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 S olutions 

PROGICIELS DE CONTRÔLE STATISTIQUE babilités : les caractéristiques fondamentales


d’une population peuvent ainsi être estimées

SPC :
en s’appuyant sur la connaissance de quelques
individus.
Remarque. Le contrôle statistique de process
est surtout mis en œuvre sur les processus de
fabrication en gros volumes. Cependant, il

BIEN IDENTIFIER s’applique également pour des productions


de faibles voire très faibles quantités: 10, 50,
quelques centaines de pièces par exemple.
Autrement dit, si on fabrique sur une même

LE BESOIN AVANT
machine le produit A puis un produit B et à
nouveau un produit A… etc., on peut quand
même suivre le déréglage du procédé de pro-
duction en indiquant certains paramètres des
produits A et B lorsque la machine est sous

DE CHOISIR contrôle.
Quelques paramètres fondamentaux
Dans tout process de fabrication, on cherche
à obtenir des produits ayant des caractéris-
■ Choisir un progiciel de Maîtrise Statistique des Procédés tiques bien définies. Aucun process de fabri-
(MSP) ou de la qualité d’une fabrication (SQC) n’est pas une cation n’étant parfait, les pièces fabriquées ne
mince affaire. Ceux-ci offrent en effet un nombre très important sont pas rigoureusement identiques. On se
de critères de choix qui doivent être sélectionnés en fonction du fixe des valeurs nominales, ainsi que les
type de production, du type de produits à contrôler et de valeurs minimales et maximales acceptables.
l’objectif recherché. On souhaite que les pièces fabriquées aient
leurs caractéristiques proches de la valeur

