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Une brève introduction à l’Astrologie Kabbalistique.

« Et après l'avoir conduit dehors, il dit: Regarde vers le ciel, et compte les
étoiles, si tu peux les compter ». Genèse 15, 5.

Le Sepher Yetsirah, dont la date de rédaction est estimée aux alentours du


Xie-XIIe siècle, révèle les secrets de l’astrologie juive et kabbalistique :

« 5-3 Douze Simples : He, Vav, Zaïn, ‘Heth, Teth, Yod, Lamed, Noun, Samekh,
Ayin, Tsaddé, Qof. Fondées, gravées, sculptées, permutées, pesées,
transformées. Par elles sont formées douze constellations dans l'Univers,
douze mois dans l'Année et douze dirigeants dans l'Âme, mâle et femelle ».

« 5-4 Douze constellations dans l'Univers, Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer,


Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons ».

« 5-5 Douze mois dans l'année, Nissan, Iyar, Sivan, Tamouz, Av, Eloul, Tishri,
Héshévan, Kislév, Tévéth, Shevat, Adar ».

Que nous synthétisons alors de la manière suivante :

Lettre Nom Signe du Zodiaque Tribu


He Telah Bélier Juda
Vav Shor Taureau Issachar
Zaïn Thaumim Gémeaux Zebulun
‘Heth Sartan Cancer Reuben
Teth Aryeh Lion Shimon
Yod Bethuleh Vierge Gad
Lamed Maznim Balance Ephraim
Noun Oqereb Scorpion Menashe
Samekh Qesheth Sagittaire Benjamin
Ayin Gedi Capricorne Dan
Tsaddé Dali Verseau Asher
Qof Dagim Poissons Naftali

Signe Mois hébreu Mois


BELIER NISSAN AVRIL
TAUREAU IYAR MAI
GEMEAUX SIVAN JUIN
CANCER TAMOUZ JUILLET
LION AV AOUT
VIERGE ELLOUL SEPTEMBRE
BALANCE TICHRI OCTOBRE
SCORPION HECHVAN NOVEMBRE
SAGITTAIRE KISLEV DECEMBRE
CAPRICORNE TEVET JANVIER

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VERSEAU CHEVAT FEVRIER
POISSONS ADAR MARS

PLANETE HEBREU JOUR


SATURNE CHABTAI SAMEDI
JUPITER TSEDEK JEUDI
MARS MADIM MARDI
SOLEIL HAMA DIMANCHE
VENUS NOGA VENDREDI
MERCURE KOKHAV MERCREDI
LUNE LEVANA LUNDI

Les astrologues juifs versés dans la Kabbale tirent de ce texte, mais aussi du
Talmud et de la Bible, des interrogations et des théories sur l’évolution des
hommes et du monde de la Création. Voilà comment, par exemple, Ibn Ezra
(vers l092-1167), l’auteur de l’ouvrage « Le Commencement de la Sapience
des Signes » et du « Livre des Fondements », fait correspondre planètes et
événements bibliques selon l’ordre inverse des jours de la semaine :

Saturne : la Création
Vénus : le jardin d’Éden
Jupiter : la Tour de Babel
Mars : le Premier Temple
Lune : le Second Temple
Soleil : les Temps messianiques.

Dans son « chapitre des 7 planètes », Ibn Ezra nous explique que les 7
planètes sont Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure et la Lune. « Et la
plus haute de toutes, c’est Saturne, car elle est en la sphère septième de la
Terre, et après elle Jupiter et ainsi jusqu’à la Lune au cercle premier qui est
près de la Terre. Et les signes sont répartis en 4 parties selon les 4 natures, 3
signes pour une nature. L’Agneau, le Lion et l’Arc sont chauds et secs comme
la nature du feu. Et le Bœuf, la Pucelle et le Chevreau sont froids et secs
comme la nature de la poudre (terre). Les Jumeaux, les Balances et le Seau
sont chauds et moites (humides) comme la nature de l’air. L’Écrevisse, le
Scorpion et les Poissons sont froids et moites comme la nature de l’eau.
Saturne est froid et sec. Et Jupiter chaud et moite. Et Mars est chaud et sec
ardent. Et le soleil est chaud et sec, Vénus est froide et moite. Mercure est
tournant (neutre), car sa nature est comme la nature de l’étoile qui est avec
lui, la Lune est froide et moite ».

