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REGARDS SUR LA PEINTURE, En vente un jeudi sur deux -N"16 Eaité par: Editions FABBRI, 11 boulevard Emile Augier -75116 PARIS "Tel: 48 202878 Directour Dice Eel Gospare De Fiore Shona dae Seliors Béton tee Rect : in te PROCHAIN NUMERO: Gaspare De Fiore mata Cogne Mi Lhiee Metereanini Ledovies Magia ROUSSEAU Gianni Robbe oe ‘Marine Rebbiani ‘Cesare Baroni (Direction artistique) Foca Scr de iden Traduction ot Tablechronologique _Sounina Garr Sabine Vai ‘Aeonnez-vous & REGARDS SUR LA PEINTURE Recever directement chez vous REGARDS SUR LA PEINTURE a prix bloqué de 25 france le numéro pour ensemble dela calle ire spéciale: vous resovrez on cadsau - cu méme moment de leu parution chee lot marchands de journaux- les élegants covets de REGARDS SUR LA PEINTURE. (12 numéros = 300 frames (82k numéroe ~ 800 francs (248 numéros = 1200 renee ‘Voullesindiquerclairomont lo numéro @ partir duquel vous souhaiterrecevotr votre cobonnement Ecrivez OGP-REGARDS SUR LA PEINTURE, 175/179 avenue Joan Jaurés 78019 PARIS, on Jeignant votre rbgiement, sons onbliar wotre nom, advease st code postal Four comploter votre colleclion Loe numeros parse peuvent te oblenus cher ous les marchands de journaux ou, & faut, chee ‘aitour, cu prion viguour au moment de commande. is restoontdisponibloe pendant sx mole ‘pes la poration du derniocesccule dela sere, ‘Eévos & OGP, 175-179 avenue Jean Jouree 75019 PARIS, en jlgnant vets cour rance pat ‘numéro de partsipatién aux raise envol (Belgique 45 FB par numéro Suisse: [80 FS par numero), Tes daleisde raison 4 prevor sont d'environ toss semen. our toute réclamation, applet le 1) 40363481. Pou laser vos fascieales ‘eat péciaux seront dleponibles chez votre marchand do journau. dition Fabbri SARL, Siege socio 11 bd Eile Augier- 75118 PARIS Assoié unique: Groppo Edioricie Fabbri, Bompicn, Sonogno, Bias SpA. 8, via Mecenate- 70138 MILAN Gerants Ri. Valagussa et. Bosio Directeur dol publication: Luciano Bsio Imprine en lle par Stalimento Gratice Gruppo Editoriale Fabbri Sp A - Mian Distibaton an Frame: NMP Depot higak démo tiaearo 198," ISBN2-907745-24.7 © 1988 Gruppo Eatrele Fabbe Bompian, Sonzogro, Etas SA. Milan © 1988 Ealtons Fabbe pour lédtion angie Pour dre mieux servis [En chant chaque fascicul de Regards sur i peintuze chez lo mf marchond do journaux ton y 6corvent vance le nsmeto suv, vous nous faciltere la précis dele disibuon see ss Sve samédiatement er Photos: Archives du Gruppe Etrale Fabbri, Men Hon de Tovlowse- laurec paluindine, 1880 - Dera Hal coin, 405x32,5cm-Abi, ‘Musée Toulouse Loves TOULOUSE-LAUTREC “Nous déconvrons maintenant que Lautrec ne nous paratssait surnaturel que parce qu'il était naturel a Vextréme. C'était ‘vraiment un étre libre, Mais il n'y avait aucun parti pris dans son indépendance. Il ne méprisait ‘pas les idées toutes faite, il nen subissait en aucune fagon Vautorité” (Tristan Bernard, avril 1913) “Lia grosse téte de Gnafron, du Guignol yonnais, posée sur le corps d'un nain! Une téte brune, énor- me, la face tres colorée et noirerent barbue, une peau grasse, huileuse, un nezde quoi gamit deux visages et une ouchel... Une bouche balafant la fi- gure d'une joue a Yautze, ayant las- ect diune large blessure ouverte’ Crest un nain grotesque qui émerge du souvenir de la chanteuse Yvette Guilbert qui fut pourtant une amie chd- ‘un lieu commun qui est dans Tima- gination de tout un chacun, surtout aprés la sortie du film de John Huston sir Toulouse-Lautzec et le Moulin- ais Rouge. Le film était plutét superficie, | mais il donnait une idée assez exacte de ce petit grand artiste qui errait dans les rues de Paris impeccable- ment habillé, canne a Ja main et haut- de-forme sur la tt, plastron immacu- 1é, qui grimpait sur les chaises du Moulin-Rouge ou du Divan Japonais, allait au Cirque Femando ét passait quelquefois des joumnées entiéres & ‘ravailler dans un