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Centre des Etudes et Recherches en Logistique et Développement (CERLED) | Novembre 2015 edition vol.1, No.

1 | ISSN 2458-5890

LA LOGISTIQUE VERTE : GREEN LOGISTICS :


Concepts, Etat des lieux au Maroc Concepts, Status on Morocco and
et proposition d’une démarche de proposal for an implementation’s
mise en place chez les industriels et approach to the Moroccans
les prestataires logistiques industrials and logistics providers
Marocains
Dr. Said KAMMAS
(Said.kammas@gmail.com)
Enseignant-chercheur à L'école Supérieure des Sciences Teacher-researcher at High School of Technical Sciences
Techniques et de Management (Suptem), Tanger - Maroc and Management, Tangier - Morocco
Docteur en Sciences de Gestion de l’Université Paul Valéry PhD in Sciences of Management from
Montpellier III - France. the University of Paul Valéry Montpellier III.
UFR « Sciences économiques, Mathématiques et sociales» - France UFR “Economic, Mathematical and social Sciences,” - France
Membre fondateur du CERLED Founding member of SRECELD

Abstract:
Environmental issues have become one in all the political debates, economic, social and even
entrepreneurial. And the environment, which was not a priority until recently, grows at the interest
and strategic planning, which will revolutionize the industrial and logistics systems.
Almost all societies, especially in this period of major economic difficulties, constantly attacking
against all sources of waste, and focusing in cost’s optimization in continuous improvement logic.
Thus logistics 'green' attempts to reach the highest levels of corporate management.
This state of affairs requires a stronger integration of actions aimed at the protection of the
environment on all levels of Management company (Strategic, tactical and operational) Therefore, the
management of the Supply Chain constitutes "spinal cord "of all industrial and logistics services, will
become a major field of optimization opportunities and improvement to both protect the environment
and achieve overall and durable performance (economic, social and environmental).
Address the issue of sustainable and green logistics in Morocco, among logistics providers, is not
easy. We will try through this paper to present the state of green logistics in Morocco, then to present
a model for its implementation through a restructuring of the supply chain from upstream to
downstream by integrating social and environmental requirements.

Key Words: Green logistics, Sustainable development, Corporate Social Responsibility,


Optimization, Environment.

Résumé:
Les questions environnementales sont devenues à la une dans tous les débats politiques, économiques,
sociales voire même entrepreneuriales. Ainsi l’environnement, qui n’était pas une priorité majeure

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jusqu’à récemment, prend de l’ampleur au niveau de l’intérêt et de la planification stratégique, ce qui


va révolutionner les systèmes industrielles et logistiques.
La quasi-totalité des sociétés, notamment dans cette période de difficultés économiques majeures,
mènent une guerre sans cesse, contre toutes les sources de gaspillages, et privilégient toutes sources
d’optimisation de coûts dans une logique continuelle d’amélioration. C’est ainsi la logistique «verte»
tente d’atteindre les plus hautes sphères de la direction des entreprises.
Cet état de chose impose une intégration plus soutenue d’actions axées sur la protection de
l’environnement sur tous les niveaux de Management d’entreprise (Stratégique, tactique et
opérationnelle). De ce fait, la gestion de la Supply Chain qui constitue « la moelle épinière » de toute
entreprise industrielle et de prestations logistiques, deviendra un gisement majeur d’opportunités
d’optimisation et d’amélioration pour à la fois protéger l’environnement et réaliser la performance
globale (économique, sociale et environnementale) et durable.
Traiter la problématique de la logistique verte et durable au Maroc, chez les prestataires logistiques,
n’est pas chose aisée. Nous tenterons à travers cet article de présenter l’état de lieux de la logistique
verte au Maroc, puis de présenter une démarche type pour sa mise en place, par le biais d’une
restructuration de la chaîne logistique depuis l’amont jusqu’à l’aval, en intégrant les exigences
environnementales et sociétale.

Mots clés : Logistique verte, Green Logistique, Développement durable, Responsabilité Sociétale
des Entreprises, Optimisation, environnement.

La présente communication a pour objectifs de :


1. Expliciter la revue de littérature portant sur la logistique verte ;
2. Présenter les états de lieux de la logistique verte au Maroc ;
3. Proposer une démarche de mise en place de la logistique verte chez les industriels et
les prestataires logistiques
4. Présenter des expériences réussites de la logistique verte en Europe et au Maroc.
Quelques chiffres :
223,6 milliers de tonnes NOx (oxydes d’azote). D’après une étude faite par MEDSTAT dans son
rapport édition 2010, le Maroc est l’un des pays les plus pollueurs dans la région de Maghreb Arabe
compte tenu de sa consommation en carburant (Diesel)1.

Problématique :
Les effets de la pollution du secteur de la logistique et du transport au Maroc, constituent l’un des
facteurs les plus nuisibles, menaçant ainsi la durabilité des ressources et l’avenir des générations

1 Eurostat, Commission Européenne, (2010), « EDSTAT II : Transport, énergie et environnement dans les pays partenaires méditerranéens », p.31

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futurs. Ainsi notre apport sera focalisé sur la proposition d’une démarche d’intégration de
développement durable dans les chaines logistiques des industriels et de transport chez les entreprises
Marocaines.
Méthodologie :
Dans le cadre de notre approche méthodologique, et à travers l’observation des phénomènes, nous
tenterons d’avancer une synthèse des travaux faits sur le sujet étudié, puis tenter de présenter les
phénomènes dans le contexte Marocain et par la suite proposer les démarches susceptibles de
remédier à la problématique.
Nous nous baserons pour la mise en œuvre de l’approche méthodologique sur :
 La collecte des données à partir de plusieurs études faites sur le phénomène en question
(Logistique verte et durable)
 Analyse documentaire (ouvrages, articles, colloques, conférences, rapports)
 Proposition d’un modèle conceptuel de mise en place de la logistique verte chez les
industriels et les prestataires logistiques Marocains.
Introduction :
De la genèse de conception d’un produit à sa réalisation, en transitant par la gestion de la logistique et
de la maintenance, la chaine logistique d’une organisation a un impact capital sur environnement.
Néanmoins, pour une stratégie de logistique verte, il ne suffit pas simplement d’essayer d’amenuiser
ces effets. Afin d’inculquer efficacement ce nouvel état d’esprit, faut-il que l’organisation le considère
comme créateur de valeur ?

D’emblée l’objectif général est la réduction de CO2, mais pour l’organisation, les premières retombées
restent mesurées en termes d’optimisation des actifs, de réduction de la production de déchets, de
vitesse de commercialisation, de taux plus élevé d’innovation et une meilleure rentabilité.

De ce fait, une interaction directe avec tous les partenaires de la chaine logistique peut permettre à une
entreprise de réduire ses stocks, de diminuer ses risques d’obsolescence de produits, de baisser ses
coûts de transaction, de réagir plus rapidement aux modifications du marché, et de répondre
promptement aux demandes des clients.

La clé du succès de toute chaine logistique verte durable réside dans la façon dont une organisation
peut changer la manière dont elle travaille avec ses clients et ses fournisseurs. L’approche de type
analyse de cycle de vie – qui part par la matière première et peut aller jusqu’à la fin de vie et la mise
en décharge – demande un degré de collaboration, de transparence et d’intégration des processus de
chaine logistique et de systèmes bien plus importante qu’auparavant2.
Les bases fondamentales de ces nouveaux principes de collaboration sont une gestion intelligente de
la chaine logistique du bout à bout, avec une communication harmonieuse avec toutes les parties

2
http://www.chaine-logistique-verte.fr/why-green/index.htm (Date de consultation : 10/04/2013)

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prenantes. Cela permettra, par conséquent, de créer à moindre coût un réseau transversal de
transactions propre et durable.
Dans ce qui suit, le premier axe présentera une revue de littérature sur le concept de la logistique verte
(I), puis en deuxième lieu, nous présenterons l’état de lieux de la logistique verte au Maroc (II), par la
suite, nous nous enchaînerons sur la question : Comment mettre en place une démarche de logistique
verte aux entreprises industrielles et de prestations logistiques Marocaines ? (III), puis enfin nous
présenterons quatre expériences réussites de la logistique verte en Europe et au Maroc (IV).
I. Revue de littérature
Le développement durable fait l’objet d’une recherche abondante. Selon (Linton et al, 20073) le
développement durable concerne de nombreuses disciplines comme les sciences de la terre et de
l’environnement, la médecine, les sciences des matériaux, l’agriculture et la biologie, l’économie, les
sciences sociales et les sciences de gestion ; Néanmoins, le domaine de la logistique demeure
relativement moins traité4, quelque soit la revue, en comparaison avec le marketing et le commerce, le
management ou encore les technologies. Des études sur la logistique et l’environnement se retrouvent
soit dans des revues spécialisées en logistique soit dans des revues non logistiques. Selon la source, le
contenu peut différer en raison de langages et de priorités différentes5.
Historiquement, les études et les recherches de solutions sur les impacts des activités industrielles et
logistiques ont toujours été au centre des préoccupations à la fois du monde des affaires (industrie,
Transport, Logistique…), mais aussi des défenseurs de l’écologie et l’environnement.
En effet, l’idée de taxes (pollueur/payeur) pour réduire la pollution émanant des activités industrielles
a été émise depuis le début du 20ème siècle (Pigou, 1920)6. Très souvent, la réduction des déchets et de
la pollution industrielle est motivée par des raisons économiques ou des règlementations (EURO 5,
EURO 6)7 sans oublier les pressions des instances politiques et l’image de marque auprès des clients
(normes ISO 14001)8.
De nos jours, les préoccupations environnementales sont plus que jamais au cœur des débats
politiques et scientifiques. L'importance grandissante du concept de chaîne logistique verte est
principalement due à la prise de conscience planétaire de la détérioration de l'environnement, de la
diminution des ressources en matières premières, de l’épuisement des ressources naturelles, du

