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Les cahiers de prevention Liteon rsh Guide de radioprotection pean tani Paneer sctd pac ifs Rayonnements ionisants - Notions fondamentales jaz] Manifestation de la radioactivité Les éléments radioactits, drigine naturelle ou artificial, sont caractérisés par Uinstabilité de leur noyau. Elle se manifeste par [mission de particules a, 8, neutrons} ou de photons (%, ol qui constituent les radiations ionisantes, détectables uniquement par des appareils appropriés. Ces radiations ont la propriété dioniser la matiére, contrairement aux autres rayonnements tels que la lumiére visible, les rayons infrarouges ou les ultrasons. Tableau 1: Longueurs d’onde des rayonnements ionisants et non ionisants Longueur d’onde A Particulaires :a, 8, neutrons | Rayonnements jonisants | 2100 nm T (Type de rayonnements | Electromagnétiques +, X TOO Am A <400nm BOOnmr Pour les tissus humains de masse volumique 1 g/cm, cette portée moyenne est inférieure & 7 microns pour les B du tritium par exemple. Elle est de (ordre de. 0.9 mm pourle *C, > La pénétration des B de faible énergie [énergie maximale inférieure & 200 keV) est souvent considérée comme négligeable au regard de (exposition externe, Dans le cas de exposition interne, il nen est pas de méme au niveau cellulaire. © Le pouvoir darrét d'un milieu pour une particule chargée légare est la résultante de deux types de phénomenes ~ La collision : le choc avec les électrans de ce milieu aboutit soit 8 arracher un ou plusieurs électrons a latome (production d'un ion positif), soit & déplacer un électron, uquel cas on parle d’atome excité {tous les électrons sont présents mais pas tous la bonne placel. La réorganisation du cortage électronique conduit 8 {émission de raies X mono énergétiques et d de (énergie dégradée sous forme de chaleur ou de luminescence, par exemple, dans le cas de la désexcitation de [atom ~> Le freinage : il résulte de la modification de la trajectoire de Uélectron au voisinage du noyau positif. Toute particule chargée, soumise & une accélération, émet un rayonnement électromagnétique. La perte de énergie de lélectron incident se retrouve sous forme d'un rayonnement X, dit« bremsstrahlung » [de (allemand Brems = reins et strahlung = rayonnementl Cette émission n'est pas monoénergétique mais se répartit sous forme d'un spectre continu altant de 08 énergie initial de ta particule incidente. Son intensité croft en fonction de [énergie de la particule et du numéro atomique de la matiére traversée. énergie totale de la particule incidente se partage dans des proportions variables entre collision et freinage. En conséquence, pour arréter ces particule, il convient dutiliser un matériau de faible numéro atomique, comme le plexiglas [cas du 1,7 MeV), de facon limiter le rayonnement X dd au freinage. b) Particules chargées tourdes * Leur trajectoire est rectligne. » Le parcours des a est faible [oir fiche 1]. Ainsi, les a ne présentent pas de risque exposition externe mais leur powvoir ¢'ionisation élevé les rend trés nocifs en cas d'incorporation par inhalation ou ingestion dans Vorganisme. * Leur pouvoir dionisation est maximum en fin de parcours. Cette caractéristique permet de les utiliser dans des applications médicales avec des accélérateurs de particules dont énergie est réglée pour délivrer une dose maximale 8 une profondeur déterminée Ihadronthérapiel La fiche 1 présente ces notions de portée, Les rayonnements électromagnétiques X et y (photons) Ils interagissent de trols maniéres avec la matiére. al L’ffet photoélectrique Le photon disparat et communique & Uélectron heurté toute son énergie, diminuge de (énergie de liaison de la couche électronique concernée © bu} Leffet Compton Le photon ne disparaft pas aprés le choc, mais son énergie et sa direction sont modifiées. LLéleciron dit « Compton » emporte un certain quantum d énergie. Il peut arriver que le phatan ratourne en arriére & 180° [phénomene de rétro-diffusian]. Son énergie est alors limitée & 0,255 MeV, quelle que soit celle du photon incident. Dans ces deux cas, (atome reste ionisé. Les électrons arrachés provaquent des lacunes dans les couches profondes. La réorganisation électronique qui sensuit est & Corigine de (‘émission de raies X discrates, caractéristiques de {élément l Letfet de matériatisation ‘Au voisinage du noyau, le photon disparaft et donne naissance & une paire d'électrons eet ©. Celte création de matiére nécessite un équivalent énergétique de