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Voilà déjà quelques temps que l’idée me trottait dans la tête et le voilà !
Le tutoriel du mastering:
« Comment transformer son PC ou son MAC en machine de traitement audio ?
Nombreux sont les musiciens qui me l’ont demandé mais il me fallait trouver du temps pour vous le
concocter et je manquais surtout de temps libre.
Comme dans tout, il y a des choix à faire. J’ai choisi de monter mon studio de mastering pour aider des
musiciens amis à s’autoproduire. Sont arrivés ensuite par le bouche à oreille d’autres musiciens, puis
d’autres….et me voilà 15 ans plus tard avec une expérience d’ingénieur du son en mastering.
C’est une expérience de vie que j’ai vraiment adorée. Ma passion pour le son et le choix que j’ai fait de
m’investir dans cette passion m’ont permis de vivre intensément cette expérience. Je veux aujourd’hui vous en
faire profiter parce que vous avez vous aussi le droit de prendre du plaisir en faisant sonner des mixs qui
seraient un peu plats sans votre intervention.
Que vous soyez amateurs, semi-pro ou professionnels, vous trouverez toujours des informations pour
enrichir votre approche du mastering. Certaines informations vous feront gagner des années de galères.
D’autres choqueront les ingénieurs expérimentés car elles mettront le doigt sur des années d’erreurs
accumulées, sur des méthodes qui font gagner un temps énorme et qui permettent d’aller à l’essentiel.
Pour ceux qui veulent aller plus vite et peut être en faire une profession, je vous proposerai des formations
aux techniques d’organisation et de recherche afin de vous éviter de nombreuses erreurs liées à
l’inexpérience. Pour les autres, sachez qu’il faut du temps et beaucoup de recul pour faire un bon ingénieur du
son mais que le chemin est sympathique.
BREF RAPPEL
Le master est le dernier “objet” physique (ou dématérialisé gâce au format ddp) du processus de la
production artistique d’un album de musique. La suite est une histoire industrielle de pressage. N’hésitez pas à
retourner vers le site http://mastering-addict.com pour approfondir vos connaissances sur ce sujet.
Pour cela, je propose de commencer par une approche des différentes méthodes de mastering.
Soyons clairs, si vous cherchez à obtenir un son au taquet en termes de décibels, vous aurez besoin de la
puissance du numérique mais si vous recherchez plutôt un grain, une épaisseur, il vous faudra passer par
l ‘analogique.
Vous pouvez également simuler ce grain avec certains effets numériques. Si vous n’y croyez pas, écoutez ce
qu’a été capable de faire le POD de chez Line 6 chez les guitaristes. Certes, ça n’a pas le grain et la patate d’un
vrai marshall à lampes bien chauffé mais pour un enregistrement home studio et si vous savez le retraiter
correctement, c’est vraiment bluffant !
Maintenant, je n’ai pas encore trouvé un effet capable de me rendre la chaleur de mes deux Manleys….
On peut donc faire énormément en numérique mais l’analogique a encore des outils irremplaçables. Des
outils chers à l’achat, capricieux et qui restent chers à entretenir (quand vous trouvez encore les pièces…).
Je me propose de vous présenter les 3 chaines de mastering schématiquement afin que vous trouviez celle qui
vous convient.
Pour beaucoup d’entre vous, c’est ce dernier système qui sera mis en place. Il est le moins onéreux et la
qualité des traitements numériques est aujourd’hui de très haut niveau. On peut tout à fait réaliser
d’excellents masterings avec ce système.
Le point clé de la chaine de mastering reste toutefois le monitoring car quelque soit votre méthode de travail,
vous devez pouvoir faire confiance à votre écoute pour masteriser un titre.
Voici peut-être le point le plus crucial et peut-être le moins dans certains cas...
1. les moniteurs,
2. la pièce d'écoute
3. votre point d'écoute.
Si l'un de ces trois points venait à poser problème, c'est toute la chaine de monitoring qui poserait problème.
Je reviendrai sur ce point plus longuement mais vous devez savoir que, plus vous avez d'euros, plus vous avez
des chances de vous payer le "super moniteur".
