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L’adoption des normes comptables internationales IAS-IFRS par les sociétés cotées au

Maroc un essai d'observation et de modélisation

AHSINA Khalifa ALAOUI OMARI Zhour ELLATIFE Ell houssain


Université Ibn Tofail Université Ibn Tofail Université Mohammed V Rabat-
Faculté des sciences juridiques Faculté des sciences juridiques Agdal
Économiques et sociales Kenitra Économiques et sociales Kenitra Faculté des sciences juridiques
Maroc. Maroc. Économiques et sociales
Email: k_ahsina@yahoo.fr
Maroc.

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Abstract:
Résumé : This article aims to propose a model to explain
Cet article a pour but de proposer un modèle the adoption of IAS / IFRS in the Moroccan
explicatif de l’adoption des normes comptables context. We conducted a quantitative study
IAS/IFRS dans le contexte Marocain. Nous using a questionnaire with 43 companies listed
avons mené une étude quantitative à l’aide on the Casablanca stock exchange. Based on
d’un questionnaire auprès de 43 entreprises the contingency theory, we tested the
cotées à la bourse de Casablanca. Nous basant relationship between the adoption of these
sur la théorie de la contingence, nous avons standards and contingency factors. Definitely,
testé la relation entre l’adoption de ces normes we can say that overall, our main results
et certains facteurs de contingences. En suggest that the implementation of these
définitif, nous pouvons avancer que dans standards is justified initially by firm size. The
l’ensemble, nos principaux résultats semblent existence of institutional shareholders and
indiquer que la mise en place de ces normes, se membership in the financial sector tend to favor
justifie dans un premier temps par la taille des the choice of adoption of IAS / IFRS Thus, the
entreprises. L’existence des actionnaires analysis of empirical data allows us to observe
institutionnels et l’appartenance au secteur the influence of these variables on the adoption
financier ont tendance à favoriser le choix of international accounting standards.
d’adoption des IAS/IFRS Ainsi, l’analyse des Keywords
données empiriques nous a permet de constater International accounting, the contingency
l’influence de ces variables sur l’adoption des theory, replication.
normes comptables internationales.
Mots -clés:
Comptabilité international, la théorie de la
contingence, la réplication.

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Introduction

Les scandales financiers à répétition de ces dernières années ont bien souligné des lacunes évidentes du
système d’information financière. Il apparaît clairement que, rétablir la confiance dans le marché et
dans la fiabilité des comptes, rassurer les actionnaires et le grand public sont aujourd’hui deux priorités.
Dans ce sens, le Parlement européen a adopté, en juillet 2002, le règlement qui impose, à
compter de 2005, l’application des normes internationales aux comptes consolidés des sociétés cotées
en bourse, y compris les banques et les entreprises d’assurance.
En outre, au 13 octobre 2005, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) a émis
la circulaire 06/05 relative à la publication et la diffusion des informations financières par les personnes
morales faisant appel à l’épargne. Cette circulaire stipule dans son article 6 que les états de synthèse
consolidés doivent être établis selon la législation en vigueur ou selon les normes comptables
internationales (IAS/IFRS).
Ce travail se focalise, donc, sur le choix du passage effectué par les sociétés cotées à la Bourse
des Valeurs de Casablanca. Le travail de recherche s’appuie sur le constat des choix opérés par ces
sociétés. En d’autres termes, c’est à partir des choix exprimés par elles que nous mettons en œuvre la
réflexion.
Au regard de l’intérêt de la recherche, nous centrons notre réflexion sur le choix du passage aux
normes IAS/IFRS effectué par les sociétés marocaines faisant appel public à l'épargne. Pour organiser
l’étude de ce phénomène, nous avons décliné notre problématique en deux questions de recherche :
1. Comment les normes IAS/IFRS ont-elles été perçues par les sociétés marocaines faisant appel
public à l'épargne?
2. Dans quelle mesure, les variables externes et internes de contingence permettent d'expliquer le
choix du passage aux normes IAS/IFRS?

1- Revue de la littérature
L’utilisation d’une théorie permet au chercheur de mieux comprendre les pratiques observées
sur le terrain. En l’occurrence, le recours à un cadre conceptuel doit nous aider à appréhender les choix
comptables des sociétés cotées à la BVC au sujet du passage aux normes comptables IAS/IFRS.
Compte tenu de la complexité de la transition vers les normes internationales, et au terme de la
revue de la littérature, la théorie positive de la comptabilité a été retenue pour appréhender les choix
comptables.