3
Linton JD, R Klassen, V Jayaraman, 2007, Sustainable supply chains : an introduction, Journal of Operations Management, vol 25, pp 1075-1082
4
MUNIER C.B., (2009), « Logistique, SCM, et développement durable : Une revue de la littérature », Université de Bourgogne, Laboratoire ThéMA, p.2
5
Idem, p.2
6
Pigou, A.C., (1920). “The Economics of Welfare”, Macmillan, London.
7
http://fr.enc.tfode.com/Norme_europeenne_d'emission_Euro (Date de consultation : 27/10/2012)
 Les normes européennes d'émission, dites normes Euro sont des règlements de l'Union européenne qui fixent les limites maximales de rejets polluants pour
les véhicules roulants. Il s'agit d'un ensemble de normes de plus en plus strictes s'appliquant aux véhicules neufs. Leur objectif est de réduire la pollution
atmosphérique due au transport routier.
 La législation européenne est de plus en plus sévère sur les rejets des moteurs à explosion. Les normes d'émissions « Euro » se succèdent. La mise en œuvre
se fait à des dates décalées pour les automobiles, les véhicules utilitaires légers, les motos et les poids-lourds. Les normes diffèrent entre les différents types
de moteurs (moteurs à allumage commandé (essence, GPL...) ou moteurs Diesel) et de véhicules, jusque dans les unités choisies, rapportées à la distance
parcourue (par exemple g/km), sauf pour les véhicules lourds où elles sont rapportées à l'énergie développée (par exemple g/kWh).
 Pour les poids lourds, les dates d’entrée en vigueur sont les suivantes :
Normes Euro 0 Euro 1 Euro 2 Euro 3 Euro 4 Euro 5 Euro 6
Poids lourds mis en service après Octobre 1990 Octobre 1993 Octobre 1996 Octobre 2001 Octobre 2006 Octobre 2009 Janvier 2014

8
ISO 14001:2004 - Systèmes de management environnemental

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débordement des sites de déchets et des dégâts causés par les rejets de polluants sur les personnes, les
habitations et les cultures entre autres. Cependant, la conscience écologique n’est pas le seul moteur
des changements de comportements des industriels; les consommateurs exigent de plus en plus des
produits respectueux de l’environnement et les réglementations internationales y jouent un grand rôle.
Parmi ces règlementations, nous pouvons citer les closes du protocole de Kyoto (1994)9 qui oblige
tous les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % par rapport aux
émissions répertoriées en 1990, et le sommet de Göteborg (2001)10 dont les grandes lignes s’articulent
autour du développement de transports propres, de l’utilisation d’énergies propres et surtout la mise
en place d’actions ayant pour objectif d’associer la croissance économique, la cohésion sociale et la
protection de l’environnement.
La gestion de la chaîne logistique verte trouve ses racines à la fois dans la gestion de l’environnement
et dans la gestion de la chaîne logistique. La définition et le champ d’application de la chaîne
logistique verte dans la littérature sont assez vastes et variés. Ils vont des « achats verts ou achats
responsables » (green purchasing), à la prise en compte des impacts depuis le fournisseur jusqu’au
client final en passant par la production jusqu’à la logistique inverse qui tend à trouver de méthodes
pour la gestion et le traitement des produits en fin de vie. Srivastava (Srivastava, 2007)11 définit la
gestion de la chaîne logistique verte comme « l’intégration de la conscience environnementale dans la
gestion de la chaîne logistique, en incluant la phase de conception du produit, l’extraction et le choix
des matériaux et matières premières, le processus et les procédés de fabrication, la livraison du produit
fini au client ainsi que la gestion de la fin de vie du produit ». Selon Klassen (Klassen et Johnson,
2002)12 , il existe cinq méthodes de gestion de la chaine logistique verte ; la certification
environnementale, la prévention de la pollution, la logistique inverse, l’analyse de cycle de vie et
l’éco-conception.
D’après les travaux de recherche de (Sawadogo M., 2010)13, La chaîne logistique verte est aussi
soucieuse de produire et de distribuer les marchandises de façon durable en tenant compte des facteurs
environnementaux et sociétaux. Ainsi, les objectifs ne sont plus axés uniquement sur l'impact
économique de la logistique, mais aussi sur les effets sur la société et l'environnement. Les activités
de la chaîne logistique verte comprennent la mesure et l’analyse des impacts environnementaux des
activités logistiques, la réduction de la consommation d’énergie, la réduction, la gestion et le
traitement des déchets issus des activités logistiques, etc. La notion de logistique verte a ainsi fait

9
Cet accord international, bâti sur la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, met en place des objectifs légalement
contraignants et des délais pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés. Source :
http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/feeling_the_heat/items/3294.php (Date de consultation : 08/04/2013)
10
Le Conseil européen s’est réuni à Göteborg les 15 et 16 juin afin de définir des orientations politiques pour l’Union en adoptant une stratégie de
développement durable et ajouté une dimension environnementale au processus de Lisbonne pour l’emploi, la réforme économique et la cohésion sociale ;
Source : http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/europe/goteborg (Date de consultation : 08/04/2013)
11
Srivastava S. K., (2007). “Green supply-chain management: A state-of-the-art literature review”, International Journal of Management Reviews, Vol. 9, N°
1, pp. 53–80.
12
Klassen R., Johnson P.F., (2004). “The green supply chain”. In Westbrook, R. & New, S. (Eds.). Understanding Supply Chains - Concepts, Critiques and
Futures, pp. 229 -251.
13
Sawadogo M., (2011), « Intégration de l’impact environnemental, sociétal et économique du transport intermodal au sein des chaînes logistiques vertes»,
Thèse de doctorat de L’école nationale d’ingénieurs de Metz, L’université Paul Verlaine. p. 18

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naître une chaîne logistique à deux sens ; la logistique directe et la logistique inverse gérant les flux
retour, formant ainsi une boucle fermée (Figure 1).

 Figure 1 : Modèle fonctionnel de l’organisation de la chaine logistique tenant compte des aspects
environnementaux (Sarkis, 2003)14.

Plusieurs études existent sur les différents aspects et méthodes concernant la chaîne logistique verte.
Une revue intéressante de la littérature est présentée par Zhang (Zhang et al., 1997) 15; elle met en
évidence à la fois la prise en compte des impacts environnementaux dans la conception des produits et
l’analyse de cycle de vie des produits. Cette étude met également l’accent sur la réduction des impacts
pendant le processus de production et de gestion de la fin de vie des produits (recyclage, réutilisation,
re-manufacturing, gestion des déchets...). À cela, il faut ajouter des études comme celles présentées
par Min (Min et al., 1998)16 qui met en évidence les problèmes de localisation et de routage dans la
chaîne logistique verte.
Hormis ces études, d’autres méthodes peuvent être trouvées parmi lesquelles :

Méthodes Auteurs
La gestion durable des réseaux logistiques Cruz et Matsypura, 200917 ; Young et Kielkiewicz-Young, 200118
La conception et planification de réseaux Shiftan et al., 200319
de transport;
La modélisation des infrastructures Harris et al., 2011, 200720
Les problèmes de localisation de Wang et al., 201121
centres logistiques
Les achats verts et approvisionnements Chen, 200522; Carter et al., 200023
éco responsables
L’analyse du cycle de vie Morais et al., 201024; Fijal, 200725
L’éco conception; Luttropp et Lagerstedt, 200626 Spangenberg et al., 201027 , Karlsson et Luttropp,
200628

14
Sarkis J., 2003. “A strategic decision framework for green supply chain management”, Journal of Cleaner Production, Vol.11, pp. 397–409.
15
Zhang H.C., Kuo T.C., Lu H., Huang S.H., (1997). “Environmentally conscious design and manufacturing: a state-of-the-art survey”, Journal of
Manufacturing Systems, Vol. 16, pp. 352-371.
16
Min H., Jayaraman V., Srivastava R., (1998). “Combined location-routing problems: a synthesis and future research directions”, European Journal of
Operational Research, Vol.108, pp. 1–15
17
Cruz J., Matsypura D., (2009). Supply chain networks with corporate social responsibility through integrated environmental decision-making. International
Journal of Production Research, Vol. 47, N° 3, pp. 621– 648
18
Young A., Kielkiewicz-Young G., (2001). “Sustainable supply network management”, Corporate Environmental Strategy, Vol. 8, N° 3, pp.260-268
19
Shiftan Y., Kaplan S., Hakkert S., (2003). “Scenario building as a tool for planning a sustainable transportation system”, Transportation Research Part D, Vol.
8, pp. 323–342
20
Harris I., Naim M. and Mumford C., (2007). “A review of infrastructure modelling for Green Logistics”, Proceedings of the Logistics Research Network
Annual Conference, 5th - 7th September 2007, pp 694-699.
21
Wang F., Lai X., Shi N., (2011). “A multi-objective optimization for green supply chain network design”, Decision Support Systems, Vol. 51, pp. 262–269.
22
Chen C., (2005). “Incorporating green purchasing into the frame of ISO 14000”, Journal of Cleaner Production, Vol.13, pp.927-933
23
Carter C. R., Kale R., Grimm C. M., (2000). “Environmental purchasing and firm performance: an empirical investigation”, Transportation Research Part E,
Vol. 36, pp. 219-228.
24
Morais S., Mata T. M., Martins A. A., Pinto G. A., Costa C. A.V., (2010). “Simulation and life cycle assessment of process design alternatives for biodiesel
production from waste vegetable oils”, Journal of Cleaner Production, Vol. 18, pp. 1251-1259.
25
Fija1 T., (2007). “An environmental assessment method for cleaner production technologies”, Journal of Cleaner Production, Vol. 15, pp. 914-919.

