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Information Financière et Evaluation d’entreprise

Chapitre I : Les préalables à l'évaluation de l'entreprise

L'évaluation de l'entreprise constitue généralement un problème financier des plus


complexes dans la mesure où nous pouvons assigner à une même entreprise des valeurs
différentes qui sont directement liées à la conception même de l'entreprise objet de
l'évaluation.

Section 1/Les enjeux de l'évaluation

I/Définitions de l'évaluation

L'évaluation pourrait être définie selon plusieurs optiques.

Dans ce sens, nous distinguons entre :

- une définition économique: "évaluer tout ou partie de l'entreprise consiste à


déterminer le prix le plus probable auquel une transaction pourrait se conclure dans des
conditions normales de marché" (L'évaluation des entreprises, Philippe de La CHAPELLE,
Economica 2002)

- Une définition juridique: L'évaluation est une opération consistant à calculer


et à énoncer une valeur d'après des donnés et des critères déterminés et à une date donnée

Il s'agit d'apprécier la valeur de l'entreprise à un moment donné en vu des différents


types d'opérations.

Une évaluation résulte d'une combinaison des méthodes dites "retenues" par
l'évaluateur car adaptées au cas particulier après mise à l'écart des méthodes inadéquates dites
"méthodes écartés".

Cette combinaison des méthodes d'évaluation aboutit à un intervalle de valeurs et non


à une valeur moyenne

II/ Les objectifs de l'évaluation

L'évaluation de l'entreprise revêt aujourd'hui une grande importance et présente un


grand intérêt pour l'activité économique ainsi que le fonctionnement du marché financier.

En effet, plusieurs opérations sont à l'origine de l'évaluation telles que:

- la transmission de l'entreprise

- la privatisation

- cession totale ou partielle des titres

- liquidation

- information des investisseurs potentiels

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- introduction en bource

- calcul de certains impôts

D'une manière générale, une évaluation d'entreprise intervient à l'occasion:

- de la réalisation d'un investissement à caractère professionnel (participation dans une


entreprise) ou spéculatif (obtenir une plus value à CMT sur l'entreprise acquise)

- d'un désinvestissement (cession)

- de calcule de parité d'échange lors d'une fusion de deux sociétés

- d'une restructuration

- d'une donation

Par ailleurs, l'évaluation de l'entreprise pourrait constituer un moyen de gestion à la


disposition du dirigeant dans la mesure où elle lui permet d'une part de déceler les sources
potentielles de valeur afin de les exploitées et accroître la valeur de l'entreprise ainsi que la
richesse des actionnaires.

D'autre part, de comparer la valeur de marché de l'entreprise (reflétée par les cours
boursiers) avec sa valeur fondamentale (déterminée par l'opération d'évaluation).

Dans ce cas, une sous évaluation (valeur de marché est inférieur à la valeur
fondamentale) pourrait être expliquée par une invisibilité des résultats ou de la stratégie de
l'entreprise.

III/ Les difficultés de l'évaluation des entreprises

La difficulté majeure de l'évaluation de l'entreprise réside dans le fait qu'il existe


plusieurs approches de la valeur qui ne sont pas fondées sur les mêmes principes.

Certaines méthodes privilégient la valeur bilantielle, d'autres prennent en compte les


flux futurs ou encore d'autres critères.

De plus, une même méthode peut aboutir à des différents résultats en fonction des
options qui auront été retenues telles que le choix d'un taux d'actualisation et en fonction de
celui qui l'applique que ce soit vendeur ou acheteur.

Nous concevons dès lors la complexité de la notion de valeur et la nécessité de retenir


une démarche tenant compte du contexte de l'évaluation.

D'autres variables peuvent interférer dans le chois d'une méthode telles que la taille de
l'entreprise, l'existence ou non d'un marché de référence,…

Pour palier à ces difficultés et donner une estimation plus au moins exacte de la valeur
de l'entreprise, l'évaluateur doit suivre une démarche rigoureuse dans son travail dévaluation.

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IV/ La démarche d'évaluation

Evaluer une entreprise consiste à entamer toute une démarche qui sera axée sur les
étapes suivantes:

Etape (1): Procéder à une prise de connaissance générale de l'entreprise interne et


externe sous forme de diagnostics, fonction par fonction, de la place de l'entreprise sur son
marché et de l'évolution prévisible de celui-ci. Dans ce sens, un rapport doit être établi.

Une omission de la prise de connaissance de l'entreprise peut amener, outre des erreurs
dans les évaluations, des prises de décisions d'acquisition inopportunes, par ignorance de la
situation réelle de l'entreprise, et notamment par méconnaissance du savoir-faire réel de
l'entreprise, de son avantage compétitif, de l'évolution prévisible de la demande de produits
actuels et de la capacité de l'entreprise à mettre en place des produits de substitution.

Etape (2): Intégrer une connaissance certaine des méthodes d'évaluation.

L'évaluateur doit faire référence aux méthodes à écarter et aux méthodes à retenir
.Dans ce cas, la taille de l'entreprise pourrait constituer un déterminant important dans le
choix d'une méthode ou d'une autre.

Etape (3): Prendre en compte les valeurs du marché d'une part, en tant que valeurs de
référence avec des transactions récentes comparables, notamment à travers la presse
financière et le marché boursier.

D'autre part, comme réponse à une contestation éventuelle de l'administration fiscale


du prix de cession

Etape (4): Emettre un rapport d'évaluation où l'évaluateur exprime son opinion sur la
valeur de l'entreprise.

Le rapport dévaluation doit impérativement rappeler:

- le contexte dans lequel l'évaluation a eu lieu

- les travaux effectués

- les limites éventuellement apportées aux travaux en raison de l'absence d'un expert
technique qui serait seul compétent sur des points très précis tels que l'audit de
l'environnement

- les méthodes écartées dûment motivées et les méthodes retenues

- la justification des hypothèses retenues dans la mise en œuvre des méthodes


d'évaluation

- une synthèse des calculs avec renvoi des détails de calcul en annexe

- conclure le rapport non pas avec une valeur figée de l'entreprise mais avec un
intervalle de valeurs

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Section II/ Le diagnostic: préalable à l'approche chiffrée

L'évaluation de l'entreprise sur la bade des données exclusivement financières est à


relativiser par rapport à des éléments plus généraux.

Elle est principalement le fruit d'un travail d'investigations et de diagnostic général


qui dépassent les seuls éléments financiers.

I/ La première étape de la démarche d'évaluation: prise de connaissance générale


de l'entreprise

La prise de connaissance générale de l'entreprise constitue une étape fondamentale


pour réussir une évaluation. Dans ce cas, différents types de diagnostic sont à opérer avant
toutes approche chiffrée d'évaluation.

La durée de la phase de prise de connaissance varie d'une entreprise à une autre selon
la complexité de son activité, sa taille et enfin de la relation entre l'entreprise à évaluer et
l'évaluateur.

D'une manière générale, la prise de connaissance de l'entreprise sera axée


principalement sur l'externe (marché, concurrence, évolution technologique,…) mais aussi sur
des éléments qualitatifs non valorisés dans la comptabilité, notamment le volet humain.

Dans ce cas, nous distinguons deux types de prise de connaissance de l'entreprise de


nature interne et externe.

1/ Prise de connaissance interne

L'entreprise constitue la première source d'information pour l'évaluateur. En effet, la


prise de connaissance commence par des visites sur les lieux à travers lesquelles l'évaluateur
va comprendre certaines situations et détecter certains risques.

Par ailleurs, cette prise de connaissance interne permettra à l'évaluateur d'apprécier :

- la capacité à vendre: le cadre des ventes, l'organisation des ventes, la performance


commerciale, la pérennité des ventes,…

- la capacité à produire: l'organisation de la production, la performance de la production


et la pérennité technologique

- la capacité à se développer: l'existence d'une stratégie avec des objectifs réalistes et


des moyens adaptés, l'organisation et la coordination des ressources, le contrôle et le suivi du
développement, la veille stratégique

- la capacité à administrer: l'organisation administrative et comptable, la pérennité


financière, la fiabilité des informations comptables,…

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2/ Prise de connaissance externe

La prise de connaissance externe est plus compliquée.

L'information est en effet souvent plus délicate à trouver, dans la mesure où elle n'est
pas rassemblée au sein de l'entreprise. Pour cela, l'évaluateur doit:

- analyser le marché, ses évolutions et sa répartition

- s'intéresser aux concurrents

- apprécier la part réel du marché de l'entreprise

- rechercher les éventuels produits de substitution qui pourraient faire leur entrée

- étudier l'environnement de proximité, régional ou national, et les risques liés


non seulement à l'activité mais aussi aux normes industrielles et réglementaires

Les meilleurs moyens pour accéder aux informations sectorielles consiste à consulter
des études qui présentent l'évolution du marché concerné, et ne pas hésiter à appeler des
compétences spécifiques.

II/ Catégories et objectifs des diagnostics dans le cadre d'une évaluation

Tout au long de la phase de prise de connaissance générale de l'entreprise (interne et


externe), l'évaluateur est appelé à entamer une série des diagnostics à savoir: commercial,
industriel ou de production, des ressources humaines, juridique, comptable et financier. Ces
différentes catégories de diagnostics forment le diagnostic général.

Dans ce cadre, le diagnostic général résulte d'une part de l'analyse de l'entreprise,


fonction par fonction, qui mettra en évidence les forces et les faiblesses de chacune d'entre
elles.

D'autre part, de l'analyse de l'entreprise dans son environnement en vu de ressortir les


menaces ou opportunités provenant de la situation économique, du secteur d'activité et de ses
contraintes liées au métier (innovation) mais également réglementaires.

