, ajoute-
Baiser Salé Fred Perreard du succès d’un bistrot tient 55 ans, s’est donné cinq t-il, il faut qu’on soit bon
Project 4tet avec Irving Acao VENDREDI 6 partout : accueil, cuisine
cave du 38 Riv’ Marvin Parks, Atelier charonne Florin d’abord dans la qualité ans pour réussir son défi
Karim Blal / Geraud Portal / Niculescu Trio de la cuisine que l’on de « reconquête du public et programmation. Le
Philip Maniez Atelier du Plateau Maguelone propose : « On ne se sauve et des musiciens. Cela ne problème majeur du PJM,
caveau de la huchette Dany vidal / Erwan Keravec c’est qu’il additionne deux
Doriz Swing Band Bab-ilo Kuba Wiecek, Arnaud que par la restauration », se fait pas en un jour, parce
institut des cultures d’islam Dolmen 4tet tel est son credo. En tant qu’il est toujours plus dur désavantages : celui d’être
Jean-Marc Padovani / Paloma Baiser Salé AS Malick And que repreneur, en janvier de sauver un lieu qui a la plus petite des grandes
Pradal / Naïssam Jalal / Alain Blue Tribe
2013, du Petit Journal coulé que d’en ouvrir un salles (jamais assez vaste
Bruel / Fréderic Monino / café universel Susanna quand il y a beaucoup de
Dawoud Bounabi Bartilla 4tet Montparnasse, il sait neuf. Le monde de la nuit
la cigale Esperanza Spalding cave du 38 Riv’ Maureen aussi qu’il est urgent, s’il a aussi beaucoup changé monde) et celui d’être la
le Marcounet Jonathan Esivert
veut gagner son pari, de depuis 1985 ». Avec son plus grande des petites
Chabbey Trio caveau de la huchette salles (200 places assises).
MPAA Saint-Germain Laura Pablos Campos Trio redorer rapidement le décor chic et sobre en
Perrudin, World Kora Trio centre culturel Tchèque Avec l’appui d’une équipe
blason et de… restaurer rouge et noir, bénéficiant
New Morning Christian Scott Lylit Trio très motivée, en cuisine
Petit Journal Montparnasse cépage Montmartrois l’image d’un lieu tombé d’une excellente
comme en salle, de
Walter Ricci / David Sauzay 5tet Georges Locatelli / Gilda Solvé / en quelques années en acoustique, avec toujours
Petit Journal Saint-Michel Patrice Galas / Frédéric Sicart quinze personnes chaque
désuétude. En effet, le son légendaire comptoir
hommage à Claude Luter duc des lombards Jeremy soir – dont Mélanie
Sunset Leo Sidran Pelt 4tet célèbre jazz club parisien, de onze mètres de long, le Lecointe, responsable
Sunside Gary Bartz 4tet MPAA Saint-Germain olivier fondé il y a trente ans PJM offre une scène idéale de la programmation –,
Py / Alioune Koné, vincent par André damon, pour les big bands. André
MERcREDI 4 Courtois / Théo Ceccaldi je m’efforce, avec notre
Atelier charonne Pierre-yves New Morning Laurent incroyable limonadier Robert ne se prive pas de festival étalé sur trois
Plat Coulondre Trio Trio aveyronnais aussi ce plaisir en programmant mois, destiné à célébrer
Atelier du Plateau harvest Petit Journal Montparnasse économe qu’amoureux des régulièrement des grandes
(Guillaume Aknine / Jean-Brice Aurore voilqué 7tet avec les trente ans du PJM, de
Godet / Jean Dousteyssier) François Biensan, Jerry Edwards musiciens (Eddy louiss, formations comme le redonner aux musiciens
Baiser Salé Mario Canonge / et Thomas Savy Michel Petrucciani, claude Brussels Jazz Orchestra, l’envie de rejouer ici et au
Michel Zenino, Rick Margitza Petit Journal Saint-Michel Nougaro, s’ils étaient le Ron Meza Big Band
4tet (Manuel Rocheman / Peter Paris Washboard public celui de revenir les
Giron / Jeff Boudreaux) Sunset Colette & The Strings toujours vivants, pourraient ou le grand orchestre de applaudir ». • PASCAL AnQueTiL
café universel Fabio Deldongo Band en témoigner), après sa claude Bolling, sous la
cave du 38 Riv’ Kuba Wiecek Sunside Sofia Ribeiro / Marco vente au début des années houlette désormais de NET petitjournalmontparnasse.
Trio Mezquida, Aldo Romano / com
caveau de la huchette Dany Michel Benita / Dino Rubino 2000 à claude Perdriel, Vincent cordelette, avec
Doriz Swing Band ancien propriétaire de Philippe Milanta au piano.
duc des lombards Rudresh SAMEDI 7 l’Obs et grand amateur de depuis quelques mois, le
Mahanthappa 5tet (Adam Ambassade de Roumanie
o’Farrill / Joshua White / Teodora Enache / Theodosii jazz, avait connu une trop PJM accueille également
François Moutin / Dan Weiss) Spassov 5tet longue période de jachère une formation résidente, le
x/DR
Damien Schmitt) Garcia 4tet Werneck MARDI 17
Petit Journal Montparnasse Baiser Salé Ralph Lavital Jazz At home Sylvain Atelier charonne Frères
Gilles Seemann 6tet
Petit Journal Saint-Michel
Project, yoann Kempst Band
caveau de la huchette Frank
Danseurs célestes Darrifourcq / Jean-Brice Godet
Petit Journal Montparnasse
Ferré Trio
Bab-ilo Thomas Kpade
Les Rois du Fox Trot Muschalle Après avoir joué au New Morning le 9 Didier Lockwood / Philippe Baiser Salé Lachica, Gustave
Radio France Airelle Besson Péniche Anako Nicolas novembre, henri Texier quittera Paris Petrucciani / Trio Moëbius Reichert Project
/ Nelson veras, The Workshop Fargeix / oboman / Claude Petit Journal Saint-Michel Bouffes du Nord Jowee
(Stéphane Payen / olivier Tchamitchian / François Merville avec ses Sky dancers (Sébastien Passport To Swing omicil, Erik Truffaz 4tet
Laisney / Guillaume Ruelland / Petit Journal Montparnasse Texier, François corneloup, Nguyên Studio de l’Ermitage Akalé cave du 38 Riv’ Jose Fallot
vincent Sauve) Diamant Noir lê, Armel dupas, louis Moutin) pour Wubé 4tet
Sunset Alexandre herer 5tet Petit Journal Saint-Michel se rendre le 10 au d’Jazz Nevers Sunset Irina R duc des lombards Johnny
(Stéphane Payen / Julien San Francisco Jazz Band Sunside Ben Sidran 4tet invite o’Neal Trio
Pontvianne / Alexandre herer Service culturel de Festival et le 14 à Vauréal (festival Rodolphe Burger institut Suédois Elifantree
/ olivier Degabriele / Franck l’Ambassade d’Azerbaïdjan Jazz au fil de l’Oise). le 20, il sera à centre culturel irlandais
vaillant), olivier Laisney & Etibar Asadli Rouen (Espace du moineau) en duo SAMEDI 14 Umbra, Sue Rynhart / Dan Bodwell
Slugged (Adrien Sanchez / Studio de l’Ermitage Do Atelier charonne Costel Petit Journal Montparnasse
Stéphan Caracci / Joachim Montebello avec son fils Sébastien dans le cadre Nitescu 4tet Moutin Factory 5tet (Christophe
Govin / Thibault Perriard) Sunset Stéphane Kerecki / du festival Jazz à Part. Atelier du Plateau Roberto Monniot / Jean-Michel Pilc /
Sunside Eellen, Aldo Romano / Tony Malaby / Daniel humair / Negro / Bastien Maupomé Manu Codjia)
Dino Rubino / Michel Benita Santiago Quintans Bab-ilo Jon handeslman Spirit Petit Journal Saint-Michel
Sunside Ben Sidran 4tet avec house Quartet olivier Franc 4tet
DIMANchE 8 Bob Rockwell / Rodolphe Burger Baiser Salé Jonathan Scales Philharmonie de Paris
Atelier charonne William Fourchestra, Brian Seeger Trio Neerman & Kouyaté
Brunard / Angelo Debarre MERcREDI 11 (Fred Dupont / Jeff Boudreaux) Sunset The 3 Moons (Srdjan
Atelier du chaudron Steve Atelier charonne Ben Toury cave du 38 Riv’ Pingo De Ivanovic / Christophe Panzani /
Potts & the New Giants (Thomas
Savy / Sophia Domancich /
Trio
Baiser Salé Mario Canonge /
ÇA JAMME À PARiS Choro 4tet
caveau de la huchette Blues
Timothée Robert)
Sunside Riccardo Del Fra 4tet
Stéphane Kerecki / Simon Michel Zenino, Mokhtar Samba de Paris (Pierrick Pedron / Paul Lay /
Goubert) café universel Susan Shields Dimanche Babilo A 19h jam session brésilienne duc des lombards Itamar Billy hart)
caveau de la huchette 4tet avec Sorriso / Thierry Chillon / Charles Amed Borochov 4tet
Megaswing cave du 38 Riv’ Manuel Barry / Murillo. Baiser Salé A 21h avec Gustave Goethe-institut Sizhukong MERcREDI 18
Studio de l’Ermitage Patrice Fraiman 4tet Reichert le 1er (programme herbie hancock), l’improviste Tony Malaby Atelier charonne Pierre-yves
Caratini Latinidad 5tet (Rémi Espace Rachi Irith Gabriely / Romain Labaye le 8 (programme Beatles), jam / Richard Bonnet / Sylvain Plat
Sciuto / Manuel Rocheman Irina Loskova vocale avec Laurence Saltiel, Thierry Péala et Darrifourcq, Sylvaine hélary / Baiser Salé Mario Canonge
/ Sebatian Quezada / Inor institut hongrois Salvador Laura Littardi le 14, avec vincent Tortiller le 22 Bruno Chevillon / Michel Zenino, Jean Bardy /
Sotolongo), Tropical Jazz Trio Sobral / Julio Resende (programme Led Zeppelin), avec Romain Cuoq et New Morning Sharon Robinson Emil Spanyi
(Alain Jean-Marie / Roger Raspail) Studio de l’Ermitage Anthony Jambon (programme Radiohead) Petit Journal Montparnasse café universel Robin Mansanti
