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Technologie topographique et calculs

topométriques
TOP 323

Module 5
La théorie des erreurs

Responsable du cours :
Louis Ramel NGOUAJIO M.
Ingénieur Géodésien Topographe,
Géomètre Expert

ramelmezatio@gmail.com

Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics


(ENSTP)

Département de Topographie

Semestre 1

Session d’hiver 2015

Prémière édition Février 2015


Module 4: La théorie des erreurs TOP323

Table des matières


Introduction............................................................................................................... 3
Objectifs .................................................................................................................... 3
5.1. Introduction générale ..................................................................................... 4
5.1.1. Généralités ............................................................................................................. 4
5.1.2. Définitions............................................................................................................... 4
5.2. La nature des mesures, la précision et l’exactitude .................................... 5
5.2.1. La nature des mesures ........................................................................................... 5
5.2.2. La précision et l’exactitude ..................................................................................... 5
5.3. Les erreurs ...................................................................................................... 5
5.3.1. Les fautes ou erreurs parasites .............................................................................. 6
5.3.2. Erreurs.................................................................................................................... 6
5.3.2.1. Erreurs systématiques ................................................................................................. 7
5.3.2.2. Erreurs accidentelles ou fortuites ................................................................................ 8

4.5. Erreurs accidentelles : mesures directes ..................................................... 9


4.5.1. Erreur vraie et erreur apparente ............................................................................. 9
4.5.1.1. Erreur vraie .................................................................................................................. 9
4.5.1.2. Erreur apparente........................................................................................................ 10
4.5.2. Indice de dispersion ............................................................................................. 10
4.5.3. Erreur probable " ep "............................................................................................ 11
4.5.4. Erreur moyenne arithmétique " ea " ...................................................................... 11
4.5.5. Erreur moyenne quadratique " emq "ou écart-type "𝝈 " ....................................... 12
4.5.5.1. Ecart type de la moyenne arithmétique ..................................................................... 12
4.5.5.2. Ecart type de la moyenne pondérée.......................................................................... 12
4.5.6. Courbes de fréquence des erreurs accidentelles ................................................. 13
4.6. Erreurs accidentelles : mesures indirectes ................................................ 14
4.6.1. Formule de taylor ................................................................................................. 14
4.6.2. Loi de composition des écarts-types .................................................................... 15
3.6.3. écart- type d’une somme algébrique ...................................................................... 16
3.6.3.1. Mesures d’inégales précisions ........................................................................................ 16
3.6.3.2. Mesures d’égale précision ............................................................................................... 16
3.6.4. Ecart- type d’une moyenne arithmétique .............................................................. 17
3.6.5. écart- type d’une moyenne pondérée ................................................................... 18
Référence ................................................................................................................ 20

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Module 4: La théorie des erreurs TOP323

Introduction

Ce module 5 nous amène dans le monde de la précision par la théorie des erreurs.

Objectifs

Au terme de ce module, vous serez en mesure de:

 Connaitre les différents types d’erreurs en topographie ;


 Définir et savoir reconnaitre une erreur systématique ;
 Définir et savoir reconnaitre une erreur accidentelle ;
 Définir et calculer une erreur probable ;
 Définir et calculer une erreur moyenne arithmétique et pondérée ;
 Définir et calculer une erreur moyenne quadratique ou écart-type ;
 Calculer les erreurs sur des longueurs, des surfaces et des volumes ;
 Pouvoir éliminer le maximum d’erreurs lors des mesures.

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5.1. Introduction générale


5.1.1. Généralités

En topométrie, nous avons à mesurer des grandeurs de nature diverse : longueurs,


dénivelées, etc..., avec des instruments variés : rubans, théodolites, tachéomètres,
niveaux, etc...
Une grandeur n'est jamais définie qu'avec une approximation limitée : la
longueur de la façade d'une maison ne pourra guère être mesurée qu'au cm près ; la
mesure de l'angle que font entre elles deux droites tracées sur le papier ne pourra être
mesurée avec un rapporteur qu'au décigrade près.

Pour une mesure donnée on choisira donc l'instrument le plus approprié, donnant
une précision suffisante, mais non superflue. Les caractéristiques métrologiques
d’un instrument de mesure étant :

La sensibilité. C’est la plus petite variation de la longueur de la grandeur à mesurer


que l’instrument est capable de déceler.

