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Analyse statique d’une pièce

Contrainte de Von Mises sur une chape taillée dans la masse


1 Comportement d’un dynamomètre
On considère le dynamomètre de forme globalement circulaire, excepté les bossages présents
dans les zones de contact avec les structures environnantes (traverse de la machine de traction,
pièce à tester).

F~

F~

F IG . 1 – Géométrie 3D du dynamomètre

L’objectif de cette étude est multiple :


– obtenir le lien entre le déplacement radial mesuré et l’effort appliqué ;
– obtenir le lien entre les déformations mesurées en surface par jauge de déformation et l’effort
appliqué ;
– obtenir la charge maximale tolérée par le dynamomètre.

2 Modèle poutre
Le rayon de courbure est grand devant les dimensions de la section : R = 75 mm, et b =
12 mm, h = 20 mm. Les variations de section sont inexistantes, excepté dans les zones
d’appui. Ces sur-épaisseurs ne seront pas considérées dans le modèle utilisé.

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2.1 Symétries

2.1 Symétries
Le chargement correspond à une compression diamétrale du dynamomètre. Il y a donc symétrie
du chargement par rapport aux deux plans (O, ~x, ~z ) et (O, ~y, ~z ).
Par ailleurs, la géométrie issue de la modélisation, tout comme la structure réelle, est elle aussi
symétrique par rapport à ces deux plans.
Globalement, le problème de mécanique présente donc deux plans de symétrie que l’on ex-
ploitera par la suite.

2.2 Liaisons
Le problème posé précédemment ne comporte pas de liaison avec le bâti. Par contre, la prise
en compte des symétries impose :
– rotation nulle en A et B ;
– déplacement nul selon ~y en A, selon ~x en B.
On obtient ainsi le modèle décrit sur la figure 2.

~y

−P ~y

~t

~n
G

θ
~x
O
A

F IG . 2 – Modèle poutre retenu, en tenant compte des symétries

2.3 Degré d’hyperstatisme


Le système étudié ne présente aucune mobilité. Nous avons un solide, c’est-à-dire trois équa-
tions issues du principe fondamental de la statique (problème plan) et quatre inconnues de
liaison :
– moments d’encastrement en A et B ;
– effort selon ~y en A, selon ~x en B.
Le problème est donc hyperstatique d’ordre un.

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2.4 Résolution

2.4 Résolution
La résolution d’un problème hyperstatique passe par l’utilisation, par exemple, de théorèmes
énergétiques.

2.4.1 Equations de la statique

L’isolement du quart de la structure, et l’application du principe fondamental de la statique


donnent trois équations :

XB = 0 (1)
YA − F = 0 (2)
MA + MB + RF = 0 (3)

2.4.2 Efforts de cohésion

Le torseur des efforts de cohésion en un point G(θ) de la poutre est défini comme l’opposé
du torseur des efforts extérieurs appliqué sur la partie P − de la poutre définie par le secteur
angulaire [0, θ]. En isolant la partie P − de la poutre, on obtient pour le torseur des efforts
extérieurs :
   
n o   0 × 
 
 0 × 

TExt→P − = F × = F × (4)
   
× MA (A,(~x,~y,~z)) × MA + F R(1 − cos(θ)) (G,(~x,~y,~z))
   

Ainsi le torseur des efforts de cohésion est :


 
n o 
 0 × 

TCoh = − F × (5)
 
× MA + F R(1 − cos(θ)) (G,(~x,~y,~z))
 

soit dans la base locale de la poutre, de manière à voir quelles sont les sollicitations :
   
n o   N(θ) ×   F cos(θ)
 × 

TCoh = Ty (θ) × = − F sin(θ) × (6)
   
Mf z (θ) (G,(~t,~n,~b)) MA + F R(1 − cos(θ)) (G,(~t,~n,~b))
   
× ×

2.4.3 Energie de déformation

L’énergie de déformation totale est, en négligeant l’énergie de cisaillement devant les autres :
1 L Mf2z N2
Z
Ed = + ds (7)
2 0 EIgz ES

2.4.4 Obtention de l’équation manquante

Le théorème de l’énergie complémentaire dit que la solution en effort du problème réalise le


minimum de l’énergie complémentaire sur l’ensemble des champs statiquement admissibles.
On rappelle que l’énergie complémentaire est définie par :

Ec = Ed − W (8)

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2.4 Résolution

où W représente le travail des efforts calculés dans les déplacement imposés.