Sunset Jazz & Goûter Walt Frapadingos Sunset A 20h jam vocale avec Mathilde le 1er Jowee omicil cave du 38 Riv’ Di Falco 4tet
Disney avec Susanna Bartilla Sunset Christophe Dal Sasso Lundi Baiser Salé A 21h30 avec François Petit Journal Saint-Michel caveau de la huchette Boney
4tet 5tet (David El Malek / Pierre de Constantin autour de Dominique Fillon les 2, 8, Les Barbecues Fields / Sweet Screaming Jones
Sunside Les Funambules Bethmann / Manuel Marches / programme Kenny Garrett les 16, 23 et 30. Sunset Julien Lourau & Electric duc des lombards vinicius
Théâtre de la Reine Blanche Lukmil Peres) + trio à cordes cave du 38 Riv’ A 20h30 avec Julien Coriatt Trio Biddle Cantuaria
Gaël Mevel / Jacques Di Donato Sunside Ben Sidran 4tet invite (niveau expérimentés et pros) Sunside Sébastien Lovato institut Suédois Goran Kajfeš
/ Thierry Waziniak Rodolphe Burger Sunset A 21h vandojam avec Michael Chéret 4tet (Lisa Cat-Berro / Marc Subtropic Arkestra 7tet
le 2 (programme Johnny hodges), jam avec Buronfosse / Jean-Pascal Petit Journal Saint-Michel
LUNDI 9 JEUDI 12 Fabien Mary / Jon Boutelier / Fred Nardin / Bernd Molina), Corentin Rio “orpheo” Dixieland Seniors
Atelier charonne Edouard Atelier charonne Aurélien Reiter 4tet le 16 (programme Miles Davis & 6tet (David Fettmann / Romain Philharmonie de Paris
Pennes Duo Bouly Trio John Coltrane), avec Laurent Courthaliac / viktor Cuoq / Fedrico Casagrande / Neerman & Kouyaté
café universel International Baiser Salé Selkies Project, Nyberg / Romain Sarron le 23 (programme Bud Leonardo Montana / Joachim Studio de l’Ermitage
Music Educators of Paris Mokhtar Samba Powell), avec hugo Lipi / Bruno Rousselet / Julie Govin / Corentin Rio) Panorama Circus
caveau de la huchette Frank café universel Sans Elle Saury le 30 (programme George Benson) Sunset Maxime Berton
Muschalle carreau du Temple Fidel Mardi café universel A 21h avec Mathide Jazz DIMANchE 15 5tet (Bastien Ribot / Laurent
centre Wallonie-Bruxelles Fourneyron, Michele Rabbia / 4tet les 3 et 17, Nicolas Chalopin le 10, Robin Atelier charonne William Coulondre / Damien varaillon /
Baby Trio Garth Knox / Daniele Roccato Mansanti 4tet Brunard / Noé Reinhardt Martin Wangerme)
duc des lombards Karrin caveau de la huchette Blues Mercredi Bab-ilo A 21h jazz avec Daniele Atelier du Plateau Jusqu’au Sunside Bruno Angelini /
Allyson / Rod Fleeman de Paris vigilucci le 11, avec Pierre Maury le 25, groove dernier souffle avec Catherine Francesco Bearzatti
la Java Trio Bengalifère duc des lombards Catia avec Rodolphe Lauretta le 18. Delaunay, Pierry hardy,
(Matthieu Lebrun / Julen Werneck Jeudi cave du 38 Riv’ A 20h30 avec Benoît Guillaume Roy… JEUDI 19
Achiary), Baba yaga (Gabriel l’Entrepôt Gwerasato Martin (tous niveaux, acoustique) caveau de la huchette Atelier charonne Steven
Lemaire / Léo Rathier / Romain Petit Journal Saint-Michel Vendredi cave du 38 Riv’ A 22h30 avec Megaswing Reinhardt Trio
Lay / Théo Lanau) Five o’clock Jazz Band Maureen Esivert le 6 (répertoire chanson Sunset Jazz & Goûter fête Bab-ilo Samir Madiouni
Mélanges des Genres Sunset Christophe Dal Sasso française) Michael Jackson avec Margeaux Baiser Salé Jean Bardy & Emil
hradcany (voir au 11) Samedi cave du 38 Riv’. 22h30 programme Lampley 4tet Spanyi
New Morning henri Texier Sunside Ben Sidran 4tet invite brésilien avec Circuit Aberto Trio le 7, Pingo de Sunside Elsi Etna 4tet café universel Floyeal Jazz
6tet (Sébastien Texier / François Rodolphe Burger Choro le 14, avec Laura Buenrostro le 21 Band
© Illan Weiss
JAZZ www.pascalschumacher.com
contact booking
www.nemomusic.com
le live
lES
GENS
du JAZZ
magazine
“privilégié”. Quant à
Jazzdor Strasbourg-
Berlin, c’est à la fois une
vitrine du jazz français en
Allemagne mais aussi une
occasion de susciter des
projets transfrontaliers :
« Les musiciens se sont
emparés de cette idée
depuis, explique Ochem.
J’ai fait venir des Français
à Berlin, ils y sont restés
plusieurs jours, ont
rencontré des musiciens
allemands, et des projets
sont nés que Jazzdor
ou d’autres structures
peuvent accompagner. Nous
sommes des “pourvoyeurs
d’outils”, à la fois
instigateurs et à l’écoute,
même si on ne peut pas
Festivalier transfrontalier
soutenons s’établit un vrai
compagnonnage sur la
durée. » On est donc ici bien
au-delà de ce qu’on attend
d’un festival “classique” et,
Voici trente ans que Jazzdor déploie en Alsace une activité culturelle qui n’a cessé de se diversifier, au point
si Strasbourg et Berlin en
de franchir la frontière allemande. Qui mieux que Philippe Ochem, directeur du festival depuis vingt-six ans et sont la face la plus visible,
nouveau patron de l’AJc (ex-AFiJMA), pouvait nous raconter ce parcours remarquable ? les activités de la structure
Jazzdor recouvrent
Jazz d’Or – orthographe festival de bénévoles ses dix ans en juin 2016. “grosses machines” qu’on aussi la pédagogie, la
d’époque – est né à l’Ange répond à une volonté de Strasbourg, Offenburg, voit sur scène ici ou là ne programmation en région,
d’Or, un café strasbourgeois toute l’équipe : élargir des Berlin… : tentation seront jamais programmées la gestion d’un label qui
qui lui a donné son nom. A propositions culturelles tentaculaire ? Plutôt volonté chez nous. Il est par publie deux disques par an
l’époque, Philippe Ochem qui rencontrent un succès d’élargir le paysage et d’y ailleurs certain qu’étant et la production déléguée
est pianiste et joue lors public, lequel aide à susciter des initiatives qui musicien, ma démarche du Jazztet du guitariste
de la première édition convaincre les financeurs ne demandent qu’à être de directeur de festival est Bernard Struber. Si l’on
du festival, tout en se d’apporter leur soutien. soutenues. Ainsi, c’est avant tout musicale. Nous ajoute à cela que Philippe
produisant régulièrement à l’initiative de Jazzdor ne cherchons pas à faire Ochem vient d’être élu
dans un autre lieu dont il de fait, l’ancrage de Jazzdor Strasbourg-Berlin qu’est plaisir au public à tout prix président de l’AJc, qui
est vite amené à assurer dans la ville de Strasbourg né le duo Michel Godard mais plutôt à lui proposer fédère plusieurs dizaines
la programmation. cette – premier partenaire du / Günter “Baby” Sommer des choses qui risquent de festivals et lieux de
double activité fait qu’on festival – et ses environs ou celui de Nils Wogram de lui plaire, à élaborer un diffusion français, on
le sollicite, en 1989, pour est remarquable : les et Bojan Z. « Le soutien de programme de découverte comprend qu’il lui reste peu
prendre la direction de concerts dans les petites sociétés civiles telles que la plutôt qu’à enfoncer des de temps pour se consacrer
Jazz d’Or – qui traverse villes de la vallée du SPEDIDAM ou l’ADAMI, qui portes ouvertes. » à son premier instrument :
une période difficile –, Rhin sont un événement nous assurent une certaine le piano. • THierrY QuénuM
puis pour s’occuper d’une attendu chaque automne indépendance financière, À ce titre, l’ouverture
FestIVAL Jazzdor, du 6 au 20
autre programmation jazz, et, depuis plus de trois accapare, vu la lourdeur aux voisins allemands, si novembre. Avec, entre autres,
celle de Pôle Sud, une MJc lustres, le festival traverse des dossiers, l’activité rares dans les festivals Louis sclavis Jazzdor ensemble,
qui vient de s’ouvrir et où le Rhin pour investir la d’un salarié à plein temps hexagonaux, est devenue Archie shepp Attica Blues Big
Ochem officie toujours. Reithalle d’Offenburg, la toute l’année », constate pour Jazzdor une marque Band, Kris Davis, Daunik Lazro,
« Difficile de mener de ville partenaire, où ont Ochem. le public n’a pas de fabrique, au point que Michael Wollny, emile Parisien-
Joachim Kühn 5tet, Michel Portal
front ces activités et ma lieu des concerts franco- conscience de cette face le programme distribué / Vincent Peirani / emile Parisien,
carrière de musicien : j’ai allemands souvent inédits cachée d’une proposition au public est depuis richard Beirach…
fini par choisir de privilégier et uniques en France. cette artistique riche, diversifiée longtemps bilingue. des
les premières. Jazzdor compétence transfrontalière et peu soumise aux modes artistes tels que Michael net jazzdor.com
prenant de l’ampleur, il a amené le Bureau Export passagères. « Il existe un Wollny, Gebhard ullmann