R
ares sont ceux d’entre nous qui, lors permettent de mettre en évidence toute déri- nominale et qu’un minimum d’entre elles soit
de leurs études, se sont passionnés ve des équipements ou du process et de réagir en dehors des limites que l’on s’est fixées. Un
pour les statistiques. Beaucoup de avant que ces dérives deviennent trop impor- certain nombre de paramètres a été défini
techniciens et ingénieurs qui avaient tantes et conduisent à fabriquer des produits pour caractériser la dispersion d’une produc-
rêvé de ne plus en entendre parler en rentrant hors tolérances. tion.
dans la vie industrielle ont dû se rendre à l’évi- Comme toute discipline spécialisée, les statis- La valeur moyenne, notée x (prononcer “x bar-
dence: les statistiques, “il faut faire avec” car tiques ont un vocabulaire qui leur est propre. re”), est obtenue en relevant les mesures xi
elles sont l’instrument de base pour par On appelle population l’ensemble des observa- sur un certain nombre de pièces, en addi-
exemple décrire la qualité d’une production, tions relevées sur les différentes unités d’un tionnant les valeurs obtenues et en divisant le
contrôler la performance dans le temps d’un groupe (de personnes, d’objets, de pièces, résultat par le nombre n de mesures effec-
outil de production ou encore pour estimer le etc.). Les observations peuvent être des tuées:
niveau de sécurité d’un équipement. Grâce à mesures, des indices qualitatifs (critère x +x +…+xn
la puissance de calcul des microprocesseurs, de bon/mauvais, par exemple), etc. L’observa- x = 1 2n
nombreux algorithmes de calcul de fonctions tion isolée est appelée individu. L’échantillon est L’étendue R est la différence entre les valeurs
statistiques ont été développés. On trouve sur constitué d’un ensemble d’individus extraits, maximale et minimale de l’échantillon. Elle
le marché des progiciels de SPC (Statistical dans des conditions données, de la popula- se calcule par une simple soustraction:
Process Control) ou SQC (Statistical Quality tion étudiée. R = xmax - xmin
Control), développés par des éditeurs indé- Les statistiques sont souvent associées aux pro- La moyenne et l’étendue ne suffisent pas pour
pendants, à vocation universelle. Mais l’offre
ne s’arrête pas là! Les algorithmes de SPC sont
le plus souvent intégrés dans d’autres progi-
ciels à vocation plus spécialisée. C’est ainsi
que la plupart des fabricants d’équipements
de mesures mécaniques (contrôle dimen-
sionnel, dureté, rugosité, etc.) ou de testeurs
de cartes électroniques offrent des fonctions
SPC ou SQC pour établir des statistiques sur
des lots de pièces ou de cartes. Des fonctions Les logiciels de contrôle statistique
de contrôle statistique sont également propo- de process offrent énormément de
sées sur les postes de supervision ou de fonctionnalités. Toute la difficulté est
de choisir celles qui correspondent
conduite des systèmes de contrôle de process: le mieux au besoin et ensuite de les
les techniques statistiques sont ici appliquées utiliser à bon escient.
aux mesures effectuées sur le process et elles
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caractériser la distribution des valeurs obte- meilleure estimation de l’écart-type des don- aux attributs pour les qualitatives (bon/mau-
nues. Pour affiner l’analyse, on introduit la nées par la formule: vais, réussite/échec,…). Les cartes aux
notion d’écart-type. L’écart-type σ s’exprime par N variables les plus connues sont les cartes x, R
la relation: Σ (xi-x)2 (encore appelée “étendue”) et s (écart type).
N σ= i=1
Quant aux cartes de contrôle aux attributs, les
Σ (xi-µ)2 n-1 plus connues sont les cartes np, p, c et u.
σ= i=1
On utilise également la notion de variance, éga-
N
dans laquelle µ désigne la moyenne des
le au carré de l’écart-type.
Les cartes de contrôle sont l’outil de base de tout
1 - Se poser les bonnes
valeurs, xi les valeurs individuelles mesurées contrôle statistique. Les cartes de contrôle ser- questions
et N le nombre total des mesures. En pratique, vent à surveiller que les caractéristiques d’un Les méthodes statistiques permettent de
on ne contrôle pas l’ensemble de la population produit (une dimension, une masse, un connaître les caractéristiques d’une popula-
(cela prendrait trop de temps), on limite donc débit,…) soient bien concentrées sur la valeur tion à partir d’un ou plusieurs de ses échan-
volontairement le nombre des mesures et on théorique que le concepteur s’est fixée. Elles tillons. Le choix de l’échantillon est donc pri-
calcule en fait l’écart-type sur un échantillon vont bien au-delà du simple contrôle “être mordial puisqu’il conditionne les conclusions
de celle-ci (l’écart-type est alors noté “s”). Bien dans les tolérances ou non”, qui ne reflète pas des analyses.
évidemment, on n’accède pas à la valeur la qualité finale du produit. Il ne sert à rien d’utiliser un processus de
moyenne µ de l’ensemble de la population, Il existe de nombreuses cartes de contrôle, que mesure “parfait” si à côté on laisse au hasard
et on remplace celle-ci par la valeur moyenne l’on peut classer en deux grandes familles: les la taille de l’échantillon et sa fréquence de pré-
x des mesures effectuées. Les mathématiciens cartes aux variables, dédiées aux mesures quan- lèvement.
ont montré qu’avec ces approximations, la titatives (une pression, une masse,…) et celles L’homme “qualité” ou “mesure” est appelé à
se poser un certain nombre de questions:
- Quel pourcentage de la population dois-je pré-
lever? Contrôle à 100%, par échantillons?
Conforme ou non conforme? - Quelle doit être la taille de mes échantillons?
- Dois-je prélever mon échantillon d’un seul
est assimilé au déréglage maximum admis- coup (6 pièces consécutives par exemple) ou
sible de la ligne de fabrication pendant un temps donné (6 pièces en une heu-
La surface rouge, à gauche de la limite de re par exemple)?
tolérance, correspond à la probabilité - Quelle doit être la fréquence de mon prélè-
d’accepter un échantillon qui fait pourtant vement
partie de la distribution de droite, celle des - Ma méthode de prélèvement est-elle optimi-
produits non conformes. sée pour diminuer au maximum les coûts de
Réciproquement, la surface verte, à droite de contrôle sans altérer la qualité des produits?
la limite de tolérance, correspond à la proba- Les logiciels SPC donnent certains outils pour
bilité de refuser (l’échantillon est hors tolé- déterminer un effectif d’échantillon et, en par-
rance) des produits qui proviennent de la tie, sa fréquence de prélèvement.
■ Dans un lot donné, il n’est pas toujours courbe de gauche, c’est-à-dire conformes.
facile de délimiter les frontières de conformi-
té et de non conformité d’un produit. Le
La forme de la cloche est directement liée à
l’effectif des échantillons prélevés : plus la
2 - Quelle doit être la
schéma que nous vous proposons ici taille des échantillons prélevés est grande, taille de l’échantillon ?
explique pourquoi. plus la base de la cloche est étroite. Pour déterminer la taille de l’échantillon, deux
Dans cet exemple, la courbe de gauche cor- L’efficacité du contrôle est liée à la surface approches sont possibles : l’une statistique,
respond à la distribution des moyennes des rouge : plus elle est réduite moins on a de l’autre économique. Dans la pratique,
échantillons d’une production conforme, cel- risque d’accepter des produits non l’approche statistique est la plus répandue. Les
le de droite à la distribution des moyennes conformes. “modèles économiques” sont malheureuse-
des échantillons d’une production non En ayant tous ces éléments en tête, on com- ment peu utilisés.
conforme. prend très facilement, après quelques essais, L’approche statistique. Si les cartes de contrô-
L’axe des abscisses est gradué en unités phy- l’influence de la position de la limite de toléran- le sont utilisées en maintenance, pour véri-
siques, des grammes par exemple, (imagi- ce, de “n” (taille de l’échantillon), et de δ sur fier la stabilité de la ligne de production par
nons qu’il représente des masses de sachets l’importance de la surface rouge… exemple, la taille de l’échantillon est quel-
de poudre), celui des ordonnées gradué en Pour un δ donné, si n augmente, la base des conque, en général de 5 à 30 pièces.
“densité de probabilité”. courbes rétrécit, les “cloches” se superposent Dans le cas du contrôle qualité, le calcul de la
Le sommet de chaque courbe correspond à la de moins en moins, la surface rouge diminue, taille fait intervenir la tolérance du produit,
moyenne générale de la caractéristique le risque d’accepter des produits non le risque de refuser un produit conforme
mesurée du produit. Dans l’exemple, il y a conformes est de plus en plus faible. (risque “alpha” ou “fournisseur”), le risque
une forte probabilité pour que les masses des Ou encore, pour une taille d’échantillon don- d’accepter un produit non conforme (risque
produits conformes soient proches de 100 g née, si δ augmente, on écarte les deux courbes, “beta” ou “client”) et le déréglage maximum
et ceux des produits non conformes de 110 g. la surface rouge se réduit, le risque d’accepter admis en cours de production.
L’écart δ, soit 10 g, entre les deux sommets des produits non conformes diminue. Deux outils synthétisent toutes ces informa-
tions: les courbes d’efficacité (OC curves) et les