D’après le Talmud, celui qui naît sous le signe du Soleil atteindra la grandeur
et celui qui naît sous Vénus deviendra riche et immoral. Naître sous le signe
de Mercure confère la sagesse et une mémoire puissante alors que naître sous
le signe de la Lune attire des malheurs. Saturne est signe de frustration,
Jupiter, signe de vertu et celui qui naît sous l’influence de Mars deviendra soit
chirurgien, soit sacrificateur, nous dit-on (Talmud, traité Chabbat 156a).
Chaque année, l’anniversaire de cette naissance est considéré par les rabbins
comme un jour où le destin est fortement influencé par l’astrologie (Talmud de
Jérusalem, Roch Hachana 3, 8). Cependant, la loi juive (Talmud, traité

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Pessa’him 113b) conseille de ne pas recourir aux prédictions et aux conseils
des astrologues. Ce conseil est à mettre en parallèle des interdits de la Bible :
« Vous ne mangerez rien avec du sang. Vous n'observerez ni les serpents ni
les nuages pour en tirer des pronostics. » (Lévitique 19:26).

« Il reste que la rumeur veut que l’astrologie ne soit pas tout à fait kasher ! En
fait, le judaïsme continue à assimiler l’astrologie à la Avoda Zara (idolâtrie,
littéralement : culte étranger) et à considérer que ce qui est bon pour les
autres ne l’est pas pour les Juifs. On en est en définitive arrivé à ce que l’on
entende souvent dire que les Juifs échappent au pouvoir des astres, qu’ils
soient ou non observants. Par droit de naissance, si l’on peut dire. On n’en est
plus aujourd’hui à chercher à vouloir justifier les pratiques religieuses par le
fait que cela porte bonheur ! Ce serait en fait purement et simplement une
exception culturelle, une volonté de se distinguer des autres peuples comme
tel siècle veut se distinguer du précédent par tel ou tel rejet, qui serait la
meilleure explication pour un certain refus de l’astrologie.

En fait, toute la question est de savoir de quelle astrologie on parle : le débat


n’est pas entre accepter ou refuser l’astrologie, mais entre une astrologie
adéquate ou non, tout comme les Juifs ne rejettent pas toute nourriture, mais
ne se nourrissent pas n’importe comment. Selon nous, il doit exister une
astrologie « juive » offrant certaines caractéristiques, en phase avec l’idée de
monothéisme face à une astrologie d’inspiration plutôt polythéiste ; c’est le
choix entre une astrologie du temps et une astrologie de l’espace. Un des dix
Commandements n’est-il pas le respect du repos hebdomadaire qui suppose
un certain rapport au temps que l’on retrouve dans le récit de la Création
(Genèse) ? Ce qui gêne en revanche, au regard de la pensée juive, c’est l’idée
d’une société qui idolâtrerait ses différences internes, au nom d’une typologie
zodiacale ou planétaire, alors que la loi doit s’imposer à tous et au même
moment, il faut aller voir du côté du Livre de l’Ecclésiaste (Ch. III), exposé de
morale attribué fictivement au roi Salomon : « Il y a un temps pour chaque
chose ». », Jacques Halbronn.

On trouve également des références à l’astrologie dans certains traités


anciens comme le traité hébreu connu sous le nom de Baraita di-Mazzaloth, ou
Traité Externe des Constellations, qui date de plus ou moins 600 avant J.C. et
qui donne des détails sur les sept planètes et les douze signes du Zodiaque
ainsi que sur leurs configurations possibles les uns avec les autres. Le Sepher
Ha-Razim, un traité de théurgie et de magie angélique, parle ainsi d’examiner
« les périodes et les minutes pour révéler les périodes de vie et de mort,
d’affliction et de guérison ». « Conseille des pensées de servitude. Recherche
les degrés du paradis traversant tout en sept demeures, encerclant tout par
chaque signe du zodiaque. Observe chaque manière de vie. Examine et
questionne la Lune. Révèle les chemins de la Grande Ourse, Orion, et la
constellation des Pléiades. Considère quels noms et quels anges sont dans
chaque firmament. Révèle également ce qu’il adviendra de chaque mot ».