Il est donc impératif d’écrire l’énergie de déformation en tenant compte de l’équilibre statique.
Pour cela, on choisit une inconnue hyperstatique (MA par exemple), et on écrit tout en fonction
de cette inconnue et des données du problème :

1 L (MA + F R(1 − cos(θ)))2 (F cos(θ))2


Z
Ed = + ds (9)
2 0 EIgz ES

Dans notre cas, W = 0 puisque tous les déplacements et rotations imposés sont nuls. Ainsi, le
théorème de l’énergie complémentaire conduit à (cf théorème de Ménabréa) :
dEc dEd
= =0 (10)
dMA dMA
soit encore, avec ds = Rdθ :
π
(MA + F R(1 − cos(θ)))
Z
2
R dθ = 0 (11)
0 EIgz

Cette dernière équation conduit à :


π π
MA + F R( − 1) = 0 (12)
2 2
Finalement, le moment d’encastrement en A est :
2−π
MA = FR (13)
π
et donc :
2
MB = − F R (14)
π
Le moment fléchissant est donc connu :
 
2
Mf z (θ) = −F R − cos(θ) (15)
π

2.4.5 Contrainte normale en surface

Sur la peau intérieure, la contrainte normale est donnée par :

N(θ) Mf z h
σn (θ, R − h/2) = + (16)
S Igz 2
 
F 6F R 2
= − cos(θ) − − cos(θ) (17)
S bh2 π
Sur la peau extérieure, la contrainte normale est donnée par :

N(θ) Mf z h
σn (θ, R + h/2) = − (18)
S Igz 2
 
F 6F R 2
= − cos(θ) + − cos(θ) (19)
S bh2 π

Les déformations aux "points" de mesure (θ = 0) peuvent alors être déduites de la contrainte
par la loi de Hooke.

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2.4 Résolution

2.4.6 Obtention de la raideur de l’anneau

L’utilisation du théorème de Castigliano permet de trouver le lien entre l’effort −F ~y appliqué


en B et le déplacement −δ~y qui en résulte :
dEd
=δ (20)
dF
Il suffit de calculer :
d Mf2z
Z π
d N2
   
dEd 1 2
= R + dθ (21)
dF 2 0 dF EIgz dF ES
Z π
F (cos(θ))2
 
2 M
A + F R(1 − cos(θ)) 2−π
=R R + R(1 − cos(θ)) + dθ (22)
0 EIgz π ES
Z π
F (cos(θ))2
 
2 M
A + F R(1 − cos(θ)) 2
=R R − cos(θ) + dθ (23)
0 EIgz π ES
(MA + (1 + π2 )F R) cos(θ)
Z π
F R2
 
2 2 MA + F R F
=R R −R + + (cos(θ))2 dθ
0 π EI gz EI gz EI gz ES
(24)
(MA + (1 + π2 )F R) F R3 F R π
 
MA + F R
= R2 − R2 + + (25)
EIgz EIgz EIgz ES 4
F R3 F R π
 
2 2 FR 2 4 FR
=R −R + + (26)
π EIgz π EIgz EIgz ES 4
Finalement :
R3
 
π 2 π R
δ=F − +F (27)
4 π EIgz 4 ES
La raideur vaut alors :
1
k= π 2
 R3 π R
(28)
4
− π EIgz
+ 4 ES

La raideur ainsi calculée est bien celle de l’anneau dynamométrique complet :


– le déplacement radial total vaut 2δ ;
– l’effort appliqué sur l’anneau complet vaut 2F .
On remarquera que le second terme du déplacement est très faible par rapport au premier. La
souplesse de la structure est essentiellement due à la flexion, et très peu à la compression. La
correction apportée sur le déplacement est de l’ordre de 1%.
En effet la différence relative des déplacements calculés avec et sans prise en compte de la
compression est :

π 2 Igz π2 bh3 π2 h2 h2
= = = 0.44 (29)
π 2 − 8 R2 S π 2 − 8 12R2 bh π 2 − 8 12R2 R2
A partir du moment où on fait l’hypothèse d’un rayon de courbure R important devant les
dimensions de la section (h notamment), la compression peut être négligée.