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➤ Approche statistique pour déterminer


la taille de l’échantillon
Carte d’efficacité (OC Curve) Carte POM (ARL Curve)
● Détermination de la taille d’échantillon ● Donne le nombre moyen de prélèvements jusqu’à

en fonction des risques clients, fournisseurs, la détection d’un déréglage fonction des risques
décalage à la cible. clients, fournisseurs, décalage à la cible.
● Applicable aux cartes de contrôle x, R (étendue), ● Seul outil commun de comparaison entre les cartes x,

S (écart type) R, EWMA, cusum,…


● Permet une estimation de la fréquence

d’échantillonnage

Les progiciels de SPC donnent les courbes d’efficacité (OC Curve) et les courbes de périodes
opérationnelles moyennes (POM, ARL Curve). La courbe d’efficacité est plus particulièrement
dédiée à la détermination de l’effectif des échantillons alors que la courbe POM sert à comparer
les performances de diverses cartes de contrôle.

Les coûts directs ont généralement deux


composantes : un coût fixe (amortissement
de la machine de contrôle par exemple) et
un coût variable, lié au nombre de pro-
duits testés.
Les coûts indirects tiennent compte des frais
occasionnés par un procédé hors contrôle :
recherche et élimination des causes qui pro-
voquent une fabrication non conforme, pré-
judice financier des retours clients,…
Pour déterminer la taille d’un échantillon, on
peut faire appel à une approche économique,
On peut regretter que les logiciels de SPC se
dans laquelle on fait intervenir les coûts limitent aux outils statistiques sans proposer
directs du contrôle (amortissement de la d’approche économique.
machine de contrôle, par exemple) et les
coûts indirects (préjudices financiers des
retours clients, par exemple).
3 - Quelle fréquence
courbes des périodes opérationnelles moyennes de prélèvement ?
(POM, ou ARL curves). Les logiciels SPC don- Toutes les estimations de fréquence d’échan-
nent généralement ces courbes. La courbe d’effi- tillonnage s’appuient sur la notion de fré-
cacité sera plus particulièrement dédiée à la quence de déréglage du procédé. Elles sont
détermination de l’effectif des échantillons alors parfois modélisées par des lois statistiques type
que la courbe POM est préférentiellement uti- “loi de Poisson”.
lisée pour comparer les performances de diffé- Autrement dit, pour optimiser la fréquence
rentes cartes de contrôle. d’échantillonnage, il faut connaître son pro-
Notons que moyennant quelques transforma- cédé: s’agit-t-il d’un déréglage à chaque chan-
tions mathématiques élémentaires, ces deux gement de lot de matière première? Totale-
courbes donnent exactement les mêmes infor- ment aléatoire,…
mations. Ce sont les présentations d’usage qui Il existe certaines règles (règle de CAVE répan-
en font des exploitations différentes. due en France, NFX 06 031-0) qu’il faut
L’approche économique. Différents modèles ont adapter notamment en fonction de la caden-
été développés. Certains calculent en plus de ce du processus contrôlé. En l’absence de
l’effectif de l’échantillon, la fréquence de prélè- règle précise, on peut considérer qu’il faut
vement et les limites de contrôle pour un coût au minimum 1 à 2 POM pendant le cycle de
minimum. déréglage.
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➤ Méthodes QS9000 et Cnomo


Méthode QS 9000 Méthode
Etendues Moyennes et étendues Analyse de la variance CNOMO
(ranges) (averages and ranges) (ANOVA)
Sources de variabilité estimées Toutes confondues (totale) 1. Instrument 1. Instrument 1. Erreur de justesse
2. Opérateurs 2. Opérateurs 2. Instruments
3. Instrument et opérateurs 3. Instrument et opérateurs 3. Instruments et pièces
4. Pièces 4. Pièces
5. Toutes confondues (totale) 5. Interaction opérateurs/pièces
6. Toutes confondues (totale)
Conditions typiques d’utilisation 2 opérateurs mesurent chacun 3 opérateurs mesurent 3 opérateurs mesurent chacun 1 opérateur mesure 5 fois un étalon
5 pièces une seule fois chacun 10 pièces 2 fois 5 pièces 20 fois et 5 fois une pièce sur le moyen de
contrôle puis 5 pièces différentes
représentatives de l’intervalle
de tolérance sur le moyen de contrôle
(atelier) et en métrologie
La méthode “moyennes et étendues” permet d’extraire, au moyen d’essais, les proportions de différentes sources “d’imprécision” sur la mesure :
la variabilité intrinsèque à l’instrument de mesure, celle des opérateurs (voire des modes opératoires), celle de la combinaison “instrument plus
opérateur” et l’influence des écarts réels entre les produits. Seule, la Cnomo fait intervenir l’aspect “justesse” mais pas la reproductibilité (c’est-à-
dire l’influence notamment des opérateurs ou bien, par extension, les méthodes, laboratoires,…). Dans son mode opératoire, les notions de
moyens de contrôle et de métrologie montrent bien qu’elle s’applique parfaitement à des mesures géométriques.

