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Utilisation des réseaux sociaux

Mesure de l’engagement :
Rôle de la langue
et de la personnalité
Travail d’étude de Master 2
Formation : Psychologie de l’Evaluation du Fonctionnement
Cognitif et des Comportements

Présenté par
Emilija Milanov

Sous la direction de
Jean-Marc Lavaur

Septembre 2017
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Résumé
Que fait-on exactement sur les réseaux sociaux ? Quelles sont nos habitudes et quels facteurs influencent
la nature de notre utilisation, autrement dit notre engagement dans les nouveaux médias ? Cette recherche
vise à déceler les raisons de cet engagement, s’il existe un lien entre notre personnalité (y compris celle
perceptible sur les médias) et l’utilisation que nous faisons de ces mêmes médias en fonction de notre
culture d’origine, notamment lorsque certains contenus sont présentés dans une langue étrangère et
partagés avec d’autres. Pour étudier l’engagement dans les réseaux sociaux, le rôle des langues et de la
personnalité, nous avons construit un outil évaluatif, comportant un questionnaire et une phase test,
présentés de manière informatisée (en ligne) et anonyme et travaillé sur deux populations de langues et de
cultures différentes.
80 participants ont été divisés en deux groupes en fonction de leur nationalité (Français vs.
Serbe/Macédonien) et en fonction de la langue du test (français pour les Français et l’anglais pour le
groupe Serbe/Macédonien). Les deux groupes ont répondu d’abord un questionnaire en ligne, censé
mesurer 1) leur personnalité (niveau d’extraversion) 2) leur degré d’engagement sur les réseaux sociaux
(actif vs passif) et 3) leur niveau de fluence et de pratique de la langue anglaise (auto-évaluation). La
deuxième phase de l’évaluation (phase test) est ensuite présentée sous la forme de 45 images ou
illustrations diverses, réparties en 3 sous-sections : La compréhension des images, l’utilisation et
l’implication, ainsi que le ressenti personnel. Nous avons comparé les performances aux deux phases de
l’étude afin de tester l’influence des 3 variables du questionnaire sur l’engagement et l’utilisation des
réseaux sociaux des participants.
Les résultats révèlent une influence du niveau de langue et du degré d’extraversion qui semblent de bons
indicateurs de l’utilisation et l’engagement des individus dans les réseaux sociaux pour les deux
populations étudiées. Il s’est avéré également que le niveau auto-évalué d’anglais des participants (la
langue utilisée pour présenter les images et les citations dans la phase test pour les deux populations) a eu
des effets significatifs sur leurs performances dans les trois parties de la phase test (compréhension,
utilisation et implication personnelle). Le fait d’avoir plus de confiance en soi concernant ses
performances langagières en L2 a également influencé, non seulement la compréhension des images et
citations présentées, mais aussi la perception et l’appréciation de ces mêmes contenus (souhait de les
partager, ainsi qu’une implication personnelle forte envers les contenus présentés).

Mots clés : Réseaux sociaux, Utilisation des médias, Engagement, Langues (anglais, français, serbe),
Personnalité (extraversion).

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Summary
What do we exactly do on the social medias? What are our habits and which factors influence the nature
of our media use, in other words, our engagement? This study aims to identify the reasons for this
engagement, and find out whether our personality (as well as the one that is present on social media) is
linked to our social media use, dependently of our culture of origin, particularly because certain contents
are published in a foreign language and shared with other users. In order to study engagement on the
social media, and the role of language and personality, we have constructed an evaluative tool, a
questionnaire and a test, both presented online and anonymously, to two distant populations, language-
and culture-wise.
80 participants were divided into two groups, depending on their nationality (French vs.
Serbian/Macedonian), as well as the language in which the test was taken (French language for the French
and English for the Serbian/Macedonian group). The two groups first completed the online questionnaire,
which consists of 50 items that evaluate and measure their 1) personality (level of extraversion), 2) degree
of social media use and 3) English level (auto-evaluated).
The test phase was later presented in a form of 45 images or various illustrations, divided into 3
subsections: comprehension, utilization and personal implication. We then compared the results taken
from the questionnaire and the test phase in order to reveal the effects of the questionnaire variables on
those used in the test phase.
The results reveal a certain influence of langue proficiency on the aforementioned factors, as well as a
personality influence (degree of extraversion), which both seem as good indicators of these individuals’
social media use and engagement, for both populations. Contrary to our expectations (except for certain
correlations), we haven’t obtained significant results that would prove an effect of personality on social
media use. However, the results show a significant effect of the participants’ auto-evaluated English level
(the language used to present the images and quotes in the test phase, for both populations) on all of the
three subsections of the test phase. The fact that certain participants had more confidence concerning their
performances in English influenced, not only their comprehension of the images and quotes (which seems
entirely logical), but also their perception of the presented contents (the wish to share them, as well as
their personal implication towards these contents).

Keywords : Social Media, Media use, Involvement, Language (English, French, Serbian), Personality
(extraversion)

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Sommairé

I Cadre théorique …………………………………………………………………………….. 6

II Méthode ……………………………………………………………………..…………….. 18

2.1. Participants …………………………………………………………………..……..... 18

2.2. Matériel ……….……………………………………………………………………… 19

2.3. Procédure et appareillage ……………………………………………….…………... 28

2.4. Variables et questionnements …...…………………………………………………… 30

III Résultats ………………………………………………………………………………….. 33

IV Discussion ……………………………………………………………………………......... 42

V Bibliographie ……………………………………………………………………………… 50

VI Annexes …………………………………………………………………………………… 53

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I Cadré théoriqué

Les nouveaux médias et l’évolution de la communication

L’évolution rapide de la communication virtuelle et son insertion dans notre quotidien ont
poussé les chercheurs en psychologie à s’intéresser de plus en plus à ce mode de communication
mondialement répandu, notamment aux effets de la communication digitale sur notre
personnalité, ainsi qu’à l’effet des certains traits de personnalité dans la manière d’utiliser les
nouveaux médias. Il s’agit ici d’une relation bidirectionnelle, et nous essayons dans cette
recherche d’étudier certains facteurs qui pourraient contribuer à cette relation personnalité-
utilisation des nouveaux médias.

L’objectif principal de cette recherche est d’évaluer l’engagement des personnes sur les
réseaux sociaux (les nouveaux médias), dans le but de construire un outil évaluatif qui
permettrait de mettre en évidence les facteurs qui influencent cette implication. Nous
privilégions 2 facteurs qui nous semblent importants ; le premier est lié à la langue et à la culture
des individus et leur impact sur l’utilisation des réseaux sociaux (nous travaillerons pour cela sur
deux populations différentes, notamment les Français et les Serbes/Macédoniens). Le deuxième
est lié à un trait de personnalité, notamment l’extraversion qui prend toute sa mesure dans les
médias sociaux et les activités que nous y développons. Bien évidemment, ces deux facteurs se
croisent tout au long de l’étude dans la mesure où les langues multiplient les contacts potentiels
entre les individus mais peuvent aussi inhiber leurs utilisateurs s’ils n’en maîtrisent pas les codes
linguistiques et culturels. A partir de ces variables, nous proposons des pistes pour évaluer les
comportements sur les réseaux sociaux ; certes, nous n’ignorons pas l’existence d’autres facteurs
qui influencent cet engagement sur les réseaux sociaux (statut social, niveau d’études, l’âge etc.)
et nous nous y référerons également tout au long de notre analyse.

Que font les gens exactement sur les réseaux sociaux et pourquoi certains d’entre eux
s’investissent plus que les autres? Que choisissent-ils de partager avec les autres et qu’est-ce
qu’ils évitent ? Pourquoi certains gens choisissent de rester cachés sur le Web, et restent plutôt

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passifs dans leur utilisation par rapport aux ceux qui préfèrent interagir et partager en
permanence ? Certaines personnes se connectent pour des raisons essentiellement
professionnelles, certains pour s’amuser ou rester en contact avec leurs proches et d’autres pour
exprimer des traits plus profonds de leur personnalité. Il existe bien des personnes très actives et
engagées tant qu’utilisateurs, mais il existe également ceux qui préfèrent suivre les activités des
autres sans forcément réagir ou échanger (Gackenbach, 2007 ; Shields & Kane, 2011). Nous
visons dans cette recherche à mesurer le degré d’implication des personnes sur les réseaux
sociaux et étudier les facteurs sous-jacents à cette implication, ainsi que l’engagement éventuel
qui pourrait en découler.

Aujourd’hui, Internet ne présente plus seulement une nouvelle manière de communiquer,


mais il est devenu progressivement le moyen principal de communication et le plus fréquemment
choisi parmi les utilisateurs au détriment des autres moyens de communication plus traditionnels.
Les appels téléphoniques ont été remplacés par les appels sur les applications comme Skype,
Viber, Whatsapp etc. (gratuits par rapport aux appels téléphoniques), les SMS ont été remplacés
par les mêmes applications également. Ces nouveaux moyens de communication offrent à
l’utilisateur une possibilité de communiquer avec les autres facilement, rapidement, de manière
ludique si on le souhaite (possibilité d’envoyer des photos/vidéos, émoticônes, GIFs etc.) et le
plus important, gratuitement.

Il est quasiment impossible de trouver une personne n’ayant pas l’habitude d’utiliser au moins un
de ces moyens de communication citées. La communication virtuelle entre les gens a connu une
telle évolution qui a même influencé la manière dont nous communiquons en dehors de cet
univers virtuel dans lequel beaucoup d’entre nous passent plusieurs heures par jour. Les
utilisateurs ont désormais deux profils personnels ; un, qui est présent lors de la communication
quotidienne, avec des contacts réels, mais l’autre que la majorité utilise pour communiquer sur
internet, à échanger les mails, écrire des commentaires etc. Pour cerner le profil psychologique
d’un individu, il ne suffit plus de l’observer dans une situation naturelle, mais aussi dans une
situation virtuelle, où il communique avec des personnes qu’il a peu de chances de rencontrer
dans la vie réelle. Cette ‘’deuxième’’ personnalité dite virtuelle est devenue complémentaire de
notre personnalité de base.

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En dehors de cette rapidité et facilité d’utilisation, ce que la communication virtuelle
offre en plus par rapport à la communication en face à face, c’est surtout le sentiment de
l’anonymat. Même si nous communiquons souvent avec des personnes que nous connaissons
bien, le fait de ne pas voir notre interlocuteur ou de ne pas être vu par celui-ci met les utilisateurs
à l’aise et réduit la pression sociale face aux normes (Joinson, 1999 ; Buchanan & Smith, 1999).
Cet effet facilitateur joue un rôle de désinhibiteur dans la communication, et cela peut souvent
avoir un effet positif de baisse des contraintes, d’augmentation de confiance en soi, etc. Lors
d’une conversation en face à face, nous n’avons pas la possibilité de nous arrêter tout d’un coup
au cas où nous ne trouvons plus les mots ou si nous ne savons pas quoi dire à un moment donné ;
nous ne pouvons pas partir et laisser notre interlocuteur au milieu de sa parole puisque nous ne
sommes plus intéressés à ce que cette personne a à dire ou si, par exemple, nous sommes très
pressés. La communication digitale offre de son côté une véritable flexibilité lors de nos
interactions : nous pouvons choisir quand et comment nous allons communiquer avec les autres ;
il existe un sentiment de contrôle avec cette possibilité de manipuler nos interactions au
quotidien.
Ce qui manquait dans la communication digitale avant, c’était l’absence du non-verbal, c’est-à-
dire. les gestes, les mimiques, les différentes manières de dire les choses ou prononcer les mots
etc. Tout cela menait souvent à une incompréhension ou aux mauvaises interprétations des
interlocuteurs, ou bien, à un sentiment de ne pas être complètement compris par la personne avec
laquelle nous interagissons. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ; avec l’apparition des émoticônes,
GIFs, des messages vocaux etc. nous continuons à fournir à la communication virtuelle tous ces
éléments qui manquaient avant. Cela ne signifie pas que la communication traditionnelle est en
train de disparaitre et ne va pas être complètement remplacée par la communication virtuelle,
mais il est évident que cette deuxième prend graduellement plus en plus de place dans nos
interactions quotidiennes et mérite donc des études psychologiques approfondies.
Ceci dit, il parait inutile de réétudier et reconfirmer à quel point les réseaux sociaux font
partie de notre quotidien. Dans notre recherche, nous essaierons d’aller plus en avant et de
comprendre plus profondément quelle est la nature de notre relation avec les nouveaux médias.
On sait ce que font les personnes sur les réseaux sociaux, néanmoins, nous avons encore des
doutes sur pourquoi ils le font et quelles pourraient être leurs motivations profondes.