devenait nécessaire de de la musique française véritable engagement de ou le trio der Rote Bereich,
travailler beaucoup pour à Berlin à demander à toute l’association Jazzdor peu connus ailleurs, ont pu
accompagner ou susciter Philippe Ochem d’organiser – dont quatre permanents – se produire à Strasbourg
cette évolution ». cette Jazzdor Strasbourg-Berlin, envers la musique que ou à Offenburg devant un
professionnalisation d’un un festival qui fêtera nous défendons. Certaines public franco-allemand
9
New Morning Sheila Jordan / Joël Bouquet / Charles Calamel / Laurent Chavoit / Milena
20 > 2 15
Jean-Michel Pilc Trio (François / Bernard Drouillet Kartowski
institut hongrois Kestutis
et Louis Moutin)
0
NOV. 2
Petit Journal Saint-Michel vaiginis 4tet VENDREDI 27
hommage à Louis Armstrong Musée d’Art et d’histoire du Atelier charonne Brady
Sunside Eric Le Lann 4tet (Paul Judaïsme Shalosh Winterstein Trio
Lay / Sylvain Romano / Aldo New Morning Laurent David / Atelier du Plateau Louis
Romano) Jean-Christophe Calvet / Jean- Sclavis / Dominique Pifarély /
Michel Kajdan vincent Courtois
SAMEDI 21 Petit Journal Montparnasse Autour de Midi et Minuit
Atelier charonne Marina Le Grand orchestre du Cirque herbin / Fleury / Duprey / Culot
orkestra Tzigane National Alexis Grüss Bab-ilo Cacau et invités
Atelier du Plateau olivier Lété Petit Journal Saint-Michel Baiser Salé Brice Wassy /
Bab-ilo Jean-Claude Marcel Zanini Jean-Jacques Elangué Kelin-
Montredon et invités Studio de l’Ermitage Jerez Le Kelin’ orchestra
Baiser Salé Nadège Beausson- Cam 4tet café universel Shanna
Diagne, Jam vocale Sunset Ilaria Graziano & Waterstown 4tet
café universel Caroline Porta Francesco Forni caveau de la huchette The
4tet Sunside Pierre De Bethmann hotdoggers
cave du 38 Riv’ Laura Trio (Sylvain Romano / Tony duc des lombards Gilad
Buenrostro 4tet Rabeson) hekselman Trio (Joe Martin /
Licence entrepreneur du spectacle : 3-1039436
caveau de la huchette Boney Bouffes du Nord Alela Diane & Kush Abadey)
Fields / Sweet Screaming Jones Ryan Francesconi institut Finlandais vojciech
intet
né Qu
centre culturel irlandais Myrczek / Pawell Tomaszewski
Carrot Lights MERcREDI 25 Petit Journal Montparnasse
g in ie Teyche
chapelle des lombards Atelier charonne Maria Zarifa Claude Bolling Big Band Vir Moore
Jean-Marc Padovani 5tet duc & hugo Lippi Trio Petit Journal Saint-Michel Ralph hldau Trio
nd e
des lombards omer Klein Trio Baiser Salé Mario Canonge Certains l’aiment chaud
y Jazz ne Big
Ba Brad M
Anton zing Keysto
• 08/2015
Naissance
FONTENAY-SOuS-BOiS, Le Les 19, 20, 21 Accord’ébène Grand Théâtre de Provence
Comptoir (01 48 75 64 31, magazine Les 5, 6 Laurent De Wilde /
musiquesaucomptoir.fr) MONTREuil, Instants Jacques Gamblin
d’un quintette
Le 6 Pierre De Trégomain 4tet Chavirés (01 42 87 25 91,
Le 13 Naga (Alexandra Grimal / instantschavires.com) AiX-EN-PROVENcE, Le
Lynn Cassiers / Jozef Dumoulin Le 5 Franck vigroux, Paskine, Petit Duc (04 42 27 37 39,
/ Nelson veras / Marc Ducret / Crypto Tropic lepetitduc.net)
Céline Grangey) Le 13 Terrine, Mamiedaragon, Le 13 Kevin Norwood 4tet
Le 14 Rap Jam / open Mic avec Après des années de complicité en duo, le pianiste Marius Loris Le 27 Raphaël Imbert 5tet
hubert Dupont / K-Lame martiniquais et le contrebassiste marseillais lancent
Le 19 Wassim Ismail Trio, un quintette, qui nous a d’emblée enthousiasmés. NANTERRE, Maison de la ANGERS, Espace Culturel de
Naïssam Jalal & Rhythms of Musique (01 41 37 94 20) l’Université d’Angers
Resistance À retrouver le 20 novembre au Baiser Salé ! Le 13 Sheila E Le 6 Alain Jean-Marie /
Le 27 G!Rafe & Bruno Girard François Ripoche
En ce 23 septembre 2015, c’était l’ambiance des grands soirs PANTiN, La Dynamo (01 49 22
iSSY-lES-MOuliNEAuX, au Baiser Salé. il faut préciser que Mario canonge et Michel 10 10, banlieuesbleues.org) ANGERS, T’es Rock Coco
River Café (01 40 93 50 20, Zenino jouaient un peu à domicile : pensez donc, déjà huit Le 6 ortie (Elodie Pasquier / (02 41 25 00 44)
rivercafeparis.com) Grégoire Gensse), Nasheet Waits Le 28 April Fishes
Le 6 Denise King & Tony Match ans qu’ils se produisent tous les mercredis en duo dans le Equality 4tet (Darius Jones /
Trio club de la rue des lombards ! Sans doute faut-il attribuer à ce Aruan ortiz / Mark helias) ANNEcY, Bonlieu Scène
Le 13 Fréderic Couderc 4tet long compagnonnage l’extraordinaire cohésion de ce nouveau Le 10 Kris Davis 4tet (Ingrid Nationale (04 50 33 44 11)
Le 20 Sweet System Laubrock / Matt Maneri / Eivind Le 27 Jacky Terrasson / Cécile
Le 27 Tricia Evy 4tet quintette au répertoire original, créé en juillet dernier. difficile opsvik / Tom Rainey), Coronado McLorin-Salvant / Sly Jhonson
en effet de croire qu’ils n’en étaient là qu’à leur troisième (Matthieu Metzger / Antonin / Marcia Faraco / Stéphane
JOiNVillE-lE-PONT, Péniche concert, tant leur hard bop aux reflets caribéens semblait Rayon / Franck vaillant) Belmondo
Lapin vert (06 06 77 79 26, couler de source, propulsé par un enthousiasme irrésistible Le 16 vegan Dallas (Simon
lelapinvert.com) henocq / Richard Comte / ARNAGE, Salle L’Éolienne
Le 15 olivier Lété, We Shot et une indéfectible joie de jouer. Au ténor, le cubain Ricardo Benjamin Flament / (02 43 23 78 99, europajazz.fr)
Izquierdo confirme sa maturité, à travers un jeu conjuguant Richard Comte), Arve henriksen Le 5 Ray Anderson organic 4tet
lE VéSiNET, Théâtre (01 30 intensité et décontraction. À la trompette, la découverte de / helge Sten (Steve Salerno / Gary versace /
15 66 00) Le 17 hasse Poulsen Langston Tommy Campbell)
Le 6 vincent Peirani Living Josiah Woodson est un choc : comment a-t-on pu passer Project (Debbie Cameron /
Being 5tet à côté de ce jeune Américain au jeu étincelant, qui réside Luc Ex / Mark Sanders), Mikko AuXERRE, Le Silex
paraît-il depuis trois ans à Paris ? On nous dit qu’il joue Innanen Innkvisitio 4tet (03 86 40 95 40, lesilex.fr)
lES lilAS, Le Triton (01 49 72 Le 20 Ludivine Issambourg
83 13, letriton.com) tout aussi bien de la flûte et de la guitare, et qu’il parle par RuEil-MAlMAiSON, Cabaret Antiloops 5tet
du 5 au 7 Pierre Bensusan ailleurs parfaitement le français. décidément … Enfin, tout du cinéma Ariel
Le 5 Manuel Nunez Camelino & cela est drivé de main de maître par Arnaud Dolmen* : repéré Le 6 Mariannick Saint-Céran / AViGNON, Ajmi (04 90 86 08
L’Ensemble Almaviva Rémi Toulon trio 61, jazzalajmi.com)
Le 6 Frédéric Maurin / Julien
notamment au sein des formations de Jacques Schwarz-Bart, Le 7 Régis huby 4tet
Desprez / Pierre Durand ce Guadeloupéen à peine trentenaire a coupé ses rastas, et RuEil-MAlMAiSON, (Bruno Angelini / Marc Ducret /
Le 7 The Watch s’affirme ici comme un batteur de jazz de tout premier plan, Médiathèque Michele Rabbia)
Le 12 Jean-Jacques Birgé au goût sûr et au swing indéfectible. Aussi ne manquera-t-on Le 5 1918 : Le jazz débarque Le 19 hasse Poulsen Langston
/ Pascal Contet / Antonin-Tri en France par Franck Bergerot Project (Debbie Cameron / Luc
hoang pas les concerts de son quartette personnel (Adrien Sanchez Ex / Mark Sanders)
les 13, 14 Christian vander, / léonardo Montana / Joachim Govin) les 5 et 6 novembre au RuEil-MAlMAiSON, Théâtre Le 27 Doug hammond, The
Julie vander, Andy Emler Bab-Ilo. Qu’on se le dise ! • PASCAL rozAT André Malraux Workshop (Stéphane Payen
Megaoctet Le 4 Kyle Eastwood Quintet / olivier Laisney / Guillaume
Le 17 Trio Soleil (Franck Nicolas * Déjà salué dans le Jazzlive de jazzmagazine.com, Arnault Dolmen présentera Ruelland / vincent Sauve)
/ Nelson veras / Sonny Troupé) son quartette le 5 novembre dans la petite cave du Bab-Ilo à Paris. SAiNT-dENiS, Jazz club
Le 18 Ronald Tulle 4tet avec Le 2 olivier Témime volunteered BAYONNE, Scène Nationale
Michel Alibo Slaves (05 59 59 07 27)
du 19 au 21 Elise Caron & Las les 29, 30 The Amazing
Malenas SAiNT-MAuR-dES-FOSSéS, Keystone Big Band
Le 19 Anne Quillier 6tet
Le 20 Thomas Savy 5tet avec
NEWS Auditorium du Conservatoire
(01 48 83 14 67) BElFORT, Le Granit
Pierre de Bethmann le festival Le 6 Laura Littardi Trio / Sylvain (03 84 58 67 67)
Le 21 Daniel humair / Cédric marseillais Jazz des Beuf Le 17 Roberto Fonseca /
Piromalli / Jérôme Regard cinq continents a Fatoumata Diawara
Le 25 Sonny Troupe 4tet avec perdu son directeur ScEAuX, Les Gémeaux
Grégory Privat (01 46 61 36 67) BORdEAuX, Comptoir de Sèze
Le 27 Sylvain Cathala 7tet artistique Bernard Le 6 orchestre Franck Tortiller (05 56 14 16 16)
