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BCU VCC Gouvernement du Quénec ‘a ministre du Développement durable, de Environnement. ‘de ia Lute contre les changements climatiques a deputee de Verdun Québec, le 31 janvier 2018 Madame Catherine McKenna Ministre de Environnement et du Changement climatique Environnement et Changement climatique Canada 200, boulevard Sacré-Coeur Gatineau (Québec) K1A 0H3- rR Madat istre Dans |e cadre de l'examerde la Loi canadienne sur |évaluation environnementale (LCEE), mon prédécesseur le ministre du Développement durable, de |'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. David Heurtel, vous a transmis, le 17 aot 2017, une lettre faisant part des préoccupations du Québec @ eet égard. Le gouvernement du Canada a lancé, le 20 juin 2016, un examen exhaustif des processus environnementaux et réglementaires fédéraux. Dans le cadre de l'examen de la Loi canadienne sur !'évaluation environnementale et également en regard de lapplication actuelle de la procédure d’évaluation environnementale par lAgence canadienne dévaluation environnementale (Agence) sur les projets portualres au Québec dont le Terminal de Contrecoeur proposé par l'Administration du Port de Montréal, je souhaite vous réitérer certaines de nos préoccupations, Tel qu'indiqué dans ja lettre d'aout 2017, le gouvernement du Québec a adopté, le 23 mars 2017 la « Loi modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement afin de moderniser le régime d’autorisation environnementale et modifiant d'autres dispositions © légisiatives notamment pour réformer la gouvernance du Fonds vert ». La nouvelle Lol sur la qualité de l'environnement (LQE) est basée sur une vision, soit de doterle Québec dun régime d'autorisation clair, prévisible, optimisé et conforme aux plus haute standards en matiére de protection de l'environnement. Dans le document de travail rendu public |'6t6 dernier qui présente les changements: que le gouvernement fédéral envisage de mettre en ceuvre suite & ost examen, Nous notons certaines orientations déja présentes dans notre LQE, notamment celle d’encourager la participation publique dans le processus d’évaluation ‘environnementale tras tot dans le processus. La LQE prévoit d'ailleurs ja mise en ligne d'un registre public des évaluations environnementales pour plus de transparence, le Québec reconnait également que |'implication des communautés autochtones et la prise en compte des changements climatiques dans le processus sont primordiales, Cana oe Qutb Caine de Moneta featce Mae Guyer. 30° Cage 14, ave da Prise andy, age 675, boulevard René Levesque st Monts! (ated) NOX 1 ‘ute Qutbed G1RSV7 Teliphone : 514 854-8500 ‘Tilaphene 1416 521-2019 ‘Télécopiews :514 864-8503 Tous les projets réalisés sur le territoire québécols doivent respecter la r québécoise en matiére d'environnement et d'aménagement du territoire. sa pleine compétence en ces matiéres, le Québec doit pouvoir appliquer sa. d'évaluation environnementale pour tous les projets situés sur son territoire, y' ceux pour lesquels le gouvernement fédéral détient une . Cas projet doivent donc tous faire objet d'une évaluation environnementale en vertu de la LOE, ¢ doivent satisfaire aux exigences de cette derniere. = Rappelons finalement qu’afin d'éviter tout dédoublement des procédures d'@valu environnementale et de respecter le concept « un projet, une évaluation », lorsque gouvernement fédéral et celui du Québec établissent qu'ils ont tous les deux Fesponsabilité a 'égard d'un projet, nous sommes d'avis que lapplication de procédure québécoise devrait systematiquement étre favorisée. Le nouvel article 31.8.1 de la LQE prévoit d’ailleurs la mise en ceuvre d'une tell collaboration afin de coo les procédures d’évaluation environnementale. Je vous informe que j'ai mandaté mon sous-ministre afin qu'll entre en contact | VAgence canadienne d'évaluation environnementale dans les meilleurs délais, souhaitons vous souligner 4 nouveau qu'il est particuliérement important Québec de pouvoir échanger avec vous sur les orientations de votre go avant qu'elles ne soient considérées dans cette future lol, : ( ap q BELLE MELANGON Québec, le 6 février 2018 Monsieur Ron Hallman Président ‘Agence canadienne d’évaluation environnementale Place Bell Canada 160, rue Elgin, 22° étage Ottawa (Ontario) K1A OH3 Monsieur le Président, Dans le cadre de 'examen de la Loi canadienne sur févaluation