Tout ce qu'on demande à ce super-moniteur, c'est une bande passante la plus linéaire possible et de
descendre le plus bas possible en restant crédible. Ceci est surtout valable pour les musiques qui pourraient
être jouées sur de gros systèmes audiophiles: j'ai nommé la musique classique, le jazz et quelques autres...
Dans la réalité vraie, en dehors de toutes les fumisteries du marketing lié au mastering, 95% de la population
écoute sur des systèmes audio pourris, totalement déséquilibrés et si possible en mp3 car on en stocke plus
dans la mémoire de son téléphone ou sur son ordi... Donc vous pouvez vous payer de super-méga-hyper
moniteurs géniaux aux marques exotiques mais pour le même prix, vous pouvez vivre aisément 6 mois en
Indonésie plus 6 mois en Thaïlande et finir votre périple par 6 mois en Inde....la vie est formidable...
Mes enceintes de monitoring sont des Mackies HR824 et descendent à 39 Hz. Je vérifie mes médiums sur de
bonnes NS10 couplées à une amplification NAD. Si la musique travaillée demande des vérifications pointues
sur l'infrabasse, je branche mon casque audiophile pour cette tâche ou mon caisson yamaha avec son boomer
de 15’’ longue course qui a été réglé pour travailler avec les NS10..
Ce que j'essaie de vous expliquer, c'est que vous pouvez tout à fait masteriser "à la maison" en slip ou en
culotte dans votre canapé mais que vous devez quand même vous souvenir que le monitoring est un point
important.
Lisez la partie sur les moniteurs et l’écoute sur mastering-addict si vous voulez approfondir le sujet.
Le développement de votre oreille passe par l'écoute du travail réalisé par des artistes et des ingénieurs
du son de référence.
Vous pourrez ensuite "analyser" les comment et les pourquoi grâce à un peu de technicité et à un vocabulaire
spécialisé.
Essayez d'investir dans des moniteurs qui descendent correctement en dessous de 50 Hz et/ou un bon casque
audiophile.
Vous devez absolument "apprendre" à connaître votre système audio : n'écoutez surtout pas de mp3
sur ce système de façon continue
Le mp3 est vraiment un système (français) de m...e qui convient tout à fait aux lobbys de la musique et aux
constructeurs de systèmes audio.
Le mp3, c'est pas gros, on peut en mettre beaucoup mais ce n'est pas bon pour les oreilles d'un ingénieur du
son. Ecoutez des cymbales passées à la moulinette mp3, vous comprendrez...
Mais je m'en sers lors des voyages pour écouter un bon livre audio. La voix du narrateur perd un peu de son
naturel mais le coeur est dans le texte et dans l'intonation. Le mp3 peut traduire cela. On peut également
également écouter une mélodie dans sa salle de bain ou dans tout autre environnement bruyant.
Par contre, on ne peut pas écouter du SON avec ce système. La compression destructive de ce format détruit
énormément d’informations musicales. Si vous le pratiquez trop, ce sera comme si vous mangiez de la bouillie
tous les jours. Votre palais s’habituera au goût et à l’onctuosité du mélange et lorsque vous reviendrez à une
véritable alimentation, tout vous semblera merveilleux, bon, avec une vraie consistance…. Bienvenue dans le
vrai son, celui dont vous devez vous alimenter chaque jour un peu.
Prenez plutôt le temps d'écouter des Cds (votre médiathèque est votre amie), des fichiers FLAC, des DVDs
sur votre système audio et tendez l'oreille. Que se passe-t'il ici ? Ce violon est vraiment magnifique !
L'équilibre est vraiment bien dans ce passage.
Un bon monitoring, c'est d'abord un homme ou une femme avec deux oreilles qui prend un bon repas de
"son" et qui en apprécie le goût.
Lorsque votre travail de mastering sera terminé et que vous y aurez pris un grand plaisir, il sera toujours
temps de préparer les mp3s pour "le business".
Bon mais alors, sur quoi dois-je écouter ce bon repas de « son » ?
Si je peux écouter de la musique sur presque n’importe quoi, je ne supporte pas d’entendre un titre sur un
téléphone portable…. C’est vraiment très douloureux à mon oreille !