La fidélité. C’est la capacité d’un instrument de donner toujours la même valeur d’une
grandeur mesurée plusieurs fois (c’est une qualité primordiale)

La justesse. C’est la capacité de donner une valeur exacte de la grandeur mesurée

5.1.2. Définitions
La théorie des erreurs. C’est l’ensemble des lois et règlements sur la précision

Dans le cours, nous utiliserons certains termes qui nécessitent d’être définis au
préalable.

Grandeur, attribut d’un phénomène ou d’un corps qui est susceptible d’être distingué
et déterminé quantitativement ; une grandeur s’exprime par le produit d’un nombre et
d’une unité.

Valeur vraie d’une grandeur, valeur qui caractérise une grandeur parfaitement
définie dans les conditions qui existent au moment où cette grandeur est examinée ;
notion idéale, elle est en général inconnue et remplacée par une valeur approchée
appelée valeur conventionnellement vraie.

Observation, action d’observer au moyen d’un instrument permettant des mesures ;


par extension, mot utilisé en général au pluriel : résultats des mesures.

Mesurage, ensemble d’opérations ayant pour but de déterminer la valeur d’une


grandeur.

Mesurage direct, méthode de mesurage par comparaison de la grandeur à mesurer


avec une grandeur de même nature prise comme étalon ; mesurage d’une distance
avec un ruban par exemple.

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Mesurage indirect, méthode de mesurage d’une grandeur à partir des mesures


d’autres grandeurs liées à celle-ci par une ou plusieurs relations connues.

Résultat d’un mesurage, valeur de la grandeur mesurée obtenue, souvent appelé


« mesure ».

Le résultat brut d’un mesurage, est le résultat avant corrections et avant la


détermination de l’incertitude de mesurage.

La Correction est la valeur qu’il faut ajouter algébriquement au résultat brut du


mesurage pour obtenir le résultat corrigé : 𝑥𝑐𝑜𝑟𝑟𝑖𝑔é = 𝑥𝑏𝑟𝑢𝑡 + 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛, soit

𝑥 = 𝑥𝑖 + 𝑐𝑖 𝑐𝑖 = 𝑥 − 𝑥𝑖

Le but de la théorie des erreurs est de mettre en place les bases de calcul pour
effectuer les observations dans des conditions acceptables.

5.2. La nature des mesures, la précision et l’exactitude


5.2.1. La nature des mesures
Dépendantes. Les mesures peuvent être dépendantes lorsque l’opérateur est
influencé par une valeur déjà connue.

Conditionnées. Des mesures sont dites conditionnées lorsqu’il existe une relation
théorique entre elles, la somme des angles d’un polygone par exemple.

Indépendantes. Les mesures qui ne sont ni dépendantes, ni conditionnées sont


indépendantes.

Répétées. Lorsqu’on reprend des mesures afin de vérifier une quantité, et ce dans les
mêmes conditions, on les dit répétées.

Multiples. Les mesures multiples sont celles qu’on prend de façon cumulative et dans
les mêmes conditions, dans le but d’augmenter la précision.

5.2.2. La précision et l’exactitude


La précision présuppose le raffinement dans le mesurage et l’étroite concordance des
mesures répétées, tandis que l’exactitude concerne la fidélité avec la valeur vraie.

Une valeur peut être très précise tout en étant inexacte. Par exemple, lors du
mesurage, si un chaîneur lit sur la chaine 27,562 27,563 27,561…, on peut dire que la
distance est précise mais, si l’autre chaîneur ne tient pas convenablement l’origine de
la chaîne sur la marque, la distance est inexacte.

5.3. Les erreurs

Les mesures topométriques, comme toutes les mesures physiques, sont


inévitablement inexactes.

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Ces inexactitudes proviennent des instruments de mesure, des sens de l’observateur


et parfois des méthodes de mesure. Elles sont de plusieurs natures. De façon
générale, et en particulier en topométrie, les mesures physiques sont susceptibles
d’être entachées d’inexactitudes qu’on classe en fautes et erreurs.