➤ Validation du processus de mesure


Indice Définition Remarques
Capabilité du moyen de contrôle (CMC) = tolérance / k * σ (instrument et opérateurs) k = 6 si étude des chutes de capabilités
% de variation du procédé = σ (instrument et opérateurs) / σ (total) Indépendant de l’intervalle de tolérance
Indice de capabilité instrument (ICI) = k * σ (instrument et opérateurs) / tolérance k = 5,15 généralement. Très utilisé dans avec la méthode “6 σ”
Nombre de niveaux distincts = 1.41 * σ (pièces) /σ (instrument et opérateur)

Les études de répétabilité et reproductibilité doivent notamment permettre de valider ou non un processus de mesure. Le tableau suivant donne un
certain nombre d’indices répandus. Selon leurs valeurs, le processus de mesure est accepté ou refusé par exemple.
Il montre l’importance de déduire des essais, les écarts-types “instrument et opérateur” (Gage R&R) mais aussi pièces à pièces. Un certain nombre de
logiciels donne également, pour une source de variation donnée (par exemple le mode opératoire), sa contribution dans l’intervalle de tolérance.

4 - Le processus montage, température,…) par des méthodes


appropriées. On contrôlera la dispersion du pro-
trie. A ce niveau, les possibilités des logiciels
divergent significativement quant aux straté-
de mesure est-il adapté? cessus de mesure par des essais de répétabili-
té, reproductibilité selon un mode opératoi-
gies possibles: peut-on faire des essais de répé-
tabilité qui ne font intervenir qu’un seul opé-
Un mauvais jugement sur la qualité d’un pro- re qui ne doit rien au hasard. rateur (ou laboratoire) ou des essais sur des
duit peut entraîner de lourdes pertes écono- Les méthodes les plus pratiquées pour valider produits destructifs (produits irréparables et
miques : rejets de pièces bonnes, retours ou non un processus de mesure sont issues que l’on doit détruire, pour juger de leur qua-
clients, discussions interminables,… du secteur automobile qui propose en parti- lité) limités en nombre?
Que ce soit pour de la caractérisation de pro- culier deux grands standards : le référentiel Lorsque les ressources ne sont pas disponibles
duit ou du contrôle qualité, la question est QS 9000 avec son manuel de référence (Ford, et que l’on doit s’adapter à l’existant, un logi-
incontournable: «Le processus de mesure est- Chrysler, Opel) et la norme Cnomo (PSA, Renault) ciel qui offre une large panoplie de conditions
il adapté à mon besoin?» E41.32.110.R. d’essais devient primordial
La terminologie “processus de mesure” est Remarquons que les constructeurs automo- Pascal Bavent
importante car elle englobe tout ce qui inter- biles français ont choisi d’abandonner la nor-
vient dans le résultat d’un mesurage: la chaî- me Cnomo au profit de la QS 9000.
ne de mesure avec son capteur certes, mais Dans leurs brochures techniques ou com-
aussi son environnement (ce qui pilote le cap- merciales, les logiciels SPC font donc souvent
teur, le mode opératoire du mesurage,…). référence aux méthodes disponibles: Cnomo,
Pour valider entièrement un processus de QS 9000, Bosch,… Ils offrent dans leur gran-
mesure, il faut l’étudier sous deux aspects: sa de majorité les trois méthodes proposées par
justesse (est-on loin de la valeur vraie ?) et sa la QS 9000 : méthode des étendues (“range”
variabilité (fluctuation des résultats pour des ou “short method”), méthode des moyennes
mesurandes apparemment identiques). et étendues (“averages and ranges” ou “long
On s’assurera de la justesse du processus de method”) et analyse de la variance (“Anova
mesure par l’étalonnage de la chaîne d’acqui- method”).
sition (et pas seulement du capteur) et en esti- Mais il n’y a pas que le référentiel QS 9000
mant les grandeurs d’influence (mauvais ou la norme Cnomo présents dans l’indus-

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G uide d’achat
CONTRÔLE QUALITÉ

Les progiciels
de SPC
■ Dans notre numéro d’avril, nous vous avons proposé un premier article sur le contrôle statistique de
procédés, rappelant les définitions des principaux paramètres ainsi que les questions de base à se poser
pour effectuer les prélèvements.
Après ces généralités, nous abordons ici des aspects pratiques, et plus particulièrement les aspects à
prendre en compte pour choisir un progiciel de contrôle statistique de process SPC (Statistical Process
Control).