bordel en bavardant et en croquant les filles qui le chou- choutaient, Limage de Lautrec se con- fond avec ce Paris de la Belle Epoque, valgaire et plein de vitalité, nocturne et frémissant de modernité, Liautrec ost pourtant né tras | AuxAnbosiodeus loin de ce monde: il est le fils de deux cousins de Varistocratie terrienne et provinciale, le comte Alphonse de Toulouse-Lautrec et Adale Tapié de Céleyran. Il naft a Albi, dans la de- meure familiale, le 24 novembre 1664. Son pate est mondain et sporif, com- me la plupart des aristocrates du XIX* ‘sicle; sa mére est austére, aimante et trés croyante, Henri est un enfant sain, mais fragile, vif et curieux; un éléve brillant au lycée Fontanes de Paris quil doit cependant quitter en 1875 pour des raisons de santé. Il continue ses études chez Ini et révéle un grand talent pour le dessin: chiens, chevaux, portraits rapidement croqués. En 1878, il tombe et se casse Je fémur gauche, Il est a peine remis que l'année suivante, il se casse le f6- mur droit. I en restera définitivement marqué: il souffre de décalcification et ses 05 ne se ressoudent pas; ses jam- bes ne grandissent plus (a lage adul- te, Henri ne mesurera qu’l,82 m). Des années de soins, dimmobilité et de so- litude T'attendent: unique réconfort, son camet de croquis, la présence de sa mére et encouragement d'un pein- tte assez médiocre, mais honnéte, Photographie de lovree inl “eit hore, Grand ott’. Pors, Bilothaque Noinole Chromotypagrawre, 26x2250m “tefigaro lke", 1393, René Princeteau, ami de la famille, qui Ini donne des legons de dessin et le pousse & continuer. Cest ainsi qu’en 1882, le jeu- ne Lautrec entre dans latelier d'un peintre académique, Léon Bonnat, of ilrestera jusqu'en 188%, le temps d'ap- prendre la technique et la discipline du métier. Vannée suivante, il entre & Vatelier Cormon pour se perfectionner et s'émanciper de ce dilettantisme dont on accuse et dont il est tout & fait conscient. Chez Cormon, il rencontre de jeunes artistes comme Bonnard, et des moins jeunes comme Van Gogh qui & trente-trois ans va a l’école de peintu- re avec Ihumilté et la passion du néo- phyte. Lautrec éprouve tout de suite uune grande sympathie pour lui. I est loin d'éprouver les mémes sentiments pour Gauguin qui est 4 l'époque un vai “gourou” de la vie artistique pari- sionne, adulé par les Symbolistes qui sont en train de se constituer en mou- vement, un peintre trop cérébral et trop peu intuitif pour son goat, Toutefois ses maitres ne sont ni Van Gogh, ni les jeunes Post- Impressionnistes - Seurat et Signac -, ‘mais les grands de la période précé- —2- 2 6) > Le Laistc a Lares dente, paradoxalement les moins “im- pressionnistes” de tous, Manet et De- gas. Degas, surtout, est son point de référence, celui qu'il intériotise, T'e- xemple admiré et suivi parce qu'il e un interpréte de cette “vie modem que Baudelaire désignait comme seul vrai sujet possible pour un artiste mar- chant avec son temps. En 1886, Henti fait un choix sur lequel il ne reviendra pas: il quitte la maison paternelle et se transfére & Montmartre dans un atelier oi il habi- tera jusqu’en 1897. Sa “vraie” vie com- mence dans ce quartier qui aujour- hui encore vit des rentes de sa 1é- gende. Il connait bien le petit peuple qui Phabite, les cousettes qui le soir vont danser au bal, les ouvriers qui s‘oublient dans le vin au bistrot, les fil les des maisons closes, les danseuses qui s exhibent dans les cabarets et les vedettes de ce spectacle populaire, comme Jane Avril, Yvette Guilbert, Aristide Bruant. Illes peint tous avec une grande humanité et un respect ab- solu, il saisit ce qui fait vibrer chacun, ce quile rend unique. Le Paris de Lat trec ne sera pas celui des Grands Bou- levards et des Champs-Elysées, des voitures et des dames au champ de courses, mais ce quartier nocturne et pauvre, éclatant d’enseignes, de musi- ques, de jambes qui se lévent pour | danser le can-can, Et