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topométriques
TOP 323
Module 5
La théorie des erreurs
Responsable du cours :
Louis Ramel NGOUAJIO M.
Ingénieur Géodésien Topographe,
Géomètre Expert
ramelmezatio@gmail.com
Département de Topographie
Semestre 1
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Louis Ramel NGOUAJIO Cours de technologie topographique et calculs topométriques ENSTP
Module 4: La théorie des erreurs TOP323
Introduction
Ce module 5 nous amène dans le monde de la précision par la théorie des erreurs.
Objectifs
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Module 4: La théorie des erreurs TOP323
Pour une mesure donnée on choisira donc l'instrument le plus approprié, donnant
une précision suffisante, mais non superflue. Les caractéristiques métrologiques
d’un instrument de mesure étant :
La fidélité. C’est la capacité d’un instrument de donner toujours la même valeur d’une
grandeur mesurée plusieurs fois (c’est une qualité primordiale)
5.1.2. Définitions
La théorie des erreurs. C’est l’ensemble des lois et règlements sur la précision
Dans le cours, nous utiliserons certains termes qui nécessitent d’être définis au
préalable.
Grandeur, attribut d’un phénomène ou d’un corps qui est susceptible d’être distingué
et déterminé quantitativement ; une grandeur s’exprime par le produit d’un nombre et
d’une unité.
Valeur vraie d’une grandeur, valeur qui caractérise une grandeur parfaitement
définie dans les conditions qui existent au moment où cette grandeur est examinée ;
notion idéale, elle est en général inconnue et remplacée par une valeur approchée
appelée valeur conventionnellement vraie.
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𝑥 = 𝑥𝑖 + 𝑐𝑖 𝑐𝑖 = 𝑥 − 𝑥𝑖
Le but de la théorie des erreurs est de mettre en place les bases de calcul pour
effectuer les observations dans des conditions acceptables.
Conditionnées. Des mesures sont dites conditionnées lorsqu’il existe une relation
théorique entre elles, la somme des angles d’un polygone par exemple.
Répétées. Lorsqu’on reprend des mesures afin de vérifier une quantité, et ce dans les
mêmes conditions, on les dit répétées.
Multiples. Les mesures multiples sont celles qu’on prend de façon cumulative et dans
les mêmes conditions, dans le but d’augmenter la précision.
Une valeur peut être très précise tout en étant inexacte. Par exemple, lors du
mesurage, si un chaîneur lit sur la chaine 27,562 27,563 27,561…, on peut dire que la
distance est précise mais, si l’autre chaîneur ne tient pas convenablement l’origine de
la chaîne sur la marque, la distance est inexacte.
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Une faute est une inexactitude dont l’ordre de grandeur est important par rapport à la
précision recherchée dans la mesure (c’est une erreur grossière qui résulte d’une
exécution incorrecte du mesurage). Les fautes proviennent d’une étourderie, d’une
maladresse ou d’un oubli de l’opérateur. Une faute peut être définie comme une
incertitude souvent grossière provenant de l’inattention ou d’un oubli de l’opérateur ; Il
est à noter qu’elles sont généralement assez importantes. Puisqu’on n’est jamais
certains de ne pas commettre de bévues, il est indispensable de prévoir des moyens
de vérification, et ce par des chemins différents. La faute implique généralement
l’incompétence.
Exemples :
Il est donc indispensable d’éliminer les fautes. Pour déceler les fautes, que l’on est
toujours susceptible de commettre, on pratique des contrôles.
Le contrôle est l’opération comportant des appréciations et/ou des calculs destinés à
déceler la présence de fautes.
Le contrôle direct, contrôle par répétition pure et simple des observations et/ou
des calculs initiaux qui consiste à recommencer la mesure par le même
procédé.
Le contrôle indirect, contrôle au moyen d’observations et/ou de calculs de ceux
effectués initialement avec une mesure ou un calcul avec une méthode
différente.
5.3.2. Erreurs
Une erreur est une inexactitude suffisamment petite par rapport à la précision
recherchée dans la mesure qui découle de l’imperfection inévitable des instruments et
de nos sens. Les erreurs proviennent des erreurs instrumentales, des erreurs
d’observations commises par l’opérateur, des erreurs dues aux conditions
atmosphériques. Les erreurs sont généralement petites, mais leur accumulation peut
devenir importante.