2.4.7 Applications numériques

Les caractéristiques dimensionnelles et matériau de l’anneau dynamométrique sont :


– Rayon intérieur : Rint = 69 mm ;

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– Rayon extérieur : Rext = 81 mm ;
– Rayon moyen : R = (Rint + Rext )/2 ;
– Epaisseur selon un rayon : h = Rext − Rint ;
– Epaisseur selon ~z : b = 20 mm ;
– Module de Young : E = 210000 MP a.
La raideur calculée avec ces éléments est :
k = 9529 N.mm−1 (30)
Pour une charge de 1000 N, la contrainte normale maximale est obtenue à l’extérieur et à
l’intérieur de l’anneau en θ = π2 (l’effort normal est nul) :
σnmax = 49.7 MP a (31)
A titre indicatif, la contrainte normale en θ = 0 vaut 26.3 MP a à l’extérieur et 30.5 MP a à
l’intérieur. Ces valeurs sont intéressantes parce qu’à cet endroit la géométrie représentée par
le modèle poutre est proche du modèle 3D.

σ (MPa)

40

20

θ (deg)
20 40 60 80

-20

-40

F IG . 3 – Contrainte normale sur les faces extérieure et intérieure (MPa) en fonction de l’angle

3 Mesures
Des mesures effectuées fournissent les informations suivantes :
– lien entre l’effort appliqué et le déplacement radial mesuré ;
– lien entre l’effort appliqué et les déformations mesurées pour θ = 0.
La raideur mesurée vaut
k = 15288 N.mm−1 (32)
Les déformations mesurées à l’intérieur et à l’extérieur pour un effort unitaire sont :
εint = −0.142µm.m−1 .N −1 (33)
εext = 0.104µm.m−1 .N −1 (34)

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Un rapide calcul permet d’estimer la contrainte normale à l’extérieur et à l’intérieur de l’anneau
dynamométrique, pour θ = 0˚. On obtient :

σnext = 23, 1 Mpa et σnint = 31, 3 Mpa

4 Modèle éléments finis


4.1 Géométrie 3D
La géométrie 3D est déjà créée et peut être récupérée dans le fichier Dynamometre.CATPart
mais ne prend pas en compte les symétries. Il faut couper le volume par les trois plans de
symétrie. Pour faire cela, double-cliquer sur l’icône coupe (afin de maintenir celle-ci active) et
sélectionner successivement les trois plans de symétrie. Une fois que cela est fait, cliquer sur
annuler pour fermer la fenêtre de l’outil.

Remarque. – On fera en sorte de conserver le volume dont les points matériels sont de coor-
données x, y et z positives. Pour modifier la zone conservée après coupe, on peut cliquer sur
la flèche orange apparaissant sur le volume lors de l’utilisation de l’outil.

Maintenant que la géométrie est adaptée au modèle que l’on souhaite traiter, on peut lancer
l’atelier d’analyse éléments finis : Analyse et simulation/Generative Structural Analysis. A
l’ouverture de l’atelier une fenêtre propose de choisir le type d’analyse à effectuer : sélection-
ner Analyse statique.

4.2 Maillage
Le maillage tétraédrique est pré-défini dès que l’on entre dans l’atelier. La taille des éléments
est calculée en fonction de la géométrie (dimension, détails, ...). Le maillage sera mis à jour lors
du calcul. Pour le visualiser dès maintenant, cliquer droit sur le nœud Maillage, et sélectionner
visualiser le maillage. Une fois que cela est fait, désactiver l’image en cliquant droit sur le
maillage dans l’arbre.

4.3 Définition de groupes


Afin de visualiser aisément des quantités mécaniques (déplacements, contraintes) dans des
zones particulières telles que des petites surfaces, des arêtes, des points, et de les exporter, il
est intéressant d’utiliser la notion de groupes. Un groupe peut être vu comme une interface
entre une géométrie (sous-jacente au maillage ou pas) et les noeuds d’un maillage.
Ici on cherche à récupérer la contrainte normale sur les surfaces intérieures et extérieures.
Pour simplifier, on ne va regarder cette quantité que sur l’intersection de ces surfaces avec le
plan médian du dynamomètre (O, ~x, ~y). Il faut donc définir deux groupes de lignes que l’on
nommera respectivement "Noeuds de la ligne extérieure" et "Noeuds de la ligne intérieure",
et qui correspondront au cercle intérieur, et au cercle extérieur (jusqu’au bossage), comme
explicité sur la figure 4.