Et plus loin, le traité décrit plus avant le système astrologique et magique :


« Ceux-ci sont les signes du zodiaque et les anges en charge et gouvernant
chacun d’eux :

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Le premier jour est le Soleil. Le signe est le Lion. L’ange est Raphaël,
responsable de la première semaine. Divise 15 [T’’O] de ChNKL. ShTzM est
dans le milieu. Le second jour est la Lune. Le signe est le Cancer. L’ange est
Gabriel, responsable de la seconde semaine dans l’heure précédente. Le
troisième jour est Mars. Les signes sont le Bélier et le Scorpion. L’ange est
Samael. Le quatrième jour est Mercure. Les signes sont le Gémeaux et la
Vierge. L’ange est Michaël. Le cinquième jour est Jupiter. Les signes sont le
Sagittaire et le Poisson. L’ange est Tzedeqial. Le sixième jour est Vénus. Les
signes sont le Capricorne et le Verseau. L’ange est Qephetzial . La première
nuit est Mercure. Les signes sont le Capricorne et le Taureau. L’ange dans la
première heure est Michaël. La seconde nuit est Jupiter. Les signes sont le
Sagittaire et le Poisson. L’ange est Tzedeqial. La troisième nuit est Vénus. Les
signes sont le Gémeaux et la Vierge. L’ange dans la première heure est A’anial.
La quatrième nuit est Saturne. Le signe est le Capricorne. L’ange dans la
première heure est Qephetzial. La cinquième nuit est Mercure . Le signe est
le Lion. L’ange dans la première heure est Raphaël. La sixième nuit est la
Lune. Le signe est le Cancer. L’ange dans la première heure est Gabriel. La
septième nuit est Mars. Les signes sont le Bélier et le Scorpion. L’ange est
Samael. »

Hayyim Moshe Luzzatto dans « La Voie de Dieu : chapitre 7 : l’influence des


étoiles »: « Dans la première section, nous avons discuté de chaque
phénomène physique ayant sa racine dans les Forces transcendantales.
Puisque ces phénomènes ont ainsi leur racine dans toutes les voies possibles,
ils doivent se refléter et se transmettre aux choses physiques selon la forme
adéquate.

C’est pour cette raison que les étoiles et leurs planètes furent créées. Au
travers de leurs cycles, tous les phénomènes ont leur racine dans le royaume
spirituel et se reflètent dans leurs contreparties physiques. Ils peuvent exister
alors dans le monde terrestre selon une forme adéquate.

Le nombre d’étoiles, aussi bien que les niveaux de leurs diverses divisions, a
été créé comme nécessaire par la Très Haute Sagesse pour ce processus de
transmission.

La capacité de toutes les choses terrestres d’exister est influencée par leurs
étoiles respectives. Au travers de ces étoiles, leur essence est reflétée de leur
aspect dans les hauteurs de leurs Racines jusqu’ici sur terre ».

Dans la Bible, les douze fils de Jacob deviendront les 12 tribus d’Israël qui
correspondent aux 12 signes du Zodiaque (les douze Mazaloth du Mazzaroth),
aux 12 mois de l’année, aux douze lettres simples de l’alphabet hébraïque, aux
12 attributs de l’Âme et de Dieu, etc.

L’astrologie kabbalistique essaye de déterminer quels sont les temps adéquats


pour chacun de ces attributs. Par exemple, pendant le mois de Nissan, lorsque
la Pâques est célébrée, l’attribut du langage est à son apogée, travailler sous

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les auspices du signe et des planètes de ce mois, permet donc d’améliorer la
capacité de communiquer.

Selon les thèmes astrologiques, le mois de notre naissance indique la


puissance intrinsèque qui nous « gouverne ». Chaque être est ainsi déterminé
par la puissance, tant positive que négative, gouvernant sa naissance.
L’astrologie kabbalistique doit nous aider à affiner qualités et à diminuer les
défauts.

Symbolique des Signes et des Mois.

Examinons à présent chaque signe en particulier.

Bélier (Nissan)

Premier signe du Zodiaque juif gouverné par la lettre Hé (‫)ה‬, le souffle de la


parole. Il est de la nature du feu et il est mâle et de la nature du jour et

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oriental et du temps de chaleur et très tournant (cardinal, mobile). Les
créatures humaines se distinguent des autres créatures de la création par leur
capacité de parler, de communiquer leurs pensées aux autres. Ainsi, la
« pensée correcte » est le début de l’amélioration spirituelle. Durant ce mois,
on célèbre la Pâques juive, et c’est à cette époque que la communauté
transmet par la parole à ses enfants l’expérience de Dieu. La tribu associée à
ce mois est Yehuda (Juda), le roi dont tous les monarques hébreux descendent.
Le sacrifice de l’agneau pascal reflète parfaitement le signe du Bélier.