Alors quand on me dit « Ecoute ! Le son de leur dernier titre arrache vraiment ! » et que je vois mon
interlocuteur dégainer son téléphone portable, mon ventre se noue, ma bouche se tord et je prie pour que
son téléphone accepte la prise jack 3,5mm de mon petit casque portable. Sinon, je décline l’invitation à
entendre un chorus en forme de bouillie aigrelette….beurk….
Plus sérieusement, le problème du système d’écoute est surtout un problème d’argent qui se décompose en
deux problèmes :
- Les moniteurs
Le principe est simple : le son rebondit sur une surface dure comme une
boule de billard sur les bandes mais cela en 3D avec des effets de
dispersion. En effet, si votre pièce possède des sols et des murs
réverbérants (béton, verre…), le son va rebondir dans votre pièce sans
être freiné ou absorbé. Il en résultera des zones dans lesquelles
certaines fréquences seront doublées et d’autres zones où (par le
principe de la phase inverse) certaines fréquences disparaitront. Le
schéma est simplifié car il faut également savoir que les si les fréquences
aigus sont relativement directionnelles, les fréquences graves ont
tendance à être omnidirectionnelles
Il n’est pas question d’avoir ce genre de problème dans une pièce dédiée
au mix et encore moins si elle doit servir au mastering.
L'ISOLATION ACOUSTIQUE
Je ne parle pas d’un système d’isolation acoustique qui va me permettre de monter le son sans déranger les
voisins mais d’un système qui va permettre à vos murs, votre plafond de ne pas vous renvoyer des fréquences
qui viendront perturber les fréquences émises par vos moniteurs et donc fausser votre jugement. C’est une
source d’erreurs trop importante.
Vous trouverez sur Ebay et autres sites de VAD (vente à distance) des
mousses qui absorbent l’énergie des fréquences afin de ne pas créer de
réflexions.
Si un traitement d’absorption un peu trop fort peut être gênant dans une salle
de prise de son en rendant la pièce un peu trop « sourde », sans vie, il n’en
est pas de même dans une pièce dédiée au mastering et/ou au mixage.
Concernant les mousses acoustiques (accoustic foam), sachez que l’épaisseur et la densité sont très
importantes.
On n’attrape pas des fréquences basses avec une boite à œuf mais avec des « bass trap » placés aux angles
de la pièce et ces pièges à son ont une épaisseur de 30cm au moins.
Les traitements des murs devraient avoir une épaisseur d’au moins 10 cm pour absorber correctement
les bas médiums qui sont une cause classique du flou de certains mixs.
Les épaisseurs inférieures peuvent suffire pour bloquer les hauts médiums et les aigus.
Vérifiez toujours la courbe (ou le tableau d’absorption) qui doit être présentée avec la mousse vendue.
Sans cette vérification, vous achèterez peut être de la mousse chinoise pour le transport des œufs ;-).
Quelques entreprise françaises s’en sortent plutôt bien et fabriquent des produits de qualité avec un design
sympa mais malheureusement le prix est souvent assez élevé.
Il existe également des rideaux très lourds qui se chargent d’absorber une partie des fréquences. Ils sont
assez épais et me font penser aux rideaux de théâtre. Il vous faudra des murs et des fixations solides pour
installer de tels rideaux. Mais ils vous permettront de réduire très fortement les réflexions liées au verre.
LA MOUSSE, ÇA BRULE
Vous trouverez de nombreux fabricants mais dans tous les cas, pensez à regarder le comportement au feu des
mousses que vous choisirez. Ces mousses sont des dérivés du pétrole et le pétrole…ça brule !
Voilà pour un premier point sur l’acoustique de votre pièce dédiée au mastering.
Si vous le pratiquez en amateur, 2 m2 de mousse en 5 cm sur le mur se situant dans votre dos devraient au
moins atténuer les médiums et les aigus et vous donner une écoute plus précise. Je travaille actuellement dans
mon studio qui fait 35 m2 (5 m de large sur 7m de long) et j’ai traité murs, plafonds et sols pour que ma pièce
soit la moins réverbérante possible mais sans rentrer dans des délires d’acousticiens perfectionnistes. Je
travaille avec des moniteurs de proximité….