5.3.1. Les fautes ou erreurs parasites

Une faute est une inexactitude dont l’ordre de grandeur est important par rapport à la
précision recherchée dans la mesure (c’est une erreur grossière qui résulte d’une
exécution incorrecte du mesurage). Les fautes proviennent d’une étourderie, d’une
maladresse ou d’un oubli de l’opérateur. Une faute peut être définie comme une
incertitude souvent grossière provenant de l’inattention ou d’un oubli de l’opérateur ; Il
est à noter qu’elles sont généralement assez importantes. Puisqu’on n’est jamais
certains de ne pas commettre de bévues, il est indispensable de prévoir des moyens
de vérification, et ce par des chemins différents. La faute implique généralement
l’incompétence.

Exemples :

 Faute de 1m sur une lecture sur mire de nivellement ;


 Oubli d’une portée de chaîne en mesure de distance ;
 Lire 11,23m au lieu de 21,23m sur une chaîne ;
 Lire 35 au lieu de 53.

Il est donc indispensable d’éliminer les fautes. Pour déceler les fautes, que l’on est
toujours susceptible de commettre, on pratique des contrôles.

Le contrôle est l’opération comportant des appréciations et/ou des calculs destinés à
déceler la présence de fautes.

 Le contrôle direct, contrôle par répétition pure et simple des observations et/ou
des calculs initiaux qui consiste à recommencer la mesure par le même
procédé.
 Le contrôle indirect, contrôle au moyen d’observations et/ou de calculs de ceux
effectués initialement avec une mesure ou un calcul avec une méthode
différente.

5.3.2. Erreurs
Une erreur est une inexactitude suffisamment petite par rapport à la précision
recherchée dans la mesure qui découle de l’imperfection inévitable des instruments et
de nos sens. Les erreurs proviennent des erreurs instrumentales, des erreurs
d’observations commises par l’opérateur, des erreurs dues aux conditions
atmosphériques. Les erreurs sont généralement petites, mais leur accumulation peut
devenir importante.

Exemples :

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 Erreur due à un ruban trop long de 3mm


 Erreur de collimation verticale ou horizontale

En topométrie et dans le mesurage, les erreurs sont de deux types : systématique et


accidentelle ou fortuite, on les classe en deux grandes catégories : les erreurs
systématiques et les erreurs accidentelles.

5.3.2.1. Erreurs systématiques


Une erreur systématique, parfois appelée biais dans les textes récents, est une erreur
qui, lors de plusieurs mesurages effectués dans les mêmes conditions de la même
valeur d’une certaine grandeur, reste constante en valeur absolue et en signe ou qui
varie selon une loi définie quand les conditions changent. L’erreur systématique
dépend des méthodes et des instruments utilisés : mesurer avec une chaîne trop
courte par exemple. Elle suit des lois mathématiques et physiques. L’erreur
systématique est toujours de même signe, dans les mêmes conditions de mesurage,
et par conséquent cumulative. Habituellement, on peut l’évaluer et l’éliminer en
appliquant des correctifs appropriés.

Les erreurs systématiques proviennent de trois sources distinctes : la nature,


l’instrument et l’opérateur.

 La nature. Les mesures peuvent être affectées par des phénomènes naturels
comme le vent, la dilatation des matériaux due à la variation de la température,
la réfraction de l’air, l’influence de la pression, l’humidité de l’air.
 L’instrument. L’imperfection dans la construction et le réglage des instruments
affectent la précision des mesures. La justesse d’un instrument de mesurage
est la qualité qui caractérise son aptitude à donner des indications dépourvues
d’erreurs systématiques.
L’erreur de justesse, 𝒆𝒋 , qui caractérise l’exactitude ou précision externe d’une mesure
est la somme algébrique des erreurs systématiques entachant l’indication d’un
instrument de mesurage dans des conditions déterminées d’emploi. Généralement,
les erreurs systématiques sont cumulatives par voie d’addition, d’où leur importance
dans les observations topographiques qui s’ajoutent ; ainsi, une distance de 200m
mesurée avec un double –décamètre trop long de 5mm est entachée d’une erreur
résultante correspondante égale à 10x 5 = 50mm.

