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Février 2005
Table de matières
PREAMBULE ............................................................................................................................... 2
1. PANORAMA MONDIAL DU SECTEUR AUTOMOBILE ................................................................ 2
1.1. SECTEUR AUTOMOBILE NORD-AMERICAIN ........................................................................ 2
1.2. SECTEUR AUTOMOBILE EN FRANCE ................................................................................... 4
1.3. SECTEUR AUTOMOBILE EN EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ......................................... 6
2. ANALYSE DU SECTEUR AUTOMOBILE MAROCAIN ................................................................. 7
2.1. PRESENTATION DU SECTEUR.............................................................................................. 7
2.2. PERFORMANCES DU SECTEUR ............................................................................................ 8
2.3. EVOLUTION DU MARCHE ................................................................................................... 9
2.4. EVOLUTION DES VENTES ................................................................................................. 10
2.5. ANALYSE DU SECTEUR PAR TYPE D’ACTIVITE.................................................................. 10
2.5.1. MONTAGE LOCAL (CKD)......................................................................................... 11
2.5.2. SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE ................................................................................ 11
3. ÉTUDE BENCHMARKING RELATIVE AU SECTEUR AUTOMOBILE ........................................ 13
3.1. POPULATION ET PIB........................................................................................................ 14
3.2. INDUSTRIE AUTOMOBILE ................................................................................................. 15
3.3. AGE DU PARC .................................................................................................................. 15
3.4. EMPLOI ET SALAIRES....................................................................................................... 15
4. ANALYSE SWOT DU SECTEUR AUTOMOBILE MAROCAIN .................................................. 16
4.1. FORCES ........................................................................................................................... 16
4.2. FAIBLESSES ..................................................................................................................... 16
4.3. OPPORTUNITES ................................................................................................................ 17
4.4. MENACES ........................................................................................................................ 17
5. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR ............................................................. 17
5.1. PERENNISATION DE L’ACTIVITE DU MONTAGE AUTOMOBILE ........................................... 18
5.2. MISE A NIVEAU ET DEVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE DE LA SOUS-TRAITANCE
AUTOMOBILE .......................................................................................................................... 19
5.3. PROJET DE CONTRAT-PROGRAMME AU PROFIT DES EQUIPEMENTIERS… .......................... 20
5.4. RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT EN AMONT DU SECTEUR .............................................. 21
6. ENJEUX DU SECTEUR AUTOMOBILE MAROCAIN .................................................................. 21
6.1. FIN DE LA CONVENTION ENTRE L’ETAT ET LE GROUPE FIAT ............................................ 22
6.2. CONJONCTURE INTERNATIONALE DIFFICILE .................................................................... 22
7. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ........................................................................................ 23
ANNEXES ................................................................................................................................ 285
Le secteur automobile a toujours figuré parmi les principales préoccupations des pouvoirs
publics, depuis la création de la société nationale de l’assemblage et de la construction automobile
(Somaca) en 1958 et l’incitation à une grande valorisation locale jusqu’à la conclusion en 1995 de la
première convention sur la voiture économique avec le constructeur Fiat pour faire face au
rétrécissement de la demande sur le produit national au profit de la voiture d’occasion importée.
Cette stratégie de repositionnement a été poursuivie en juillet 2003 par la cession de la
participation publique dans la Somaca (38% du capital) au constructeur français Renault et la
conclusion, avec ce dernier, d’une convention portant sur le lancement de la nouvelle voiture
économique L90.
Malgré les efforts consentis pour mener à terme ce projet, ce dernier demeure confronté à un
ensemble de contraintes pouvant mettre en cause son aboutissement.
Après un bref aperçu sur l’industrie automobile mondiale, cette réflexion s’intéressera à une
analyse exhaustive de cette activité au niveau national ainsi que ses principaux enjeux et perspectives
face au nouveau contexte d’ouverture. A la lumière de cette analyse et suite à un rappel des
principales actions mises en œuvre pour la promotion de cette activité, des mesures seront suggérées,
permettant à ce secteur de mieux se préparer et de tirer profit de cette nouvelle donne économique.