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4.4 Conditions aux limites

(a) Ligne intérieure (b) Ligne extérieure

F IG . 4 – Lignes intérieures et extérieures à sélectionner pour définir les groupes

Une fois ces éléments définis, il est possible de visualiser les entités qui y sont rattachées et
notamment les nœuds ; pour cela il suffit de cliquer droit sur un groupe (dans l’arbre) et de
choisir Analyse du groupe. En cochant la case Noeuds, les nœuds associés au groupe sont
tracés.

4.4 Conditions aux limites


Les conditions aux limites sont ici issues uniquement des trois conditions de symétrie. Il s’agit
donc d’appliquer un déplacement nul selon les normales des plans de symétrie, sur les plans
de symétrie. Une façon simple d’appliquer cette condition est d’utiliser l’outil Glissement Sur-
facique en sélectionnant les faces concernées. Une autre méthode consiste à utiliser l’outil
Fixations définies par l’utilsateur. Il faut alors cocher les degrés de liberté que l’on souhaite
bloquer (et pas l’inverse).

4.5 Prise en compte de la traverse


En pratique, si l’on considère que la traverse qui impose l’effort sur le dynamomètre est très
rigide, on peut imposer que les points du plan du bossage restent dans un plan après déforma-
tion. Pour cela, on peut imposer que la face d’application de l’effort demeure rigide pendant le
chargement à l’aide de l’outil Pièce virtuelle rigide dans lequel on aura sélectionné la face en
question.

Remarque. – On aurait pu contourner ce problème en imposant le déplacement normal au


bossage et en mesurant la réaction dans ce déplacement imposé.

4.6 Chargement
Le premier chargement considéré est une pression sur la face plane d’appui. On choisira une
pression telle que la résultante soit égale à 1000 N qui correspond à la charge pour laquelle des

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4.7 Premier calcul

mesures ont été réalisées.. On peut naturellement calculer la pression équivalente à la main,
mais une méthode plus élégante est proposée ci-dessous.
Un paramètre associé à l’effort doit tout d’abord être créé. Pour cela, dans la fenêtre Ou-
tils/Formules, créer un paramètre de type force :
– choisir le type du paramètre (Force) ;
– créer un nouveau paramètre ;
– le renommer sous le nom Effort ;
– lui donner la valeur 1000 (N par défaut).
Cliquer sur l’icône associée à l’outil Pression : une fenêtre s’ouvre.
– Sélectionner la face sur laquelle on souhaite appliquer la pression ;
– Dans la ligne précisant la valeur de la pression, cliquer droit, et dans le menu déroulant,
sélectionner Editer formule ;
– La fenêtre qui s’ouvre permet de définir la pression en fonction de paramètres déjà définis :
la taille de la face supportant le chargement et l’effort appliqué ;
– dans les paramètres renommés, double cliquer sur Effort ; le paramètre est inséré dans la
ligne de formule ;
– insérer à la suite le signe / dans la ligne de formule ;
– pour calculer l’aire de la face, il suffit de faire le produit des paramètres de longueur et de
largeur du bossage ;
– entourer finalement ce produit de parenthèses et fermet la fenêtre.
La pression qui apparaît alors est calculée automatiquement en fonction de la géométrie et du
paramètre d’effort que l’on pourra modifier par la suite. Fermer la fenêtre associée à l’outil
Pression.

4.7 Premier calcul


Pour lancer le calcul, cliquer sur l’icône Calcul.

4.8 Extraction des contraintes normales


Cliquer droit sur l’objet solution statique de l’arbre, et dans le menu contextuel, sélection-
ner Génération d’images. Choisir dans la liste proposée de tracer le tenseur des contraintes,
par composante, aux noeuds. L’image est créée et insérée dans l’arbre sous le nœud Solution
statique.
Il faut maintenant définir quelle contrainte on souhaite tracer, et dans quel repère. Pour cela,
éditer l’image créée (double clique), et cliquer sur Plus pour avoir accès au choix des compo-
santes et du repère. Préciser que le repère choisi est implicite : cela permet de travailler dans
un repère cylindrique bien adapté à la géométrie. On peut éventuellement tracer localement ce
repère pour vérifier qu’il correspond à ce que l’on souhaite. Dans ce repère, la composante qui
nous intéresse est σθθ c’est à dire C22 pour le logiciel.
Dans l’onglet supérieur Sélection, choisir de tracer cette quantité uniquement sur l’un des
groupes (lignes) créés précédemment.
Il est alors simple d’exporter les valeurs tracées dans un fichier texte en cliquant droit sur