Ces différents éléments seront susceptibles de majorer ou de minorer la valeur brute de


l'entreprise

1/ Objectifs du diagnostic général

D'une manière générale, l'entreprise pourrait être conçue comme étant une structure
vivante. D'où, un diagnostic de prise de connaissance doit précéder l'évaluation elle-même.

En effet, il serait déraisonnable de limiter l'opération d'évaluation au simple examen


des données chiffrées telles que l'examen des comptes annuels.

Dans ces conditions, il sera opportun d'évaluer et d'apprécier cette structure vivante et
de mettre en exergue ses points forts et ses points faibles qui affecteront obligatoirement
l'évaluation.

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Dans ce sens, l'évaluateur doit accorder une attention primordiale au volet humain en
particulier au dirigeant qui est souvent le vrais moteur de l'entreprise (il est en général à
l'origine de la réussite de celle ci) mais également à son équipe en tenant compte de
l'ancienneté des salariés, de leur niveau de rémunération, de leur formation et de leur capacité
à évoluer.

L'analyse doit également porter sur le champ commercial et industriel et plus


précisément sur:

- le positionnement du produit ou du service à savoir le niveau de technicité,


l'appréciation du savoir faire, l'existence ou non d'un avantage compétitif, les éventuels
produits de substitution,…

- la position de l'entreprise par rapport à la concurrence à savoir zone d'influence


géographique, niches occupées, capacité de nuisance de la concurrence,…

- l'état de la clientèle de l'entreprise c'est-à-dire le nombre absolu de clients, le niveau de


diversification de la clientèle, les opportunités de développer le chiffre d'affaire,…

- Le degré dépendance par rapport à un fournisseur

- L'outil de production ou de distribution:l'état du matériel et le coût de son


remplacement

- L'importance du domaine juridique: droits et obligations des contrats passées, les


garanties données,…

2/ Catégories des diagnostics

Le diagnostic général de l'entreprise touche plusieurs aspects de l'entreprise et renferme donc


plusieurs types.

a/ Le diagnostic commercial

le diagnostic commercial porte respectivement sur trois éléments:

- le marché: il s'agit de savoir quelle est la position de l'entreprise sur son secteur
d'activité. Par ailleurs, si l'entreprise dispose d'un nombre restreint d'importants clients, elle
sera considérée comme fortement dépendante. Elle présente donc un risque élevé.
L'évaluateur doit prendre cet élément en considération et l'intégrer dans son évaluation finale
en appliquant si nécessaire une décote forfaitaire.

- Les produits: Si les produits de l'entreprise connaissent aujourd'hui un certain succès,


comment la demande va-t-elle évoluer? Pour répondre à cette question, l'évaluateur doit
étudier le portefeuille de produits de l'entreprise et situer chaque produit dans sa courbe de
vie. Si les produits sont en phase de maturité, voir de déclin, il faut non seulement en tirer des
conclusions sur les résultats futurs, mais aussi s'assurer que l'entreprise a prévu le
renouvellement de ces produits. Sinon, le risque élevé de non pérennité imposera d'opérer une
forte décote.

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- Les conditions de vente: étudier si une réglementation particulière régit la


commercialisation d'un produit, notamment si le produit peut souffrir d'une réglementation
nouvelles.

b/ Le diagnostic industriel ou de production

L'évaluateur ne doit pas hésiter à faire appel à un expert technique pour examiner
certains points tels que:

- la production est elle standard, en série, saisonnière?

- Existe t'il des procédées meilleurs ou moins coûteux?

- Utilise t on les procédés de production au maximum de leurs capacités?

- L'entreprise est elle en mesure de mettre en œuvre de nouvelles technologies avec son
personnel actuel?

Là encore, en fonction des réponses, des décotes pourront être justifiées

c/ Le diagnostic des ressources humaines

L'évaluateur va chercher à détecter les risques sociaux qui pourraient se présenter dans
l'entreprise.

La première étape consiste à s'interroger sur les éventuels conflits passés et présents, et
à en expliquer les causes.

Cependant, l'analyse des conflits ne suffit pas, car d'autres problèmes sous-jacents
peuvent exister et fragiliser la situation de l'entreprise s'ils se révèlent par la suite. D'où, il faut
analyser dans la mesure du possible la situation de chaque individu dans l'entreprise: sa place
dans l'organisation (sur le papier et dans les faits), le profil de son poste (taches, niveau de
compétence, degré de responsabilité), autrement dit apprécier le travail de chaque individu,
son adéquation à sa fonction, aux objectifs et aux besoins de l'entreprise.

L'évaluateur pourra également se procurer la pyramide des ages l'entreprise pour


anticiper les risques de passif social latent (départ à la retraite,…). Le chiffrage du passif
social latent peut entraîner une décote de la valeur.

Par ailleurs, des comparaisons pourront être opérées avec les entreprises du même
secteur d'activité principalement concernant la politique de rémunération, le nivaux de
qualification, taux d'absentéisme,…Cette comparaison peut amener l'évaluateur à opérer une
décote s'il le juge nécessaire.

Il faut également prendre connaissance par les professionnels du chiffre ou du droit,


des contrats de travail particulier, pouvant engendrer des coûts dans le future afin de les
prendre en compte dans l'évaluation (durée de préavis,..).

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Au terme de son audit des ressources humaines, l'évaluateur devra être capable
d'apprécier le climat social de l'entreprise et son incidence sur sa pérennité, ses capacités
d'adaptation aux mutations à venir.

d/ Le diagnostic juridique

Le diagnostic juridique sera basé essentiellement sur le droit des sociétés via un
ensemble de documents tels que les statuts de l'entreprise, les procès-verbaux d'assemblée
générale et du conseil d'administration, les rapports de gestion et de commissaire aux comptes
pour identifier les risques éventuels.

En effet, l'évaluateur doit prendre connaissance du niveau du capital et ses évolutions


et rechercher les transactions intervenues, les cessions d'actions aussi bien entre actionnaires
préexistants ou nouveaux entrants, les primes d'émission les accompagnants permettant
d'avoir une idée sur la valeur donnée de l'entreprise.

Par ailleurs, il est indispensable de s'interroger sur la continuité des contrats. Dans ce
cas, l'évaluateur doit prendre connaissance des contrats importants passés avec les tiers en
particulier celles qui :

- engagent l'avenir de l'entreprise à long terme

- contiennent des clauses particulières telles que les clauses d'exclusivités et de caution

Il faut également s'assurer que les risques professionnels sont couverts par les
différentes polices d'assurance souscrites par l'entreprise, sinon il faudra mesurer les risques
encourus.

e/ Le diagnostic comptable et financier

Le diagnostic comptable et financier a pour objectif de s'assurer que les informations


disponibles sont crédibles, fiables et s'incères. Autrement dit, ils reflètent la situation
financière réel de l'entreprise. Pour cela, il convient d'effectuer un examen critique des
comptes annuels de l'entreprise, des budgets, de la situation comptable récente,

Le diagnostic financier d'apprécier l'assise financière de l'entreprise par l'étude de sa


situation patrimoniale et de son équilibre financier, par l'analyse des résultats et de la
rentabilité et enfin par l'analyse de la capacité d'autofinancement par rapport à l'enveloppe
globale du projet.

L'analyse de cette situation peut révéler la nécessité pour l'acquéreur potentiel


d'injecter des fonds dans l'entreprise pour retrouver un équilibre financier normal.

Conclusion

Les différents diagnostics sus indiqués permettront à l'évaluateur de tirer les premières
conclusions quant à la valeur de l'entreprise.

En effet, a l'issu de ces diagnostics et leur impact ou non sur les comptes annuels,
l'évaluateur déterminera l'ensemble des points significatifs en distinguant les points forts et les
points faibles.

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Les conclusions sont généralement plutôt qualitatives, à savoir forte dépendance vis-à-
vis d'un fournisseur exclusif, climat social peu favorable, bail en fin de période, outil de
production moderne qui fonctionne actuellement en sous capacité,…

A partir de toutes ces informations et des éléments techniques des diagnostics,


l’évaluateur doit, avant de procéder à l'évaluation proprement dite, établir un rapport d'étape.

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Chapitre II : L’approche comptable ou patrimoniale

Le bilan pourrait être défini comme étant un tableau reflétant la situation patrimoniale
de l'entreprise à un instant donné. Autrement dit, l'ensemble des actifs et des passifs qui sont à
la possession de l'entreprise.

Dans ce sens, l'approche patrimoniale consiste à étudier la valeur de chacun des actifs
et des passifs inscrits au bilan d'une entreprise.

De ce fait, la valeur d'une entreprise n'est que la somme de la valeur individuelle de


ses éléments constitutifs.

Dans ce cas, il existe plusieurs type de valeur patrimoniales dont notamment:

La valeur bilantielle pourrait être assimilée à l'actif net qui correspond à la différence
entre la valeur des biens et le montant des dettes appartenant à l'entreprise.

La valeur de liquidation permet de mesurer la valeur minimale de l'action d'une


société. Le principe fondateur de cette approche stipule que si la valeur de marché d'une
action chute en dessous de la valeur de liquidation de la firme, celle-ci devient une cible
potentielle pour une offre publique d'achat (OPA).

Cette valeur représente la somme d'argent qui pourrait être obtenu après avoir vendre
les bien de l'entreprise, remboursait ses dettes et distribuait le reste aux actionnaires.

La valeur de remplacement ou de reconstitution représente le montant à payer pour


remplacer ou reconstituer le bien, c'est-à-dire la somme des coûts de production ou
d'investissement pour arriver à l'identique. En d'autres termes, elle représente le montant de
l'investissement qu'un acheteur doit réaliser pour acquérir un bien susceptible de lui fournir
les mêmes avantages et revenus d'usage que le bien évalué.