Cette partie rassemble les pratiques des pays les plus côtés en matière de production et
d’exportations automobiles. Il s’agit principalement de l’Amérique du nord regroupant à son tour les
Etats-Unis et le Canada, la France qui constitue le principal destinataire du marché automobile
marocain et les Pays de l’Europe Centrale et Orientale (PECO).
1.1.Secteur automobile Nord-américain
Réalisant un parc d’environ 300 millions de véhicules, l’industrie automobile représente l’une
des composantes majeures de l’économie nord-américaine contribuant à hauteur de 12% du PIB, de
17% des exportations totales, avec des volumes de production et d’exportations automobiles
respectifs de 16.209.764 et de 2.089.545 unités en 2003. En effet, les Etats-Unis se placent au
deuxième rang mondial des pays producteurs après le Japon. Ce pays a produit, en 2003, 20% de la
production automobile mondiale et 75% de la production nord-américaine. Quant au Canada, il se
place au 7ème rang mondial des pays producteurs, produisant en 2003 environ 5% de la production
automobile mondiale et 16 % de la production nord-américaine.
65
60
55
50
45
Millions d'unités
40
35
30
25
20
15
10
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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
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Millions d'unit
20
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Réalisant 21% de la production automobile mondiale, le secteur automobile revêt, par son
poids économique et social, un caractère stratégique pour la France. Il représente 10% du PIB et
12,5% des exportations, engendre indirectement 50 milliards d’euros de recettes fiscales pour l’Etat,
entraîne une grande partie de l’économie française et induit près de 2,6 millions d’emplois. En effet,
les grands constructeurs français (Renault, PSA, Matra) et étrangers présents en France (Toyota,
Smart) emploient à eux seuls 187.000 personnes.
4
4
Millions d'unit
3
3
2
2
1
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L'industrie automobile était considérée, dans le processus de transition systémique des pays
d'Europe Centrale et Orientale (PECO), un des actifs les plus convoités par les firmes multinationales
de la triade1, notamment pour ses capacités industrielles, pour les avantages de coûts de production
ou pour les potentialités des marchés locaux.
La Russie constitue le principal producteur automobile des PECO, suivi de la Pologne et de la
République-Tchèque. Ces trois pays ont connu une production croissante sur la période 1995-2003
avec des taux moyens de croissance respectifs de 6,7%, 8% et 11%. Ils ont atteint 1.496.361,
754.050 et 500.010 véhicules produits en 2003.
Principales productions automobiles dans les PECO
1600
1400
1200
Milliers d'unités
1000
800
600
400
200
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
La Pologne possède le plus grand marché intérieur d'Europe Centrale et Orientale après la
Russie. Le pouvoir d'achat de la population augmente assez rapidement pour atteindre bientôt les
niveaux de pays comme le Portugal ou la Grèce. Le niveau d'équipement automobile est encore assez
peu élevé, comparé à celui de l'Europe Occidentale. Sa position géographique, son environnement
économique et la perspective d'être le premier état d'Europe Centrale à adhérer à l'Union Européenne
font de la Pologne une destination importante pour les investissements étrangers. Trois différents
producteurs automobiles : Fiat, Daewoo et GM-Opel produisent déjà sur place et cultivent des liens
avec des fournisseurs locaux.
1
La République Tchèque, la Pologne et la Russie
500
400
300
200
100
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Pour une refonte plus efficace du secteur automobile des PECO, trois dimensions de
restructuration ont été identifiées :
• La restructuration organisationnelle, où l'on vise à adapter la dimension des firmes en les rendant
compatibles avec la structure du marché de la branche.
• La restructuration légale, qui transforme le statut légal des entreprises d'Etat en entreprises
d'économie de marché.
• La restructuration financière qui concerne la manière dont les firmes assurent leur
désendettement et leur recapitalisation.
Ces trois dimensions démontrent bien l'importance du cadre institutionnel dans lequel la
restructuration devra avoir lieu.
