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Université de Montpellier

Laboratoire de Pharmacognosie

1ère PARTIE : INITIATION


TP UE3 - VASAM-Pharmacognosie du DFGSP2 - 2017-2018
Enseignants : CRAUSTE Céline (MCF)
VIGOR Claire (MCF)
VERCAUTEREN Joseph (Pr)

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 1


TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
INTRODUCTION

TRAVAUX PRATIQUES DE VASAM - PHARMACOGNOSIE

Extraction, Caractérisation et Purification (Voies d’Accès)


de Substances Actives Médicamenteuses d’Origine Végétale.

Les Travaux Pratiques de Pharmacognosie débutent dès votre DFGSP2, dans le cadre du
module VASAM-Pharmacognosie (Voie d’Accès aux Substances Actives Médicamenteuses d’origine
végétale) de l’UE3, mais se poursuivront en DFGSP3 (UE13).

Ils correspondent en DFGSP2, à la phase d’initiation à la « chimie extractive des substances


actives médicamenteuses ». Les 6 séances ont pour but de vous faire découvrir les propriétés des
principales classes de Substances Actives Médicamenteuses qui conditionnent leur extraction,
leur caractérisation et leur réactivité.

Ils sont indispensables pour vous permettre d’accéder en DFGSP3, à la phase d’utilisation, de
mise en « pratique » des compétences acquises, pendant laquelle vous aurez à préparer par vous-
même, à partir d’une drogue végétale, une Substance Active pure que vous validerez avant sa
transformation en Médicament.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
CONSIGNES DE SECURITE

Sécurité dans la salle de TP Tarbouriech


Travaux Pratiques de Chimie / Pharmacognosie

Au cours des travaux pratiques de Chimie / Pharmacognosie, chaque étudiant


est amené à manipuler de la verrerie, des produits chimiques qui peuvent être
toxiques, inflammables…, à réaliser ou utiliser des montages complexes ou à exécuter
des opérations délicates. Tous ces facteurs peuvent engendrer des risques d'accidents
(brûlures, coupures,…) ou d'intoxications graves pour soi-même ou pour ses voisins.
C’est pourquoi, des règles élémentaires de sécurité doivent être impérativement
respectées dans la salle, sous peine d’exclusion temporaire des séances de travaux
pratiques.

Protection oculaire :
Le port des LUNETTES de sécurité est OBLIGATOIRE pendant toute la
durée de la séance de travaux pratiques, même lorsque vous ne
manipulez pas (il y a toujours des personnes qui manipulent autour de
vous).
Les verres de contact sont à éviter : des vapeurs organiques ou corrosives peuvent
les endommager de façon irréversible ou s'infiltrer sous la lentille.

Blouse :
Le port d’une BLOUSE pendant la séance est OBLIGATOIRE. Les blouses
doivent être en tissu de COTON résistant. Elles doivent être assez longues
pour protéger les jambes et dotées de manches longues. Il est préférable
de porter des chaussures qui recouvrent entièrement le pied.

Cheveux :
Les cheveux longs doivent être impérativement attachés pendant les séances.

Comportement :
Il est INTERDIT de FUMER, MANGER, BOIRE, COURIR et TÉLÉPHONER dans le
laboratoire.

Etiquetage des flacons :


Les flacons de produits chimiques à utiliser pendant la séance sont étiquetés. Il est
donc impératif de bien lire les étiquettes avant d’utiliser les produits chimiques.

Au début de la première séance de travaux pratiques, il vous est demandé de


PRENDRE CONNAISSANCE DES RÈGLES DE SÉCURITÉ s’appliquant au cours
des travaux pratiques de Chimie / Pharmacognosie (cf ci-dessus) et de vous
ENGAGER À RESPECTER CES CONSIGNES DE SÉCURITÉ. Le non-respect de ces
consignes peut conduire à l’EXCLUSION temporaire des Travaux Pratiques de Chimie
/ Pharmacognosie.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
INTRODUCTION

TP de VASAM-Pharmacognosie : 1ère partie (DFGSP2)


Initiation à l’extraction et à la reconnaissance des grandes classes de
Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Ces travaux pratiques ont pour but de vous familiariser avec les « manipulations »
à pratiquer sur les drogues végétales pour en extraire des substances
médicamenteuses. Les drogues traitées sont choisies en fonction de la nature
chimique (grandes classes chimiques) des principes actifs (PA) majeurs que l’on peut
en extraire.
Au cours des 4 premières séances, vous apprendrez à reconnaître des drogues
végétales, sur la base de leur contenu (extraction, caractérisation) en l’une ou l’autre
des 4 principales catégories de Substances à Activité Médicamenteuses
suivantes :
 ALCALOÏDES : quinquina (alcaloïdes quinoléiques), belladone (alcaloïdes tropaniques).
 TANINS + FLAVONOÏDES : pépins de raisin (tanins catéchiques), sophora (flavonoïdes).
 SAPONOSIDES + polyphénols (optionnel) : marron d'Inde.
 ANTHRACÉNOSIDES : bourdaine, rhubarbes (R. officinalis et R. rhaponticum).

Ces classes de métabolites sont, en général, mises en évidence par des réactions caractéristiques,
en présence de réactifs "spécifiques".

Les essais « préliminaires » sur une plante ou partie de plante (la drogue) représentent toujours la
première étape de son étude chimique, et doivent permettre d'orienter les recherches ultérieures. Les
techniques de détection utilisables pour une recherche des substances actives doivent être rapides,
simples, reproductibles et sensibles afin de ne mettre en œuvre qu'une faible quantité de drogue.

Les méthodes abordées ici en TP, sont donc limitées à une extraction et une mise en évidence
rapides des quelques groupes chimiques de Principes Actifs qui satisfont ces critères. Elles n'ont
évidemment qu'une valeur indicative, et une confirmation ultérieure par des méthodes plus précises et
plus sélectives peut être indispensable.

Initiation à la purification de Substances Actives Médicamenteuses


d’origine végétale
Lors des 5ème et 6ème séances, vous serez amené à purifier une Substance à Activité
Médicamenteuse, à partir des extraits végétaux, préalablement préparés par vos soins, au moyen de
techniques chromatographiques. Il s’agira de la:

 Purification du rutoside par CPP : Chromatographie (solide/liquide) sur Plaque Préparative


(phase de silice "normale") d’un extrait de Sophora ;

 Purification de l’épigallocatéchine-3O-gallate par SPE : Solid Phase Extraction


chromatographie (solide/liquide) sur cartouche de silice greffée C18 (phase "inverse") sous
moyenne pression d’un extrait de thé vert ;

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
INTRODUCTION

Après enrichissement et isolement de la substance d’intérêt, vous en évaluerez l’efficacité de la


purification par Chromatographie sur Couche Mince (CCM).

Au regard de ces seuls résultats et des normes de la Pharmacopée, vous serez alors en
mesure de vous prononcer quant à l’efficacité de la technique de purification mise en œuvre et surtout,
en tant que professionnel de santé, à décider de valider ou non la Voie d’Accès aux Substances
Actives Médicamenteuses d’origine végétale.

Evaluation des Travaux Pratiques de VASAM-Pharmacognosie


Par le contrôle continu :

Il vous sera demandé, à la fin de chaque séance (de la séance 1 à la séance 6), un compte rendu
de votre manipulation, qui devra comporter, au minimum, votre chromatographie sur couche mince
(CCM), explicitée, et vos conclusions, sur le document RECTO-VERSO fourni en TP (conforme au
MODÈLE reproduit ci-après, p. 6 et 7).

Ordre de réalisation des TP :

À chaque séance, chaque groupe (A à E) est réparti en 2 séries :


La série 1 fera les TP dans l'ordre suivant :

• Alcaloïdes (séance 1)
• Polyphénols (séance 2)
• Saponosides (séance 3)
• Anthracénosides (séance 4)
• Chromatographie sur Plaques préparatives (séance 5)
• SPE (séance 6)
La série 2 fera les TP dans l'ordre suivant :
• Polyphénols (séance 1)
• Alcaloïdes (séance 2)
• Anthracénosides (séance 3)
• Saponosides (séance 4)
• SPE (séance 5)
• Chromatographie sur Plaques préparatives (séance 6)

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
MODELE DE COMPTE RENDU A SUIVRE POUR CHAQUE TP

Compte Rendu TP Séance n°


Date : Titre du TP:
NOM :
N° Poste :
Groupe :

 1) Objectif du TP :

 2) Structure et nom de la (ou des) Substance(s) Active(s) Médicamenteuse(s)


principale(s) étudiée(s) :

 3) Expliquer le principe de l’étape d’extraction et/ou de purification:


Mettre en évidence les points importants de la manipulation et les expliquer.
Ne pas recopier le fascicule de TP.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
MODELE DE COMPTE RENDU A SUIVRE POUR CHAQUE TP

 4) Analyse des résultats


Si votre étude porte sur plusieurs drogues végétales, l’analyse des résultats doit
être réalisée sur chacune d’entre elles, successivement.

- CCM (Scotcher votre CCM), analyser et conclure


Détailler la composition de votre extrait/efficacité de votre purification

- Résultats des tests de reconnaissance : (spécifiques de la catégorie de


SAM étudiée + résultats des tests complémentaires de reconnaissance propre
à la drogue végétale si effectués) :

Conclusion :

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INITIATION

Compte Rendu TP Séance n° 6

TP1 : Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES 9

TP2 : Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES : TANINS saponifiables et


CONDENSÉS & FLAVONOÏDES 16

TP3 : Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (& flavonoïdiques) 24

TP4 : Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES 32

TP5 : Chromatographie sur Plaque Préparative (purification du Rutoside) 41

TP6 : Chromatographie en Phase Inverse sous Moyenne Pression (purification de


l’épigallocatéchine-3O-gallate (EGCG)) 46

TABLEAU RÉCAPITULATIF d’aide à la DIAGNOSE des principaux TYPES de SAM 58

RÉACTIFS 59

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES

TP1 : Substances Actives Médicamenteuses


ALCALOÏDIQUES
Méthode générale d’extraction des alcaloïdes
La solubilité des alcaloïdes présente la particularité de varier radicalement en
fonction du pH :
la solubilité des alcaloïdes solvants organiques peu polaires solvants organiques
Eau
dépend du pH (benzène, éther, dichlorométhane) polaires (alcools)

milieu basique OH (alc. BASES)


+++ + ---
milieu acide H (alc. SELS)
--- +/- +++
Les alcaloïdes sont donc solubles dans l’eau et les solvants organiques polaires,
comme les alcools, tant qu’ils sont placés en milieu acide (parce que sous forme de
sels d’alcaloïdes (ammonium). Par contre, ils sont solubles dans les solvants
organiques peu polaires comme le dichlorométhane, le chloroforme, etc.…, en milieu
alcalin (car ils sont sous forme de base, beaucoup moins polaires). Cette propriété,
spécifique des alcaloïdes, est mise à profit dans les procédés d’extraction et de
purification des « totum alcaloïdiques ». Par simple modification du pH, ils passent
de la phase aqueuse à la phase organique et réversiblement :
H
H3C N H3C N

H CH2OH OH 3-! H CH2OH


O O
(R,S) H (R,S)
atropinium atropine
O O

Sels d'alcaloïdes alcaloïdes Bases


(solubles dans l'eau) (solubles dans les solvants organiques)

Pour l’extraction des alcaloïdes, deux possibilités s’offrent donc à nous :

• Utiliser un acide fort (H2SO4) qui permettra la solubilisation dans l’eau ou le


méthanol des alcaloïdes présents dans la plante en les déplaçant de leurs
combinaisons avec les acides organiques faibles et/ou les tanins.
• Alcaliniser la plante (NaOH, Na2CO3, …) et réaliser une extraction par un solvant
organique peu polaire. L’avantage de cette seconde méthode est liée à la moindre
chaleur massique d’évaporation du solvant organique par rapport à l’eau et à la
facilité que nous avons de concentrer le totum alcaloïdique, notamment pour la
réalisation d’une chromatographie sur couche mince (CCM), par exemple.
Ensuite, en ajustant le pH, on pourra donc faire passer alternativement le
totum alcaloïdique des sels aux bases, et réciproquement, et donc, de la phase
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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES

aqueuse à la phase organique, et réciproquement, jusqu’à l’obtention d’un totum purifié


qui peut conduire, parfois, à la cristallisation d’un PA (alcaloïde) majoritaire.

En résumé, l’extraction des alcaloïdes comporte les 3 étapes suivantes :


1. Déplacement des alcaloïdes de leurs combinaisons (par un agent acide (
(H2SO4) ou alcalin forts (chaux, soude, potasse).
2. Extraction proprement dite des alcaloïdes (« sels » ou « bases », par un
solvant (polaire (eau, méthanol) ou non polaire (dichlorométhane = CH2Cl2), selon
l’agent ajouté en 1).
3. Purification par extraction liquide/liquide (de la phase aqueuse ou organique par
un solvant organique (dichlorométhane = CH2Cl2) ou de l’eau acide (H2SO4 2%),
selon la phase obtenue en 2).
Cristallisation, parfois.

Méthode générale de détection des alcaloïdes


La méthode la plus générale pour mettre en évidence des alcaloïdes consiste
à les précipiter par les « réactifs généraux des alcaloïdes ». Ces réactions générales
de précipitation sont fondées sur la capacité qu'ont les alcaloïdes à former des
complexes insolubles (précipités) avec des métaux lourds : Bi, Hg, Pt, W, et/ou des
métalloïdes : I-, I2, ... Il s’agit principalement, des :
• R. de Bouchardat (AcOH iodo-ioduré)
• R. de Mayer (mercuri-iodure de K+)
• R. de Dragendorff (tétraiodo-bismuthate de K+)

Dragendorff
Bouchardat

Mayer

Ces réactions de précipitation doivent toujours avoir lieu à partir de solutions


aqueuses acides (maximum de solubilité des alcaloïdes), pour pouvoir apprécier
plus facilement l’apparition de précipités.
Des réactions plus spécifiques, permettant une mise en évidence de classes
particulières d’alcaloïdes, peuvent aussi être utilisées :
• R. de Van Urk (p-DMAB) :  alc. indoloisopréniques de l’ergot.
• R. au sulfate cérique et ammoniacal :  alc. indoliques
• R. de Vitali-Morin (HNO3 fumant + KOH) :  alc. tropaniques
• Test de fluorescence :  alc. du Quinquina.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES (quinoléiques) (TP n°1)

Alcaloïdes quinoléiques du Quinquina (RUBIACÉES)


En TP, une seule drogue sert de support à l’apprentissage de la recherche des
alcaloïdes dans une drogue végétale.

il s’agit du Quinquina.
Les quinquinas sont de grands arbres originaires d'Amérique du Sud, cultivés en Indonésie et
en Afrique équatoriale. Il en existe plusieurs espèces caractérisées par la couleur générale de
l'écorce : jaune, rouge (qui servent à l'extraction de la quinine), et gris, plus parfumés, utilisés pour la
fabrication d'apéritifs.
- Quinquina gris : Cinchona officinalis L.
- Quinquina rouge : Cinchona pubescens Vahl (= succirubra Pavon)
- Quinquina jaune : Cinchona calisaya Weddell ou C. calisaya var. ledgeriana Howard
ème
Une seule espèce est nommée à la Pharmacopée Européenne ((Ph. Eur., 8 Ed.
01/2011:0174), mais ses hybrides sont tout autant utilisables : "le quinquina est constitué par l'écorce
desséchée de Cinchona pubescens Vahl (syn. C. succirubra Pavon) ou de ses variétés ou de ses
hybrides".