Généralement, trois méthodes sont appliquées et qui conduisent à la détermination de


la valeur bilantielle, de la valeur de liquidation et du coût de remplacement. Il s'agit de la
méthode de l'actif net corrigé, de la valeur substantielle brute et des capitaux permanents
nécessaires à l'exploitation.

L'approche patrimoniale regroupe donc l'ensemble des méthodes qui présentent un


caractère historique et non prévisionnel. Il s'agit d'une approche statique, par opposition aux
approches prévisionnelles ou prospectives fondées sur l'estimation des flux futures des
bénéfices, de dividende ou des cash-flows de l'entreprise.

Section (I): Approches basées sur l'actif net comptable et l'actif net comptable corrigé

I/ Approche basée sur l'actif net comptable (ANC)

1/ Principe

L'actif net comptable représente le droit pécuniaire de l'actionnaire en cas de cessation


de l'activité de l'entreprise. Il est donc déterminé à partir du bilan comptable selon les deux
méthodes suivantes:

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- il correspond à la différence entre l'actif diminué des non valeurs et du passif exigible

- Il est égal à la différence entre le total des capitaux propres après affectation du
résultat de l'exercice et les non valeurs

D'après ce qui précède, la détermination de l'actif net comptable nécessite des aménagements
qui concernent essentiellement la déduction des non valeurs et la prise en compte de
l'économie d'impôt latente sur ces non valeurs.

Les non valeurs regroupent :

- Les frais préliminaires ou d'établissement, qui se composent des frais de constitution,


des frais du premier établissement et des frais d'augmentation du capital

- Les charges à repartir

- Les frais d'émission et primes de remboursement des emprunts

Remarque:

D'autres non valeurs pourraient être distinguées mais qui n'entrent pas dans le calcule de
l'actif net comptable. Il s'agit principalement :

- des écarts de conversion actif qui correspondent à une diminution du montant des
créances ou à une augmentation du montant des dettes libellées en monnaie étrangère. Ces
écarts sont réellement une non valeur mais qui a été provisionnée. Donc ils ne seront pas
déduits de la valeur de l'actif (principe de la partie double)

- Les charges constatées d'avance: on distingue dans ce cas entre les charges payées
(actif réel) et les charges constatées mais non payées qui trouveront leur contre partie en
compte de dette (frs ou autre). Dns les deux cas, on ne retraitera pas ce compte d'actif

- les frais de recherche et développement sont parfois assimilées par les praticiens à
des non valeurs dans le cas où ils sont activés pour améliorer le résultat de l'entreprise donc à
déduire du total actif. Si par contre les frais de recherche et développement rentrent dans le
cadre normale de l'activité et aboutissent parfois au dépôt de brevets ils seront considérée
comme étant des éléments d'actifs réel et n'ont pas des non valeurs.

Finalement nous avons l'égalité suivante:

Actif net comptable = total Actifs- (non valeurs - économie d'impôt latente sur les non
valeurs) -Passifs

Toutefois, on constate en pratique que les corrections sus-indiquées ne sont pas toujours
effectuées du fait du manque d'informations d'où le calcule est ramené à la simple lecture de
la situation net comptable.

Application:

Le tableau suivant est une représentation simplifiée du bilan de l'entreprise "X" au


31/12/N:

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Actif Valeur nette Passif Montant


Immobilisations incorporelles 22.000 Capital social 100.00
Immobilisations corporelles 153.000 Réserves 35.000
Charges à repartir 5.000 Résultat 25.000
Clients 80.000 Provision pour charge 50.000
Stocks 100.000 Emprunt 25.000
Disponibilités 30.000 Fournisseurs 155000
d'exploitation
Total 390.000 Total 390.000

Par ailleurs, on vous informe que les immobilisations incorporelles comprennent


4.000 de frais d'établissement. Les dividendes à verser sont de 10.000. Le taux d'imposition
est de 35%

TAF

1/ Déterminer l'actif net comptable sans tenir compte de l'impôt

2/ Déterminer l'actif net comptable avec retraitement fiscal

Correction:

1/ ANC sans retraitement fiscal

Le total de l'actif est égal à 390.000 D

Les non valeurs sont égales à 9.000D soit:

- 5.000 D de charges à repartir

- 4.000 D de frais d'établissement

Les dettes peuvent être calculées comme suit:

- Dette financières : emprunt 25.000 D

- Provisions pour charges 50.000 D

- Fournisseurs d'exploitation 155.000 D

- Dividendes 10.000 D

L'actif net comptable est égal donc à :

(390.000- 9.000)-(25.000+50.000+155.000 + 10.000) = 141.000 D

2/ ANC avec retraitement fiscal

Le total de l'actif est égal à 390.000 D

Les non valeurs sont égales à 9.000D mais permettent une économie d'impôt de

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9.000 x 35% = 3150 D

Les dettes sont déterminées comme suit:

25.000 + 50.000 + 155.000 + 10.000 = 240.000 D

ANC = (390.000 – 9.000 + 3150) – 240.000 = 144 150 D.

2/ Appréciation de la méthode

L'utilisation de l'approche d'évaluation basée sur l'actif net comptable constitue une
première approximation simple et rapide de la valeur de l'entreprise. Elle est préconisée pour
les entreprises récemment crées qui non pas de Fond de commerce.

Toutefois, cette approche permet de déterminer une valeur historique dans la mesure
où le bilan constitue une vision historique et non économique de l'entreprise.

Par conséquence, la détermination de la valeur économique de l'entreprise nécessite


certains retraitements. On parle alors de l'actif net comptable corrigé.

2/ Approche basée sur l'actif net comptable corrigé (ANCC)

1/ Principe

L'actif net comptable corrigé correspond à un actif net comptable mais corrigé des
données économiques et financières venant modifier les valeurs de certains postes du bilan.

Il pourrait être défini comme étant le montant du capital qu'il serait actuellement
nécessaire d'investir pour reconstituer le patrimoine utilisé de l'entreprise, dans l'état où il se
trouve.

Pour déterminer la valeur de l'actif net comptable corrigé, l'évaluateur doit:

- recenser les éléments d'actifs et de passifs constituant le patrimoine de l'entreprise

- éliminer les éléments incorporels non susceptibles d'évaluation fragmentaire et dont la


valeur dépend de la valeur de l'entreprise tels que brevet et marque de fabriques.

- Evaluer les éléments du patrimoine à travers des retraitements ou des corrections.

2/ Principaux retraitements et corrections portant sur les postes du bilan

A/ Les immobilisations incorporelles

Dans le cas des immobilisations incorporelles, l'actif doit être corrigé des non valeurs
(frais d'établissement, dépenses de recherche qui non pas encore abouti et charges à repartir).

Le traitement des autres valeurs incorporelles (fonds de commerce, clientèle, droit au


bail, brevet, licence, marque) diffère selon que celles-ci pourrait ou non faire l'objet d'une
évaluation à part. C'est-à-dire selon que celles-ci pourraient ou non faire l'objet d'une
évaluation fragmentaire.

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En effet, si elles possèdent une valeur par elles même, elles peuvent alors être vendu
séparément et elles sont comprise soit dans le goodwill si elles ne figurent pas au bilan ,soit
dans l'actif net comptable corrigé si elle y figurent.

B/ Les immobilisations corporelles

Les immobilisations corporelles pourraient être évaluées selon deux approches


l'expertise directe ou le calcule économique. Autrement dit, ces immobilisations sont retenues
à leur valeur de marché, ou à défaut sont évaluées par application de coefficients publiés par
l'administration ou des indices traduisant l'évolution des prix.

Généralement, le terrain est évalué par expertise directe (valeur sur le marché). Sa
valeur est déterminée indépendamment de la construction.

La valeur des constructions est égale à la valeur de leur coût de remplacement. Ce coût
ne peut pas être déterminé facilement s'il n'existe pas un marché.

Les matériels et outillages sont évalués à leur valeur du marché. Dans le cas échéant,
l'évaluateur pourrait se référer à un marché d'occasion où ils sont commercialisés des biens
similaires.

En réalité, l'évaluateur doit se référer à la valeur à neuf tout en prégnant en compte la


vétusté de ces matériels et outillage.

En cas où le matériel n'est pas commercialisé, l'évaluateur pourrait assimiler sa valeur


à la valeur actuelle de ses avantages économiques futurs.

Le matériel de transport est évalué en se référant à un marché d'occasion.

Les biens en crédit bail doivent être intégrés au bilan en analysant le contrat comme un
opération simultanée d'acquisition (actif) et de crédit (passif).

C/ Les immobilisations financières

D'une manière générale, les éléments financiers de l'actif et de passif en particulier les
immobilisations financières sont évaluées à la valeur actuelle des flux monétaires futures
auxquels ils donnent lieu.

Dans ce cas, la valeur des principaux éléments des immobilisations financières


pourrait être déterminée comme suit:

- Valeur des titres de participation: valeur actuelle des avantages économiques et


commerciaux dégagés par la prise de participation

- Valeur des obligations: valeur actuelle des sommes obtenus à l'échéance

- Valeur des prêts: valeurs actuelle des sommes obtenues à l'échéance [principal (1+t)]/
(1+i) n avec t: taux d'intérêt, i: taux d'actualisation et n période d'actualisation

- Dépôts et cautionnement: la valeur nominale des dépôts et cautionnement au moment


de l'acquisition (on ne peut pas les récupérer)

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D/ Les charges reportées

Ces charges sont dites reportées parce qu'elles sont profitables aux exercices
postérieurs, elles auraient un effet sur la valeur économique de l'entreprise.

Il faut donc les éliminer de l'évaluation des éléments du patrimoine. Toutefois,


l'élimination de ces charges entraîne un gain d'impôt.

Dans le cas où ses charges ne sont pas encore consommées, ils seront déduits des
actifs tout en éliminant la contrepartie aux passifs.