Soyons clairs, le top est de pouvoir tout entendre. Il nous faudrait donc des moniteurs qui descendent à 15 Hz
et qui montent à 24 khz. « Mais » …. J’entends déjà quelqu’un rouspéter et plein d’effroi me dire que «
l’oreille humaine » n’entend que de 20 Hz à 20 khz…..et je peux assurer à cette personne que le corps
retransmets des vibrations à l’oreille interne qui est capable de décoder bien plus que cela !
Peut-être est-ce du à des fréquences plus basses qui profitent d’harmoniques hautes pour reprendre de la
consistance et de l’air…peut-être…. mais je suis ici dans un délire de méga spécialiste qui voudrait imposer
son point de vue pour flatter son égo et ce n’est pas l’objectif ici, ni mon style.
Si votre pièce est petite (moins de 12 m2), j’aurais tendance à vous conseiller des moniteurs de proximité 2
voies avec un haut parleur de 6,5 pouces.
Au delà de 12 m2, vous pourrez accéder à un haut parleur 8 pouces. Plus votre pièce sera profonde, plus elle
sera traitée acoustiquement et plus vous pourrez monter en taille et vous permettre des basses profondes.
On peut bien sur « forcer » la pièce mais les basses fréquences ont la fâcheuse tendance à être
omnidirectionnelles et à foutre le bazar dans toute la pièce.
Elles ont besoin de place pour pouvoir s’exprimer. Vous aurez des basses mais elles ne seront pas précises et
vous ne pourrez pas faire confiance à votre système pour juger.
Concernant les marques de moniteur, je n’ai pas de conseil à vous donner pour
choisir telle marque ou telle autre mais essayez de restez dans les grandes
marques. Celles-ci ont l’avantage d’avoir envoyé sur le marché des galettes
(CDs) qui se sont vendues à des millions d’exemplaires (des centaines de
milliers pour ma part): pour citer les marques que vous retrouverez dans tous
les meilleurs studios du monde, Mackie, Genelec, KRK, Adam, Focal,
Dynaudio….
J’ai essayé de masteriser sur des écoutes audiophiles mais ces écoutes m’ont posé plus de problèmes que de
solutions. Elles sonnent tellement bien qu’elles acceptent des mixs de qualité moyenne grâce à une restitution
magnifique des timbres. Elles sont tellement riches en micro informations qu’elles vous perdent dans une
multitude d’informations musicales pendant les phases de traitement. Gardez les pour l’écoute finale et vous
faire plaisir.
• Chez Mackie : les HR824 et leurs petites sœurs les HR624 (certifiées THX pour la production
Surround)
• Chez dynaudio : les BM5A, BM6A, BM15a (je l’aime bien celle-là) et supérieures
Lorsque vous poserez la question de la meilleure enceinte, vous entendrez souvent que telle enceinte est la
meilleure du monde, celle-ci est meilleure que celle-là, que celle-ci c’est de la daube…ce qu’il faut savoir, c’est
qu‘aucune n’a une courbe de réponse en fréquence plate : un ptit trou par ci, un ptit trou par là, une bosse
par ci, une bosse par là.
Maintenant, soyons clairs, plus vous montez en prix, moins les défauts sont visibles...mais pour avoir écouté de
nombreux systèmes audiophiles, je pourrais vous renvoyer à la question : « Pourquoi deux systèmes ultra
haut de gamme ne sonnent pas pareil ? »
Ce qui est important, c’est de les écouter et de choisir celles qui vous plaisent où celles qui plaisent
dans votre milieu musical. Elles ont toutes des défauts ! De là à prendre des Behringers, il y a un pas que je ne
franchirai pas !
Des moniteurs de proximité actifs (ou non si vous avez un excellent ampli dynamique) vous permettront donc
de réaliser vos premiers masterings.
Les moniteurs de moyenne distance (« mid-field ») sont plus gros et envoient énormément de watts mais
nécessitent beaucoup d’espace et un traitement acoustique sans faille.
Ils sont par contre intéressants pour en mettre « plein la face » au client du studio qui va se croire en club !
Le top du top, ce sont les grosses enceintes 3 voies mais là, il faut construire la pièce autour ! Et la qualité des
basses est telle que vous pourriez louper vos médiums.