Les PA du Quinquina : des alcaloïdes quinoléiques


Les principes actifs les plus importants sont des alcaloïdes, issus du tryptophane, donc de la
voie shikimique qui se sont réarrangés en dérivés quinoléiques. Les deux principaux sont la quinine
utilisée comme antimalarique et la quinidine comme antiarythmique.

série 2R, 3S série 2S, 3R


3 3
HO HO
2 N 2 N
H H quinuclidine
quinuclidine H3CO H3CO
carbinol
N N R H

(+)-quinidine HO N
(–)-quinine
H N
R H
HO COOH HO

H carbinol
HO HO N quinoléine
N N
H H
HO OH H H
N quinoléine
OH
N N

ac. quinique (–)-cinchonidine (+)-cinchonine

Le quinquina contient également des composés polyphénoliques de type tanins


condensés qui colorent la poudre en « rouge » : le « rouge de Quinquina ». Ils donnent une réaction
avec le FeCl3 et de BATE-SMITH positives (voir protocole de la réaction, décrit p. 53), ce qui
permettra de confirmer qu’il s’agit bien du Quinquina (voir p. 15).

DEBUT des MANIPULATIONS de TP 1 !!!

Examen microscopique de la poudre d’écorces de tronc du quinquina


• Cellules de suber à parois minces remplies de masses brun-rouge
• Fibres libériennes striées, jaunes, fusiformes, à parois très épaisses et à
lumen irrégulier
• Quelques microprismes d’oxalate de calcium
• Grains d’amidon (montage à l’eau iodée)
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Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES (quinoléiques)

Étude des alcaloïdes du Quinquina


Extraction des AT du quinquina pour réactions générales + CCM
Préparer d’abord un extrait "organique", après alcalinisation de la poudre :
- Dans un Erlen en polypropylène de 100 ml (muni de son bouchon), introduire
successivement :
Poudre de quinquina 400 mg
Lessive de soude à 50 g/litre 1,5 ml
Laisser en contact pendant au moins 2 minutes en homogénéisant à la spatule.
L’objectif est de bien humecter (alcaliniser) la poudre, uniformément.
- Ajouter 10 ml de chlorure de méthylène (CH2Cl2).
- Agiter de façon manuelle, pendant 10 min (phase d’extraction proprement
dite : "macération").
- Filtrer sur filtre papier (utiliser le moins de papier possible), directement dans
une ampoule à décanter de 100 ml.
- Extraire la phase organique une 1ère fois par 10 ml d’acide sulfurique à 2%
(obtenu par dilution au 1/5ème d’acide sulfurique à 10%). Vérifier que le pH de la
phase aqueuse après extraction est bien acide (papier pH). Extraire une 2ème fois à
nouveau par 10 ml d’acide sulfurique à 2%. Ne jeter la phase organique (poubelle à
solvants chlorés), qu’après s’être assuré qu’elle est totalement extraite.
- Réunir les 2 extraits aqueux (total = 20 ml, env.) : "solution aqueuse de sels
d’AT de Quinquina"
- Répartir cette solution dans 4 tubes (de 16 ml) : 0,5 à 1 ml, environ chacun*.
* Le reste sera utilisé pour étudier les AT par CCM : p. 13. NE PAS JETER !!!

Mise en évidence DES AT DU QUINQUINA par les réactifs généraux


Cet extrait de Quinquina donne des réponses positives marquées aux 3
réactifs généraux des alcaloïdes :
Aux 3 premiers tubes**, ajouter 1 à 2 gouttes (pas plus) de :
1. Réactif de MAYER : il se forme un précipité jaunâtre ;
2. Réactif de BOUCHARDAT : il se forme un précipité brun ;
3. Réactif de DRAGENDORFF : il se forme un fin précipité orangé.
Observer les précipités caractéristiques. Conclure.

+ R. de Mayer + R. de Bouchardat + R. de Dragendorff sol. Acide

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Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES (quinoléiques)

** Le quatrième tube sert, tel quel, pour le test de la fluorescence (p 13). Bien vous
assurer que le tube lui-même n’est pas fluorescent (choisir un tube qui, encore
vide, ne montre aucune fluorescence sous la lampe UV à 365 nm).

Confirmation n° 1 pour le Quinquina : Test de fluorescence


La fluorescence est spécifique de certains alcaloïdes quinoléiques du quinquina :
observer la solution sulfurique du 4ème tube* sous lumière ultraviolette à 365 nm.
Une intense fluorescence bleue apparaît.
Ceci est caractéristique du noyau quinoléine
H méthoxylé de la quinine et de la quinidine, qui
HO
N constitue le fluorochrome (= chromophore
H3CO fluorescent) Cette fluorescence est exaltée en
(+)-quinidine
(–)-quinine
présence d’acides oxygénés (H2SO4, HNO3).
N

Elle disparaît cependant (extinction de


fluorescence), après addition d’une
goutte d'un acide non oxygéné, tel HCl
concentré : les halogénures sont de
puissants « piégeurs » de fluorescence
(« quench » de la fluorescence).

CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE des AT du Quinquina


Pour la chromatographie (CCM), placer le reste de la solution (phase aqueuse : 8-
10 ml environ) dans une ampoule à décanter et réextraire les AT purifiés par du
CH2Cl2 neuf. Pour ce faire, ajouter :
• dichlorométhane (CH2Cl2) : 5 ml (ATTENTION densité = 1,45  phase
inférieure).
Alcaliniser la phase aqueuse par adjonction de :
• lessive de soude à 200 g/l QS pH nettement alcalin (de l’ordre de 3 à 6 ml.
Ajouter graduellement !). Vérifier à l'aide du papier indicateur universel.
Agiter.
Décanter et soutirer la phase organique dans un Erlen sec.
Répéter l’extraction par CH2Cl2 5 ml
Rassemblez les 2 extraits organiques dans l’Erlen.
Sécher sur Na2SO4.
Filtrer sur filtre papier, directement dans un ballon SEC à col rodé (100 ml) à l’aide
d’un entonnoir SEC : "solution chlorométhylénique (CH2Cl2) d’AT de Quinquina".

I - Préparation de la solution pour chromatographie


- Évaporer à siccité (à sec) à l’évaporateur rotatif à 60°C, la solution
chlorométhylénique (CH2Cl2), obtenue ci-dessus.
- Après refroidissement du ballon, redissoudre le résidu dans 3 à 4 gouttes de
méthanol = « solution méthanolique d’AT de Quinquina pour CCM ».

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Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES (quinoléiques)

II – Chromatographie
- Support : Silice sur feuille d’aluminium - 3 pistes - Migration sur 7,5-8 cm.
À l’aide d’un capillaire, déposer :
1°) 4 fois de la solution méthanolique d’AT de Quinquina.
2°) 4 fois le « témoin » pour chromatographie des alcaloïdes du quinquina
3°) le mélange des 2 (piste centrale).
Solvant d’élution : dans une cuve à chromatographier sèche (bécher haut +
couvercle de boîte de Pétri), préparer avec précision (sous la hotte) 7,4 ml du
solvant :
Toluène – Acétate d’éthyle - Diéthylamine (4 / 2,4 / 1 ; v/v/v)
Bien agiter. Le solvant doit être « monophasique » !
Placer la plaque dans la cuve, la fermer. Ne plus déplacer la cuve !
Laisser le chromatogramme se développer sur 8 cm, environ.
Quand le front du solvant a atteint la ligne supérieure (env. 10 min), retirer la plaque.
Note : Pendant la migration, vous pouvez effectuer la réaction caractéristique des
polyphénols du quinquina : la réaction de Bate-Smith (voir page 15).

III – Révélation
- Placer la plaque sous la hotte, et sécher à l’air (séchoir à cheveux), afin d'éliminer
toute trace de solvants.
- Examiner le chromatogramme en lumière à 254nm, entourer les bandes en trait
plein.
- Examiner le chromatogramme en lumière ultraviolette à 365 nm, et constater qu'il
n'y a pas de taches présentant une fluorescence notable.
- Tamponner (à l’aide d’un bout de coton) une solution éthanolique à 5 % d'acide
para toluène sulfonique (PTS). SECHER la plaque au sèche-cheveux. Observer à
nouveau en lumière ultraviolette à 365 nm et repérer d'un trait de crayon pointillé les
taches de fluorescence bleue.
- Tamponner ensuite sur le même chromatogramme, le réactif à l'iodoplatinate.
- Observer directement
Caractériser les taches formées par les AT du quinquina en comparant couleurs,
fluorescences et Rf à ceux des témoins :
front de solvant (RF)

Cinchonine 0,47 Violet


Quinidine 0,42 + Violet
Cinchonidine 0,32 Bleu
Quinine 0,25 +++ Violet

2 mm 2 mm 2 mm
1 cm Témoin Mélange Extrait

Chromatographie des alcaloïdes du quinquina après PTS


(réactif à l’iodoplatinate) (sous UV à 365 nm)

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ALCALOÏDIQUES (quinoléiques)

Confirmation n° 2 pour le Quinquina :


Mise en évidence des polyphénols

Le quinquina contient également des composés


polyphénoliques qui donnent une réaction positive au test
général du FeCl3 (voir explications, p. 52).

Appartenant à la classe des tanins condensés, ces


polyphénols colorent la poudre d’écorces de quinquina en
rouge (« rouge de quinquina ») et donnent une réaction
de BATE-SMITH positive (voir principe de la réaction p.
17).

Pour faire ce test de mise en évidence des polyphénols du Quinquina


(tanins condensés), procéder de la manière suivante :

Réaction de Bate-Smith :

Dans un tube à essais rodé avec bouchon en verre,


ajouter :

• Poudre d’écorces de Quinquina : 200 mg


• butanol chlorhydrique : 4 ml

Porter le tube au bain-marie à 90°C, 5 à 6 minutes en


agitant de temps en temps.

Observer la coloration rouge (cyanidol) intense qui se


développe.

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Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES

TP2 : Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES :


TANINS saponifiables et CONDENSÉS & FLAVONOÏDES
Généralités sur les POLYPHÉNOLS
Les polyphénols se caractérisent par la présence de noyaux aromatiques porteurs de
fonctions hydroxyles (phénoliques, donc).

Propriétés et méthode générale d’extraction des polyphénols


Les polyphénols sont tous des composés plutôt polaires à cause de leurs nombreuses
fonctions phénoliques (donc hydrophiles), mais leurs noyaux aromatiques sont à
l’origine d’une faible affinité pour l’eau et leur confèrent même, une certaine «
lipophilie ». De propriété mixte, les polyphénols sont donc "amphiphiles".
Ainsi, les mélanges "eau + alcool" ou "eau + acétone" sont-ils meilleurs solvants
que l’eau seule ou l’éthanol ou l’acétone seuls, pour obtenir de tels extraits.

Propriétés et mise en évidence des polyphénols


Les polyphénols (tanins au sens large = saponifiables et condensés,
notamment, flavonoïdes au sens strict, …), ont la capacité de former des chélates
colorés avec des sels de métaux lourds. Leur présence au sein d’une drogue à étudier
est mise en évidence par l’apparition d’une coloration ou la formation d’un précipité
vert-noirâtre intense, après ajout de perchlorure de fer à l’extrait de cette drogue
(voir p. 21 et annexe p. 52).

En TP, nous aborderons 2 des principales catégories de polyphénols que sont les
tanins et les flavonoïdes.

Généralités sur les TANINS


Nature des TANINS
Il existe deux types de tanins, différant par leur structure et leur origine biogénétique :
 les tanins saponifiables ou hydrolysables ou « galliques / éllagiques », et
 les tanins condensés ou catéchiques ou « Oilgomères ProCyanidoliques ».
1- Les tanins saponifiables ou hydrolysables ou « galliques / éllagiques » :
Ce sont des oligo- ou des polyesters d’un sucre "central", estérifié par un nombre variable
de molécules d’acide phénol, les acides gallique et/ou ellagique (dimère gallique).
Comme leur nom l’indique, ces tanins sont "saponifiables" (en milieu alcalin) ou
"hydrolysables" (en milieu acide), car ils renferment des fonctions esters, détruites dans
ces deux conditions :
ac. gallique
OH
HO COOH OH
OH OH HO
HO OH HO OH O
O OH HO O OH
HO HO OH C O

HOOC OH O HO
depsides O
ac. gallique C O
HO O O O
OH CO OH
O O HO CO
O O O
HO O O O O HO
O HO OH
O O O OH OH
OH O

HO HO OH
HO OH OH
O OH HO
OH HO
OH OH n OH tanin éllagique
O ac. ellagique gallotanins: n= 0, 1, 2, 3,... "ellagitanins"

Esters du glucose par des acides gallique et ellagique : tanins saponifiables

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 1


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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES

2- Les tanins condensés ou catéchiques ou « ProCyanidoliques = OPC » :

Ce sont des polymères flavanoliques, constitués d’unités flavan-3-ols liées entre


elles par des liaisons interflavaniques, C4-C6, mais le plus souvent C4-C8. Ils résultent
d’un couplage ente le C4 électrophile d’une unité flavanyle, issue d’un flavan-4-ol ou
d’un flavan-3,4-diol, et un carbone aromatique nucléophile (C8, plus rarement C6),
d’une autre unité, généralement un flavan-3-ol, tel la catéchine ou l’épicatéchine :
R1 OH
OH
OH OH HO O OH
8
8 HO HO O 4
O R2 OH OH
3 OH
6

6 3 OH HO O
4 OH 8 OH
4 OH OH HO

OH
flavan-3-ol 3(S) : (+)-catéchine R1= R2= H : afzéléchine
3(R) : (-)-épicatéchine OH
R1= R2= OH : gallocatéchine
liaison interflavanique
B2

Les flavan-3-ols monomères et le dimère B2

D’autres exemples d’OPC (dimères) sont donnés en annexe, p. 52.

Propriétés et caractérisation des « tanins condensés »


Les polyphénols de l’extrait de pépins de raisin sont des tanins condensés
résultant de la condensation de monomères de type catéchine et épicatéchine 
tanins « catéchiques » (voir p. 17). Leurs liaisons "interflavaniques" étant clivables en
milieu acide (HCl), il est donc possible de les caractériser, par la couleur rouge
caractéristique (cyanidol) qu’ils libèrent dans ces conditions (voir schéma réactionnel
p. 17, et protocole, p. 21) : c’est la réaction de BATE-SMITH.

Réaction de BATE-SMITH (généralités)


Son principe repose sur l’hydrolyse des liaisons "interflavaniques" en milieu
acide : l’unité catéchique « supérieure » forme un cation benzylique hautement
oxydable (par simple contact à l’air), qui se transforme rapidement en un flavylium,
le cyanidol, de couleur rouge à ce pH. En partant du dimère B2, le mécanisme de
formation de cette couleur rouge est le suivant :
liaison interflavanique OH OH OH

HO O HO O HO O
OH OH OH
4
OH OH OH
+ H+ OH OH

OH H OH H OH
O O
O O cation en 4 (benzylique)
H OH H OH
OH OH Ox

B2 OH OH
OH
OH
H H HO O
O OH
O
OH
OH
OH OH
OH épicatéchine flavylium = cyanidol (rouge)

réaction de Bate-Smith (mécanisme de formation spécifique du pigment cyanidolique)


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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
C’est la raison pour laquelle,
Substances ces taninsPOLYPHÉNOLIQUES
Actives Médicamenteuses sont encore appelés « tanins
ProCyanidoliques » ou OPC (Oligomères ProCyanidoliques).