son regard ne sera jamais celui du spectateur: dans Ie grand thédtre de la vie noctume, Henri joue son réle avec tous les au- tres acteurs, quil s'agisse du frétllant | Valentin le Désossé ou de la Goulue, agressive et presque menacante at milieu de ses frousrous, du négre Chocolat, de la maitresse du salon de Ja ue des Moulins, ou des filles qui at- tendent les clients avec une passivité résignée... Il va méme vivre un certain temps dans une maison close et Iui qui 1a jamais aimé peindre de nus en ate- lier, peindra ses mus les plus beaux et les plus émouvants. I y trouve le pew d'amour - ou plutét d'affection - au- quel il aura droit dans sa vie. En com- pagnie des filles, ou de danseuses au coeur généreux, il peut avoir V'llusion tre un homme comme les autres Mais il ne connaitra jamais 'amour vrai, celui dont réve tout un chacun.. vient admirer. Deux ans plus tot, il commence & concevoir les affiches qui le rendront si populaire qu'on en ou- bliera presque son ceuvre picturale. Tl ne reste pas toujours a Montmartre, il voyage aussi: en 1895, iL est a Londres oi il découvre la peintu- re de Whistler et fait connaissance avec Oscar Wilde. Il illustre le pro- gramme de sa piéce Salomé qui est Teprésentée au Thédtte de 'Euvre la meme année. En 1896, il fait le tour de Ce monde Tui fournit la ma- tibre de son travail. En 1893, il expose tne série de tableaux et de dessins chee Goupil (a galerie pour laquelle travaillait Théo van Gogh) que Degas gne, Portugal. A son retour, il rentre dans le cercle des intellectuels de la Reme Blanche dirigée par les fréres Natanson, & laquelle collaborent Bon- nard, Vuillard, Vallotton, c'est a dire Jes plus grands illustrateurs du mo- ment, Mais la fin approche: la vie noc- tume, les exces d'alcool, le travail continu le réduisent presque a la folie; sa mére le fait hospitaliser & Neuilly | dans une clinique psychiatrique. Il n'y reste pas longtemps: la pression de ses amis et sa volonté - pour démon- | trer quill est guéri i fait de mémoire une série de dessins sur le cirque - permettront de le “libérer’, et il re- prendra sa vie de toujours. Mais ce est plus comme avant, quelque cho- se s'est brisé; sa peinture révéle des incertitudes et des tentatives de chan- Chocolat doason, 1896 - Destin, 65 x50 em Abi, Musée Toulouse lute egies YEurope: Hollande, Belgique, Espa- | Loutree dons sn ote en ria de pine la Danse av Mouin-Rouge ger de technique et de sujets. En 1901, aprés une nouvelle crise qui le laisse quasiment paralysé, il se réfugie au chiteau de Malromé en Gironde et s'en remet définitivement aux soins de sa mére. C'est elle qui le 9 septembre 190] fermera ses paupiéres. Lo Gove ot Volta le Désossé, 1894 Lithographic, 29 23 on AU CIRQUE FERNANDO: L’ ECUYERE Pourquoile cirque, les gradins bondés, Yobscurité du chapiteau traversée par des faisceaux de lumiéte, la piste avec les acrobates et les clowns intéressent-ils et fascinent- ils autant d'artistes, de Seurat & Toulouse-Lautrec, de Léger & Picasso? Qu'est-ce donc qui les attire? Peut-étre atmosphere poussiéreuse d'un spectacle oi les protagonistes jouent avec leur vie, peut-étre le scintillement des lumiéres et des couleurs, le mouvement et la musique, peut-étre aussi la légere mélancolie qui imprégne la vie des gens du voyage lorsquiils ont quité la piste et que les viéres se sont éteintes... Mais aussi . surtout le fait que le cirque est un condensé symbolique de la vie avec ses risques, ses acrobaties, le rire et les larmes, le réve et la peur, le courage face aux obstacles et aux difficult, Cetableau de Lautrec, peint en 1888, est le premier d'une série consacrée au cirque; il est aussi celui qui marque un tournant dans sa peinture, celui oi, ilse dégage de l'nluence de ses maitres pour trouver un langage propre: le point de vue est trés élevé, les figures sont saisies en plein Georges Sear: Crqu, 1890.91 - ule sur tele, 185 5152 5 em Por, Musée