E/ Les stocks

Les stocks sont évalués à leur prix de marché mais avec quelques précautions. En
effet, les stocks doivent être corrigés de la surévaluation ou de la sou- évaluation éventuelle.
La surévaluation résulte de la situation des éléments de stock invendables au prix auquel ils
ont été comptabilisés, alors que la sous-évaluation concerne des éléments de stocks dont le
coût de revient actuel est supérieur au coût d'achat ou de production ou dont l'achat a été
enregistré au coût partiel.

F/ Les créances clients

Les créances clients sont retenues en principe pour leur valeur au bilan dans la mesure
où leur date de recouvrement est souvent assez proche (valeur au bilan coïncide avec la valeur
actuel des créances).

Par contre, l'évaluateur doit apprécier la certitude de récupération des créances. Dans
ce cas, la valeur de la créance est égale au montant de recouvrement + l'économie d'impôt sur
provision.

Par ailleurs, L'évaluateur doit augmenter la valeur de l'entreprise en tenant comptes des
plus values latents sur les actifs, de l'économie d'impôt qui résulte des moins values latentes et
la part de surestimation des provisions qui, comptablement, pourrait être reprises.

Par contre, l'évaluateur doit diminuer la valeur de l'entreprise en tenant comptes des moins
values latents sur les actifs, de l'impôt latent sur les plus values ajoutées ainsi que sur les
subventions d'investissement et de l'impôt latent sur les provisions surestimées.

Remarques

- Les liquidités et équivalents de liquidités sont repris à leur valeur vénale

- Concernant les actifs vétustes, leur coût de remplacement vient en déduction de la


valeur de l'entreprise

- Les écarts de conversion représentant des gains de change latents doivent


normalement être réintégrés aux capitaux propres

D'une manière générale, l'ANCC est égal à l'ANC augmenté:

- des plus values latents sur les actifs,

15
Information Financière et Evaluation d’entreprise

- de l'économie d'impôt qui résulte des moins values latentes et des provisions
complémentaires à constituer

- de la part de surestimation des provisions qui, comptablement, pourrait être reprises.

Diminué des éléments suivants:

- Des éléments incorporels non susceptibles d'une évaluation fragmentaire

- des moins values latents sur les actifs,

- de l'impôt latent sur les plus values ajoutées ainsi que sur les subventions
d'investissement

- de l'impôt latent sur les provisions surestimées

- de la part des risques insuffisamment couverts et qu'il conviendrait de provisionner

16
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Application N°2 :

Le bilan de l'entreprise "Nour et compagnie" ainsi que les notes correspondantes se


présente au 31/12/N comme suit:

Au 31/12/NBilan de l’entreprise Nour et Compagnie

Actifs Note Montant Capitaux Propres et Note Montant


Passifs

ACTIFS NON COURANTS : CAPITAUX PROPRES


Actifs immobilisés
Immobilisations incorporelles (1) 14 000 Capital social 200 000
Immobilisations corporelles (2) 179 000 Réserves 5 000
Immob financières 14 000 Autres capitaux propres (4) 11 000
Résultats reportés 1 000
Total des actifs immobilisés 207 000

Autres actifs non courants (3) 18 000 Total capitaux propres 217 000
avant résultat de
Total des actifs non courants 225 000 l’exercice
Résultat de l’exercice 20 000
ACTIFS COURANTS : Total des capitaux avant 237 000
60 000 affectation
Stocks 40 000 PASSIFS PASSIFS
Clients et cptes rattachés 9 000 NON COURANTS :
Autres actifs courants 7 000 Emprunts
Placements et autres actifs Autres passifs financiers 40 000
financiers 9 000 Total des passifs non 2 000
Liquidités et équivalents de courants 42 000
liquidités PASSIFS COURANTS :
Total des actifs courants 125 000 Fournisseurs et cptes 60 000
rattachés
Autres passifs courants 1 000
Concours bancaires et 10 000
autres passifs financiers
Total des passifs 71 000
courants 113 000
Total des passifs

Total des actifs 350 000 Total des capitaux 350 000
propres et Passifs

17
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Notes au bilan

Note 1 : Immobilisations incorporelles :

Eléments Montant
Fonds commercial 10 000
Investissement de recherche et développement 4 000
Total 14 000

Note 2: Immobilisations corporelles:

Eléments VCN
Terrain 40 000
Construction 50 000
Matériel industriel 40 000
Mat de transport 20 000
Matériel et équipements de bureau 29 000
Total 179 000

Note 3 : Autres actifs non courants:

Eléments Montant
Frais préliminaires 4 000
Charges à repartir 14 000
Total 18 000

Note 4 : Autres capitaux propres :

Subvention d’investissement 11 000.

Par ailleurs, on vous communique les informations complémentaires suivantes:

- La valeur estimée des constructions est de 40 000 D, celle du matériel industriel est de
60 000 D

- Le fonds commercial a été acquit le 12/02/N-1

- Les investissements de recherches et développement sont considérés comme faisant


partie du cadre normal de l'exploitation

- Le résultat de N sera distribué à raison de 50%

- Vu la situation actuelle des clients, on a estimé qu'il est nécessaire de constater une
provision supplémentaire pour 4000 D

- Le taux d'imposition est de 35%

TAF:

Déterminer la valeur de l'actif net comptable corrigé

18
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Correction de l'application N°2

* Détermination de l'actif net comptable:

Le total de l'actif est égal à 350.000 D

Les non valeurs sont égales à 18.000D (Frais préliminaires, Charges à repartir) mais
permettent une économie d'impôt de 18.000 x 35% = 6 300 D

Les dettes sont déterminées comme suit:

Total passifs non courants + Total passifs courant + dividendes (à raison de 50% du résultat
de l'exercice)

42.000 + 71.000 + 20 000 x 50% = 123.000 D

ANC = (350.000 – 18.000 + 6300) – 123.000 = 215 300 D.

* Détermination de l'actif net comptable corrigé:

Eléments positifs Montant Eléments négatifs Montant


plus values latents sur matériel 20 000 l'impôt latent sur les plus values: 7 000
industriel : 60 000 – 40 000 20 000 x 35%
économie d'impôt/ moins values 35 00 moins value latent sur construction: 10 000
latente: 10 000 x 35% 50 000 – 40 000
Economie d'impôt suite à la l'impôt latent sur subvention 3850
constitution de la provision 1400 d'investissement:11 000 x 35%
supplémentaire sur créances client: risque insuffisamment couvert sur 4000
4000 x 35% créances clients
Total 24 900 Total 24 850

ANCC = ANC + 24 900 – 24 850

= 215 300 + 24 900 – 24 850

= 215 350

Conclusion:

La méthode basée sur l'ANCC considère que la valeur de l'entreprise correspond à la


somme algébrique des valeurs des éléments de l'actif et du passif composant son patrimoine,
et non comme la valeur d'une entité globale mettant en œuvre des moyens matériels et
humains en vu de dégager un profit.

La différence entre ces deux conceptions réside dans la valeur incorporelle de


l'entreprise (son savoir faire, sa position de marché, son innovation, son organisation, son
style de gestion), ou à sa capacité à utiliser les moyens de production avec le maximum
d'efficience afin de générer des bénéfices et de créer de la valeur.

19
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Cette méthode est plus pertinente en période de lentes mutations, mais en cas
d'évolution rapide des marchés et des techniques (entreprise cotée), l'application d'une
approche plus dynamique est nécessaire.

Afin de palier aux insuffisances de la méthode de L'ANCC d'autres méthodes


patrimoniales ont été élaborées telles que la valeur substantielle brute et les capitaux
permanents nécessaires à l'exploitation.

Section II/ La valeur substantielle brute (VSB)

1/ Définition

La méthode de la valeur substantielle brute consiste a évaluer l'ensemble des biens et


des dépenses nécessaires à l'exploitation de l'entreprise quel qu'en soit le propriétaire.

C'est l'ensemble des actifs d'exploitation augmenté des autres éléments qui
n'appartiennent pas à l'entreprise mais qui sont contrôlés par cette dernière et destinés
durablement à l'exploitation.

Il s'agit principalement des biens en leasing, en location ou utilisés à titre de prêt.

Finalement, la VSB représente la totalité des emplois corporels de l'entreprise engagés


et organisés pour en réaliser l'objectif sans tenir compte de leur mode de financement.

2/ Détermination de la VSB

La VSB est égale:

ANCC

(+) Dettes à court, moyen et long terme

(+) Compléments de substance (biens en location, bien en crédit bail, effets escomptés
non échus)

(+) Frais d'établissement

(-) Frais de réparation à engager pour maintenir certains biens en état de


fonctionnement

D'après ce qui précède, il apparaît que la VSB est obtenu

- En déduisant de l'actif tous les éléments corporels ou incorporels non nécessaires à


l'exploitation

- En tenant compte des frais d'établissement

Section II/ Les capitaux permanents nécessaires à l'exploitation (CPNE)

1/ Définition

Les capitaux permanents nécessaires à l'exploitation représentent le montant des


capitaux à LT indispensables au fonctionnement normal de l'entreprise.

20
Information Financière et Evaluation d’entreprise

C'est l'ensemble des ressources nécessaires pour parvenir à financer les


investissements ainsi que le besoin en fond de roulement normatif ou réel de l'entreprise.

Les CPNE = Immobilisations d'exploitations (les immobilisations financières ne


seront pas prises en compte, à l'exception à l'exception de certaines participations financières
nécessaires à l'exploitation)

(+) BFR d'exploitation

(+) Immobilisations en crédit bail

(+) Immobilisations louées

Les CPNE = VSB

(-) DCT

(-) Effets escomptés non échus

2/ Appréciation de la méthode

La détermination du BFR réel ou encore nécessaire est le principal problème de cette


méthode.