Des personnes nées sous ce signe, Ibn Ezra nous dit : « Et celui qui est né
(sous ce signe), son corps sera tempéré et sa face sera longue et ses yeux
grands et il regardera vers la terre fortement et son cou sera épais et ses
oreilles molles et il aura beaucoup de poil, ses cheveux seront bouclés, ses
jambes seront tendres et son parler avenant et il parlera plus que de raison et
il désirera manger beaucoup et il sera irritable et juste amant et sa voix ne
sera pas forte ».

Le Taureau (Iyar)

Iyar est le mois qui se situe entre Nissan, le mois qui marque la renaissance,
et le mois de Sivan qui marque la maturité issue de la réception de la Torah.
La lettre associée à ce mois est le Vav (‫ )ו‬qui représente la ligne droite de la
vérité. Le signe du Taureau signifie l’individualité et la dévotion à la vérité.
Iyar est donc le mois de la « pensée correcte », l’attribut sur lequel la
communauté d’Israël doit travailler afin de recevoir la Torah. À ce mois est
associée la tribu de Yissachar qui est réputée pour son étude de la Torah.

Ce signe est celui de la nature de la terre, femelle, des signes de la nuit, de la


saison du chaud et parmi les signes bons, il est délicieux et il enseigne sur la
fructification et l’accroissement.

Des personnes nées sous ce signe, Ibn Ezra nous dit : « Et celui qui sera né là,
sa stature sera droite et sa face allongée et ses yeux grands et soir cou épais
et court et son front large et ses narines aiguisées et le poil de sa tête bouclé ;
et il aura entremêlement dans ses paroles et aussi dans son savoir, et son poil
est noir, et ses membres défaillants et ses désirs grands et il est mangeur et
endurci ».

Gémeaux (Sivan)

Le mois de Sivan est celui du « mouvement correct », de l’apprentissage de la


marche dans les Voies de la Torah. Ce signe est gouverné par la lettre Zaïn (‫)ז‬
qui est une arme, symbole de la Torah qui est l’arme contre le monde de la
Klippah. Marcher dans les voies de la Torah est signifié par la tribu de
Zebulon, qui aide la tribu de Yissachar dans son étude de la Torah. Ces deux
tribus dans leur œuvre commune sont symbolisées par les Gémeaux, les
jumeaux. Le concept de jumeaux évoque, en outre, les deux tablettes de la Loi
reçue sur le mont Sinaï. Les jumeaux sont de la nature de l’air, mâles, des

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signes de jour, occidental, du temps du chaud et il a deux corps (bicorporé).

Ibn Ezra nous décrit ceux qui sont nés sous ce signe : « l’homme qui sera né
en ce signe, sa stature sera droite et son ventre large et la forme de son corps
belle et aussi sa figure, et il sera généreux, et ses épaules larges et ses yeux
beaux et le poil de sa tête cerclé et il sera ménestrel (artisan) en son ouvrage
et ménestrel en toutes œuvres. Et il sera de ceux qui sont écrivains et
seigneurs du compte (mathématiciens) et astronomiens et grands Sages, et il
sera homme véritable et droit dans sa crainte de Dieu ».

Cancer (Tammuz)

Ce mois est gouverné par le lettre ‘Heth (‫ )ח‬qui signifie « peur ». Le Cancer, la
crabe, est une créature passive. Ce signe est d’eau, femelle, de nuit et il est
senestre, signe de terre et tournante, car le temps tourne en lui, et à son
commencement commencera à rapetisser le jour et à croître la nuit et ses
heures sont plus longues que les moyennes. La tribu associée à ce signe est
Reuben, dont le nom vient du mot qui signifie « vue », faculté de voir.

Selon Ibn Ezra : « Et celui qui est né en ce signe, partie de ses membres
seront épais et son front sera grand et ses dents séparées et il est muet et
sourd, aimant les créatures et il est honoré et la nativité des femmes n’est pas
bonne, c’est pour choses dures ».