Orsay. Sear nerpréte e nme thee le crque avec Loutec eine, més, re de toute préoceypatn théorique tons que Sea ext theorissur oun. I base so composi sr le marvement& rovers une sre deignes courbes (dont eproiolype ese rideou que clown fovordoe. ll oppqe ses couleurs, desjounes, des reset des rouges, selon a echnique pels touches decoulews pues le schéma met on Evidence les igns courbes qu guideo! insincivement lo composion de Lute el rn! un mouvement reli, ‘mouvement, on trait nerveux et elliptique ceme fortement les figures avec une grande intensité expressive, la couleur est étalée en courts aplats aux tons vifs et uniformes. En 1899, lorsque sa vie dérégiée et Yalcoo! le poussent au bord de 'abime et quill est obligé d’entrer dans une clinique psychiatrique, c'est gréce au cirque quill réussit a retrouver le goat de vivre, le cirque qu'il représente de mémoire dans toute une série de dessins pour prouver aux médecins gui est bien guéri. TOULOUSELAUTREC ET SEURAT me ocrbole) d'une manite tout fat iene, fone, consul, etrementquidé por ses cutie! dre) qu se suvent comme dans ure ‘dvsionise", 9 dre en jntopesont de 1888 - Hale sur tole, 98 161 on icogo, Art nstite JANE AVRIL DANSANT LA“MELINITE” Quand on pense aujourd'hui ala gaieté éphémére, a Tinguiémude et au charme de cette saison brave et brillante que l'on appelle la “Belle Epoque’, la premiere image qui vient a esprit est celle dHenri de Toulouse-Lautrec: caril est le témoin attentifetfidéle de ce monde, capable de saisir dans son trait le moment fort d'un spectacle, instant magique, la vérité secréte d'une condition humaine qui dans sa spécificté parle pourtant de tous, Toute son ceuvre est la démonstration de son énergie vitale qui défie les malformations et la maladie, de son envie de vivre qui anime et transforme ses dessins, Jone Arison ds Mein Rouge, 1892 Hull sur cron, 68x 42cm Harford, Wadsweth Atheneum. Av contre des gues, lend ete lon de ae sont ses dune fron presque “ponte ses tableaux, ses alfiches, Dans le monde rutilant du café- concer, oi 'égoisme et 'indifférence se cachent sous une gaieté voyante, Jane Avril est sans doute la seule amie sincére de Lautrec. Elle est aussi la vedette quil préfére: il aime sa silhouette fluette et mélancolique, son visage sensible, son élégance raffinge, Ce portrait sur carton, selon une technique qu'il affectionne (il trate par aplats les figures principales en raréfiant les touches tout autour et en Jaissant le ton neutre du carton comme fond) montze bien la fagon de mettre en page de artiste, Le personnage n'est pas au centre de Sono Avi, 1892- Corton, 68 53 (Quelqes ris pow swagérer hab ee chapeay; tenon se concenre 1892 Hale sur corton, 85,5 x 45 cm Povis, Musée o Ors. Ja scéne, mais déplacé vers la gauche il semble quitter la scene en dansant; comme dans un instantané, Ja danseuse est saisio en plein mouvernent, en train de soulever sa jupe et d’exécuter une des figures de cette danse difficile qu’est la Mélinite tandis que 'on apergoit au fond impresario Wormer en compagnie d'une dame. Le blanc de Phabit ressort sure ton neutre du carton et constraste avec le bleu du chapeau, du jupon et des bas, et avec le vert bleu de la scéne. Mais c'est surtout le visage de Jane qui frappe d'une facon inoubliable, sa paleur, son regard, sa mélancolie Washington, Notion! Golly. came exjours wr la lance eto paler de son vag —6- AU MOULIN-ROUGE Au moment oii Yon parle de symbolisme, oi 'on se bat pour défendre le “cloisonnisme” (le trait cermant les contours comme dans les émaux) de Berard et de Gauguin ou Je “divisionnisme” de Seurat (qui divise la couleur dans ses composantes tonales appliquées par toutes petites touches), ob ‘YVimpressionnisme a finalement trouvé son public, Toulouse-Lautrec travaille seul, sans préoceupations théoriques, fidéle admirateur de Degas dont i siinspire sans limiter et partisan enthousiaste de V'artjaponais quela France