2. Analyse du secteur automobile marocain
L’industrie automobile marocaine représente près de 5% du PIB industriel, assure 14% des
exportations industrielles et entraîne une grande partie de l’économie marocaine. Cette activité
comporte plus d’une centaine d’entreprises dont près de 85 unités spécialisées entre constructeurs et
équipementiers, occupant près de 20.000 personnes en emplois directs.
L’activité de montage des véhicules particuliers et utilitaires légers s’identifie pratiquement à
la Somaca qui assure actuellement, après l’échéance de la convention de la voiture économique avec
Fiat, le montage des marques Citroën et Renault pour les véhicules utilitaires légers.
Cette société assurera également l’assemblage de la marques Renault pour les véhicules
particuliers à partir de l’année 2005, date de la mise en vigueur de la convention portant sur la
nouvelle voiture économique L90.
Depuis 1996, date de lancement des projets des véhicules économiques, l’industrie
automobile au Maroc a connu un nouvel essor de productivité et d’investissement. Sur le plan de la
production, cette activité a connu une progression notable entre 1996 et 2003 avec un taux de
croissance de près de 86% passant de 6.089 à 11.338 millions de dirhams.
Les investissements ont également connu une hausse de près de 348% avec un montant
global d’un milliard de dirhams en 2003, contre 223 millions de dirhams en 1996.
La valeur ajoutée dégagée par ce secteur a connu une croissance de plus de 53% durant la
même période passant de 1.960 à 3.001 millions de dirhams.
Les exportations du secteur ont connu une nette évolution durant la même période passant de
1.592,8 millions de dirhams en 1996 à 5.840 millions de dirhams en 2003, soit une hausse de 267%.
2
DAF, ISUZU, IVECO, MAN, MERCEDES, MITSUBISHI, NISSAN, RENAULT et VOLVO
3
MARREL, AYATS, CAETANO, HISPANO et IRIZAR
12
Milliards de dirhams
10
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
De manière générale, le secteur automobile marocain a connu une évolution positive sur la
période 1996-2003, due principalement au lancement des projets des véhicules économiques et à la
mise en place d’un environnement fiscal favorable. Aussi, le développement qualitatif des
entreprises du secteur en matière de certification a été à l’origine de cette croissance.
2.3. Evolution du marché4
Le marché automobile global a connu une progression positive durant la période 1996-2004
avec un taux de croissance moyen annuel de 4,5%.
Sur le plan du montage local (CKD), plus de 165.000 véhicules économiques ont été produits,
dont près de 93.000 voitures particulières. De même, les importations des voitures d’occasion ont
baissé à près de 11.362 véhicules en 2004, alors qu’elles atteignaient 94.000 unités en 1994 et 25.584
unités en 2000.
L’importation du neuf (CBU) a également enregistré une tendance haussière en progressant
de 8.903 véhicules en 1996 à 33.537 en 2004.
Quant au marché des poids lourds, il a stagné tout au long de la période 1996-2004 autour
d’une valeur moyenne de 4.322 unités.
4
Production + importation - exportations
80
Milliers d'unités
70
60
50
40
30
20
10
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
60
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Milliers d'unités
40
30
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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
5
Voir Graphique, P 12.
6
Industrie des équipements automobiles.
Depuis 1996, la relance du montage local s’est appuyée sur la production de la voiture
économique à travers le contrat conclu avec le constructeur italien Fiat. La production d’une
automobile à un prix défiscalisé et suffisamment attractif pour capter une partie de la demande
couverte essentiellement par les importations de voitures d'occasion, constituait la première étape
d’une stratégie ambitieuse de développement du secteur. La seconde étape devait s'inscrire dans la
stratégie d'un constructeur mondial tout en contribuant à la production à grande échelle d'une
"voiture mondiale" conçue selon des modèles standardisés vendus au Maroc, mais aussi sur certains
marchés régionaux, arabe et ouest-africain et, peut-être aussi, européen.