environnementale (LCEE), la ministre du Développement durable, de "Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Mr Isabelle Melangon, a transmis, le 6 février 2018, une lettre & la ministre de "Environnement et du Changement climatique, M™ Catherine McKenna, afin lui faire part des préoccupations du Québec a cet égard, La présente lettre vise. vous faire part de commentaires plus détaliés concernant les envisagées présentées dans le document de travail que le gouvernement a rendu public 'été dernier. Tel que mentionné dans la lettre transmise par la ne ee gouvernement du Québec a adopté, le 23 mars 2017, une vowels Ul qualité de |'environnement (LQE), qui permet de doter le fa autorisation clair, prévisible, optimisé et conforme a he om matiére de protection de environnement Poseurs Sanienene ervieages sont coérenia avec la prookdure quien environnementale prévue & la LQE, notamment celle en vigueur dans méridional, Je constate que vous partagez avec nous objectit d'éviter le dédoublement procédures d'évaluation environnementale afin de respecter le concept « un une évaluation », qui est d'ailleurs 'un des principes directeurs de de révision, Dans cette optique, les changements & la procédure environnementale fed devraient favoriser une réduction significative dee Sujeitis & la fois aux procédures québécoise et fédérale, - A cet égard, étant donné que tous les projets situés sur le territoire du Québec visés par la LQE doivent faire objet d'une évaluation environ québécoise, méme ceux qui relévent de la compétence fédérale, notre gouvernement souhaite qu'il soit explicitement établi que, lorsque le gouvernement fédéral et celui du Québec établissent qu'ils ont tous les deux une responsabilité & "égard d'un projet, rapplication de la procédure québécoise solt systématiquement favorisée, C'est dans cette optique que nous concevons que les projets majeurs, comme la construction d'un terminal portuaire a Contrecoeur par |'Administration Portuaire de Montréal, devraient étre évalués, Uélargissement proposé de la portée de |'évaluation environnementale fédérale, qui tiendrait désormais compte des questions environnementales, soxenia ae Sociales et de santé, ne devrait pas faire obstacle a la flexibilité souhaitée ni @ la reconnaissance de |'exhaustivité et de la rigueur de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur |'environnement du Québec, qui sont essentielles & Vapplication du principe « un projet, une évaluation », De plus, cette portée pourrait nécessiter que les gouvernements provinciaux soient davantage pour participer au processus fédéral et fournir leur expertise, ce qui suscite des préoccupations notamment sur le plan des ressources humaines et financiéres, Linitiateur de projet doit demeurer responsable de réaliser I'étude d'impact, Ceci est une caractéristique essentiallo de la prooédure a évaluation environnementale, Toutefois, le document ne précise pas si la responsabilité relativement & la participation du public repose sur l'initiateur de projet ou sur l'organisme fédéral chargé de réaliser \'évaluation environnementale. Selon nous, les initiateurs de projet doivent étre responsables de insertion et de |'acceptabilité sociale des projets dans leurs milieux d'accueil, comme cela est la pratique au Québeo, Par ailleurs, nous sommes satisfaits de la volonté du gouvernement fédéral de conserver |'approche par liste de projets assujettis, @ linstar de la prooédure québécoise, plutt que le mécanisme des déclencheurs, Cette approche acorolt la prévisibilité pour les initiatours de projet et rend la procédure plus Hees Par contre, le pouvoir discrétionnaire envisagé de désigner un projet non insorit la liste lorsqu’il pourrait avoir des effets néfastes dans les domaines competence fédérale devrait étre balisé rigoureusement, Un discrétionnaire trop vaste entrerait en contradiction avec la prévisibilité par adoption d'une liste de projets assujettis et aurait comme effet d'accrofre le Tisque que des projets soient soumis & une double évaluation, Certaines propositions de modifications a la procédure tédérale pourraient des pressions sur la procédure du Québec et restreindre les d'harmonisation recherchées. Par exemple, certains changements réduire la possibilité de se prévaloir des dispositions de sub déquivalence qui pourraient étre prévues a la nouvelle lol tédérale, tels. de l'obligation pour les initiateurs de projet