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Les mesures de performances Bunse et al., 201129 ; Perotto et al., 200830


Les méthodes de gestion des déchets; Hicks et al., 200431 ; Saadany et Jaber, 201032
La gestion des flux de la logistique inverse El Korchi et Millet33, 2011 ; Lee et al.,201034
 Tableau 1 : Apports des différents auteurs en matière de la logistique verte
Sarkis soutient que l’organisation et la gestion de la chaîne logistique verte sont influencées par un
certain nombre de facteurs dont le cycle de vie du produit, la phase opérationnelle de la chaîne
logistique c’est-à-dire les approvisionnements, la production, la distribution et la logistique inverse en
incluant les pratiques dictées par la prise en compte de l’aspect environnemental, à savoir la gestion
des déchets et les performances organisationnelles préalables à la mise en place d’une chaîne
logistique verte. Il définit un cadre de décision pour la gestion et l’amélioration de la chaîne logistique
verte (Sarkis, 2003).
On peut trouver dans la littérature d’autres aspects de la chaîne logistique verte ; des références
peuvent être trouvées dans les articles de synthèse publiés par Srivastava, Beamon et par Sarkis
(Srivastava, 200735 ; Beamon, 200836 ; Sarkis et al., 201137).

 Transport combiné
 Modes de transport alternatifs
DISTRIBUTION  logistique inverse gestion des flux retour et transport des flux retours

 Réduction de la consommation d'énergie


DISTRIBUTION
FABRICATION  Utilisation de technologies propres
 Diminution des déchets de production

FABRICATION
EXTRACTION DE  Achats durables
MATIERES  Utilisation de matières premières non-polluantes
PREMIERES

 Recyclage
 Re fabrication
VALORISATION  Réutilisation

DU  Figure 2 : Actions majeures en chaîne logistique verte38


PRODUIT
26
Luttropp C., Lagerstedt J., (2006) “EcoDesign and The Ten Golden Rules: generic advice for merging environmental aspects into product development”,
Journal of Cleaner Production, Vol. 14, pp.1396 – 1408.
27
Spangenberg J. H., Fuad-Luke A., Blincoe K., (2010). “Design for Sustainability (DfS): the interface of sustainable production and consumption”, Journal of
Cleaner Production, Vol. 18, pp. 1485-1493.
28
Karlsson R., Luttropp C., (2006). “EcoDesign: what’s happening? An overview of the subject area of EcoDesign and of the papers in this special issue”,
Journal of Cleaner Production, Vol. 14, pp. 1291 – 1298.
29
Bunse K., Vodicka M., Schönsleben P., Brülhart M., Ernst F. O., (2011). “Integrating energy efficiency performance in production management e gap analysis
between industrial needs and scientific literature”, Journal of Cleaner Production, Vol. 19, pp. 667-679.
30
Perotto E., Canziani R., Marchesi R., Butelli P., (2008). “Environmental performance, indicators and measurement uncertainty in EMS context: a case study”,
Journal of Cleaner Production, Vol.16, pp. 517-530.
31
Hicks C., Heidrich O., McGovern T., Donnelly T., (2004). “A functional model of supply chains and waste”, Int. J. Production Economics, Vol. 89, pp. 165–
174.
32
El Saadany A.M.A., Jaber M.Y., (2010); “A production/remanufacture model with returns’ subassemblies managed differently”, International Journal of
Production Economics, doi:10.1016/j.ijpe.2010.08.014.
33 El korchi A., Millet D., (2011). “Designing a sustainable reverse logistics channel: the 18 generic structures framework”, Journal of Cleaner Production, Vol.
19, pp. 588–597.
34 Lee H. B., Cho N. W., Hong Y. S., (2010). “A hierarchical end-of-life decision model for determining the economic levels of remanufacturing and
disassembly under environmental regulations”, Journal of Cleaner Production, Vol. 18, pp.1276-1283.
35
Srivastava S. K., (2007). “Green supply-chain management: A state-of-the-art literature review”, International Journal of Management Reviews, Vol. 9, N° 1,
pp. 53–80.
36
Beamon B. M., (2008). “Sustainability and the Future of Supply Chain Management”, Operations and supply chain management, Vol. 1, N° 1, pp. 4-18.
37
Sarkis J., Zhu Q., Lai K., (2011). “An organizational theoretic review of green supply chain
38
Sawadogo M., op. cit ., p. 21

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En résumé, les méthodes utilisées pour parvenir à une chaîne logistique verte vont des techniques
managériales et organisationnelles aux méthodes plus complexes issues de la recherche
opérationnelle entre autres chaîne. La Figure 2 présente un résumé des méthodes existantes à chaque
niveau de la chaîne logistique verte.

Vers une approche innovante des organisations logistiques


Les organisations logistiques ne cessent de se modifier perpétuellement, notamment par l’intégration
incessante des contraintes environnementales, amenant les organisations logistiques et industrielles
classiques qui prônent sur l’efficacité et la rentabilité à se métamorphoser en organisations plus
agiles, adaptables et durables dans le sens de leur intégration des exigences environnementales. Cette
dernière est notamment définie par l’Observatoire de la supply chain (2008)39 comme une supply
chain visant à minimiser l’empreinte écologique40 d’un produit ou d’un service, tout au long de son
cycle de vie. Le périmètre de la supply chain recouvre ainsi tout le cycle de vie du produit, de
l’extraction des matières premières à son traitement en fin de vie (recyclage, reverse logistique).
Les stratégies logistiques des entreprises peuvent ainsi s’articuler autour des principales fonctions de
la chaîne logistique. Elles concernent surtout la dimension environnementale du développement
durable, en l’occurrence l’éco conception, l’éco-sourcing, l’éco-manufacturing, l’éco-logistique et la «
reverse logistique ». Il existe des interactions évidentes entre la « reverse logistique » et « l’éco-
conception » (figure 3).

 Transport combiné DISTRIBUTION  Analyse du cycle de vie


 Modes de transports alternatifs du produit
(ferroviaire, fluvial, maritime…)
 Reverse logistique

FABRICATION ECO CONCEPTION VALORISATION DU


PRODUIT

 Recyclage
 Réduction de la consommation  Revalorisation du
d’énergie produit usagé
 Utilisation de technologies propres
 Diminution des déchets de
EXTRACTION MATIERES  Achat durable
productions PREMIERES/SOURCING  Utilisation de matières
moins polluantes

 Figure 3 : Actions majeures en chaîne logistique verte41

39
Observatoire de la Supply Chain, (2008). Supply Chain verte : enjeux et maturité des entreprises, 2ème édition.
40
L'empreinte écologique est un indicateur et un mode d'évaluation environnementale qui comptabilise la pression exercée par les hommes envers les ressources
naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature. Plus précisément, elle mesure les surfaces biologiquement productives de terres et d'eau
nécessaires pour produire les ressources qu´un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des
techniques et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux (hag), c´est-à-dire en hectares ayant une productivité égale
à la productivité moyenne, selon WWF, Rapport Planète Vivante 2008. www.wwf.fr/pdf/LPR_2008_FR.pdf
41
David Akono et Valérie Fernandes « Impacts du développement durable sur les organisations logistiques », Management & Avenir 6/2009 (n° 26), p. 241-
255.

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II. Etat de lieux de la logistique verte au Maroc


Sur cet axe, nous traçons les lignes directrices de la stratégie nationale de développement de la
compétitivité logistique du Maroc (1), notamment dans ses aspects environnementaux ; puis en
deuxième lieu nous présentons un tour d’horizon de la situation environnementale Marocaine (2), et
enfin nous étalons les efforts déployés en développement durable, grâce à des méthodes innovatrices
et vertes appliquées à l’économie brune (3).
II. 1. Contrat programme logistique 2015
La stratégie Nationale pour le développement de la compétitivité logistique du Maroc lancée par le
Gouvernement en partenariat avec la CGEM42 permettra de gagner 0,5 point du PIB chaque année,
soit 5 points sur les dix prochaines années, ce qui correspond à une création de richesse d'environ 20
milliards de dirhams en plus-value directe. Elle permettra également de réduire le coût de la logistique
de 20 à 15% du PIB43.
Cette stratégie est déclinée en un réseau de plateformes, interconnectées à l'échelle nationale, qui
totalise environ 70 plateformes sur environ 3300 ha à réaliser tout au long de ce programme. Elle a
pour objectifs :
 Réduction des coûts logistiques du Maroc : baisse du poids des coûts logistiques / PIB de 20%
actuellement à 15% à l’horizon 2015 au profit des consommateurs et de la compétitivité des
opérateurs économiques à travers une gestion optimisée, sécurisée et massifiée des flux de
marchandises (coûts logistiques à l’import/export et dans les réseaux de distribution interne) ;
 Accélération de la croissance du PIB par l’augmentation de la valeur ajoutée induite par la baisse
des coûts logistiques notamment à travers l’émergence d’un secteur logistique compétitif avec des
acteurs logistiques intégrés et des plateformes de services performants considérées comme de
véritables centres de concentration et de création de valeur ajoutée logistique (+ 3 à 5 points du
PIB à l’horizon 2015 en impact direct représentant une valeur ajoutée additionnelle de 15 à 20
milliards de dirhams, soit + 0.5 à 0.7 point de PIB par an);
 Contribution du secteur logistique au développement durable du pays, à travers la réduction des
nuisances (baisse du nombre de tonnes/kilomètres de 30% à l’horizon 2015, réduction des
émissions CO2 de 35% à l’horizon 2015, décongestion des routes et des villes).
II.2. Etat des lieux de l’environnement au Maroc
La connaissance et l’étude de l’état de l’environnement sont d’une importance cruciale dans le cadre
de la mise en application d’une stratégie de développement durable44.