Les 27 et 28 yves Rousseau- Souroque (ci-contre “Isokrony” Le 5 Akoda
Christophe Marguet Spirit avec Wayne Shorter, Le 19 Two And A Miss
Dance 5tet (Fabrice Martinez / Marcus Miller, VillEJuiF, Maison Pour Tous
David Chevallier / Bruno Ruder / herbie hancok et Gérard Philipe (01 46 86 08 05) BOuRG-EN-BRESSE,
Christophe Marguet Sean Rickman), Le 19 Charmin Michelle / Chris La Ferme à Jazz
Dawson / Jean-François Bonnel (09 51 62 87 49,
lES lilAS, Théâtre du Garde- mort des suites / François Laudet fermeajazz.com)
Chasse (01 43 60 43 59) d’une longue Le 6 Mystère Trio 4tet
Le 27 Ensemble Archimusic maladie à l’âge de ViNcENNES, Espace Sorano (01 Le 20 Glossy Sisters
67 ans. 43 74 73 74, espacesorano.com)
Le 26 Alain Angeli & xavier Faro Le 1er Tony Malaby’s Tubacello Sylvain Beuf 4tet (avec Manu Le 26 Jazz Archive
Les 27, 28 happy Feet (Christopher hoffman / Bob 24 hEURES SUR 24 Codjia / Christophe Wallemme 20h30 Dexter Gordon au studio
ÉtranGer Stewart / John hollenbeck)
TSF Jazz (89.9 Paris / 99.8
/ Julien Charlet), Susanne 104, 1973, par Marc Pravaux
TOulOuSE, Espace Croix- Le 6 Marie Krüttli Trio Abbuehl 4tet (avec Matthieu
Baragnon (05 62 27 60 60) Amiens / 98.5 Bourg-en-Bresse MEZZO liVE hd (les temps
Le 7 Brit Pak Michel / Wolfert Brederode /
Le 19 Donkey Monkey BELGIQUE / 98.1 Cannes / 91.4 Chambéry forts du mois, programmes
Le 8 Nasheet Waits Equality / 97.7 Laval / 90.2 Nevers / olavi Louhivuori)
4tet (Darius Jones / Aruan ortiz / complets sur mezzo.tv)
TOulOuSE, Jazz au Mercure BRuXEllES, Flagey 98.1 Nice / 106.7 orléans /
Mark helias) 96.6 Poitiers / 89.5 valence) oN NE PEUT PAS ToUT SAvoIR,
(jazzaumercure.com) (+32 2 641 10 20, flagey.be) Le 3 Jazz Sous Les Pommiers
Du 9 au 12 Evaristo Perez 5tet (tsfjazz.com) le samedi de 15h à 16h, par 20h30 Didier Lockwood Trio
Les 21, 22 “10 ans de Jazz au Le 3 Ambrose Akinmusire 4tet
Le 13 Igor Le 17h-20h, du lundi au Arnaud Merlin invite Biréli Lagrène, 2015, par
Mercure” avec Philippe Lejeune, (Sam harris / harish Raghavan /
Philippe Duchemin, Thierry ollé, Justin Brown) Le 14 Trygve Seim / Frode haltli vendredi, par Sébastien vidal Jean-François Claire
Claude Tissendier, Paul Chéron, Le 18 James Farm (Joshua Le 20 Kara Fulah Blues Band JAZZLIvE, du lundi au vendredi oPEN JAZZ, du lundi au 21h30 Costel Nitescu Trio,
Michel Pastre, Boss Quéraud, Redman / Aaron Parks / Matt Le 21 hector Martignon & de 20h à 00h, par Jean-Charles vendredi de 18h à 19h, par 2012, par Jean-François Claire
etc. Penman / Eric harland ) Friends Doukhan Alex Dutilh 22h35 L’orchestre Tout
Le 20 Roberto Fonseca et Le 27 Susanne Abbuehl / LES LUNDIS DU DUC, le lundi de Le 2 Bruno Angelini. Le 3 Puissant Marcel Duchamp, en
TOuR du PiN Matthieu Michel / Wolfert 19h à 20h, en direct du Duc des Benoit Delbecq. Le 4 John 2015, par Laurent hasse
Fatoumata Diawara
Le 27 Arfi “Bobines Mélodies” Brederode / Øyvind hegg-Lunde Lombards, par Sébastien vidal Coltrane “A Love Supreme”. Le
et Laurent Sapir 5 Joe Castro. Le 6 Strasbourg, Le 10 Jazz Sous Les Pommiers
BRuXEllES, Jazz Station (+32 Le 28 Molecules
TOuRS, Impasse Matisse JAMIE CULLUM ShoW, le mardi Jason Moran. Le 9 Aka Moon. 20h30 Tigran / yerevan State
2 733 13 78, jazzstation.be) de 19h à 20h, par Jamie Cullum
Le 29 Sylvain Darrifourcq / Le 4 Elvin Galland 4tet Le 10 David Linx, Paolo Fresu Chamber Choir, 2015, par
FRiBOuRG, La Spirale PoRTRAIT IN JAZZ, le jeudi de villeneuve
Ronan Courty Le 5 Peripheral vision & Diederik Wissels. Le 11 Eric
(laspirale.ch) 19h à 20h, par Laure Albernhe 21h30 Snarky Puppy &
Le 7 Sofia Ribeiro / Marco Le 6 Ray Anderson’s organic Le Lann. Le 12 en public à
TOuRS, Café Colette’s BoN TEMPS RoULER, le samedi Metropole orkest, 2015, par
Mezquida Quartet (Steve Salerno / Gary de 19h à 20h, par Jean- Nevers, avec Susanne Abbuehl
Le 12 The Workshop (Stéphane Laurent hasse
Le 14 PhD versace / Tommy Campbell) Jacques Milteau et Guillaume Séguron. Le 13 22h30 Go Go Penguin, 2015,
Payen / olivier Laisney / Le 18 Mephiti en public à Nevers, avec Enrico
Guillaume Ruelland / vincent Le 13 Shai Maestro Trio (Jorge SI BEMoL & FADAISES, le par Thierry villeneuve
Le 19 Greg Lamy 4tet dimanche de 19h à 20h30, par Rava et Stefano Di Battista. Le
Sauve) Le 20 Gast Waltzing & Largo Roeder / Ziv Ravitz)
Pierre Bouteiller 16 Stacey Kent. Le 17 Stanley Le 17 Djazz Nevers
Le 21 Jeff herr Corporation Le 21 Alfredo Rodriguez Trio
VAlENcE, Jazz Action Clarke, Biréli Lagrène & Jean- 20h30 Bill Frisell, 2014, par
(Maxime Bender / Laurent Payfert) Le 28 Paco Sery Troup
valence (04 75 41 89 60, SWiNG FM (101.2 Limoges / Luc Ponty. Le 18 Palmarès Jazz Samuel Thiebaut
Le 28 Greg houben 4tet swingfm.asso.fr) et Blues de l’Académie Charles 21h20 vincent Courtois
jazzactionvalence.com) lAuSANNE, Chorus
Le 6 Terry Bozzio Cros. Le 19 Initiative h. Le 20 “Médiums”, 2012, par Josselin
BRuXEllES, Le Bravo Le 6 Alain Della Maestra 6tet JAZZ RAdiO (97.3 Lyon / Francesco Bearzatti. Le 23 Nat Carre
Le 19 Perrine Mansuy Rainbow
Le 11 Mikko Innanen & Le 7 Mark Sherman Dream jazzradio.fr) King Cole. Le 24 Kirk Knuffke. 22h35 Atlas Trio, 2011, par
Shell 5tet, Alice Perret
Innkvisitio 4tet 4tet (Antonio Farao / Martin Le 25 Chano Dominguez. Le Jacques Goldstein
VAREillES, Le Maquis Gjakonovski / André Ceccarelli) RADIoS NATIoNALES 26 Kenny Wheeler & John
(lemaquisdevareilles.fr) BRuXEllES, Palais des Le 12 JP Pasquier 4tet Taylor. Le 27 The Good Books, Le 24 Jazz à Porquerolles
Les 13, 14 Adrien Dennefeld Beaux-Arts Le 13 Michelangelo 4tet FRANcE iNFO 20h30 Charles Lloyd 4tet, 2011,
en public pour la Fête du livre
Les 20, 21 olivier Py Birds of Le 13 Keith Jarrett Le 14 Benjamin Lackner Trio TENDANCES JAZZ, le dimanche par Frank Cassenti
Le 28 Aka Balkan Moon / à Radio France. Le 30 Jazz
Paradise Trio (Jean-Philippe (Jérôme Regard / Matthieu plusieurs fois par jour, par Anne 21h35 David Krakauer Ancestral
Burhan ocal / Trakya All Stars Migration, les lauréats 2016 Groove, 2014, par David Unger
Morel / Franck vaillant) Chazarenc) Chépeau
Les 27, 28 Stéphane Tsapis Le 15 Jam With “That Pork” 22h30 Marc Ribot y Los
GANd, Ghent Jazz Club RFI Cubanos Postizos, 2012, par
Trio Le 19 A Day’s Lodging FiP
Le 16 Rudresh Mahanthappa CLUB JAZZAFIP, tous les jours L’ÉPoPÉE DES MUSIQUES Samuel Thiebaut
Bird Calls 5tet (Adam o’farrill / Le 20 hector Martignon & NoIRES, le dimanche à 16h30,
VillEFRANchE-SuR-SAÔNE, de 19h à 21h
Joshua White / François Moutin Friends 4tet 22h10 et 3h30, par Joe Farmer
Auditorium (04 74 60 31 95)
Le 29 Les Grandes Gueules / Dan Weiss) Le 21 olivier hutman Trio /Gary FRANcE iNTER
VillENEuVE-d’AScQ, La Smulyan voUS AvEZ DIT CLASSIQUE ?, RTL
Ferme d’En haut GANd, handelsbeurs Le 26 Colour Sound du lundi au vendredi de 16h à L’hEURE DU JAZZ, le dimanche
(03 20 61 01 46) (handelsbeurs.be) Le 27 Tanga Zoo 17h, par Elsa Boublil de 23h à minuit, par Jean-yves
Le 8 Jungle Juice, Spectrum Le 26 Aka Moon / Fabian Fiorini Le 28 olivier Ker ourio / Manuel Tous les vendredis consacrés Chaperon
orchestrum “The Scarlatti Book” Rocheman au jazz
Kenny
Garrett
La vie
d’altiste
Kyle Eastwood
Le jazz en
cinémascope
Maceo Parker
La fabuleuse
histoire de
Mister Groove
Lucky Peterson
Le blues
du guitariste
Avishai Cohen
Le maître du trio
Stacey Kent
Une voix
enchanteuse
Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 85
le conseil départemental présente
destination loir-et-cher
d ’ exce p t i o n
Cap sur un territoire
© a. charron
Un
P.D.G. DU GROUPE CAP’ CINéMA
nouvel
écrin” Quand j’ai décidé de rénover la grande salle de
cinéma Art & Essai Les Lobis à Blois, j’ai voulu
retourner à l’origine des salles de cinéma, c’est
à dire un film, des attractions, une salle de spec-
tacle, un bar. En effet, les nombreux ciné-concerts
et autres interventions mélangeant cinéma et Sommaire
musique étaient souvent faits dans de mauvaises
conditions, la rénovation était l’occasion de créer 4
une vraie salle de spectacle. Aujourd’hui les Kenny Garrett
images sont partout, et il faut transformer la salle 8
de cinéma en lieu de vie. Lucky Peterson
ANToINE ANToNIoL
Novembre 87
Octobre 2015 Numéro 678
677 Jazz Magazine 87
Pas
que
Miles
qui
KENNY GARRETT
nombreux furent les jazzfans à découvrir
Kenny Garrett à la fin des années
1980 aux côtés de miles Davis, sans
savoir spontanément que penser de
ce phénomène de l’instrument un peu
lui
corseté dans son rôle de faire-valoir.
Depuis, tout a bien changé...
aille ...