A
cquérir des données et les exploi- male de rafraîchissement des données. Pour mum de pièces hors tolérance est dépassé,…
ter sont les deux grandes fonction- des postes manuels en marge des lignes de En cas d’alerte, deux solutions se présentent.
nalités que l’on attend d’un logiciel production, ce paramètre est, sauf exception, La première consiste à réaliser un rattrapage
de SPC. On distingue les logiciels non significatif. Pour des postes intégrés dans automatique des réglages : c’est l’objet de
“en ligne” qui gèrent les communications une ligne de production à cadence élevée, il l’EPC (Engineering Process Control), débattu
avec des instruments de mesure et les “hors devient essentiel. dans les conférences et salons, mais pas réel-
ligne” dans le cas contraire. lement vulgarisé. La seconde implique une
Pour les logiciels “en ligne”, le raccordement Différents outils d’exploitation intervention des hommes pour instruire le
des instruments se fait en général par le port Les progiciels de SPC délivrent des informa- journal de bord, comprendre, et au besoin,
RS232 du PC, éventuellement via un boîtier tions sur l’état de maîtrise du procédé : les fuites régler à nouveau le procédé.
d’interface. Certains logiciels sont fournis avec augmentent anormalement, le nombre maxi- Les logiciels SPC ne se content pas d’afficher
des pilotes (drivers) d’interfaçage à des équi-
pements de mesure (typiquement des
machines à mesurer dimensionnelles) ou
autres matériels type capteurs de déplacement
(comparateurs électroniques).
Les “hors ligne” ne sont pas pour autant “hors
course”! Ils proposent, pour la plupart, des
liens DDE avec la majorité des applications
Windows. Autrement dit, si votre ordinateur
met à jour des données de mesures, par un
moyen ou un autre, dans un tableur type Excel A la base de tout contrôle statis-
tique, il y a le relevé des valeurs de
par exemple, un simple “copier-coller avec mesure. Il faut ensuite les représen-
liens” vers le logiciel de SPC permettra de l’uti- ter dans des graphiques afin de
liser. L’importation de valeurs depuis des bases s’assurer que le process est bien
de données type Oracle, Access, dBase, Excel, maîtrisé. Les tableurs tels qu’Excel
Fox pro (interface ODBC) est encore une autre permettent en théorie d’arriver au
résultat mais les progiciels de SPC
solution.
Controltest

apportent une bien plus grande


Selon le poste de contrôle à équiper, on s’atta- convivialité et un nombre beaucoup
chera à l’importance de la fréquence mini- plus important de fonctionnalités.

108 MESURES 735 - MAI 2001


 G uide d’achat 
des résultats. Ils offrent tout un ensemble QUELLE CARTE DE CONTRÔLE CHOISIR ?
d’outils afin d’atteindre l’objectif ultime : maî-
triser le procédé! En cas de dépassement de Déréglages importants, cartes :
% de pièces "p", "np"
limites de contrôle (alarme), par exemple, non conformes Déréglages faibles, cartes :
une boîte de dialogue peut surgir pour pré- CUSUM("p", "np"), EWMA("p", np")
venir l’opérateur et l’obliger à documenter
certains champs : origine constatée ou pro-
bable de l’aléa, action entreprise pour remé- Nombre de non Déréglages importants, cartes :
dier au problème,… Dans ce cas, il est indis- conformités par "c", "u"
pièces/unités Déréglages faibles, cartes :
pensable de pouvoir saisir le maximum CUSUM("c", "u"), EWMA("c", "u")
d’informations.
L’apparition d’alarmes peut aussi entraîner le
lancement de fichiers exécutables d’autres
Quelle carte Variable ou
applications, l’envoi automatique de messages choisir ? attribut ? Déréglages importants, cartes :
ou d’email sur le réseau, en plus des disposi- "xbarre, R", "xbarre, S"
tifs courants d’avertissement sonore et autres Déréglages faibles, cartes :
CUSUM, EWMA
clignotements à l’écran.
Attention, les événements à l’origine Taille > 1
d’alarmes ne sont pas tous les mêmes d’un
logiciel à l’autre. Les différentes causes et solu- Données Echantillon taille 1
corrélées ? ou > à 1 ?
tions à des faits singuliers qui provoquent un
état hors contrôle gagnent à être regroupées Taille = 1
sous un diagramme de Pareto pour mieux
cibler les efforts à apporter. Déréglages importants, cartes :
"valeurs individuelles, EM"
Enfin, à l’ère de la traçabilité, l’enregistrement Déréglages faibles, cartes :
des journaux de bord, à période fixe, ou dès CUSUM, EWMA

qu’une caractéristique est à nouveau mesu-


rée, est indispensable.
Cartes ARIMA,
X, EM, CUSUM, EWMA sur résidus
Vérifier à quelle loi statistique
obéit le process
Bien d’autres critères peuvent être pris en
considération lors du choix. Le prix, bien sûr, Les cartes de contrôle sont l’outil de base de tout contrôle statistique. Si on ne trouve pas son
bonheur dans la vaste panoplie de cartes proprosées par les progiciels de SPC, il est toujours
directement lié aux fonctionnalités disponibles possible de créer ses propres cartes. Tout le problème est de trouver la carte la mieux adaptée
et au nombre de licences souhaité. Les prix au type de contrôle à effectuer.
démarrent à 5 kF pour certains progiciels et à
10 kF pour la plupart d’entre eux. La forma- mètres de base, tels que le pourcentage de mélange de populations par exemple.
tion n’est pas à négliger car elle est souvent pièces hors tolérances produites, la moyenne Un bon nombre de logiciels de SPC propo-
nécessaire, compte tenu de l’étendue des pos- des mesures et l’écart type d’un échantillon. Ils sent de réaliser des tests de normalité. Ils com-
sibilités de ces progiciels. Elle peut prendre effectuent bien d’autres calculs permettant portent en général deux menus. L’un sert à
plusieurs jours (pour un utilisateur novice) d’évaluer la performance d’un procédé, d’esti- tester la normalité d’une distribution. Dans le
et donc représenter un coût important au mer le pourcentage de pièces hors tolérances cas où l’hypothèse de normalité est rejetée,
regard du prix d’acquisition. fabriquées ou attendues, etc. un deuxième menu permet de choisir une
Tous les logiciels de SPC donnent les para- Encore faut-il connaître la loi statistique que autre loi qui sera la base des calculs des indi-
suit le procédé car elle conditionne le résultat cateurs de performances du procédé.
des calculs. Il est donc important de savoir si La manière la plus simple de s’assurer de la nor-
les caractéristiques mesurées suivent une loi malité de la répartition d’une série d’observa-
“normale” (loi de Gauss) classique et, dans tions est de les représenter dans un système
le cas contraire, de quelle autre loi statistique d’axes tel que la loi normale soit représentée
elle se rapproche. par une droite. C’est typiquement le cas de la
Ces tests sont malheureusement rarement faits droite de Henry mais aussi d’autres représen-
en pratique car la loi de Gauss est assez simple tations : graphique des quantiles/quantiles
et bien vulgarisée. Quant aux autres, on ne (“quantile/quantile plot”) ou probabilités/pro-
Controltest