La théorie positive de la comptabilité a été initiée à la fin des années 1970 par les chercheurs Ross
WATTS et Jérold ZIMMERMAN. En référence à leur université, on parle d’école de ROCHESTER.
La théorie positive fait référence à la recherche empirique en comptabilité financière et s’inscrit à
contre courant de la théorie normative (CORMIER, 2007, p.439). La théorie positive de la comptabilité
se divise en deux branches :

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 Les recherches sur le contenu informationnel des données comptables relèvent de la théorie du
signal. Dans un contexte d’asymétrie d’informations entre les dirigeants d’entreprises « insiders »
et les investisseurs externes « outsiders », la politique de communication financière revêt une
importance capitale. La comptabilité en tant que processus de traitement et de diffusion de
l’information constitue alors un signal envoyé au marché.
 Les recherches sur les déterminants contractuels, économiques et politiques des choix comptables.
Cette seconde perspective constitue la théorie politico-contractuelle.

Dans ce travail, notre objectif, en mobilisant la théorie positive de la comptabilité est de rendre
compte des facteurs associés aux choix du passage aux normes IAS/IFRS. À l’instar du constat
d’HOLTHAUSEN (1990), nous plaçons la recherche dans la perspective de l’efficience contractuelle
et, dans une moindre mesure, nous prendrons en considération l’opportunisme des managers.

Enfin, les études consacrées aux choix comptables peuvent être consacrées soit à l’étude d’une
méthode en particulier (méthode d’évaluation des stocks, de comptabilisation des instruments
financiers,…) soit à celle de l’adoption d’un référentiel comptable. Dans le contexte de la présente
recherche, nous nous situons dans le cadre de l’étude du choix et non de l’adoption d’un référentiel.

2- Choix comptable d’adoption des normes IFRS et variables de contingence :


essai de modélisation

Afin d’expliquer les choix comptables de transition, nous avons utilisé un modèle
économétrique permettant d’identifier les caractéristiques de la théorie positive de comptabilité
influençant la politique comptable des sociétés marocaines cotées à la BVC. Ce modèle prend appui sur
les recherches antérieures en matière de choix comptables.

3- La conception du modèle de recherche et de ces variables constitutives


Dans ce paragraphe, nous avons proposé notre propre modèle explicatif du passage aux IFRS en
prenant en considération les variables de contingence telle que : la taille de la société, le ratio
d’endettement, la distribution de stock option, la présence des actionnaires majoritaires ou institutionnels
et la cotation internationale.

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Modèle explicatif du choix du passage aux normes IAS/IFRS

Taille Ratio Distribution


d’endettement stock option

Adoption des IAS-IFRS


Référentiel - + Référentiel
CGNG
IFRS

Présence des
Présence des Cotation
actionnaires
actionnaires internationale
majoritaires
institutionnel
s

Un modèle se doit d’être testé. Il est donc nécessaire d’émettre des hypothèses qui seront confrontées à
la réalité du terrain lors de l’enquête quantitative par questionnaire postal. Ces hypothèses seront
classées par type de variable.
Pour WATTS et ZIMMERMAN (1990, p.132), « il est clair qu’il existe une relation entre le
choix comptable et les autres variables de la firme, comme le niveau d’endettement et la taille ». Nous
retenons les variables classiques de la théorie positive de la comptabilité, à savoir la taille, le levier
d’endettement et les méthodes de rémunération des dirigeants. À ces fondamentaux, nous ajoutons la
structure de l’actionnariat, ainsi que la cotation aux marchés boursiers étrangers. Les relations
attendues entre choix comptable du passage et variables indépendantes sont inférées à partir de la revue
de la littérature. Le modèle vise à faire émerger les déterminants du choix à partir de facteurs estimés
explicatifs. Nous émettons des hypothèses quant au sens des relations entre les déterminants
potentiellement explicatifs et les choix du passage aux IFRS.
La Taille de l’entreprise influence le choix comptable du passage aux IFRS : Des résultats confirmant
l’influence de la taille de la firme sur les politiques de choix comptables ont été mis en évidence par de
nombreuses recherches (WATTS et ZIMMERMAN, 1990 ; RAFFOURNIER, 1995 ; HAND et
SKANTZ, 1998). Les grandes entreprises sont plus sensibles aux pressions exercées par le pouvoir
politique que les plus petites firmes moins visibles.
Hypothèse 1 : Les plus grandes sociétés cotées auront tendance à opter pour le choix d’un
référentiel comptable reconnu internationalement.