de réaliser une consultation alors quelle est volontaire au Québec, lajout de programmes diaide ‘aux participants et utilisation des médias sociaux. Le Québec reconnait également importance de |'implication des communautés autochtones dans la procédure d’évaluation environnementale, Toutefols, certaines mesures proposées, notamment de permettre aux Autochtones de mener des évaluations par substitution, de permettre le partage des pouvoirs administratifs et des responsabilités de gestion ou I'élaboration conjointe de cadre de collaboration, pourralent étre incohérentes avec les dispositions relatives aux évaluations environnementales de la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNG), dont le gouvernement fédéral est également partie. A oat €gard, soulignons que le chapitre 22 de la CBJNQ prévoit déja un processus — dévaluation et d’examen rigoureux, qui fait partie d'un régime particulier de protection de l'environnement et du milieu social. II est important de respecter les traités existants et de maintenir 'équilibre quills offrent afin d'éviter que ces changements puissent nécessiter de nouvelles négociations complexes Ou une remise en question des processus en place. D'autant plus que les procédures en vigueur sur le territoire de la CBJNQ permettent la participation des communautés autochtones a |'évaluation et I'examen des projets et répondent deja @ la volonté du gouvernement fédéral a I'égard de implication autochtone. Egalement, dans le Québec méridional, la substitution avec les communautés autochtones suscite des questionnements sur son applicabilité et, le cas échéant, sur les mécanismes qui seraient mis en cauvre. Dans la mesure ou |'évaluation et ftexamen des projets relevent des compétences de |'Etat (fédéral ou provinolal), que la plupart des projets sont réalisés a l'extérieur des réserves indiennes et le Québec a déja un cadre juridique, nous voyons mal comment une telle pourrait étre mise en place. Au surplus, notons que dans tous les cas, I'implication des communautés autochtones devrait étre bien balisée afin d'éviter des conflits avec les procédures d’évaluation environnementale provinciales, Aussi, l'intention du gouvernement fédéral de tenir compte systématiquement du savoir autochtone, au méme titre que la science et les données probantes, ‘ pourrait s'avérer problématique dans les cas oli le savoir autochtone et la science se révéleraient contradictoires. La notion de savoir autochtone apparait tres large: 2 ‘et mériterait d’étre bien définie, Elle devrait également étre balisée et appuyée Sur des barémes clairs et comparables aux données scientifiques pour notamment permettre d’en évaluer adéquatement 'exactitude, De plus, la notion de consentement préalable, libre et éclairé des Autochtones pourrait non seulement étre jugée incompatible avec la CBJNQ, mais soulove dimportantes préoccupations pour le Québec et pourrait créer un important précédent sur ensemble du territoire québécois. Son intégration dans la procédure fédérale devrait done étre étudiée trés attentivement, en concertation avec les gouvernements provinciaux. Ainsi, les intentions du gouvernement fédéral a 'égard de implication des communautés autochtones devralent #tre clarifiées afin de bien en saisir tous les aspects. Enfin, concernant votre intention de prendre en compte les effets nous apparalt que la collaboration des gouvernements provinciaux sera. Pour évaluer ces effets en amont dans le cadre d'évaluations strat régionales réalisées par gouvernement fédéral, Ce faisant, nous nous al ce que ces évaluations répondent également aux besoins et aux Spécifiques des provinces. Il est primordial pour le Québec que nous puissions étre changements égislatif Is proposés avant le dépét d'un projet de iol, i également essential qi ue le Québec soit formellement consulté sur Ja liste d Projets assujettis a |'évaluation fédérale qui sera établie dans de réglements. La révision de la LCEE est une opportunité pour gouvernements de convenir de solutions prévisibles qui 0 compétence du Québec en matiére d'environnement et éviteralent & des projets puissent étre soumis a une double évaluation, Veuillez agréer, Monsieur le Président, expression de mes sentiments meilleurs. Le sous-ministre, RBecnehene, Patrick Beauchesne p.). c.c. M,Stephen Lucas, sous-ministre de |'Environnement et du © climatique Canada

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