De façon générale, le résultat de n mesures enchainées affectées chacune d’une


erreur de justesse 𝒆𝒋 , est entaché d’une erreur correspondante à : n * 𝒆𝒋 .

 L’opérateur. Les erreurs personnelles dépendent des limites et des habitudes


propres à l’opérateur. Celui-ci pourrait avoir tendance, lors de la lecture d’un
vernier par exemple, à considérer la coïncidence trop à gauche ou trop à droite
; cette tendance chez un individu ira toujours dans le même sens.
Exemples :

- Erreur de dilatation d’une chaîne

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- Erreur de collimation verticale


- Erreur de niveau apparent

Dans la plupart des cas ces causes sont connues, elles doivent être éliminées.

5.3.2.2. Erreurs accidentelles ou fortuites


Une erreur accidentelle (𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑙é𝑎𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑜𝑢 𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 𝑓𝑜𝑟𝑡𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑜𝑢 𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒) est une
erreur qui varie de façon imprévisible en valeur absolue et en signe lorsqu’on effectue
un grand nombre de mesurages de la même grandeur dans des conditions
pratiquement identiques. Elle découle uniquement du hasard et, par conséquent, elle
échappe à tout contrôle de l’opérateur. Elle est sujette aux lois des probabilités.

Exemples :

- jeu des axes

- Appréciation du mm sur une mire ou sur une chaîne

Application : on mesure plusieurs fois avec un ruban de 30m la longueur d‘une base
d’étalonnage dont la valeur est de 151, 128 m.

Distances
151,133 m 151,124 m 151,120 m 151,135 m 151,140 m 151,118 m
mesurées

Erreurs
accidentelles

Une erreur accidentelle est une erreur qui n’a pas de cause permanente et qui ne peut
être réduite que par la multiplication des mesures.

En effet, si les erreurs accidentelles ne peuvent jamais être déterminées


individuellement (leurs dimensions sont variables et leurs signes alternatifs, tout en
restant dans le même ordre de grandeur), le calcul des probabilités permet d’obtenir
l’ensemble des erreurs accidentelles d’un série de mesures répétées.

L’étude des lois de composition des erreurs accidentelles constitue la théorie des
erreurs accidentelles

En topographie, la correction des erreurs systématiques s’effectue de trois manières :

- Par le calcul, dilatation d’un ruban d’acier sous l’effet de la chaleur ;

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- Par un mode opératoire, observations avec un théodolite dans deux positions


de la lunette ;
- Par l’utilisation de matériaux à variation minimale, support de plan pratiquement
insensible aux variations hygrométriques () par exemple.

Les erreurs systématiques sont des accroissements bien définis des grandeurs
mesurées, suffisamment petits pour être considérés comme des infiniment petits du
premier ordre ; on leur applique donc les règles du calcul différentiel, en négligeant les
infiniment petits du deuxième ordre que sont leurs carrés ou leurs produits

4.5. Erreurs accidentelles : mesures directes

L’erreur accidentelle est la différence entre le résultat du mesurage et la valeur de


comparaison. Suivant la valeur de comparaison, on distingue :

- L’erreur vraie
- L’erreur apparente

4.5.1. Erreur vraie et erreur apparente


4.5.1.1. Erreur vraie
L’erreur vraie "e" est la différence entre la valeur mesurée et la valeur vraie de
la grandeur.

𝒆 = 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒖 𝒎𝒆𝒔𝒖𝒓𝒂𝒈𝒆 − 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒆

La valeur vraie d’une grandeur est la valeur qui caractérise une grandeur parfaitement
définie.

La valeur vraie d’une grandeur est une notion idéale et en général elle ne peut être
connue.

Exemples de valeurs vraies :

- La somme des dénivelées dans un cheminement fermé vaut 0


- Les somme des angles d‘un triangle vaut 200 gon
- La mesure d’un angle droit fait 100 gon.

Pour un grand nombre n de mesures de la même grandeur 𝒙 on :

𝑒1 = 𝑥1 − 𝑥

𝑒2 = 𝑥2 − 𝑥

… … … … … … .. Les erreurs vraies étant de signes aléatoires et du même ordre de


grandeur leur somme est à peu près nulle.