Dans cette perspective, le Maroc est bien entendu en compétition, à partir de l’année 20037,
avec d'autres sites mondiaux ou régionaux (Espagne, Roumanie, Tunisie ou Egypte). En effet, les
constructeurs cherchent à privilégier certaines plate-formes territoriales en raison non seulement des
capacités d'absorption du marché intérieur mais aussi des potentialités qu'elles offrent comme pôles
d'exportation vers des marchés importants proches.
Ce serait probablement là certains des défis majeurs que devrait permettre de relever la prise
en charge de la Somaca par le groupe français Renault8.
25
20
Milliers d'unités
15
10
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
L’industrie des équipements automobiles « sous-traitance automobile » est l’une des toutes
premières industries au niveau mondial. Elle représente environ 1.300 milliards d’euros de chiffre
d’affaires annuel, dont 25%, soit 300 milliards d’euros, sont réalisés sur le marché de la rechange.
7
Année où s’est produit une baisse des taux douaniers conformément à l’accord d’association avec l’Union
Européenne.
8
Malgré une certaine satisfaction quant au bilan de son repositionnement sur le marché marocain, le constructeur italien
FIAT réservait encore (au début de 2003) ses intentions réelles quant à un éventuel rôle dans la SOMACA.
Les investissements en la matière ont connu une croissance soutenue grâce à l’implantation de
nouveaux équipementiers de premier rang soutenus par le fonds Hassan II pour promouvoir
l’investissement dans le secteur. Ce fonds prend en charge les frais d’acquisition du terrain et des
constructions respectivement à hauteur de 50% et 30% de leurs coûts.
La structure des fournisseurs, quant à elle, démontre une relative stabilité sur les six dernières
années, avec une prédominance des fournisseurs de l’Union Européenne. Selon des prévisions du
MCI9, la part des fournisseurs marocains est appelé à augmenter dans les trois prochaines années.
Concurrence et partenariat
La concurrence subie par la sous-traitance est considérée comme liée essentiellement à
l’ouverture aux importations et aux pays concurrents. La contrebande, responsable notamment des
grandes difficultés rencontrées dans le secteur, est considérée également comme un facteur important
de concurrence. La concurrence vis-à-vis de la production de faisceaux de câbles s’exprime
davantage à l’étranger, puisque cette production est orientée majoritairement vers l’export.
Concernant les partenariats étrangers, 37% des équipementiers marocains ont affirmé avoir
déjà trouvé ou être à la recherche d’un partenaire étranger. Il y donc une grande disponibilité de ces
entrepreneurs envers le partenariat international. Ce partenariat est, cependant, essentiellement
recherché pour des objectifs commerciaux (recherche ou pénétration de marché). En second lieu, il
est recherché pour des motifs d’accès à la technologie et, en troisième position, pour un objectif de
participation au capital (joint-ventures).
Perception des besoins en appui et services/conseil
9
Ministère du Commerce et de l’Industrie.
NOMBRE DE VEHICULES
4 2 850 000 271 000 68 760 18 500
FABRIQUES PAR AN
NOMBRE DE VEHICULES
5 2 336 057 198 000 14 282 NA
EXPORTES PAR AN
NOMBRE DE VEHICULES NEUFS
6 24 000 24 000
IMPORTES PAR AN
NOMBRE DE VEHICULES
7 1 636 943 158 000 88 313 65 000
IMMATRICULES PAR AN
8 AGE MOYEN DU PARC VOITURE 10 ans 11 ans > 13 ans 17,5 ans
NOMBRE D'EMPLOYES DU
9 1 842 000 500 000 90 000
SECTEUR AUTOMOBILE
NOMBRE D'EMPLOYES CHEZ LES
10 250 000 27 000
EQUIPEMENTIERS
Les quatre pays analysés sont tous des pays de taille relativement importante dont les
populations vont de 22 millions d’habitants pour la Roumanie à 68 millions pour la Turquie.