En effet, le BFR réel ne doit pas, dans la limite du possible, être approché à partir du
bilan comptable qui ne donne une situation de l'entreprise qu'à une période précise.

21
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Chapitre III : Le goodwill


L'approche patrimoniale ignore généralement la capacité bénéficière de l'entreprise.
C'est pourquoi la méthode de goodwill est utilisée en complément de la méthode patrimoniale
retenu dans le but de la corriger.

En fait, le goodwill représente la passerelle qui relie l'approche patrimoniale et


l'approche prospective.

C'est une notion assez utilisée chaque fois où il est question d'évaluer l'entreprise, que
se soit à des fins de cession, de fusion, de transmission, de consolidation ou même
d'imposition.

Section I/ Appréhension du goodwill

1/ La notion du goodwill

Pour illustrer concrètement le concept du goodwill, considérant deux sociétés A et B


appartenant au même secteur d'activité et possédant des valeurs patrimoniales identiques.

Supposons que la société A est sur le point d'être liquidée en raison des difficultés
d'exploitations rencontrées alors que la société B se porte bien et se trouve en pleine
croissance.

Si ces deux sociétés doivent être évaluées pour être cédées, la société A va l'être au
mieux au montant de l'ANCC alors que la société B va l'être certainement à une valeur
supérieur à l'ANCC.

Dans ce cas, la différence entre la valeur des deux sociétés A et B ne pourrait être
expliquée que par la capacité de la société B à créer de la richesse.

Ainsi, la valeur d'une société n'est pas tributaire seulement de la valeur de ses moyens
de productions mais aussi dépend de la qualité et du niveau de son management.

Autrement dit de l'aptitude du système de gestion mis en place à optimiser l'utilisation


des moyens matériels et humains compte tenu des contraintes auxquelles est confrontées
l'entreprise.

Ce ci se traduit concrètement par une synergie positive entre les différents


départements de l'entreprise, un bon climat social et une stratégie appropriée.

Le goodwill traduit donc le supplément de rentabilité par rapport à la valeur


patrimoniale.

2/ Définitions

Tel qu'il vient d'être énoncé, le concept de goodwill pourrait être défini comme suit:

- C'est l'ensemble des éléments pour lesquels une évaluation directe n'est pas possible.
Dans ce cas, la valeur du goodwill est d'autant plus élevée que l'acheteur espère réaliser une
bonne rentabilité de l'ensemble des éléments qui composent l'entreprises. Il s'agit

22
Information Financière et Evaluation d’entreprise

principalement des marques, des brevets et du fond commercial qui ne présentent aucune
valeur indépendamment de l'entreprise. (Brilman et Marie, 1988).

- C'est aussi, " l'excédent de la valeur globale de l'entreprise sur la somme des valeurs
des différents éléments corporels et incorporels qui la composent" (ordre des experts
comptable de France). Dans ce cas le goodwill est assimilé à la capacité bénéficière de
l'entreprise qui vient majorer sa valeur patrimoniale.

- C'est encore l'aptitude que possède une entreprise à générer plus ou moins de
bénéfices dans un cadre d'exploitation donnée (hommes, produits, équipements, clientèles,
marché). Cette aptitude est d'autant meilleur que le climat social y est bon, que les produits
sont biens positionnés sur le marché que la gestion financière est satisfaisante et que la
clientèle est solide.

Finalement, la notion du goodwill se rapporte à des critères qualitatifs de l'entreprise qui se


traduisent concrètement par le dégagement d'un superprofit, d'un superbénéfice, d'une
survaleur ou encore de la rente de goodwill.

L'évaluation du goodwill pourrait se faire directement ou indirectement

Section II/ L'évaluation du goodwill

1/ Evaluation indirecte du goodwill (méthode des praticiens)

La détermination du goodwill par la méthode des praticiens consiste tout d'abord à


déterminer la valeur de l'entreprise comme étant la moyenne arithmétique de la valeur
patrimoniale (ANCC) et de la valeur de rendement (VR).

Ainsi, nous avons l'égalité suivante:

VE = (ANCC + VR) /2

La VR est défini comme étant l'actualisation de la part de bénéfice revenant à


l'actionnaire ou encore la capacité bénéficière théorique (CB) en considérant que son montant
est constant et versé indéfiniment.

Le résultat retenu pour le calcule de CB doit être retraité de façon à éliminer les
éléments exceptionnels ou relatifs à des biens hors exploitation. Autrement dit, il faut refléter
le résultat courant qui est successible de se reproduire dans des conditions normales
d'exploitation.

Le retraitement du compte de résultat (avant impôt) consiste à neutraliser les éléments


non récurrent ou exceptionnels. Il conviendra par conséquent d'éliminer dans la détermination
de ce résultat les charges ou produits non récurrents, exceptionnels et hors exploitation.
Devront être notamment corrigées:

- Les rémunérations excessives ou insuffisantes

- Les provisions

- Les mises en disposition gratuites (immeuble, matériel, prêts accordés sans


contrepartie)

23
Information Financière et Evaluation d’entreprise

- Les durées d'amortissement trop longues ou trop courtes par rapport à la durée de
vie économique

- Les subventions non régulières

- Les charges externes non liées à l'exploitation

Lorsque ces corrections auront été faites, il conviendra alors de calculer un impôt
théorique sur la base du nouveau résultat courrant obtenu et dégager le résultat net d'impôt
corrigé qui coïncide avec la capacité bénéficière théorique de l'entreprise.

La VR = B x [1- (1+t) –n]/t = B/t quand n tend vers l'infini. Pour simplifier, nous
considéré tout au long de ce cours que la VR sera actualisée sur une période infinie donc VR
= B/t

Cette méthode consiste ensuite à déterminer indirectement le superprofit ou rente de


goodwill en prenant la différence entre le résultat obtenu par la méthode des praticiens (VE) et
la méthode patrimoniale.

On aura donc l'égalité suivante:

SP = VE – ANCC

Cette méthode apparaît très arbitraire du fait de l'emploi d'une moyenne entre deux
valeurs pour le calcule de la valeur de l'entreprise.

2/ Evaluation directe du goodwill

La méthode consiste à déterminer directement la valeur du goodwill et par suite la


valeur globale de l'entreprise en procédant ainsi:

- Calculer le superbénéfice ou la rente de goodwill

- Actualisation du superbénéfice ou de la rente de goodwill et obtention du


goodwill

- Evaluation de l'entreprise compte tenu du goodwill

A/ Détermination du superbénéfice ou de la rente du goodwill

Il s'agit à ce niveau de calculer le superprofit correspondant à l'existence du goodwill.

Pour cela, plusieurs méthodes de calcules peuvent être utilisées. La plus courante
consiste à calculer la différence entre:

- Le résultat économique ou capacité bénéficière théorique: on peut retenir le


résultat d'exploitation noté (Rex) après IS théorique obtenu dans des conditions normales
d'exploitation, donc après retraitement du compte de résultat.

- Et ce que rapporte normalement l'actif économique (AE) de l'entreprise (sa


rentabilité), soit cet actif multiplié par un taux de rentabilité i

Finalement, nous avons l'égalité suivante:

24
Information Financière et Evaluation d’entreprise

SP = Rex – AE x i

Pour mesurer l'actif économique, on retient généralement la VSB ou les CPNE.


Toutefois, la notion des CPNE semble la plus cohérente avec la notion de résultat
économique.

Le taux i représente la rentabilité du secteur. AE x i est donc bien le résultat qu'on est
en droit d'attendre en y investissant.

B/ Détermination du goodwill

Le superprofit déterminé, le goodwill est calculé par actualisation à un taux t de cette


rente:

- soit sur une période infinie ("méthode des Anglo-Saxons"): GW = SP/t

- soit sur une période finie ("méthode des experts comptables européens"): GW =
SP [1- (1+t) -n]/t

n est généralement compris entre 3 et 10 ans

C/ Détermination de la valeur global de l'entreprise compte tenu du goodwill

La valeur de l'entreprise (VE) s'obtient alors en additionnant le goodwill à l'actif net


comptable corrigé:

VE = GW + ANCC

25
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Application:

Le bilan de l'entreprise "ALPHA" et compagnie" se présente au 31/12/N comme suit:

Au 31/12/NBilan de l’entreprise Nour et Compagni

Actifs Montant Capitaux Propres et Passifs Montant

ACTIFS NON COURANTS : CAPITAUX PROPRES


Actifs immobilisés Capital social 240 000
Immobilisations corporelles 500000 Réserves 50 000
Autres capitaux propres 10 000
Total des actifs immobilisés 500000
Total capitaux propres avant résultat 300 000
Total des actifs non courants 500000 de l’exercice
Résultat de l’exercice 80000
ACTIFS COURANTS : Total des capitaux avant affectation 380 000
PASSIFS NON COURANTS :
Stocks 60 000 Emprunts 40 000
Clients et cptes rattachés 40 000 Total des passifs non courants 40 000
Liquidités et équivalents de 00020 PASSIFS COURANTS :
liquidités Fournisseurs et cptes rattachés 180 000
Total des actifs courants 120 000 Autres passifs courants 20 000

Total des passifs courants 200 000


Total des passifs 240000
Total des actifs 0 000 62 Total des capitaux propres et Passifs 620 000

Par ailleurs, on vous informe que le résultat net moyen retraité des éléments
exceptionnels, non récurrents et hors exploitation est retenu à 60000 D.

Il existe également une plus-value latente sur l'immeuble (nécessaire à l'exploitation)


de 50000 D. Le taux de rentabilité du secteur est de 8%, le taux d'actualisation est de 10% et
le taux d'imposition (IS) est de 35%. Pour simplifier, la valeur de rendement sera actualisée
sur des périodes infinies.