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES

Généralités sur les FLAVONOÏDES


Nature des FLAVONOÏDES (au sens strict)
Ce sont les plus abondants du groupe des flavonoïdes au sens large. Ils constituent
les principaux pigments « jaunes » des fleurs avec une origine biogénétique
identique à celle des flavanols mais se caractérisent par la présence d’un carbonyle
en C4 accompagné ou non d’une double liaison en C2-C3 :
OH OH
OH OH
HO O HO O O HO OH
OH OH HO
OH OH

OH

HO O HO O HO O OH O
Flavonols Flavones Flavanones Chalcones

squelette des principales génines flavonoïdiques au sens strict

Propriétés et extraction et mise en évidence des « flavonoïdes »


Les flavonoïdes sont des polyphénols de même squelette que la catéchine. Ils en
possèdent donc les principales propriétés physicochimiques : leur extraction a lieu
dans des conditions assez semblables. Cependant, à la différence des tanins, ils
sont fréquemment liés à des sucres ( hétérosides) et sont alors plus polaires et
hydrophiles. Dans la plupart des cas, les solvants d’extraction sont alors des alcools
ou des mélanges hydroalcooliques dont on fera varier la teneur en eau et/ou la
température pour obtenir des polarités comparables.
Comme tous les polyphénols, ils donnent une réaction positive au perchlorure
ferrique (p. 21 et annexe p. 52).

Propriétés et caractérisation des « flavonoïdes »


La réaction spécifique de caractérisation des flavonoïdes est la réaction
dite « de la cyanidine ».

Réaction spécifique de caractérisation des flavonoïdes :


réaction « de la cyanidine »
Elle utilise en effet le pouvoir réducteur de métaux en milieu acide (formation de
l’hydrogène « naissant »), pour réduire spécifiquement le noyau flavonoïdique. La
réaction de la cyanidine est basée sur l’obtention de couleurs caractéristiques du
noyau de départ, après sa réduction par l’hydrogène naissant :
OH OH
OH OH
HO O HO O O HO OH
OH OH HO
OH OH
OH

HO O
flavonols HO O
flavones HO O OH O chalcones
flavanones

MgCl2 MgCl2 MgCl2 MgCl2


Mg + HCl H2 Mg + HCl H2 Mg + HCl H2 Mg + HCl H2
OH OH
OH

HO O HO O
OH OH HO O
OH
OH négatif
HO OH (ne sont pas des flavonoïdes
HO OH HO

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au sens strict)
TP
rouge cerisede VASAM-Pharmacognosie
orange : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
rouge violacé
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
structures flavonoïdiques mises en évidence par la réaction de la cyanidine
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES (TP n°2)

DEBUT des MANIPULATIONS de TP 2 !!!

Les polyphénols (tanins condensés) des pépins de raisin


Les pépins de raisin (Vitis vinifera L., VITACÉES) ne constituent pas une drogue
"médicinale" et n’ont pas de monographie à la Pharmacopée, mais ils sont une
source industrielle d’extraits d’OPC (pour "Oligomères ProCyanidoliques", doués de
propriétés « vitaminiques P »), utilisés dans la fabrication de la spécialité
pharmaceutique Endotélon®.
En TP, nous utiliserons la même source végétale, les pépins de raisin (Vitis
vinifera L., VITACÉES) pour apprendre à en extraire les procyanidols (OPC), à les
mettre en évidence par la réaction du perchlorure ferrique, et à les caractériser par la
réaction de BATE-SMITH. Comme dans l’industrie, la chromatographie sur couche
mince permettra de vérifier la qualité « oligomères procyanidoliques » de l’extrait.

Étude de la drogue : les pépins de raisin


Les caractéristiques macro- ou microscopiques ne seront pas étudiées en TP.

Extraction des tanins catéchiques pour la CCM


L’extraction des tanins catéchiques est effectuée en gardant les pépins de raisin
entiers. Afin d’obtenir une meilleure extraction, la drogue est placée directement, au
contact du solvant extractif, sans broyage préalable (pour éviter les émulsions qui se
formeraient avec l’huile présente dans les cotylédons de ces graines).
Dans un Erlen de 250 ml, peser la drogue : 25 g de pépins.
Ajouter un mélange acétone - eau (6/3) : 45 ml (30 acétone + 15 eau)
- Laisser macérer (drogue au contact du solvant, à
température ambiante), pendant au moins 10 min. Agiter
sur agitateur magnétique.
- Filtrer (filtre Buchner) sous vide, dans une fiole de à vide.
- Transvaser le filtrat dans un ballon rond de 250 ml.
- Evaporer l’acétone au rotavapor.
- Placer la « solution » aqueuse résiduelle (12 ml d’eau
environ) en ampoule à décanter (100 ml).

- Extraire la phase aqueuse une 1ère fois par 10 ml d’acétate


d’éthyle (d=0.9). Séparer les 2 phases, récupérer la phase
organique dans un erlen sec, puis replacer la phase aqueuse
dans l’ampoule. Extraire une 2ème fois à nouveau
par 10 ml d’acétate d’éthyle.
* Les tanins catéchiques sont plus solubles dans la phase Extraction par
organique que dans l’eau. ATTENTION : densité de l’AcOEt < l’acétate d’éthyle
celle de l’eau.

- Réunir les 2 phases organiques (supérieures) dans un Erlen SEC de 125 ml.
- Ajouter du sulfate de sodium anhydre et agiter pour sécher la phase
organique.
- Filtrer sur un filtre en papier, directement dans un ballon rond de 100 ml sec.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES (TP n°2)

- Concentrer à siccité par évaporation sous vide (rotavapor) :  « extrait sec


d’OPC de pépins de raisin ».

CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE des OPC de pépins de raisin


I - Préparation de la solution pour chromatographie
- Dissoudre l’extrait sec d’OPC de pépins de raisin (dans le ballon), en
ajoutant, dans un premier temps, 4 à 5 gouttes de méthanol = "solution d’OPC".
II - Chromatographie
- Support : film de Silice sur plaque aluminium - 3 pistes - Migration sur 7,5 cm.
- À l’aide d’un capillaire, déposer :
1°) 4 fois de la solution préparée ci-dessus (solution d’OPC).
2°) 4 fois le témoin pour chromatographie de tanins catéchiques (catéchine).
3°) Leur mélange (piste centrale).
Ne jeter pas le reste de votre "solution d’OPC". Il est utilisé pour mettre en évidence
les polyphénols (FeCl3) et identifier leur nature (Bate-Smith).
- Développer avec :
Chloroforme - Méthanol - Acide acétique (8 / 2 / 0,3 ; v/v/v).
Un binôme doit réparer la quantité nécessaire de solvant pour remplir les 2 grandes
cuves, mises à dispositions dans la salle, communes à tous les binômes.
ATTENTION !!! La cuve à chromatographier doit impérativement être sèche.
Placer simultanément (tous les binômes utilisant une même cuve), les plaques
chromatographiques et fermer la cuve (couvercle).
Développer le chromatogramme sur 7-8 cm. Ne plus déplacer la cuve !
Lorsque le front du solvant a atteint la ligne supérieure (environ 30 mn) :
retirer le chromatogramme. front de
solvant (RF)
III – Révélation
- Placer le chromatogramme sous la hotte,
catéchine
et sécher à l’air (séchoir à cheveux), afin
d'éliminer toute trace de solvants. monomères
- Tracer le trait du front de solvant.
- Observer le chromatogramme sous
lumière UV (254 nm et 365 nm) et
entourer au crayon de papier les taches dimères
observées.
- Tamponner avec un coton le réactif à
trimères
l'anisaldéhyde. Chauffer au "heat-gun",
pour révéler le chromatogramme.
- Repérer les monomères, les dimères et les
trimères, par rapport à la position de la
catéchine, témoin, calculer leur Rf.

Pour mettre en évidence et caractériser


les polyphénols de cette drogue végétale, procéder de la manière suivante :

Diluer le reste de la "solution d’OPC" dans 3 ml de méthanol (MeOH).


Répartir la solution en 2 tubes à essais : 1 ml et 2 ml environ.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES (TP n°2)

Mise en évidence des polyphénols dans l’extrait de pépins de raisin par


la réaction au perchlorure ferrique
Comme tous les polyphénols, les polyphénols de l’extrait de
pépins de raisin donnent une réaction positive en présence
de métaux lourds (FeCl3, voir p. 16 et annexe, p. 52).

Au tube contenant 1 ml de "solution d’OPC", on ajoute :

2 gouttes de perchlorure ferrique (FeCl3 à 10%).

Observer le précipité noir-vert intense, caractéristique.

Caractérisation des tanins condensés de pépins de raisin par la réaction


de BATE-SMITH
Les polyphénols de l’extrait de pépins de raisin sont des tanins condensés
ou « catéchiques » formés par condensation de monomères de type flavan-3-ol ((+)-
catéchine, (-)-épicatéchine), voir p. 17, et formation de liaisons "interflavaniques" qui
sont fragiles en milieu acide Ainsi, le réactif de BATE-SMITH, le butanol chlorhydrique
(BuOH, HCl) sur les tanins condensés, provoque-t-il la libération du cyanidol de
couleur rouge caractéristique (voir schéma réactionnel p. 20).

Pour caractériser la nature procyanidolique des tanins de pépins de raisin,


on utilise la réaction de BATE-SMITH. Le protocole de cette réaction est le suivant :
Au tube contenant 2 ml de "solution d’OPC", ajouter :

• réactif au butanol chlorhydrique : 2 ml environ


Porter au bain marie (90°C) pendant
5 minutes au moins, en agitant à intervalles butanol, HCl
réguliers (pour favoriser l’oxydation du
cation benzylique).

La coloration rouge qui apparaît, H+


caractéristique du cyanidol, témoigne de
la nature ProCyanidolique des tanins de Ox
pépins de raisin. O2 de l'air

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des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES (TP n°2)

Les flavonoïdes (rutine) du Sophora japonica (FABACÉES)


Pour réaliser ces essais « positifs », en TP, vous disposez d’une source végétale qui
en est riche :
- boutons floraux de Sophora (Sophora japonica L., Fabacées)
HO
Le bouton floral de S. japonica (Ph. Eur. 8ème Éd.,
O OH
07/2011:2427) contient jusqu’à 20% de rutine HO O HO
O

(=rutoside). De ce fait, il constitue la source principale O O


utilisée par l’industrie pharmaceutique. D’autres plantes HO OH HO
OH O OH

en renferment et sont des sources alternatives de OH rutoside


rutoside : Ruta graveolens L (historique), Eucaplyptus (= rutine : 3-O-rhamnoglucososide de
quercétol = 3-O-rutinosylquercétol)
macrorrhyncha F. Muell., ou Fagopyrum esculentum

Moench, Fagopyrum tataricum (L) Gaertn. ou encore Polygonum fagopyrum L.

Extraction des flavonoïdes des bourgeons floraux de Sophora


L’extraction des polyphénols est effectuée à partir de la poudre de bourgeons
floraux, placée au contact du solvant d’extraction : solution hydroalcoolique.

Dans un tube à essais de 16 ml, peser la drogue : 200 mg de poudre.

Ajouter : - éthanol : 4 ml
- eau : 1 ml

- Placer le tube au bain marie à 65°C, pendant au moins 10 min.

- Filtrer à chaud l’alcoolat sur papier-filtre plissé, en 2 parts égales, dans 2 tubes
à essais (16 ml) = "solution de flavonoïdes".

Mise en évidence des polyphénols de Sophora par la réaction au


perchlorure ferrique
Pour mettre en évidence les polyphénols de cette drogue végétale, procéder de la
manière suivante :

Dans un des 2 tubes de 2 ml environ de "solution de flavonoïdes, ajouter :


réaction à la
cyanidine

1 goutte de perchlorure ferrique (FeCl3


au FeCl3
réaction

à 10%) :

Voir p. 16 et annexe, p. 52.

Observer le précipité noir-vert intense,


caractéristique des (poly)phénols.

Conclure.
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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses POLYPHÉNOLIQUES (TP n°2)

Caractérisation des polyphénols ( flavonoïdes) de Sophora par la


réaction de la "CYANIDINE"
Cette réaction permet de mettre en évidence spécifiquement cette deuxième
catégorie de polyphénols : les flavonoïdes (voir p. 53).

Attention : Lors du test, placer votre tube à essai dans un bêcher (250 ml) rempli
d’eau froide, afin d’éviter l’élévation de température et l’emballement de la réaction.

Dans le 2ème tube de "solution de flavonoïdes" : 2 ml environ, ajouter : 0,5 ml


(6-7 gouttes) d’ acide chlorhydrique concentré puis une rognure de magnésium.

Une coloration caractéristique du flavonoïde (rutoside majoritaire = flavonol, ici)


par transformation en cyanidol (ou "cyanidine", rouge cerise), se développe
lentement, avec une disparition totale de la couleur jaune citron

une réduction progressive du flavonoïde (rutoside), jaune citron, par l’hydrogène « naissant » (métal
en milieu acide) forme de la cyanidine de couleur rouge-cerise

Conclure, en fonction de votre résultat (voir p. 18 et 53).

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES

TP3 : Substances Actives Médicamenteuses


SAPONOSIDIQUES (& flavonoïdiques)
Généralités sur les SAPONOSIDES
Les saponosides existent sous forme « inactive » dans les plantes (condensés à de
nombreux sucres qui sont hydrolysées quand nécessaire, ce qui les transforment en
leurs formes « actives », qui en font tout l’intérêt :
• Anti-microbiens, anti-fongiques, parasiticides.
• Irritants cellulaires (sternutatoires, expectorants)
• ↑ perméabilité membranaire des cellules (extirpent le cholestérol ?) : détruisent
les hématies (hémolytiques)
• Toxiques pour animaux sang froid (ichtyotoxiques, molluscicides 
schistosomiases)
• Anti-Inflammatoires, anti-hémorroïdaires, cicatrisants, …

Nature des SAPONOSIDES

Ce sont des hétérosides dont la génine stéroïdique ou triterpénique (lipophile) est


reliée à des résidus sucrés (polaires), en nombre parfois important, et dont certains
sont des acides uroniques.
COOH
plage hydrophile
OH O O O
(fonctions polaires) OH
O
OH O O O
OH O
HO O
HO OH OH O
OH OH
HO plage hydrophobe
OH (squelette terpénique)

ESCINE
dualité structurelle justifiant le caractère amphiphile des SAM saponosidiques

D’autres exemples de saponosides sont présentées en annexe, p. 54.

Propriétés et extraction des « SAPONOSIDES »


Cette structure particulière (duale) leur confère des propriétés amphiphiles qui en
font de véritables savons ( saponosides). Le plus souvent, ces SAM ne sont :
- ni solubles dans l’eau seule,
- ni non plus dans les solvants organiques seuls.

Pour les extraire efficacement, il convient alors d’utiliser des mélanges de ces deux
types de solvants : eau et organiques miscibles, donc, polaires (acétone, éthanol,
méthanol, …).
La nature du solvant organique et ses proportions par rapport à l’eau, déterminent la
sélectivité des types de SAM qui sont extraites de la drogue.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES

Mise en évidence des « SAPONOSIDES » : pouvoir aphrogène

La mise en évidence des saponosides dans une drogue végétale, est basée sur
l’observation de leur pouvoir aphrogène, c'est-à-dire la capacité qu’ont leurs
solutions aqueuses à mousser, après agitation.