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𝑒𝑖 = 𝑥𝑖 − 𝑥

………………

𝑒𝑛 = 𝑥𝑛 − 𝑥

∑ 𝑒𝑖 ≈ 0

4.5.1.2. Erreur apparente


L’erreur apparente "v" est la différence entre la valeur mesurée et la valeur la plus
probable de la grandeur mesurée.

Elle est appelée écart en mesure directe et résidu en mesure indirecte

𝒗 = 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒖 𝒎𝒆𝒔𝒖𝒓𝒂𝒈𝒆 − 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒃𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅𝒆𝒖𝒓 𝒎𝒆𝒔𝒖𝒓é𝒆

La valeur la plus probable d’une grandeur est une valeur approchée de la valeur vraie
d’une grandeur.

En général, c’est la moyenne arithmétique ou pondérée des mesures (postulat de


la moyenne).

𝑣1 = 𝑥1 − 𝑥

𝑣2 = 𝑥2 − 𝑥

… … … … … … .. La somme des erreurs accidentelles apparentes est toujours nulle

𝑣𝑖 = 𝑥𝑖 − 𝑥

………………

𝑣𝑛 = 𝑥𝑛 − 𝑥

∑ 𝑣𝑖 ≈ 0

4.5.2. Indice de dispersion


La fidélité d’un instrument d’un instrument de mesure est la qualité qui caractérise son
aptitude à donner, pour une même valeur de la grandeur mesurée, des indications
concordantes entre elles.

La dispersion des indications est le phénomène présenté par un instrument qui donne
dans une série de mesurages d’une même valeur de la grandeur mesurée, effectués
dans des conditions bien déterminées, des indications différentes.

Les différents indices de dispersion sont :

- L’erreur probable "ep"


- L’erreur moyenne arithmétique "ea"

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- L’erreur moyenne quadratique emq ou écart type 𝝈

Ces indices de dispersion sont des unités de mesure accidentelles.

On démontre (calculs de probabilités) qu’ils sont liés par la relation :

4.emq = 5.ea = 6ep

En topométrie, bien qu’il soit possible d’utiliser l’un ou l’autre de ces indices, on adopte
l’écart-type ou l’erreur moyenne quadratique pour caractériser la précision d’un
instrument de mesure ou le résultat d’un mesurage.

4.5.3. Erreur probable " ep "


L’erreur probable est l’écart équiprobable qui a la probabilité 1/2 de n’être pas dépassé
en valeur absolue.

L’erreur probable est donc l’erreur du milieu dans la suite des valeurs absolues des
erreurs classées dans l’ordre croissant.

𝑒1 < 𝑒2 < ⋯ … … … . . < 𝑒𝑝 < ⋯ … . . < 𝑒𝑛−1 < 𝑒𝑛

En dépit de son nom, l’erreur probable n’est pas l’erreur qui a la plus grande probabilité
de se produire : on a simplement une chance sur 2 de ne pas l’atteindre ou de la
dépasser.

Dans la pratique, le nombre de mesures effectuées est généralement insuffisant pour


que ce procédé fournisse une valeur significative de l’erreur probable.

On peut en déduire ep de ea ou de emq :

5 2
𝑒𝑝 = . 𝑒𝑎 = . 𝑒𝑚𝑞
6 3

4.5.4. Erreur moyenne arithmétique " ea "


L’erreur moyenne arithmétique ea est la moyenne arithmétique des valeurs absolues
des erreurs.

∑𝒏
𝒊=𝟏|𝒆𝒊 |
Pour n erreurs vraies : 𝒆𝒂 =
𝒏

∑𝒏
𝒊=𝟏|𝒗𝒊 |
Pour n erreurs apparentes : 𝒆𝒂 = 𝟏
𝒏−
𝟐

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L’expérience montre que ea donne in indice variable de la précision uniquement si la


série de mesures est grande.

On peut en déduire ea de emq :

4
𝑒𝑎 = 𝑒𝑚𝑞
5

4.5.5. Erreur moyenne quadratique " emq "ou écart-type "𝝈 "

4.5.5.1. Ecart type de la moyenne arithmétique


L’erreur moyenne quadratique emq ou l’écart type 𝝈 est égal à la racine carré de la
moyenne arithmétique des carrés des erreurs.