deux fois 0,511 MeV. Pour provoquer ce phénoméne, i faut donc gue le photon incident posséde au minimum une énergie de 1,02 MeV. énergie excédentaire sert & communiquer de la vitesse aux électrons ainsi créés, Ds qu'il sera suffisamment ralenti,(électron postif fant-rmatiére] va se recombiner avec un électron du milieu. Cette annihilation donnera naissance 8 deux -y de 0,511 MeV, emis 3 180° Les neutrons Ces particules ne possédent pas de charge électrique, ce qui leur permet de pénétrer aisément 8 lintérieur du nayau. On distingue différentes réactions al La réaction lastique Uénergie cinétique est conservée. Le transfert d’énergie est maximal quand les masses des particules sont identiques. Les matériaux riches en protons leau, béton, paraffine, polyéthyéne..), dont ta masse est voisine de celle du neutron, constituent donc des ralentisseurs efficaces pour les neutrons. Les protons ainsi mis en mouvement peuvent créer des ionisations. 6} La réaction inélastique énergie cinétique n'est pas conservée. Le neutron pénétre dans le noyau qui émet alors un photon y et un autre neutron d'énergie inférieure au neutron initial. ci La capture radiative [neutrons tents ou thermique d' énergie <0,025 eVI Le neutron est capturé par le noyau qui devient instable et peut émettre des particules ionisantes (proton, al ou des photons . Les neutrans peuvent donc rendre radioactts des noyaux stables & lorigine Exempte 1:""Cd+ 'n + “cd + yde7 Mev Cotte réaction sert a mettre en évidence les neutrons thermiques dans les dosimétres photographiques en superpasant un écran de cadmium sur {émulsion. Exemple2: 'B +n > Li + He lalpha) Gn dit que le bore est neutrophage. Sous ferme d'acide borique, il peut étre injecté Gans le circuit primaire des réacteurs nucléaires pour arréter le réaction en chaine Sous forme gazeuse (BF, il peut ére utilisé dans des compteurs de neutrons (c'est alors la particule alpha qui est ionisante) Exomle3: N+ nap» C La production de "C est due & la réaction des neutrons cosmiques sur les premigres couches de la troposphire. Les écrans Ce chapitre est entiérement traité dans la fiche 2. Différents types d’exposition Llemploi des radionucléides peut provoquer une exposition externe, une contamination externe ou une contamination interne. « Lexposition externe est provoquée par une source radioactive située & distance de individu. Cette source peut émettre des rayonnements qui interagissent avec le corps humnain en créant des ionisations. exposition peut étre glabale ou partielle + Une contamination externe est provoquée par un produit radioactit qui s'est déposé sur la peau, les vétements ou les plans de travail, Elle peut conduire & Uincorparation des produits radioactits dans organise. - Une contamination interne se produit lorsque les produits radioactifs ont pénétré dans ‘Vorganisme par inhalation, ingestion ou parvoie cutanée Iplaie par exemplel. Ce phénoméne incorporation conduit & exposition interne. jeu par ingestion. Contamination interne par inhalation Contamination ete 2 ee par contact cutané ny Les dégats biologiques provoqués par une exposition interme ou externe sont de méme nature. Lors d'une contamination interne, les caractéristiques physico-chimiques du radionuclide déterminent le tissu biologique sur lequel il se fixe. De $a période biologique (ditférente de sa période radioactivel dépend son élimination apres métabolisation. La période effective [T+] est le temps pendant lequel le radionucléide pourra agir sur Lorganisme. Elle est liée& la période radioactive [T= et & la période biologique [Tes par la relation suivante f1o- t+ 4 > Ts Tat. Ta Tw Tee Tet Tn Exemple : Pénode effective de (I fixé sur la thyroide Sa période radiologique étant de 60,2 jours et s2 période biologique de 138 jours, la période effective de ("I pour cet organe est donc égale & 42 jours. Effets des rayonnements ionisants sur "homme Dose absorbée équivalente (E) Pour quantifier les effets des rayonnements ionisants dans les tissus vivants, iLfaut déterminer lune grandeur qui tienne compte de la qualité du rayonnement : cest ta dose équivalente, anciennement appelée equivalent de dose. Elle est exprimée en sievert Sv) et est reliée ala dose absorbée par la relation Dose équivalente ‘00 Ws est le facteur de pondération radialogique que la Commission Internationale de Protection Radiologique ICIPR} a détini pour chaque type de particule ou de rayonnement. De plus, la CIPR a défini, pour les principaux tissus de organisme, un