42
La Confédération générale des entreprises du Maroc
43
http://www.rabatinvest.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=433&Itemid=527&lang=fr
44
BOUSSETTA M., (2004), « Protection de l’environnement et stratégie de développement propre : leçons et perspectives de l’expérience marocaine »,
colloque développement durable : leçons et perspective, Ouagadougou du 1er au 04 juin 2004, p. 47

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Au Maroc (comme d’ailleurs dans la majorité des pays en développement), les problèmes de
l’environnement sont pluriels et diversifiés. Ils concernent tous les aspects liés à l’environnement et à
l’exploitation des ressources naturelles :
• L’air des grandes agglomérations urbaines est fortement pollué. Cette pollution atmosphérique
provient essentiellement des émissions des unités industrielles et des transports. Les études
disponibles comportent un caractère ponctuel et fragmentaire et ne concernent que quelques
grandes villes comme Casablanca, Marrakech, Rabat.
• De grands espaces forestiers sont détruits chaque année, la désertification rampante engloutit des
centaines d’hictars annuellement. On estime à plus de 31 000 hectares par an les pertes annuelles
en forêt. Les efforts de reboisement réalisés ces dernières années n’arrivent qu’à compenser
quelques 30 % des dégâts causés aux forêts .Les pressions qui pèsent sur l’écosystème forestier
sont multiples : la forte demande de produits ligneux, l’exploitation abusive du bois, le
surpâturage, le défrichement direct pour la mise en culture. Il faut rappeler que la forêt couvre au
Maroc 12 % du territoire national et représente le support d’importantes activités économiques.
• L’eau devient de plus en plus rare et de mauvaise qualité. Les ressources en eau sont estimées à
quelque 21 milliards de m3/an et l’agriculture absorbe 80 % de la consommation nationale. Cette
raréfaction s’explique par une gestion non rationnelle du potentiel hydrique en raison par exemple
de la dégradation des réseaux d’adduction de l’eau potable dans les villes qui conduit à une perte
de 35 % des eaux livrées, de l’évasement des retenues des barrages qui se traduit par une perte de
plus de 60 millions de m3 de stockage par an.
A ceci, il faut ajouter la qualité de l’eau qui se dégrade en raison des diverses formes de
pollution:
- déversement des rejets industriels et domestiques sans aucun traitement,
- l’emploi à grande échelle des produits phytosanitaires et des engrais,
- la minéralisation des eaux en raison de l’intrusion des eaux marines.
• La gestion des déchets, et notamment des décharges et le traitement des ordures. Il faut souligner
que 6 millions de tonnes de déchets solides municipaux et plus de 975.000 tonnes de déchets
industriels produits annuellement se retrouvent dans des décharges sauvages.
La forte progression de ces déchets pose aussi de multiples difficultés liées à leur collecte, à leur
évacuation, à leur recyclage. Cet important problème est aggravé par la grande insuffisance des
moyens financiers et techniques, le peu de qualification des ressources humaines et l’absence
d’une approche globale et cohérente de la gestion de ces déchets.
• La biodiversité connaît également de graves dangers au Maroc en dépit de sa diversité et de sa
richesse. Le Maroc renferme une flore d’environ 7.000 espèces et une faune de plus de 24.000
espèces. Cette biodiversité fait l’objet de multiples pressions :
- surexploitation des ressources, notamment de la pêche ;

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- la perte d’habitat et de zones humides en raison de la déforestation et de l’urbanisation


accélérée ;
- la pollution des milieux de vie de cette flore et de cette faune.
- Ainsi, plusieurs espèces sont menacées et/ou en voie de disparition .Ceux-ci sont estimés
à 1.670 espèces de la flore, 610 espèces de faune dont 85 espèces de poissons.
• Les ressources en sols qui représentent l’une des ressources stratégique du Maroc du fait de la
place du secteur de l’agriculture dans l’économie nationale sont aussi de plus en plus menacées.
En effet, ces sols subissent plusieurs contraintes :
- érosion éolienne et hydrique,
- la pratique de cultures non appropriées,
- l’urbanisation des terres agricoles,
- l’utilisation de techniques archaïques dans le domaine de l’exploitation des ressources
minières et des carrières.
Ces contraintes et bien d’autres entraînent d’énormes problèmes environnementaux comme la perte en
fertilité et en couche arable, à cause de l’érosion hydriques et éoliennes de quelques 22.000 ha par an,
la menace potentielle de salinisation d’environ 500.000 ha à cause de l’évasement des retenues des
barrages, la désertification des sols, particulièrement des oasis du sud puisque 5.500 ha de la
palmeraie de la région de Tafilalet (au Sud du Maroc), par exemple, sont envahis par le sable.
La très forte pression sur les ressources naturelles en raison de l’explosion démographique, de
l’urbanisation accélérée et de la croissance économique a ainsi contribué à cette dégradation continue
de peser sur l’environnement45.
II.3. Méthodes vertes et inclusives appliquées à l’économie brune
Dans son dernier rapport, nommé « Développement durable au Maroc, Bilan et perspectives : De Rio
à Rio +20 » publié en juin 2012. Le Département de l’Environnement Marocain, a détaillé le bilan et
les perspectives des différentes stratégies sectorielles et transversales depuis la décennie 200046.
Toutes les stratégies ont pris progressivement en compte les composantes environnementales, et ce
selon deux axes :
• la prévention des pollutions ;
• le découplage des performances sectorielles avec la pression sur les ressources.
Parmi les stratégies transversales, il parait notamment utile de mentionner celles visant à améliorer les
efficacités environnementales en Transport et Logistique.

45
Ibid., p. 48
46
Département de l’Environnement, (2012), « Développement durable au Maroc, Bilan et perspectives : De Rio à Rio +20», Juin 2012, Ministère de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, www.environnement.gov.ma

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Axe 1 : Prévention des pollutions


 Limiter les émissions de GES
• Renouvellement du parc de transport routier de marchandises dont l’âge dépasse 10 ans pour
atténuer les émissions des gaz nocifs ;
• Mise à niveau du système de contrôle routier et de visite technique permettant un contrôle plus strict
des émissions de gaz nocifs et un rendement meilleur des moteurs
 Evaluation environnementale
• Intégration du volet environnement dans les projets d’infrastructures (études d’impact sur
l’environnement) ;
• Évaluation environnementale détaillée pour les projets dont les impacts sont importants ou qui
traversent des zones sensibles ou protégées ;
 Développement de modes de transports respectueux de l’environnement
• Initiation de programmes de développement du transport ferroviaire (LGV, doublement de lignes
ferroviaires, augmentation de capacité, construction de nouvelles lignes).
• Proposition de généralisation de l’option « tramway » adoptée au niveau de Rabat-Salé depuis 2010
à toutes les grandes agglomérations de plus de 500 000 habitants.
Axe 2 : Découplage
 Efficacité énergétique
• Intégration des principes de l’efficacité énergétique dans les programmes de formation des
conducteurs professionnels de transport de voyageurs et de marchandises ;
• Gestion rationnelle des flux de marchandises au niveau intérieur, en optimisant l’intervention des
transports routier et ferroviaire en fonction de la nature de la marchandise de façon à minimiser la
consommation en produits pétroliers ;
• Amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur des infrastructures de base et des transports
(terrestre, ferroviaire et aérien).
Axe complémentaire : les retombées de la stratégie nationale de développement de la
compétitivité logistique
La stratégie pour le développement de la compétitivité logistique47, qui accompagne les autres
stratégies sectorielles (Émergence, Maroc Vert, Halieutis, etc.), et qui vise à promouvoir une gestion
optimisée des flux de marchandises, à augmenter la croissance du PIB de 3 à 5 points à l’horizon 2015
et à générer 36.000 emplois en 2015 et 96.000 emplois en 2030 ; aura indirectement des retombées
positives sur l’environnement de la nation. Sa mise en œuvre entrainera une baisse des émissions de
CO2 de 35% à l’horizon 2015, de même que les routes et les villes seront décongestionnées. A ce jour,
l’investissement public mobilisé pour la mise en œuvre de cette stratégie avoisine 2,4 milliards de
dirhams. Il concerne la réalisation de la liaison routière et aérien) ; entre le Port de Casablanca et la

MET, (2010), « Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique : Synthèse de la stratégie et du Contrat-Programme 2010 – 2015 »,
47

