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Le porteparole du gouvernement socialite appelle « les intellectels » & ovvrt le débat sot la ¢ mutation » dont la France a besoin ‘pour rattraper son « retard » en matitre eo: ‘pomique et sociale. Il précise cependant qu'il souhaite des « implications conerttes dans la rlexion » plutSt que des « grande noms sur Jes tribunes de engagement » *. Quentendil eu juste par « intllectuels » ? Son appel solicit plutét des concepteus, des experts, des décideurs, des intelligences certs, ‘mais qui assument ou auront 3 assumer des res ponstbiltés administratives, &onomiques, o- ales, coturelies, ou qui du moins déattent oo ‘ebattront de Ia dite « mutation » sans perdre FT Mande, 16 juller 1983, us de we ces responsabilité. Les « inellecwels » ‘sont pluté, me semble til, des esprits qui, se situant & a place de Vhomme, de Vhumanité, de It nation, do peuple, du prolétariat, de la cxéature ou de quelque entté de cette sorte, Ceatadire sidentifiant & un sujet dott d'une valeur universelle, décrivent, analysent de ce point de vue une situation ou une condition et prescrivent ce qui doit ete fat pour que ce sujet se #alise ou du moins pour que sa ral sation progreste. Les « intelleculs » s'adres sent 3 chacun pour astant qu'il et le dépo tire, Pembryon, de cette entté, leurs dé rations se réféent 3 Iai dans In méme mesure, ct elles procédent de lui patilement. La res. pponsablité des « intellecracls » est indisso- Sable de Pidée (partagée) d'un sujet universe. Elle eeule peut donner & Voltaire, 4 Zola, 3 Péguy, & Sere (pour rester en France) V'auto- 1ité qu'on leur a recone. Liappel de Max Gallo souffre done d'une confusion dans les responsebilisés. I néglige des disociatione qui sont de principe dans les tiches de T'ntlligence, et qui sont ausi en partie des clivags de fat dans les professions Faujourdha —a ‘Les nouvelles techniques, estentiellement liges aut technosclences du langage, ainsi que la concentration des dministrations civles, onomiques, sociales, militares, ont modifié Ja nature des responsabilité intermédinires et supétieures et ont appelé ex nombre des spits formés aux sciences exactes, aux techno- Togies de pointe, aux sciences humaines. ‘Ces nouvenx cadres ne sont pas en tant gue tele des intllectues, exerci profesion- de leur intelligence « pour enjeu non pas ncarner autant que possible dans le domaine Ge Tear compétence Vidéo d'an suet universe, iis d'y realise les melleures performances possible, Clleeci se défnstent pat le meilleur ‘apport input/output (dépense/evenn, en sim pliant) relaié & une opération. Cest un cx ‘Bre technique au sens large (incuant le fin ‘cement, le temps gagné ou perdu, Vévluation de Vopération par un public, ete). Un espr eneagé dans de telles responssbiliés peut et probablement doit éte conduit & inventer de houveanx dieposiifs, En ce sens il interroge sssarément ce qui st le plus performatif dans son domaine. Mais il n'interroge pas les limites de celnici ni In nature de la performativité, iy comme le fait par kypothise un sujet qui @ ‘Vocation a Funiversalité, 11 accepre le décou page des réalités et Ie crittre valuation des ‘actions tels gulls sont donnés Je simple, évidemment. La proliféstion des nowveles technologies ne cesse de déstabi liser ce découpage. Mas il este qo’ Tinstant ci un éerivan, un arte, wn savant, un pilo- ‘ophe assume tne responsabilité de cette sorte, iT accepte iro facto enjew qui lui est attaché {re performant dans le domaine impati. est aussi lecas pou les tiches culturelles. On ditige ‘une mason de fa culture, un département au ministre de la Culture, on pread part 2 une ‘commission d'aide 2 la création = serst-on un rand dramaturge ow un grand peintee, Penjew {gy'on dot se fixer comme responsable culrel fst dlune tout autre narure que celui de Is ‘création ». Lidée méme activité cultrelle, «animation » eultuelle, présuppose que le destintace (Je public, Pusiger) manque de ‘connaissance, de got, de sensbiité,de moyens

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