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Nous ne savons pas comment les personnes réagissent à certains messages ou certaines
informations partagées dans la mesure où dans des nombreux cas, il n’y a pas de réaction visible
et dans d’autres, la réaction ou l’appréciation est très sommaire et peu explicite. On ne sait pas
non plus si la personne est touchée profondément par un message ou certain contenu diffusé sur
le Web.

Il reste cependant difficile de savoir ce qui fait les personnes réagir sur le Web et pourquoi ils
choisissent de réagir à propos de certains contenus et pas d’autres. Pourquoi les gens choisissent-
ils de ne pas s’exprimer à propos de certains contenus même s’il s’agit des sujets qui les
intéressent ou qui les touchent personnellement ? Il existe une multiplicité de facteurs qui
pourraient expliquer notre activité (ou relative passivité) sur l’Internet. Afin de mieux
comprendre les utilisateurs et leurs habitudes, nous nous focaliserons sur 3 aspects qui
définissent cette utilisation: la personnalité (extraversion), l’engagement dans les medias
(activité) et le niveau dans la langue dans laquelle s’effectue l’échange (l’anglais dans notre
étude).

L’extraversion et la vie sociale sur l’Internet

Dans les années qui ont suivi l’apparition de l’Internet, les utilisateurs étaient en quelque
sorte séduits par la rapidité avec laquelle une information pourrait être échangée et partagée. Ils
se sont également connectés en cherchant l’anonymat qu’il offrait (McKenna & Bargh, 2004).
Aujourd’hui, nous utilisons le Web pour communiquer, interagir avec les gens que nous
connaissons, mais également pour agrandir nos propres réseaux d’amis, de collègues, de
relations plus éphémères. (Janes & Fox, 2009). Nous utilisons les réseaux sociaux divers afin de
partager les informations, les contenus différents qui nous intéressent, ou bien, consulter ceux qui
sont diffusés par les autres. Cette évolution de nos pratiques d’interaction, d’implication et de
l’engagement nécessite d’étudier les types des personnes qui sont les plus disposées à utiliser ces
moyens de communications et leurs traits de personnalité. Il s’agit ici d’étudier les utilisateurs en
tant qu’individus, et non pas membres d’une entreprise ou toute autre organisation collective. La
question que l’on se pose est la suivante : De quelle manière notre personnalité va se refléter sur
l’internet ? Et dans quelle mesure ? Nous nous intéressons ainsi aux relations entre notre
personnalité et l’utilisation d’internet, plus spécifiquement, nous essayons de voir si les différents

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types de personnalité pourraient être indicateurs de notre degré d’utilisation d’internet ou bien la
fréquence de cette utilisation. De plus, nous nous intéressons à la question de savoir si les
médias, à leur tour, vont en quelque sorte modifier certains aspects de notre personnalité.

En somme, est-ce que notre activité sur internet révèle notre personnalité ? Et est-ce que notre
utilisation, à son tour, pourrait influencer certains traits de notre personnalité ?

Les recherches sur les médias prêtent une attention particulière aux données démographiques des
utilisateurs, leur motivation, leurs sentiments d’auto-efficacité, leur qualité de vie etc.
Néanmoins, ces caractéristiques psychologiques ont tendance à évoluer au cours de la vie. La
personnalité peut évoluer, notamment par la pratique des réseaux sociaux et les échanges qui en
découlent. Les gens peuvent devenir plus ou moins motivés, efficaces ou satisfaits de leur vie
actuelle, et même se lasser des réseaux sociaux, voire les abandonner, pour avoir une vie plus
naturelle de proximité avec leur entourage immédiat. Par conséquent, il parait plus important de
se focaliser sur des caractéristiques plus stables des personnes, notamment les traits plus
profonds de notre personnalité.

Comprendre les facteurs individuels (traits de personnalité) qui empêchent ou au


contraire facilitent l’adoption des médias sociaux permettrait également de mieux comprendre
comment rendre l’Internet plus accessible aux différents types d’utilisateurs. Par exemple, les
professionnels du monde de marketing utilisent de plus en plus les médias sociaux pour établir
des liens durables avec les utilisateurs. Pour cette raison, comprendre les utilisateurs et leur
fonctionnement signifierait comprendre avant tout leurs personnalités, afin de mieux s’adapter à
leurs souhaits et besoins, sachant qu’un certain réseau social pourrait convenir mieux à certains
types de personnalité.

William James, le père de la psychologie Américaine, a suggéré que nous possédons


autant de personnalités que le nombre des situations dans lesquelles nous nous trouvons à un
moment donné (James, 1890 ; chap. X, ”The Consciousness of Self,” pp. 189-190). Mais, dans
ce monde numérique, nous possédons désormais une identité nouvelle : notre identité digitale.
Malgré le fait que cette identité digitale soit fragmentée, il parait que nos personnalités
différentes ne soient que des petites pièces détachées de notre personnalité de base, ce qui nous

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renvoie à cette hypothèse de base de cette recherche : la manière dont nous nous comportons
dans la vraie vie sera autant visible sur le Web que l’on veut ou pas.

La personnalité réfère à des caractéristiques psychologiques relativement stables, qui pourraient


prédire toute une gamme d’attitudes et comportements, tels que les goûts personnels, la manière
de s’habiller, le langage que nous utilisons, etc… Au cours des vingt dernières années, les
chercheurs ont atteint un consensus que la plupart des différences individuelles de personnalité
pourraient être classées en 5 grands domaines : extraversion, stabilité émotionnelle, ouverture
aux nouvelles expériences, agréabilité et conscience (McCrae & Costa, 1989 ; John &
Srivastava, 1999). Ces 5 traits de personnalité peuvent être déduits par l’activité d’une personne
sur Internet à la condition de disposer d’outils de mesure efficaces pour estimer tel ou tel trait.
Grâce au développement de cette théorie, ‘’The Big Five Theory’’, la recherche sur les médias a
consacrée son attention au lien entre la personnalité et l’utilisation des medias (Baecker, Grudin,
Buxton & Greenberg, 1996 ; Weiser, 2002 ; Jackson, von Eye, Biocca, Barbatsis, Fitzgerald &
Zhao, 2003).

Au tout début, les chercheurs se sont intéressés aux liens entre la personnalité et l’utilisation de
l’Internet dans un sens général (Amichai-Hamburger, Wainapel & Fox, 2002 ; Amichai-
Hamburger & Ben-Artzi, 2003). Actuellement, cette recherche sur l’utilisation a été approfondie
et cela sur la question d’utilisations plus spécifiques de l’internet, notamment les réseaux sociaux
et les applications de communication (Amichai-Hamburger & Vinitzky, 2010 ; Correa, Hinsley
& de Zuniga, 2010 ; Guadagno, Okdie & Eno, 2008).

Les résultats des recherches sur le lien entre la personnalité et l’utilisation d’Internet
(notamment les réseaux sociaux) montrent une corrélation entre l’extraversion et l’activité en
ligne (Amichai-Hamburger, 2002 ; Amichai-Hamburger & Ben-Artzi, 2003). Plus
spécifiquement, les gens qui ont eu des scores bas en extraversion ont eu des scores beaucoup
plus élevés en utilisation d’Internet que les personnes plus extraverties. Ce résultat doit être pris
avec prudence car l’extraversion interagit de manière complexe avec d’autres facteurs comme
nous essaierons de le montrer dans notre travail.

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Parmi les traits de personnalité, l’extraversion parait comme un des facteurs le plus étudiés dans
le domaine des médias (Amichai-Hamburger, Wainapel & Fox, 2004 ; Amichai-Hamburger &
Ben Artzi, 2005 ; Hertel, Schroer, Batinic & Naumann, 2008). Amichai-Hamburger et Ben Artzi
et ces études suggèrent que notre personnalité est la source de nos émotions, de notre cognition
et notre comportement notamment dans le monde virtuel.

La communication sociale est une des raisons principales de notre utilisation d’Internet.
Dans leur recherche, Amichai-Hamburger et Ben-Artzi visent à comprendre comment certains
traits de personnalité affectent les activités des individus sur Internet. Puisque les interactions sur
Internet offrent plus de liberté par rapport aux interactions au quotidien (‘’traditionnelles’’),
l’extraversion se montre centrale dans le contexte de nos préférences individuelles. Ils expliquent
que les personnes plutôt introverties cherchent elles-mêmes leur identité sur Internet, alors que
ceux qui sont plutôt extraverties construisent leur identité par l’interaction sociale dans la vraie
vie. Néanmoins, les résultats des recherches précédentes restent contradictoires ; Wilson,
Fornasier et White (2010) ont constaté que les individus extravertis se montrent plus actifs sur
les réseaux sociaux, contrairement aux résultats de Amichai-Hamburger, Wainapel et Fox
(2004), dont les résultats montrent une préférence des personnes introverties pour les réseaux
sociaux et les applications sociales.

En se basant sur l’approche fonctionnelle, Hertel, Schroer, Batinic et Naumann (2008) supposent
que nos préférences sur les médias dépendent du degré d’extraversion, notamment dans les
situations qui correspondent aux implications motivationnelles de ces traits. Ces chercheurs ont
trouvé que les personnes extraverties ont eu des fortes préférences pour les médias qui
impliquent des interactions plus directes (par exemple Skype) que les personnes introverties, qui
à leur tour, préfèrent les médias indirects (la discussion instantanée, e-mail etc.) Ces résultats
montrent que les personnes extraverties ont une préférence pour la communication directe, ainsi
qu’un contact immédiat avec les autres.

Dans cette recherche, nous essayons d’étudier les autres aspects d’utilisation d’Internet,
et non seulement la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux. Nous avons consacré une
première partie du questionnaire à la personnalité des participants, avec un but de relier les
scores d’extraversion aux scores obtenus dans la phase test, qui porte sur la compréhension,

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l’utilisation et l’envie de partage des contenus souvent diffusés sur les réseaux sociaux, ainsi
qu’une implication personnelle et les ressentis envers ces contenus. Est-ce que le fait qu’une
personne soit plutôt extravertie ou introvertie va avoir une influence sur la manière dont elle
perçoit le contenu diffusé sur les réseaux sociaux, les apprécie et les partage ? Une personne
extravertie, sera-t-elle plus ou moins affectée émotionnellement par certains contenus par rapport
à une personne plutôt introvertie ? Aura-t-elle plus tendance à publier les contenus qui
l’intéressent et qui, d’une certaine manière, dévoile sa personnalité ?

L’engagement et l’implication dans les médias

Un des objectifs principaux de cette recherche porte sur l’implication personnelle des
utilisateurs envers les nouveaux medias et comparé cela à leur niveau d’engagement. Il existe
plusieurs types d’engagement sur internet ; le niveau le plus bas concerne les personnes qui
consultent simplement les contenus diffusés, mais n’échangent pas ou ne réagissent pas de
manière visible aux éléments consultés. D’autres personnes consultent mais partagent également
les contenus avec une certaine fréquence. La dernière catégorie d’utilisateurs présente un haut
niveau d’activité qui ne se contentent pas seulement de partager mais créent aussi des contenus
divers afin de diffuser leurs idées et leurs gouts au plus grand nombre possible d’individus.