Ministère de l’équipement et des Transports Marocain

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zone logistique de Zenata pour l’acquisition du foncier de cette zone ainsi que la réalisation des
plateformes logistiques à Zenata et à Mita48.
L’économie marocaine a toujours connu une évolution en dents de scie ces fluctuations du PIB, qui
sont imputables essentiellement à la vulnérabilité de la croissance économique aux aléas climatiques,
en raison notamment du rôle stratégique joué par le secteur agricole dans la croissance économique du
pays. Néanmoins, depuis 2000, l’impact de la sécheresse sur l’activité économique non agricole a
tendance à s’atténuer grâce aux investissements importants effectués dans le secteur de l’eau pour
augmenter la mobilisation et mieux sécuriser l’approvisionnement par des transferts de bassin
Par ailleurs, les réformes, les politiques sectorielles volontaristes, ont abouti progressivement à une
économie plus industrialisé et tertiarisée. Le secteur des services contribuent en 2011 près de 50% du
PIB entrainant mécaniquement une dé-corrélation des performances globales avec les performances
agricoles. Ainsi, le taux de croissance du PIB hors agriculture ne s’est jamais situé ces dernières
années en deçà de 3% même lors des années de sécheresse.
III. Démarche de mise en place des pratiques de la logistique verte
III.1. Le passage d’une chaine logistique classique à une autre durable
Sans doute, l’intégration des normes écologiques dans l’entreprise va engendrer des coûts
supplémentaires, que l’entreprise doit être en mesure de les optimiser tout en améliorant les
procédures écologiques de la chaine. Néanmoins ces coûts supplémentaires seront récupérés sur le
moyen et le long terme, en termes de rentabilité durable, la notoriété, accessibilité facile aux marchés
exigeant au niveau national et international, Amélioration du Goodwill …
Pour se faire, elle doit restructurer l’ensemble des éléments de sa chaine, en impliquant l’ensemble de
ses parties prenantes, afin de passer d’une supply chain classique (figure 4) à une supply chain durable
(figure 5).

48
Département de l’Environnement, (2012), « Développement durable au Maroc, Bilan et perspectives : De Rio à Rio +20», Juin 2012, Ministère de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, www.environnement.gov.ma, p.20

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 Figure 4 : Supply Chain classique 49

49
http://sustainable-link.com/scd.asp?section=2&img=classic; avec adaptation (date de consultation : 31/03/2013).

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 Figure 5 : Supply Chain Durable50

50
http://sustainable-link.com/scd.asp?section=2&img=classic; avec adaptation (date de consultation : 31/03/2013).

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L’adhésion d’une entreprise en général, et d’un prestataire logistique en particulier dans la


démarche de développement durable, implique la prise en compte des considérations sociale /
sociétale et environnementale. Néanmoins, dans notre présent article on se limitera à mettre
en relief que les engagements environnementaux dans la logistique verte.
III.2. Comment mettre en place des pratiques de la logistique verte?
L’intégration de la logistique verte nécessite un suivi régulier pour permettre à l’entreprise
d’évaluer l’efficacité de son plan d’action, d’apporter les ajustements appropriés et de
divulguer ses résultats aux parties prenantes tout en élaborant des outils de reddition de
comptes. Au départ, il est conseillé, un suivi trimestriel selon le rythme d’évolution des
indicateurs. Le suivi du plan d’action peut être facilité ou amélioré par le développement
d’outils de gestion (par exemple un système de gestion environnementale comme ISO
14001), la formation continue des employés mais aussi par la mise en place d’outils de
reddition de comptes comme la validation et le suivi d’indicateurs permettant d’évaluer les
résultats atteints en fonction de cibles dont l’entreprise se sera dotée.
La mise en œuvre du plan d’action passe également par la préparation et la publication du
rapport annuel et par la sensibilisation de la direction de l’évolution de la démarche de
développement durable.
Ci-après un schéma synthétique qui résume les étapes à poursuivre pour la mise en place la
logistique durable chez les industriels et les prestataires logistiques.

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1. Préparation à la  Raisons stimulants l’action


Quelques enjeux possibles :
démarche  Attentes de l’organisation
Environnement
 Gestion des eaux
 Gestion des matières résiduelles
 Définition du contexte d’affaires  Gestion des forêts et biodiversité
 Identification des enjeux principaux de  Pollution de l’aire
2. Sensibilisation et  Changements climatiques
l’organisation
acquisition des  Social
 Répertoires des actions existantes  Equité
connaissances  Description des bénéfices de  Santé et sécurité au travail
l’approche par rapport aux enjeux  Relève
 Formation de main d’œuvre
 Relation avec la communauté
 Economique
 Rentabilité
 Appui de la direction  Efficacité des processus
 Développement des annoncés :  Développement de marché
3. Engagement de la  Transversal
 Mission/Vision  Réglementation et conformité
direction  Valeurs / principes  Ethique et gouvernance
 Objectifs généraux /
priorités
 Lien avec le plan stratégique de
l’entreprise
Mise à jour annuelle

4. Mobilisation des
parties prenantes Actions de mobilisation internes et externes
 Sensibilisation / information
 Discussions et consultation sur les :
 Enjeux/risques spécifiques
 Perceptions
 Pistes de solutions
 Formation d’un comité du projet

5. Développement Définition et établissement des :


des plans d’actions  Objectifs généraux,
 Objectifs spécifiques
 Stratégies
 Actions
 Responsabilités
 Indicateurs/critères

 Développement des outils de gestion


6. Mise en œuvre des  Formation des employés
plans d’actions  Reddition de comptes
 Rapport annuel
 Sensibilisation de la direction

 Figure 6 : La démarche de mise en place de la logistique verte 51

51
Conseil patronal de l’environnement du Québec, (2012), « Implanter une démarche de développement durable pour une gestion intégrée des enjeux et des
occasions en entreprise », www.cpeq.org

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III.3. Sur quoi travailler ?

Des recherches récentes ont démontré que les responsables logistiques considèrent que la plus
grande difficulté dans une décision de verdir la chaine logistique est qu’ils ne savent pas par
où commencer ? Il existe toutefois un certain nombre de démarches qui ont fait leurs preuves
en tant que modèle de la plupart des initiatives de Chaine logistique verte réussie. Suivre ces
meilleurs pratiques peut minimiser le risque du projet et accroitre le bénéfice potentiel.
La recherche d’une Chaine logistique verte n’est pas nouvelle. Dans un travail de synthèse,
(Svrivastava, 2007)43 met en avant « l’importance du GrSCM52» qui précise l’idée stratégique
du GrSCM et l’implication du Top Management dans tous les processus, puis la sous-
dimension des « Opérations Vertes » qui explore le traitement des déchets, la logistique des
retours et la production/ reproduction verte ; puis la « Conception Verte » qui concerne la
gestion des risques et déchets, la prévention (sécurité du produit, santé professionnelle et
sécurité, pollution) et la conservation des ressources. A ceci se rajoute l’apport de (Morana,
2010)53, qui a complété le modèle de (Svrivastava, 2007), par la sous-dimension, « Transport
vert », qui concerne la massification du chargement, la suppression au maximum le retour à
vide et l’utilisation des modes de transports moins polluants (figure 7)

Sustainable Supply Chain Management (SuSCM)

Green Supply Chain Management (Gr SCM) = Dimension environnementale du Su SCM

Importance stratégique du Green SCM

Conception Verte Opérations Vertes

Evaluations analyse Conceptions consciente Productions verte et Traitement du


de l’environnement déchet
De cycle de vie Reproduction

Logistique des retours et


Transport vert conception du réseau

 Figure 7 : Le Sustainable Supply Chain Management dans sa dimension


environnementale54

52
GrSCM : Green Supply Chain Management
53
MORANA J., (2010), « Le Sustainable Supply Chain Management : Une première étape de modélisation », LET (Laboratoire d’Economie des Transports),
Université de Lyon, CNRS, ENTPE, France, RIRL 2010 - Bordeaux September 30th & October 1st, 2010
54
Srivastava S. (2007), Green Supply-Chain Management: A State-of-the-Art Literature Review, International Journal of Management Review, Vol. 9, n° 1, pp.
53-80, avec rajout de la dimension “transport vert” par MORANA J., (2010), « Le Sustainable Supply Chain Management : Une première étape de

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Ci-après l’explicitation de chaque élément.


 a. Les opérations vertes :
Les opérations vertes intègrent trois types d’opérations s’inscrivant dans la mise en place de
la logistique verte, à savoir : le traitement des déchets, la production verte et la reproduction
et la logistique des retours et conception des réseaux.
a.1. Le traitement des déchets : La responsabilité de la gestion des déchets repose sur ceux
qui les produisent. L'Etat fixe la politique et le cadre règlementaire, avec comme priorités la
prévention, la valorisation, et la réduction des impacts environnementaux et sanitaires55.
Au Maroc, le cadre réglementaire relatif à la gestion des déchets est depuis 2008 en pleine
structuration.
Les principaux textes de loi relatifs à la gestion des déchets dangereux au 01/09/201156:
 La loi 28-00 a été publiée au BO n°5480 du 7 décembre 2006 : Cette loi définit les
différents types de déchets, spécifie leur mode de gestion et précise le niveau de leur
prise en charge. Elle introduit également la notion de déchet dangereux et la gestion
de ce type de déchet en le soumettant à un système d’autorisation préalable à tous les
stades de la gestion : collecte, transport, stockage et élimination ;
La loi pose aussi des règles d’organisation des décharges existantes et appelle à leur
remplacement par des décharges contrôlées qui seront classées en trois catégories
distinctes en fonction du type de déchets qu’elles seront autorisées à recevoir.
 Le décret d’application n° 2-07-253 du 18 Juillet 2008 portant classification des
déchets et fixant la liste des déchets dangereux a été publié. Ce texte inventorie et
classifie les déchets en fonction de leur nature et de leur provenance dans un
catalogue dénommé « Catalogue marocain des déchets » ;
 Le Décret 2-09-284 (8 décembre 2009) concernant les procédures administratives et
les prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées. Ce texte détermine les
procédures à respecter pour l’ouverture de site de décharge (Classe 1, 2 ou 3) et
définit quelques prescriptions techniques. Des arrêtés complémentaires sont encore en
cours d’élaboration.
 Le Décret 2-09-139 du 18 juin 2009 relatif à la gestion des déchets médicaux et
pharmaceutiques. Ce texte définit différentes catégories de déchets médicaux et

modélisation », LET (Laboratoire d’Economie des Transports), Université de Lyon, CNRS, ENTPE, France, RIRL 2010 - Bordeaux September 30th & October
1st, 2010
55
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Gestion-des-dechets-.html (date de consultation : 09/04/2013)
56
http://www.sita.ma/metiers/dechets-dangereux/reglementations/(date de consultation : 09/04/2013)