Cette propriété est à la base de la méthode permettant d’apprécier la richesse d’une


drogue en saponosides : mesure de « l’indice de mousse ».

En annexe, figurent les méthodes « rapide » de mise en évidence, p. 54, et de


« dosage » des saponosides, p. 54.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES

Les saponosides du marron d’Inde (graines)


La graine du Marronnier d’Inde, Aesculus hippocastanum L.,
HIPPOCASTANACÉES, servira de drogue modèle, pour étudier cette classe de
composés saponosidiques, en TP. Son extrait est « traditionnellement utilisé dans :
les manifestations de l'insuffisance veineuse telles que jambes lourdes, dans la
symptomatologie hémorroïdaire ; le traitement symptomatique des troubles
fonctionnels de la fragilité capillaire cutanée, tels que ecchymoses, pétéchies, etc. ».

Les SAM du Marron d’Inde : des saponosides (et des polyphénols)


La composition chimique de la drogue, la graine (= marron) est assez complexe
et plusieurs composants participent à son action globale, parfois qualifiée de «
vitaminique P » :
Les principaux, les saponosides : pour les caractériser, il faudrait les extraire et les
purifier. C’est une opération assez difficile. Aussi préfère-t-on dans la pratique courante
s’en tenir à une estimation de leur pouvoir aphrogène, basé sur la mesure de « l’Indice
de mousse » de l’extrait brut total (totum saponosidique).
O

O O
HO
OH Quercétol
O

OH Rha O OH
HO
COOH OH O O
O O
O
HO OH O O OH
OH

O O OH OH OH
OH
OH
O
HO Glc
O OH
HO
OH
OH
HO ESCINE (saponoside triterpénique) RUTOSIDE (flavonoïdes)
OH

Des SAM secondaires, les polyphénols, tels les :


• flavonoïdes comme le « rutoside » : une catégorie de
polyphénols que l’on caractérise par la réaction dite de la
cyanidine (voir p.53).
• des tanins procyanidoliques, contenus surtout dans le
tégument, mais on peut les caractériser dans la poudre totale.
À cette occasion, on mettra en oeuvre quelques réactions
d’identification qui rappelleront les propriétés essentielles de ces
produits, vues au chapitre précédent.
Les tanins catéchiques précipitent les protéines et les
alcaloïdes (sources d’incompatibilités).
Ce sont des polyphénols : ils donnent des colorations intenses
avec les sels de fer, en l’occurrence une coloration vert bronze dû au noyau
catéchol (voir p. 16 et annexe, p. 52).
Ce sont des tanins condensés : ils donnent une réaction de BATE-SMITH
positive (voir p. 20).
Le marron possède une deuxième drogue, l’écorce du tronc, dont le égal action favorable sur
principe actif majeur est constitué par l’esculoside, une autre eme la résistance et la
catégorie de polyphénols que sont les coumarines, auquel on a reconnu nt perméabilité des
une capillaires.

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HO Glc O TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissanceO
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES O

ESCUL
OSIDE

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (TP n°3)

DEBUT des MANIPULATIONS de TP 3 !!!

Saponosides du marron d’Inde


Mise en évidence des saponosides du marron d’Inde
Note : Pour une recherche rapide de saponosides dans une drogue inconnue,
utiliser la méthode générale de mise en évidence de ces substances, décrite p. 54,,
directement sur la poudre de drogue, sans dégraissage préalable.

Préparation de poudre de marron d’inde délipidée

Note : L’ensemble du matériel utilisé dans cette manipulation doit être entièrement
SEC : pipette, büchner, papier filtre, erlen …

S’agissant d’une graine, cette drogue doit être préalablement délipidée.


Dans un Erlen de 100 ml (polypropylène), introduire :

• poudre de marron d’Inde : 4 g environ


• éther de pétrole : 10 ml

Boucher l’Erlen (bouchon rouge) et bien agiter.


Laisser reposer quelques minutes.
Filtrer l’éther de pétrole (sur Büchner) dans une fiole à vide (de Kitasato), en
entraînant le moins possible de poudre sur le filtre papier. Cette phase
organique ne sera pas gardée.

Renouveler l’opération avec 10 ml d’éther de pétrole « neuf ».

Filtrer, cette fois, en entraînant toute la poudre sur le filtre.


« Sécher » la poudre complètement (jusqu’à ce qu’elle soit pulvérulente) en tirant
sous vide : placer le Buchner directement sur le tuyau à vide.
On obtient ainsi une poudre délipidée qui permet le dosage des saponosides.
ATTENTION : cette poudre "délipidée" sert aussi pour préparer l’extrait éthanolique
(p. 29) utilisé pour l’étude CCM (p. 29) et les réactions colorées d’identification des
polyphénols du marron (p. 31).

Dosage des saponosides du marron d’inde : Indice de mousse


I – Préparation de l’extrait (décocté à 1%) de poudre délipidée :

- Peser exactement un poids p de cette poudre délipidée voisin de 1 g, et


l’introduire dans un Erlen de 250 ml avec 100 ml d’eau distillée.
- Chauffer au bain-marie à 95°C pendant 30 minutes : « décoction ».
- Filtrer à chaud le « décocté », sur coton, dans un Erlen propre, muni d’un grand
entonnoir et d’un morceau d’un gros morceau de coton .
NB : vous n’êtes pas tenu d’attendre que l’intégralité du décocté soit filtré. Seuls 27,5 ml sont
nécessaire à la mise en œuvre de la gamme de mousse.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (TP n°3)

II - Dosage des saponosides : mesure de l’« Indice de mousse »


La concentration du décocté est de 1 % = 1/100ème (p/v).
Dans 10 tubes à essais calibrés (tous de même diamètre), introduire les quantités
selon le tableau :

Tube n° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Décocté
dilué (ml) 0,1 0,3 0,6 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Eau (ml) 9.9 9.7 9.4 9 8,5 8 7,5 7 6,5 6

- Boucher (avec le doigt).


- Agiter vigoureusement chaque tube, en position horizontale pendant 15
secondes environ, et "abandonner" le tube sur son portoir.
- Après 10 minutes au repos, mesurer les hauteurs de mousse.
- Noter pour le calcul, le tube ayant une hauteur de mousse résiduelle de 1 cm.

gamme de dilutions décroissantes du décocté de marron d’Inde pour la mesure de l’INDICE DE MOUSSE

On appelle « Indice de mousse » l’inverse de la dilution correspondant à ce tube.

Exemple de calcul :
Si c’est le tube 5 qui a une hauteur de mousse de 1 cm : il contient 1,5 mL de
décocté à 1% et 8,5 ml d’eau, le 1,5 mL de ce tube correspondent donc à :
1 1,5 1,5
x = 0,01 x 0,15 = 0,0015 = g de marron d'inde
100 10 1000

concentration initiale dilution dans ce tube n°5


(du décocté) (du décocté)

= 0,0015 g de marron d’Inde par L d’eau, c’est-à-dire à une dilution finale de 0,0015
/ 1 = 1,5/1 000ème
Donc, l’indice de mousse, ici, est égal à l’inverse, soit :

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des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (TP n°3)

1,5 1000
Indice de mousse = inverse de = 667

1000 1,5

Remarque : Il est nécessaire de tenir compte du poids p exactement pesé au


départ.
Exemple : si p est égal à 0,95 g et non pas 1 g, la concentration réelle initiale est de
0,0095. Par conséquent le calcul devient :
poids réel pour préparer le décocté concentration initiale
(du décocté)
0,95 1,5
x = 0,0095 x 0,15 = 0,001425 g de marron d'inde / litre
100 10

volume d'eau dilution dans ce tube n°5


pour préparer le décocté (du décocté)

Donc, l’indice de mousse exact, dans ces conditions, égal à l’inverse, est :
1
Indice de mousse = = 702
0,001425

Étude des saponosides du marron d’inde en CCM

A - PRÉPARATION DE L’EXTRAIT : filtrat alcoolique


Dans un tube à essais rodé avec bouchon, introduire :
• poudre délipidée de marron d’Inde : le reste de poudre (environ 2,5 g)
• éthanol : 8 ml
• eau : 1 ml

Porter au bain-marie à 65°C, pendant 10 minutes.


Filtrer à chaud l’alcoolat sur papier-filtre plissé dans 1 tube à essais de 16 ml.
Ce filtrat alcoolique est utilisé pour la CCM (ci-dessous) ET les réactions
d’identification des tanins condensés (p. 31) et des flavonoïdes (p. 31).
B – CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE (CCM)
- Support : Silice sur film aluminium - 3 pistes - Migration sur 7,5 cm.
- Déposer : 1°) 4 fois de la solution préparée ci-dessus (filtrat alcoolique)
2°) 4 fois le témoin pour chromatographie du marron d’Inde (escine).
3°) Leur mélange (piste centrale).

- Développer avec le mélange de solvants :


acétate d'éthyle - eau - n-propanol (6/3/6 ; v/v/v)
Un seul binôme préparera 150 ml de ce solvant.
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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Bien agiter : seul un solvant monophasique permet une élution correcte !
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (TP n°3)

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des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (TP n°3)

Il sera réparti (75 ml) dans chacune des 2 grandes cuves à chromatographier,
réservées au marron d’Inde.

Placer les 6 plaques CCM (de 6 binômes) en même temps, dans une cuve et
développer le chromatogramme.
Lorsque le front du solvant a atteint la ligne supérieure, retirer les CCM.
Favoriser l’évaporation du solvant par agitation à l’air (séchoir à cheveux).
C – RÉVÉLATION
- Observer aux deux longueurs d’onde et entourer les taches
anisaldéhyde O
observées.
- Tamponner uniformément le chromatogramme, avec un coton H

imbibé de réactif à l'anisaldéhyde. O


- Chauffer sur plaque chauffante ou au « heat-gun ».

- Caractériser les taches du chromatogramme correspondant au marron d’Inde par


rapport à celles du témoin fourni, en comparant Rf et coloration.

front de solvant (RF)

vert clair 0,78


vert clair 0,74
Bleu violacé 0,72 Escine 0,72

vert brun 0,54

vert brun 0,36

vert brun 0,20

2 mm 2 mm 2 mm

1 cm Extrait mélange Témoin

Chromatogramme de l’extrait "saponosidique" de marron d’Inde

Confirmation du Marron d’Inde : mise en évidence des polyphénols


Le marron d’Inde donne également des réactions positives avec les réactions
caractéristiques des tanins condensés (FeCl3 et Bate-Smith). Il renferme en outre
du rutoside, appartenant à une troisième catégorie de polyphénols : les
flavonoïdes, mis en évidence par la réaction de la « cyanidine ».

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses SAPONOSIDIQUES (TP n°3)

A – Mise en évidence des polyphénols du marron d’Inde (générale)

Coloration avec les sels ferriques (réaction au perchlorure de fer) :


Dans un tube à essais de 16 ml, introduire :
• filtrat alcoolique préparé p. 29 : 0,5 ml environ
• solution aqueuse de perchlorure ferrique à 10% : 1 goutte
Il se forme un précipité vert bronze.

B - réaction d’identification des tanins condensés : Réaction de BATE-SMITH


Dans un tube à essais de 16 ml, introduire :
• filtrat alcoolique préparé p. 29: 0,5 ml environ
• réactif au butanol chlorhydrique concentré : 1 ml environ
Porter au bain-marie bouillant (90°C) pendant 5 minutes.
Agiter de temps en temps.

La coloration rouge (cyanidol) qui se développe lentement, signe une


nature ProCyanidolique de polyphénols de l’extrait de marron d’Inde.

C - Réaction d’identification du rutoside (flavanoïde), réaction dite « de la cyanidine »

Cette réaction permet de caractériser spécifiquement cette catégorie de


polyphénols : les flavonoïdes (voir p.53).

Dans un tube à essais de 16 ml, introduire :


• filtrat alcoolique préparé p. 29 : 2 ml environ (le reste)
• eau distillée : 0,5 ml environ
• acide chlorhydrique concentré : 0,5 ml environ
• rognures de magnésium : 1

ATTENTION : Tenir le tube avec une pince en bois, plongé dans


un bêcher (250 ml) rempli d’eau froide, afin d’éviter l’élévation de
température et une réaction trop violente : voir ci-contre.

Une coloration
caractéristique du flavonoïde
(rutoside majoritaire = flavonol,
ici) par transformation en
cyanidol (ou "cyanidine",
rouge cerise), se développe
lentement.
La réduction progressive du flavonoïde (rutoside), jaune citron, par
l’hydrogène « naissant » forme de la cyanidine de couleur rouge

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES

TP4 : Substances Actives Médicamenteuses


ANTHRACÉNOSIDIQUES
Généralités sur les SAM ANTHRACÉNOSIDIQUES
Les anthracénosides, à propriétés laxatives (stimulants) et purgatives, constituent une
classe chimique homogène. Ces SAM dérivent toutes de la même structure anthracénique avec
quelques modifications fonctionnelles qui différencient les aglycones.
R3 R6
OH O OH
chrysophanol (cascara) CH3 H 8 1
8a 9a
7 9 2
émodol (bourdaine) CH3 OH
aloe-émodol (cascara, sénés) CH2OH H 10
R6 6 10a 4a 3 R3
5 4
rhéine (sénés) COOH H O
physcion (rhubarbe) CH3 OCH3

Ces substances existent sous deux formes réduite et oxydée :


OH O O
tautomérie O

O
anthracène anthranol anthrone anthraquinone

Les formes réduites (dont le carbone 10 est "libre" = méthylène) sont les formes très
majoritaires de la plante fraîche. C’est ce qui les rend inutilisables en pharmacie, telles quelles, car
elles sont trop drastiques. Pour être délivrées par le pharmacien, les drogues officinales ne doivent
contenir que des formes oxydées. Il existe deux voies principales d’oxydation, à partir des drogues
fraîches :
Pl. fraîche : Plante sèche :
Majoritairement 2 processus possibles : (formes oxydées)
Hétér. d'anthrones monomères oxydation chimique  hétér. d’anthraquinones
(formes réduites) oxydation enzymatique  hétér. de dianthrones
ex. : le séné :
plante séchée à temp. > 40°C : plante fraîche : plante séchée à temp. < 40°C :

Glc Glc O
O O OH Glc O OH
O O OH enzymes
O
10 10
H
(Air, lumière) COOH
COOH 10 si temp. < 40°C H
COOH COOH
O
10
8-glucoside de rhéine 8-glucoside
de rhéine anthrone
O O OH
Glc sennosides A et B

anthraquinones dianthrones

La dimérisation des anthrones du séné (rhéine anthrone) en sennosides est le procédé


majeur d’oxydation, à condition de ne pas dénaturer les enzymes (oxydases) par une trop forte
température, lors du séchage de la drogue. Une telle transformation en dianthrones, tout comme en
C-hétérosides ou en hétérosides d’anthraquinones, correspond à un "blocage" du méthylène en 10 et
à une disparition du pouvoir drastique. C’est ce dont le pharmacien doit s’assurer.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES

Méthode générale d’extraction des ANTHRACÉNOSIDES


Les anthracénosides sont tous des composés plutôt polaires à cause de leurs fonctions
phénoliques et de leurs nombreuses fonctions alcools des sucres : ils sont donc
hydrophiles et solubles dans les solvants polaires. Étant donné le mode d’identification
général utilisé pour cette catégorie de substances, la réaction de Bornträger sur la génine
seule (voir ci-dessous), l’extrait « aqueux » qui est obtenu à partir de la drogue, sera traité
systématiquement en milieu acide et/ou oxydant dans le but de transformer l’ensemble des
principes actifs en anthraquinones libres.
Ces génines ont perdu leur polarité et acquis une certaine « lipophilie » : elles ne sont
extractibles qu’en milieu organique peu polaire : toluène, chlorure de méthylène, éther … .
Ainsi, l’action de mélanges "eau + acide minéral" ou "eau + acide oxydant" ou "eau +
acide + oxydant", directement sur la drogue, suivie d’une « extraction » par un solvant
organique peu polaire sont-ils la meilleure manière de préparer de tels extraits qui
permettent de réaliser directement la réaction de Bornträger.