vient de découvrir. Il est séduit ‘par les compositions raffinées @'Utamaro, d'Hokusai, d'Hiroshige et autres, par les arabesques de leur ligne, V'élégance graphique du dessin, la concision des contours, la nouveauté de la mise en page et dela perspective aux plans superposés. Ces influences se retrouvent dans son Moulin-Rouge. ‘Le Moulin-Rouge ouvrt ses portes Je 5 octobre 1889, 90 Boulevard de Clichy, oi il prita place de ’ancienne salle de bal de la “Reine Blanche”. Le moulin de bois construit au dessus de entrée est devenu célébre depuis, AYintérieur: une grande piste de danse; et tout autour un promencir avec des tables, des plantes (et plus, tard une petite galerie de tableau). Lautrec peint un raccourci du promenoir avec un cadrage totalement cinématographique. Au premier plan, la diagonale d'une balustrade qui nous introduit dans le décor aux cétés des protagonistes: & Yextréme droite, comme un masque fantastique ressortant sur son habit sombre, e visage éclairg, jaune et bleu, de Nelly C.;& la table, a gauche, le critique Edouard Dujardin, la ‘Macarona, Paul Sescau, Maurice Guiberte et une dame; au fond, Gabriel Tapié de Céleyran, le cousin de artiste, passe avec lui en chapeau 1892 - Hale su tole, 123 140 em Chicogo, Art insite Le schéra met en idence a conposton du ible dela page xan, ove belie d renee on qi coupe nage gue de dae violenmen! edoirée avec un ehnque res modeme «ue on etrouvere dons ecnéo, Les personages outou del able sont en “pion ‘oméicin’ fonds que ls “igurans”oimeat ond dd tobleou \couue ‘a ond di obo, on vi de ds, to Goue, lo fomeuse danseuse du Moulage tnt de fois représentb par Lute (8c: Au Moulin Rouge:la Gove, 1891 - Dessin pour fiche ‘Albi, Musée Toulouse Laie). Cee vedete des ris parenres, précocement empéide se prods @ pair de 1895 drs une boroque forane elle moral don indgence en 1929 —8— (COMMENT AUTREC REAUSE-T:L SON TABLEAU? 1) fleommeace par roque ou nin es grandes ignes dela composition a boistade ou premier ‘plon qu coupe lo céneen hogenae fa Figure dela donseuse 6 crate, ltble ove es personages ov cee, ls autres pewonages dont meme - dons fnd, 2) se me étlr les couleurs en touches opides ‘url tole (pe parde en abit eon dla: df obo, es couleurs choudes, cre orongé deo bliade, le mao vilocé dy monleaw de ‘Thane 6 gouche, axe de habit dla dome ‘ue cheyur rou, orange des chee. 3) Ps pose oo ebro des heute forme ees osumes des omnes, le noise dele lene ou pene por doo te vioge, éaéparle bos t nous de cheveu eae or se color ds honsporeces Hees dele rélchie 4) ernie seen pignot es oures furs mar fond avec des ouchos ers ilossentronspertveleton du syppert melon, tandis que la Goulue recoiffe ses cheveux devant un miroir, ‘Yvette Guilbert dans La chanson d'une vie Paris, 1927) nous donne une description de cette vedette: “La Goulue était olie et canaillement spirituelle & regarder, blonde, la frange de cheveux coupée sure front, arrivant nette aux sourcils, Le chignon, en casque, sur le haut de la téte, commencait en une mache durement tordue sur la nuque afin de ne pas tomber pendant les danses[..} toutes les filles de 'époque voulurent cette méme coiffure.. Ce document de la vie de I'époque de Toulouse-Lautrec, peint avec le naturel et la force d’expression qui le ccaractérisent, nous fait entrer “dans” le décor et partager les émotions de instant. Levisge deNely C, 6 edréme-droite d obleou ((eprocila page suivant) se ransorme en on ‘mosque sous Ff do lumive ovr ossoce le jeune des choveur odes zones cords drectarent ‘ou Ble despots éclirées parle lumirerélécie; Te reuge des eres resort vvament sur ensemble qu ‘merge du coe de hab ro JANE AVRIL F AU JARDIN DE PARIS Ab liste Tedoselanee La mise en page est d'une originalité _Dessn prératie pour de Jone Avi ou qui surprend encore aujourd'hui. Jordin de Pais, 1893 er. - Caton, 98x70 en Dénorme clef dela contrebasse,la Pus, Calection ooriculive stylisation de