Lion (Av)

Ce mois est dédié à « l’écoute juste » comme cela l’est indiqué par la tribu de
Shimon dont le nom dérive du mot signifiant « écoute ». En ce mois on se
souvient de la destruction du Temple, détruit par les nations de Babylone et de
Rome que l’on compare au lion – d’où l’association de ce mois au signe du
Lion. La lettre gouvernant ce signe est le Teth (‫ )ט‬qui est la première lettre du
mot « tov », bon. Le Lion est des signes du feu, mâle, des signes du jour,
oriental, des signes de l’été, étant sur une voie, car le temps se maintient en
lui ; et ses heures sont plus longues que les moyennes.

Des personnes nées sous ce signe Ibn Ezra dit que « son corps sera beau et
vermeil et ses yeux comme yeux de chat et il sera fort et irascible et sa vision
tranchante et ses jambes menues et il sera homme de principe et ingénieux
et magnanime et ayant une parole, grand en douleur, s’avisant soi-même des
périls, allant en dureté, et sa nature est celle de l’hyène, désirant tout manger
et en la nativité des femmes, il (ce signe) enseigne la simplicité (modestie) ».

Vierge (Elul)

Le mois d’Elul est le mois du retour pendant lequel on se concentre sur


« l’action juste ». C’est la période de préparation spirituelle pour les Grandes
Fêtes. Le désir de retrouver l’innocence de la relation avec le Divin est

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exprimé par le signe de ce mois, la Vierge. Elle est des signes de la terre,
femelle, des signes de la nuit, méridionale, des signes de l’été ; elle a deux
corps et ses heures sont plus longues que les normales et en sa fin s’unissent
le jour et la nuit en tous les climats,. La lettre gouvernant ce mois est le Yod (‫)י‬
qui signifie « main », ce qui nous rappelle que les regrets sincères de nos
mauvaises actions et que nos résolutions pour le futur doivent se refléter dans
nos actions. La tribu de ce mois, Gad, est celle des archers qui
perfectionnaient leurs actions en se confrontant aux forces du mal.

Des personnes nées ce mois Ibn Ezra dit : « Et l’homme qui sera né alors, sa
stature sera avenante et son corps droit et beau et il sera savant et averti et
son poil ne sera pas cerclé et il sera aimant le juste et sa voix sera forte et il
sera stérile et son âme sera bonne et sa face belle et il sera écrivain et
sachant le nombre ».

Balance (Tishrei)

Ce mois est celui de la « sensation juste », le mois pendant lequel Dieu pèse
nos actions passées afin de déterminer son jugement sur l’année à venir. La
signe de la Balance symbolise parfaitement cette action. Tishrei est le mois de
l’union de Dieu et d’Israël et il est gouverné par la lettre Lamed (‫ )ל‬qui est la
première lettre du mot « lev », cœur. Il est des signes d’air, mâles, des signes
de jour, occidentaux, des signes de l’hiver (ici automne) et tournant (mobile) ;
et en son commencement s’uniront le jour et la nuit et commencera la nuit à
allonger et le jour à raccourcir et ses heures sont plus courtes que les
normales. La tribu associée à ce mois est celle d’Ephraïm qui signifie « pleine
de fruits », exprimant l’espoir que l’union avec Dieu soit bénéfique pendant
l’année à venir.

Ibn Ezra nous dit des personnes nées sous ce signe : « ses membres seront
droits et sa parole avenante et il sera homme de savoir et de principe et
aimant les femmes, et ses mains appareillées à faire tout métier, et il se sert
d’instruments de chant et il sait trouver les gammes (montées) de chant et
aime à chasser (veneur) ; il est entier de cœur, magnanime et son corps est
plus net que sa face et il en est qui sont noirs. »

Scorpion (Cheshvan)

La valeur numérique de la lettre associée à ce mois, Noun (), est de 50, ce qui
indique les 50 niveaux de la conscience divine que nous pouvons atteindre
dans la purification spirituelle. Mais, cela nous indique également les 50
niveaux de l’impureté dans lesquels nous pouvons sombrer. Le poison du
Scorpion est froid et il symbolise le risque d’approcher la vie sans aucune
passion. Le Scorpion est des signes de l’eau, femelle, des signes de la nuit,
septentrional, des signes de l’hiver et il est sur une voie ; et ses heures sont
plus courtes que les moyennes et il est droit en ses ascensions et ses
ascensions sont longues et il enseigne sur la moiteur qui n’est pas ordinaire ;
il a en lui un changement de saveur qui ne vaut pour un vivant qu’en petite

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quantité.. Le nom de la tribu associée à ce mois, Menaseh, dérive de
« souffle », ce qui rappelle que ce mois est dédié à « l’odorat juste ». Dans la
tradition juive, l’odorat est considéré comme hautement spirituel.