Mise en évidence des anthracénosides : réaction de BORNTRÄGER


La caractérisation des principes actifs anthracéniques dans une drogue végétale est
effectuée par la réaction de BORNTRÄGER. Elle est basée sur la coloration rouge intense
que fournissent les 1,8-dihydroxy anthraquinones (jaune-citron et organosolubles, au
départ), lorsqu’elles sont placées en milieu fortement alcalin (KOH = réactif de
Bornträger) : formation d’un dianion rouge (polaire, donc hydrosoluble)  phase aqueuse.
éléments nécessairement "libres" pour
une réaction de Bornträger positive

OH O OH O O O
8 1
KOH

HO CH3 HO CH3
O O

en milieu alcalin fort (KOH, NaOH) : formation du polyanion anthraquinonique (rouge)


L’espèce responsable de cette coloration est au minimum un dianion, tel que décrit ci-
dessus, du fait de la délocalisation (conjugaison) des charges anioniques sur l’ensemble du
système aromatique (anthraquinone). La couleur n’apparaît donc qu’avec les
anthraquinones 1,8-dihydroxylées libres. 2 2
R2 R R
O O OH O O OH O O OH

R3 R3 1 R3
O R1 O O R1
O-hétérosides d'anthrones R4 R O
+ C-hétérosides d'anthrones
2 H + O-hétérosides d'anthraquinones
R H
O O OH [O] H+
[O]
OH O OH O O O
R3 8 1
KOH
O R1 H+
dianthrones
O R1 [O]
R3 HO R1 HO R1

O O

O O OH
R2

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TP (HCl,
de VASAM-Pharmacognosie : Initiation
(HNOaux voies d’accès et à la préalables
reconnaissance
hydrolyses H2SO4) ET oxydations
des grandes classes de Substances Actives 3 ou FeCl 3 + HCl)
Médicamenteuses
impératives
d’origine végétale
selon la nature des anthracénosides de la drogue
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES analysée

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES

Les O-hétérosides doivent être préalablement hydrolysés de leurs sucres. Les anthrones
(formes réduites) doivent être oxydées en anthraquinones et hydrolysées (si glycosylées).
Les C-hétérosides, comme les dianthrones, sont beaucoup plus difficiles à hydrolyser et à
oxyder. Elles ne forment les anthraquinones qu’après un traitement énergique en milieu
acide et oxydant fort (HNO3, ou FeCl3 + HCl).

Cela explique la difficulté variable à obtenir la réponse positive et les différents protocoles employés
pour pratiquer cette réaction, en fonction de la composition de chaque drogue.

En TP, trois drogues serviront de support à l’apprentissage de la recherche


d’anthracénosides, il s’agit de :
- la Bourdaine,
- la Rhubarbe de Chine (officinale), et
- la rhubarbe des jardins = le Rhapontic

Généralités sur les drogues à ANTHRACÉNOSIDES


• la Bourdaine, Rhamnus frangula L., ou Frangula alnus Miller, RHAMNACÉES,
ème
La drogue (Ph. Eur., 8 Éd., 04/2011:0025), récoltée au moment de la floraison, est constituée par
l’écorce desséchée de la tige et des branches, voir Annexe p. 55. Pour être conforme, la drogue
(l’écorce de tiges et branches desséchée) doit contenir au minimum 7% en poids de
glucofrangulines, exprimées en glucofranguline A.

• la Rhubarbe de Chine (officinale), Rheum palmatum L., POLYGONACÉES,


ème
La drogue (Ph. Eur., 8 Éd., 01/2008:0257, corrigé 6.0) est constituée par les organes souterrains
entiers ou coupés, séchés de Rheum palmatum L. ou de Rheum officinale Baillon ou de leurs
hybrides (voir Annexe p. 56).
NB : Cette Rhubarbe est souvent falsifiée par la rhubarbe des jardins, le RHAPONTIC, Rheum
rhaponticum L., une autre POLYGONACÉES. Il est possible de mettre en évidence une telle
falsification par l’analyse du contenu chimique de la drogue : elle renferme du rhaponticoside, un
stilbénoïde fluorescent qu’il faut apprendre à reconnaître, ici, en TP.

• la rhubarbe des jardins = le Rhapontic, Rheum rhaponticum L., R. rhabarbarum L., R x


hydridum Murray (R. cultorum), POLYGONACÉES.
Le rhapontic, ou rhubarbe des jardins, utilisée à des fins ornementales et pour ses pétioles
comestibles, est considéré comme étant une falsification de la rhubarbe de Chine. Le rhapontic n’est
guère utilisé qu’en pharmacie vétérinaire (bien que classé officiellement dans la catégorie des laxatifs
stimulants ; Note explicative, 1998).
La distinction entre la rhubarbe et le rhapontic par examen macroscopique et microscopique est
malaisée. Ainsi, toute falsification de la drogue rhubarbe par du rhapontic se fondera sur une
évaluation de la composition chimique de l’extrait de poudre de plante à évaluer.
OH
En effet, le rhapontic, outre le fait qu’il renferme, bien qu’en quantité
moindre, des dérivés anthracéniques, présente des quantités plus
importantes de dérivés stilbénoïques, en particulier le rhaponticoside
O-Glc
ou rhaponticide, un composé fluorescent, pratiquement absent chez
les rhubarbes officinales. H3CO
rhaponticoside
OH

Il faut noter que la seule observation de la CCM pour comparer les différentes espèces, reste délicate.
En effet, la racine de rhubarbe officinale renferme, elle aussi, quelques dérivés stilbéniques
ème
susceptibles de laisser apparaître une faible fluorescence. Aussi, la Pharmacopée Européenne 8
édition, préconise-t-elle une recherche spécifique du rhaponticoside.

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 3


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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

DEBUT des MANIPULATIONS de TP 4 !!!


Vous vous familiariserez à l’extraction et à la mise en évidence d’anthracénosides,
à partir de ces 3 drogues végétales qui en sont riches :

- la bourdaine,
- la rhubarbe de Chine (officinale), et
- la rhubarbe des jardins = le rhapontic.
Les deux rhubarbes seront étudiées comparativement (en parallèle), puisqu’il faut
savoir distinguer le rhapontic de la Rhubarbe officinale, qu’il falsifie souvent.

Étude des anthracénosides de la Bourdaine (RHAMNACÉES)


Examen microscopique de la Bourdaine
• Fibres partiellement lignifiées, généralement groupées en amas et
accompagnées de tubes oxalifères à prismes.
• Fragments brun-rouge du suber.
• Fragments de parenchyme renfermant des macles d’oxalate de calcium.
• La poudre ne renferme pas de cellules scléreuses.

Mise en évidence des anthracénosides de la bourdaine : réaction de BORNTRÄGER


Étant donné que la majorité des SAM anthracénosidiques de la bourdaine sèche
sont de simples O-hétérosides et déjà oxydées sous forme d’anthraquinones
(frangulosides et glucofrangulosides) par la conservation de la drogue pendant un an
au moins, leur hydrolyse est facile, et ne nécessite pas l’ajout d’eau oxygénée (voir
p. 57).
déjà oxydées en quinones Bornträger 100%

R O O OH R O O OH OH O OH OH O OH
hydrolyse +
CH3
Rha-O CH3 Api-O CH3 (H2SO4) HO CH3 O
O O O

R= Glc : glucofranguloside A glucofranguloside B émodol chrysophanol


R= H : franguloside A franguloside B

Un simple traitement par l’H2SO4 à chaud, suffit à les transformer en


anthraquinones libres pour avoir une réaction de Bornträger pratiquement totale et
donc, fortement positive.

Pour mettre en évidence les anthracénosides de la bourdaine sèche par la


réaction de Bornträger :
Dans un tube à essais, introduire :
- poudre d’écorce de Bourdaine : 200 mg environ
- acide sulfurique à 10% : 5 ml

Porter au bain-marie bouillant à 95°C pendant 10 minutes (hydrolyse des sucres).


- Filtrer à chaud sur papier-filtre dans un tube à essais de 16 ml.

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0
TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

Note : Si vous laissez refroidir avant de filtrer, les anthraquinones ne seront plus
"solubles" dans l’eau et seront éliminées par cette étape de filtration !

Laisser refroidir le filtrat.


Ajouter un égal volume (3 à 4 ml) d’éther éthylique.
Agiter DOUCEMENT, par retournement du tube pour ne pas former d’émulsions,
répéter l’opération afin de bien extraire les anthraquinones.
Décanter l’éther (phase supérieure) en le prélevant à l’aide d’une pipette Pasteur.

Le placer dans un autre tube à essais et ajouter un égal volume de


lessive de NaOH à 50 g/l. Agiter énergiquement.
La phase aqueuse (inférieure) se colore en rouge pourpre (émodol
dianion, majoritaire), tandis que la phase organique (supérieure),
initialement colorée en jaune citron (anthraquinones), se décolore
totalement.
Sous forme de sels (dianions), elles ne sont plus solubles que dans
l’eau (phase inférieure) et lui donnent une couleur rouge intense.

Conclure.

Étude des anthracénosides des rhubarbes (POLYGONACÉES)


TRAITER LES 2 RHUBARBES EN MÊME TEMPS
Examen microscopique de la rhubarbe de Chine
• Grosses macles d’oxalate de calcium
• Vaisseaux réticulés non lignifiés
• Cellules parenchymateuses polygonales ou arrondies à parois fines
• Aucune fibre
• Aucune cellule scléreuse
• Grains d’amidon simples et arrondis et grains composés de 2 à 4 éléments
avec un hile étoilé (montage eau iodée)

Les anthracénosides de la rhubarbe de Chine et du rhapontic


Étant donné que la nature des PA des rhubarbes sont des mélanges de O-
hétérosides de plusieurs anthraquinones, mais aussi, de O,C-diglucosides de
monomères (rhéinosides), et de dimères (sennosides), il sera plus difficile que dans
la bourdaine d’avoir une réaction positive avec ces drogues.
Glc
O O OH Bornträger 100%
Glc Bornträger 60% dilués O
O O OH
OH O OH
OH O OH R
COOH
H H R
R R R R H COOH
hydrolyse H
O O R

O O OH chrysophano + [ox] OH O OH

60% de Glc (H2SO4) rhéine + aloe émodol +


émodol + aloe
6 et 8-O-Glucosides de 40% de émodol + physcion OH O OH émodol + chrysophanol

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 4


1
chrysophanol + aloé-émodol
TP desennosides A et B +
VASAM-Pharmacognosie et à la reconnaissance + physcion
: Initiation aux voies d’accès40%
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
+ physcion + émodol sennosides C et D
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

Il est donc nécessaire d’utiliser le cas général (hydrolyse + oxydation*) de la


réaction de Bornträger, selon la monographie p. 57, pour une bonne caractérisation
des anthracénosides présents.

* NOTE : Cependant, il faut savoir que cette oxydation détruit en grande partie le
rhaponticoside, un polyphénol fluorescent caractéristique du rhapontic, dont la
présence frauduleuse n’est décelable que par l’observation de sa fluorescence.

Comme la Pharmacopée Européenne 8ème éd., préconise une recherche spécifique


du rhaponticoside, il est indispensable de faire sa recherche, avant l’étape
d’oxydation. Ainsi, le protocole général (p. 57), doit-il être adapté. Il se fait en 2 temps
:
- Hydrolyse  observation de la fluorescence (UV 365 nm) ;
- Oxydation  extraction  test de Bornträger, proprement dit.

Analyse des anthracénosides de la rhubarbe de Chine et du rhapontic : test


de Bornträger adapté
1) Hydrolyse  observation de la fluorescence (UV 365 nm)
Introduire dans un 1er tube à essai :
- poudre de rhizome de Rhubarbe de Chine: environ 300 mg
- acide sulfurique à 10% : 4 ml
Introduire dans un 2ème tube à essai :
- poudre de rhizome de Rhubarbe de Jardin: environ 300 mg
- acide sulfurique à 10% : 4 ml
Porter au bain-marie bouillant à 95°C pendant 3 minutes.

À CE STADE, comparer la FLUORESCENCE SOUS UV à 365 nm des deux extraits,

Observation sous lumière Ultraviolette : recherche


du rhaponticoside*

Les extraits sulfuriques (env. 4 ml) « Rhu »


(Rhubarbe officinale) et « Rha » (Rhapontic),
placés chacun dans un tube à essais sont observés
en UV à 365 nm.

« Rhu » (tube contenant la rhubarbe de Chine) ne


doit pas avoir de fluorescence bleue mais une
couleur jaune-verte (anthraquinones).
« Rha » (tube contenant le rhapontic) présente une
fluorescence bleue « sombre » (rhaponticoside).
Comparaison des extraits des 2
Conclure sur la possible falsification du lot de rhubarbes par fluorescence à 365 nm
Rhubarbe de Chine étudié, par le rhapontic.

2) Oxydation  extraction des anthraquinones


Réaliser ensuite l’étape d’oxydation*, ajouter à vos 2 tubes :

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

- eau oxygénée (H2O2) à 30 vol. : 1 ml


Porter au bain-marie bouillant à 95°C pendant 8 minutes.
Filtrer à chaud sur papier-filtre dans un tube à essais (À CHAUD !).

Laisser refroidir le filtrat.


Ajouter un égal volume d’éther (4 ml environ).
Agiter DOUCEMENT, par retournement du tube pour ne pas former d’émulsions.
Répéter l’opération plusieurs fois, afin de bien extraire les anthraquinones (ceci
s’observe facilement par la coloration citrine prise par la phase éthérée).

Pour chaque extrait de rhubarbe, décanter l’éther (phase supérieure), et le


prélever à l’aide d’une pipette Pasteur SECHE. Le répartir en 2 parties égales :
- une première portion dans 1 tube à essais (test de BORNTRÄGER) et
- une deuxième portion dans un tube à hémolyse SEC (pour réaliser la CCM) :

soit, 4 tubes au total (2 tubes à essais + 2 tubes à hémoiyse).

2 suite  test de Bornträger, proprement dit

Aux deux tubes à essais ( !!! ), contenant


les extraits de rhubarbe de chine (« Rhu »)
et de rhubarbe des jardins (« Rha »),
ajouter un égal volume de lessive de NaOH
à 50 g/l. Agiter énergiquement.
La phase aqueuse (inférieure) se colore en
rouge pourpre (dianions divers), la phase
organique, initialement colorée en jaune NaOH
citron (anthraquinones), se décolore
totalement. Sous forme de sels (dianions),
les anthraquinones ne sont plus solubles
que dans l’eau et deviennent rouges.