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Les contrats de prêts influencent les choix comptables : Les recherches antérieures consacrées aux pays
anglo-saxons (DEANGELO et al., 1994 ; DEFOND et JIAMBALVO, 1994 ; BALL et al., 2008) ont
démontré l’influence des clauses contractuelles liées au taux d’endettement sur les choix de pratiques
comptables. Or, comme le soulignent CORMIER et al. (2004, p.6), les contrats d’emprunt français
incluent rarement des engagements contractuels formels. Toutefois, l’application des normes IAS/IFRS
a un impact sur le levier d’endettement. D’ailleurs, MARCHAL et al. (2007, p.31) montrent
l’accroissement de la dette financière lors de la première application des normes comptables
internationales. Les auteurs soulignent que la variation de l’endettement a été supérieure à 10% en
valeur absolue pour 45% des groupes.
Hypothèse 2 : Les sociétés cotées les plus endettées auront tendance à adopter le référentiel IFRS
afin d’améliorer le ratio d’endettement.

Les contrats de rémunération des dirigeants influencent les choix comptables : La théorie positive
suppose que les managers maximisent leur utilité. Dès lors, s’ils possèdent des compensations à base
d’actions, ils auront tendance à gérer les chiffres comptables afin de maximiser la valeur de leurs stock-
options. WILLIAMS et RAO (2006) montrent que les managers, dont une partie de la rémunération est
constituée de stock-options, ont un comportement plus risqué en matière de gestion des capitaux
propres. Les choix comptables sont supposés être affectés par l’opportunisme des dirigeants possédant
des stock-options.
Hypothèse 3 : Les groupes distribuant des plans de stock-options à leurs dirigeants auront
tendance à opter pour le référentiel international IFRS, ayant un impact positif sur les capitaux
propres.
SINGHVI et DESAI (1971, p.132) estiment que la structure de l’actionnariat a une influence
significative sur la qualité des rapports annuels. Il semble donc nécessaire de mesurer l’influence de la
structure de l’actionnariat sur les choix comptables lors de la transition aux normes IAS/IFRS. On
distingue généralement deux types d’actionnaires, l’actionnaire majoritaire d’une part et l’actionnaire
institutionnel d’autre part.
La concentration de l’actionnariat influence les choix comptables :. Les choix des managers sont
fonction de la présence d’un ou plusieurs actionnaires importants. Dans ces conditions, la pression
exercée sur les managers est plus importante et réduit la latitude à la gestion des données comptables.
Un actionnaire majoritaire peut contrôler plus efficacement les décisions comptables que les
actionnaires minoritaires, car il détient suffisamment de droits de vote pour influencer les dirigeants ou
éventuellement convaincre d’autres actionnaires de le soutenir en cas d’opposition avec la direction de
l’entreprise (MTANIOS et PAQUEROT, 1999, p.161).
Hypothèse 4 : la présence d’un actionnaire majoritaire influence le choix du passage au
référentiel IFRS.

L’actionnariat institutionnel influence les choix comptables : HEALY et al. (1999) montrent que les
investisseurs institutionnels sont les agents les plus exigeants en termes d’informations financières
régulières et publiées en temps opportun. Par ailleurs, EL-GAZZAR (1998) affirme que les
actionnaires institutionnels peuvent influencer les choix des groupes en réclamant un niveau