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pharmaceutiques et définit les modalités de conditionnement, collecte, transport et


élimination de ces derniers.
 La loi 30-05 du 02 juin 2011 relative au transport par route de marchandises
dangereuses. Cette loi définit les modalités relatives au transport routier des
marchandises dangereuses ainsi que les obligations des différents intervenants de la
chaîne logistique et les sanctions afférentes.
Tout l’arsenal juridique ci-dessus est au service de l’entreprise et de la société, afin de
garantir une croissance économique sereine, en parallèle avec la protection de
l’environnement. Dans ce contexte les sociétés industrielles et de logistiques sont appelées à
s’investir dans le traitement des déchets pour une deuxième utilisation ou pour traitement
avant son évacuation définitive.
a.2. La production verte et la reproduction: l’entreprise doit raisonner en production et
reproduction verte qui se concentre par une utilisation maximale de toutes les ressources de
l’entreprise, grâce aux techniques d’optimisation (Recherches opérationnelles, SMED,
Cartographie des flux…) et la mutualisation des ressources en interne (inter services et
départements) et en externe (dans un cadre associatif ou des alliances stratégiques entre les
confrères du secteur).
a.3. Logistique des retours et conception des réseaux : la logistique inverse signifie la
récupération des produits et leur acheminement jusqu'au centre de traitement (Whybark,
200057). Cette fonction se justifie pour des raisons commerciales (réparation, remise à neuf,
campagne de rappel, excès de stocks, erreur d’expédition), des raisons légales (recyclage des
produits en fin de vie, emballages et rebuts de production) et des raisons économiques
(réutilisation et récupération) (Lambert et Riopel, 200458).
 b. L’éco conception59 :
Désigne une démarche de management environnementale centrée sur le produit (biens ou
services). Elle consiste à prendre en compte des critères environnementaux dès la phase de
conception du produit. C’est l'axe du management environnemental qui complète les
approches liées au site, tel que la norme ISO 14001 ou le référentiel Eco-Audit. Cette
démarche prend en compte l'ensemble des phases du cycle de vie du produit, c'est-à-dire de
l’extraction des matières premières à la production, en passant par sa distribution, son
utilisation et sa fin de vie (recyclage). C'est une approche préventive et multicritère des
problèmes environnementaux : eau, air, sol, bruit, déchets, matières premières, énergie, ...

57
Ferrer, G. &Whybark, D. C. (2000). From Garbage to Goods: Successfully Manufacturing Systems and Skills. Business Horizons 43(6): 55.
58
Lambert S., Riopel D. (2004), Modèle intégrateur de la logistique inverse, Les Cahiers du CERAG, n° G-2004-69, août.
59
http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/eco-conception.php4

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L'objectif principal de la démarche est de diminuer quantitativement et/ou qualitativement les


impacts d'un produit ou d'un service, tout en conservant ses qualités et ses performances
intrinsèques. L'éco-conception vise :
• à évaluer les principaux impacts d'un produit ou d'un service grâce à différentes
méthodologies et divers outils,
• à minimiser ces impacts par différentes mesures : changement de matériaux,
meilleure efficacité énergétique, recyclabilité des matériaux, reprise des produits
en fin de vie, ...
• En mai 1998, l'AFNOR a publié un fascicule de documentation qui décrit ces
diverses méthodes : FD X30-310 (prise en compte de l'environnement dans la
conception des produits).
• La démarche est également standardisée au niveau international par l'ISO 14062.
L’analyse du cycle de vie (ACV)60 évalue les impacts environnementaux potentiels d’un
produit, d’un service ou d’un système en relation à une fonction particulière et ceci en
considérant toutes les étapes de son cycle de vie, de l’acquisition des matières premières à sa
production, son utilisation, son traitement en fin de vie, son recyclage et sa mise au rebut (à
savoir, du berceau à la tombe). Selon la définition des normes ISO 14040, l’ACV s’effectue
en quatre phases : la définition des objectifs et du champ de l’étude, l’inventaire des
émissions et des extractions, l’analyse de l’impact et l’interprétation.
 c. Le transport vert :
La troisième sous-dimension s’intéresse au transport dit vert. En effet, le transport ne peut se
résumer aux notions de déplacement (coût, qualité, délai) même si ces dernières sont
conséquentes (Blanquart et Carbone, 200861).
L’aspect vert du transport s’identifie par une recherche d’une diminution des pollutions issues
des transports (pollution sonore et émissions CO²). Principalement cela se concrétise par : - la
massification du chargement et la suppression au maximum le retour à vide, Utilisation des
modes de transports moins polluants, via les véhicules dotés des derniers systèmes de
motorisation (Euro 5 et Euro 6), électriques et/ou au GPL qui facilitent une logistique urbaine
fluide et propre à toute heure de la journée et non aux heures limitées de livraison62.

60
Jolliet O., Saadé M. et Crettaz P., (2010), « Analyse du cycle de vie-Comprendre et réaliser un écobilan ». Presses Polytechnique et Universitaire Romandes,
et ISO 14040. Management environnemental. Analyse du cycle de vie - Principes et cadre, Organisation international de standardisation, 2006.
61
Blanquart C., Carbone V. (2008), La place du transport dans les organisations logistiques durables, Cahiers Scientifiques du Transport, n° 54, pp. 11-24
62
MORANA J., (2010), « Le Sustainable Supply Chain Management : Une première étape de modélisation », LET (Laboratoire d’Economie des Transports),
Université de Lyon, CNRS, ENTPE, France, RIRL 2010 - Bordeaux September 30th & October 1st, 2010

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4. Comment travailler ?
La démarche présentée dans la figure N°6, concernant la mise en place de la logistique verte
au sein des entreprises industrielles et de prestations logistiques, n’est pas exclusivement
imposée dans l’entreprise toute entière ; Par conséquent, en fonction des ressources et
priorités, la direction de l’organisme peut introduire la logistique verte par étape (amont,
interne et aval), notamment selon la prédisposition des parties prenantes à collaborer dans le
projet. La figure ci-après (N°8), démontre les possibilités de mise en place partielle ou totale
de la logistique verte.

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 Figure 8 : La démarche de mise en place de la logistique verte chez les industriels ou les prestataires logistiques63

63
KAMMAS S. (2013), Réflexion développée dans le cadre d’un projet de recherche doctoral sous thème « étude des pratiques de développent durable chez les
prestataires logistiques Marocains : Quel levier à la performance globale »

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La figure ci-dessous, fusionne celle de la démarche de mise en place de la logistique verte (N°6) et
celle qui présente la dimension environnementale de la chaine logistique durable (N°7), présentant
ainsi les possibilités de mise en place intégrale ou partielle de la logistique verte, selon les
ressources, moyens et la prédisposition des parties prenantes à collaborer dans le projet.
De ce fait, les six étapes de mise en place de la logistique verte : 1. Préparation à la démarche, 2.
Sensibilisation et acquisition des connaissances, 3. Engagement de la direction, 3. Mobilisation des
parties prenantes, 5. Développement des plans d’actions et 6. Mise en œuvre des plans d’actions ;
peuvent être entreprises par dimension logistique (amont, interne et aval), en se focalisant sur les
activités à forte valeur ajoutée sur l’environnement :
 Logistique amont : actions à favoriser en transports verts (multimodal, groupages et
massifications, préconisation des véhicules fonctionnant avec les énergies propres ou ayant
des systèmes de motorisation moins polluante…) avec des opérations vertes (manutention,
optimisation et rationalisation des ressources…);
 Logistique interne : actions à favoriser en éco-conception, la reproduction / le recyclage et
les opérations vertes (manutention, optimisation et rationalisation des ressources…)
 Logistique externe : actions à favoriser en transports verts (multimodal, groupages et
massifications, préconisation des véhicules fonctionnant avec les énergies propres ou ayant
des systèmes de motorisation moins polluants…), opérations vertes (manutention, plan de
chargement optimisé, recours aux technologies de TMS64 et l’utilisation de GPS65 dans la
gestion des tournées…) et la logistique de retours (L’ensemble des activités nécessaires à
la récupération d‘un produit usagé chez le consommateur, et ce, en vue de sa réutilisation
ou de son enfouissement). (VAN WASSENHOVE, 2002)66
Le succès du projet dépendra majoritairement de l’engagement de la direction, ainsi que
l’implication des parties prenantes dans l’ensemble des étapes du processus. Un suivi minutieux via
des indicateurs (de contrôle et de suivi), et synthétisé en tableaux de bord de pilotage, s’avère
indispensable, pour garantir la réalisation du projet, selon les performances projetées.