Conclure en comparant les résultats des deux extraits.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

Comparaison des aglucones anthraquinoniques des 2 rhubarbes en CCM


Préparation de la CCM
Les deux tubes à hémolyse contenant la deuxième portion d’éther de chacune des
2 rhubarbes sont utilisés pour comparer leur composition en anthracénosides par
CCM.
À chacun d’eux, ajouter un peu de Na2SO4, ( ! très peu : une pointe de spatule !) :
q.s. pour sécher vos extraits, uniquement si nécessaire.
Extraits Témoin
Support : Silice sur film aluminium - 3 pistes
Déposer :
1°) 40 fois* l’extrait « Rhubarbe de chine »
2°) 40 fois* l’extrait « Rhapontic »
3°) 2 fois le témoin pour chromatographie des
anthraquinones (mélange d’émodol, aloé-émodol,
chrysophanol et rhéine).
* oui, 40 fois !

avec solvant n° 1
1ère migration
ATTENTION : 2 migrations sur 3,75 et 7,5 cm dans 2
solvants différents :
Développer une première fois jusqu’à la moitié de la
plaque CCM, avec l’ÉLUANT n°1 :

Tém.
Rha
Rhu
acétate d'éthyle - méthanol - eau (7,7/1,3/1 ; v/v/v)
Bien le mélanger. Dans une cuve à chromatographier, placer 10 ml de ce solvant.
Laisser les vapeurs saturer la cuve (10 min, env.).
Placer la plaque CCM et développer le chromatogramme.
Lorsque le front du solvant a atteint la ligne intermédiaire, à mi-chemin du
parcours total, retirer le chromatogramme de la cuve.
Extraits Témoin
Évaporation totale du solvant : sécher la plaque au
sèche cheveux.
2ème migration avec solvant n° 2

Développer une deuxième fois jusqu’à 1cm du haut de la


plaque CCM, avec l’ÉLUANT n°2 : toluène - formiate
d’éthyle - acide formique (7,5/2,4/0,1 ; v/v/v)
Note : 3 gouttes de pipette Pasteur = ± 0,1 ml d’ac. formique.
Dans une cuve à chromatographier, placer 10 ml de ce solvant.
Bien le mélanger. Laisser les vapeurs saturer la cuve à
chromatographier.
Placer votre CCM complètement sèche du solvant de première
migration.
Tém.
Rha
Rhu

Lorsque le front du solvant a atteint la ligne supérieure retirer


le chromatogramme.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

Évaporer le solvant de migration au sèche cheveux


(sous la hotte).
Révélation du chromatogramme :

- Sans aucune révélation les taches d’anthraquinones


sont colorées en jaune.

- Révéler à 365 nm et entourer en pointillé les taches


visibles (fluorescentes).
- Observer également à 254 nm et entourer (trait plein)
les taches visibles. Chromatogramme des aglucones
anthraquinoniques des 2 rhubarbes
- Révéler ensuite le chromatogramme en tamponnant (sans révélateur)

avec un coton imbibé de potasse éthanolique (réactif de BORNTRÄGER).

sous UV à 365 nm réactif de Bornträger

Caractériser les taches fournies par les 2 rhubarbes en comparant leur RF et leur
couleur à ceux du témoin.

Noter par des croix leurs importances relatives selon la rhubarbe.


Conclure sur les différences entre les deux rhubarbes étudiées, grâce aux trois
tests effectués.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE (TP n°5)

TP5 : Chromatographie sur Plaque Préparative


(purification du Rutoside)
Rappels sur la CHROMATOGRAPHIE
La chromatographie est une technique de séparation au cours de laquelle
les composés sont distribués, en fonction de leur affinité, entre deux phases : l’une
stationnaire (solide ou liquide) et l’autre mobile (liquide, essentiellement). Il s’agit de
la technique de choix, pour la purification de substances naturelles.
Différents types d’interaction existent entre la substance à enrichir et le système
chromatographique choisi. En fonction de ces interactions, on parlera de :
chromatographie d’adsorption, chromatographie de partition, chromatographie
d’échange d’ions, chromatographie d’exclusion, chromatographie d’affinité…

La Chromatographie sur Plaque Préparative (CPP)


La Chromatographie sur Plaque Préparative est une chromatographie
d’adsorption. Une phase stationnaire solide, constituée d’un matériau approprié, est
répandue en couche d’épaisseur variable et uniforme sur un support (plaque) le plus
souvent en verre. Des plaques préparatives « préfabriquées » sont disponibles dans
le commerce, il est également possible de les fabriquer, ce que vous ferez lors de
vos TP.
Des solutions d’analytes sont alors déposées sur la plaque.
La séparation s’effectue par développement du chromatogramme et la migration
de solutés, les analytes mis en solution, en fonction de leur polarité, dans un solvant
ou un mélange de solvants appropriés (phase mobile) à travers la couche de support
solide (phase stationnaire). On parle aussi de chromatographie liquide/solide.
Il s’agit de l’une des méthodes de purification les plus anciennement utilisées.

AVANTAGES :
Technique peu coûteuse, rapide à mettre en œuvre et permettant l’utilisation d’une
large gamme de support solide (silice, alumine, cellulose, amberlite, … ) et de
solvants (des plus polaires aux plus apolaires)

INCONVENIENTS :
Dépôt de l’échantillon et/ou récupération du produit purifié parfois délicats,
purification de quantités de produits relativement faibles (quelques mg seulement),
avec des résolutions parfois médiocres.

Déroulement de la séance de TP :
1. Préparation de la phase mobile et saturation de la cuve ;
2. Dépôt sur la plaque de silice et développement de celle-ci ;
3. Pendant le développement de la plaque chromatographique, préparation de
nouvelles plaques qui seront utilisées par les groupes suivants p. 50 ;
4. Récolte de la bande d’intérêt une fois la migration achevée ;
5. Désorption du rutoside ;

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 4


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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE (TP n°5)

6. Evaluation de l’efficacité de la purification par plaque préparative.


Afin d’illustrer cette technique de purification, vous allez :
- Préparer une plaque chromatographique préparative, support de votre
chromatographie ;
HO
- Préparer un extrait enrichi en flavonoïdes à O OH
partir de boutons floraux de Sophora (Sophora HO O HO
O
japonica L., Fabacées), O O

OH O OH
HO OH HO
- Procéder au dépôt de l’extrait sur la plaque et à rutoside
OH
sa migration, puis à la récolte de la bande
correspondant au produit d’intérêt (le rutoside) pour enfin le dessorber de la
phase stationnaire ;
- Evaluer le degré de pureté du composé.

APPAREILLAGE :

Plaques chromatographiques préparative : préparation

Préparer le dispositif, « étaleur de plaque, plaques de verre » (1 plaque par binôme)


de telle sorte qu’il soit possible de procéder à l’étalement directement après la
préparation du support solide.

Préparer ensuite un mélange homogène (= une pâte sans grumeau) à partir


d’environ 50 g de silice GF 254 (silice renfermant un indicateur de fluorescence à
254 nm et du plâtre) et 100 ml d’eau distillée : 1g de silice / 2ml d’eau.
Parce qu’il est important de travailler sous la hotte, vous procéderez comme suit :
sous une hotte efficace, dans un bocal préalablement taré, placer environ 10
cuillères à soupe de silice. Le bocal refermé, évaluer la quantité de silice présente.
En fonction de votre pesée, additionner la quantité suffisante et nécessaire d’eau.
Refermer le bocal et homogénéiser la mixture. Il est possible que vous soyez obligés
d’additionner un peu d’eau au mélange, afin d’arriver à la bonne consistance (type pâte
à crêpes épaisse).
Le mélange préparé est placé rapidement (avant qu’il ne sèche) dans l’étaleur de
plaques puis étalé immédiatement après.
Zone de dépôt du mélange

Plaque 2 Plaque 1

Sens de progression des plaques

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE (TP n°5)

La plaque de verre, une fois garnie de support solide, est placée sur la paillasse puis
tapotée (plaque légèrement soulevée, 0.5 cm environ, puis relâchée sur la surface
plane) ceci afin de s’assurer de la répartition homogène du support, mais également
afin de faire remonter les éventuelles bulles d’air en surface.

Les plaques seront placées ultérieurement à sécher environ 24h dans une étude à
90°C (activation).

NB : préconditionnement des plaques.


Il peut être nécessaire de laver les plaques avant la séparation. Cette opération peut être effectuée
par migration d’un solvant approprié. Les plaques peuvent aussi être imprégnées par des procédés
tels que le développement, l’immersion ou la pulvérisation. Juste avant leur utilisation, les plaques
peuvent être activées si nécessaire, par chauffage à l’étude à 100-105°C pendant 1 heure.
.
Cuve à chromatographie :

La cuve à chromatographie peut être à fond plat ou à double bac (notre cas ici en TP),
en matière transparente et inerte, de dimensions appropriées aux plaques utilisées
et munie d’un couvercle assurant une fermeture étanche.

Micropipette, microseringue, capillaires calibrés ou jetables ou tout autre


dispositif d’application adapté au dépôt correct des solutions : vous aurez à votre
disposition des pipettes Pasteur.

Un dispositif de visualisation des composés le cas échéant. Il peut s’agir d’un


dispositif de détection de fluorescence permettant de mesurer la fluorescence directe
(λ365 nm) ou l’inhibition de fluorescence (λ254 nm, lorsque la phase stationnaire
renferme un indicateur de fluorescence) ou de réactifs de visualisation permettant de
détecter les taches séparés, par pulvérisation, exposition aux valeurs ou immersion,
de tout ou partie de la plaque de chromatographie. En TP, le produit d’intérêt s’observe
à la lumière visible, aucun dispositif n’est donc nécessaire à la délimitation de la bande
d’intérêt.

MODE OPERATOIRE (procédé vertical) :

Il est opportun de commencer le TP par la « saturation » de la cuve à


chromatographier.
Afin d’optimiser cette saturation, il est possible de tapisser les parois de la cuve avec du papier filtre,
avant d’y verser une quantité de phase mobile suffisante par rapport au volume de la cuve pour
obtenir après imprégnation du papier filtre, une hauteur de liquide adaptée aux dimensions de la
plaque. Placer ensuite le couvercle et laisser reposer à 20-25°C pendant 1h.

Pour une question de temps, nous nous limiterons à une saturation simple, sans
papier filtre, le temps nécessaire à la préparation de l’extrait et du dépôt de celui-
ci sur la plaque à chromatographier.

Préparation de la phase mobile :


Dans un erlen propre et sec de 250 ml préparer le mélange homogène suivant :
eau, acide formique, acétate d'éthyle dans des proportions (1/1/8 ; v/v/v).
50 ml seront nécessaires au remplissage de la cuve à chromatographier.
Laisser la cuve se saturer de vapeurs du solvant.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE (TP n°5)

L’extrait à purifier vous sera distribué en début de séance :

Protocole A titre informatif : Chauffer à ébullition 2 g de boutons floraux pulvérisés avec 15


ml d'éthanol à 70% pendant 2 mm. Filtrer sur papier directement dans un ballon à col rodé
propre et sec de 100 ml. Evaporer sous pression réduite (rotavapor) jusqu’à siccité, puis
reprendre le résidu avec 1 ml de méthanol. Il sera nécessaire de placer le ballon à chaud
(bain marie à 70°C) pour faciliter la solubilisation de l’extrait, voir même de « soniquer »
(cuve à ultrasons) la solution.

1 ml de cet extrait sera déposé sur une plaque préparative à l’aide d’une pipette
Pasteur (il pourra être nécessaire, selon le cas, de procéder à un second dépôt).

Déposer le soluté en portions suffisamment petites pour


obtenir une bande peu large, placée à une distance
appropriée du bord inférieur (environ 3 cm, seconde
encoche) et des côtés de la plaque (environ 1,5 cm).
Déposer également le témoin de Rutoside.

Il est probable que vous soyez amenés à déposer


plusieursfois sur la même bande, auquel cas, n’hésitez
pas à sécher au sèche cheveux entre chaque dépôt et
avant de placer la plaque à développer.

Laisser le développement s’effectuer jusqu’en haut de plaque (arrêter à au


moins 1 cm du sommet !). Compter 1h15 à 1h30 environ.

Il est possible d’effectuer une double migration de la plaque afin d’optimiser la résolution des bandes.
Pour une question de temps, nous nous limiterons en TP à une simple migration.

Sécher la plaque et récolter la bande d’intérêt par


« grattage » au moyen d’une spatule, en ayant pris soin
de placer sous la plaque, une feuille d’aluminium qui
servira à récolter la silice grattée.

Désorption du composé d’intérêt :

Placer le complexe formé « analyte/silice » dans un erlen de 100ml, additionner 20


ml d’acétate d’éthyle, puis « soniquer » le mélange (Erlen placé dans la cuve à
ultrasons). Filtrer ensuite sous vide sur verre fritté, porosité 4. Le filtrat recueilli est
concentré à sec dans un ballon à col rodé de 100 ml préalablement taré. Il se forme
une laque sur la paroi du ballon. Il s’agit de votre rutine purifiée.

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 5


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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE (TP n°5)

Évaluation de l’efficacité de la purification:

CCM : 3 gouttes de méthanol sont additionnées à l’extrait sec, pour sa mise en


solution. L’extrait obtenu sera utilisé tel que, pour la vérification par CCM, du degré
de pureté du rutoside. Déposer également le témoin de Rutoside sur la CCM.

Sur une plaque de silice, vous effectuerez 3 dépôts : l’extrait de départ avant
purification sur plaque, le rutoside, l’extrait purifié. La migration de la plaque
s’effectuera dans les mêmes conditions que celles de la plaque préparative :
eau, acide formique, acétate d'éthyle dans des proportions (1/1/8 ; v/v/v).
(vous pouvez utiliser la même cuve en prenant soin de vous assurer qu’il ne reste
pas trop de solvant).

Examiner la CCM à 254 et 365 nm sous la lampe UV, entourer les taches visibles.
Révéler ensuite en tamponnant la plaque d’anisaldéhyde puis chauffer la plaque au
« Heat Gun ».

