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Vendredi 19 février :

Objectif : Réaliser une balance de volume parfaite (« mise à plat »)


- Présentation des concepts fondamentaux du mixage (3 dimensions)
- Ecoute et analyse du mixage dans différents styles musicaux
- Préparation au mixage
- La balance de volume ou « mise à plat »
- Fonctionnement des automations de volumes
- Choix de la pièce à mixer

Vendredi 4 mars :
Objectif : Réaliser les corrections fréquentielles (équalisation) et dynamiques
(compression) appropriées dans votre mixage (Dimension 1 : verticale)
- Fonctionnement des EQ et réglages appropriés
- Fonctionnement des compresseurs et réglages appropriés
Samedi 5 février :
Objectif : Réaliser un bon placement panoramique (Dimension 2 : horizontale) et
spatial (Dimension 3 : profondeur) des instruments dans le mixage
- Fonctionnement approfondi du panoramique
- Fonctionnement des réverbération, délais et effets modulés
- Paramétrages détaillés des réverbs et des délais sur chaque instrument

Dimanche 5 mars :
Objectif : Finalisation du (des) mixage(s)
- Finalisation et export du mixage
- Utilisation des compresseurs, EQ et Limiteurs sur l'ensemble du mixage
(introduction au mastering)
MAÎTRISER LE MIXAGE

Frédéric Dutertre – SPOROBOLE 2016


Le mixage??

C'est quoi?
Le mixage audio est l’opération technique et artistique par laquelle, dans le
domaine de la musique, du film, de la télévision et de la radio, un certain nombre
de sources sonores sont mélangées afin de parvenir à un équilibre cohérent, en
intervenant sur :
1. le niveau (volume)
2. L'égalisation (correction fréquentielle)
3. la compression (correction de la plage de dynamique)
4. la spatialisation (panoramique, profondeur)
Le mixage se réalise en studio (ou Home studio) pour le film et la musique
enregistrée, et en régie pour un événement en direct tel un concert.
Le mixage audio, couramment appelé « MIX », consiste à faire des choix pour une
mise en forme « harmonieuse » des différentes sources sonores en équilibrant
l'espace, les fréquences, les volumes, la profondeur.
Ces sources audio proviennent de sons enregistrés par des microphones (en
studio ou en concert), de sources électroniques analogiques ou numériques
(synthétiseurs, etc...) ou encore de sons créés par des logiciels informatiques.
LES 3 DIMENSIONS DU MIXAGES (x, y, z)

1. Dimension verticale (z)


fréquences (EQ), dynamique (compresseurs), volume (faders, automation)
2. Dimension horizontale (x)
panoramique (spatialisation, espace stéréo)
3. Dimension de la profondeur (y)
réverb, délais et effets modulés (permet de créer des plans sonores et d'étager
les instruments)
MIX IN THE BOX ?
Pour mixer avant les années 2000 il fallait...ça!!
Et puis ça!!
En 2016 ?
Ordinateur, séquenceur audionumérique...
Contrôleurs midi (pour piloter le séquenceur)...
Des plugins en pagaille!!!...
L'expression « Mix in the box » désigne un mixage réalisé exclusivement sur
ordinateur à l'aide de logiciels audionumériques dédiés.
Les ordinateurs d'aujourd'hui sont devenus suffisamment puissants pour assurer
l'équivalent du rôle d'une table de mixage traditionnelle. De plus en plus
d'artistes indépendants utilisent leur ordinateur personnel pour l'enregistrement
numérique, l'édition audio et le mixage. En fait, un ordinateur équipé d'une (ou
plusieurs) carte son adéquate peut permettre de produire un résultat d'une
qualité équivalente de celle que l'on obtiendrait en studio d'enregistrement
professionnel.
Cependant, ingénieur du son reste un métier complexe, et le matériel audio et
informatique n'est pas la seule condition ni la garantie d'un bon enregistrement
ou d'un mixage satisfaisant.
Le mixage... en 12 étapes
Bien qu'il n'existe pas de lois relatives à l'enregistrement ni au mixage, il est
important d'établir des bases qui servent de point de départ à votre travail.
Plus tard, vous pourrez développer votre propre « style » de mixage.

Vous allez bâtir votre mixage peu à peu en apportant toute une série
d'améliorations réparties en (au moins) 12 étapes principales. Ça semble
simple mais ça ne l'est pas car toutes ces étapes s'influencent
mutuellement.

Par exemple, en modifiant l'égalisation, vous modifiez aussi le niveau parce


que vous amplifiez ou atténuez certaines portions du signal.