Il faut dans ce cas là, ajouter un petit système deux voies pour permettre une attention plus soutenue sur le
son que vont entendre plus de 99% des auditeurs. Ce qui va me permettre de faire le lien vers le casque de
monitoring
Si vous avez besoin de moniteurs pour travailler confortablement lors d’une session de mastering, je connais
des ingénieurs du son qui aiment travailler au casque pour plusieurs raisons.
SE PROTEGER DU CLIENT
Si le client est présent, il n’est pas en train de vous dire pendant que vous cherchez le bon traitement « un
peu plus de basses », « un peu plus de grain dans la voix », « ça manque de brillance », « tu peux monter le
volume ? ».
Bref, le client peut vous faire perdre votre attention, vous emmenez sur de mauvaises pistes et si comme moi,
vous êtes plutôt sympa, vous aurez envie de lui faire plaisir et il va vous
bousiller votre travail.
Si vous connaissez bien votre casque et qu’il ne vous sert pas à écouter des
mp3 mais des cd audio et ou des fichiers « flac », vous pourrez lui faire
confiance assez rapidement et même réaliser vos premiers masterings grâce à
lui.
Lorsque vous écoutez vos moniteurs, vous avez une écoute centrale qui reprend l’information des deux
moniteurs dans les deux oreilles en même temps alors que dans le casque, la séparation stéréo est beaucoup
plus forte.
L’oreille gauche n’entend que les informations de canal de gauche et l’oreille de droite les informations du
canal de droite. Ou l’inverse si vous avez mis votre casque à l’envers…
Un bon casque de monitoring se situe dans une fourchette de prix de 150- 200 euros (il y en a de plus chers).
Evitez les casques à la mode marketing (type « dr DRE ») qui ne sont pas assez précis mais n’hésitez pas
à regarder du coté des marque AKG, Sennheiser…
Voilà pour un premier tour d’horizon sur les systèmes d’écoute pour le mastering.
ENFIN, N'OUBLIEZ JAMAIS QU'UN EXCELLENT SYSTEME D'ECOUTE N'EST RIEN SI VOUS
NE TRAVAILLEZ PAS VOTRE OREILLE SUR CE SYSTEME. INVESTISSEZ D'ABORD EN VOUS !
SADIE ET PYRAMIX :
les deux ténors du marchés ont été les stations Sadie (un peu old school
aujourd’hui) et Pyramix (encore très présente dans de nombreux studios). Ces
stations comprennent du soft et du hard et sonnent vraiment bien. C’est normal,
c’est fait pour ! Devant l’évolution du marché et une concurrence plus sévère de la
part d’éditeurs un peu plus « grand public », Pyramix a sorti une version « native »
pour permettre au plus grand nombre d’aborder les fonctionnalités de leur soft
vraiment professionnel.
Protools devrait essayer de se faire un place grâce à une politique marketing très
agressive depuis qu’il s’est ouvert à d’autres plateformes.
La question est maintenant posée : quel logiciel choisir pour réaliser mes masterings ?
En pratique, je pourrais réaliser mes masterings avec n’importe que logiciel de mixage audio (DAW : Digital
Audio Workstation) et les logiciels ne manquent pas sur le marché. Vous trouverez même de nombreux
logiciels sur le marché du freeware. Alors à quoi servent donc les éditeurs audio ?
Lorsque vous faites la cuisine….pardon…lorsqu’un cuisinier travaille dans sa cuisine, il a à sa disposition des
poêles, des faitouts, des casseroles…. Dans la pratique, il pourrait faire griller un steak dans une cocotte mais
il choisit plutôt une poêle.
C’est un peu la même chose en mastering. Je choisis plutôt une Daw pour réaliser des mixs, des remixs et je
dispose d’une palette d’outils impressionnante pour régler de très nombreux problèmes de mix.
Je choisi par contre un outil plus simple et plus efficace pour réaliser des masterings stéréos : l’éditeur audio.
Les deux outils disposent de rack d’effets mais le travail de précision est plus efficace sur les éditeurs.
L’objectif de la simplification de l’outil est de permettre une meilleure concentration sur ce qui est important :
le son.