La raison pour laquelle nous avons choisi de nous baser sur la personnalité et l’engagement,
c’est parce qu’on suppose qu’il y a des fortes interconnexions entre la personnalité des
utilisateurs et leur niveau d’engagement sur les réseaux sociaux. Il est possible que les
utilisateurs transposent leurs personnalités sur le Web aussi ; ceci dit, on peut supposer qu’une
personne dite plutôt extravertie aura une présence très ouverte sur les réseaux sociaux, donc, cela
serait un utilisateur fortement engagé, en contact fréquent et permanent avec ses proches et ses
relations, ainsi qu’avec ses nouvelles connaissances. Cet utilisateur ‘’engagé’’ n’hésite pas à
commenter publiquement les sujets qui l’intéressent, partage souvent ses idées et ses goûts sur
les réseaux sociaux, et réagit à propos des contenus diffusés par les autres utilisateurs. Cette
extraversion se limite cependant sur le monde d’internet et ne pas avoir d’implication dans la vie
réelle des individus.

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Les recherches récentes indiquent que nos préférences sur les médias, ainsi que nos
achats en ligne reflètent certains éléments de notre personnalité (Chamorro-Premuzic, 2015).
L’évolution des algorithmes générés par nos ordinateurs permet de vraies prédictions de nos
futures actions sur le Web, par exemple, l’utilisation des applications de musique, comme
Spotify, ou moteurs de recherche de films et séries, comme Netflix, permet de dévoiler nos goûts
et nos préférences et les associer aux traits de personnalité propres à chaque utilisateur. Il parait
ainsi difficile de cacher notre personnalité et nos préférences en ligne même si on ne le souhaite
pas.

En revanche, il existe une autre possibilité à examiner concernant la personnalité : comme la


communication virtuelle évolue rapidement et s’approprie de plus en plus des caractéristiques de
la communication traditionnelle en face à face, il est possible que cette manière d’interagir puisse
apporter des modifications sur notre personnalité. Il n’est pas rare de trouver les personnes ayant
des personnalités très différentes sur les réseaux sociaux et dans la vraie vie. Par exemple, une
personne dite introvertie pourra devenir plus ouverte au monde et plus connectée aux autres,
donc plus engagée grâce à l’Internet.

En ce qui concerne notre implication personnelle sur l’internet, nous nous intéressons à savoir
quels sont les contenus diffusés sur les réseaux sociaux qui touchent les gens le plus ? Et qui sont
ceux qui sont le plus touchés ? Dans cette recherche, nous essayons de voir s’il y existe un lien
entre la personnalité des utilisateurs d’Internet, leur implication et ressenti personnels à propos
des images et/ou citations qui apparaissent assez souvent sur le Web. Comme nous avons
constaté précédemment, beaucoup d’entre nous choisissent de ne pas réagir (ou réagir assez
rarement) par rapport aux contenus diffusés sur le Web, même s’ils sont particulièrement touchés
par certains contenus. Nous essayons de voir s’il y existe des liens entre la personnalité des gens
et leur implication personnelle en tant qu’utilisateurs des nouveaux médias. Par exemple, une
personne plutôt introvertie, serait-elle plus touchée par une image ou une citation évoquant des
fortes émotions ou polémiques par rapport à une personne extravertie ? Et comment mesurer ce
type de différences interindividuelles ?

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La langue et internet

L’internet présente des outils qui permettent le contact entre les gens différents, habitant
dans différents endroits du monde. Les barrières langagières et culturelles se dispersent, et on
peut désormais rentrer en contact avec n’importe quelle personne, à la condition que cette
personne aussi soit connectée. Quand on parle des langues et d’internet, on s’intéresse aux effets
qu’une langue pourrait avoir sur notre utilisation d’internet. De quoi est révélateur la langue ?
Elle peut être révélatrice d’une culture des gens qui la parlent, et influencer la manière dont ils
communiquent avec les autres. C’est pour cela que nous avons inclus cette perspective
interculturelle dans cette recherche et nous avons décidé d’étudier la problématique avec
populations différentes (les Français et les Serbes/Macédoniens) sur les mêmes facteurs : la
langue et la personnalité.

Avant l’apparition des réseaux sociaux, l’opportunité d’apprendre une nouvelle langue
restait limitée aux cours donnés à l’école ou aux voyages à l’étranger, qui n’étaient certainement
pas gratuits ni accessibles à tout le monde. La communication entre les gens vivant très loin les
uns des autres était couteuse et pas très pratique. Aujourd’hui, en quelques clics seulement, nous
avons la possibilité de communiquer avec tout le monde à tout moment, et cela gratuitement.
Même si nous ne possédons pas un niveau très élevé d’une langue étrangère, il existe plusieurs
manières de rendre la communication plus facile (dictionnaires en ligne, les ‘’émoticônes’’ qui
nous permettent d’exprimer nos sentiments, etc.). Cette évolution de communication en ligne a
mené à un mélange dynamique des langues mondiales. La langue est une structure assez fluide
qui évolue avec le temps. Nous pouvons observer des mots et des expressions venant d’une
langue apparaitre dans une autre (parfois sous une forme plus adaptée à la langue récipient), il
existe également des expressions (souvent venant de l’anglais) qui sont globalement
compréhensibles, peu importe le contexte. Ceci dit, même avec peu de connaissances d’une
langue étrangère, nous pouvons communiquer avec les autres, rechercher de l’information, nous
exprimer etc. Une telle communication permet non seulement de rester en contact avec les
autres, mais aussi d’apprendre une nouvelle langue ou améliorer notre niveau de langue, élargir
le vocabulaire etc.

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Les médias sociaux sont d’excellents moyens d’apprendre une nouvelle langue. Lindsay
Williams, enseignante de langues à Open University (Royaume Uni) explique dans sa recherche
que les médias sociaux offrent beaucoup plus de possibilités que les moyens traditionnels
d’apprentissage (livres, cours enregistrés etc.) ; plus spécifiquement, les médias sociaux offrent
des informations et des ressources d’actualité et surtout, sous des formes variées : le texte, les
images, les vidéos etc.

Le Social Media Language Learning (SMLL) (Thorne & Black, 2007 ; Thorne, Black &
Sykes 2009 ; Alhamami, 2013) relie l’utilisation médias sociaux interactifs avec l’apprentissage
des langues. Cette méthode permet aux gens de développer les capacités langagières en utilisant
des plateformes qui permettent une interaction constante avec les autres utilisateurs.

L’acquisition d’une langue est un produit de socialisation et c’est un processus de nature très
interactive. L’utilisation des technologies qui facilitent la communication et l’interconnexion,
particulièrement l’utilisation des medias sociaux permet un apprentissage dans le temps réel,
spontané, sans un sentiment d’être évalué, ce qui met les utilisateurs à l’aise et facilite
l’apprentissage. En revanche, il existe une possibilité que les contenus diffusés sur les réseaux
sociaux puissent être très différemment perçus si ceux-ci sont présentés dans une langue autre
que notre langue maternelle.

Dans le cas de la communication virtuelle, le plus grand apport de l’internet, c’est justement
cette possibilité d’interconnexion en permanence qui nécessite moins d’effort de la part des
utilisateurs (par rapport à la communication traditionnelle, orale) et offre plus de possibilités.
Dans le cas des langues étrangères, l’internet permet de nous ouvrir au monde même si nous
n’avons pas la possibilité de voyager ou suivre un cursus de langue étrangère. Tous les jours, les
utilisateurs des réseaux sociaux peuvent rencontrer des dizaines des contenus publiés dans
plusieurs langues mondiales. Nous avons la possibilité d’écouter la musique venant de tous les
coins du monde, nous apprenons, en consultant le contenu diffusé par nos contacts, souvent sans
faire exprès, des mots et des expressions des langues étrangères que nous ne connaissions pas du
tout avant. Même en connaissant que des bases d’une langue, nous avons la possibilité de
comprendre le sens d’un message, les paroles des chansons, regarder les films ou consulter les

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articles ou journaux écrits dans cette langue. Tout cela mène à une utilisation spontanée de
langues étrangères et c’est exactement cela qui mène à une vraie ouverture au monde.

En revanche, certains utilisateurs n’osent pas franchir cette barrière langagière ou bien, que cet
ensemble des possibilités puisse devenir un obstacle pour leur communication au quotidien. Cela
peut dépendre de leur niveau de langue concernée, mais ce qui nous intéresse particulièrement
dans cette recherche, ce sont les différents types de personnalité qui pourraient faire de cette
communication digitale une ouverture ou un frein.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé d’inclure la 2ème langue des participants
comme une des variables interrogées. Est-ce que le fait de communiquer dans une langue
étrangère permet aux gens de s’ouvrir au monde et incite la communication dans cette langue ?
Ou est-ce qu’un manque de confiance en soi à cause d’un manque de connaissances langagières
et de moyens linguistiques pourrait présenter un obstacle dans la communication ?

Nous essayons également de déterminer également s’il y existe un lien entre le niveau auto-
évalué de la L2 et la perception des contenus diffusés sur les réseaux sociaux. Serait-il possible
que les gens jugeront une image ou une citation plus drôle ou plus insolite si elle est écrite dans
leur langue étrangère ? Est-ce que les gens préfèrent publier les contenus dans leur langue
maternelle ou une langue étrangère et pourquoi ? Est-ce qu’ils seront plus touchés par un
message écrit dans leur langue maternelle (par rapport à un message écrit en langue étrangère) ou
est-ce que tout cela dépend de leur niveau de langue ?

17
II Méthodé
2.1 Participants

Quatre-vingt personnes ont participé à l’expérience et sont divisés en deux groupes en


fonction de leur nationalité et de leur langue maternelle pour une comparaison efficace entre les
populations et afin de pouvoir observer d’éventuelles différences par rapport à leur personnalité
(introvertie vs. extravertie), leur utilisation des médias (engagement vs. désengagement) et leur
niveau de L2 (deuxième langue, l’anglais, pour les deux groupes). Le premier groupe de
participants est constitué de 40 étudiants de langue maternelle française. Concernant leur
nationalité, 92.5% sont Français, et 7.5% de nationalité autre que la nationalité Française (1
participant Mauricien, 1 Algérien et 1 participant Suisse), mais tous sont de langue maternelle ou
première langue française. Le deuxième groupe comporte 40 personnes, et parmi eux, 82.5% de
nationalité Serbe et 17.5% de nationalité Macédonienne. La consultation des participants
s’effectue en ligne à partir de la France et vers la Serbie / Macédoine pour le 2ème groupe. Nos
critères de sélection des participants se fondent sur leur appartenance à des réseaux universitaires
et professionnels (étudiants et jeunes professionnels, qu’on considère comme utilisateurs les plus
engagés sur les réseaux sociaux).

Une analyse de variance ANOVA a été effectuée pour analyser les caractéristiques des
participants des deux groupes (l’âge, le sexe et la situation professionnelle). Les résultats
montrent qu’il y existe une différence par rapport à l’âge dans la mesure où la population
Serbe/Macédonienne est significativement plus âgée (moyenne de 25.9 ans contre 22.47 ans pour
le groupe français). Le groupe Serbe/Macédonien comporte également plus de participants en
activité professionnelle (32.5% contre 2.5% de participants en activité professionnelle pour le
groupe français composé essentiellement d’étudiants). Aucune différence significative par
rapport au sexe des participants n’est observée (17 hommes et 23 femmes dans le groupe français
contre 18 hommes et 22 femmes dans le groupe serbe/macédonien).

18
Tableau 1. Récapitulatif des caractéristiques des participants en fonction de leur langue maternelle, l’âge
(écart-type entre parenthèses), le sexe et leur situation socio-professionnelle (activité)

Participants Groupe Français Groupe


Serbe/Macédonien
Langue maternelle Français 82,5% Serbe ; 17,5%
Macédonien
Age moyen 22,47 (3,01) 25,9 (6,95)

Sexe 42.5% M; 57.5% F 45% M; 55% F

Activité 92,5% Etudiants; 2,5% En activité 62,5% Etudiants; 32,5% En


professionnelle; 2,5% En recherche activité professionnelle; 5%
d'emploi; 2,5% Sans activité Stagiaires
professionnelle

2.2 Matériel

Pour cette expérience, nous avons créé un questionnaire, ainsi qu’un test en ligne,
présentés sur la plateforme Google Forms à l’ensemble des participants serbes et français. Le
questionnaire comporte 50 énoncés, dont 20 concernent la personnalité des participants (partie
1), 20 concernent la fréquence et la nature de leur utilisation des réseaux sociaux (partie 2) et les
10 derniers concernent l’affectivité en lien avec la communication dans la L2 (langue la mieux
maitrisée en dehors de la langue maternelle) (c.f. annexes I, II et III).