Par contre, des écarts importants existent au niveau du PIB/habitant. L’Espagne est au niveau
des nations européennes développées avec un PIB/habitant de 15.000 dollars alors que les autres
pays analysés se situent entre 1.250 et 2.500, le PIB du Maroc étant le plus faible.
La Turquie a également une culture automobile ancienne. Elle a été la première plate-forme
de production vers l’Est de l’Europe. De nombreux constructeurs y sont également implantés, les
principaux étant Renault, Fiat, Ford, GM, VW et Mercedes pour les poids lourds. Sur les 270.000
véhicules produits, 98.000 sont exportés.
La Roumanie a une industrie automobile plus modeste avec comme constructeur Daewoo et
Dacia qui a d’importants projets de développement avec Renault. La production totale est
aujourd’hui de 70.000 véhicules dont 14.000 sont exportés.
Le Maroc, quant à lui, ne produit que 18.500 véhicules en CKD. Il présente le grand handicap
de n’en exporter aucun.
A noter également que les trois pays analysés autres que le Maroc ne pratiquent pas les droits
de douanes à l’importation alors que le Maroc applique aujourd’hui un taux de 31,5 % qui va
disparaître progressivement d’ici 2012.
3.3 Age du parc
Il existe une forte corrélation entre l’essor de l’industrie automobile et l’âge du parc roulant.
En effet, l’âge moyen du parc est de 10 ans en Espagne, 11 ans en Turquie, 15 ans en Roumanie et
18 ans au Maroc. Ceci pénalise la modernisation du secteur des équipementiers marocains même si
cela favorise à court terme l’industrie des pièces de rechange.
En revanche, cette situation met en évidence un potentiel important de croissance des ventes
de véhicules fabriqués localement ou importés au cours des années à venir.
3.4 Salaires
Cette analyse met en exergue les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces du
secteur automobile marocain dans le cadre du nouveau contexte de la mondialisation.
4.1. Forces
• Trop grande diversification répondant à une logique de petites séries pour marché local, voire
régional.
• Faible compréhension de l’importance de la Recherche et du Développement.
• Difficulté à exploiter correctement l’outil de production (Surcapacité de production, faible
investissement dans la formation, conseil, …).
• Retard technologique.
• Trop peu d’entreprises recourent à l’homologation produit.
• Manque d’information des dirigeants sur les marchés.
• Faible soutien des structures d’appui.
• Compétitivité pas toujours prouvée accompagnée d’une faible maîtrise des coûts.
• Assurance qualité pas très évidente après les certifications ISO.
10
Forces, faiblesses, opportunités, menaces
11
Association Marocaine des Industries et du Commerce Automobile
Les efforts déployés par le Département de l’Industrie ont permis à ce secteur de passer d’une
situation d’arrêt de l’activité de montage à la Somaca au plus tard pour l’année 2008, à une
perspective de croissance et d’évolution de toutes ses composantes, puisque le site marocain de
montage est désormais un maillon de la chaîne d’un grand constructeur automobile, en l’occurrence
le groupe Renault.
60000
55000
50000 Mutation du secteur de l’automobile
45000
40000
35000 Situation après privatisation de la Somaca et projet
30000 industriel de Renault
25000
20000
15000
10000
5000
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
De ce fait, le projet Renault reste une opportunité grandissante pour relever le défi visant à
faire de ce secteur un des pôles stratégiques pour la relance de l’industrie nationale.
Toutefois, il convient de préciser que la pérennisation du montage automobile au Maroc
requiert un passage de la logique CKD à la logique de construction automobile. Cette mutation est à
l’évidence dépendante du développement au Maroc de l’emboutissage et la fonderie orientée
automobile.
A ce titre, il convient de rappeler que la réflexion est engagée dans ce sens en concertation
avec le Groupe Renault et la société Matra Automobile Engineering. En effet, des missions sont
encours pour l’examen de la faisabilité au Maroc de projets relatifs à l’emboutissage et la fonderie
automobile.