S
Saxophoniste alto indéniablement virtuose, au phrasé l’âge de 8 ans au saxophone par son père, charpentier et
fluide, énergétique et volontiers exubérant, Kenny musicien de jazz amateur, le petit Kenny s’était formé à
Garrett mettait son impeccable technicité au service l’ancienne, puisant l’essentiel de son savoir académique
d’interventions calibrées s’intégrant impeccablement au sein des orchestres de son collège, puis en fréquentant
aux contextes résolument funky qui servaient d’écrin assidûment, dès l’adolescence, les clubs de jazz de sa
à la trompette de Miles. À la fois sous-utilisé et surex- région, en quête de jam sessions où en découdre avec la
posé dans ses moments d’expression solo toujours un concurrence. Intégrant à l’âge de 15 ans les ateliers d’im-
peu clinquants, notre (jeune) homme ne trouvait visible- provisation d’une des figures légendaires de la scène jazz
ment pas dans cette collaboration, aussi prestigieuse de Detroit, le grand trompettiste Marcus Belgrave – qui lui
fût-elle, l’espace idéal où faire entendre sa sensibilité offrira très vit-e ses premiers gigs professionnels, en com-
et la singularité de son style. Ce nouveau “jeune lion” pagnie notamment de la pianiste Geri Allen.
du saxophone n’était-il qu’un instrumentiste surdoué
et un peu surfait sorti des écoles de jazz américaines Installé à New York à l’orée des années 1980, le jeune saxo-
? Ou possédait-il une voix personnelle et originale qui phoniste alto va dès lors commencer une carrière de musi-
ne demandait rien d’autre qu’un peu plus de liberté et cien “free lance”, accumulant les collaborations occasion-
d’autonomie pour s’exprimer et s’épanouir dans toute nelles dans les registres les plus variés. Passant du grand
l’étendue de ses registres ? La question était légitime... orchestre de Mel Lewis à celui de Frank Foster, du quartette
de Dannie Richmond à celui du trompettiste Woody Shaw,
On s’avisa alors de son parcours antérieur, pour dé- Kenny Garrett muscle son style durant ces années de “com-
couvrir que le jeune musicien, né à Detroit en 1960, bat”, qui l’ancrent dans le terreau du blues, tout en l’ouvrant
x/DR
n’était pas tout à fait celui qu’on imaginait. Initié dès résolument aux improvisations sophistiquées du néo hard-
88 88
Jazz Magazine Numéro 678 Novembre 2015
89
Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 89
le
saviez
vous
Très jeune, Kenny
?
Garrett fut repéré bop moderniste de l’époque. Enregistrant en
par le fils du grand 1984 pour la firme néerlandaise Criss Cross son
Duke Ellington, premier disque en leader, “Introducing Kenny
Mercer, qui l’accueilla Garrett”, à la tête d’un groupe composé, entre
progressivement dans
ses formations, pour autres, de trompettiste Woody Shaw et du pia-
finalement lui offrir une niste Mulgrew Miller, Garrett est invité l’année
place au sein du Duke suivante par le label Blue Note, alors renaissant
Ellington Orchestra, et en quête de jeunes talents représentatifs de
l’orchestre qui porte
son esthétique, à participer à l’orchestre Out Of
le nom de son illustre
créateur et qui continue, The Blue, en compagnie de Robert Hurst, Ralph
aujourd’hui encore, à Peterson ou encore Ralph Bowen... Il n’y res-
faire vivre sur scène la tera qu’une petite année, courtisé bientôt par le
musique du Duke. C’est grand trompettiste Freddie Hubbard, puis invité
dans les pupitres de ce
big band prestigieux et dans la foulée par Art Blakey à rejoindre ses
au cours d’interminables Jazz Messengers pour finalement, consécration
tournées, que Kenny ultime, être convoqué en 1987 par Miles Davis,
Garrett apprendra toujours à l’affût de musiciens emblématiques
humblement les bases
de leur époque. Il restera à ses côtés jusqu’en
de son métier. Ce qui
vaut sans doute les 1991, le temps de participer notamment aux
meilleures écoles... émouvantes retrouvailles du trompettiste avec
Quincy Jones au festival de Montreux, mais sur-
tout de s’imposer définitivement sur la scène
internationale comme l’un des nouveaux noms
incontournables du jazz moderne.
‘‘
Kenny Garrett rend
hommage à la puissance
ancestrale du blues
et au pouvoir libérateur
du groove.”
x/DR
90
90
Jazz Magazine Numéro 678 Novembre 2015
le batteur Brian Blade), Kenny Garrett va au cours des années 1990 enre-
gistrer pour la firme Warner une série d’albums inspirés (“Black Hope”
en 1992, “Trilogy” en 1995, “Pursuance : The Music of John Coltrane”
en 1996) qui lui permettront progressivement de changer de catégorie,
en imposant l’image d’un musicien toujours aussi virtuose et généreux,
mais désormais totalement sûr de sa musique. Enregistré en 1997 et
pour la première fois entièrement constitué de thèmes originaux de sa
composition, “Songbook” viendra définitivement confirmer cette mutation :
s’inscrivant plus que jamais dans la lignée des grands solistes à l’alto, de “Songbook” (199) et “Pursuance - the Music Of John Coltrane”
Charlie Parker à Cannonball Adderley en passant par Jackie McLean, (199), deux des meilleurs disques de Kenny Garrett.
Garrett y posait définitivement les fondements d’un langage totalement
personnel, à la fois moderne, lyrique, sophistiqué et inventif.
En 2002, venant mettre un terme à sa collaboration avec le label Warner,
l’album “Happy People”, produit par Marcus Miller, ouvrira momentané- rythmes plus dans l’air du temps, emprun-
ment une nouvelle fenêtre dans son univers en développant une musique tés à la pop et au R&B. “Beyond The Wall”,
plus crossover, alternant références à la tradition jazz et sonorités et paru trois ans plus tard et dédié au pianiste de
John Coltrane, McCoy Tyner, viendra replacer
le centre de gravité de sa musique du côté
d’un jazz modal lyrique plus conforme à son
style habituel, tout en confirmant l’orientation
générale de son langage vers toujours plus de
simplicité dans l’expression et d’ouverture for-
melle à la diversité et la complexité du monde.
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Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 91
LUCKY PETERSON
Plus
qu’un
bluesman Ce n’est sans doute pas un hasard si, parvenu
à la cinquantaine, ce grand guitariste, organiste
et chanteur a nommé son dernier album “The Son
of A bluesman”, replongeant de façon clairement
autobiogra phique aux racines mêmes de
sa vocation. Comme pour mieux se réinventer.
oLIvIER hoFFSChIR (JAZZ vILLAGE)
92 92
Jazz Magazine Numéro 678 Novembre 2015
an
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Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 93
LUCKY PETERSON
le
saviez
?
S
S’il est bien un musicien pour qui l’art est une
vous Il faudra attendre l’adolescence pour que Lucky
« affaire de famille », de filiations multiples, un Peterson entreprenne de s’émanciper progressi-
moyen d’interroger de façon féconde l’idée même vement des valeurs truquées de ce vaste cirque
d’incarner un héritage, c’est incontestablement médiatique et, s’attachant à s’extirper vivant
Lucky Peterson. Star précoce outrageusement des pièges d’une célébrité surfaite, commencer
douée, passant de l’orgue Hammond à la guitare sa petite révolution personnelle en replongeant
électrique avec le même talent désinvolte à l’âge humblement aux racines de son art. Multipliant
où les autres enfants commencent à peine à dé- les gigs occasionnels avec les plus grands noms
chiffrer leur alphabet, Lucky Peterson fut propulsé du blues (de B.B. King à Albert Collins), Peter-
tel un phénomène de foire sous les sunlights des son va, à 17 ans, franchir un cap décisif en inté-
grands shows TV américains des années 1970. Il grant ses claviers à l’orchestre de Little Minton,
aurait très bien pu se perdre à tout jamais dans ce puis trois ans plus tard à celui de Bobby Bland.
jeu de miroirs déformants imaginé par la Société Lucky Peterson a Etoffant son jeu d’une humanité nouvelle, com-
toujours entretenu
du spectacle et, confortablement installé dans la plexe et vibrante, ancrant sa guitare, son orgue,
un rapport privilégié
prison dorée de sa célébrité, renoncer à jamais avec la France. En sa voix, ses textes dans un vécu authentique,
à trouver sa voix. enregistrant d’abord en Lucky Peterson, durant ces riches années de for-
S’il est finalement parvenu à s’imposer comme 1984, en marge de la mation, va plus que consolider les fondamentaux
l’incontestable chef de file d’une nouvelle géné- tournée “Young Blues de son métier : il va transformer l’enfant prodige
Giants”, son premier
ration de bluesmen bien décidés à propulser dans véritable disque en en authentique musicien, bien décidé désormais
le troisième millénaire cette tradition afro-améri- leader, “Ridin’”, sur le à s’offrir corps et âme à cet art du diable, sensuel,
‘‘
caine ancestrale dans ce qu’elle a de plus au- label français Isabel primitif et délicieusement subversif.
thentique, c’est que passés, déjà, quarante-cinq Records. Mais surtout
en signant par la suite
ans de carrière, Peterson n’aura finalement jamais
la plupart de ses grands
cessé de se remettre en question et de travailler albums novateurs des
humblement à se forger un style toujours plus années 1990 sur le
label Polygram Jazz,
personnel, afin de se hisser à la hauteur de son
destin exceptionnel. dirigé par Jean-Philippe Le “fils du bluesman”
Allard. Sans oublier,
dans les années n’a plus rien à prouver,
Né à Buffalo dans l’état de New York en 1963,
c’est dans l’atmosphère électrique du Governor’s
2000, quelques belles
réussites sur Dreyfus
et peut revendiquer
Inn, le club de jazz et de blues que tenait alors son Jazz. On ne s’étonnera sa place aux côtés de
père (lui même chanteur de blues), que le petit
guère, dès lors, que
Lucky Peterson ait ses idoles de jeunesse.”
Judge Kenneth Peterson va passer l’essentiel tenu à confier son
de ses premières années. Bercé par les guitares magnifique album Après une poignée d’albums pour le label Alli-
ensorcelantes de Buddy Guy ou Muddy Waters, testament, “The Son of gator, déployant les sortilèges soniques d’un
habitués des lieux, Lucky va d’abord tâter de la A Bluesman”, à un autre blues funky et électrique encore marqué par
label français, Jazz
batterie avant de tomber en extase devant l’orgue Village. Une idylle qui la tradition, Lucky Peterson va véritablement
Hammond de Bill Dogget, y démontrant de telles ne semble pas prête de commencer de trouver sa voix au début des
aptitudes que son père n’hésitera pas longtemps s’étioler si l’on en juge année 1990 en signant une série d’albums
avant de l’intégrer parfois à son orchestre pour à la qualité de son tout ambitieux et novateurs, plongeant le blues
nouveau disque, “Live in
des tournées. Il n’a que 5 ans lorsqu’il enregistre le plus “roots” dans le grand maelström des
Marciac”, enregistré en
son premier single, 1-2-3-4, sous la houlette direct devant un public courants de la musique noire traditionnelle
du légendaire Willie Dixon et, fort de son suc- français visiblement et contemporaine. Passant au fil des plages
cès dans les charts R&B, à peine un an de plus conquis. et des projets du rhythm’n’blues au funk, du
lorsqu’il investit pour la première fois les studios jazz au gospel, Lucky Peterson va non seu-
de télévision du Ed Sullivan Show et du Tonight lement s’affirmer aux yeux du monde comme
Show. Reconnu partout comme un authentique un remarquable réformateur de ces fameuses
phénomène, aussi à l’aise à l’orgue, qui long- douze mesures canoniques (d’autant plus fidèle
en ConCert le 7 janvier
temps demeurera son instrument de prédilection, 2016 à Blois, le 9 à Cagnes. à l’esprit du blues ancestral qu’il en malmènera
qu’à la guitare dont il s’est également entiché, amoureusement les formes archétypales), mais
Lucky Peterson va durant toute son enfance faire aussi comme l’inventeur inspiré d’une musique
sensation, déclinant avec autant de naïveté que moderne, lyrique et syncrétique, transgressant
de virtuosité tous les attendus d’un blues festif et allègrement les frontières stylistiques instituées
séducteur concentré quasi-exclusivement sur son pour mieux célébrer l’âme éternelle de la mu-
versant spectaculaire. sique noire.