Dans le cas d’erreurs vraies :

∑𝒏𝒊=𝟏 𝒆²𝒊
𝝈𝒎𝒐𝒚𝒂𝒓𝒊𝒕𝒉𝒎é𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 =√
𝒏
Dans le cas d’erreurs
apparentes :

∑𝒏𝒊=𝟏 𝒗²𝒊
𝝈𝒎𝒐𝒚𝒂𝒓𝒊𝒕𝒉𝒎é𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 =√
𝒏−𝟏

Cette fonction est fréquemment programmée sur les calculatrices.

4.5.5.2. Ecart type de la moyenne pondérée

∑𝒏𝒊=𝟏 𝑷𝒊 𝒗𝒊 𝟐
𝝈𝒎𝒐𝒚𝒑𝒐𝒏𝒅é𝒓é𝒆 = ±√ 𝒏
(∑𝒊=𝟏 𝑷𝒊 ) ∗ (𝒏 − 𝟏)

Avec 𝑷𝒊 : poids d’une mesure i ; 𝒗𝒊 : erreur apparente d’une mesure i ; 𝒏 :


nombre de mesures

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4.5.6. Courbes de fréquence des erreurs accidentelles


Lorsqu’une même mesure est répétée un très grand nombre de fois sans erreur
systématique, on constate qu’il y’a sensiblement autant d’erreurs positives aux
d’erreurs négatives et que les plus petites en valeur absolue sont les plus nombreuses.

On peut tracer un diagramme en portant en abscisse les valeurs des erreurs et en


ordonnée leur nombre.

En pratique, l’unité de mesure utilisée pour le tracé est l’erreur probable : on trace des
rectangles ayant comme base la valeur d’une erreur probable et comme hauteur le
nombre d’erreurs comprises entre les bornes de la base.

Si on trace la courbe en laissant des aires égales à l’intérieur et à l’extérieur de chaque


rectangle, on obtient la courbe de fréquence des erreurs accidentelles (courbe de
Gauss).

La répartition des erreurs est donnée en pourcentage par la figure ci-après :

Figure 4.1: Courbe de fréquence des erreurs accidentelles (courbe de Gauss)

L’écart type correspond à l’abscisse du point d’inflexion de la courbe de Gauss.

La probabilité pour qu’une erreur dépasse 4 fois la valeur de ep est de 1%.

Ce qui signifie que sur 100 mesures une seule à une "chance" de dépasser 4ep.

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Cette valeur de 4ep fixe la tolérance, c’est-à-dire la valeur de l’erreur à ne pas dépasser
pour une série de mesures :

8
𝑇𝑜𝑙é𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑇 = 4. 𝑒𝑝 = . 𝜎 = 2,7𝜎
3

Remarque : La formule précédente ( 𝑇 = 2,7𝜎) est valable pour des écarts vrais "e".
Pour des écarts apparents, elle devient : ( 𝑇 = 2,58. 𝜎)
Probabilité de dépassement :

50% des erreurs sont inférieures à l’erreur probable.

66% des erreurs sont inférieures à l’écart type

99% des erreurs sont inférieures à la tolérance.

4.6. Erreurs accidentelles : mesures indirectes


4.6.1. Formule de taylor

Soit x = f (a, b, c, ...) une fonction mathématique dans laquelle l'inconnue x est donnée
en fonction des mesures directes a, b, c, ...

On cherche à déterminer l'erreur dx et l'écart type sur x.

𝑥 + 𝑑𝑥 = 𝑓(𝑎 + 𝑑𝑎, 𝑏 + 𝑑𝑏, 𝑐 + 𝑑𝑐, … )

𝑑𝑥 = 𝑓(𝑎 + 𝑑𝑎, 𝑏 + 𝑑𝑏, 𝑐 + 𝑑𝑐, … ) − 𝑓(𝑎, 𝑏, 𝑐, … )

Exemple : Surface d’un trapèze

(𝑩 + 𝒃)
𝑺= .𝒉
𝟐

Soient dB, db, dh les erreurs sur les mesures directes B, b, h.