64
TMS : Prévoir le besoin de transport et le planifier... Puis le gérer au jour le jour, au fil des besoins... Le sous-traiter au bon transporteur... Composer et optimiser les
lots…En assurer le suivi au fil des kilomètres... Remonter en temps réel les preuves de livraison.
Le système de gestion du transport, ou TMS (Transport Management System) couvre un ensemble cohérent de briques fonctionnelles s’étendant sur les niveaux de décision
stratégique, tactique, opérationnel et d’exécution.
Le TMS (logiciel de gestion du transport - Transport Management System ) s'intègrent aux modules des logiciels de Supply Chain Execution (SCE). Bien souvent
interfacés aux ERP, ils sont l'équivalent des WMS (Warehouse Management System - gestion de l'entrepôt) pour le transport. La plupart des spécialistes s’accordent
aujourd’hui à définir le TMS comme une solution logicielle de planning et d’exécution des flux physiques externes, et donc du transport des marchandises, tout en prenant
en compte le transport multimodal, les ruptures de charge et la dimension internationale des échanges. En France, une bonne quinzaine d’acteurs se revendiquent éditeurs
d'un TMS. Les TMS ont trois fonctions principales : 1) l'analyse et l'aide à la décision, 2) le suivi opérationnel des opérations et tournées de transport, 3) le Reporting des
différentes opérations. Consulté le 15 avril 2013. http://www.cat-logistique.com/tms.htm.
65
Le Global Positioning System (que l'on peut traduire en français par " système de positionnement mondial "), plus connu sous son sigle GPS, est le principal système de
positionnement par satellite mondial actuel (2006), et de plus il est également actuellement le seul à être entièrement opérationnel. Ce système mis en place par le
département de la Défense des États-Unis peut permettre à une personne de connaître la position d'un objet sur la surface de la terre dès l'instant que celui-ci est équipé du
matériel nécessaire au fonctionnement du système. Cet objet peut être la personne elle-même, lui permettant ainsi de s'orienter sur terre, sur mer, dans l'air ou dans l'espace
(au voisinage de la Terre). Le GPS utilise le système géodésique WGS84, auquel se réfèrent les coordonnées calculées grâce au système. « Global positioning system :
définition et explications ». Consulté le 15 avril 2013. http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=8949.
66
Guide Jr, V. D. R. &Van Wassenhove, L. N. (2002). The Reverse Supply Chain. Harvard Business Review 80(2): 25-26.

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IV. Expériences réussites en logistique verte


Afin de montrer de très près, les retombées positives de la mise en place de la logistique verte
sur les organisations, quatre expériences réussies seront présentées : deux issues de deux
firmes Européennes, et les deux autres sont réalisées dans des firmes Marocaines.
IV.1. Suisse : La Poste Suisse 67
La Poste Suisse mise sur le transport combiné. Ce système préserve l'environnement,
réduit les coûts de transport et présente des avantages logistiques. Des points positifs
dont peuvent également profiter des tiers.
20.000 tonnes de CO2 en moins : Voici comment fonctionne le transport combiné
jaune. La Poste collecte les colis, les lettres et autres envois auprès de ses clients et les
achemine par camion vers l'un de ses centres de transbordement. D'un centre à un
autre, le courrier est acheminé par voie ferrée. La distribution de proximité est ensuite
effectuée par la route. A lui seul, le transport ferroviaire permet à la Poste de réduire
ses émissions de CO2 de 20.000 tonnes par an.
IV.2. France : Les sociétés Henkel, Reckitt-Benckiser et Colgate68
Le programme de mutualisation des sociétés Henkel, Reckitt-Benckiser et Colgate
baptisé «Hecore» est mis en œuvre par Kuehne+Nagel sur le site de Savigny-le-
Temple et sur celui de Saint-Quentin-Fallavier. Les palettes sont livrées dans un
même camion aux mêmes clients.
Les gains environnementaux obtenus sont importants puisque ce nouveau dispositif
devrait permettre de passer d’un taux de remplissage des camions de 75 % en
moyenne à 100 % dans la plupart des cas. Au total, cette optimisation devrait réduire
de 20 % le nombre de véhicules nécessaires et le nombre de kilomètres parcourus. 1,2
million de litres de gasoil seraient également économisés soit 3 150 tonnes de CO2 par
an.
IV.3. Maroc : RENAULT EXPLOITATION MAROC – MELLOSSA
(Tanger) 69
Dans une expérience unique au Maroc, le leader mondial des métiers à
l’environnement Veolia Environnement, s’est investi sur le site de RENAULT
MAROC (Tanger), pour le rendre parmi les usines les plus propres au monde.

67
http://www.post.ch/fr/post-startseite/post-konzern/post-engagement/post-engagement-klimaschutz/post-engagement-bahntransporte.htm
68
Veille partenariale sur la logistique, Développement durable et logistique, Observatoire partenarial, lyonnais en Economie, Cahier n° 6, octobre 2010, p.4
69
Séminaire « Retour sur l’expérience de la mise en place du DD et les Système de Management Intégré : Cas de», animé par M. M. Alain BRIGHENTI,
Directeur Général Adjoint Veolia Environnement Maroc dédiée aux services à l’industrie (V.E.I.M), 23/03/2013 à Tanger (Maroc).

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Ci-après, les identifications de la firme Veolia Environnement (Pilote du projet) et du


projet environnemental

Interventions L’optimisation de la performance industrielle, La gestion complète des


déchets, Le suivi des émissions, La gestion CO2, La gestion et le traitement
des effluents liquides, Le transport des matières premières.

Utilités production & distribution de : Vapeur, froid, air comprimé, électricité, eau
process, réseaux gaz inerte

Management des Electricité, gaz, fuel et énergies renouvelables


énergies primaires

Multi technique Maintenance bâtiment, La climatisation (HVAC - Heating Ventilation Air


Condtionning)

Multiservice Nettoyage, Sécurité / Réception, Restauration, Espaces verts et voierie, Space


management, Services aux occupants…

Tableau 2 : Fiche de mission et des contribuons à l’optimisation de la performance


industrielle de VEOLIA Environnement70

Les Chiffres du site RENAULT Tanger Le contrat RTM - VEOLIA

 Usine de carrosserie  Effectifs : 30


 Démarrage début 2012  CA : 30 MMAD/an
 Capacité : 400.000 veh par an  Durée: 8 ans
 Effectifs : 6.000 directs et 30.000
indirects
Les clés du succès

 Co-ingénierie RENAULT-VEOLIA
 Analyse technique commune
 Validation des designs
 Partage des bonnes pratiques et des innovations
 Un contrat global avec garantie de résultat DBO (Design-Build-Operate)
 Tableau 3 : Carte d’identité du projet RENAULT Tanger & VEIM – usine de construction
automobile sans rejets CO2 et rejets liquides71

70
Ibid
71
Idem

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 Le projet ZCO272

 Les émissions de CO2 seront réduites de 98% soit 11.000 tonnes évitées par an
(100.000.000 kms en voiture) ;
 Une chaufferie biomasse qui fournit l’eau surchauffée (haute pression) nécessaire aux
étuves du process en peinture, ainsi que l’eau chaude alimentant la ventilation de l’air
des bâtiments du site et d’autres process industriels.
 Le projet ZLD73

 Suppression des rejets industriels liquides et réduction du prélèvement dans le milieu


naturel d’environ 360.000m3 par an (consommation de 15.000 personnes).
2012 1er trimestre 2013
 Production de 44GWh  Production de 18GWh  Zéro rejet liquide issu des
d’énergie thermique à partir d’énergie thermique à partir effluents industriels
des énergies renouvelables, des énergies renouvelables
 29 GWh combustible  14 GWh combustible
biomasse (8.000 Tonnes de biomasse (3800 Tonnes de  Economie d’environ 22.000
combustible biomasse), combustible biomasse) m3 d’eau
 15 GWh éolien  4 GWh éolien  (non prélèvement dans le
 4.000 Tonnes CO2 milieu naturel)
évitées 1.600 Tonnes CO2 évitées

 Tableau 4 : Les résultats obtenus en termes d’économie d’énergie, d’eau et de CO² évités74

Plan initial Actuel


De 2012 à 2014 De 2012 à 2014

 40% importation du sud de l’Europe  15% importation du sud de l’Europe (plaquettes


(plaquettes forestières) forestières)
 60% déchet issu de l’industrie de l’olive  70% déchet issu de l’industrie agricole (olive –
argan – amande)
 15% valorisation des déchets bois industriels
A partir de 2015 A partir de 2016

 12% importation sud de l’Europe  75% déchet issu de l’industrie agricole (olive –
 55% déchet issu de l’industrie de l’olive argan – amande)
 33% Forêt VEOLIA  10% valorisation des déchets bois industriels
 15% Forêt VEOLIA
 Tableau 5 : Plan initial et actuel d’approvisionnement des énergies pour le fonctionnement
de l’usine RTM de 2012 à 201375

72
Idem
73
Ibid.
74
Idem
75
Idem

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IV.4. Maroc : « Green Logistic » par la Voie EXPRESS 76

Le début : la mise ne place d’une démarche qualité selon les normes ISO 9001 :2008

La mise en place du Plan Qualité aura duré un peu plus de deux années, grâce à
l’accompagnement d’un cabinet spécialisé et à la mobilisation du personnel de
l’Entreprise. La certification de tous les métiers de la société (Messagerie, Transport
et Logistique) a été programmée pour septembre 2012. Cette consécration est le fruit
d’un travail en profondeur, car la certification n’est pas une fin en soi, mais elle a
permis à l’entreprise de passer au crible tous les Processus de l’Entreprise, de les
rendre performants, de les formaliser et mettre en place des indicateurs de
performance et tableaux de bords à tous les niveaux de la structure. Ce qui a permis
de traquer la « non Qualité » (coûteuse), les coûts cachés, et une réponse adéquate aux
attentes des clients de plus en plus exigeants.