Dans la deuxième phase (phase test), 45 images sont présentées sous 3 formes : visuelle
(l’image seule, sans texte, c.f. annexe IV), verbale (texte, citations, c.f. annexe V) et visuo-
verbale (image + texte, c.f. annexe VI). Ces 45 images apparaissent dans 3 sous-sections,
d’abord la compréhension de ces images (1), ensuite l’appréciation et l’utilisation (2) et
finalement, l’implication et ressenti personnels au vu des images ou des illustrations (3). Chaque
section contient 15 images, dont 5 de nature visuelle (illustrations), 5 verbaux (citations) et 5
visuo-verbaux (illustrations accompagnées d’un commentaire ou bien un dialogue).

19
Les images sélectionnées pour cette phase sont des images qui apparaissent fréquemment
sur les réseaux sociaux, évoquant des sujets variés (l’amour, l’amitié, le mariage, les images
humoristiques etc.) (cf. annexes IV, V et VI). Les images accompagnées de texte (verbales) sont
des citations des différents écrivains, philosophes, humoristes etc.

Chacune des 45 images est présentée au centre de l’écran et suivie de 4 énoncés sous la
forme du choix multiple (une seule réponse possible).

Les participants remplissent d’abord un questionnaire d’autoévaluation, divisé en 3


parties. La première partie porte sur leur personnalité (intravertie vs. extravertie), et contient 20
énoncés (10 énoncés qui indiquent une personnalité intravertie et 10 qui sont indicateurs d’une
personnalité plutôt extravertie, cf. annexe II). Ensuite, la deuxième phase du questionnaire
concerne l’engagement des participants envers les médias sociaux. Encore une fois, 10 énoncés
indiquent une utilisation assez fréquente, et 10 énoncées expriment un relatif désengagement
envers les réseaux sociaux (cf. annexe I). La troisième partie porte sur la confiance auto-évaluée
des participants dans leur L2 (langue la mieux parlée en dehors de la langue maternelle). Dans
cette partie, 5 énoncés indiquent que les participants communiquent avec aisance dans leur L2, et
5 énoncés expriment un sentiment de malaise en communiquant dans cette langue (cf. annexe
III).

Le questionnaire est ensuite suivi par la phase test (phase 2). Dans cette phase, 45 images
sont présentées, suivies de 4 énoncés chacune. Chaque énoncé mesure le degré de
compréhension, utilisation ou implication personnelle envers les images présentées. Les deux
phases de l’expérience sont présentées en ligne, sur la plateforme Google Forms.

Le groupe français (40 participants) remplit le questionnaire en français, ainsi que la


phase test (les énoncés et les questions sont en français). Pour le groupe Serbe/Macédonien, la
totalité des énoncés (le questionnaire et le test) sont écrits en anglais. Toutes les réponses sont
données en ligne et automatiquement sauvegardées une fois que le questionnaire et le test sont
complétés.

20
Phase 1 : Questionnaire de personnalité, utilisation des médias et niveau de L2 (l’anglais)

Les participants remplissent d’abord un questionnaire en ligne divisé en 3 sections :

Personnalité

La section 1 est constituée de 20 énoncés qui sont censés mesurer leur degré
d’introversion/extraversion (cf. annexe II). Les exemples que nous avons utilisés sont tirés du
modèle d’Indicateur Typologique de Briggs Myers. Les participants doivent marquer leur accord
(ou désaccord) avec les propositions, sur une échelle allant de 1 (pas du tout d’accord) à 5 (tout à
fait d’accord). Parmi les 20 énoncés, 10 sont indicateurs d’une personnalité introvertie (ex.
‘’J'aime bien passer des journées sans voir personne et sans que cela me dérange’’) et 10 sont
caractéristiques d’une personnalité plutôt extravertie (ex. ‘’ Je partage assez souvent et assez
facilement mes opinions et mes émotions avec les autres même si je ne les connais pas très
bien’’). Les énoncés sont présentes aléatoirement dans le questionnaire.

Chaque réponse doit se situer sur une échelle allant de 1 (‘’Pas du tout d’accord’’) à 5
(‘’Tout à fait d’accord’’). Chaque énoncé peut indiquer un score maximum de 5 (si le participant
a répondu ‘’Tout à fait’’), ce qui fait un maximum de 50 points pour l’introversion et 50 points
pour l’extraversion.

Figure 1 : Capture d’écran du questionnaire Google Forms sur la personnalité (extraversion)

21
Utilisation des médias

Ensuite, la section 2 comporte 20 énoncés portant sur la fréquence et la nature de


l’utilisation des médias sociaux (cf. annexe I) Pour faciliter la cotation et la comparaison entre
les évaluations, nous avons utilisé la même échelle (allant de 1 ‘’Pas du tout d’accord’’ à 5
‘’Tout à fait d’accord’’). 10 énoncés, nommés ‘’E’’ (engagement), expriment un fort engagement
envers l’utilisation des médias sociaux (ex. ‘’ Les réseaux sociaux font partie de mon quotidien,
j’y passe plusieurs heures par jour’’) et 10 énoncés ‘’D’’ (désengagement) expriment une
utilisation diminuée et occasionnelle des médias sociaux, ainsi qu’une certaine passivité en tant
qu’utilisateurs (ex. ‘’ Je diffuse rarement des informations me concernant personnellement car je
pense qu'Internet peut présenter des dangers de sécurité de la vie privée des individus’’).
Comme dans la première partie, les participants peuvent obtenir un score maximum de 50 points
pour l’engagement dans les medias sociaux et un score de 50 points pour le désengagement, ou
une relative inactivité sur les réseaux sociaux.

Figure 2 : Capture d’écran du questionnaire Google Forms sur l’utilisation des réseaux sociaux
(engagement)

22
Niveau en L2 (anglais)

La 3ème section concerne la langue laquelle les participants maitrisent le mieux,


notamment le degré de facilité avec laquelle ils s’expriment dans cette langue, surtout sur le plan
émotionnel (il s’agit ici d’une deuxième langue en dehors de leur langue maternelle, la langue
anglaise pour la totalité des 80 participants, cf. annexe III). La section est composée de 10
énoncés, et les participants ont une possibilité de cocher une ou plusieurs casses qui leur
correspondent. Comme cette section est censée mesurer le degré d’aisance avec laquelle les
participants communiquent dans cette langue, nous avons proposé 5 énoncés qui expriment un
sentiment de l’aise, confiance dans la maitrise de la L2 (ex. ‘’ Dans cette langue, je prends très
facilement la parole quels que soient mes interlocuteurs.’’), ainsi que 5 énoncés exprimant une
difficulté de communiquer et partager ses idées, opinions, émotions dans la L2 (ex. ‘’ Dans cette
langue, je perds assez souvent confiance en moi et il m'arrive de chercher mes mots et
d'hésiter.’’). 1 point est attribué pour chaque case qui est cochée, et les scores globaux d’un
maximum de 5 points sont calculés pour les 2 cas.

Figure 3 : Capture d’écran du questionnaire Google Forms sur le niveau de langue des
participants

23
Phase 2 (Test): Compréhension, appréciation et utilisation des images, implication et ressenti
personnels

Dans la deuxième phase (phase test), 45 images sont présentées sous 3 formes : visuelle
(l’image seul, sans texte), verbale (citations) et visuo-verbale (image + texte). 3 sections sont
présentées, d’abord la compréhension de ces images (1), l’appréciation et l’utilisation des images
(2) et finalement, l’implication et ressenti personnels (3). Chaque section contient 15 images,
dont 5 de nature visuelle (illustrations), 5 verbaux (citations) et 5 visuo-verbaux (illustrations
accompagnées d’un commentaire ou bien un dialogue).

Les images sélectionnées pour cette phase sont des images qui apparaissent fréquemment sur les
réseaux sociaux, évoquant des sujets variés (l’amour, l’amitié, le mariage, les images
humoristiques etc.) (cf. annexes IV, V et VI ). Chacune des 45 images est présentée au centre de
l’écran et suivie par 4 énoncés sous la forme du choix multiple (une seule réponse possible).

Partie 1 : Compréhension des images

Interprétation des images ne contenant pas de texte

Cinq images sont présentées aux participants et 4 propositions suivent la présentation de


chaque image, allant du sens le plus descriptif/métaphorique au sens plus littéral (cf. annexe IV).
En ce qui concerne la cotation, nous avons attribué le maximum des points (3) aux réponses les
plus métaphoriques et 0 point pour la description la plus littérale afin de calculer la
compréhension plus approfondie du sens des images par les participants. Il faut mentionner que
dans cette partie, il n’y a pas de réponse fausse ou réponse vraie, mais simplement un degré
d’interprétation plus ou moins élaboré.

Citations

Dans cette partie, les participants doivent estimer leur degré de compréhension de 5
citations en anglais (ex. ‘’Je comprends tout à fait cette citation et je pourrais la traduire’’ ou
bien ‘’Je ne comprends pas du tout cette citation’’), ainsi que de donner une traduction en
français de chaque citation en restituant le sens. Nous avons attribué un maximum de 3 points

24
pour la réponse ‘’Je comprends tout à fait cette citation’’, 2 points pour une compréhension du
sens de la citation, mais incapacité de la traduire dans la langue maternelle, 1 point pour une
compréhension très limitée (eg. ‘’Je pense que je comprends le sens de cette citation mais je ne
suis pas sûr/e’’) et 0 point pour ceux qui n’ont pas du tout compris la citation présentée ; il s’agit
ici de réponses subjectives, évaluées par les participants eux-mêmes, et pas l’évaluateur.

Images accompagnées de textes (dialogues ou sous-titres)

Cette partie contient 5 images contenant du texte en anglais. 4 interprétations sont proposées
pour chacune des images et les participants doivent choisir une qui, selon eux, correspond le
mieux à l’image présentée. Encore une fois, 3 points sont attribués déjà ceux qui comprennent
tout déjà fait le sens de l’image, 2 pour une compréhension partielle, 1 pour une compréhension
limitée et 0 point pour les participants qui n’ont pas du tout compris le sens de l’image.

Figure 4 : Capture d’écran du test (section Compréhension) sur Google Forms

25
Partie 2: Appréciation et utilisation (image seul)

5 images visuels, 5 citations et 5 images accompagnées de texte sont présentées, suivies


de 4 énoncés chacune. Les participants doivent évaluer leur degré d’appréciation de ces images
(ex. ‘’ Cette image/citation m'amuse et je la partagerais sur les réseaux sociaux ou avec des
amis’’, ce qui implique une forte appréciation, ou plutôt ‘’ J'évite de perdre mon temps à regarder
de telles images’’). Un maximum de 3 points est attribués aux réponses impliquant une forte
appréciation des images et des citations, 2 points sont attribués aux réponses comme ‘’Cette
image/citation m’amuse, mais je ne la partagerais pas’’, 1 point pour une moindre appréciation
(‘’Cette citation est vraie, mais elle ne m’amuse pas particulièrement’’ et 0 point pour un
désaccord et nulle appréciation (‘’Je n’aime pas du tout cette image/citation’’).

Figure 5 : Capture d’écran du test (partie Appréciation et Utilisation) sur Google Forms

26
Partie 3 : Implication et ressenti personnels

Dans cette dernière partie, les participants sont invités à dire quel est leur ressenti
personnel au vu des images présentées et si, éventuellement, ils pourraient s’identifier avec le
contenu proposé par le message. L’objectif de cette sous-partie est de mesurer l’intensité de la
réaction des participants à certains contenus.
Encore une fois, cette partie contient 3 types d’images : le type visuel (image seul), les
citations (contenu verbal) et les images accompagnées de textes (contenu visuo-verbal). Les
énoncés vont d’un fort ressenti personnel (ex. ‘’ Cette image me fait rire surtout que je
m'identifie avec assez souvent’’, avec un maximum de 3 points, à une absence d’implication,
voire indifférence (ex. ‘’ Cette citation ne me correspond pas du tout et me semble trop
superficielle), qui vaut 0 point.