facteur de pondération tissulaire Wi, qui introduit la notion de dose elficace comme étant le produit de la dose ‘équivalente, corrigée par le facteur de pondération tissulaire. Dose etficace = Dose équivatente . Wi. Les valeurs de Wr et W: sont indiquées dans la fiche 4. La connaissance de la dose absorbée Par un tissu biologique ainsi que des valeurs de We et W: permet, & partir de lirradiation partielle un tissu, de calculer la dose équivalente recue par tout lorganisme. Exemple ‘ImBy de photons associé a 1 mGy de neutrons de 1 MeV induit une dose équivalente de + AmGy.1+1mGy.20=21msv + 4 Wedesy Wr du neutron de 1 MeV Si cette dose équivalente est délivrée au poumon, la dose correspondante elficace pour Vorganisme entier sera égale @ 21 mSv x 0.12 = 2.52 mSv L Ws pournen Effets des rayonnements sur homme!" Les effets des irradiations sur (homme sont de deux types: 2) Effets non aléatoires ou non stechastiques Pourcentage de la population présentant leffet fréquence) Gravite Pour un effet donné le seul varie suivant les individus Ces effets [également appelés déterministes) ont les caractéristiques suivantes “ils sont observés aux fortes doses, « ils apparaissent obligatoirement au-dessus d'un seull qui varie avec le débit de dose, * leur gravité augmente avec la dose recue. Des exemples de ces effets sont décrits dans la fiche 4, en fonction de la dase absorbée soit par Vorganisme entier, soit par un tissu biologique particulier. bb) Effets aléatoires ou stochastiques Fréquence d'apparition 100% Hypothése actuelle 50% Plauen rt Dose, IL s'agit deffets cancérogénes ou mutagénes + ils sont observables ou prépandérants aux faibles doses [a fortes doses, ils sont masqués par les effets non aléatoiresl, * pour des raisons de sécurité, et en l'absence de certitude scientifique, il est admis qu'il rexiste pas de dose seuil en dessous de laquelle ils ne se manifesteraient pas, + dans une population exposée, ils apparaissent au hasard [tous les individus ne sont pas obligatoirement touchés), «leur probabilité d'apparition dans une population croit avec la dose, » leur gravité est indépendante du niveau d'exposition, + leur temps d'apparition est long Iquelques années & quelques dizaines d'années}. La fiche 5 rend compte de [état des connaissances sur le sujet, avec le résultat de différentes enguétes épidémiologiques. Exposition a la radioactivité d'origine naturelle et médicale Radioactivité naturelle Ils existent trois catégories de rayonnements ionisants d'origine naturelle, a Les rayonnements cosmiques Ils sont multipliés par 2 quand altitude croit de 1500m 3 Paris 03 mSv/an 1500 m 0,6 mSv/an 3 3000 m 4,2. mSv fan & Quito [2800 m) 1,6 mSv/an 3 La Paz (3658 m) 2.7 mSv fan 818.000 m 10 mSv/ heure en cas d'éruption solaire 0,1 81 mSv/heure a | Les rayonnements telluriques 3 Paris 0.4 mSv/ an en Bretagne de 1,8 33,5 mSv/an dans le Massif Central [Lodéve] 70 mSv/an Iponctuellement) a Kerala (Indel 13 mSv/an au Brésil 5310 mSv/an ¢1 Les radionuctéides présents dans le corps humsin, Leur présence est due & ingestion d'aliments en contenant naturellement Dans ce cas, exposition est due principalement au potassium 40 |") (ecorps humain (70 kgl contient 145g de potassium dant 0,012% est du “K, ce qui correspond 8 une activité de 4426 Ba et & une dose efficace de 0,2mSv / an. Mais i faut noter également la présence de Carbone 14 (*C] avec une activité de 3.500 Ba. ‘Actinté ingérée chaque jour par homme : 100 Bq de “Cet 100 Bq de °K lespresBuletin de ison SFEN 0123) ‘Au total, Lactivité moyenne de Corganisme est done d'environ 8000 Bq De facon générale, des éléments radioactifs sont présents dans pratiquerent tout notre environnement. Tableau 3: Activité naturelle de quelques substances POISSON, 100 Ba / Xs POMME DE TERRE 100 8 150 Bq7 ki HUILE DE TABLE 180 84/1 La 50 Bq /1 [Potassium 40] 80 Bq \Iradioactivité naturelle totaled FAU MINERALE 1Bq/ (Radium 226) 2.8q/ Uranium} EAU DE PLUIE 0381 Bg/L EAU DE CISERE 0,3 Ba/t EAU DE MER 10Bg/t SOL SEDIMENTAIRE 400 g/kg ‘SEDIMENTS DE LISERE (40K) 1000 8a / kg SOL GRANITIOUE 8000 8g /kq Tableau 4: Bilan de Vexposition naturelle ‘Type dexposition Dose en mSv Ps. ee If maximale Cosmique lexterne) 0,35 2 [erie texterne} oa Ws U.K, Th Corps humain internal. 