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4.9 Vérification de l’hypothèse d’Euler Bernoulli

l’image dans l’arbre et en sélectionnant Exporter les résultats. Importer le fichier texte dans
Excel, et ordonner correctement les valeurs en allant du plan (~x, ~z ) au plan (~y , ~z) (il faut
passer en coordonnées cylindrique). Insérer ensuite ces valeurs dans le fichier Excel fourni et
comparer les contraintes obtenues à celles du modèle poutre et aux valeurs locales issues des
mesures.
Répéter cette opération pour l’autre groupe créé, et commenter la qualité des résultats obtenus.

Remarque. – Lorsque l’on souhaite tracer un champ de contraintes on a toujours le choix


entre des contraintes aux noeuds des éléments ou au noeuds. Cela veut dire que l’on peut, soit
tracer les contraintes directement issues du calcul éléments finis, c’est à dire aux points de
Gauss, soit interpoler ces quantités sur les fonctions de formes éléments finis. Cette deuxième
solution est impérative ici pour exporter la contrainte sur une arête car celle-ci ne comporte
pas de point de Gauss.

4.9 Vérification de l’hypothèse d’Euler Bernoulli


Le modèle analytique a été réalisé avec l’hypothèse que les sections droites restent perpendi-
culaires à la ligne moyenne après déformation. On peut vérifier ce point.
Dans la pièce, créer un Set géométrique et construire un plan incliné de 45˚ par rapport au plan
(~x, ~z). Réaliser, dans l’atelier Generative Shape Design une Intersection de la structure par ce
plan. Remplir le contour obtenu.
Dans l’atelier d’analyse éléments finis, créer un groupe de surfaces par proximité basé sur
cette section droite. Ensuite, tracer le résultat en déplacement, dans le repère cylindrique, pour
visualiser le champ de déplacement ur sur cette section. Exporter ces résultats dans Excel et
conclure quant à la validité de l’hypothèse cinématique.

4.10 Etude de convergence


Les quantités d’intérêt considérées pour cette étude de convergence sont :
– la contrainte normale maximale ;
– le déplacement radial dans la zone de chargement ;
– la raideur du dynamomètre.
Pour faire cette étude il suffit de diminuer progressivement et uniformément la taille du maillage
imposée au départ.

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5 Etude d’un treillis rigide : modélisation poutre

133.33

12

4
60°
°
60°

60

(B2 ) (B1 )
400

F IG . 5 – Dessin de définition du treillis rigide

G (7) A (1) B

(8) (10) (11) (6) (4) (2)

F (9) E (5) D (3) C

F IG . 6 – Repérage des nœuds et barres

La géométrie du treillis considéré est représentée sur la figure 5. Le chargement et les condi-
tions aux limites y sont également précisés :
– Chargement au point A dans la direction −~y ;
– Liaisons avec le bâti réalisée par des biellettes (B1 ) et (B2 ).

5.1 Etude analytique du treillis articulé


On considère le même treillis, mais cette fois on suppose que les liaisons entre les barres sont
des articulations. Le calcul analytique des sollicitations dans chaque barre est ainsi très simple

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5.1 Etude analytique du treillis articulé

à réaliser puisque le problème est par ailleurs isostatique.