TAF

1/ Déterminer la valeur de l'entreprise selon la méthode des praticiens

2/ Déterminer directement la valeur du Goodwill et déduire la valeur globale de


l'entreprise.

Correction:

1/ Détermination de la valeur de l'entreprise selon la méthode des praticiens

-Détermination de l'ANCC

26
Information Financière et Evaluation d’entreprise

ANCC = 620000 + 50000 – 50000 x 0.35% - 240000 = 412500 D

-Détermination de la valeur de rendement VR:

VR = CB/ t = 60000 / 0.1 = 600000 D

-Valeur de l'entreprise selon la méthode des praticiens (détermination indirecte du


Goodwill): VE = (412500 + 600000) / 2 = 506250

SP = VE – ANCC = 506250 – 412500 = 93750

2/ Détermination directe du goodwill

SP = Rex – AE x i

AE = CPNE = Immobilisations d'exploitations + BFR d'exploitation +


Immobilisations en crédit bail + Immobilisations louées

= 500000 + 50000 x 0.65 + (60000 + 40000 – 180000 – 20000) = 432500

SP = 60000 – 432500 x 0.08 =25400

Sur périodes infinies GW = 25400 / 0.1 = 254000 d'où

VE = 254000 + 412500 = 666500

Sur 3 ans GW = 25400 x [1 – (1.1) -3] /0.1 = 63166,040 d'où

VE = 63166,040 + 412 500 = 475666,040

Il n'existe pas une seule valeur pour l'entreprise mais plutôt un intervalle de valeur
([475 666, 666500]) selon la méthode de calcule utilisée.

La méthode de calcule du Goodwill sur périodes infinies survalorise l'entreprise alors


que celle de l'ANCC la sous-évalue du fait de la non prise en compte des éléments incorporels
ne figurant pas au bilan.

Section III/ Appréciation de l'approche par le Goodwill

L'approche basée sur le Goodwill fait appelle à deux principaux commentaires quant à
la détermination du Goodwill et aux contraintes pratiques d'opérationnalisation de ce concept.

I/ Difficultés de détermination du Goodwill

La détermination du Goodwill présente quelques difficultés dans la mesure où elle


nécessite la connaissance de certains paramètres à savoir:

- Le bénéfice prévisionnel qui doit refléter la nature et la capacité de l'outil de


production

- Le taux de rémunération de la valeur patrimoniale, choisi dans la plus part du


temps d'une manière arbitraire dans la mesure où la théorie financière ne permet pas toujours
d'apporter une réponse adéquate

27
Information Financière et Evaluation d’entreprise

- Le choix de la durée d'actualisation du superprofit

- Une définition dynamique des CPNE pour mieux traduire la réalité vécue par
l'entreprise dans la mesure où les CPNE peuvent varier dans le temps selon la variation du
BFR et en fonction des programmes d'investissement prévus

II/ Difficulté d'opérationnalisation de la notion du Goodwill

La difficulté d'application en pratique de la notion du Goodwill provient


essentiellement des problèmes rencontrées lors de la détermination de la norme du secteur qui
est considérée comme indispensable pour le calcule du Goodwill.

En plus, la norme du secteur sera utilisée pour relativiser les résultats obtenus à l'aide
des modèles théoriques.

En fait, l'évaluateur doit toujours chercher la pertinence par rapport à la pratique et la


réalité économique de l'entreprise.

Pour illustrer, prenons le cas d'une valeur négative du Goodwill ou encore badwill où
les parties en présence peuvent se mettre d'accord de le prendre en compte totalement ou
partiellement et peuvent:

- soit considérer qu'il est inconcevable d'admettre un fond de commerce négatif et


lui donner donc une valeur nulle (l'ANCC représente dans ce cas la valeur minimale au
dessous de laquelle on ne peut pas descendre)

- Soit accepter le principe d'une décote pour les entreprises insuffisamment


rentables.

28
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Chapitre IV : Les approches prospectives


Le chapitre précèdent nous a permis de déterminer et d'estimer la valeur du goodwill,
qui permet de palier certaines des insuffisances des méthodes patrimoniales d'évaluation,
grâce à la détermination de la valeur des élément incorporels.

Toutefois, malgré la prise en compte du goodwill dans la détermination de la valeur


globale de l'entreprise, certaines lacunes subsistent :

- Les méthodes du goodwill ne prennent pas en considération les perspectives


d'évolution future de l'entreprise que de façon limitée, notamment parce que l'évolution des
bénéfices et des dividendes future n'est pas explicitement étudiée.

- L'évolution et le développement des marchés financiers ainsi des besoins en


information des investisseurs et des entreprises à été à l'origine des nouvelles théories et
approche en matière d'évaluation des sociétés

Le principe fondateur des approches prospectives est que la valeur de l'entreprise


dépend de ses perspectives futures, d’où la nécessité de tenir compte de l'impact des
informations prévisionnelles sur le comportement des évaluateurs et des investisseurs.

Section (1) La méthode des cash-flows actualisés

Cette méthode met l'accent sur les liquidités futures associées à l'activité de
l'entreprise.

En effet, la valeur de l'entreprise correspond à la somme des valeurs actuelle des flux
futures générées par son exploitation et actualisée à un taux approprié.

Dans ce cas la valeur totale d'une entreprise est égale à la somme de la valeur actuelle
des cash-flows futurs et de la valeur finale ou terminale prévisionnelle de l'entreprise.

VT = ∑ CFDt / (1+k)t + Val term / (1+k)n

Avec CFDt = cash-flow disponible à la période t

K= coût de capital (taux d'actualisation)

Val term = valeur finale prévisionnelle de l'entreprise

Généralement, on retient une durée d'actualisation sur laquelle les prévisions semblent
possibles.

Le plus souvent, on considère une période équivalente à celle des plans


d'investissement, soit 5 ans.

L'actualisation est effectuée à partir du coût du capital, celui-ci devant tenir compte du
niveau de risque de l'entreprise.

29
Information Financière et Evaluation d’entreprise

1/ Définition et détermination des cash-flows disponible

Plusieurs possibilités se présentent quant à la nature des flux prévisionnels à


considérer.

Le type de flux le plus souvent retenu correspond aux cash-flows disponibles pour
l'entreprise.

Les flux seront déterminés de la façon suivante

Résultat d'exploitation net d'IS

+ Dotations aux amortissements

= Cash-flows "classiques"

- Variation BFRE

+ Cession d'actifs (net d'IS)

- Investissement

= Cash-flows disponibles

Les Cash-flows sont évalués hors frais financiers. C'est-à-dire leur évaluation ne prend
pas en compte les flux d'origines financière tels que les charges d'intérêts et les dividendes.

Les Cash-flows traduisent les flux générés par l'activité de l'entreprise et qui sont à la
disposition de tous les apporteurs de capitaux propres et emprunt.

Remarques

- l'actualisation des flux prévisionnels donne la valeur de l'actif économique


nécessaire à l'obtention des résultats d'exploitation. Si la société possède des actifs non pris en
compte pour évaluer le résultat d'exploitation prévisionnels, il faudra les rajouter pour
l'évaluation finale

- l'évaluation nécessité, pour être satisfaisante le recueil et l'analyse des


nombreuses informations de nature stratégiques tels la nature des objectifs suivis par
l'entreprise, l'existence ou non d'un avantage compétitif c'est qui justifie l'importance de la
phase de diagnostic.

2/ évaluation de la valeur finale ou terminale de l'entreprise

Cette valeur revêt un poids non négligeable dans l'évaluation de l'entreprise,


notamment si la durée retenue pour l'actualisation des flux est courte.

La méthode la plus souvent retenue consiste à actualiser le résultat d'exploitation net


d'impôt sur une durée infinie.

30
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Application:

La société "ALPHA" a réuni les informations suivantes, pour les 5 prochains


exercices, dans la perspective d'une acquisition de l'entreprise "ABC" (somme en dinar)

Entreprise "ABC" 1 2 3 4 5
Résultat d'exploitation 50 000 50 000 60 000 60 000 60 000
Dotations 15 000 15 000 18 000 18 000 18 000
Variation des BFRE 1 000 - 3 000 - -
Investissements prévus 20 000

La valeur de l'entreprise "ABC" au terme des 5 années, sera obtenue en actualisant sur
un nombre de périodes infini un cash-flow moyen estimé à 20000 D.

La société "ALPHA" a évalué le coût de capital de l'entreprise "ABC" à 10% compte


tenu du niveau de risque inhérent à l'activité. Le taux d'impôt étant de 35%.

TAF: Déterminer la valeur de l'entreprise "ABC"

Correction

1/ Calcule des cash-flows disponibles

Entreprise "ABC" 1 2 3 4 5
Résultat d'exploitation net 32 500 32 500 39 000 39 000 39 000
d'impôt
(+) Dotations 15 000 15 000 18 000 18 000 18 000
(-) Variation des BFRE 1 000 - 3 000 - -
(-) Investissements prévus 20 000
Cash-flows disponibles 46 500 47 500 34 000 57 000 57 000

2/ Détermination de la valeur actuelle des cash-flows disponibles

Vact des CFD = 46500/(1,1) + 47500/(1,1)2 + 34000/(1,1)3 + 57000/(1,1)4 + 57000/


(1,1)5 = 181 397,909

3/ Détermination de la valeur terminale de l'entreprise

Val term = 20 000/(0,1)

= 200 000

4/ Valeur globale de l'entreprise "ABC"

V= 181 397,909 + 200 000/(1,1)5 =305 582, 174

31
Information Financière et Evaluation d’entreprise

Section (2): Les méthodes empiriques ou Analogiques ou fondées sur les multiples

1/ Définition et principe

La méthode des multiples consiste à considérer que la valeur de l'entreprise


correspond à un multiple de son résultat prévisionnel. On dira ainsi que dans tel secteur, une
entreprise donnée vaut six fois son résultat d'exploitation tant dit que dans un tel autre secteur,
une entreprise vaut deux années de chiffre d'affaire.