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 5


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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE de SAM (TP n°6)

TP6 : Chromatographie en Phase Inverse sous Moyenne


Pression (purification de l’épigallocatéchine-3O-gallate (EGCG))
Cf : Rappels sur la CHROMATOGRAPHIE : voir chapitre précédent p. 41
La Chromatographie en phase inverse sous moyenne pression
La Chromatographie en phase inverse sous moyenne pression est une
chromatographie d’adsorption. Une phase stationnaire, constituée d’un matériau
greffé est placée dans une colonne, de verre le plus souvent, adaptée à un travail sous
moyenne pression. La difficulté ici, réside dans la préparation et le remplissage de la
colonne qui doit être correctement effectué, de façon homogène afin de limiter au
maximum les passages préférentiels. Pour contourner la difficulté, il est également
possible d’acheter des cartouches « pré-paquées » qui, comme leur nom l’indique,
sont directement prêtes à l’emploi. Lors de vos séances de TP, vous utiliserez ces
fameuses cartouches pré-paquées garnies de silice C-18 (Merck LiChrolut RP-18 ; 40-
63mm ; 500mg / 3ml)
NB : une phase inverse est une phase normale sur laquelle des chaînes alkyles (ou autres selon la
polarité recherchée) ont été greffées au niveau des groupes silanols (Si-OH). En général, la phase
stationnaire est majoritairement composée de petites particules de silice sur lesquelles sont greffées
des fonctions chimiques, le plus souvent de chaînes alkyles à 8 (C-8) ou 18 (C-18) atomes de
carbones. Selon le taux de greffage, la résolution du support est plus ou moins grande. Cette phase
est dite "inverse" car de polaire et hydrophile (sans les "greffes"), la phase devient apolaire et
hydrophobe.
Après avoir correctement lavé le support solide, les solutions d’analytes sont
déposées au sommet de la « colonne » à chromatographier. La séparation s’effectue
par migration (développement) de solutés (solutions d’analytes) dans un solvant ou
un mélange de solvants appropriés (phase mobile) à travers la couche de support
solide (phase stationnaire). On parle là aussi de chromatographie liquide/solide.
AVANTAGES :
Technique relativement peu coûteuse, rapide à mettre en œuvre. Elle peut venir se
placer en amont d’une purification par CLHP préparative. De plus, la technique,
parce qu’en phase inverse, permet la régénération de la phase stationnaire et donc
sa réutilisation.
INCONVENIENTS :
Dépôt de l’échantillon parfois délicat, purification de quantités de produits
relativement faibles (quelques mg seulement), avec des résolutions moins bonnes que
celles que l’on pourrait obtenir par CLHP préparative.
La technique, parce qu’en phase inverse, se limite à la purification de produits
polaires.
Déroulement de la séance de TP :
1. Conditionnement de la cartouche
2. Dépôt de l’extrait brut au somment de la phase stationnaire;
3. Elution sous vide modéré par une phase mobile de polarité décroissante ;
4. Constitution des blocs ;
5. Evaluation du degré de pureté de l’EGCG enrichi par CCM

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
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Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE de SAM (TP n°6)

Afin d’illustrer cette technique de purification, vous devez:


- Pré-conditionner la cartouche de silice greffée, support de votre
chromatographie ;
- Préparer un extrait enrichi en polyphénols à partir de feuilles de thé vert
(Camellia sinensis (L) Kuntze, Théacées) ;
- Procéder au dépôt de l’extrait au sommet de la cartouche et à son élution par
un mélange de solvants adapté. ;
- Après contrôle du profil chromatographique par CCM, vous formerez des blocs
enrichis en composés et notamment un bloc renfermant majoritairement le
produit d’intérêt : EGCG.
- Evaluer le degré de pureté du composé isolé.

Camellia sinensis (L) Kuntze, Théacées

La partie utilisée du thé vert est constituée par la feuille, jeune et sèche, de Camellia sinensis
(L.) Kuntze (C. thea Link) et de ses variétés cultivées. Le thé vert contient au minimum 2%
de caféine, calculé par rapport à la drogue desséchée.

CARACTERES

Le thé vert est une feuille vert foncé, son odeur est aromatique, sa saveur est astringente.
Le thé vert se présente sous forme de fragments irréguliers, plus ou moins enroulés.
La feuille est ovale, allongée, acuminée. À partir du quart inférieur, elle présente, sur ses
bords, des dents d’une forme particulière composées d’une sorte de coussinet portant une
pointe de petite taille, noirâtre, recourbée en forme de griffe. De la nervure médiane se
détachent des nervures secondaires qui, à une faible distance des bords du limbe, se
recourbent pour s’anastomoser en arc. Des poils tecteurs, coniques et flexueux, sont
abondants à la face inférieure des feuilles.

Examinée au microscope, dans une solution de KOH, le thé vert pulvérisé présente des
fragments de limbe comportant l’épiderme supérieur non stomatifère, le parenchyme
chlorophyllien palissadique et le parenchyme lacuneux dans lequel sont incluses de grosses
sclérites, jaune vif, ramifiées et des macles d’oxalate de calcium. L’épiderme inférieur
comporte des stomates entourés de 3 ou 4 cellules annexes, des poils tecteurs,
unicellulaires, flexueux, à l’extrémité conique et à parois épaissies.
OH
Lors de ce TP nous ne mettrons pas à profit la richesse de OH
cette drogue végétale en caféine, mais en tanins condensés HO O
OH
et notamment en épigallocatéchine-3O-gallate (EGCG).
L’extrait vous sera fourni par l’enseignant : O
OH
O OH
Protocole à titre informatif : L’extraction par macération à chaud EGCG OH
est réalisée comme suit : 15 g de poudre est placé dans un Erlen, HO
auquel est additionné 600 ml de solvants, eau/méthanol (50 : 50,

v/v) pour une macération à chaud de 15 min au bain-marie à 40°C. Après avoir subit une
filtration sur coton directement dans un ballon à col rodé de 2 L ml, les extraits sont
concentrés à sec, sous pression réduite (rotavapor), afin d’éliminer le maximum d’alcool.
L’extrait majoritairement aqueux est alors placé dans une ampoule à décanter de 500 ml et extrait
successivement par 2 fois 200 ml d’acétate d’éthyle. Les extraits organiques sont

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
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Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE de SAM (TP n°6)

alors séchés sur Na2SO4, filtrés puis concentrés à sec sous pression réduite. Le résidu
obtenu est repris dans un minimum d’eau distillée, puis filtrer sur coton/pipette pasteur
(environ 15 ml – pour 8 groupes).

Il s’agit de votre extrait brut. Il est important d’en garder une quantité minimale,
afin de pouvoir le déposer en CCM en regard du témoin, des diverses fractions
obtenues…

Préparation du système chromatographique :

1. Conditionnement de la cartouche :
Ce conditionnement a pour objectif de laver la phase stationnaire imprégnée
d’agents conservateurs.

Après avoir placé sous vide modéré le système (-20 kPa / -5 inHg, robinet ouvert
lorsque la pompe à vide est suffisamment efficace), afin de permettre un écoulement
au goutte à goutte, faites traverser la phase
stationnaire par 2 volumes d’eau distillée (1 volume
correspondant à la capacité de remplissage complet de
la cartouche soit 3 ml), 2 volumes de MeOH, puis à
nouveau 2 volumes d’eau distillée. La cartouche est
prête à l’emploi.

Tout au long de la manipulation, Il est important de


ne JAMAIS porter à sec la cartouche de silice.

NB : pour qu’il y ait élution, penser à ouvrir l’embout et seulement


celui-ci, portant la cartouche, en tournant (sens inverse des
aiguilles d’une montre).

2. Dépôt de l’extrait :

déposez en 110 µl, au sommet de la cartouche,


à l’aide du pipetman de 1 ml. L’idéal est de
procéder à ce dépôt sans application de vide, ie
en laissant l’extrait imprégner le support solide
«à son rythme » : environ 3 min
« d’imprégnation » (A réaliser avec l’enseignant).

3. Elution des composés :


L’élution séquentielle, sous vide modéré, des
divers composés présents dans l’extrait, est rendu
possible grâce à la mise en place d’un gradient
d’élution. Pour se faire, la phase mobile polaire de
départ est progressivement incrémentée d’un
solvant de polarité moindre. Nous avons choisi de
travailler avec une phase

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Extraction et purification par CHROMATOGRAPHIE de SAM (TP n°6)

mobile eau/méthanol. La purification doit être lente pour être efficace.


Le gradient suivant vous est proposé :

3 ml d’eau distillée 100%


2 x 3ml du mélange 1 (eau/MeOH 95:5)
3 x 3ml du mélange 2 (eau/MeOH 90:10)
1 x 3ml du mélange 3 (eau/MeOH 80:20)
1 x 3ml du mélange 4 (eau/MeOH 50:50)
2 x 3ml de MeOH 100%

4. Réalisation de la CCM – Recherche de la fraction pure

Déposer sur la CCM les 8 premières fractions obtenues (4 dépôts par tube, 0,5
cm d’écart entre chaque spot, sécher au « heat gun » entre chaque dépôt pour
évaporer l’eau), ainsi que le brut de votre extrait et le témoin d’EGCG pur.

Contrôle chromatographique :
Chromatographie sur
Couche Mince (CCM), éluée par un mélange de
CH2Cl2/MeOH/AcOH (8/2/0,3 ; v/v/v).
Observation sous UV (254 et 365nm) puis révélation à l’anisaldéhyde (anisaldéhyde
tamponné au coton, puis plaque chauffée au décapeur thermique).

En fonction du profil chromatographique, sélectionner la (ou les) fraction(s) contenant


l’EGCG pur.

La donner à l’enseignant pour évaporer le solvant au Speedvac®.

Compte Rendu : Expliquer le principe de votre purification et analyser votre


CCM.

Conclure sur votre purification : a-t-elle fonctionné ? Est-elle efficace ?

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM Alcaloïdiques (résumé)

Annexe sur les SAM alcaloïdiques

Mise en évidence rapide de drogues à alcaloïdes


Pour faire les tests d’identification rapide des drogues à alcaloïdes, on peut préparer un extrait selon
le procédé qui met en œuvre une extraction par l’eau sulfurique, directement sur la drogue :

Dans un tube à essais de 16 ml, - Introduire :


• poudre végétale : 200 mg environ
• dilution d'acide sulfurique à 10% : 10 ml environ
Agiter pendant 2 minutes.
Filtrer sur papier filtre : "solution aqueuse acide d’AT" = filtrat.
Partager le filtrat entre 4 tubes (16 ml)* :
• Dans le 1° tube, ajouter quelques gouttes de réactif de BOUCHARDAT,
• Dans le 2° tube, ajouter quelques gouttes de réactif de MAYER,
• Dans le 3° tube, ajouter quelques gouttes de réactif de DRAGENDORFF.
Observer les précipités caractéristiques :

Dragendorff
Bouchardat

Mayer

* Le dernier tube servira, tel quel, pour le test de la fluorescence : positif dans le cas
des alcaloïdes du Quinquina, par exemple, p. 13.

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 51


TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM Polyphénoliques (résumé)

Annexe sur les SAM polyphénoliques


Les dimères « procyanidoliques » (les 8 exemples possibles) :
OH OH OH OH
B HO O HO O HO O
HO O OH OH OH OH
A C
OH OH OH OH OH OH OH OH
OH E OH OH OH
HO O HO O HO O
HO O OH OH OH
OH
D F
OH OH OH OH
B1 OH B2 OH B3 OH B4 OH

Procyanidines dimères à liaison C4-C8 issues de la (+)-catéchine et la (-)-épicatéchine


OH OH OH
OH
OH OH OH
OH
O OH O OH O OH
OH OH
4 OH OH O
OH
HO 6 HO
HO
OH OH HO OH
O HO O OH O
HO HO O
HO

HO HO OH HO
OH OH OH
B5 B6 OH B7 B8
HO OH OH OH

Procyanidines dimères à liaison C4-C6 issues de la (+)-catéchine et la (-)-épicatéchine


Identification rapide de drogues à polyphénols
méthode générale de détection des polyphénols (réaction au FeCl3)
Pour mettre en évidence rapidement des polyphénols dans une drogue, procéder
de la manière suivante :

Préparer un extrait polyphénolique :


- Dans un tube à essais de 16 ml, introduire 200 mg
environ de poudre végétale.
- Ajouter un mélange d'eau distillée 2 ml et d’acétone 6
ml.
- Placer au bain marie (60°C max), pendant 5 min environ,
en agitant de temps en temps. Éviter une trop forte
évaporation de l’acétone.
- Filtrer sur papier filtre.
- Recueillir le filtrat dans un tube à essais de 16 ml.
Au filtrat, ajouter 1 ou 2 gouttes de perchlorure ferrique
(FeCl3) à 10%.
Observer le précipité noir-vert intense.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM Polyphénoliques (résumé)

Confirmation rapide de la nature "PROCYANIDOLIQUE" (tanins


condensés) de polyphénols : réaction de Bate-Smith
Pour une mise en évidence rapide de tanins condensés dans une poudre
de plante inconnue, il est possible d’opérer comme suit :
- Dans un tube à essais de 16 ml, introduire :

• poudre végétale : 100 à 200 mg


• réactif au butanol chlorhydrique : 3 à 4 ml
- Porter au bain-marie "bouillant" (90°C min.), pendant 5-10 minutes.
Il se développe une intense coloration rouge caractéristique du cyanidol (voir
schéma réactionnel p. 17), favorisée par agitation (oxydation à l’air).

Confirmation rapide de la nature "FLAVONOÏDIQUE" de polyphénols :


réaction de la "cyanidine »
Pour caractériser rapidement des polyphénols de type flavonoïdique dans une drogue inconnue,
procéder de la manière suivante :
A - PRÉPARATION D’UN EXTRAIT ALCOOLIQUE (FILTRAT : ALCOOLAT)
Dans un tube à essais de 16 ml, introduire :
Poudre de drogue à analyser : 300 mg environ
Éthanol : 5 ml environ
- Porter au bain-marie à 65°C, pendant 10 minutes.
- Filtrer à chaud l’alcoolat sur papier-filtre plissé dans 1 tube à essais de 16 ml.
B – RÉACTION DE LA "CYANIDINE" :
Dans le tube à essais où se trouve le filtrat alcoolique, ajouter :
- eau distillée : 1 ml
- acide chlorhydrique concentré 1 ml
- rognure de magnésium 1
Tenir le tube avec une pince en bois, plongé dans un bécher (250 ml) rempli d’eau froide, afin d’éviter
l’élévation de température.
La coloration qui se développe lentement, est caractéristique du flavonoïde majoritaire, selon le
tableau ci-dessous :

+ H+
+ Mg°

Mg° + HCl → hydrogène naissant, réducteur 


• Rouge cerise : flavonols
• Orange : flavones quand la réaction s’emballe !
• Rouge violacé : flavanones
Avec les chalcones : négatif

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM Saponosidiques (résumé)

Annexe sur les SAM saponosidiques


Les saponosides sont des hétérosides dont la génine, lipophile, porte plusieurs
résidus sucrés), en nombre parfois important, et dont certains sont des acides
uroniques  polaires = hydrophiles.
CH2 OH
O
O
O OH O O
OH OH
HO
HO
O O OH
OH HO
O
OH tiglate
COOH acétate
O O CH2OH
O O
HO OH
O OH
O OH
OH HO
OH O

O CH2 OH
HO O O
OH
OH
HO
escine OH ginsénoside Rb-1
HO
OH
OH

La mise en évidence des saponosides dans une drogue végétale, est basée sur
l’observation de leur pouvoir aphrogène, c'est-à-dire la possibilité qu’ont leurs
solutions aqueuses de mousser par agitation.

Mise en évidence rapide de SAPONOSIDES dans les drogues


Pour identifier rapidement une drogue à saponosides, il suffit de mettre en évidence
leur pouvoir aphrogène en observant la mousse très fine qui se forme après une
simple agitation énergique (pendant 15 secondes) de cette poudre en présence d’eau
sulfurique à 10% (voir conditions de recherche des alcaloïdes, p. 51) et sa persistance
au moins 10 min.

Confirmation de la RICHESSE EN SAPONOSIDES :


mesure de « l’indice de mousse »
Afin de garantir que la drogue est conforme (qu’elle n’a pas déjà fait l’objet d’une
extraction), la teneur en saponosides doit être évaluée par la mesure de "l’INDICE
DE MOUSSE" à partir d’un extrait, selon le procédé décrit pour la poudre délipidée
de Marron d’Inde, p. 27, quand il s’agit de graine, par exemple.

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TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM anthracénosidiques (résumé)

Annexe sur les SAM anthracénosidiques

BOURDAINE, Frangula alnus Miller ou Rhamnus frangula L., RHAMNACÉES.