En fait, considérez le mixage comme un cadenas à combinaison : lorsque


tous les éléments forment la bonne combinaison, le mixage est réussi.
3 points importants avant de commencer...
Disques de références :
- Analyser les mixages des meilleurs ingénieurs et producteurs (par exemple
Bruce Swedien, Roger Nichols, Shelly Yakus, Steve Albini, Bob Clearmountain,
etc...)
- Ne pas se focaliser sur la musique mais uniquement sur le son et le mixage pour
percevoir distinctement chaque instrument, même dans un mix très chargé,
parce que chaque élément de la musique est à sa place dans l'espace sonore.
- L'un des meilleurs outils de mixage est un CD de référence vraiment bien mixé
que vous aimez.
Apprenez à analyser ce disque en dehors de toute considération sentimentale
propre à la musique. Si votre mix semble plus terne, plus strident ou moins
intéressant, écoutez attentivement et essayez d'identifier d'où viennent les
différences. Un CD de référence fournit également une ligne directrice quant aux
niveaux relatifs de la batterie, des voix, etc.
Niveaux d'écoute adéquats :
- À fort volume, les séances de mixage prolongées sont pénibles pour les oreilles.
En mixant à faible volume, vous conserverez des oreilles « plus fraîches » et
minimiserez la fatigue. Certes, il est plus excitant de mixer à fort volume mais
cela ne facilite pas la perception des légères variations de niveau.
Dans un studio professionnel le niveau de calibration pour le mixage est environ
83Db SPL (Sound Pressure Level) afin de garder une plage de dynamique
importante (headroom).
A la maison ce niveau sera certainement beaucoup moins, environ 75db SPL.
- Le mixage au casque peut sembler attrayant. Mais bien qu'il soit un excellent
outil pour saisir des détails plus difficiles à percevoir avec des enceintes, les
casques ne sont pas vraiment adaptés au mixage car ils exagèrent certains détails
sonores de façon disproportionnée. L'idéal est d'utiliser les casques pour
analyser des sources isolément.
Position des haut-parleurs :
- La position des haut-parleurs doit former un triangle équilatéral avec votre tête.
- La hauteur doit être défini en fonction du tweeter qui doit être aligné avec vos
oreilles.
1. Préparation mentale
- une séance de mixage peut être longue et fatigante, commencez par vous
créer un environnement de travail adapté et confortable.

- Investissez dans un fauteuil de bureau avec renfort lombaire.

- Gardez du papier et un carnet à portée de main pour pouvoir prendre des


notes.

- Tamisez légèrement l'éclairage pour donner la priorité à l'ouïe plutôt qu'à


la vue et, de manière générale, préparez-vous psychologiquement à faire un
long voyage.

- Faites des pauses régulières (toutes les 45 à 60 minutes) pour reposer vos
oreilles et rafraîchir votre jugement, car quelques minutes de pause
permettent de retrouver de l'objectivité et, paradoxalement, de terminer le
mixage beaucoup plus rapidement.
2. Passer les pistes en revue
- Écoutez d'abord à bas volume pour savoir ce que contiennent les pistes.

- Prenez des notes relatives aux pistes (instruments, qualité de


l'enregistrement, défauts perceptibles à la première écoute...

- Groupez les sons de façon logique : mettez par exemple toutes les pistes de
batterie sur des canaux voisins, puis la basse, puis groupez les guitares, les
backing vocals,...
3. Utiliser un casque pour supprimer les imperfections
- L'élimination des imperfections est une activité qui concerne
l'hémisphère gauche du cerveau.
L'hémisphère droit régit quant à lui l'aspect créatif du mixage.

Le fait de passer alternativement d'une activité à l'autre peut brider la


créativité. C'est pourquoi il est conseillé de commencer par nettoyer
entièrement les pistes (supprimer les imperfections, les fausses notes, etc.)
avant de débuter le mixage en lui-même.

Utilisez un casque pour percevoir chaque détail et écoutez chaque piste en


solo.

- Les artefacts à peine audibles sur une piste peuvent sembler négligeables.
Pourtant, multipliées par la vingtaine de pistes (ou plus!) de l'arrangement,
ils peuvent engendrer un son global assez confus.
4. Optimiser et exporter en audio les générateurs de sons midi
- Affinez la réponse des différents générateurs de sons assignés à des
pistes MIDI (instruments virtuels) en corrigeant les défauts qui vous
sautent aux oreilles, puis exportez ces pistes midi en pistes audio.
Une fois exportées en audio, « sauvegardez sous » votre session et effacez
vos pistes midi où se trouvent vos instruments virtuels.

Vous économiserez ainsi beaucoup de CPU utilisable pour le mixage.


5. Faire une mise à plat en ajustant le niveau relatif des pistes
- N'ajouter aucun traitement.

- Concentrez-vous sur le son global des pistes sans vous laisser distraire
par l'activité de l'hémisphère droit de votre cerveau qui se focalise sur les
détails. Dans un bon mix, les pistes sonnent mieux lorsqu'elles sont
mélangées les unes aux autres que lorsqu'elles sont écoutées isolément.