Dans un logiciel de mixage, de nombreux outils me ramènent au mix et à d’autres types de réflexes. Dans
mon éditeur, je suis concentré sur ma tâche de mastering. Ceci est un choix personnel et je vous en ai exposé
les raisons.
Par contre, il va vous falloir faire un choix car chaque logiciel dispose de nombreuses fonctions et demande du
temps pour être pris en main. Dans chaque famille, chacun des logiciels listés dispose de qualités propres et
Ce qui est sur, c’est que lorsque vous aurez commencé à produire et à acquérir de l’expérience sur un
logiciel, vous aurez beaucoup de mal à passer sur un autre pour tout ce qui est fonctions avancées (sauf bien
sur si vous êtes un professionnel « free lance » qui jongle de studios en studios…).
Je vous propose donc un petit tour d’horizon des logiciels phares du marché actuel. Leur nombre étant assez
impressionnant, j’ai volontairement exclu les logiciels plutôt typés MAO (Musique assistée par ordinateur) qui
rendent la tache du mastering complètement anecdotique vu la quantité de fonctions disponibles.
CUBASE
Protools se démocratise et accepte de se rapprocher du peuple pour gagner plus de sous ! Les points forts de
ce logiciel sont : des raccourcis clavier vraiement adaptés à la production musicale (vous pouvez trouver sur le
marché des claviers AZERTY spécifiques pour Protools), un moteur rustique mais robuste, le beat detector
pour les mixeurs. Bref, du lourd mais du bon. Attention toutefois aux nombreuse incompatibilités de cartes
mères, cartes sons etc…. il est resté très longtemps fermé sur lui-même et découvre depuis peu l’étendue de
la fabrication musicale sur PC et Mac.
LOGIC
Et les autres : nuendo, ableton live, sonar, reason…je ne peux les nommer tous tellement ils sont nombreux.
Ils sont globalement plus branché Mao et composition mais ils intègrent également des fonctions
audionumériques puissantes et restent donc des outils potentiellement possibles pour réaliser la tâche du
mastering.
SOUND FORGE
J’aurais bien aimé intégrer ce soft dans ma liste car je pense que l’open source est l’avenir du logiciel.
Néanmoins les avances technologiques font que l’interface de travail d’audacity et les fonctions limitées (pas
de rack d’effet VST natif) ne permettent pas d’avoir un environnement de travail suffisant pour réaliser
décemment un bon mastering. Je suis néanmoins ce logiciel qui ne peut que s’améliorer.
CONCLUSION :
Comme vous avez pu le lire dans les textes précédents, je ne juge pas un logiciel meilleur qu’un autre. Je
recommande les éditeurs pour des raisons que je vous ai exposées. Les DAW restent cependant des
solutions très acceptables. Je vous conseille de télécharger les versions d’essai, de les manipuler avant de faire
votre choix définitif.
Les logiciels ne se suffisent pas à eux mêmes pour réaliser un bon mastering et à défaut de matériels haut de
gamme inabordables, nous aurons besoins d’excellents plugins pour réaliser notre chaîne de mastering.
Pour commencer dans le traitement audio, un bundle de plugins « PRO » comprenant les différents outils
nécessaires (utiles en mix également) devra être installé. Il existe bien sûr des plugins gratuits (voir mastering-
addict.com) mais vous aurez besoin d’un bundle « PRO » pour évoluer sur le long terme. Waves produit un
excellent bundle GOLD qui vous permettra de vous lancer avec des outils respectueux du signal. De nombreux
éditeurs proposent des bundles mais celui-ci me semble le plus indiqué pour démarrer sur de bonnes bases
avec des interfaces compréhensibles. Evitez quand même T-racks qui avec une approche simpliste vous
gonflera rapidement votre son mais vous fusillera également de nombreux mixs.
Pour en revenir à ma chaine de mastering, nous pouvons être amenés à réaliser des chaines plus complexes
mais les trois chaines nommées ci dessus permettent de réaliser 80% des masterings sans difficulté.
LES EQUALISEURS LES PLUS SIMPLES SONT DES EQUALISEURS DITS « GRAPHIQUES ».
Les bandes de fréquences sont fixes et le seul réglage à notre disposition sont des réglages de
gain ou de réduction. Ces équaliseurs sont plutôt destinés au mix mais ils peuvent rendre de
bons services aux débutants pour se faire la main sur l’équalisation.