sait pas vraiment où l’on met les pieds… babilités (“probability/probability plot”).
Pourtant, certaines caractéristiques contrôlées C’est aussi le complément indispensable à tout
Il est toujours possible de visualiser des peuvent être “non normales” par définition (cas test “objectif” de normalité.
courbes représentant des mesures effectuées typique des défauts de forme) ou suite à la pré- L’ISO 5479 et la NFX 06050 proposent jus-
sur des pièces ou un process. Encore faut-il sence d’un événement particulier dans la pro- tement certains tests pour étudier la normali-
que l’on sache bien ce que l’on fait, que l’on
connaisse à quelle loi statistique obéit le pro- duction (on parle alors souvent de “causes spé- té d’une distribution. La norme française don-
cess, que l’on ait choisi la bonne carte de ciales” ou “causes assignables”). Un changement ne 4 indicateurs : l’aplatissement (kurtosis),
contrôle, etc. de lot de matière première peut provoquer un l’asymétrie (skewness), la statistique du test
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 G uide d’achat 

➤ Les principaux indicateurs inconvénient, la traçabilité des produits et pro-


cédés n’est pas optimisée, et elle est parfois
de capabilité inexploitée tant les recherches dans des liasses
de tableaux peuvent devenir fastidieuses.
Avec les logiciels SPC, il est facile de trouver la
Désignation Cas des lois “normales” Cas des lois “non normales” carte la mieux adaptée au processus que l’on
LSS-LSI LSS-LSI surveille et la faire évoluer au fur et à mesure
Cp (ou Pp) Cp (ou Pp) = Cp (ou Pp) = des améliorations. Au besoin, les éditeurs peu-
kσ percentilsup-percentilinf
vent développer et implémenter des cartes à