La bourdaine est un arbuste, voir un petit arbre de 5 à 6 m de haut, non épineux, à feuilles
alternes, entières, elliptiques, triangulaires au sommet, à nervures secondaires parallèles
et incurvées au bord du limbe. Les fleurs, petites, disposées en cymes axillaires à l’aisselle des
feuilles, sont peu apparentes, d’un blanc rosé. Les fruits sont des drupes rouges puis
noires à maturité.
La drogue (Ph. Eur., 8ème Éd., 04/2011:0025), récoltée au moment de la floraison,
est constituée par l’écorce desséchée de la tige et des branches qui se présente sous
forme de fragments cintrés, presque plats ou enroulés, minces (0,5 à 2 mm d’épaisseur) et
de longueur et largeur variable. La surface externe, d’un brun-gris ou brun foncé, est ridée
longitudinalement et recouverte de nombreuses lenticelles grisâtres, étirées
transversalement. La face interne, d’un brun orangé à brun-rouge, est lisse et striée finement
en longueur ; elle se colore en rouge par addition d’alcalis. La cassure est courte, mais
fibreuse au niveau de la face interne.
R O O OH R O O OH
Ne doit être utilisée qu’après un an
de stockage, au moins (
oxydation des frangularosides et Rha-O CH3 Api-O CH3

glucofrangularosides). R= Glc : glucofrangularoside A glucofrangularoside B


R= H : frangularoside A frangularoside B

Les anthracénosides de la Bourdaine (drogue sèche, 3 à 8%) :


des monomères : glucofrangulosides anthraquinones (majoritaires)
R O O OH R O O OH

Rha-O CH3 Api-O CH3


O O

R= Glc : glucofranguloside A glucofranguloside B


R= H : franguloside A franguloside B
des dimères : homodianthrones hétérodianthrones
R-O O OH R-O O OH
émodol émodol

HO CH3 HO H CH3
H H H
HO CH3 PALMIDINES CH3

chrysophanol
R-O O OH émodol R-O O OH

Les glucofrangulosides et les hétérosides dianthroniques se forment par


oxydation chimique ou enzymatique au cours du stockage prolongé ou par vieillissement
accéléré (traitement thermique). Les glucofrangulines peuvent aussi être partiellement
décomposées en frangulines, en 8-O-glucoside d’émodol, voire en émodol. La drogue
renferme également des quantités moins importantes de physcion et chrysophanol sous
formes libre et monoglucosylée.

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 55


TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM anthracénosidiques (résumé)

• la Rhubarbe de Chine (officinale), Rheum palmatum L., POLYGONACÉES,


La rhubarbe officinale ou Rhubarbe de Chine (Rheum officinale Baillon ou Rheum palmatum L.,
POLYGONACÉES) est une plante herbacée, vivace par un rhizome volumineux pouvant atteindre
jusqu’à 2 m de « diamètre ». Les feuilles possèdent de longs pétioles charnus et un limbe large plus
ou moins palmatilobé, parcouru à la face inférieure, par des nervures saillantes, rougeâtres. Dans le
bourgeon, les jeunes feuilles sont protégées par une gaine foliacée blanchâtre (l’ochréa), qui se
déchire au printemps. Les petites fleurs, de type 6, blanches à rouge pourpre, sont disposées en large
panicule.
ème
La drogue (Ph. Eur., 8 Éd., 01/2008:0257, corrigé 6.0) est constituée par les organes souterrains
entiers ou coupés, séchés de Rheum palmatum L. ou de Rheum officinale Baillon ou de leurs
hybrides.
Les anthracénosides de la Rhubarbe de Chine drogue sèche :
Le rhizome renferme 8 à 10% de PA : glucosides d’anthraquinones (3/4) + hétérodianthrones
(1/4). Les constituants majoritaires (60-80%) sont des O-hétérosides d’anthraquinones : glucosides
de l’émodol, du physcion, de l’aloé-émodol, du chrysophanol.
OR O OH OR O OH OR O OH OR O OH

CH3 CH2OH HO CH3 H3CO CH3


O O O O
chrysophanol aloe-émodol émodol physcion

Ils sont accompagnés de O,C-diglucosides de monomères (rhéinosides A-B et C-D) et dimères


(sennosides A-D, en particulier). La teneur en formes oxydées est maximale l’été et presque nulle
l’hiver.
HO Glc Glc
O O O OH O O OH
O O OH
OH rhéine rhéine
OH COOH COOH
OH H H H H
COOH CH2 OH
COOH
HO rhéine aloé-émodol
O

OH O O OH O O OH

OH Glc Glc
OH rhéinosides sennosides A et B sennosides C et D

Pour être conforme, la drogue (les organes souterrains entiers ou coupés, séchés de Rheum
palmatum L. ou de Rheum officinale Baillon ou des hybrides des deux espèces ou d’un mélange) doit
contenir au minimum 2,2% en poids de dérivés hydroxyanthracéniques, exprimés en rhéine, calculé
par rapport à la drogue desséchée.

• la rhubarbe des jardins = le Rhapontic, Rheum rhaponticum L., R. rhabarbarum L., R x


hydridum Murray (R. cultorum), POLYGONACÉES.
Le rhapontic, ou rhubarbe des jardins, utilisée à des fins ornementales et pour ses pétioles
comestibles, est considéré comme étant une falsification de la rhubarbe de Chine. Le rhapontic n’est
guère utilisé qu’en pharmacie vétérinaire (bien que classé officiellement dans la catégorie des laxatifs
stimulants ; Note explicative, 1998).
La distinction entre la rhubarbe et le rhapontic par examen macroscopique et microscopique est
malaisée. Ainsi, toute falsification de la drogue rhubarbe par du rhapontic se fondera sur une
évaluation de la composition chimique de l’extrait de poudre de plante à évaluer.
OH
En effet, le rhapontic, outre le fait qu’il renferme, bien qu’en quantité
moindre, des dérivés anthracéniques, présente des quantités plus
importantes de dérivés stilbénoïques, en particulier le rhaponticoside O-Glc
ou rhaponticide, un composé fluorescent, pratiquement absent chez
les rhubarbes officinales. H3CO
rhaponticoside
Il est cependant à noter que la seule observation en CCM pour OH

comparer les différentes espèces, reste délicate. En effet, la racine de rhubarbe officinale renferme
aussi quelques dérivés stilbéniques susceptibles de laisser apparaître une faible fluorescence. Aussi,
Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 56
ème
TP de Européenne
la Pharmacopée VASAM-Pharmacognosie
8 : Initiationpréconise-t-elle
édition, aux voies d’accès etune
à la reconnaissance
recherche spécifique du
rhaponticoside.des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM anthracénosidiques (résumé)

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 57


TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Annexe : tests d’identification rapide des diverses SAM anthracénosidiques (résumé)

Identification rapide de drogues à anthracénosides (réaction de


Bornträger)
L’identification rapide des drogues à anthracénosides, nécessite la préparation
d'un extrait sur lequel une réaction de BORNTRÄGER peut être pratiquée
directement, selon le procédé suivant :
Dans un tube à essais de 16 ml, introduire :
• poudre de la drogue : 200 mg environ
• acide sulfurique à 10% : 5 ml environ

Porter au bain-marie bouillant à 95°C pendant 3 minutes.

À CE STADE, UTILISER ce tube, pour le CONTRÔLE DE FLUORESCENCE SOUS


UV (voir p. 37), pour détecter une éventuelle falsification par du RHAPONTIC.

Ensuite, il existe plusieurs variantes. Selon la nature des anthracénosides majoritaires,


il est ou non nécessaire de procéder, en plus de l’hydrolyse, à une oxydation. Dans le
cas général, sur une drogue inconnue, on ajoute :

• eau oxygénée (H2O2) à 30 vol. : 1 ml environ

Porter au bain-marie bouillant (95°C) pendant 10 minutes.


Filtrer à chaud sur papier-filtre dans un tube à essais.

Laisser refroidir le filtrat.


Ajouter un égal volume (3 à 4 ml) d’éther éthylique.
Agiter DOUCEMENT, par retournement du tube. S’il ne se forme pas d’émulsions
vous pouvez agiter plus énergiquement afin de bien extraire les
anthraquinones.

Décanter l’éther (phase supérieure) et le prélever à l’aide d’une pipette Pasteur.


Le placer dans un autre tube et ajouter un égal volume de lessive de NaOH à 50 g/l.
Agiter énergiquement.

La phase aqueuse (inférieure) se colore en rouge pourpre (émodol dianion), la


phase organique, initialement colorée en jaune citron (anthraquinones), se
décolore totalement. Les anthraquinones, sous forme de sels (dianions), ne sont
plus solubles que dans l’eau et la colorent en rouge.
* NOTE : il faut savoir que cette oxydation peut masquer une éventuelle falsification
par du rhapontic, par exemple, qui est décelée par la fluorescence due à un
polyphénol (rhaponticoside), que l’oxydation détruit en grande partie. C’est pourquoi
il est recommandé de faire une telle recherche, avant l’étape d’oxydation.

S’assurer que le tube lui-même n’est pas autofluorescent (choisir pour ce test,
un tube qui, encore vide, ne montre aucune fluorescence sous UV à 365 nm).

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – UE3 - DFGSP2 édition 2017 58


TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Tableau récapitulatif des éléments de DIAGNOSE CHIMIOTAXONOMIQUE

TABLEAU RÉCAPITULATIF d’aide à la DIAGNOSE des principaux TYPES de SAM


Les n° de page sont les chiffres qui figurent dans chaque case après les croix indiquant l’intensité « relative » de la réponse de la drogue au test considéré comme diagnostique du type de SAM.

réactifs généraux réaction de la


réaction au réaction de Bate- Pouvoir réaction de Fluorescence bleue
(Mayer, Dragendorff, CCM
SAM Bouchardat)
FeCl3 Smith cyanidine aphrogène Bornträger à 365 nm

quinoléiques
Alcaloïdiques

+++++ 51 OUI 13 13
(type Quinquina)

Autres +++ 51 Pas inhibée par


HCl, si QUIN.

- 51 ++++ 52 +++++ 53 - 25 - 57 20
Polyphénoliques

Tanins condensés

Flavonoïdes - 51 ++++ 52 ± 53 +++53 - 25 - 57 -

Autres - 51 +++ 52 - 53 - 53 - 25 - 57 -
osidiques
Sapon-

triterpéniques
- 51 ++++ 25 - 57 29
(type Marron d’Inde)

NON falsifiée
- 51 ++++ 57 NON 39
Anthracé-
nosidiques

(type rhubarbe de Chine)

falsifiée - 51 ++ 57 OUI 37 39

codes : : Cette case doit obligatoirement être positive


: Cette case peut être positive ou négative (non diagnostique)
: Cette case doit obligatoirement être négative

Travaux pratiques de VASAM-Pharmacognosie – DFGSP2 58


TP de VASAM-Pharmacognosie : Initiation aux voies d’accès et à la reconnaissance
des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale
Les RÉACTIFS
Révélateur pour chromatographie des TANINS
RÉACTIFS CONDENSÉS
Réactif à l’anisaldéhyde sulfurique
p-Anisaldéhyde ........................................... 0,5 ml
Acide acétique glacial.................................. 10 ml
Méthanol ...................................................... 85 ml
RÉACTIFS POUR DROGUES À ALCALOÏDES Acide sulfurique concentré............................ 5 ml
(QUINQUINA, BELLADONNE) (stabilité limitée : inutilisable si « rose-violet »)
A conserver à + 4°C.
Réactif de MAYER
Chlorure mercurique...................................1,35 g MAGNÉSIUM en rognures (réactif à « la cyanidine »)
Iodure Potassium.............................................5 g
Eau distillée .................................................30 ml
Agiter jusqu'à dissolution puis ajouter :
Eau distillée ......................................q.s.p 100 ml RÉACTIFS POUR DROGUES À SAPONOSIDES
(MARRONNIER D’INDE)
Réactif de BOUCHARDAT
Iode ..................................................................2 g Solution de CHLORURE FERRIQUE à 10 p 100
Iodure Potassium.............................................2 g Chlorure ferrique cristallisé ............................. 1 g
Eau distillée ......................................q.s.p 100 ml Eau distillée ........................................ q.s.p 10 ml

Réactif de DRAGENDORFF MAGNÉSIUM en rognures (réactif à « la cyanidine »)


Solution concentrée (test "alcaloïdes")
Sous nitrate basique de bismuth................0,85 g Réactif au BUTANOL CHLORHYDRIQUE
Iodure potassium .............................................8 g Butan-1-ol .................................................... 40 ml
Acide acétique glacial..................................10 ml Acide chlorhydrique concentré.................... 10 ml
Eau distillée .................................................70 ml
Chauffer et filtrer sur verre fritté, si nécessaire. Témoin pour chromatographie du MARRON D’INDE
Escine .........................................................25 mg
Solution diluée (révélateur CCM) Éthanol 70 p 100 .................................. q.s.p 5 ml
Solution concentrée....................................... 1 ml
Acide acétique glacial.................................... 2 ml Révélateur pour chromatographie du MARRON D’INDE
Eau distillée .................................................10 ml Réactif à l’anisaldéhyde sulfurique
p-Anisaldéhyde ........................................... 0,5 ml
Témoin pour chromatographie du QUINQUINA Acide acétique glacial.................................. 10 ml
Quinine.....................................................12.5 mg Méthanol ...................................................... 85 ml
Quinidine ....................................................2.5 mg Acide sulfurique concentré............................ 5 ml
Cinchonine ..................................................10 mg (stabilité limitée : inutilisable si « rouge-violet »)
Cinchonidine ...............................................10 mg
Méthanol ........................................................ 5 ml

Révélateurs pour chromatographie du QUINQUINA RÉACTIFS POUR DROGUES À ANTHRACÉNOSIDES


Réactif au P.T.S. (BOURDAINE, RHUBARBE DE CHINE, …)
Acide p. toluène sulfonique .............................5 g
Éthanol ............................................. q.s.p 100 ml ACIDE SULFURIQUE À 10 p 100

Réactif à l'iodoplatinate EAU OXYGÉNÉE 30 volumes


Acide hexachloroplatinique ......................0,15 ml
Eau ............................................................8,95 ml Solution de CHLORURE FERRIQUE à 10 p 100
Solution IK à 5 p 100 (p/v)............................. 5 ml Chlorure ferrique cristallisé ............................. 1 g
A conserver à + 4°C. Eau distillée ........................................ q.s.p 10 ml

Témoin pour chromatographie des AGLYCONES


ANTHRAQUINONIQUES
Chrysophanol ...............................................5 mg
RÉACTIFS POUR DROGUES À POLYPHÉNOLS Émodol ..........................................................5 mg
(TANINS CATÉCHIQUES, FLAVONOÏDES) Aloé-émodol..................................................5 mg
Rhéine...........................................................5 mg
CHLORURE DE SODIUM cristallisé Méthanol ............................................ q.s.p. 20 ml

Réactif au BUTANOL CHLORHYDRIQUE Révélateur pour chromatographie des AGLUCONES


Butan-1-ol ....................................................40 ml ANTHRAQUINONIQUES DES RHUBARBES
Acide chlorhydrique concentré....................10 ml Réactif de Bornträger
Potasse en pastilles ......................................30 g
SULFATE DE SODIUM anhydre Ethanol ...................................................q.s.p. 1 L

Témoin pour chromatographie des TANINS CONDENSÉS Réactif au BUTANOL CHLORHYDRIQUE


Catéchine ......................................................5 mg Butan-1-ol .................................................... 40 ml
Méthanol ..............................................q.s.p. 1 ml Acide chlorhydrique concentré.................... 10 ml

SULFATE DE SODIUM anhydre

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