Figure 6 : Capture d’écran du test (partie Implication et Ressenti personnels) sur Google Forms

27
Le tableau 2 présente un récapitulatif de l’ensemble du protocole expérimental avant sa mise en
ligne et le recueil des réponses

Tableau 2. Récapitulatif des 2 phases de l’expérience (Questionnaire et test) et les sous-sections


correspondantes (personnalité, engagement et niveau de langue pour le questionnaire, compréhension,
engagement et utilisation, implication et ressenti personnels pour le test.

Partie 1 : Questionnaire
Sous-sections et Personnalité (10 énoncés Engagement dans Niveau d’anglais
portant sur la personnalité les medias (10 énoncés (L2) auto-évalué
nombre
introvertie + 10 énoncés portant sur un fort (5 énoncés niveau
d’énoncés portant sur personnalité engagement + 10 énoncés expérimenté + 5 énoncés
extravertie) engagement faible) niveau faible d’anglais)

Partie 2 : Test
Sous-sections et Compréhension Utilisation et Implication et

nombre engagement ressenti personnels


5 images visuels (image
d’images seul), 5 images verbales 5 images visuels (image 5 images visuels (image
(citations),5 images visuo- seul), 5 images verbales seul), 5 images verbales
présentées
verbales (image+texte) (citations),5 images (citations),5 images
visuo-verbales visuo-verbales
(image+texte) (image+texte)

2.3 Procédure et appareillage

Cette expérience a été construite et entièrement administrée en ligne. Le questionnaire,


ainsi que le test, sont distribués aux participants en utilisant la plateforme Google Forms. Les
participants remplissent d’abord le questionnaire et, une fois leurs réponses enregistrées, ils
reçoivent le lien pour remplir le test dans leur boite mail (la participation étant anonyme, nous
n’avons pas demandé le nom des participants ; en revanche les participants doivent laisser leur
adresse mail personnelle au début du questionnaire afin de pouvoir les identifier). Les 3 sous-

28
sections du test (compréhension, utilisation et implication personnelle) apparaissent l’une après
l’autre et les participants ont la possibilité de suivre la progression du test à l’aide d’une barre
apparaissant en bas de page après la fin de chaque sous-section.

Pour répondre aux questions, il suffit de cocher la case (ou plusieurs cases dans certains
cas) qui se trouve(nt) en bas de chaque énoncé (pour la partie questionnaire) ou en bas de chaque
image/citation (pour la partie test). Au cas où un participant oublie de marquer sa réponse, la
page le renvoie automatiquement à la question dont la réponse manque et il est impossible de
passer à la section suivante si toutes les réponses ne sont pas données. L’expérience
(questionnaire + test) a une durée approximative de 30 minutes si les participants remplissent le
test juste après le questionnaire, mais ils ont également la possibilité de passer les deux avec
quelques heures ou quelques jours d’écart.

Une fois l’expérience terminée, toutes les réponses sont automatiquement enregistrées sur
la même plateforme (Google Forms). Cette plateforme permet de télécharger toutes les réponses
données par chacun des participants, mais nous avons également la possibilité de consulter les
résultats globaux, suivis par des histogrammes qui mesurent le pourcentage des réponses
différentes pour chaque section et sous-section.

29
Figure 7 : Capture d’écran de l’histogramme des résultats du questionnaire pour un item donné
(je ne peux pas me passer des nouveaux médias pour mes études ou mon travail) (Google
Forms)

Figure 8 : Capture d’écran de l’histogramme des résultats du test (Google Forms). Les
pourcentages concernent les taux des réponses de la totalité des participants

2.4 Variables et questionnements

Tout d’abord, nous tenons à préciser qu’il ne s’agit pas dans cette étude, d’un travail de
type expérimental au sens strict, mais plutôt évaluatif. C’est pour cela que nous ne ferons pas de
véritables hypothèses (par rapport aux 2 populations, par exemple), mais plutôt des
questionnements sur les résultats que nous attendons. Nous pouvons ainsi nous demander si la
langue ou la culture jouent un rôle dans notre utilisation des réseaux sociaux ? Et plus
particulièrement, est-ce que la langue seconde aura un rôle inhibiteur ou plutôt désinhibiteur lors
de notre utilisation ?

30
Par exemple, il serait intéressant de savoir si le niveau auto-évalué d’anglais sera
influencé par la personnalité des participants (une personne extravertie qui se juge plus
performante en anglais qu’une personne plutôt introvertie).

Nous voulons savoir si un niveau élevé d’extraversion aura un effet significatif sur la
perception des images présentées, notamment l’utilisation et l’envie de partage des contenus
présentés. On suppose aussi que les scores dans la section ‘’Personnalité’’ seront fortement
corrélés aux scores dans la section ‘’Engagement dans les médias’’.

Concernant les corrélations entre les scores au questionnaire et les performances au test,
nous nous attendons à une corrélation significative entre le niveau auto-évalué de la L2, et cela
plus particulièrement pour la compréhension des citations (traductions) et les images contenant
du texte ou des dialogues). Autrement dit, le niveau de langue aura un impact sur la
compréhension des messages proposés.

On suppose enfin que les participants qui ont eu un score élevé en extraversion auront
aussi plus tendance et envie de partager les images présentées dans la section ‘’Appréciation et
utilisation’’, puisque cette section traite de l’engagement des utilisateurs envers les medias.
Comme nous supposons une forte activité des personnes extraverties sur les réseaux sociaux,
nous supposons aussi que leurs scores seront plus élevés dans la section ‘’Appréciation et
utilisation’’, à la condition que les personnes extraverties dans la vie réelle le soient également
dans les réseaux sociaux. Il reste quand même possible que les personnes intraverties soient plus
actives et engagées dans les réseaux sociaux, comme l’indiquent les résultats de certaines
recherches précédentes, notamment celle de Amichai-Hamburger, Wainapel et Fox (2004).

Enfin, pour les participants qui ont eu des scores bas en extraversion, nous attendons des
fortes corrélations entre leurs scores en introversion et leur scores dans la partie ‘’Implication et
ressenti personnels’’. Nous supposons que ce serait plutôt les participants introvertis qui
réagiront plus fortement et qui seront plus touchés par les images présentées que les participants
extrovertis.

L’expérience comporte trois variables principales qui situent les participants et peuvent
influer sur leur engagement. La première variable est le degré d’extraversion auto-évalué dans le

31
questionnaire. La deuxième variable correspond au niveau auto-évalué de l’engagement envers
les médias sociaux, et la troisième variable correspond au niveau et confiance auto-évalué en
anglais (L2). Ces trois variables vont ensuite être comparées aux performances des participants
dans les 3 sous-sections de la phase test, notamment la 1) compréhension des images
(illustrations) et des citations, 2) utilisation et appréciation de ces images/citations et finalement,
3) implication et ressenti personnels à propos de ces contenus.

32
III Résultats

Nous avons d’abord réalisé une analyse de variance ANOVA afin de pouvoir comparer
les scores des deux groupes dans la section personnalité, engagement dans les médias sociaux et
niveau auto-évalué d’anglais (partie 1 de l’expérience, le questionnaire). Ensuite, nous avons
effectué les corrélations entre ces 3 sections du questionnaire et les 3 sections de la phase test
(notamment la compréhension, l’appréciation et l’utilisation des contenus et dernièrement,
l’implication et le ressenti personnels) afin d’observer des différences éventuelles entre les deux
populations.

Questionnaire

Personnalité

Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à la personnalité, notamment le


degré d’extraversion des deux populations, afin de voir s’il y existe des différences significatives
qui pourraient être mises en relation avec les performances dans la phase test. Nous avons
calculé le score ou niveau moyen d’extraversion (sur un maximum de 100 points) pour le groupe
Français, ainsi que le groupe Serbe/Macédonien (que nous appellerons dans les tableaux groupe
Serbe) :

Tableau 3. Scores auto-évalués en extraversion des populations Serbe/Macédonienne et Française (sur


100) et écart-types correspondants (entre-parenthèses)

Extraversion
Groupe Français Groupe Serbe
46,87 (10,81) 51,75 (9,44)

Nous obtenons une moyenne de 46,87 points (écart-type 10,81) au questionnaire


d’extraversion pour le groupe Français, alors que la population Serbe/Macédonienne obtient un

33
score plus élevé avec une moyenne de 51,75 (écart-type 9,44). Les résultats indiquent une
différence significative entre les 2 groupes, F(1,78)=4,61, p<0.03 en faveur du groupe serbe.

Engagement dans les medias

Ensuite, nous avons calculé les scores moyens (sur un maximum de 100 points) des deux
populations concernant leur engagement dans les médias (cela correspond à leur niveau
d’activité estimé dans les réseaux sociaux)

Tableau 4 : Scores auto-évalués en engagement dans les medias (sur 100, pour les 2
populations) et écart-types correspondants (entre-parenthèses)

Engagement dans les medias


Groupe Français Groupe Serbe
51,25 (11,99) 53,27 (10,25)

Cette deuxième analyse ne révèle pas de différence significative entre les 2 groupes concernant
leur engagement médiatique (F<1, NS).

Niveau de L2 (anglais)

Enfin, nous avons comparé les résultats obtenus dans la troisième partie du questionnaire,
le niveau auto-évalué en langue anglaise (L2). Les scores représentent les moyennes des deux
populations sur un maximum de 10 points.

Tableau 5. Scores auto-évalués (sur 10) en niveau de L2 (anglais) et écart-types correspondants (entre-
parenthèses)

Niveau estimé en anglais (auto-évaluation)


Français Serbe/Macédonien
5,62 (2,73) 7,05 (2,72)

34
Dans cette dernière analyse concernant le questionnaire, nous observons une différence
significative entre les niveaux estimés en langue anglaise (L2 pour les 2 groupes). Le groupe
Serbe/Macédonien s’autoévalue de manière plus élevée (moyenne de 7,05 contre la moyenne de
5,62 dans le groupe Français) quant à son niveau dans cette langue (F=5,45, p=0,02).

Phase test
Compréhension

Cette première analyse de la phase test tient compte des scores obtenus à l’épreuve de
compréhension des images, illustrations et citations (sur 5), pour les deux populations.

Tableau 6. Score moyen (sur 5) des deux populations (française et serbe) à l’épreuve de Compréhension
et écart-types correspondants (entre-parenthèses)

Compréhension
Visuelle (image seule) Verbale (citations) Visuo-verbale
(image+texte)
Français Serbe Français Serbe Français Serbe
2,09 (0,56) 2,03 (0,50) 2,64 (0,40) 2,73 (0,34) 2,31 (0,36) 2,19 (0.48)

Dans les 3 cas (compréhension visuelle, verbale (citations) et visuo-verbale (images+texte),


nous n’observons pas de différence significative entre les 2 groupes de participants (F<1 dans le
cas de compréhension visuelle, F(1,78)=1,16 NS pour la compréhension verbale et F(1,78)=1,71
NS pour la compréhension visuo-verbale.

Utilisation

Cette deuxième analyse concerne les performances des deux populations dans la sous-
section de la phase test nommée ‘’Utilisation et appréciation’’.

35
Tableau 7. Score moyen (et écart-types correspondants, entre-parenthèses) dans la section ‘’Utilisation et
appréciation’’ pour les 2 groupes (français et serbe) (sur un maximum de 5 points)

Utilisation
Visuelle (image seule) Verbale (citations) Visuo-verbale
(image+texte)
Français Serbe Français Serbe Français Serbe
1,38 (0.57) 1,91 (0,46) 1,89 (0,64) 2,05 (0,59) 1,31 (0,66) 1,82 (0,64)

Nous obtenons, dans cette analyse, des différences significatives concernant l’utilisation
des images visuels (image seul, F(1,78)=20,46, p<.0001) et concernant l’utilisation des images
visuo-verbaux (image + texte, F(1,78)=12,23,p<0.00078). Le groupe Serbe/Macédonien a plus
tendance et envie de publier les contenus diffusés (moyennes de 1,91 pour l’utilisation visuelle et
1,82 pour l’utilisation visuo-verbale) que le groupe Français.