Des personnes nées ce mois, Ibn Ezra nous dit : « Et celui qui est né dans ce
signe d’un homme sera un peu noir, grand de poil et de haute tête qui sera
vermeille au regard des étoiles de sa nativité et ses yeux normaux, mais
petits, et ses jambes longues et ses pieds grands ; et il sera courant et léger
dans son allure ; et sa face grande et son front étroit et ses épaules larges, et
il sera laid et n’aura pas parole avenante ; et il aura beaucoup d’enfants et
sera décimant, buvant, irritable, et menteur et accusateur et sire de douleur ;
et il est volontaire et sire d’éducation (bien éduqué) et plein d’ingéniosité avec
les gens ».

Sagittaire (Kislev)

Ce mois est dédié à la « relaxation juste » ou au repos qui résulte de notre


dévouement à « l’action correcte ». La lettre de ce mois est le Samekh (‫ )ס‬qui
signifie « se reposer sur sûr ». Ce mois on célèbre ‘Hanukhah, fête qui est
parfaitement symbolisée par le signe du Sagittaire, l’archer. Le Sagittaire est
des signes de feu, mâle, des signes du jour, oriental, des signes de l’hiver et il
a deux corps et ses heures sont plus courtes que les droites. La tribu associée
à ce mois est celle de Benjamin qui possédait en son sein de vaillants
guerriers.

« Et celui qui est né en lui d’enfant d’homme, sa stature, sera droite et il est
clair et sa verge et ses couillons sont longs et ses jambes épaisses et il est
homme joyeux et fort et de bon vouloir, et son front est aigu et aussi sa barbe,
et son poil menu et son ventre grand, et il est léger au saut et aimant les
chevaux et sage et mesuré, sire d’enseignement et ne se tient pas sur une voie
et sa voix est basse et ses enfants ne croîtront pas », nous dit Ibn Ezra.

Capricorne (Tevet)

En ce mois est cultivée « la juste colère ». Le talmud nous dit qu’il faut éviter
la colère, mais qu’il y a également une colère positive pour ce que nous
devons rejeter. La lettre de ce mois est le Ayin (‫ )ע‬qui signifie « oeil ». Nous
possédons deux yeux afin de discerner ce que nous devons accepter ou
refuser dans notre vie. La capacité à rejeter le négatif est symbolisé par le
Capricorne, le bouc, connu pour son entêtement. Le Capricorne est des signes
de la terre, femelle, des signes de la nuit et méridionale des signes des jours
du froid, et il est tournant et en lui commence à accroître les heures du jour et
amenuiser les heures de la nuit et ses heures sont plus courtes que les
moyennes et sa nature est froide et sèche. La tribu associée à ce moi est celle
de Dan, dont le nom vient de « jugement ».

« Et celui qui est né en lui d’enfant d’homme, son corps sera avenant et sa
stature droite, mais il sera sec et sa tête petite et ses joues épaisses et sa

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barbe aiguisée et il n’aura point de poil sur le pis (poitrine) et sa voix sera
déliée et il est irascible et destructeur et sire d’éducation et ingénieux et
grand de douleur et aimant le commerce des femmes (gisement) et la
débauche et accroissant des enfants ; il aura des jumeaux et ses œuvres
seront mauvaises et sa force petite ; il aura richesse de par les rois et il lui
adviendra aventure grave de par les femmes. »

Verseau (Shevat)

La fête de ce mois est Tu B’Shevat et on la célèbre en mangeant des fruits de


l’arbre, ce qui reflète l’attribut de ce mois « le manger juste ». La lettre
associée à ce mois est Tsaddé (‫ )צ‬qui signifie « juste ». Le signe de ce mois est
le Verseau, celui qui déverse l’eau et la tribu est Asher. Le Verseau est
des signes de l’air, mâle, des signes du jour, et sa nature est chaude, moite,
desséchante.