On choisit la convention suivante : les efforts des barres sur un nœud sont dirigés du centre de
ce nœud vers l’extérieur, comme indiqué sur la figure 7.
Si l’effort obtenu après résolution est positif, la barre sera donc sollicitée en traction et inver-
sement. On note Nα l’effort dans la barre (α). La quantité N0 désigne l’effort normal dans une
des biellettes. Enfin, on note θ l’angle que font les biellettes avec l’axe longitudinal du treillis.
– L’équilibre du nœud A donne immédiatement :
1
N6 = F √
3
– L’équilibre du nœud D donne ensuite :
1 1
N4 = −F √ et N3 − N5 = F √
3 3
– Ce qui, combiné avec l’équilibre du nœud B donne :
1 1
N1 = F √ et N2 = F √
3 3
– Enfin, l’équilibre du nœud C donne :
1 1 1
N0 = F et N3 = F −F √
2 sin(θ) 2 tan(θ) 2 3
– D’où finalement :
1 3
N5 = F −F √
2 tan(θ) 2 3
Le calcul du déplacement u dans la direction de la charge F peut être obtenu en appliquant le
théorème de Castigliano et en supposant par exemple, les biellettes infiniment rigides :
∂Ed
=u
∂F
où Ed désigne l’énergie de déformation donnée par :
11
1 X Ni2
Ed = Li
2 i=1 ES

On obtient (seule la barre (5) n’est pas présente deux fois) :


"  2  2 #
L 2 1 1 1 1 1 1 3 1
Ed = F 2 +2 +2 − √ +2 + − √ +2
2ES 3 3 2 tan(θ) 2 3 3 2 tan(θ) 2 3 3

L 43 − 10 3 cot(θ) + 9 cot2 (θ)
Ed = F2
2ES 12
Finalement, le déplacement u vaut donc :

43 − 10 3 cot(θ) + 9 cot2 (θ) L
u=F
12 ES

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5.2 Modèle poutre

N~γ

~y

N~β ~x
N~α

F IG . 7 – Convention sur les efforts dans les barres et repère

u (mm)
0.140

0.135

0.130

0.125

θ (deg)
40 50 60 70 80 90

0.115

F IG . 8 – Dépendance du déplacement u sous charge à l’angle θ

5.2 Modèle poutre


5.2.1 Création de la géométrie du treillis

On souhaite dans cette partie modéliser le treillis par un assemblage de poutres liées rigidement
entre elles.
Démarrer l’atelier WireFrame and Surface Design et dans un nouveau Set géométrique, que
l’on renommera Treillis Poutre, définir les points suivants correspondant aux nœuds d’une
moitié de treillis :

3L 3
A(0, 0, 0) B(L, 0, 0) C( , L , 0)
√ 2 √2
L 3 3
D( , L , 0) H(0, L , 0)
2 2 2
avec L = 133 mm.

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5.2 Modèle poutre

Remarque. – On pourra définir cette longueur comme un paramètre et y faire appel dans la
définition des points. De même, on pourra définir les dimensions de la section de chaque barre
(e × h = 4mm × 12mm).

Relier dans l’ordre suivant les points par des droites renommées Barre 1, Barre 2, etc :
– Barre 1 : du point A au point B ;
– Barre 2 : du point B au point C ;
– Barre 3 : du point C au point D ;
– Barre 4 : du point D au point B ;
– Barre 5 : du point D au point H (projeté de E sur le plan de symétrie) ;
– Barre 6 : du point D au point A.
A l’aide de l’outil Joindre, assembler les six droites définies précédemment. Décocher les
cases Check Manifold et Check Connexity sous peine d’obtenir un message d’erreur. Renom-
mer cet assemblage TreillisPoutre par exemple. Appliquer un matériau (Aluminium) à l’objet
TreillisPoutre.

5.2.2 Repères locaux

Afin de définir proprement les conditions aux limites associées aux biellettes dans le calcul
éléments finis, on introduit dans la géométrie un repère, centré sur le point d’appui C, et dont
l’axe ~x est incliné d’un angle θ par rapport au repère global (dans l’axe de la biellette (B1 )).
Pour cela :
– Dans le menu Outil/Formules, créer un nouveau paramètre de type Angle ;
– Insérer un nouveau Set géométrique ;
– Créer une droite de type Point-Direction, d’origine le point C ; la direction de la droite sera
paramétrée par l’angle θ : pour cela cliquer dans la case Direction et choisir de définir la
direction par les coordonnées ; imposer une valeur nulle pour la coordonnée sur ~z, et pour
les coordonnées sur ~x et ~y , imposer respectivement via une formule les relations : cos(θ) et
sin(θ) ;
– Imposer une longueur raisonnable de la droite (20 mm par exemple) puis fermer la fenêtre ;
– Insérer un Système d’axes d’origine le point C et dont l’axe X ~ est défini par la droite précé-
demment créée ; fermer la fenêtre ;
– Vérifier que la modification du paramètre θ modifie convenablement l’orientation du repère ;