Plan d’entretien des véhicules, la gestion du matériel usé et la gestion des déchets

La Voie EXPRESS a énormément investi dans les SI (système d’information), pilotés


par une Direction informatique composée de 5 ingénieurs. Ce qui a permis de doter
l’ensemble de la structure de solutions informatiques de gestion et d’optimisation. En
ce qui concerne le département maintenance en charge de l’entretien du parc
véhicules, la gestion est réalisée grâce à une application de GMAO (gestion de
maintenance assistée par ordinateur). Ce qui lui permet d’assurer une gestion de ses
maintenances Préventives, Systématiques, et Curatives, avec une optimisation des
moyens techniques et humains. Sans compter une parfaite maîtrise des coûts de
maintenance, mais surtout un taux d’incidents et de pannes sur routes de moins de
0,013% du total des livraisons. En ce qui concerne la gestion des déchets, le plus gros
du travail se fait bien en amont, c’est-à-dire au moment de l’investissement ou de
l’achat. Acheter des véhicules à faible émission de CO2, et des comportements
responsables à tous les niveaux de l’entreprise, de la direction générale, en passant par
la conduite des chauffeurs. Avec comme action transversale, la formation-
sensibilisation des chauffeurs et des collaborateurs. Les actions de la société se
traduisent par des investissements réfléchis et responsables, sur toutes les plateformes
logistiques, dans tous les camions, et les accords avec les agents collecteurs de

76
Magazine PERSPECTIVES MED, (2012), « Green Logistique par la voie express », Novembre 2012, (journal interne de la voie express),
http://perspectivesmed.ma/dossiers/green-logistic-par-la-voie-express-1947.html, (date de consultation : 10/04/2013)

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déchets (papiers, cartons, plastiques et huiles de vidange). Cette « attitude » génère


un surcoût, approche les 2 millions de DH sur les deux dernières années, néanmoins
cela est considéré par la Direction générale de la société, comme un investissement à
fort taux de rentabilité au vu des gains réalisés en termes de qualité, sécurité, d’image
mais également financier.

Le plan de réduction de l’empreinte carbone

Le plus gros investissement que peut effectuer un opérateur logistique comme la Voie
EXPRESS, se trouve essentiellement dans l’optimisation de ses flux de marchandises,
par de la massification et la réduction des roulages à vide des camions. Ainsi, plus il y
a massification dans des semi-remorques, sur plateforme, et moins il y a le roulage à
vide, mécaniquement la tonne kilométrique transportée est augmentée, et par
conséquent le prix de revient de la tonne transportée est réduit et de facto les
émissions de CO2 par tonne transportée aussi. Jusqu’à -35% d’émission de CO2 ! Les
investissements sont essentiellement consentis sur des plateformes de massification, et
des logiciels d’optimisation et gestion de flux. Sur les 3 dernières années, plus de 160
millions de DH ont été investis pour les plateformes de stockage et de dispatching,
ainsi que dans les SI, d’après les propos de la direction générale.

Le plan d’économie d’énergie (réduction de la consommation d’énergie)

La massification permet de réduire de plus de 30% la consommation de carburant par


tonne de marchandise transportée. La récupération des eaux de pluies se fait sur toutes
les plateformes logistiques de la société, pour une utilisation après filtration dans les
sanitaires (et non les douches qui, eux, sont branchés sur le réseau ville), ainsi que
l’arrosage et le lavage. Les ballastes de tous les éclairages (au néon, led) sont sur des
rendements de 98%, les engins sont mis en charge sur des heures creuses, etc.

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Conclusion
L’initiative de cet article, s’est émancipée dans le but d’enrichir la littérature de la logistique
verte Marocaine, par un ensemble harmonieux de théories et de pratiques professionnelles.
L’objectif est de mettre à la disposition des chercheurs et managers, une vue d’ensemble
détaillée des concepts et définitions relatives à la logistique verte, avec la présentation des
démarches pragmatiques, porteuses de changement et de valeurs ajoutées.
L’intégration d’objectifs à la fois environnementaux et sociaux aux objectifs économiques
traditionnels des entreprises, l’intégration des parties prenantes et des flux retours change
profondément la nature de la chaîne logistique ; même si les pratiques au Maroc sont pour
l’heure actuelle encore essentiellement d’optimisation superficielle, la recherche en logistique
doit contribuer au renouvellement de l’analyse de la SCM selon les spécificités Marocaines.
Enfin, l’évolution de prise de consciences des entreprises Marocaines (Industriels et
prestataires logistiques) vers l’esprit de Développement Durable, requiert de ces dernières
qu’elles se ressourcent en terme de capital humain, des Juniors et Seniors Managers qui
réfléchissent et appliquent naturellement des stratégies, méthodologies, outils et méthodes en
lien avec le Développement Durable et la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Dans ces
conditions, les établissements d’enseignement supérieur et professionnel, ainsi que les
opérateurs de formation continue sont appelés à s’investir fortement à offrir une large gamme
de Formations, d’Accompagnements et de Coaching, afin de faciliter la mise à niveau des
entreprises Marocaines dans leurs démarches qualité et d’intégration du développement
durable, et de réaliser par conséquent l’objectif ambitieux du contrat programme 2015, la
réduction du taux des coûts logistiques à 15% du PIB, en étant notamment vert !

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Documents officiels et rapports professionnels :
- Département de l’Environnement, (2012), « Développement durable au Maroc, Bilan et
perspectives : De Rio à Rio +20», Juin 2012, Ministère de l’Energie, des Mines,
- MET, (2010), « Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique :
Synthèse de la stratégie et du Contrat-Programme 2010 – 2015 », Ministère de
l’équipement et des Transports Marocain,
- Eurostat, Commission Européenne, (2010), « EDSTAT II : Transport, énergie et
environnement dans les pays partenaires méditerranéens », p.31
- ISO 14001:2004 - Systèmes de management environnemental
- Séminaire « Retour sur l’expérience de la mise en place du DD et les Système de
Management Intégré : Cas de», animé par M. M. Alain BRIGHENTI, Directeur Général
Adjoint Veolia Environnement Maroc dédiée aux services à l’industrie (V.E.I.M),
23/03/2013 à Tanger (MAROC).
- Veille partenariale sur la logistique, Développement durable et logistique, Observatoire
partenarial, lyonnais en Economie, Cahier n° 6, octobre 2010, p.4
Textes de lois au Maroc :
- La loi 28-00 a été publiée au BO n°5480 du 7 décembre 2006 : Cette loi définit les
différents types de déchets, spécifie leur mode de gestion et précise le niveau de leur prise
en charge
- Le décret d’application n° 2-07-253 du 18 Juillet 2008 portant classification des déchets
et fixant la liste des déchets dangereux
- Le Décret 2-09-284 (8 décembre 2009) concernant les procédures administratives et les
prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées
- Le Décret 2-09-139 du 18 juin 2009 relatif à la gestion des déchets médicaux et
pharmaceutiques
- La loi 30-05 du 02 juin 2011 relative au transport par route de marchandises dangereuses
Sites web :
- http://www.chaine-logistique-verte.fr/why-green/index.htm (Date de consultation : 10/04/2013)
- http://fr.enc.tfode.com/Norme_europeenne_d'emission_Euro (Date de consultation : 27/10/2012)
- http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/feeling_the_heat/items/3294.p
hp (Date de consultation : 08/04/2013)

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Centre des Etudes et Recherches en Logistique et Développement (CERLED) | Novembre 2015 edition vol.1, No.1 | ISSN 2458-5890

- Planète Vivante 2008. www.wwf.fr/pdf/LPR_2008_FR.pdf (Date de consultation : 08/04/2013)


- http://www.rabatinvest.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=433&Itemi
d=527&lang=fr (Date de consultation : 08/04/2013)
- www.environnement.gov.ma
- http://sustainable-link.com/scd.asp?section=2&img=classic (date de consultation : 31/03/2013).
- www.cpeq.org (Date de consultation : 10/04/2013)
- http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Gestion-des-dechets-.html (date de consultation :

09/04/2013)

- http://www.sita.ma/metiers/dechets-dangereux/reglementations/ (date de consultation :

09/04/2013)

- http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/eco-
conception.php4 (date de consultation : 09/04/2013)
- http://www.post.ch/fr/post-startseite/post-konzern/post-engagement/post-engagement-
klimaschutz/post-engagement-bahntransporte.htm (date de consultation : 10/04/2013)
- http://perspectivesmed.ma/dossiers/green-logistic-par-la-voie-express-1947.html, (date de

consultation : 10/04/2013)

- http://www.cat-logistique.com/tms.htm. (date de consultation : 15/04/2013)


- http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=8949. (date de consultation :

15/04/2013)

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