{ LSS-M
Kσ Kσ }
M-LSI LSS-M M-LSI la demande. Les logiciels de SPC permettent
Cpk (ou Ppk) Cpk (ou Ppk) = min ; Cpk (ou Ppk) = min { percentilsup-M ;M-percentilinf } aussi d’oser de nouvelles cartes…
Il existe de nombreuses cartes de contrôle, que
Cpm (ou Ppm) LSS-LSI LSS-LSI l’on peut classer en deux grandes familles : les
Cpm (ou Ppm) = Cpm (ou Ppm) =
σ2 + (Μ− cible) 2 K σ2 + (Μ− cible) 2 cartes aux variables, dédiées aux mesures quan-
K√ √ titatives (une pression, une masse,…) et celles
- LSS et LSI représentent les limites de spécification (tolérances) supérieures et inférieures
- M est en général la moyenne dans le cas des lois normales et le 50 % percentile dans les autres cas. aux attributs pour les qualitatives (bon/mau-
- La cible est la valeur théorique à atteindre, celle des plans, de l’idéal vais, réussite/échec,…). Les cartes aux
- s est un écart type variables les plus connues sont les cartes x, R
- k un coefficient très généralement égal à 6 dans le cas des Cp, Pp et Cpm, 3 dans le cas des Cpk, Ppk
- percentilsup et percentilinf sont des limites qui encadrent en général 99,73 % de production. (encore appelée “étendue”) et s (écart type).
Quant aux cartes de contrôle aux attributs, les
de Shapiro-Wilk et celle de Kolmogorov Smir- novices, il est fortement recommandé de fai- plus connues sont les cartes np, p, c et u.
nov. Elle ne donne aucune indication sur la re un test du chi2 avec regroupement et éli- Attirons l’attention sur certaines de ces cartes.
conduite à tenir si l’hypothèse de normalité mination automatique de classes dont la taille Les cartes EWMA et CUSUM sont plus parti-
est rejetée. est inférieure à une certaine valeur. culièrement intéressantes dès que l’on veut
Pour ajuster les courbes aux distributions non Lorsque l’hypothèse d’adéquation à une loi détecter des faibles dérives.
normales, l’ordinateur est l’instrument idéal. normale est abandonnée ou s’il s’agit d’une La carte “CUSUM avec masque en V” a l’avan-
Encore faut-il prendre quelques précautions. distribution non normale connue par défini- tage de visualiser immédiatement le moment
Ainsi, connaître le résultat de calcul (la valeur tion (par exemple, l’écart de position du à partir duquel le procédé s’est déréglé. Cet-
prend alors le nom de “statistique”, comme la centre d’un perçage suit une loi de Weibull te carte est parfois déconseillée.
discipline…) d’un test de Shapiro-Wilk n’est particulière, ou Rayleigh), on peut essayer de La “carte d’acceptation” permet d’être sûr,
pas très utile s’il n’est pas associé à un critère retrouver celle qui convient le mieux dans une toujours avec une certaine probabilité en sta-
“oui/non” ou, plus finement, une probabili- bibliothèque de lois de distribution proposée tistique, de rejeter un pourcentage donné de
té de vraisemblance avec la loi rapprochée. par le logiciel. mauvaises pièces produites.
Il peut y avoir de nombreux tests. Rassembler Quelques logiciels autorisent en plus le para- La “carte aux limites modifiées” sert essen-
leurs résultats avec leur probabilité associée métrage de ces lois supplémentaires pour tiellement quand les caractéristiques mesu-
d’adéquation à une loi donnée sur un même répondre à quasiment toutes les situations. rées sont très regroupées et au centre d’un
écran est très appréciable. Il faut également citer les familles de courbes intervalle de tolérance large. Il est alors pos-
Le test du chi2 (χ2) fait très souvent partie de de Pearson et les transformées de Johnson qui sible d’admettre certains déréglages.
la panoplie des tests d’adéquation pour iden- modélisent au mieux la distribution mesurée. La “carte multivariée (ou T2 de Hotelling)”
tifier la loi de distribution des données col- permet de regrouper plusieurs caractéristiques
lectées. Seulement, son résultat est intime- L’outil de base : les cartes de contrôle sous contrôle d’un produit, par exemple un
ment lié à sa mise en œuvre, si bien que l’on Savoir à quelle loi statistique obéit le procédé ensemble “arbre alésage”, sous une même
peut lui faire dire un peu ce que l’on veut si n’est pas une fin en soi. Ce qui importe, c’est variable. Elle se révèle très pratique à l’usage.
l’on ne respecte pas certaines règles. Pour les d’obtenir les indicateurs permettant de carac- La carte “usure d’outils” est destinée aux
tériser la production. Les cartes de contrôle sont de caractéristiques, comme des dimensions de
loin l’outil le plus répandu. Elles servent à sur- pièces usinées, dont les caractéristiques évo-
veiller que les caractéristiques d’un produit luent linéairement dans le temps.
(une dimension, une masse, un débit,…) sont
bien concentrées sur la valeur théorique que le Même pour les faibles séries…
concepteur s’est fixée. Elles vont bien au-delà La maîtrise statistique des procédés s’applique
du simple contrôle “être dans les tolérances également pour des productions de faibles
ou non”, qui ne reflète pas la qualité finale du voire très faibles quantités : 10, 50, quelques
produit. centaines de pièces par exemple. Le principe
Les cartes de contrôle peuvent être manuelles des cartes de contrôle est identique, mais on
SPC Vision

ou automatiques. Il en sort de nouvelles tous les l’adapte aux caractéristiques propres à chaque
ans, essentiellement outre-atlantique, avouons- “petite série”. Autrement dit, si sur une même
le. Les cartes de contrôle relevées sur une feuille machine on fabrique le produit A puis B et à
Avant de se lancer dans une application de à la main ont certes des vertus pédagogiques, nouveau A, etc., on peut quand même suivre
SPC, il faut commencer par rechercher à quel-
le loi statistique obéit le procédé, et en parti- mais excluent inévitablement l’utilisation de le déréglage du procédé de production en
culier s’il obéit à une loi normale. Les progi- cartes qui demandent un peu de calcul et qui indiquant certains paramètres des produits A
ciels de SPC offrent des outils pour cela. pourraient être bien mieux adaptées. Autre et B lorsque la machine est sous contrôle.

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 G uide d’achat 
Attention, les trois niveaux de découpages procédé, lesquels permettent d’évaluer la per-
“machine”, “séries”, “pièces” ne sont pas formance du procédé. C’est la méthode la plus
implémentés dans tous les logiciels. fiable et la plus économique, et à partir de
Les amateurs de la méthode “6 sigma” (6 σ) n’importe quel échantillon prélevé dans un
pourront également apprécier la présence, en lot par exemple.
standard, de cartes aux variables “z” ou “z bar- Les puristes pourront également s’intéresser
re” (variables centrées réduites). à l’existence des “intervalles de confiance”
Si le logiciel permet d’intégrer des formules en des indices.
dynamique sur les caractéristiques mesurées, Il est intéressant que le logiciel offre la possi-
tout, ou presque, est permis. Par exemple, les bilité de paramétrer les différents indices de