la chevelure et la leutrec donne becuroup dimporonce ous ‘occas, spéiolement dans ses ikogrophies déformation de loreille du musicien, Iu de penser oux bas nos de Jone Varbitraire de la construction de Taccessoire formant une arabesque <écorative qui entoure toute Timage ‘montrent lintérét de Lautrec pour Art Nouveau - qui toutefois se contente de Vinspirer, mais non de Yinfluencer. la perspective latérale de la scéne, accentuée par les lignes des planches, 2" /oliche dius Buon, sore or foutientle rythme dumouvement de Pe2n=r« Técarreouge Pow eon ladanseuse, entourée del'arabesque Syn deux sovetessows volume, des sper de sa jupe. couleu oe st Dons Foliched'Aritie Bvt resort le grond es resort laluminsié de Winluence de 'estampe japonaise {ston rnsesoe ae oven eh (alors tris en vogue a Patis) est dVeete Guiber, dela chase, une ole cuss, de évidentejusque dans 'utlisation de Jone Ai ioborbeetlo evel de teintes plates et dans le dessin de Jeu cover ete soc ov premier plon ov bord silhouettes sans volume. de fa balusiode. les couleurs principales sont au nombre de trois: le rouge, le jaune, le gris, mis en valeur par le noir (des bas et des gants) et parle blanc (4u jupon). Lautrec est trés content de sa nouvelle activité de créateur d'affiches. La technique lithographique lui procure des satisfactions inattendues comme i1V'écrit a sa mare en 1891 “Ma Chére Maman, je suis encore & attendre la sortie de mon affiche qui a des retards d'imprimerie mais cst bien amusant a faire. J'ai eula des sensations d’autorité sur tout un atelier, nouvelles pour mci... ui fait part quelque mois plus tard de son enthousiasme: “Mon affiche est collée aujourd'hui sures murs de Paris ete vais enfaire une autre", —1- YVETTE GUILBERT SALUANT LE PUBLIC Cotte image d'Yvette qui salue le public est particuliérement originale Grice a son "cadrage” audacieux qui nous permet de rentrer dans le décor et surtout grace a la finesse psychologique du portrait. ‘Toulouse-Lautrec fait connaissance avec l'actrice en 1894: lest impressionné par son talent cexceptionnel, par son regard ironique, par son charme de “diseuse” cultivée et sans préjugés. Cette figure dégingandée au visage anguleux, ces traits marqués, ces sourcils qui tombent, cette bouche qui ressemble & une blessure Iattirert. la représente souvent pour saisir 'énigme de son inguiétante personnalité et si ’on compare ses dessins avec ceux que @auttes artistes comme Steinlen, Bac, Tels ont fait d'Yvette, on s'apercoit combien ila su mieux que quiconque saisir Yesprit de actrce. elle salue son public qui applauait & la fin du spectacle. Tout est absolument nouveau et original dans cette peinture: attitude avec le bras droit contre le rideau et le gauche le long du corps, entouré par habit, le buste & peine incliné, le visage soulevé vers le public, la lumiére qui éclaire la protagoniste par en bas, le format allongé, le cadrage photographique... Le ton dominant est le vert d'eau de Vhabit et du tideau sur lequel ressortent la figure, & peine dessinge, le rouge orangé de la chevelure, le rouge des lévres, le rosé des joues. Le regard ironique de ses yeux bistres resplendit sure tout, Ona impression que la poussiére des rideaux de la scéne nous gratte le nez, on croit entendre le bruit des applaudissements, on a envie de se lever et se joindre au public..On s'est rarement aussi senti proche d'un plateau et d'une actrice... 1894 Peinure essence, 48 «28 en Abi Musée Toulouselourec a >, “We 1) Yvette Guloen, thographie. 