- Commencez par régler les niveaux en mono : si les instruments sonnent


distinctement en mono, ils « s'ouvriront » encore plus en stéréo. D'autre
part, il est possible que vous ne puissiez pas identifier les parties qui se
gênent mutuellement si vous travaillez directement en stéréo.
6. Passer à l'égalisation
- Les égaliseurs peuvent permettre d'accentuer les différences entre
plusieurs instruments pour créer un son global plus équilibré.
Commencez par égaliser les éléments les plus importants du morceau
(voix, batterie et basse).

Dès qu'ils fonctionnent bien ensemble, vous pouvez passer aux parties
d'accompagnement.
- Le spectre audio est un espace limité ; l'idéal est que chaque élément
s'approprie une portion donnée du spectre audible de sorte que lorsque
les instruments sont combinés, ils remplissent le spectre de fréquences de
façon satisfaisante.
Certes, l'occupation du spectre audio relève de l'arrangement, mais on
peut considérer que l'égalisation en fait aussi partie.

- On traite souvent la batterie au début du mixage parce que cet


instrument couvre une grande partie du spectre audio, du très grave avec
la grosse caisse au très aigu avec les cymbales. Ensuite, vous y verrez plus
clair quant à la façon d'intégrer les autres instruments à l'arrangement.
- L'égalisation appliquée à une piste est susceptible d'affecter d'autres
pistes.
Par exemple, en amplifiant le médium d'une partie de piano, vous
influencerez les voix, les guitares et les autres instruments dans cette plage
de fréquences.

Parfois, accentuer une bande de fréquences d'un instrument implique


d'atténuer cette même bande dans un autre instrument. Pour faire
ressortir le chant, vous pouvez par exemple atténuer les fréquences de la
voix dans d'autres instruments au lieu de les amplifier dans la piste de
chant.
- Considérez que le morceau correspond à l'ensemble du spectre audible
et décidez de la place de chaque instrument dans cet espace.
Pendant le mixage, utilisez un analyseur de spectre, non pas parce que vos
oreilles ne permettent pas de jugement fiable, mais parce que cet outil
exerce vos facultés auditives en vous indiquant précisément la place que
chaque instrument occupe dans le spectre audio.

L'analyseur de spectre indique également les accumulations de niveau


anormales dans certaines bandes de fréquences.
- Si vous voulez qu'un instrument ressorte réellement du mix, essayez
d'amplifier légèrement ses fréquences entre 1 et 3 kHz. Mais ne faites pas
ça avec tous les instruments : l'idée directrice reste de différencier les
instruments les uns des autres en amplifiant/atténuant des fréquences
données.

- Pour mettre un instrument en retrait dans le mix, il suffit parfois d'utiliser


un filtre coupe-haut plutôt que de se lancer dans une égalisation
compliquée utilisant plusieurs filtres.
De même, utilisez un filtre coupe-bas sur les instruments qui « débordent »
sur le bas du spectre, par exemple une guitare ou un piano, pour atténuer
leur grave et laisser ainsi plus d'espace à la basse et à la grosse caisse qui
sont essentielles au groove.
7. Ajouter tous les traitements importants
- Il s'agit d'ajouter maintenant tous les traitements qui font partie
intégrante de la musique (un écho qui tombe sur les battements et modifie
ainsi les caractéristiques rythmiques, une distorsion qui transforme le
timbre d'un instrument, un compresseur qui réchauffe le son, un délai en
arrière-plan sur la voix, etc...)
8. Définir l'espace stéréo
- Placez les instruments dans le champ stéréo.
Vous pouvez opter pour une approche classique, auquel cas il s'agira de
récréer les sensations d'une performance live, ou à contrario d'une
approche plus radicale.
Évitez de placer les instruments mono à l'extrémité droite ou gauche de
l'espace stéréo car leur son sera moins riche et moins plein que s'ils sont
légèrement recentrés.

- Étant donné que le grave est moins directionnel que les hautes
fréquences, placez la grosse caisse et la basse à peu près au centre de
l'image sonore. Veillez à conserver un certain équilibre : par exemple, si
vous avez positionné le charley sur la droite, mettez un tambourin, un
shaker ou tout autre instrument possédant essentiellement des hautes
fréquences sur la gauche. Cela est également valable pour les instruments
dont le médium est dominant.
- Vérifiez la compatibilité mono des traitement stéréo car le mélange du
signal source et des delais ou des réverbérations peut créer des
déphasages qui engendrent des annulations de fréquences imperceptibles
en stéréo.