Cette méthode est qualifiée de globale parce qu'elle ne s'attache pas à la valeur des
actifs et des passifs d'exploitation mais plutôt à la rentabilité qui découle de leur utilisation.

Certes cette méthode peut apparaître comme étant très pragmatique mais présente
parallèlement quelque failles et faiblesses qui se rattachent essentiellement à la valeur des
multiples dans la mesure où ces derniers sont très souvent issus d'un historique des
transactions passées et des comparaisons boursières.

Par ailleurs, l'évaluation par les multiples nécessite que les entreprises comparables
doivent être de même taille, avoir le même métier et si possible la même structure
d'endettement.

En effet, les évaluateurs considèrent que dans une classe de risque d'activité donnée,
c'est-à-dire dans le même secteur d'activité et à structure financière égale, on devrait pouvoir
appliquer les différents coefficients multiplicateurs d'un secteur aux entreprises à évaluer.

Parmi les coefficients multiplicateur le plus utilisé, nous pouvons citer:

- Le coefficient de l'EBIT ( Earnings before interests and taxes

- Le coefficient de l'EBDAIT (Earnings before depreciation amortization interests


and taxes)

- Le coefficient de la book value, qui est le coefficient de capitalisation de la


valeur comptable

- Le coefficient de cash-flow

2/ Exemple de coefficient multiplicateur

a/ Le PER (Price Earnings Ratio)

Le PER coefficient multiplicateur des bénéfices est calculé sur les société cotées à
partir du rapport valeur boursière/ Bénéfice nette par action.

Pour les sociétés non cotées, nous pouvons distinguer entre deux applications
concrètes du PER :

- soit à partir d'un raisonnement analogique et dans ce cas nous devons rechercher
sur le marché des société ayant un risque d'activité et financier relativement similaire à
l'entreprise à évaluer

32
Information Financière et Evaluation d’entreprise

- soit à partir d'une modélisation mathématique du PER dont l'élaboration


présuppose la connaissance de certains variables.

b/ Le délai de recouvrement (DR)

Le délai de recouvrement permet de déterminer la valeur d'une action en mesurant le


délai de détention nécessaire pour que le cours de l'action égalise la valeur actuelle des
bénéfices futurs anticipés.

Cette méthode s'inspire de la méthode de délai de récupération employée dans le choix


d'investissement.

Ce modèle dévaluation peut être utilisé sous deux approches différentes:

- soit par analogie, en utilisant les DR des entreprises similaires sur le marché à
condition que le risque d'activité et financiers soient sensiblement identiques

- soit en posant "n" le délai de recouvrement qui représente l'horizon


correspondant à la durée de détention souhaitée, une variable de croissance des bénéfices et
une dimension prix du temps. Dans ce cas le cour recherché de l'action est obtenu comme
suit:

P = B[ (1+C/1+R)n-1/(1+C/1+R)-1]

Avec

- P est le cours recherché de l'action

- B est le bénéfice par action de l'année 0 (dernier exercice clos)

- C est le taux de croissance nominal du BPA

- R est le taux de rendement des obligations à long terme

- n est le délai de recouvrement en années (soit posée soit pris à partir d'une
société de référence

Exemple: on vous fournit les informations suivantes: BPA est de 8D, le taux de croissance des
résultats est de 9%, le taux de rendement des obligations à long terme est de 6,45% et le délai
de récupération d'un titre similaire est de huit ans

TAF Déterminer la valeur du titre (p=69,63)

c/ Le coefficient de capitalisation de la capacité d'autofinancement

Ce coefficient est calculé en rapportant le cours boursier à la capacité


d'autofinancement par action.

Dans le cas des sociétés non coté, on applique le même raisonnement que celui PER

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Information Financière et Evaluation d’entreprise

Section (3) Autres méthodes prospective

1/ L'actualisation des dividendes

L'évaluation des actions par les dividendes se base sur le principe selon lequel le prix
d'une action est la valeur des flux successifs des dividendes qu'elle va générer, actualisé au
taux de rentabilité exigé par l'actionnaire.

P0 = D1/Kc avec

- Kc représente la rémunération attendue par les investisseurs sur ses fonds


propres lorsqu'un dévident constant est versé sur une période infini

- D1 est le premier dividende anticipé

- P0 est le cours boursier

Dans le cas où les dividendes croient à un taux constant (g) sur un horizon infini on
aura P0 = D1/Kc-g

Exemple:

La société "ALPHA" envisage de verser un dividende de 20D au cours du prochain


exercice. On anticipe également que le dividende suivra une croissance de 12% par ans dans
le future. Sachant que le rendement espéré par l'actionnaire est de 18,66%, quelle est la valeur
du titre?

P0=20/ 18,66%-12%

=300

2/ L'approche par l'actualisation de L'EVA (l'Economic Value Added)

a/ Définition et détermination de l'EVA

L'economic value added ou encore valeur ajoutée économique est méthode de calcule
permettant de mesurer la performance économique de l'entreprise après rémunération de tous
les capitaux utilisés.

Elle permet au manager de comparer la rentabilité des projets d'investissement ou de


croissance externe aux coûts des ressources engagées, c'est-à-dire au coût de capital.

Autrement, pour créer de la valeur, il faut investir à un taux de rentabilité économique


supérieur aux coûts des capitaux investis.

EVA = Re (1 – t) – CMPC x CE

Avec:

Re : revenu tiré de l'exploitation

T: taux d'imposition sur les sociétés

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CE rémunération des capitaux engagés

CMPC coût moyen pondéré du capital

On peut exprimer également l'EVA ainsi:

EVA = actif économique x (g – CMPC) avec g = taux de rentabilité économique

L'EVA est égale aussi à la différence entre le résultat courant (Rc) net d'impot (t),
c'est-à-dire le résultat d'exploitation après charges financières, et l'espérance de rémunération
(Kc) des capitaux propres:

EVA = Rc (1 – t) – Kc x C avec C représente le montant des fonds propres.

Finalement, la valeur de l'entreprise est égale à la somme des capitaux investis et


la valeur actuelle des EVA futures.

Dans le cas où l'entreprise possède une EVA négative, cela signifie que son dirigeant
est en train de détruire le capital de l'entreprise ou de lui faire perdre des opportunités de
placement plus rémunérateur.

Dans le cas contraire (EVA positive c'est-à-dire ce qui reste après que les actionnaires
ont été justement rémunérés), l'entreprise dégage une rentabilité supérieure à la juste
rémunération des actionnaires.

b/ Appréciation de la notion de l'EVA

L'EVA oblige à se focaliser sur le cash-flow d'exploitation plutôt que sur les seuls
bénéfices par action qui peuvent faire l'objet de diverses manipulations par les dirigeant ou les
comptables et ne reflètent pas donc la valeur réelle.

L'EVA est privilégié également, dans certaines situations au cash-flow disponibles


dont l'utilisation peut induire dans ce cas l'évaluateur en erreur.

Exemple: une société de technologie ayant une forte croissance mais en phase de
démarrage avec un EVA sur opportunités d'investissement positif et une société proche du
dépôt du bilan, peuvent toutes les deux générer des cash-flow négatifs.

Toutefois, l'importance des anticipations des investisseurs dans la détermination du


cours de l'action limite la portée de l'EVA comme outil de prédiction

3/ Les méthodes des comparables

L'évaluation de l'entreprise basée sur les sociétés comparables est vivement recommandée
dans le cas d'évaluation des sociétés du secteur des nouvelles technologies.

Elle est généralement mise en œuvre par l'utilisation des éléments suivants:

- Capitalisation des bénéfices par action (BPA) de la société avec, pour référence
le PER moyen de la société comparable cotée.

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- Rapport de la valeur de marché par la valeur bilantielle

Cette approche fondée sur des sociétés comparables est facilement applicable l'orsqu'il
existe un échantillon significatif et pertinent de sociétés comparable, mais elle s'avère
inopérante pour les PME – PMI qui n'ont pas d'homologue cotées en bource.

4/ L'évaluation par la clientèle

L'évaluation par la clientèle vient pour répondre à l'évaluation de certains types


d'entreprises où les méthodes d'évaluation traditionnels d'évaluation sont inopérantes. Il s'agit
principalement des sociétés de l'Internet.

L'approche par la clientèle peut aussi être utilisée pour évaluer les entreprises pour
lesquelles les méthodes d'évaluation traditionnelles fonctionnent bien dans la mesure où elle
met en lumière les sources de création de valeur et leur impact sur la valeur du client et par
conséquence sur la valeur de l'entreprise.

L'évaluation par la clientèle est une méthode qui est fondée sur l’hypothèse qui postule
que si la valeur à long terme d'un client peut être calculée et si la croissance du nombre de
clients peut être estimée, alors nous pouvons mesurer la valeur de la clientèle de l'entreprise.

Dans ce cas, la valeur d'un client est mesurée par l'indicateur "lifetime value of
customer" ou valeur économique du client noté (LV).

Cet indicateur se calcule en multipliant la marge brute annuelle par client par un
multiple de marge.

Plus précisément:

LV = Marge annuelle brute par client / (1+ taux d'actualisation - taux de


fidélisation) avec

- la valeur économique d'un client est égale à la valeur actualisée de tous les
profits futurs que ce client peut faire réaliser à l'entreprise. La marge annuelle brute par client
est égale alors à la différence entre la valeur économique par client et ce coûte ce client à
l'entreprise.