94 94
Jazz Magazine Numéro 678 Novembre 2015
JEAN-MARC LUBRANo (JAZZ vILLAGE)
Il multiplie les collaborations dans les registres les plus variés (Bootsy Col- Aujourd’hui, le “fils du bluesman” n’a plus rien à prouver, et peut légitime-
lins, Bill Laswell, Henry Threadgill ou encore la grande chanteuse Mavis ment revendiquer sa place aux côtés de ses idoles de jeunesse, dans la
Staple avec qui il enregistre en 1996 un remarquable hommage à la diva du longue lignée des grands maîtres de la musique afro-américaine. Sa mu-
gospel Mahalia Jackson) et ouvre résolument son répertoire aux influences sique vibrante, de l’âme et du corps indissociablement réconciliés, exaltée
d’artistes rock et funk – Stevie Wonder, les Rolling Stones, Jimi Hendrix... et incandescente, pleine de ferveur, de spiritualité et de sensualité mêlées,
Lucky Peterson, dans sa façon décomplexée de s’engager résolument sonne sans discussion comme une nouvelle preuve en acte de l’extraor-
dans les plus folles hybridations stylistiques, va rapidement s’imposer dinaire capacité de renouvellement des musiques noires aux Etats-Unis.
comme le grand artiste de blues de son temps, proposant avec sa musique Plus encore qu’un grand guitariste et chanteur de blues, Lucky Peterson
naturellement métissée et œcuménique le plus magnifique exemple d’une est devenu ce que chacun s’accordait à reconnaître en lui à l’orée de sa
tradition renouvelée, s’ouvrant au monde dans toute sa diversité sans rien carrière : un musicien authentiquement touché par la grâce. C’est son génie
abandonner de son esprit d’origine : frondeur, jouisseur, ironique, festif et et la beauté de son parcours d’homme et d’artiste, que d’avoir su ne pas
mélancolique. mentir à son destin. • STéPHAne oLLiVier
95
Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 95
En
pleine
lumière
Faire tomber les frontières
stylistiques trop rigides entre
les genres, mais aussi éviter le
Milla
plus possible les stéréotypes et
les conforts de programmation :
Brune
All that Jazz sait également
I
prendre des risques.
Il faut savoir s’éloigner des chapelles instituées et des orthodoxies dans
lesquelles le jazz se fige parfois dans des pauses compassées pour faire
des paris sur l’avenir et mettre en pleine lumière des artistes et des formes
d’expression atypiques et décalées. Comme les années précédentes, en
contrepoint de têtes d’affiche prestigieuses, le directeur artistique Didier
Bergen a donc épicé sa programmation de quelques coups de cœur plus
personnels couvrant tout le spectre stylistique des musiques actuelles pou-
vant se référer au jazz et à son histoire, tout en s’ouvrant généreusement
aux rumeurs de toutes les (bonnes) musiques du monde.
Pour preuve, le sextette vocal Opus Jam, qui s’aventure avec virtuosité
dans une délicieuse relecture a cappella des grand standards soul seventies
de Motown via de polyphonies complexes pulsées de beatboxing groovy ; le
girls band Sirius Plan, power trio furieusement sensuel déclinant de façon
très contemporaine la mythologie des grands espaces américains à travers
un songwriting à la fois brut et raffiné ressuscitant les fantômes des grands
bluesmen du Deep South à l’aune du rock garage des années 1970 ; le néo
jazz-soul très tendance du groupe lyonnais Electrophazz, électrisant de
grooves funky ravageurs, réhaussé par le flow tendu du rappeur NotaBene
et les envolées lyriques d’un trio de chanteuses flirtant avec l’ensemble de la
Opus
Jam
tradition vocale afro-américaine ; et, enfin, l’univers acoustique minimaliste,
mélancolique et délicieusement sophistiqué de la chanteuse, auteur-com-
positrice belge Milla Brune, faisant naturellement le lien entre pop, soul,
jazz et musique urbaines. Ce cocktail savamment équilibré reflète toute la
PhoToS : x/DR
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Jazz Magazine Numéro 678 Novembre 2015
‘‘ Une programmation
généreusement ouverte
aux rumeurs de toutes
les musiques du monde.”
Sirius
Plan
Electrophazz
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Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 97
AVISHAI COHEN
“À trois
c’est
mieux”
Pour ceux qui ont découvert Avishai Cohen il y a
vingt ans dans le groupe de Chick Corea, il était clair
que ce jeune contrebassiste fraîchement débarqué
d’Israël ne resterait pas inconnu bien longtemps.
mais nul n’aurait pu prédire une telle trajectoire...
commencé à chanter mais je les choisis Bach à des rythmes latinos, qu’il qualifie
en ConCert le 12 octobre
désormais avec plus de finesse, d’exi- à rodez, le 13 à Périgueux, lui-même de « kind of chamber classical
gence, de sens des responsabilités. » le 25 mars 2016 à Cagnes. jazz folk ». • JonATHAn GLuSMAn
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STACEY KENT
Si
sensuelle
C’est au milieu des années 1990 que l’Américaine
Stacey Kent a fait son apparition, toute en douceur
et délicatesse, dans le cercle ô combien restreint
des chanteuses contemporaines pour qui le jazz est
x/DR (oKEh RECoRDS)
Très vite, Stacey Kent a spontanément ouvert sont appropriés au fil des années pour en faire jouer sur l’équilibre instable entre la force et
son répertoire et son univers aux harmonies, leur matière première), Stacey Kent possède en la fragilité, et balancer dans leurs interpréta-
couleurs et fragrances d’autres traditions musi- effet ce timbre clair et tonique, cette fluidité dans tions entre la tristesse et la joie », résume-t-elle.
cales, s’aventurant notamment, avec audace, l’articulation et ce sens inné du swing qui depuis « Pour moi, l’essence même de la musique que
intelligence et goût sur ces territoires particu- toujours font les grandes chanteuses de jazz. j’aime tient dans cette fragilité assumée, dans
lièrement difficiles à investir que sont la bossa cette façon d’être dans une écoute très fine de
nova brésilienne et la chanson française. Mais Mais ce qui fait la spécificité et la richesse de son la vie et de ses mouvements contradictoires. »
elle l’a toujours fait avec le naturel confondant sens exquis de l’interprétation, c’est la profonde On ne saurait mieux définir la profonde origi-
d’une artiste sûre de son langage, et profon- musicalité avec laquelle Stacey Kent s’empare nalité d’un art à la fois sensuel et sophistiqué,
dément ancrée dans la culture musicale de son des langues, des mélodies, des rythmes et des tout en nuances émotionnelles et séductions
pays. Interprète extraordinairement sensible du traditions d’ailleurs pour les éclairer de sa propre virtuoses. • JeAn LeVin
Great American Songbook (ce répertoire de culture et les marquer de sa sensibilité… « Au-
chansons pour la plupart issues des comédies delà des genres et des traditions, je crois que j’ai Stacey Kent est la marraine
musicales de Broadway que les jazzmen se toujours été attirée par les musiciens qui savent de la saison 2015-2016 de All that Jazz.
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KYLE EASTWOOD
Le jazz
en
cinémascope
Un peu timide, charmant, attentif et parfaitement à l’aise
avec son statut de fils de star, aussi légendaire soit-elle – faut-il
rappeler le prénom de son père, Clint ? –, le fringuant contrebassiste
quadragénaire échappe à toute forme de caricature.
N
Né en 1968 au moment même où son père son amour du jazz (à voir, le dvd “Eastwood After Hours : Live At Carnegie
Clint obtenait ses premiers grands succès dans Hall”). Loin des projecteurs de cinéma et de la faune hollywoodienne, c’est
les films de Sergio Leone et de Don Siegel, dans le petit monde feutré et confidentiel du jazz made in USA que le fils
Kyle Eastwood aura toujours su éviter avec Eastwood commence alors à se faire un prénom.
intelligence une exposition trop frontale à la re-
nommée, en prenant radicalement la tangente Mais c’est en faisant paraître en 1998 son tout premier disque en leader,
d’avec le star system. Initié très tôt à la mu- “From There To Here”, que Kyle Eastwood va commencer à véritablement
sique par ses parents, grands amateurs de jazz affirmer sa personnalité et franchir les premières étapes qui le mèneront
(de Miles Davis à Stan Kenton en passant par bientôt à une renommée internationale. Ancrant résolument ses références
Thelonious Monk), c’est spontanément dans dans l’âge d’or du jazz orchestral des années 1950, le jeune musicien, dans
cette direction qu’il s’engage à l’adolescence, ce disque cultivé et élégant, fait non seulement la démonstration de ses
jouant d’abord de la basse électrique dans talents de contrebassiste mais, secondé par le grand Vince Mendoza aux
des orchestres de jazz-rock et de R&B fondés arrangements, déploie avec générosité toute l’étendue et la profondeur
‘‘
essentiellement sur le pur plaisir du groove,
pour peu à peu s’essayer à la contrebasse
et s’aventurer dans des contextes acoustiques
plus sophistiqués, relevant d’un jazz moderne
post-bop de bonne facture. Multipliant les gigs
dans des petits clubs de New York et de Los
Kyle Eastwood fonde une
SyLvAIN GRIPoIx (JAZZ vILLAGE)
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‘‘Kyle Eastwood revisite de
façon extrêmement cohérente
l’esprit aventurier des Jazz
Messengers d’Art Blakey.”
le
saviez
?