- La stéréo peut affecter fortement la façon dont nous percevons les sons.
Imaginons une ligne de voix doublée pour laquelle le chanteur a enregistré
la même partie deux fois de suite en s'efforçant d'être le plus précis
possible :
Placez les deux prises au centre du mix, puis essayez de les positionner de
part et d'autre de l'image stéréo.
La première solution produit un son assez homogène bien adapté aux
chanteurs peu expérimentés. La seconde solution fournit quant à elle un
son mieux défini et plus précis qui peut mettre un bon chanteur en valeur.
9. Apporter les modifications finales à l'arrangement
- Minimisez le nombre de pistes qui se « concurrencent » mutuellement
pour que l'auditeur se focalise sur la mélodie et évitez le désordre.

- Supprimez les traitements qui ne servent pas le morceau, même si vous


êtes fier de certains effets que vous avez créés. Inversement, si vous
trouvez qu'il manque quelque chose au morceau, c'est maintenant votre
dernière chance d'ajouter un ou deux overdubs. Ne soyez pas complaisant
envers votre travail tant qu'il n'est pas terminé afin de rester le plus
objectif possible.

- Vous pouvez aussi utiliser le mixage pour modifier l'arrangement en


laissant certaines pistes de côté ou en ajoutant de nouvelles pistes. Ce type
de mixage est à la base de nombreux morceaux pour le dancefloor utilisant
des boucles qui tournent en continu. Dans ce cas, le mixage influence
fortement l'arrangement (certaines parties sont « mutées » et les niveaux
sont fortement modifiés).
10. Définir l'espace acoustique
- Maintenant que les pistes sont réparties dans le champ stéréo, il est
temps de les placer dans un espace acoustique.
Commencez par ajouter de la reverb et du delay pour donner de la
profondeur au mixage.

- Généralement, on utilise une reverb principale pour recréer un espace


donné (club, salle de concert, auditorium, etc.) plus une seconde reverb
pour les effets.
Méfiez-vous des pistes qu'il faut noyer dans de la reverb pour qu'elles
sonnent bien. Si une prise est contestable au point de nécessiter beaucoup
de reverb, refaites-la !
11. Peaufiner encore et toujours...
Le mixage est bien avancé, il est temps d'entrer dans le détail :

Si vous utilisez une automation pour mixer, commencez à programmer ses


mouvements tout en gardant à l'esprit que toutes les étapes énumérées ci-
dessus s'influencent mutuellement.
Par conséquent, retouchez régulièrement aux égaliseurs, aux niveaux, à la
position dans le champ stéréo et aux effets.

- Soyez le plus critique possible : si vous ne réglez pas les détails gênants
maintenant, ils vous tourmenteront à chaque fois que vous écouterez votre
mix.
- Veiller à ne pas « surmixer » votre morceau.

« Travailler avec des synthétiseurs et des séquences, c'est un peu comme


peindre un Boeing 747 avec des cotons-tiges ».
Quincy Jones

- Le mixage est comme une performance artistique : il ne faut pas «


surjouer » sous peine de perdre la spontanéité qui peut rendre votre travail
captivant. Vous risquez également de diluer l'atmosphère du morceau si
vous vous perdez dans les méandres de l'automation. Un mixage imparfait
qui retranscrit le caractère passionnel de la musique sera toujours plus
intéressant à écouter qu'un travail tellement léché qu'il en devient stérile.
Pour éviter cet écueil, conservez de vieilles versions de votre mixage : en
les réécoutant le lendemain, vous constaterez peut-être que l'une des
premières était la meilleure.
12. Vérifier votre mixage avec différents systèmes de diffusion
- Avant de considérer qu'un mix est terminé, écoutez-le en stéréo et en
mono à différents volumes sonores et avec différents systèmes de
diffusion, y compris des casques.

La réponse en fréquence de l'oreille humaine change en fonction du


volume d'écoute : à faible volume, nous entendons moins le grave et l'aigu.
Par conséquent, si vous écoutez uniquement à faible volume, votre mix
sera peut-être trop chargé en basses ou trop brillant à volume normal.
Optez pour une solution moyenne qui sonne bien avec tous les systèmes
de diffusion.

- Si vous avez un home studio, vous pouvez vous permettre de laisser votre
mix de côté, de l'écouter sur différents systèmes de diffusion, puis d'y
revenir quelques jours plus tard avec des oreilles fraîches pour y apporter
une touche finale.
- Une pratique répandue consiste à écouter le mix ainsi que des CD de
référence en voiture pour voir comment ils sonnent.
Le bruit du véhicule masque certaines subtilités et permet d'identifier les
éléments qui ressortent du mix.

- Je vous recommande également de louer un studio professionnel pour


écouter et vérifier vos mixages.

Si votre mix sonne bien dans toutes ces situations, vous avez accompli
votre mission avec succès.

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