Conformément aux résultats du questionnaire, notamment la partie ‘’Personnalité’’, nous


pouvons supposer que les résultats obtenus dans la partie ‘’Compréhension’’ du test indiquent
que la tendance et le souhait de partager et publier des contenus divers sur les réseaux sociaux
augmente chez les personnes qui se jugent plus extraverties. Nous reviendrons sur ces analyses
dans la discussion de notre travail.

Dernièrement, concernant les images accompagnées de textes (verbales), nous n’observons


pas de différence significative entre les deux groupes (citations, F(1,78)=1,32 NS). D’après ces
résultats, nous pouvons conclure que le fait que certains contenus soient écrits dans une langue
étrangère (l’anglais) n’a aucun effet sur la tendance des participants de publier et/ou partager les
contenus, et que leur niveau d’anglais (auto-évalué) n’a pas joué sur leur degré de
compréhension des citations présentées.

36
Implication et ressenti personnels

Cette dernière analyse tient compte des résultats obtenus à la section ‘’Implication et
ressenti personnels’’. Les moyennes sont présentées sur un score maximum de 5 pour les deux
populations.

Tableau 8. Score moyen sur 5 (et écart-types correspondants) dans la section ‘’Implication et ressenti
personnels’’ pour les 2 populations (française et serbe)

Implication
Visuelle (image seule) Verbale (citations) Visuo-verbale
(image+texte)
Français Serbe Français Serbe Français Serb
1,48 (0,55) 1,62 (0,65) 1,93 (0,56) 2,16 (0,72) 1,78 (0,60) 1,95 (0,73)
NS NS NS NS NS NS

Nous n’observons ici aucune différence entre les scores obtenus dans la section
‘’Implication et ressenti personnels’’ (F(1,78)=1,15 NS pour les images visuels, F(1,78)=2,54
NS pour les images verbaux (citations) et F(1,78)=1,20 NS pour les images visuo-verbaux).

Corrélations questionnaire – phase test

Afin de voir si un des 3 facteurs (la personnalité, l’engagement auto-évalué sur les
réseaux sociaux et le niveau d’anglais auto-évalué) évalués dans la première partie de
l’expérience (questionnaire) auraient un effet sur les activités des utilisateurs sur les réseaux
sociaux, nous avons réalisé plusieurs tests de corrélations et ceci, au sein des deux groupes
séparément. Nous avons effectué des corrélations entre ces 3 facteurs et les performances aux
sous-sections de la partie test (3), notamment la compréhension, l’appréciation et l’utilisation et
dernièrement, l’implication et ressenti personnels au vue des images, illustrations et citations
présentés.

37
Personnalité

Dans un premier temps, nous avons effectué les corrélations entre le scores en
personnalité extravertie et les scores obtenus dans les trois sections de la phase test
(compréhension, appréciation et utilisation et implication et ressenti personnels) pour les deux
populations.

Tableau 9. Corrélations entre les scores en personnalité extravertie et les 3 parties du test (compréhension,
utilisation et appréciation, implication et ressenti personnels), avec la valeur du r et p one-tailed (entre-
parenthèses)

Extraversion
Compréhension Utilisation Implication et ressenti
Français Serbe Français Serbe Français Serbe
0,124 (0,28) 0,186 (0,33) -0,109 (0,25) 0,045 (0,39) 0,192 (0,11) -0,117 (0,23)
NS NS NS NS NS NS

Nous avons d’abord effectué la corrélation entre les scores obtenus dans la partie
personnalité (extraversion) et les 3 phases du test (compréhension, utilisation et appréciation,
implication et ressenti personnels). Nous n’observons aucun effet du type personnalité (introverti
vs extraverti) sur les scores obtenus dans les 3 parties du test et cela, pour les deux groupes. Les
corrélations sont faibles et n’atteignent pas le score de significativité. Donc, le fait d’être une
personne extravertie n’a pas influencé ni la compréhension, ni la manière dont les participants
ont compris les images et les citations présentées. Cela vaut également pour leur perception et
leur ressenti personnel.

38
Engagement dans les medias

Cette deuxième analyse tient compte des corrélations obtenues entre l’engagement auto-
évalué des participants sur les réseaux sociaux (partie questionnaire) et les trois sections du test.

Tableau 10. Corrélations entre les scores en engagement dans les médias et les 3 parties du test
(compréhension, utilisation et appréciation, implication et ressenti personnels), avec la valeur du r et p
one-tailed (entre-parenthèses)

Engagement
Compréhension Utilisation Implication et ressenti
Français Serbe Français Serbe Français Serbe
-0,107 (0,25) 0, 152 (0,17) 0,416 (0,003) 0,115 (0,01) 0,121 (0,22) -0,15 (0,17)
NS NS S S NS NS

Cette deuxième analyse tient compte des corrélations entre les scores obtenus dans la
partie ‘’Engagement dans les medias’’ et les 3 parties du test. Sauf la corrélation ‘’Engagement
dans les medias – Utilisation et appréciation’’, nous n’avons pas obtenu des différences
significatives. Cette corrélation significative existe seulement pour le groupe Français, mais pas
pour le groupe Serbe-Macédonien. En ce qui concerne la seule corrélation significative, il parait
tout à fait logique qu’il y existe une corrélation entre les scores en ‘’Engagement dans le medias
et la partie’’ et ‘’Utilisation et appréciation’’ du test, puisqu’un fort engagement sur les réseaux
sociaux, auto-évalué par les participants, devrait être corrélé avec leur éventuel souhait de
partager des contenus différents (comme les images et les citations que nous avons présentées
dans la partie test).

39
Influence du niveau de langue (L2 anglais)

La troisième et la dernière analyse concerne les corrélations entre le niveau auto-évalué


d’anglais (partie questionnaire) et les 3 sections de la phase tests.

Tableau 11. Corrélations entre les scores auto-évalués en L2 (anglais) et les 3 parties du test
(compréhension, utilisation et appréciation, implication et ressenti personnels), avec la valeur du r et p
one-tailed (entre-parenthèses)

Niveau de langue L2
Compréhension Utilisation Implication et ressenti
Français Serbe Français Serbe Français Serbe
0,174 (0,14) 0,301 (0,02) 0,275 (0,04) 0,361 (0,01) 0,272 (0,04) 0,200 (0,10)
NS S S S S NS

Cette dernière analyse concerne les corrélations entre les scores en L2, le niveau auto-
évalué d’anglais et les trois parties du test. C’est dans cette dernière analyse des corrélations que
nous observons un grand nombre d’effets significatifs, notamment pour la corrélation L2 –
Utilisation (pour les deux groupes), L2 – Compréhension (pour le groupe Serbe-Macédonien) et
L2 – Implication et ressenti personnels (pour le groupe Français). Il s’agit dans tous les 3 cas des
corrélations positives, donc plus les participants considèrent posséder un niveau plus élevé en
anglais, plus ils comprennent (groupe Serbe/Macédonien), ont tendance de partager ou publier
(les deux populations) et sont plus touchés (groupe Français) par les contenus présentés.

Nous pouvons expliquer cette première corrélation significative (L2 – Utilisation) par le
fait que le niveau de L2 que les participants s’attribuent aura une grande influence sur leur
souhait de partager ou non certains contenus sur leurs réseaux sociaux (notamment les contenus
contenant du texte, donc citations et images visuo-verbales). Si les gens comprennent bien les
contenus écrits en langue étrangère, ils auront plus de confiance en soi et par conséquent plus
tendance à les diffuser et partager avec leurs amis.

40
La deuxième corrélation significative concerne le niveau de L2 et la compréhension des
contenus présentés. Nous n’avons obtenu ces effets significatifs que pour le groupe Serbe-
Macédonien. Etant donné que les analyses de variance au début révèlent une différence
significative de niveau de L2 entre les deux groupes, nous pouvons conclure que les scores plus
élevés du groupe Serbe-Macédonien ont facilité la compréhension des images et des citations, ce
qui n’est pas le cas pour le groupe Français

Dernièrement, nous avons obtenu une corrélation significative entre le niveau de L2 et


l’implication personnelle des participants Français, mais pas Serbes-Macédoniens. Les
participants Français perçoivent les contenus présentés plus profondément si leur niveau de L2
(anglais) est plus élevé. En revanche, le niveau de langue n’a aucun effet sur l’implication
personnelle au sein du groupe Serbe.

41
IV Discussion
80 participants, dont 40 de langue maternelle Française et 40 de langue maternelle
Serbe/Macédonienne, ont participé à cette expérience. Afin d’évaluer leurs habitudes et leurs
préférences (l’engagement) sur les réseaux sociaux, nous avons proposé d’abord un
questionnaire portant sur 3 domaines : la personnalité des participants (degré de personnalité
extravertie), l’engagement dans les nouveaux médias et réseaux sociaux (la fréquence et la nature
de l’utilisation) et dernièrement, le niveau auto-évalué d’anglais. Les résultats obtenus dans ce
questionnaire ont servi de base pour ensuite les comparer aux résultats que nous avons obtenus
dans la partie test. Comme nous l’avons expliqué précédemment, cette deuxième partie comporte
3 sections : compréhension des contenus souvent diffusés sur les réseaux sociaux (images,
illustrations et citations en anglais), appréciation et utilisation de ces contenus et enfin,
l’implication et ressenti personnels à propos des contenus présentés.

Concernant la première partie de l’expérience, le questionnaire a été présenté en anglais


pour le groupe Serbe/Macédonien, et en français pour le groupe Français. La phase test,
comportant les illustrations, les images contenant du texte, ainsi que les citations, a été écrite en
anglais, et cela a été le cas pour les 2 populations (Français et Serbe/Macédonien). Nous avons
choisi cette présentation en anglais afin de pouvoir lier les résultats obtenus précédemment au
questionnaire (auto-évaluation de niveau d’anglais) avec l’attitude des participants envers les
contenus présentées en anglais dans la partie test.

Résultats du questionnaire (niveau de langue, extraversion, engagement dans les médias)

L2 (l’anglais)

Tout d’abord, il est important de revenir aux résultats du questionnaire, notamment le


niveau auto-évalué en l’anglais. Le groupe Serbe/Macédonien a eu des résultats
significativement plus élevés que le groupe Français (moyenne de 7,05 contre la moyenne de
5,62 pour les Français). Contrairement à la langue française, le serbe (et sa langue sœur, le
macédonien) n’est pas une langue internationale, et est très peu utilisée en dehors de la Serbie.
C’est à cause de cela que les écoles Serbes et Macédoniennes mettent un fort accent sur

42
l’apprentissage des langues étrangères, telles que l’anglais, le français, l’allemand etc. Nous nous
attendions donc à une différence des résultats concernant le niveau auto-évalué d’anglais. Il est
certain que cette différence de niveau de langue a impacté l’ensemble de nos résultats même si,
dans beaucoup d’analyses, aucune différence n’est apparue entre les deux populations.

La personnalité (extraversion)

Nous avons également pu observer des différences significatives par rapport à la


personnalité des deux groupes des participants ; le groupe Serbe/Macédonien a obtenu un score
significativement plus élevé en personnalité extravertie (moyenne de 51,75) contre la moyenne
de 46,87 pour le groupe Français. Nous ne pouvons pas être certains de la provenance de cette
différence de scores, mais si nous revenons aux caractéristiques des participants, nous pouvons
observer qu’il y existe des différences au niveau d’âge (moyenne de 25,9 ans pour les
Serbes/Macédoniens contre 22,47 ans pour les Français). Les deux populations diffèrent
également au niveau du statut socio-professionnel. La population française comporte la majorité
des étudiants (92,5%, et 2,5% en activité professionnelle), alors que la population
Serbe/Macédonienne compte 62,5% des étudiants, mais 32,5% de participants en activité
professionnelle. Nous pouvons supposer que cette différence d’âge et du statut socio-
professionnel fait que les participants Serbes/Macédoniens présentent plus de caractéristiques des
personnes extraverties que les Français (influence du milieu professionnel et de l’âge sur le
développement des compétences interpersonnelles, augmentation de confiance de soi, ouverture
aux gens, aspects relationnels, etc.)

L’engagement dans les médias

Enfin, concernant le niveau d’engagement sur les réseaux sociaux, nous n’avons pas
observé de différence significative. Tous les participants ont un niveau similaire d’engagement.
Même s’il y existe une différence au niveau d’âge et du statut socio-professionnel, il s’agit quand
même des personnes appartenant à une même tranche âge (étudiants et jeunes professionnels), et
ces résultats sont facilement prévisibles.