Voici sur la gauche un excellent équaliseur graphique modélisé par Waves à partir d’une
équalisation API 560. Une approche très
“musicale” de l’équalisation.
Sur le coté droit, l’émulation toujours par waves d’un compresseur de la série SSL (Solid
State Logic ). Très musical, efficace voire brutal si vous le tirez dans ses réglages. C’est un
peu un outil à tout faire. J’adore son approche par vu-mètre.
Dans certains cas, vous aurez besoin d’un compresseur multibandes mais il est à éviter au maximum. Il
n’intervient que dans des cas ou le mix est vraiment en mauvais état.
Les limiteurs sont des compresseurs avec un ration énorme (genre 99999 :1) mais les
autres réglages sont toujours disponibles : attaque, relâchement, treshold.
Ils ont été simplifiés pour obtenir les « Maximiseurs » comme le L1 de Waves que
vous retrouverez dans le bundle « GOLD ».
Ils ne font pas partie de la panoplie d’outils de base mais vous trouverez de nombreuses infos sur les sites des
éditeurs de logiciels comme Waves ou dans mes formations plus « pointues ».
Je suppose que vous disposez maintenant d’un logiciel de traitement, d’un ensemble de plugins ou de machines
nécessaires et d’un mix à reprendre. Je vous montrerai ici le process sous le logiciel SoundForge mais il est
facilement applicable sur toutes les
autres plateformes car il s’agit des
fonctions de base.
Augmentez ensuite le volume ressenti grâce à votre limiteur-maximiseur en descendant le treshold mais en
restant sage pour éviter de trop gros écrêtages qui pourraient vous empêcher de régler votre équaliseur
correctement.
Ensuite réglez votre équalisation en modifiant le gain des fréquences et/ou la valeur des fréquences qui vous
intéressent.
Lorsque le réglage vous plait, retournez sur votre limiteur et descendez le treshold jusqu’à un niveau qui vous
semble bon et qui ne dénature pas trop le son et la dynamique d’origine.
Lorsque vous êtes en accord avec votre réglage, posez l’effet. Cette action s’appelle « PROCESS
SELECTION » dans Sound Forge. Dans d’autre logiciel, vous trouverez les appellation « BOUNCE »,
« MIXDOWN », « RENDER »….et autres variations exotiques.
Enregistrez ensuite votre fichier sous un autre nom genre « essai master – mon mix – date »
Il ne vous reste plus qu’à graver votre travail ou à le transporter sur le support numérique de votre choix
pour le tester un peu partout (voiture, chaine hifi, poste cd, sound system….).
Ce premier mastering ne sera surement pas votre meilleur mastering mais vous venez de faire le premier pas
sur ce chemin du traitement audio qui vous mènera vers la maitrise du mastering audio. Un chemin accessible
à tous si vous portez une passion réelle à la musique et au son.
Il vous faudra certainement du temps et du recul pour obtenir vos meilleurs masterings mais lorsque vous y
parviendrez, vous saurez combien il est agréable de porter un son à sa juste valeur, de le rendre présentable
au plus grand nombre et donc d’être écouté, félicité et quelquefois récompensé par des distinctions.
Vous commettrez aussi des erreurs en suivant de mauvais chemins lors de votre progression. Tous les
ingénieurs du son passent par là et même les meilleurs. Ce qui sera important sera de l’accepter et de
corriger le tir dès que vous vous en apercevrez. Lorsque notre niveau devient élevé, nous mettons en place
des « techniques » qui nous permettent de créer des masterings rapidement.
Je vous proposerai dans de prochaines formations des méthodes pour réussir à coup sûr vos masterings tout
en préservant votre sensibilité et votre capacité d’analyse. Ces méthodes me permettent de stabiliser la
qualité de mes masterings et ce, quelque soit le style et la direction artistique demandée.
Maintenant, si vous avez déjà des mixs qui sonnent toujours "PRO", ces méthodes ne sont peut-être pas pour
vous !
Pour les autres, vous obtiendrez LA méthode que les autres ingénieurs du son espèrent bien ne jamais voir
entre vos mains...
Frédéric