- Le taux d'actualisation est égal au coût de capital

- Le taux de fidélisation est le pourcentage de clients que la société réussit à


maintenir sur une année

- Multiple de marge est égale à 1/ (1+ taux d'actualisation - taux de fidélisation)

Remarques:

- Le taux de fidélisation est déterminé soit à partir des études de marché soit à
partir de base des données client de l'entreprise

- Des études ont montrées que la valeur de multiple de marge pour la plus part des
entreprises est comprise entre 1,8 et 0,5.

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Illustration de l'évaluation de l'entreprise par la clientèle

L'exemple de la société E*Trade permet d'illustrer cette approche. Dans son secteur
d'activité (Courtier en ligne), le client et surtout une marge nette positive constituent des
facteurs important de valorisation.

La question est de savoir si une dépense moyenne de 250 dollars est justifiée pour
recruter un nouveau client. Ou encore quelle est la somme maximale que E*Trade est prête à
investir pour acquérir un nouveau client?

Les comptes de E*Trade montraient au 30/06/2000 une marge annuelle par client de
325 dollars.

En prenant l'hypothèse d'un taux d'actualisation de 12% et un taux de fidélisation de


90%, la LV d'un client d'E*Trade ressort à 1477 dollars, ce qui représente le maximum que le
courtier en ligne devrait être prêt à dépenser pour recruter le client.

Le coût de recrutement (CR) d’E*Trade étant à la même date de 250 dollars par client,
la valeur économique nette ("net liftime value", NLV) d'un client est alors égale à LV moins
CR, soit 1227 dollars.

On peut noter que la LV est très sensible au taux de fidélisation.

Si par exemple ce taux n'est que de 80%, la LV tombe de 1477 à 1015 dollars par
client.

La NLV aide les dirigeants de l'entreprise à estimer à la fois la valeur de ses clients et
celle de la société et à gérer les sources de cette valeur.

La valeur de la clientèle peut être obtenue une fois connus la LV d'un client et le
nombre de clients de l'entreprise.

Par exemple, avec une LV d'environ 1000 dollars par client (taux de fidélisation
supposé de 80%) et une base de 2,9 millions de clients au 30/06/2000, la valeur de la clientèle
d'E*Trade ressort à 2,9 milliards de dollars.

Cependant, cette analyse ignorait les évolutions futures du nombre de clients, des
coûts d'acquisition et la marge par client.

En effet, ayant déjà été supportés pour les clients existants, ces coûts d'acquisition
n'étaient pas inclus dans le calcule, mais une intégration de ces clients futures était nécessaire.

Au final, une décote d'environ 30% était utile pour corriger les insuffisances de
l'analyse statique.

Source: E.Tchemeni, 2003

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5/ Evaluation de l'entreprise sur la base de la théorie des options

a/ Rappel

L'option est un contrat entre deux parties par lequel l'une accorde à l'autre le droit
(mais pas l'obligation) de lui acheter (option d'achat) ou de lui vendre (option de vente) un
actif moyennant le versement d'une prime.

L'achat (ou la vente) de cet actif, appelé souvent actif sous-jacent, se fera à un prix
déterminé (prix d'exercice) durant une période (options américaines) ou à une date précise
(options européennes).

Ainsi, l'option d'achat s'analyse juridiquement comme une promesse de vente (un
engagement de vendre), accordé par le vendeur de l'option d'achat à l'acheteur de cette option.

Par contre l'option de vente s'analyse comme une promesse d'achat (un engagement
d'acheter) accordée par le vendeur de l'option de vente à l'acheteur de cette option.

b/ Application de la théorie des options à l'évaluation de l'entreprise

Pour les entreprises endettées dont le niveau de risque est élevé et dont la valeur est
susceptible de fluctuer fortement, l'approche par les options peut se révéler mieux adapter.

Il s'agit donc d'une entreprise endettée et dont le futur se caractérise par une forte
incertitude.

Dans ce cas, nous pouvons considérer que les actionnaires détiennent une option
d'achat sur l'actif de l'entreprise. Les caractéristiques de cette option sont les suivantes:

- Sous-jacent: l'actif de l'entreprise

- Echéance: celle de la dette

- Prix d'exercice : valeur de remboursement de la dette

- Valeur de

Nous pouvons également considéré que les créanciers sont vendeurs d'une option de
vente sur l'actif de l'entreprise, les caractéristiques de cette option sont les mêmes que l'option
d'achat.

Pour illustrer supposons que la société "ALPHA" est une société de capitaux ayant
une dette dont la valeur à la datte 0 est D0 = 1000D, dont l'échéance est à 1 an et dont le taux
d'intérêt est de 12%.

Dans ce cas la valeur de la dette à l'échéance est égale à la valeur de remboursement =


1000 x 1,12 = 1120.

La situation des actionnaires à l'échéance de la dette et celle des créanciers s'analyse


respectivement comme suit:

- La situation des actionnaires: à l'échéance de la dette deux cas de figures peuvent se


présenter

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Information Financière et Evaluation d’entreprise

1 Cas: La valeur de l'entreprise (VE) est supérieur ou égale à la valeur de


remboursement de la dette (1120). Les actionnaires remboursent la dette et s'approprient la
différence, soit VE-1120. Ils obtiennent donc un résultat (R) tel que R = VE – 1120 – apports
(k)

2 Cas: La valeur de l'entreprise est inférieure à la dette. Dans ce cas, les actionnaires
invoquent la clause de responsabilité limitée qui les dispense d'assumer les pertes au-delà de
leurs apports. Ils perdent donc ces apports mais pas plus. Le résultat donc qu'ils obtiennent est
une perte dont l'expression est R = -k

- La situation des créanciers: Là aussi deux cas de figures peuvent se présenter:

1 Cas: VE≥1120 les créanciers sont normalement remboursés

2 Cas: VE est strictement inférieur à 1120, dans ce cas les actionnaires ayant fait
jouer leur clause de responsabilité limitée, les créanciers s'approprient la valeur de l'entreprise
sur laquelle ils se remboursent.

c/ Généralisation

La valorisation de l'entreprise sur la base de la théorie des options suppose que les
actionnaires possèdent une option d'achat sur l'entreprise alors que les créanciers possèdent
une option de vente dont les valeur sont déterminées respectivement comme suit:

- valeur de l'option d'achat = valeur des capitaux propre. Cette valeur se décompose
en valeur intrinsèque qui est égale à la valeur de l'entreprise moins la valeur de
remboursement de la dette et en valeur spéculative qui est égale à la valeur de l'option d'achat
moins la valeur intrinsèque.

- La valeur de l'option de vente pourrait être considérée comme étant une prime de
risque par rapport à une dette ne supportant aucun risque. Dans ce cas, la valeur de l'option de
vente est égale à la valeur de la dette actualisée au taux sans risque moins la valeur de la dette
aujourd'hui appelé encore valeur de la dette risquée ou valeur de marché de la dette.

Selon cette perspective la valeur de l'entreprise est égale à la valeur de l'option d'achat
plus la valeur de la dette actualisée au taux sas risque moins la valeur de l'option de vente.

Application

Soit la société "ABC" dont la valeur des actifs est de 2000 D à la fin de l'exercice N.
Le financement est assuré par :

- des fonds propres pour un montant de 800 D

- pour le reste, des dettes de 15%, remboursement in fine dans 2ans. Le taux de
placement sans risque est de 6%.

TAF Calculer et décomposer la valeur de l'option d'achat, à cette date (fin N) et


évaluer la valeur de l'option de vente.

Correction:

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Information Financière et Evaluation d’entreprise

- Valeur de l'option d'achat: valeur des capitaux propres à la date considérée = 800
D

- Décomposition: Valeur de remboursement de la dette = 1200(1,15)2 = 1587D.


La valeur intrinsèque = 2000-1587=413. Valeur spéculative=800- 413 = 387

- Valeur de l'option de vente: 1587/ (1,06)2 – 1200 = 212, 42

6/ Approche du conglomérat d'entreprises

Cette approche d'évaluation s'applique dans le cas d'une entreprise qui englobe
plusieurs secteurs d'activités distincts.

Dans ce cas, l'entreprise ne sera pas évaluée comme un tout indissociable mais
l'évaluation porte plutôt sur chaque activité à part. La valeur de l'entreprise est égale alors à la
somme des valeurs des différentes activités.

En fait cette approche consiste à considérer l'entreprise comme ensemble de


segment. La valeur de chaque segment ou encore chaque activité pourrait être déterminée par
l'une des méthodes précitées principalement la méthode des multiples, des cash-flows
disponibles et des comparables.

7/ L'évaluation de l'entreprise selon des Analyses de scénarios

Cette méthode consiste à mettre en œuvre plusieurs scénarios de valorisation de


l'entreprise dans le futur.

Le développement de ces scénarios peut se baser sur des variables macroéconomiques,


des variables spécifiques à l'entreprise ou relatives au secteur d'activité.

Cette méthode d'évaluation se déroule généralement en quatre étapes:

- Etape (1): déterminer le facteur essentiels qui déterminera le scénario proposé


selon la nature de la société. Le facteur retenue est considéré comme étant la source majeure
d'incertitude pour la pérennité de la société.

- Etape (2): Estimation des valeurs prises par les différents paramètres pour
chaque scénario

- Etape (1): Estimation de la valeur actualisée des cash-flows pour chacun des
scénarios

- Etape (1): Sélection d'une valeur parmi les valeurs dégagées par chaque scénario.

8/ L'évaluation de l'entreprise par simulation

La simulation consiste à formuler des hypothèses sur la variation des variables clés de
l'évaluation et de déterminer l'impacte de ces hypothèses sur la valeur de l'entreprise.

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Information Financière et Evaluation d’entreprise

Contrairement à l'analyse des scénarios qui se base sur des valeurs moyennes discrètes
des différents variables, la simulation fait qu'une distribution de probabilité est associée au
comportement de chaque variable retenue.

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