43
Résultats au test (compréhension, appréciation et utilisation des médias, implication et ressenti
personnels)

Compréhension

Nos analyses concernant la partie ‘’Compréhension’’ ne révèlent aucune différence


significative entre les deux groupes. Nous nous attendions aux résultats significativement plus
élevés pour le groupe Serbe/Macédonien (et cela notamment pour les citations et images visuo-
verbales), puisque ce groupe a eu des scores très élevés de niveau d’anglais auto-évalué, comparé
au groupe Français. En revanche, nous relevons quand même un score légèrement plus élevé en
compréhension verbale (citations) pour le groupe Serbe/Macédonien. Etant donné que les images
visuelles (image seule) ne demandent pas une réflexion ou compréhension langagière (puisque
ces images ne contiennent pas du texte), il parait logique que les résultats dans cette section ne
soient pas forcément liés au niveau auto-évalué d’anglais des participants.

Appréciation et utilisation

Concernant les résultats obtenus au sein des 2 groupes dans la deuxième partie de
l’expérience (phase test), nous avons pu observer des résultats significatifs dans la section
‘’Utilisation et appréciation’’. Cela vaut en particulier pour l’utilisation et appréciation des
images visuelles.

Contrairement à nos attentes, aucune différence significative concernant l’utilisation des


items verbaux (citations) n’est obtenu entre les deux groupes. Nous avons supposé que, si un
groupe avait un niveau auto-évalué d’anglais plus élevée que l’autre (dans ce cas-là, le groupe
Serbe/Macédonien), cela signifierait que ce même groupe aurait plus tendance à publier et
partager les contenus en anglais que l’autre, mais cela n’a pas été le cas dans cette expérience.
L’explication de ces résultats pourrait être la suivante : parmi les citations que nous avons choisi
de présenter dans cette expérience, nous avions sélectionné celles qui sont assez souvent diffusés
sur les réseaux sociaux, et sont devenues, dans quelque sorte, des clichés souvent rencontrés sur
le Web. Alors, il est très probable que la majorité des participants avait reconnu et compris le
sens de ces citations sans forcément avoir eu un niveau élevé en anglais. Il faut également
mentionner que certains énoncés dans la partie Compréhension portaient sur une auto-évaluation

44
des contenus (ex. ‘’Je comprends tout à fait cette citation’’ ou ‘’Je ne suis pas sur(e) d’avoir
compris cette citation’’). Il est impossible de savoir dans quelle mesure ces auto-évaluations
correspondent à la réalité, puisqu’il s’agit des données subjectives.

En revanche, il s’est avéré qu’il existe des différences significatives concernant


l’utilisation des images accompagnées de texte entre les deux groupes (moyenne de 1,82 pour la
population Serbe/Macédonienne contre 1,31 pour la population Française). Comme ces images
contiennent du texte en anglais, il reste quand même possible que ces résultats soient dus aux
différences entre les scores de niveau d’anglais des 2 groupes mais son origine peut se trouver
également dans le niveau d’extraversion qui diffèrent entre les 2 groupes. La compréhension
langagière de ces images, à notre avis, demande un niveau plus élevé d’anglais, contrairement
aux citations globalement connues.

Nous avons également pu observer des différences significatives entre les deux
populations concernant l’appréciation des images visuelles (images seules). Le groupe
Serbe/Macédonien a eu un score moyen de 1,91 alors que le groupe Français a eu un score
moyen de 1,38.

En résumé, même si nous n’avons pas obtenu de différences significatives concernant


toutes les 3 sous-sections de la partie ‘’Appréciation et utilisation’’, nous observons quand même
une différence intéressante : dans les trois sous-sections (image seule, image + texte, citation), la
population Serbe/Macédonienne a obtenu des scores plus élevés que la population Française.
Nous considérons que ces résultats peuvent être attribués au fait que cette population a aussi eu
des scores significativement plus élevés en extraversion, donc il parait tout à fait logique que les
participants Serbes et Macédoniens ont plus envie de partager et publier les contenus présentés,
et sont, par conséquent, plus engagés sur les réseaux sociaux.

Implication et ressenti personnels

Dans cette dernière analyse, nous n’avons pas observé de différence significative entre les deux
populations. Mais comme c’était le cas pour la partie ‘’Compréhension’’, nous observons ici
également des scores plus élevés pour le groupe Serbe/Macédonien et cela, pour les 3 types de
contenu présentés (image seule, image + texte et citations). Dans le cas de cette étude, et si on se
base sur les résultats obtenus au questionnaire, nous pouvons supposer que la personnalité
45
extravertie joue également sur le niveau d’implication personnelle au vue des contenus présentés
dans l’expérience.

Corrélations

Après avoir effectué les analyses de variance au sein des deux groupes, nous avons procédé aux
corrélations au sein des 2 groupes, entre les 3 sections du questionnaire et 3 sections du test :

Compréhension

Personnalité Appréciation et utilisation

Implication et ressenti personnels

Compréhension

Engagement Appréciation et utilisation (pour les 2 populations)

Implication et ressenti personnels

Compréhension (pour le groupe Serbe)

Niveau d’anglais Appréciation et utilisation (pour les 2 groupes)

Implication et ressenti personnels (pour le groupe Français)

Les éléments surlignés représentant des fortes corrélations positives, nous pouvons conclure le
suivant :

En ce qui concerne les liens entre la personnalité des participants et les trois parties du
test, nous n’observons aucune significativité, et cela vaut pour les deux groupes. Donc, le fait
qu’une personne soit plutôt extravertie ou intravertie n’a eu aucun effet sur la compréhension des
images et les citations, ni pour l’appréciation ou le ressenti personnel.

46
Ensuite, la seule corrélation obtenue entre l’engagement sur les réseaux sociaux auto-
évalué (questionnaire) et les 3 parties du test est celle avec la partie ‘’Appréciation et utilisation’’
pour le groupe Français. Les Français qui se considèrent fortement engagés tant qu’utilisateurs
ont montré une appréciation forte des contenus qui leur ont été présentés, ainsi qu’une plus
grande tendance de partager ces mêmes contenus et les publier sur leurs propres réseaux sociaux.

Enfin, les corrélations qui se sont montrées les plus fortes, c’est celles entre le niveau
auto-évalué d’anglais et les trois parties du test :

Nous avons pu observer des corrélations fortes entre le niveau auto-évalué d’anglais et la
compréhension et ceci, pour le groupe Serbe/Macédonien. Etant donné que ce groupe a eu des
scores significativement plus élevés de niveau d’anglais que le groupe Français, il parait logique
que ces scores soient corrélé avec leurs performances dans la partie ‘’Compréhension’’.

Ensuite, la deuxième corrélation importante que nous avons obtenue est celle entre le
niveau de L2 et la partie ‘’Appréciation et utilisation’’ et cela, pour les deux populations. Plus les
participants jugent avoir un niveau élevé en anglais, plus ils apprécient les contenus présentées et
ont envie de les partager avec les autres ou bien les publier sur leurs propres réseaux sociaux. En
ce qui concerne la première sous-section de la partie Appréciation (les images seules), nous ne
pouvons pas attribuer un effet de langue, puisqu’il s’agit des images ne contenant pas de texte.

La dernière corrélation importante concerne le niveau de L2 et la partie ‘’Implication et


ressenti personnels’’, mais cette fois, seulement pour la population Française. Donc, plus leur
niveau d’anglais est élevé, plus ils sont touchés par les différents contenus. Pourquoi n’est-ce pas
le cas pour la population Serbe/Macédonienne ? Une interprétation de ces résultats serait que, et
rappelons-nous des résultats obtenus dans le questionnaire, le groupe Serbe/Macédonien a eu des
scores plus élevés en niveau de L2 que le groupe Français. Il est possible que le fait d’avoir de la
confiance en son niveau de langue fait que ce niveau n’influence plus la manière d’utiliser les
réseaux sociaux, mais qu’il y a d’autres facteurs rentrent en jeu. Serait-il possible que le score
plus bas en niveau de L2 des Français soit lié à leur personnalité, et pour cette raison, les scores
en implication personnelle entre les deux populations varient ?

47
Perspectives de la recherche

Le but de cette expérience était de créer un outil évaluatif qui permettrait de mesurer
l’engagement des gens sur les nouveaux médias (réseaux sociaux), et observer l’effet de deux
variables choisies pour cette expérience : la personnalité (degré de personnalité extravertie) et le
niveau de la L2 (l’anglais), au sein de deux populations différentes, notamment la population
Française et Serbe/Macédonienne.
En rétrospective et en revenant au tout début de cette expérience, nous pouvons observer
plusieurs points importants pour le futur :

Premièrement, il faut rappeler que la majorité des résultats obtenus est basé sur
l’autoévaluation. Les réponses données par le participants peuvent être réelles pour eux-mêmes,
mais ce ne certifie pas que cette réalité soit objective. Par exemple, dans le cas de la partie
‘’Personnalité’’ du questionnaire, les participants s’auto-évaluent sur certains de leurs traits de
personnalité. On suppose qu’un certain degré d’introspection est présent, mais dans quelle
mesure ? Serait-il possible que certains d’entre eux jugent avoir une personnalité
significativement différente de celle que voient les autres ? Il en va de même pour leur niveau
d’anglais, et c’est ici qu’on peut attribuer l’effet de la personnalité : il reste possible que certains
participants jugent leur niveau d’anglais comme plus élevé ou plus bas de ce qu’il est réellement.
Dans les deux cas, il reste impossible d’avoir les résultats objectifs.
C’est pour ces raisons que nous pensons que cette expérience pourrait servir de base pour
de futures recherches plus approfondies, qui se serviront non seulement des réponses auto-
évaluées, mais aussi qui permettraient de tester réellement la personnalité des participants et leur
niveau de langue.

Deuxièmement, vu le nombre de variables utilisées pour cette recherche (la personnalité,


l’engagement sur les réseaux sociaux, le niveau d’anglais), ainsi que le nombre de sections de la
phase test (la compréhension, l’appréciation et utilisation, l’implication et ressenti personnels),
même après avoir effectué les corrélations nécessaires, et ayant obtenu des résultats significatifs,
il reste certains questions inexpliquées.

48
Par exemple, après avoir analysé les résultats, nous pouvons observer qu’il y existe un
lien fort entre la langue et la personnalité. Ce qui serait intéressant de savoir dans le futur, c’est
dans quelle mesure la langue et la personnalité sont liés ? Est-ce que c’est plutôt notre
personnalité qui va influencer notre perception de la langue ou est-ce que les langues que nous
parlons vont plutôt modifier notre personnalité ?

Enfin, nous pensons que, dans les futures recherches, il serait plus important de se baser
sur un nombre plus petit des variables afin de pouvoir observer tous ces liens mentionnées. Par
exemple, dans cette recherche, nous avons testé différentes variables mais sur deux populations
différentes. Cela veut dire que les mêmes variables peuvent avoir des effets complètement
différents à cause des différences culturelles. Nous proposons une étude sur une population
donnée (donc même culture et même langue maternelle) afin de voir de près quel serait l’effet
des variables mentionnées. Nous tenons ici à préciser que nous ne nous sommes basé dans cette
recherche que sur deux facteurs, la langue et l’extraversion. Comme nous avons discuté
précédemment, The Big Five Theory concerne, non seulement l’extraversion, qui est juste un des
éléments, mais d’autres caractéristiques importantes de la personnalité. Il serait intéressant dans
le futur de considérer les autres aspects mentionnées aussi, comme l’ouverture au monde, aux
nouvelles expériences, ou la nervosité, afin d’étudier leur effet potentiel sur l’engagement des
gens concernant les réseaux sociaux. Pour faire cela, il faudrait utiliser ou construire des
nouveaux outils qui permettront d’évaluer ces différents aspects de la personnalité.

En conclusion, l’aspect évaluatif de cette recherche offre des grandes possibilités pour les
recherches à venir et, qu’en se basant sur cette évaluation, il sera possible de voir la naissance
d’autres outils évaluatifs complémentaires qui permettront d’éclairer et expliquer, d’une manière
plus approfondie, la manière dont les personnes s’engagent dans les réseaux sociaux.