de ses connaissances musicales. C’est fort de ces errances expérimen-
Jonglant avec les styles – cool, hard- tales très contrôlées que le contrebas-
vous
bop, jazz modal –, invitant même sur siste, au tournant des années 2010,
une plage la grande Joni Mitchell à semble avoir entrepris de revenir, tant
reprendre un standard soul de Mar- dans la forme que dans l’esprit, à un
vin Gaye, Kyle Eastwood, dans ce jazz plus direct, lyrique et mélodique,
disque aux allures de manifeste dans visiblement en quête d’une relation à Parallèlement à sa
son éclectisme totalement assumé, la tradition réaffirmée et renouvelée. carrière de jazzman,
Kyle Eastwood, à partir
décline plage après plage les princi- L’enregistrement, en 2011, de l’album des années 2000, va
paux ingrédients qui par la suite ne “Songs From The Château” peut lé- collaborer de façon
cesseront de constituer la signature gitimement être considéré comme régulière avec Michael
stylistique de sa musique... l’amorce de cette nouvelle phase Stevens aux BO des
grands films de son
décisive de sa carrière, en forme de
père, à la fois en tant
Happé par l’air du temps, mais aussi “retour au pays natal”. A la tête d’un que compositeur et
de façon plus profonde et intime par sa tout nouveau quintette composé arrangeur (Mystic
soif jamais rassasiée de nouveauté et de jeunes musiciens anglais à peu River, Million Dollar
sa curiosité artistique sans limite, Kyle près inconnus mais talentueux et en Baby, Letters from
Iwo Jima ou encore
Eastwood va pourtant passer l’essen- phase avec ses parti-pris musicaux, Invictus). Mais sa
tiel des années 2000 à, sinon prendre le contrebassiste y pose les jalons participation au cinéma
ses distances d’avec le monde du jazz d’une musique mélodieuse et pleine de Clint Eastwood
traditionnel, tout au moins s’appliquer de swing, à la fois simple dans ses ne se limite pas à la
musique, et Kyle, à
à repousser toujours plus loin les fron- formes et extrêmement raffinée dans
plusieurs reprises,
tières de son univers personnel, en son expression. “The View From apparaît à l’écran en
s’aventurant avec beaucoup d’élé- Here”, paru en 2013, confirmera avec tant qu’acteur. Dans ce
gance, d’humilité et de savoir faire brio cette nouvelle orientation esthé- registre sa prestation la
sur des territoires idiomatiques d’une tique – le contrebassiste, accompa- plus importante date de
1982 dans Honkytonk
extraordinaire variété. Au fil d’albums gné toujours de la même formation, Man, sorte de road
aussi éclectiques que raffinés flirtant donnant souvent l’impression de cher- movie musical fondé
tour à tour avec l’électro-jazz cool et cher à renouer avec l’essence même sur la vie romancée
sophistiqué (“Paris Blues”), le smooth du jazz en s’appropriant quelques une du grand musicien de
country Hank Williams.
jazz aux accents seventies et résolu- de ses formes archétypales mais sur-
Il y joue le neveu du
ment groovy (“Now”), voire le mani- tout en fondant pour une grande part personnage principal,
feste “arty”, chic et urbain, subtilement son discours sur le plaisir du jeu et de interprété par Clint
métissé (“Métropolitain”), il va ainsi l’interaction collective. Eastwood en personne,
explorer de façon à la fois amoureuse avec beaucoup de
sensibilité.
et érudite les multiples tendances Aujourd’hui, ainsi qu’en atteste bril-
de la pop music mondialisée la plus lamment son dernier album en date,
contemporaine, enrichissant sa pra- “Time Pieces”, Kyle Eastwood semble
tique et son imaginaire d’un ancrage être parvenu au terme de ce vaste
dans le réel plus intime et complexe. mouvement introspectif à une sorte
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678 Octobre
Novembre2015
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d’aboutissement esthétique. Nourrie
par une approche permettant à cha-
cun des musiciens impliqués dans
le projet de s’exprimer pleinement
et d’apporter sa propre expérience
de l’histoire du jazz, sa musique n’a
jamais donné une telle impression
de maturité. Elle ne se contente plus
d’emprunter des formes du passé,
mais elle s’équilibre désormais entre
une référence toujours plus affirmée
à l’esthétique hard-bop du tournant
des années 1960 et une manière
résolument actuelle d’“interpréter”
cette tradition. Kyle Eastwood revi-
site de façon extrêmement cohérente
l’esprit aventurier des Jazz Messen-
gers d’Art Blakey, des formations
d’Horace Silver, de Lee Morgan et de
Wayne Shorter sur le label Blue Note,
sans parler des quintettes dirigés par
Miles Davis tout au long des années
1960. Le contrebassiste, désormais
leader affirmé, intégre même à son
répertoire quelques thèmes emprunté
à son travail pour le cinéma de son
père. Résultat ? Une musique authen-
tiquement personnelle, à la signature
sonore immédiatement identifiable. •
JeAn LeVin
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Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 103
DIDIER BERGEN
“un
Être
passeur
”
d’émotion musicien, directeur de club, créateur de festival,
Didier bergen a toujours fait graviter sa vie
autour de sa passion du jazz. A l’origine du
concept d’All that Jazz, il en assure la direction
artistique depuis sa création en 2009.
D
Didier Bergen, qui a toujours habilement mêlé dans ses Vous êtes donc catalyseur dans cette histoire…
programmations artistes renommés et musiciens en deve- C’est vrai que j’aime lancer des projets, être à l’origine des choses et mettre
nir, n’a qu’un credo : mettre en lumière la convivialité et toute mon énergie à les voir se réaliser… Mais il faut rester humble et hon-
l’élégance, ces valeurs essentielles au jazz. Rencontre avec nête : rien de tout ça n’aurait vu le jour si Philippe Dejust n’avait pas mis
un authentique “passeur culturel”. à disposition ses multiplexes et n’avait pas totalement adhéré au projet.
MARC vEILLARD
Seul, je n’aurais jamais eu les épaules assez larges pour rendre cette idée
Comment est venue s’inscrire dans votre parcours concrète. Je suis le moteur, mais la personne qui fournit le véhicule et l’es-
l’aventure All that Jazz ? sence, c’est Philipe Dejust.
C’est à la fois un concours de circonstance et l’aboutis-
sement logique d’une vraie passion pour le jazz, qui ne Comment définiriez vous l’originalité de ce projet ?
me quitte pas depuis ma plus tendre enfance. J’ai long- Vous savez, j’ai 51 ans, et j’ai le souvenir de la salle de cinéma telle qu’elle
temps été moi-même musicien – je continue d’ailleurs de existait encore à l’époque de mes parents. Il y avait des entractes, des
chanter dans une petite formation – et, en 2005, pour ouvreuses, on mangeait des glaces, c’était tout un monde, un lieu plein
rendre encore plus concret mon investissement dans cette de vie où se succédaient à l’écran dessins animés, informations, longs
musique, j’ai décidé de créer à Blois mon propre club. métrages, mais où l’on pouvait aussi, parfois, voir sur scène des chanson-
Mais ça ne me suffisait pas, et en 2008, alors même qu’il niers, des musiciens… Tout ça s’est perdu, et je pense sincèrement qu’il
existait déjà à l’époque dans la région deux beaux festivals y a quelque chose de neuf à inventer pour faire revivre cet esprit à la fois
de jazz, à Tours et à Orléans, j’ai créé avec quelques parte- populaire et familial. All that Jazz est une proposition qui va dans ce sens.
naires locaux le festival Jazz in Cheverny. L’aventure a duré C’est une façon originale de participer à ce renouveau en offrant la salle
un an, je me suis replié sur mon petit club de Blois, mais en de cinéma comme un magnifique écrin aux artistes et au public. Et puis
conservant dans un coin de mon esprit que quelque chose c’est également l’opportunité d’ouvrir un nouvel espace au jazz qui, dans
de plus ambitieux restait à inventer pour mettre le jazz en les villes moyennes, n’a souvent d’existence que quelques jours en été le
valeur dans la région. Et puis un jour je suis allé au cinéma temps d’un festival, et pas toujours dans les meilleures conditions. Aller
et ç’a été l’illumination : c’était clairement l’endroit idéal écouter de grands musiciens sous des chapiteaux de 5000 places, assis
pour organiser des concerts ! J’ai décidé alors d’aller voir sur des chaises en plastique, à regarder la scène sur des écrans géants,
le PDG de Cap’Cinéma Philippe Dejust, pour lui proposer tout ça relève de l’hérésie et ne permet pas de goûter la musique. La salle
une collaboration. Il m’a fait confiance et l’aventure s’est de cinéma, avec sa petite jauge, permet une écoute optimale, fondée sur le
lancée comme ça… confort et la proximité. C’est selon moi la façon idéale de découvrir le jazz.
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Concrètement qu’est ce que All that Jazz propose de diffé- Pour attirer ce public, souvent néophyte, et le fidéliser comment élaborez
rent ? vous vos programmations ?
Je cherche à être un passeur d’émotion. Je veux qu’il y ait chaque Le jazz est souvent considéré par les gens comme élitiste et compliqué. Pour
fois une vraie rencontre entre les artistes et le public, que ce soit un faire sauter ce préjugé, je ne vois qu’une solution : permettre au plus grand
véritable événement et pas un simple moment de consommation nombre d’y aller voir par soi-même. C’est pour ça que mes programmations,
culturelle. Ça passe bien sûr, comme je l’ai dit, par le format de la tout en demeurant centrées sur le jazz, s’ouvrent naturellement aux musiques
salle, cette petite jauge de 300 à 400 places, qui est idéale pour le voisines que sont le funk, la soul, le blues, en mettant en avant des artistes qui ont
jazz. Mais ça se joue aussi en amont et en aval du concert par la déjà une vraie renommée internationale, et auxquels le public peut se rattacher.
qualité de l’accueil que l’on réserve à la fois au public et à l’artiste. Ensuite, j’ai tout loisir d’intégrer au programme des artistes moins connus, qui
Un artiste bien accueilli donnera le meilleur de lui-même. Et ça, font la vitalité et la diversité de la scène actuelle. Là, je fonctionne au coup de
même s’ils ne sont pas initiés à ce genre de musique, les gens le cœur, sans me soucier des styles et des chapelles. Par exemple cette année on
sentent, la générosité passe. Et puis à la fin de chaque prestation va passer de Maceo Parker à Stacey Kent, des Puppini Sisters à Lucky Peterson,
les artistes sont invités à rencontrer le public, à discuter avec lui, à de Sansévérino à Kenny Garrett : la palette est on ne peut plus large en terme
signer des autographes… C’est une vraie valeur ajoutée qui per- de genres et de styles. Mais je crois que c’est ce qui donne sa couleur singulière
met le brassage des gens. Quand à la fin d’un concert lors d’une à l’ensemble, cet éclectisme revendiqué. Et puis, au-delà de leurs différences,
dédicace je vois un jeune de 20 ans partager ses impressions et tous ces artistes ont une chose en commun : l’élégance. C’est une qualité pour
ses émotions avec quelqu’un d’une cinquantaine d’années, je me moi essentielle, au fondement même du jazz depuis ses origines. C’est aussi la
dis que je suis dans le vrai. pierre de touche de ma programmation. • Au MiCro : STéPHAne oLLiVier
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Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 105
MACEO PARKER
Blow
Maceo,
blow !
Une vie au service du groove auprès des plus grandes
figures du genre, James brown en tête : tout cela
n’empêche pas ce grand saxophoniste d’avoir souvent
payé son tribut au jazz. Story.