2) Yvette Gules, iaration de Lovee pour Fotbum de desins pubié por Marty en 100 ‘exemplores ovec un ete de Gustave Gey 3) Yotte Glbot, 1894 Projet fiche sur poper brut, 1861.93 em- Abs, Muse Toulouse Lou En 1894, Yoette Guibert, infuencée par certains de ses amis, rele une aflche ral pour lle par Teulous-laurec. Clo emptche ps ce deri de luiconsocrr cing tableaux Ful, quore coqurels,vingl quote desing, Went-deux lthogrophir eo shovete du Dron Joponci louie vatovjous esseniel ave ia concsion ferme de son desi, sa capaci de ours le detail expres, de ecionne ls ris, de syohtise le personnage =the nan Zs 5S a = 2 rid a rr = 4 a 's ri a AU SALON Parallélement & ses recherches sur le Calé-Concert, entre 1894 et 1896, Lautrec s installe pour des périodes plus ou moins longues dans la maison close de la rue des Moulins. Is'approche du monde dela prostitution sans préjudices ni ‘commisération et sintéresse avec sincérité aux vérités humaines de celles quile composent. n'y a ni ccitique ni pitié dans ses dessins et ses, peintures: uniquement une sympathie humaine et artistique, née d'une {ntimité qui vient de Phabitude et qui ignore la complaisance comme le mépris (Lautrec donne “en toute candeur" l'adresse de la Maison & ses amis les plus proches, sans aucun embarras). Les filles de la maison posent pour lui dans leurs gestes quotidiens, repos, toilette, sommeil, repas, avec un naturel total, offrant ainsi matiére a de nombreux chels- d'couvre: savoir la trentaine de tableaux sur la vie dela maison, et la belle série de lithographies intitulée Elles, des travaux longtemps au public dont il sait qu'il Debauche, 1896 Lahogrophie, est peu enclin a accepter que l'on présente les filles des maisons closes comme des étres humains tels que les, autres, Pourtant le crayon et le pinceau de Lautrec réussissent & “purifier” le sujet le plus scabreux, en saisissant dans n'importe quel ‘comportement humain cette portion de vérité quile rend authentique. Le schéa fai resort les deren elements de la conpestion: a "agonal" de ofgure ceil gu détermine lesespaces dre et gouche oi se rowent les utes personages, fa colonne ou cea deposition récve des cifrenes gure. -1- Ise fait méme décorateur pour la maison de la rue d’Amboise ot il erée seize panneaux décorés chacun d'un portrait de femme dans un médaillon entouré de motifs floraux, de style rococo. Lorsqu’elle découvre ses travaux sur les maisons closes, la critique est surprise et fascinée. oi es on d obleou le rouge song des cousins, Ieee du don, le bleu de habit prsoonope cena, evil! de hott deo mares, dons era oon les rowe sul il, Dans Le Télégramme de Toulouse, Jean-Louis Renaud écrit 4 propos des planches de Elles: “Lartiste a vu la d'un ceil sir, sans exagérations mais sans restrictions la pose du cancan, le coudoiement de Vinvité, le renouement des cheveux aprés le plaisir donné en tn mot tout Tincident de la prostitution. Ore sens de son ceuvre nous échappe, le but de son effet reste indécis. Il'@ dépeint le Vice, non par attrait,puisqu'l évitait le détail obscéne, non plus dans Vintention de moraliser. Carilne cherchait pas en accentuer la laideur; ila dépeint dans sa nécessité cemuelle, sans complaisance, sans ironie, sans légende, banal, hhumain et triste!” Le salon de la rue des Moulins est un des plus beaux tableaux de Lautree consacrés ala vie des prostituées. na impression de sentir le parfum acre de I'atmosphere dense et enveloppante ot tréne le grand divan aux tons violacés sur lequel sont affalées les filles qui attendent les clients, Le point de vue est comme toujours trés modeme et la composition trés parlante: la figure a droite est coupée parla mise en page, celle du centre au premier plan, de profil, a une pose extrémement naturelle, les autres filles sont toutes en train d'attendre, dominées parla figure rigide de la maftresse au visage fortement caractérisé, La mélancolie sourde, le temps qui passe, la lassitude avant méme de ‘commencer, la résignation, Lautrec raconte tout cela avec une tendresse amére. Les tons rouges et violacés (mis en valeur par les noirs) des divans et du sol s'harmonisent magnifiquement et font ressortir le bleu et le violet des habits de la fille au premier plan etde la maitresse. desde tes de “Temmes de moison”publées ovec

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