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d’information supplémentaire. Les actionnaires institutionnels représentent des partenaires actifs pour
l’entreprise, ils peuvent ainsi choisir d’influencer les dirigeants pour les obliger à accroître la
performance de la firme (MTANIOS et PAQUEROT, 1999, p.165).
Hypothèse 5 : la présence d’actionnaires institutionnels influence le choix du passage au
référentiel IFRS.
Ainsi, selon le cas, ces actionnaires peuvent être favorables à des normes ayant pour effet
d’augmenter les capitaux propres afin de refléter la valeur économique, alors, qu’au contraire, dans un
souci de transparence des comptes, ils peuvent appuyer des options ayant un impact négatif sur la
situation nette.
La cotation sur une place financière étrangère influence les choix comptables : DUMONTIER et
RAFFOURNIER (1998), EL-GAZZAR et al. (1999), ASHBAUGHT (2001) et CUIJPERS et
BUIJINIK (2005) ont montré qu’une cotation sur un marché américain encourageait les groupes à
adopter volontairement un référentiel comptable internationalement reconnu (US GAAP ou IAS/IFRS).
Dans ces circonstances, on peut supposer que les firmes cotées en dehors du marché marocain auraient
tendance à choisir le référentiel le plus proche des sociétés cotées européennes.
Hypothèse 6 : Compte tenu de ces interprétations, les sociétés cotées sur plusieurs marchés
boursiers ont tendance à adopter le référentiel comptable international IFRS.
Enfin, nous introduisons comme variable l’impact de l’application des normes comptables
IAS/IFRS sur la pertinence des états financiers. À l’instar de CAZAVAN-JENY et JEANJEAN (2007)
ainsi que de BOUKARI et RICHARD (2007), nous supposons que les sociétés constatant un impact
positif seront amenées à opter pour des choix ayant un effet négatif sur les capitaux propres dans
l’objectif de minimiser les conséquences de la transition.
Hypothèse 7 : Les sociétés qui ont opté pour le passage aux IFRS sont plus pertinentes et plus
fiables en matière d’information financière par rapport à celles qui ont gardés le CGNC.

Afin d’expliquer les choix comptables de transition, nous avons utilisé un modèle
économétrique permettant d’identifier les caractéristiques influençant la politique comptable des
sociétés cotées à la BVC. Ce modèle prend appui sur les recherches antérieures en matière de choix
comptables.
La variable expliquée du modèle correspond au choix du passage aux normes IFRS. Chaque
choix est une variable dichotomique. Le choix de passer aux IFRS est codé 1, alors que le choix de n’y
pas est codé 0.
Afin que les résultats du modèle soient plus facilement interprétables, il faut que les valeurs de
la variable dépendante soient comparables.
Les variables explicatives suivantes ont été retenues : taille de la firme, ratio d’endettement,
rémunération des dirigeants par stock-options, structure de l’actionnariat et cotation sur un marché
financier international. Nous ajoutons comme variable de contrôle l’impact des normes IAS/IFRS sur la
fiabilité et la pertinence des états financiers.

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4- Aspects Méthodologiques
Pour définir la population mère et l’échantillon cible d’une enquête, il existe de nombreuses
techniques d’échantillonnage très pointues. Nous avons décidé de ne pas y recourir compte tenu de
notre sujet qui intrinsèquement détermine la population visée par l’enquête. Ce travail étant consacré au
choix comptable du passage aux normes IAS/IFRS effectué par les sociétés cotées 1, à l’exception des
banques , cela circonscrit, d’ores et déjà, la population de référence aux sociétés cotées appliquant ou
non les normes IAS/IFRS. Pour chaque société cotée, nous avons collecté à partir du site
www.casablanca-bourse.com, les informations nécessaires à l’envoi de l’enquête : les coordonnées du
siège social, les noms des principaux dirigeants, les coordonnées électroniques et téléphoniques des
directeurs financiers et/ou des membres du service de communication financière. Le répertoire a été
réalisé dans un tableau EXCEL, ce qui nous a permis d’exporter facilement l’intégralité de la liste de
contacts dans le logiciel de messagerie.
Le premier enseignement d’une enquête se trouve dans l’étude du taux de réponse, qui compare le
nombre de réponses au nombre d’envois.
Sur un total de 69 questionnaires envoyés, 43 ont été renseignés, soit un taux de réponse de
62.32% (43/69).
Le taux de réponse est très favorable. Les entreprises récalcitrantes ayant été systématiquement
relancées, souvent plusieurs fois et avec des interlocuteurs différents, nous pensons que le refus de
répondre de ces entreprises, n'est pas seulement imputable au manque de temps des répondants, comme
cela a souvent été argué. Pour certains de ces entreprises, le refus semblerait résulter de la crainte de
fuites d'informations à l'extérieur.
Dans le cadre de l'enquête quantitative, un questionnaire postal a été réalisé, et ce, pour atteindre
deux objectifs:
 Observer et comprendre le comportement des responsables et directeurs quant à la question du
passage;
 Tester notre modèle (optique confirmatoire).