Selon Ibn Ezra : « Et celui qui sera né en lui d’enfant d’homme, il sera court
de stature et sa tête grande et ses jambes l’une plus épaisse que la seconde et
bon de cœur et beau de forme et se vantant soi-même, et toute sa volonté est
d’accroître son avoir, et il est stérile et ses enfants peu nombreux ».

Poissons (Adar)

Ce mois est centré sur la fête de Pourim qui célèbre la main cachée de Dieu
dans l’histoire des hommes. Cette fête est symbolisée par les Poissons qui
vivent dans les profondeurs de la mer. Les Poissons est des signes de l’eau,
femelle, des signes de la nuit, senestre, des signes du froid, et il a 2 corps. La
lettre de ce mois Qof (‫ )ק‬signifie « singe ». Ce qui se retrouve dans la fête de
Pourim pendant laquelle on distribue des masques afin de « singer » les
autres. La célébration de Pourim rejette les inhibitions de notre essence
intime par l’utilisation du « rire juste » qui apporte la sainteté. La tribu
associée à ce mois est celle Naftali.

« Et l’homme, qui est né en ce signe, son corps sera droit et tempéré et la


vision qu’il donne blanche et aussi sa face et sa poitrine large et sa barbe
belle et son front clair et noir et noirs ses yeux, plus que blancs, et il y aura tel
à qui faillira un membre et il aime dormir et gloutonner et s’enivrer, et il aura
enseigne sous son coude ou son pied ».

Les œuvres astrologiques d’Ibn Ezra.

Le Sefer ha-moledoth est-il un traité d’astrologie généthliaque, c’est-à-dire


permettant d’étudier les facteurs astrologiques présents lors de la naissance.

Le Sefer ha-sheeloth renvoie à l’astrologie horaire, en grande partie :


comment répondre à une question qui se pose à un moment donné ? On
dresse la figure pour ce moment là comme s’il s’agissait d’un individu qui

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vient de naître, selon le principe que le temps où la question est posée n’est
pas indifférent. Cette technique évite de connaître le moment de la naissance.
Certains principes d’interprétation et de valorisation des planètes peuvent
sensiblement différer, en particulier dans l’astrologie indienne.

Le Sefer ha-mivharim : il s’agit de choisir une date bénéfique pour


entreprendre une action ; on se rend alors chez l’astrologue pour qu’il fixe le
moment d’un mariage, d’un voyage, etc. L’astrologue doit envisager les
diverses configurations astrales et choisir – « élire » celles qui, dans un
certain laps de temps, souvent assez court, sont les moins mauvaises, ou bien
les plus conformes à la nature de l’entreprise.

Le Sefer ha-meoroth : il s’agit des révolutions solaires et lunaires qui sont


effectuées, les unes annuellement, les autres, mensuellement, lorsque le Soleil
revient à la position natale ou lorsqu’il s’agit de la Lune (lunaisons). Cela
permet d’effectuer des prévisions pour une période donnée, c’est-à-dire
jusqu’au prochain « retour » du luminaire.

Le Sefer ha-Olam : ce traité d’ « astrologie mondiale » – telle est l’expression


actuellement en vigueur – aborde la question des événements, de leur
localisation, de leur périodicité, en mettant l’accent sur la répétition de
certaines configurations, surtout entre Jupiter et Saturne (la « Grande
Conjonction »), les planètes qui, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (1781), seront
considérées comme les planètes les plus éloignées, donc les plus lentes.

Le Sefer Keli-ha-mehoshet : traité qui vise à permettre à l’astrologue de réunir


toutes les informations dont il a besoin d’un point de vue cosmographique.
Aujourd’hui, l’astrologue bénéficie de documents qui facilitent et simplifient
grandement ce travail préliminaire, indispensable à l’interprétation.

Voilà qui devrait suffire à ceux qui désireraient aller plus avant dans l’étude
de l’astrologie juive ou kabbalistique. Pour notre part, nous terminons sur ce
poème d’Ibn Ezra :

Sur ma dure étoile


Les planètes et les étoiles ont vacillé
Quand j’ai vu le jour.
Si j’étais marchand de chandelles,
Le soleil brillerait chaque nuit.
Je m’efforce de me reprendre, mais impossible,
Car les sphères du Ciel s’opposent.
Si j’étais marchand de linceuls,
On ne verrait, je suppose, pas un mort.

Spartakus FreeMann, mai 2008 e.v., au Nadir de Libertalia.

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