Pour ce qui est de l’état d’avancement du projet Logan au Maroc, il convient de rappeler
qu’un plan de progrès a été mis en œuvre et qu’un comité de suivi a été composé de responsables du
Département, du Groupe Renault, des équipementiers et de l’Amica dans l’objectif d’atteindre de
bons nivaux de compétitivité aussi bien dans le montage que dans les équipements intégrés, de
positionner également le marché d’autres véhicules utilitaires au niveau régional et de continuer par
conséquent leur développement au Maroc.
Le premier arrivage des collections CKD a eu lieu le 7 janvier 2005 et la commercialisation
de la Logan Maroc débutera, comme prévu, à partir du mois de septembre 2005.
L'Amica s’est récemment lancée dans l’élaboration d’un projet de contrat-programme devant
être présenté au Ministère du Commerce et de l’Industrie avant sa signature avec les différents
membres concernés du Gouvernement. L’objectif visé à travers ce contrat-programme est de
construire, avec pragmatisme, une vision ambitieuse du développement du secteur des équipements
automobiles à l’horizon 2014.
A cet effet, il a été procédé, grâce au concours de la GTZ, au recrutement d’une expertise
compétente qui aurait en charge le recueil des points de vue de l’ensemble des membres et
partenaires pour arrêter les grands axes du contrat-programme.
Aussi, ce contrat-programme devrait définir le plan d’action à mettre en œuvre par les parties
signataires pour mobiliser le potentiel de croissance que recèle le secteur de l’industrie automobile et
mettre à profit ses gisements de productivité et son potentiel compétitif et par là stimuler sa relance.
Il devrait également, sur la base du diagnostic du secteur, mettre en place un dispositif
stratégique volontariste en vue de déclencher la véritable machine de développement du secteur
permettant au Maroc de devenir une plate-forme automobile incontournable dans la région du
Croissant Méditerranéen.
Une convention a été signée le 08 avril 2004 entre l’Etat marocain et le Groupe Pininfarina,
pour la création au Maroc d’un centre de recherche et de développement complet ou partiel
d’automobile, ainsi que la création ultérieure d’un centre d’essais sur pistes de véhicules dans la
région de Marrakech.
A noter que le Groupe Valeo dispose d’un centre spécialisé dans le développement et les
essais des faisceaux de câbles.
6. Enjeux du secteur automobile marocain
Malgré les efforts consentis pour mener à terme les actions de développement précédemment
définies. Celles-ci demeurent confrontées à un ensemble de contraintes pouvant mettre en cause leur
aboutissement. Il s’agit notamment de l'arrivée à son terme de la convention qui liait l’Etat marocain
au constructeur Fiat depuis 1995 et l’entrée en vigueur du démantèlement tarifaire à partir de mars
2003 (voir le tableau ci-après).
Calendrier du démantèlement tarifaire portant sur les voitures particulières
et les véhicules utilitaires légers
Années 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
VP 31,5 30,6 29,6 28,8 23,7 18,8 14 9,1 4,2 0
VUL 36 32 28 24 20 16 12 8 4 0
Source : Administration des Douanes et des Impôts Indirects
Toutes ces échéances interviennent dans une phase de profondes mutations de l'activité
automobile à l’échelle mondiale. Les fusions-acquisitions, les programmes de coopération, les
accords entre les constructeurs et les équipementiers se sont accélérés et prennent une ampleur et des
voies jamais connues. Les grands groupes internationaux définissent leurs stratégie d'alliances, de
localisation et de positionnement dans la carte mondiale. C'est à la lumière des principales tendances
de cette mutation et des intentions des groupes présents sur le territoire que l'on pourrait évaluer les
perspectives de l'évolution de l'industrie automobile nationale.
Les difficultés de l'industrie automobile nationale de passer du stade du montage à celui de
constructeur dans un marché intérieur restreint menacent son avenir. A long terme, l'issue à ces
difficultés ne peut être autre que l'insertion dans le réseau d'un grand constructeur.
Dans un environnement d’ouverture, la justification économique des politiques de
substitution aux importations ou des programmes automobiles nationaux donnant des avantages
préférentiels à un certain nombre de bénéficiaires est devenue totalement inopérante. La réalisation
d’objectifs industriels stratégiques impose la coopération avec des industries étrangères.