Exemples :
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La nature. Les mesures peuvent être affectées par des phénomènes naturels
comme le vent, la dilatation des matériaux due à la variation de la température,
la réfraction de l’air, l’influence de la pression, l’humidité de l’air.
L’instrument. L’imperfection dans la construction et le réglage des instruments
affectent la précision des mesures. La justesse d’un instrument de mesurage
est la qualité qui caractérise son aptitude à donner des indications dépourvues
d’erreurs systématiques.
L’erreur de justesse, 𝒆𝒋 , qui caractérise l’exactitude ou précision externe d’une mesure
est la somme algébrique des erreurs systématiques entachant l’indication d’un
instrument de mesurage dans des conditions déterminées d’emploi. Généralement,
les erreurs systématiques sont cumulatives par voie d’addition, d’où leur importance
dans les observations topographiques qui s’ajoutent ; ainsi, une distance de 200m
mesurée avec un double –décamètre trop long de 5mm est entachée d’une erreur
résultante correspondante égale à 10x 5 = 50mm.
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Dans la plupart des cas ces causes sont connues, elles doivent être éliminées.
Exemples :
Application : on mesure plusieurs fois avec un ruban de 30m la longueur d‘une base
d’étalonnage dont la valeur est de 151, 128 m.
Distances
151,133 m 151,124 m 151,120 m 151,135 m 151,140 m 151,118 m
mesurées
Erreurs
accidentelles
Une erreur accidentelle est une erreur qui n’a pas de cause permanente et qui ne peut
être réduite que par la multiplication des mesures.
L’étude des lois de composition des erreurs accidentelles constitue la théorie des
erreurs accidentelles
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Les erreurs systématiques sont des accroissements bien définis des grandeurs
mesurées, suffisamment petits pour être considérés comme des infiniment petits du
premier ordre ; on leur applique donc les règles du calcul différentiel, en négligeant les
infiniment petits du deuxième ordre que sont leurs carrés ou leurs produits
- L’erreur vraie
- L’erreur apparente
La valeur vraie d’une grandeur est la valeur qui caractérise une grandeur parfaitement
définie.
La valeur vraie d’une grandeur est une notion idéale et en général elle ne peut être
connue.
𝑒1 = 𝑥1 − 𝑥
𝑒2 = 𝑥2 − 𝑥
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𝑒𝑖 = 𝑥𝑖 − 𝑥
………………
𝑒𝑛 = 𝑥𝑛 − 𝑥
∑ 𝑒𝑖 ≈ 0
La valeur la plus probable d’une grandeur est une valeur approchée de la valeur vraie
d’une grandeur.
𝑣1 = 𝑥1 − 𝑥
𝑣2 = 𝑥2 − 𝑥
𝑣𝑖 = 𝑥𝑖 − 𝑥
………………
𝑣𝑛 = 𝑥𝑛 − 𝑥
∑ 𝑣𝑖 ≈ 0
La dispersion des indications est le phénomène présenté par un instrument qui donne
dans une série de mesurages d’une même valeur de la grandeur mesurée, effectués
dans des conditions bien déterminées, des indications différentes.
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En topométrie, bien qu’il soit possible d’utiliser l’un ou l’autre de ces indices, on adopte
l’écart-type ou l’erreur moyenne quadratique pour caractériser la précision d’un
instrument de mesure ou le résultat d’un mesurage.
L’erreur probable est donc l’erreur du milieu dans la suite des valeurs absolues des
erreurs classées dans l’ordre croissant.
En dépit de son nom, l’erreur probable n’est pas l’erreur qui a la plus grande probabilité
de se produire : on a simplement une chance sur 2 de ne pas l’atteindre ou de la
dépasser.