5.2.3 Lancement du calcul

Lancer maintenant le module d’analyse par éléments finis. Commencer par mailler la structure
à l’aide du menu déroulant de maillage. Sélectionner comme support l’objet TreillisPoutre
dans l’arbre et spécifier ensuite une taille de 10 mm pour les éléments.
Définir ensuite les propriétés associées aux poutres. Pour cela, utiliser l’icône Propriété de
poutres. Une fois la fenêtre ouverte :
– cliquer sur la structure ;
– choisir une géométrie d’orientation : il s’agit ici d’orienter le repère local de chaque poutre
~ Y~ , Z)
(G, X, ~ dont seul X ~ est défini comme tangent à la ligne moyenne ; le choix du plan

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5.2 Modèle poutre

(~x, ~y ) est intéressant car il permet d’orienter l’axe local Y~ dans la direction de l’axe global
~z ;
– préciser que la section est rectangulaire (les dimensions sont données sur la figure 5).
Dans le cas d’un treillis spatial une géométrie d’orientation ne peut convenir à toutes les
poutres. Dans ce cas, pour chacune des poutres mal orientées, il faut suivre la démarche sui-
vante :
– cliquer droit sur l’objet Propriétés de poutre (il vient d’être défini) dans l’arbre ;
– dans le menu déroulant, sélectionner Propriété de poutre locale ;
– dans la fenêtre ouverte, cliquer sur la poutre dont on veut modifier les propriétés, préciser
la géométrie d’orientation qui lui est associée, et préciser le type et les dimensions de la
section.
Les liaisons au bâti peuvent être appliquées de la même manière qu’en 3D en sélectionnant
les points extrémités. On utilisera ici les Contraintes avancées. Au point C, on bloquera le
déplacement dans la direction X ~ du système d’axe précédemment créé.
Imposer enfin un effort de type Force distribuée, d’intensité 500 N sur le nœud adéquat.
Lancer le calcul.

5.2.4 Post-traitement

L’allure de la déformée est donnée à titre indicatif sur la figure 9. Elle peut être obtenue de la
façon suivante :
– Cliquer droit sur la Solution statique puis choisir Génération d’image ;
– Choisir de tracer le déplacement (composantes) ;
– Préciser la composante à tracer (selon la direction de la charge) ;
– Editer les options et choisir le style du tracé (points, flèches, texte...).

mm

F IG . 9 – Déformée du modèle 1D du treillis

A NALYSE STATIQUE D ’ UNE PIÈCE – F. Louf - Master 2 DFE 16


5.2 Modèle poutre

5.2.5 Comparaison des résultats

Créer un capteur local de type déplacement donnant le déplacement au point A, noté u, dans
la direction ~y et lui associer un paramètre de type longueur noté u dans la suite. Comparer les
résultats obtenus avec la solution analytique. Faire ensuite varier l’angle θ manuellement et
vérifier la cohérence de la variation du déplacement constatée (figure 8).

5.2.6 Utilisation d’une macro

Pour automatiser le calcul de la dépendance du déplacement u à l’angle θ, on peut créer une