1.6 kK, CU, Th Total 25 | 835 g] Uexposition d'origine médicale Le tableau 5 présente les doses moyennes délivrées lors de différents examens radiologiques. ‘Tableau § : Doses en fonction de Vexamen réalisé | Radiographie ‘Dose alapeau | Dose équivalente | Variations” Is = ims) Im | Thorax a7 o (0.05-0.34) Crane 2 0.15) —(0.13-1.351 ‘Abdomen 3 10 103-45) Urographie intraveineuse 20 35 [0.7-10.41 Transit ceso-gastroduodénal 90 38 [129.4] Lavement baryté 97 4610.21 ‘Scanner abdominal - - Scanner sbdominal__ ‘Scanner thoracique E (+1 Fourchette des eliations d équivaent de dose officace réalsées dans aiérents pays i'aprés UNSCEAR] Les normes de radioprotection ‘Objectifs des normes de sécurité Les valeurs limites ¢ exposition fixées aux articles R. 231-76 et R, 231-77 du Code du Travail sont associées aux principes fondamentaux suivants + la justification Toute activité entrainant une exposition aux rayonnements ionisants doit étre justifiée par une analyse codt/avantage, mettant en évidence que le détriment est sutfisamiment faible par rapport au bénéfice que lon retire de cette pratique. © Voptimisation optimisation consiste & réduire les doses individuelles et collectives & un niveau aussi bas que possible, compte tenu das impératifs sociaux et économiques (Principe ALARA) “ la limitation des expositions individuelles IL faut également réduire (es expositions individvelles aux limites pour lesquelles le risque est jugé acceptable. Ces limites sont telles qu’elles permettent -> d'éviter tout effet pathologique, en se situant bien au-dessous des seulls des effets déterministes, -> de maintenir le détriment éventuel provoué par les effets aléatoires a un niveau jugé acceptable pour individu et la société. * ALARA. eoniracton des mots anglais « As Low As Reasonably Achevatle © Valeurs limites d’exposition Le cumul des expositions internes et externes ne doit pas dépasser les valeurs indiqutes dans la fiche 6 Ces valeurs limites sont déterminges en fonction des différentes catégories de personnels exposés, Deux catégories de travailleurs ont été définies * La catégorie A regroupe les travailleurs susceptibles de recevoir, dans les conditions habituelles de travail, une dose efficace supérieure 3 6 mSv par an ou une dase équivalente supérieure aux 3/10 des limites annuellesfixées & article R.231-76 du décret n°2003-298 + Les travailleurs de catégorie B sont ceux qui, dans les conditions habituelles de travail sont susceptibles de recevoir annuellement une dose efficace supérieure & ImSv ou une dose équivalente supérieure au 1/10 des limites fixées & article R.231-76. Actuellement, pour le public, les expositions doivent rester inférieures & ImSu Pour les femmes enceintes, exposition de fentant a naftre doit étre aussi réduite que possible, et rester inférieure a 1mSv. Pour Uexposition interne, la nouvelle réglementation définit des coefficients de dose elficace engagée par inhalation lou par ingestion). Ces coefficients sont établis non seulement en fonction de la taille de 'aérosol, mais également en tenant compte de la faculté de rétention dans te poumon lindices F, Met S pour Fast = rapide, Medium = moyen, Slow = lent, et V pour vapeur) Définition des sources scellées et des sources non scellées Sources scellées Les sources scellées ont une structure ou un conditiannement qui empéche, en utilisation normale, toute dispersion de matiére radioactive dans le milieu ambiant. Sources rion scellées Les sources non scellées sont des sources dant la structure et le conditiannement dans les conditions narmalas d'emploi ne permettent pas de prévenir une dispersion de la substance radioactive dans le milieu ambiant. La fiche 7 présente les principales caractéristiques des radionucléides les plus couramment utilisés ainsi que les valeurs relatives 8 la radioprotection qui leur sont associées Fiche Ee Pénétration dans la matiére = Parcours des alpha dans air Radionucléide “Sa "Th "Po __Energie (Me\ =) 42 53 Parcours fem} MM 26 3.86 5 © Portée des étectrons dans Vair Une formule approchée, valabe de 80 keV & 2 MeV, permet de connaftre la pénétration des électrens dans la matiére [Poste P = portée en g/em* E = (énergie en MoV n= 1,268 ~0,0954 tn E [E on Mev) Pour en déduire (a valeur en centimatres, il suffit de diviser par la masse volumique [en g/cm’) du matériau considéré, Le schéma ci-dessous exprime, de fagon graphique, la pénétration pour un certain nombre de matériaux. Papier Aluminium ——_Béton Plomb 4mm plusieurs em Particules alpha Particules béta, électrons Rayonnement X et gamma, neutrons Rayonnement atiénué ‘Sehéma récapitulatif: pénétration dans la matiére des differents types de rayormements ionisants

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