5 2
𝑒𝑝 = . 𝑒𝑎 = . 𝑒𝑚𝑞
6 3
∑𝒏
𝒊=𝟏|𝒆𝒊 |
Pour n erreurs vraies : 𝒆𝒂 =
𝒏
∑𝒏
𝒊=𝟏|𝒗𝒊 |
Pour n erreurs apparentes : 𝒆𝒂 = 𝟏
𝒏−
𝟐
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4
𝑒𝑎 = 𝑒𝑚𝑞
5
4.5.5. Erreur moyenne quadratique " emq "ou écart-type "𝝈 "
∑𝒏𝒊=𝟏 𝒆²𝒊
𝝈𝒎𝒐𝒚𝒂𝒓𝒊𝒕𝒉𝒎é𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 =√
𝒏
Dans le cas d’erreurs
apparentes :
∑𝒏𝒊=𝟏 𝒗²𝒊
𝝈𝒎𝒐𝒚𝒂𝒓𝒊𝒕𝒉𝒎é𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 =√
𝒏−𝟏
∑𝒏𝒊=𝟏 𝑷𝒊 𝒗𝒊 𝟐
𝝈𝒎𝒐𝒚𝒑𝒐𝒏𝒅é𝒓é𝒆 = ±√ 𝒏
(∑𝒊=𝟏 𝑷𝒊 ) ∗ (𝒏 − 𝟏)
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En pratique, l’unité de mesure utilisée pour le tracé est l’erreur probable : on trace des
rectangles ayant comme base la valeur d’une erreur probable et comme hauteur le
nombre d’erreurs comprises entre les bornes de la base.
Ce qui signifie que sur 100 mesures une seule à une "chance" de dépasser 4ep.
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Cette valeur de 4ep fixe la tolérance, c’est-à-dire la valeur de l’erreur à ne pas dépasser
pour une série de mesures :
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𝑇𝑜𝑙é𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑇 = 4. 𝑒𝑝 = . 𝜎 = 2,7𝜎
3
Remarque : La formule précédente ( 𝑇 = 2,7𝜎) est valable pour des écarts vrais "e".
Pour des écarts apparents, elle devient : ( 𝑇 = 2,58. 𝜎)
Probabilité de dépassement :
Soit x = f (a, b, c, ...) une fonction mathématique dans laquelle l'inconnue x est donnée
en fonction des mesures directes a, b, c, ...
(𝑩 + 𝒃)
𝑺= .𝒉
𝟐
(𝑩 + 𝒅𝒃 + 𝒃 + 𝒅𝒃). (𝒉 + 𝒅𝒉)
𝑺 + 𝒅𝑺 =
𝟐
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On aura :
(𝑩+𝒅𝒃+𝒃+𝒅𝒃).(𝒉+𝒅𝒉) (𝑩+𝒃).𝒉
𝒅𝑺 = −
𝟐 𝟐
h = 30m et dh = 1m
On démontre mathématiquement (formule de Taylor) que da, db, dc… étant des
erreurs petites on peut calculer directement dx par la formule :
(𝐵 + 𝑏). ℎ ℎ ℎ
𝑆= = 𝐵. + 𝑏.
2 2 2
ℎ ℎ (𝐵 + ℎ)
𝑑𝑆 = 𝑓 ′ (𝐵). 𝑑𝐵 + 𝑓 ′ (𝑏). 𝑑𝑏 + 𝑓 ′ (ℎ). 𝑑ℎ = . 𝑑𝐵 + . 𝑑𝑏 + . 𝑑ℎ = 𝟏, 𝟎𝟓 𝒎²
2 2 2
Cette formule est appelée la loi des compositions des écarts types
Remarque :
- Les différentielles qui font intervenir les angles sont naturellement exprimées en
radians.
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- L’influence d’une erreur sur le résultat est indépendante de celles de toutes les
autres.
2 2
𝜎𝑥 = √𝑓 ′ (𝑎)2 . 𝜎²𝑎 + 𝑓 ′ (𝐴̂) . 𝜎²𝐴̂ + 𝑓 ′ (𝐵̂) . 𝜎²𝐵̂
̂
sin 𝑩 ̂ ̂ ̂
𝒇′ (𝒂) = et ̂ ) = −𝒂 sin 𝑩. cos 𝑨 et 𝒇′ (𝑩
𝒇′ (𝑨 ̂ ) = 𝒂 cos 𝑩
̂
sin 𝑨 ̂ sin² 𝑨 ̂ sin 𝑨
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Exemples :
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Référence
Cours communs de l’Ecole Supérieure des Géomètres Topographes et l’Ecole Nationale des Sciences
Géographiques.
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