macro qui va lancer les multiples calculs les uns après les autres et écrire un fichier texte
contenant deux colonnes :
– l’angle θ courant :
– le déplacement u calculé pour cet angle θ ;
Comme dans les logiciels Excel, ou Word, un premier jet de la macro peut être créé en enre-
gistrant des opérations. Elle sera ensuite modifiée pour insérer une boucle sur le paramètre θ.
Avant tout, afin de voir comment récupérer la valeur d’un paramètre, on va créer un paramètre
de type longueur toto et lui imposer une valeur quelconque. Pour créer la macro, on suivra la
démarche suivante :
– Dans le menu Outils/Macros, choisir Démarrer l’enregistrement ; donner un nom pertinent
à la macro (par exemple Lien-u-theta.catvbs) et sélectionner le répertoire où elle sera enre-
gistrée ;
– Lancer l’enregistrement ;
– Dans la géométrie, modifier la valeur du paramètre angulaire θ (50˚ par exemple) ;
– Relancer le calcul éléments finis ;
– Double-cliquer sur le paramètre toto dans l’arbre de façon et modifier sa valeur (20 mm par
exemple) ;
– Stopper l’enregistrement de la macro puis éditer celle-ci avec un éditeur quelconque.
Le langage de la macro est à base de Visual Basic, et n’est pas forcément très lisible de prime
abord. Dans les lignes de codes écrites on peut repérer :
– Set parameters1 = part1.Parameters contient tous les paramètres utilisateurs définis dans la
géométrie ;
– Set parameters2 = analysisManager1.Parameters contient tous les paramètres utilisateurs
définis dans l’analyse éléments finis ;
– Set angle1 = parameters1.Item("theta") puis angle1.Value = 50.000 : c’est par ce moyen
qu’on peut modifier la valeur du paramètre θ ;
– Set length1 = parameters1.Item("toto") puis length1.Value = 20.000 : c’est par ce moyen
qu’on a accès au paramètre toto ;
– part1.Update permet de mettre à jour la géométrie suite à la modification du paramètre θ ;
– analysisCase1.Compute permet de calculer la nouvelle solution u ;
Il suffit maintenant de réorganiser le fichier et d’insérer quelques lignes permettant de boucler
en modifiant la valeur de l’angle θ :

theta_min = 10

A NALYSE STATIQUE D ’ UNE PIÈCE – F. Louf - Master 2 DFE 17


5.2 Modèle poutre

theta_max = 80
nmax = 11
n = 1
While (n <= nmax)
angle1.Value = theta_min+(theta_max-theta_min)*(n-1)/(nmax-1)
part1.Update
analysisCase1.Compute
n = n + 1
WEnd

Lancer la macro ainsi modifiée, et vérifier que tout se passe bien (évolution des paramètres θ
et u).
Il ne reste plus qu’à récupérer la valeur du déplacement u dans la boucle et à l’écrire dans
un fichier texte. Pour créer le fichier texte dans le répertoire souhaité, et pour écrire une ligne
d’entête on écrira le code suivant, hors de la boucle bien sûr :

Set objectFSO = CreateObject("Scripting.FileSystemObject")


Repertoire = "C:\Documents and Settings\...\Au choix"
Fichier_Sortie = Repertoire & "Lien_U_Theta.txt"
Set ObjetFichierF = objectFSO.CreateTextFile(Fichier_Sortie, TRUE)
ObjetFichierF.WriteLine("Theta (deg) U(mm)")

Pour écrire la valeur de l’angle θ et du déplacement u dans le fichier après chaque calcul, on
écrira la ligne suivante, après avoir remplacé Set length1 = parameters1.Item("toto") par Set
length1 = parameters1.Item("u") :

ObjetFichierF.WriteLine( (angle1.Value)& " " & (length1.Value))

Récupérer le fichier généré par la macro avec Excel par exemple, et tracer la courbe de com-
portement. Créer une nouvelle donnant le déplacement théorique et comparer les courbes as-
sociées au calcul analytique et numérique :

43 − 10 3 cot(θ) + 9 cot2 (θ) L
u=F
12 ES

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5.2 Modèle poutre

Icône Nom de l’outil Description sommaire


Mailleur tétraédrique Créer un maillage à base de tétraèdres
Mailleur triangle Créer un maillage à base de triangles
Mailleur poutre Créer un maillage à base de segments
Groupe de points Trouver les noeuds, etc, correspondant à des points
Groupe de lignes Trouver les noeuds, etc, correspondant à des lignes
Groupe de surfaces Trouver les noeuds, etc, correspondant à des surfaces
Force distribuée Appliquer une force en N de façon distribuée sur un support
Pression Appliquer une pression en N/m2 sur une surface
Déplacement imposé Imposer une valeur de déplacement non nul pour un blocage
Encastrement Bloquer tous les ddl d’un support
Glissement surfacique Bloquer tous les ddl selon la normale à un support
Contraintes avancées Bloquer les ddl choisis d’un support
Propriétés coques Préciser l’épaisseur des coques
Propriétés poutres Préciser la géométrie des sections droites des poutres
Calcul Lancer le calcul de toutes ou d’une partie des analyses

TAB . 1 – Outils utilisés dans Catia et icônes correspondantes dans les ateliers utilisés

A NALYSE STATIQUE D ’ UNE PIÈCE – F. Louf - Master 2 DFE 19

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