L’aménagement du système de protection se devait d'inciter l'industrie automobile nationale à
s'adapter à la concurrence internationale et faciliter ultérieurement son intégration dans l'économie
mondiale.
L’arrivée à échéance, depuis décembre 2003, de la convention avec le groupe Fiat a mis le
secteur automobile marocain devant d’importants enjeux.
D’abord, les commandes de Fiat destinées à la voiture économique représentaient, pour les
équipementiers les plus diversifiés en terme de produits et de clients, près de 25% de leur chiffre
d’affaires.
Il existe, en outre, des équipementiers qui se sont installés avec l’arrivée de Fiat et qui le
livrent pour la première monte ou pour l’exportation au titre de la compensation. Ces derniers se
trouvent actuellement avec des stocks importés en admission temporaire d’une valeur de 15 millions
de dirhams.
Par ailleurs, selon le Département de l’Industrie, les équipementiers marocains sont menacés
de perdre 100 millions de dollars annuellement comme recettes d’exportations destinées au groupe
Fiat. En effet, avec l’arrêt du montage local de la voiture économique Fiat, ce groupe n’a plus
d’intérêt à compenser les équipementiers locaux. Seule la qualité de production ferait désormais la
différence avec les équipementiers étrangers.
6.2. Conjoncture internationale difficile
Malgré les opportunités offertes par le projet de la voiture économique L90, ce projet reste
exposé à un ensemble de contraintes pouvant concourir à la mise en cause de ses aboutissements vis
à vis du développement du secteur automobile marocain.
A côté des sites12 concernés par le projet du véhicule économique L90, le constructeur
Renault envisage l’extension de la commercialisation de ce véhicule sur l’Europe de l’Ouest. D’une
part, cette décision stratégique rassure ces sites quant au succès du projet L90. D’autre part, elle
aurait des effets indésirables sur leur compétitivité, notamment le site marocain qui serait confronté à
une concurrence rude marquée par la baisse incessante des prix de la commercialisation des voitures
sur le marché international.
Suite à cette nouvelle décision, le marché automobile marocain serait également concurrencé
par le site Roumain qui envisage approvisionner les pays de l’Europe de l’Ouest à fort potentiel de
motorisation. La Somaca pourrait éventuellement faire face à cet enjeu eu égard à la proximité de la
France mais les chances restent minimes compte-tenu de la capacité de production et du coût du
transport. A contrario, le site roumain dispose de plusieurs atouts sur le plan des coûts de facteurs13,
notamment les salaires, la main d’œuvre et l’énergie.
D’un autre côté, les représentants de l’Amica et du Département de l’Industrie ont confirmé
conjointement que la taille du marché américain, sa diversification par rapport au parc marocain,
majoritairement à destination européenne et particulièrement française, ne permet à aucune industrie
marocaine de pièces de rechanges d’attaquer de front le créneau américain puisqu’elle ne dispose ni
de moyens matériels et humains ni de l’assise financière pour développer l’offre à même de couvrir
la gamme que les donneurs d’ordre américains exigent.
12
Maroc, Roumanie, colombie, Russie.
13
le salaire minimum est de 70 euros en Roumanie.
A la lumière de ce qui précède, les mesures ci-après paraissent utiles pour accompagner le
secteur automobile marocain à mieux se préparer aux nouvelles donnes de l’ouverture économique.
Diversification des marchés et ouverture commerciale
• Explorer de nouveaux marchés étrangers pour atténuer la dépendance vis à vis du marché
français, notamment après la nouvelle décision stratégique du constructeur Renault d’étendre
l’extension de la commercialisation de la L90 à l’Europe de l’Ouest. Dans ce cadre, il parait plus
que nécessaire d’opérationnaliser la convention de partenariat récemment conclue entre l’Amica,
l’ANPME et la GTZ pour un meilleur positionnement du secteur automobile marocain sur le
marché européen et plus particulièrement celui de l’Allemagne.