SPC Vision
limites de contrôle peuvent être redéfinies à capabilité, et ce pour deux raisons :
partir de formules mathématiques intégrant - les normes et standards évoluent : la norme
des moyennes et écart types. Les cartes de contrôle encore et toujours ! Les Cnomo E41.92.110N qui définit et donne les
Prenons un exemple : vous voulez vérifier la représentations graphiques offertes par les méthodes de calculs de certains indices est en
stabilité dans le temps d’une opération de vis- progiciels de SPC ne dépaysent pas les habi- passe d’être abandonnée au profit du réfé-
sage. Sa qualité est définie par un paramètre lié tués des relevés sur feuilles de papier. rentiel QS 9000, des méthodologies de gain
à l’angle que fait la tête de vis par rapport à un qui permettent de rendre “pseudo normale” de productivité type 6 σ (6 sigma) ont des
repère fixe. Il n’existe pas de carte de contrôle une distribution qui ne l’est pas (très utile formules de calcul simplifiées…
dans la panoplie des cartes standards proposée pour les cartes aux valeurs individuelles) et - ces indices reflètent le pourcentage de pièces
par le fabricant de logiciel qui convienne à votre les exclusions automatiques d’échantillons si hors tolérances et l’aptitude à maîtriser l’appa-
application. Les formules dynamiques sur les certaines conditions ne sont pas remplies reil de production. Un client peut donc exiger
valeurs mesurées vont sauver la situation : les (effectif minimum, valeurs aberrantes,…). de son fournisseur un calcul particulier.
points tracés sur la carte de contrôle pourront Fort heureusement, quelle que soit la procé-
être le résultat d’une formule mathématique Evaluer les performances d’un procédé dure qualité client, sa manière de désigner les
qui contient des fonctions trigonométriques Les cartes de contrôle sont avant tout desti- indices et ses conditions d’application, on
dont la variable est la mesure d’un angle… nées à qualifier une production. Elles servent converge dans la quasi-totalité des cas vers
Citons enfin les transformations de BoxCox aussi à calculer les indices de capabilité du 6 paramètres : Cp, Pp, Cpk, Ppk, Cpm et Ppm.
La différence entre Cp et Pp ou Cpk et Ppk,
➤ Les principaux progiciels de SPC ou encore Cpm et Ppm vient du mode de cal-
cul de l’écart type σ (sigma). Tous les logi-
et leurs fournisseurs* ciels calculent ces indices, mais ce n’est pas
toujours avec les mêmes méthodes de déter-
Nom du Fournisseur mination des écarts types… En effet, si le
Progiciel/éditeur Nom Coordonnées mode de calcul d’un écart type répond à une
définition mathématique très précise, on peut
ACQW Qualitex Tél. : 03 28 33 28 33 - Fax : 03 28 33 28 34 cependant l’estimer pratiquement de plusieurs
Applied Stats Opsio Informatique Tél. : 03 44 11 42 60 - Fax : 03 44 11 42 66 manières (selon les données dont on dispose).
Calimero Sinfor Tél. : 04 72 13 56 00 - Fax : 04 72 13 56 01 Dans les nouveaux référentiels, les indices Cp
Calistat Andilog Tél. : 01 47 50 03 03 - Fax : 01 47 50 65 50 et Cpk correspondent aux capabilités court
D50 OBI Tél. : 04 50 69 30 67 - Fax : 04 50 52 14 00 terme. Autrement dit, l’écart type d’un indi-
Guardus Teclogie Tél. : 01 30 45 98 80 - Fax : 01 30 45 98 88
ce Cp ou Cpk se calcule à partir d’échantillons
prélevés dans un minimum de temps. On a
Lumiere Sier Tél. : 01 39 89 73 01 - Fax : 01 39 89 83 82
donc une image de la variabilité propre du
MS Pro Polytech Tél. : 03 89 55 60 60 - Fax : 03 89 55 60 61 process, sa variabilité normale, a priori non
QS Stat Drilco Tél. : 01 49 36 32 69 - Fax : 01 49 36 20 26 influencée par des événements particuliers…
Quality Analyst Controltest Tél. : 01 69 11 02 02 - Fax : 01 69 11 02 22 Pour lPp et Ppk, c’est l’inverse. On parle alors
Quantum SPC Drilco Tél. : 01 49 36 32 69 - Fax : 01 49 36 20 26 de capabilité long terme.
Quasar Focal Industrie Tél. : 04 50 64 10 33 - Fax : 04 50 64 10 34 Cpm est un indicateur de plus en plus utilisé.
Un de ses intérêts est qu’il est insensible à la
Rapace Opsio Informatique Tél. : 03 44 11 42 60 - Fax : 03 44 11 42 66
non normalité de la distribution! Il intègre la
RS/QCA 2 Domain Manufacturing Tél. : 01 40 83 07 07 - Fax : 01 40 83 00 52 notion de qualité du produit fini. En effet, on
SAS/QC SAS Institute Tél. : 01 60 62 11 11 - Fax : 01 60 62 11 99 peut avoir un pourcentage élevé de produits
Sesame Arve Informatique Tél. : 04 50 96 10 39 - Fax : 04 50 96 13 97 finis non conformes, même si ses constituants
SPC Light JGF Control Tél. : 01 41 58 66 06 - Fax : 01 41 58 66 05 élémentaires sont tous dans les tolérances! Et
SPC Vision Infodream Tél. : 04 79 34 31 20 - Fax : 04 79 34 31 29 ceci est d’autant plus vrai que les caractéris-
Statgraphic Sigma Plus Tél. : 05 34 45 49 45 - Fax. : 05 34 45 49 30 tiques de ces fameuses pièces élémentaires
sont proches de leurs tolérances… Cpm est
Statistica Statsoft Tél. : 01 45 18 59 99 - Fax : 01 45 18 52 85
donc un indicateur très pertinent de la quali-
Visual PC EMC Tél. : 01 64 68 30 00 - Fax : 01 64 68 11 99 té finale.
* De très nombreux fournisseurs de progiciels de supervision et d’acquisition de mesures intègrent des fonctions de à leurs progiciels. Pascal Bavent
Les fournisseurs que nous mentionnons ici offrent des progiciels autonomes et indépendants.

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