49
V Bibliographié

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52
VI Annéxés
Annexe I : Questionnaire (Engagement dans les medias)

Annexe II : Questionnaire (Personnalité)

Annexe III : Questionnaire (Niveau d’anglais auto-évalué)

Annexe IV : Test (Compréhension ; Images représentatives avec énoncés)

Annexe V : Test (Appréciation et utilisation ; Images représentatives avec énoncés)

Annexe VI : Test (Implication et ressenti personnels ; Images représentatives avec énoncés)

53
Annexe I : Questionnaire

Questionnaire portant sur le degré d’engagement dans les médias sociaux (les 10 premiers
énoncés révèlent un engagement fort et les 10 suivants un engagement faible).

Engagement fort (10 énoncés):

1. Je ne peux pas me passer des nouveaux médias pour mes études ou mon
travail
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
2. Les réseaux sociaux font partie de mon quotidien, j’y passe plusieurs heures par
jour
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
3. J'utilise quotidiennement Internet pour diffuser le plus rapidement des
informations aussi bien privées que professionnelles
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
4. Je passe plusieurs heures par jour à naviguer sur Internet pour des intérêts plus
personnels voire privés
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
5. Les réseaux sociaux me permettent de nouer des contacts avec de nouvelles
personnes et d'élargir mes réseaux professionnels et amicaux
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
6. Je fais très souvent des commentaires (positifs ou négatifs) sur ce que les autres
publient sans me préoccuper excessivement de leur réaction
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
7. Je publie très fréquemment des photos de moi, de ma famille ou de mes amis
et je réponds la plupart du temps aux commentaires qui me sont faits
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
8. Je publie des musiques, des vidéos, des photos ou des documents pour faire
connaître au plus grand nombre mes goûts et mes préférences et les partager
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
9. Passer plusieurs jours sans l’accès à l’internet m’est absolument impossible car
je me sentirais totalement isolé
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
10. Sur mon téléphone ou ma tablette, j’utilise quotidiennement plusieurs
applications de communication (Messenger, Whatsapp, Instagram Snapchat
etc.)
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord

54
Engagement faible (10 énoncés) :

1. J'utilise les réseaux sociaux mais seulement pour rester en permanence en


contact avec ma famille et mes proches
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
2. Je me contente de lire ce que les autres publient mais je ne les commente
jamais
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
3. Je diffuse rarement des informations me concernant personnellement car je
pense qu'Internet peut présenter des dangers de sécurité de la vie privée des
individus
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
4. Je peux passer toute une journée sans me connecter aux réseaux sociaux et
sans ressentir de manque
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
5. Sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram) je donne très difficilement mon
appréciation pour indiquer que j’aime (ou pas) le contenu diffusé
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
6. Sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram) je ne commente jamais le
contenu diffusé de peur de m’exposer aux critiques
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
7. Je participe rarement (voire jamais) aux discussions sur les réseaux sociaux
(commentaires sur une page, un forum etc.) sur des sujets qui peuvent être
polémiques même si j’ai une opinion précise ou des convictions sur le sujet
donné
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
8. Je consulte rarement le contenu diffusé sur les réseaux sociaux même si ce sont
des amis
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
9. Sur mon téléphone ou ma tablette, j’utilise peu d’applications de
communication
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
10. J’ai rarement envie de partager les moments marquants de ma vie (mes
voyages, sorties, accomplissements) en publiant des photos et/ou des vidéos
sur les réseaux sociaux
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord

55
Annexe II : Personnalité

Questionnaire portant sur certains traits de personnalité (les 10 premiers énoncés sont
indicateurs d’une personnalité introvertie, et les 10 suivants d’une personnalité
extravertie).

Personnalité introvertie (10 énoncés) :

1. J'aime bien passer des journées sans voir personne et sans que cela me
dérange
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
2. Quand je suis invité(e) à une fête où il y a beaucoup de monde, j’hésite
beaucoup avant de me décider à m'y rendre
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
3. Quand j'ai des problèmes personnels, je préfère m'isoler et les résoudre
tout(e) seul(e)
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
4. Après une bonne soirée avec des amis, je suis ravi(e) de rentrer enfin au
calme. J'ai d'ailleurs souvent hâte de partir, même si je m'amuse bien
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
5. J’évite les sorties en groupe et je préfère rester avec 1 ou 2 amis proches
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
6. Enfant, j'adorais rester seul(e) dans ma chambre à lire, inventer des
histoires pour mes jouets, regarder des livres d'images
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
7. Quand je n’ai pas le moral, je préfère m’isoler des autres
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
8. Je préfère bien réfléchir et analyser les différentes possibilités avant de
prendre ma décision plutôt que me laisser influencer par les autres
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
9. On m’a déjà dit à plusieurs reprises que je suis un bon interlocuteur
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
10.J’ai une tendance à sur-analyser les situations et à ruminer mentalement
face à certains problèmes
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord

56
Personnalité extravertie (10 énoncés)

1. Dans une réunion, je prends facilement la parole et je n’hésite pas à


défendre mes idées
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
2. Dans une soirée, je n’hésite pas à discuter et plaisanter avec tout le
monde y compris avec des inconnus
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
3. Quand il y a un problème à résoudre, j'aime qu'on en discute à plusieurs,
cela me donne des idées
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
4. J'adore les sorties à l'improviste, j'accepte presque toutes les invitations
qu'on me propose
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
5. Si je me retrouve avec des personnes que je ne connais pas, c'est souvent
moi qui commence la conversation
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
6. Pour décider de mon destination de vacances, je discute de toutes mes
idées au fur et à mesure, quitte à changer d’avis radicalement
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
7. Quand je suis perdu(e), je préfère demander mon chemin au lieu de
perdre le temps en le cherchant sur la carte ou mon GPS
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
8. Cela ne me dérange pas du tout de travailler dans des environnements
bruyants, on en écoutant de la musique
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
9. Je partage assez souvent et assez facilement mes opinions et mes
émotions avec les autres
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord
10.Je m’adapte facilement aux changements
Pas du tout d’accord 1 – 2 – 3 – 4 – 5 Tout à fait d’accord

57
Annexe III : Niveau de L2 (l’anglais) auto-évalué

(5 énoncés relèvent un niveau élevé, et 5 suivants un niveau plutôt faible)

□ Quand je communique dans cette langue, je suis capable d'aborder


tous les sujets y compris les plus délicats.
□ Dans cette langue, je prends très facilement la parole quels que soient
mes interlocuteurs.
□ Dans cette langue, j'arrive à exprimer tous mes sentiments, y compris
Niveau +,
les plus complexes et les plus intimes.
(niveau
□ Dans cette langue, je peux exprimer un point de vue très différent de
élevé,
ceux des autres sans les choquer.
5 énoncés)
□ Etre stressé(e) ou fatigué(e), cela n'influence pas la manière dont je
m'exprime dans cette langue
□ Lorsque je m'exprime dans cette langue, j'ai l'impression que les gens
ont du mal à comprendre ce que je ressens.

Niveau – □ Dans cette langue, je perds assez souvent confiance en moi et il

(niveau m'arrive de chercher mes mots et d'hésiter.


□ Quand je suis en colère, j'ai du mal à m'exprimer dans cette langue
faible,
5 énoncés) □ Dans cette langue, j'ai parfois peur de parler et de m'exprimer à cause
de mon accent car je crains que les gens ne comprennent pas ce que je
dis ou se moquent de moi.
□ Dans cette langue, j'ai du mal à m'exprimer en face-à-face (je préfère
m'exprimer dans ma langue maternelle).

58
Annexe IV : Test (Compréhension)
Images représentatives de chaque section avec leurs énoncés
Consigne : ‘’Dans la première partie du test, nous essayons de savoir comment vous comprenez
certaines images, situations ou citations qui peuvent apparaître dans les médias sociaux.
Choisissez l'option qui correspond le mieux à la situation décrite visuellement ou évoquée.’’

Image 1 : Visuel (Image seul)

Quelle phrase correspond le mieux à cette image ?


- Quel que soit notre situation, nous pouvons rencontrer des obstacles (3 points)
- L'argent permet de surmonter tous les obstacles (2 points)
- L'argent provoque des jalousies (1 point)
- La voiture blanche se trouve coincée des deux côtés du précipice (0 points)

59
Image 2 : Verbal (Citation)

Comprenez-vous cette citation ?


- Je comprends la citation et je pourrais parfaitement la traduire en restituant le sens (3
points)
- Je comprends la citation mais je ne pourrais pas la traduire correctement (2 points)
- Je comprends à peu près le sens de la citation mais je n'en suis pas complétement sûr (1
point)
- Je ne comprends pas du tout la citation (0 points)

Image 3 : Visuo-verbal (Image+Texte)

Situation et dialogues : Comment comprenez-vous ces situations ?


- Les parents ne voient pas que la violence existe même dans leur propre maison (3 points)
- Les parents s'inquiètent des effets de la violence pour leur entourage (2 points)
- Les jeux vidéo peuvent rendre les enfants agressifs (1 point)
- La télévision n'explique pas bien les causes de la violence (0 points)

60
Annexe V : Test (Appréciation et utilisation)
Consigne : ‘’Vous allez voir maintenant d'autres images, citations ou situations. Nous vous
demandons d'indiquer si vous les appréciez ou si vous les utiliseriez pour les poster
éventuellement dans les médias sociaux’’

Image 4 : Visuel (Image seul)

- Je trouve cette image très intéressante et je la partagerais facilement avec mes amis ou
relations sur les réseaux sociaux (3 points)
- Je trouve cette image intéressante mais je ne la partagerais pas (2 points)
- Je ne trouve pas cette image intéressante et son propos n'est pas suffisamment clair pour
moi (1 point)
- Je ne comprends pas le sens de cette image (0 points)

61
Image 5 : Verbal (Citation)

- Je trouve cette phrase très juste et je l'appliquerai dans ma vie quotidienne (3 points)
- Cette phrase fait réfléchir mais je ne la posterai pas sur les réseaux sociaux (2 points)
- Cette citation ne me plait pas particulièrement car je la trouve exagérée (1 point)
- Cette citation n'est pas très originale et a été trop souvent postée (0 points)

Image 6 : Visuo-verbal (Image+Texte)

- Ce type d'image me fait réfléchir tout en me faisant rire ou sourire (3 points)


- J'apprécie de temps en temps ce type d'humour (2 points)
- Je pense que cette image est trop simpliste et gomme les différences (1 point)
- Je ne trouve pas ce type d'image intéressant ni très drôle (0 points)

62
Annexe VI : Test (Implication et ressenti personnels)
Consigne : ‘’Pour ces derniers items, vous devez dire quel est votre ressenti personnel au vu de
ces images ou de ces citations’’

Image 7 : Visuel (Image seul)

- Cette image me touche beaucoup car elle montre l'isolement des gens (3 points)
- Facebook permet de vaincre ma solitude et d'exprimer mes sentiments sur de nombreux
sujets (2 points)
- Je pense que cette image est très critique envers les réseaux sociaux qui nous enferment
plutôt qu'ils nous connectent au monde (1 point)
- Je ne ressens rien de spécial à la vue de cette image car il y en a beaucoup de ce type (0
points)

63
Image 8 : Verbal (Citation)

- Je pense que cette citation me convient tout à fait et correspond à mon état d'esprit (3
points)
- Je me sens très concerné par le fait que la peur empêche de faire certaines choses (2
points)
- Je pense que cette citation ne correspond pas à la réalité et qu'elle dramatise les choses (1
point)
- Cette citation ne me correspond pas du tout et me semble trop superficielle (0 points)

Image 9 : Visuo-verbal (Image+Texte)

- Cette image me fait rire mais en même temps elle me fait réfléchir car ce n'est pas trop
loin de la réalité (3 points)
- J'aime bien les images comme ça qui se moquent des réseaux sociaux (2 points)
- J’apprécie cette image mais je la trouve trop exagérée (1 point)
- Je n'arrive pas à m'identifier avec ces 2 personnages (0 points)

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