• Développer des niches pour créer une entreprise profitable, dont les opportunités ponctuelles
pourraient avantageusement être consolidées et, surtout, à venir compléter les volumes et offrir
une synergie de coût et de marché pour les entreprises ayant déjà investi sur des débouchés et
outils industriels compétitifs dans un marché concurrentiel. Le marché des accessoires, du fait de
sa versatilité, peut représenter un bon exemple de niche à exploiter sans en faire la base d’une
stratégie à long terme, même si quelques entreprises peuvent parfaitement en vivre de façon
profitable.
• Il devient important d’améliorer la compétitivité du marché marocain face à la concurrence rude
de la Roumanie qui dispose de plusieurs atouts sur le plan des coûts des facteurs. Ceci passe par
le renforcement de la capacité de production de la Somaca, par la qualité et la simplicité du
processus d’assemblage ainsi que par la rationalisation et l’optimisation des coûts, notamment
celui du transport.
• Pour stimuler l’accès au marché américain, il serait opportun d’étudier les éventuelles niches et
pistes de collaboration avec ce marché notamment à travers des échanges commerciaux basés sur
la complémentarité des gammes et la promotion des joint-ventures.
• Toujours pour franchir le marché américain, les produits de confection à base de textile, semi-
cuir et cuir utilisés dans l’automobile ainsi que la substitution aux produits principalement
importés du Mexique constituent un marché à fort potentiel pour les équipementiers marocains.
Développement du tissu des équipementiers
L’industrie des équipements automobiles devrait améliorer sa compétitivité pour pouvoir se
positionner dans les standards internationaux en matière de délais, des coûts et du rapport
qualité/prix. Pour concrétiser cet objectif, les mesures suivantes méritent d’être considérées :
1998 1999 Var. 2000 Var. 2001 Var. 2002 Var. 2003 Var.
En unité En unité 99/98 En unité 00/99 En unité 01/00 En unité 02/01 En unité 03/02
VP CBU 14612 16733 15% 19020 14% 20644 9% 24825 20% 26093 5%
CKD 9636 11807 23% 9591 -19% 11237 17% 977 -13% 9066 -7%
Total VP 24248 28540 18% 28611 0% 31881 11% 34602 9% 35159 2%
V.U.L CBU 3545 5108 44% 4129 -19% 4107 -1% 4331 5% 4406 2%
CKD 7437 9158 23% 9231 1% 9994 8% 9864 -1% 9618 -2%
Total V.U.L 10982 14266 30% 13360 -6% 14101 6% 1495 1% 14024 -1%
Total CBU 18157 21841 20% 13149 6% 24751 7% 29156 18% 30499 5%
CBU/TVN 52% 51% 55% 54% 60% 62% 4%
Total CKD 17073 20965 23% 18822 -10% 21231 13% 19641 -7% 18684 -5%
Total V.I.O 20284 24685 22% 25584 4% 14530 -43% 9478 -35% 9251 -2%
Total général 55514 67491 22% 67555 0% 60512 -10% 58275 -4% 58434 0,3%
ANNEXE 3
Evolution, par marque, de la production des véhicules utilitaires légers économique
sur la période 1996-2004.
Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
RENAULT 1901 4489 4842 6564 6588 3126 2219 2508 3364
CITROËN 1511 2648 2459 2421 2455 3087 3058 2815 1362
PEUGEOT 711 167 17 0 75 3781 4481 3999 1590
Total 4123 7304 7318 8985 9118 9994 9758 9322 6316
Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
CKD 18313 16613 17052 20903 18709 21231 19640 18270 15020
CBU 8903 14758 18157 21793 23518 25311 28219 30499 33537
VOI 14173 18528 20284 24685 25584 14530 9478 9251 11362**
PL 4010 4067 4745 4628 4118 3915 4596 4500 4350
Total 45 399 53 966 60 238 72 009 71 929 64 987 61295 62520 65183
**: chiffres des 10 premiers mois de l’année 2004.