5- Les Principaux résultats


L’analyse explicative confirmatoire tentera de répondre à la question : « Dans quelle mesure, les
variables externes et internes de contingence permettent d'expliquer le choix du passage aux normes
IAS/IFRS? »
L’analyse explicative a été exposée à travers l’analyse bi variée et l’analyse par régression
logistique.
Les résultats présentés sont particulièrement intéressants car ils analysent les choix comptables
d’un panel de sociétés cotées à la Bourse des Valeurs de Casablanca et ils traduisent les choix effectués
par les sociétés les plus concernées par les normes IFRS.

1 Les banques sont exclues de l’échantillon du fait qu’elles sont tenues de par la loi d’établir les comptes consolidés en IFRS

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En conclusion de l’analyse par régression logistique, on peut dresser un tableau qui récapitule
les résultats des tests d’hypothèses.

Résultats des Tests d’hypothèses selon l’analyse par régression logistique


N° Intitulé de l’hypothèse Variables testées Résultats

« Les plus grandes sociétés cotées auront tendance à opter pour


1 le choix d’un référentiel comptable reconnu Taille de la firme Validée
internationalement »

« plus le ratio de dettes sur fonds propres est élevé, plus les
sociétés cotées auront tendance à adopter le référentiel IFRS» Ration d’endettement
2 Rejetée

« Les groupes distribuant des plans de stock-options à leurs Existence des plans stock
3 dirigeants auront tendance à opter pour le référentiel option Rejetée
international IFRS»

« la présence d’un actionnaire majoritaire influence le choix du


passage au référentiel IFRS» Présence d’actionnaire
4 majoritaire Rejetée

« la présence d’actionnaires institutionnels influence le choix du


5 passage au référentiel IFRS» Présence d’actionnaire Validée
institutionnel

« les sociétés de certains secteurs d’activité ont tendance à


6 adopter le référentiel comptable international IFRS » Secteur d’activité Validée

« Les sociétés qui ont opté pour le passage aux IFRS sont plus
7 pertinentes et plus fiables en matière d’information financière Pertinence des états IFRS Rejetée
par rapport à celles qui ont gardés le CGNC »

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Conclusion

Cet article avait pour objectifs d’observer et de comprendre le comportement des sociétés cotées
à la Bourse de Casablanca eu égard du choix du passage aux normes comptables internationales
IAS/IFRS. Pour cela, nous avons eu recours à une démarche explicative croisant un cadre conceptuel
positif et une méthodologie de recherche quantitative, afin d’appréhender le phénomène de changement
de normes comptables dans une perspective globale.
La question de recherche ayant servi de guide à ce travail était formulée de la manière suivante : quels
sont les facteurs explicatifs du choix du passage aux normes IAS/IFRS effectués par les sociétés
cotées à la BVC?
Nous y avons répondu en mettant en lumière les influences subies par les firmes lors du
processus de choix de passage.
Nous avons mis en exergue le lien entre le passage aux IFRS et les caractéristiques intrinsèques
des entreprises. Les décisions varient selon la taille, la composition de l’actionnariat et le secteur
d’activité. De même, les ressources financières et humaines allouées aux projets IFRS sont décisives
lors du processus de choix.
La transition aux normes IAS/IFRS a été une période riche pour la pratique comptable étant
donné les transformations qu’elle a induite au sein des états financiers mais aussi dans l’organisation
même des entreprises. Ce changement a introduit une incertitude radicale au cœur de la comptabilité
marocaine modifiant la conception et la pratique comptable. Dans un contexte incertain, la firme
cherche la reconnaissance de l’environnement socio-économique en adoptant un référentiel reconnu par
la communauté. Par ailleurs, elle subit des pressions formelles et informelles exercées par les
institutions comptables. Les projets du normalisateur international, les interprétations de l’IFRIC, les
recommandations du CDVM ou les positions du CNC sont autant d’éléments constitutifs du processus
de décision, sans oublier le poids de la profession comptable. Les commissaires aux comptes, les
consultants ou les experts indépendants des avis, des conseils et des interprétations que le praticien doit
prendre en compte avant de se positionner.
Enfin, le choix du passage est largement soumis au comportement des préparateurs des
comptes. Ainsi, la complexité normative et technique des normes IAS/IFRS a mis en lumière les
capacités cognitives limitées des praticiens qui ne sont pas en mesure d’appréhender l’intégralité du
corpus de façon optimale et encore moins d’anticiper les effets du passage sur les états financiers.

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