« 2% de jazz, 98 % de funk » : tel est le credo est séduit par le jeu véloce du jeune batteur et lui propose de rejoindre sa
du saxophoniste Maceo Parker, le fidèle lieute- formation une fois ses études terminées. Il tiendra sa promesse deux ans plus
nant de James Brown, Commandant Suprême tard : recruté avec son frère Melvin dans les rangs du Parrain de la soul dès
du groove. Maceo – prononcez mey-ssi-o – 1964, Maceo Parker s’illustre au saxophone ténor – mais aussi au baryton et
découvre le souffle chaud et puissant du saxo- parfois à la flûte – sur les plus célèbres compositions de James Brown pour
phone lorsqu’il assiste, enfant, au défilé d’une le label King. On peut entendre son inimitable phrasé dynamique sur Out Of
fanfare locale dans sa modeste ville de Kinston, Sight, Cold Sweat, Papa’s Got A Brand New Bag et le fameux break cuivré d’I
en Caroline du Nord. Issu d’une famille de musi- Got You (I Feel Good), un des innombrables prototypes d’une musique qu’on
ciens, il effectue ses premiers pas au saxophone allait bientôt estampiller du nom “funk”. Pièce maîtresse des JB’s, la formation
baryton aux côtés de son frère Melvin, qui joue à géométrie variable des accompagnateurs de James Brown, Maceo Parker
de la batterie, tandis que Kellis, le troisième sera aussi le premier musicien à provoquer une mutinerie dans une organisation
membre de la fratrie, brille au trombone. Un aux méthodes paramilitaires. Insatisfaits des retards de paiement et du traite-
soir de 1962, le groupe emmené par Melvin ment parfois humiliant du “Hardest working man in show business” envers ses
Parker se produit dans un club de Greenville. troupes, Maceo Parker et une partie des JB’s désertent le navire amiral le 9 mars
Présent dans le public, un certain James Brown 1970, à la veille d’un concert à Columbus, en Georgie.
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‘‘ Maceo Parker
réussit l’exploit
de réunir
les amateurs
éclairés
de soul-funk
et un grand
public avide
de communions
festives.”
PhILIP DUCAP
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Novembre 2015 Numéro 678 Jazz Magazine 107
MACEO PARKER
le
Quelques semaines après son départ, le saxo-
saviez
vous ? nouvelles versions de titres puisées dans l’inson-
phoniste monte une nouvelle formation. Maceo & dable catalogue de James Brown et quelques
All The King’s Men comprend quelques anciens reprises du hit-parade de l’époque. Bien connues
JB’s et son frère Melvin à la batterie. “Doing Their Prince et des possesseurs des compilations James
son NPG
Own Thing”, un solide album jazz-funk, ne rem- featuring Brown’s Funky People (la rouge et la bleue,
porte qu’un maigre succès d’estime à sa sortie Maceo comme pour les Beatles !), Soul Power, Doin’
x/DR
en 1970. Et pour cause : James Brown a interdit Parker It To Death et Parrty constituent des tremplins
aux programmateurs radio de diffuser le disque En juillet 1999, de choix pour les performances en roue libre du
de son officier rebelle. Désillusionné par l’industrie lors d’une session saxophoniste. On peut également y entendre
du disque, Maceo Parker se retire temporaire- d’enregistrement, dans l’intense Soul Of A Black Man le fameux
Maceo Parker croise
ment de la musique. Il vend son saxophone et le chemin d’une « Blow Maceo, blow ! », une des plus fameuses
rejoint son beau-père, qui dirige une entreprise nouvelle icône du phrases-signatures du funk adressée par James
de ramassage d’ordures basée à Brooklyn. Le funk : Prince ! Dès Brown à son saxophoniste fétiche. Néanmoins,
saxophoniste n’aura pas le temps de souffler : lors, il accompagnera Maceo Parker quittera à nouveau les JB’s un an
souvent sur scène et
dans un revirement de situation inattendu de la en studio celui qu’on
plus tard. Après avoir croisé la route de James
part d’un James Brown revigoré par le succès de nommait naguère le Brown, Maceo effectue alors une rencontre déci-
son album “The Payback”, Maceo Parker effectue “Kid de Minneapolis”. sive avec un autre géant du funk : le fantasque et
son retour officiel en ajoutant un solo de flûte sur Maceo Parker a gravé exubérant George Clinton.
Doin’It To Death, un hit national pour les JB’s, ses solos dynamiques
et spontanés sur
et le nouveau thème d’introduction des perfor- plusieurs albums du Le deuxième souffle
mances scéniques de Mister Dynamite. multi-instrumentiste « Chez James Brown, c’était l’armée. Avec
À sa grande surprise, Maceo Parker se voit même surdoué, dont “The George Clinton, c’était le cirque », commente
offrir la possibilité d’enregistrer son premier album Rainbow Children” Maceo Parker au sujet de son bref (mais percu-
(2001) et “Musicology”
solo. Produit par le tromboniste Fred Wesley et (2004). « J’adore
tant) passage dans Parliament/Funkadelic, le pro-
James “Razor” Brown (également crédité en tant travailler avec Prince. jet bicéphale de George Clinton. Aux antipodes
que “Minister” sur la pochette), “Us” aligne de J’aime faire partie de de la vision brute et frontale de James Brown,
ses expériences. Jouer George Clinton développe un funk maximaliste
dans son groupe, c’est aux confins de l’acid-rock psychédélique : le
une récompense »,
s’enthousiasme le P-Funk, avec un P pour Pure et Psychédélique.
saxophoniste hyperactif En compagnie de Randy et Michael Brecker et
au sujet d’une de
ses plus importantes
collaborations.
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de quelques renégats des JB’s, Maceo Parker James Brown à l’orgue.
À droite : Maceo Parker
rejoint les Horny Horns, un ensemble de cuivres au saxophone ténor.
dédié aux projets multiples de George Clinton
(le Bootsy’s Rubber Band de Bootsy Collins,
les Brides of Funkenstein et Parlet). Les Horny
Horns publient deux albums, “A Blow For Me,
A Toot For You” (1977) et “Say Blow By Blow
Backwards” en 1979, au moment où l’explosion
disco contribue considérablement à l’affaiblis-
sement de l’empire funk. Au cours des années
1980, Maceo Parker collabore épisodiquement
avec George Clinton et James Brown à l’occa-
sion du retour en grâce inespéré du Parrain de la
Soul, vedette de la bande-son du quatrième volet
de la saga des Rocky.
PhoToS : x/DR
après ses premiers pas de sideman aux côtés
de James Brown, Mey-ssi-o s’est enfin fait un
prénom, synonyme de performances extatiques Boston, 1968 : quand
et de funky good times. Cet éternel galopin de Maceo Parker faisait le
‘‘
“MC” pour Mister Brown,
72 ans poursuit son parcours en multipliant les alias The Godfather of Soul.
grands rendez-vous live et les expériences dis-
cographiques variées, dont un vibrant hommage
à Ray Charles en 2007 (“Roots & Grooves”) et un
album de reprises de standards soul en compa-
gnie du WDR Big Band de Cologne, “Soul Clas- Cet éternel galopin de
sics”, publié en 2012. Portées par un répertoire
irrésistible retraçant près d’un demi-siècle de
72 ans poursuit son
Great Black Music, ses réjouissantes prestations parcours en multipliant
scéniques constituent une valeur sûre grâce à
une recette infaillible : 2% de jazz, 98 % de funk
les grands rendez-vous
et toujours 100% de groove. Blow Maceo, Blow ! live et les expériences en ConCert le 27 octobre 2015
à Cagnes, le 3 novembre 2015
• CHriSToPHe GeuDin discographiques variées.” à Moulins, le 4 à Agen et le 11 à Blois.
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PUPPINI SISTERS
Pétillantes
comme le swing
De tout temps, le jazz a flirté avec la variété populaire, et grand
fut le succès aux états-unis dans les années 1940 et 1950 de
ces petites formations, le plus souvent féminines, revisitant
en harmonies vocales sophistiquées pleines de swing, de
désinvolture canaille et de fantaisie les chansons à la mode des
grandes comédies musicales de Broadway. Après être tombé en
désuétude, le genre a connu ces dernières années un véritable
regain d’intérêt, trouvant notamment dans les Puppini Sisters des
ambassadrices de talent et de charme. Jouant à fond la carte
du rétro glamour, notamment au niveau du look délicieusement
vintage, ce trio britannique décline avec virtuosité tous les codes
d’une musique pleine de séduction, légère et enivrante comme
une bulle de champagne. • JeAn LeVin
en ConCert le 3 décembre 2015 à rodez, le 4 à Périgueux,
le 5 à Blois, le 13 février 2016 à Agen.
PhILIPPE DELACRoIx-SANSE
SANSéVéRINO
Tendre
et frondeur
Avec ses allures de Gavroche post-moderne
qui aurait grandi par inadvertance, Sansévérino
incarne à merveille l’éternelle jeunesse et la
gouaille intemporelle du Paris populaire et de ses
traditions musicales fondamentalement métissées.
empruntant son vocabulaire et son imaginaire
à la poésie truculente d’un certain esprit village
miraculeusement préservé et joyeusement
métamorphosé à l’heure de la mondialisation,
Sansévérino fabrique ses chansons réalistes et
fantaisistes en recyclant tout ce qui lui passe sous
la main, du jazz manouche de Django reinhardt à
la java des guinguettes, du bluegrass américain au
swing musette, de la zazie de Queneau aux fantômes
de la Commune. À la fois tendre et frondeur, son
petit monde poétique joyeusement libertaire est
irrésistible. • JeAn LeVin
x/DR
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ESCAPADE
2 jours/ 1 nuit
JAZZ
*Suivant le programme des concerts - IM041100005
Ce séjour comprend :
Perigueux Moulins
Agen
Rodez
cagnes-Sur-Mer
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Blois Périgueux
STAcEY KENT 23 octobre 2015 AViShAi cOhEN 13 octobre 2015
Agen Rodez
MAcEO PARKER 4 novembre 2015 AViShAi cOhEN 12 octobre 2015
Moulins cagnes-Sur-Mer
MAcEO PARKER 3 novembre 2015 MAcEO PARKER 27 octobre 2015
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La saison 2015 / 2016
Programmation
Blois Périgueux Agen Rodez Moulins cagnes
Octobre Stacey Kent Avishai cohen Avishai cohen Maceo Parker
23 octobre 2015 13 octobre 2015 12 octobre 2015 27 octobre 2015
Avril Kenny Garrett Kenny Garrett Milla Brune Kenny Garrett Kenny Garrett
30 avril 2016 29 avril 2016 16 avril 2016 28 avril 2016 27 avril 2016
Tarifs
Tarif grand public : 37€ cartes nominatives :
Tarif réduit : 31€
Tarif enfant : 15€ (-14 ans sur présentation d’un justificatif.)
Vente et réservation :
all that Jazz à Cap’Cinéma 8 places à 27€ 5 places à 27€ 3 places à 28€
carte nominative carte nominative carte nominative
Billetterie : valable 2 saisons valable 2 saisons** valable 2 saisons**
2 places / 1 place / utilisation
- allthatjazz.fr utilisation**
- Cap’cinéma
* un euro de frais de gestion par carte et deux euros
- réseau fnac par chèque concert. voir conditions générales de vente.
** saison de septembre à juin.
- ticketmaster
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Les artisans chocolatiers, partenaires d’All that Jazz, font
déguster leurs créations aux spectateurs à chaque concert.