(𝑩 + 𝒅𝒃 + 𝒃 + 𝒅𝒃). (𝒉 + 𝒅𝒉)
𝑺 + 𝒅𝑺 =
𝟐

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On aura :

(𝑩+𝒅𝒃+𝒃+𝒅𝒃).(𝒉+𝒅𝒉) (𝑩+𝒃).𝒉
𝒅𝑺 = −
𝟐 𝟐

A.N : B=100m et dB=1cm dS= 2251,05- 2250

b = 50m et db = 1cm dS= 1,05 m²

h = 30m et dh = 1m

On démontre mathématiquement (formule de Taylor) que da, db, dc… étant des
erreurs petites on peut calculer directement dx par la formule :

𝑑𝑥 = 𝑓 ′ (𝑎). 𝑑𝑎 + 𝑓 ′ (𝑏). 𝑑𝑏 + 𝑓 ′ (𝑐). 𝑑𝑐 + ⋯

𝑓 ′ (𝑎), 𝑓 ′ (𝑏), 𝑓 ′ (𝑐) … étant les dérivées partielles de c par rapport à a, b, c, …

Exemple : Surface du trapèze

(𝐵 + 𝑏). ℎ ℎ ℎ
𝑆= = 𝐵. + 𝑏.
2 2 2
ℎ ℎ (𝐵 + ℎ)
𝑑𝑆 = 𝑓 ′ (𝐵). 𝑑𝐵 + 𝑓 ′ (𝑏). 𝑑𝑏 + 𝑓 ′ (ℎ). 𝑑ℎ = . 𝑑𝐵 + . 𝑑𝑏 + . 𝑑ℎ = 𝟏, 𝟎𝟓 𝒎²
2 2 2

4.6.2. Loi de composition des écarts-types


On démontre en probabilité que si 𝜎𝑎 , 𝜎𝑏 , 𝜎𝑐 , … représentent les écarts types sur les
mesures directes a, b, c, …, l’écart type 𝜎𝑥 sur la mesure indirecte 𝑥 est donné par la
formule :

𝜎𝑥 = √𝑓 ′ (𝑎)2 . 𝜎²𝑎 + 𝑓 ′ (𝑏)2 . 𝜎²𝑏 + 𝑓 ′ (𝑐)2 . 𝜎²𝑐 + …

Cette formule est appelée la loi des compositions des écarts types

Remarque :

- Les différentielles qui font intervenir les angles sont naturellement exprimées en
radians.

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- L’influence d’une erreur sur le résultat est indépendante de celles de toutes les
autres.

Exemple : Un triangle ABC a les caractéristiques suivantes : côté a= 4355,32m ±15cm


et angles A= 58,2438 gon ±5dmgon et B =69,2621 gon ± 7dmgon.
𝑎.sin 𝐵̂
Le côté b est calculé par la formule 𝑏 = a pour écart type :
sin 𝐴̂

2 2
𝜎𝑥 = √𝑓 ′ (𝑎)2 . 𝜎²𝑎 + 𝑓 ′ (𝐴̂) . 𝜎²𝐴̂ + 𝑓 ′ (𝐵̂) . 𝜎²𝐵̂

̂
sin 𝑩 ̂ ̂ ̂
𝒇′ (𝒂) = et ̂ ) = −𝒂 sin 𝑩. cos 𝑨 et 𝒇′ (𝑩
𝒇′ (𝑨 ̂ ) = 𝒂 cos 𝑩
̂
sin 𝑨 ̂ sin² 𝑨 ̂ sin 𝑨

3.6.3. écart- type d’une somme algébrique


3.6.3.1. Mesures d’inégales précisions

3.6.3.2. Mesures d’égale précision

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Exemples :

3.6.4. Ecart- type d’une moyenne arithmétique

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3.6.5. écart- type d’une moyenne pondérée

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Louis Ramel NGOUAJIO Cours de technologie topographique et calculs topométriques ENSTP
Module 4: La théorie des erreurs TOP323

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Module 4: La théorie des erreurs TOP323

Référence

Roger Duquette, Ernest P.Lauzon, 1996, Topométrie générale, troisième edition.

Serge Milles , Jean Lagofun, 1999,Topographie et Topométrie générale, Tome 1 & 2.

Cours communs de l’Ecole Supérieure des Géomètres Topographes et l’Ecole Nationale des Sciences
Géographiques.

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