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RECHERIHES ET SYNTHESES SECTION DE MORALE, Vil ovila brabont le christ, centre et source de la vie morale chez saint augustin étude sur la pastorale des enarrationes in psalmos préface de philippe delhaye ‘Totes reproductions ou sdaptations d'isn extralt quolernque de ce livm per quelque proctdé qua co seit et notamment par pty tocopla oy microfilm. fisorvies pour tous pays. Qbditions J. Ducwnor, 5.A.. 18, ree Pierquin, 5800 Ccsmeoux (1971) (imprimd en Belgique sur lez presses Duculot) D, 1271.0035.19 Ayant-propos Reconstituer ici le petite histoire de ce travail n'aurait d’auire utilité que de nomuner tous ceux qui nous ont aid ale rdaliver, Qu'il nous stuf fice d’évoquer les noms qui en symbolisent d nos yeux les étapes les plus marquantes, Notre profonde gratitude s'‘adresse d'abord 2 Philipps Delhaye qe, au Canada, d l'occasion de ses nombreuses missions culturelles, a voulu nous owvrir, avec tant de géndrositd et de competence, les avenues vers saint Augustin ct se faire notre guide tout au long de notre analyse dex Enarrationes in Psalmos que nous avons Mhonneur de voir publicr aujourd'hui dons la collection « Recherches ct Syntheses, section morale ». A Varchevéque de Montrécl, Paul Grégoire, qui nous donna Ia possibilité de potrsuivre en Europe nos indispensables études, nous exprimons notre vive reconnaissance. C'est aussi avec une porticuliére ferveur que nous rappelons le nom de Jacques Pintard, directeur de notre travail d Paris et dont le séminaire sur « Liexpérience de saint Augustin, genése de sa théologie » fut pour nos recherches des plus féconds. - De méme, nous disons toute notre gratitude d Pierre Hadot, directeur d'études & MBeole Protique des Hautes Etudes, qui n'a jamais cessé de nous témoigner son encouragement ef dont les magistrales conférences sur les Confessions de saint Augustin ont éf€ pour mous une source d'inspiration et un cadre de référence. Nous tenons également 4 remereier les responsables de la Bibliotheque des Etudes augustiniennes, notamment G. Follict et L. Brix, qui nous ont offert des conditions de travail exceptionnelles. Nous devons ou Gouvernement francais une grande dette de reconnaissance, Plusieurs fois, mows avons béndficié de ses subventions, spécialemené ces dernidves années. Aujourd'hui, nous éprouvons une gronde joie d’'étre en mesure de nous en ecquitter en la personne de un de ses dignes représentants, J. Rumeau. Parmi ceux qui nous ont apporté le réeonfort de amitié, nows tenons @ mentionner natre indéfectible ami, Valére Dubé, cuménier U'hépital St-Charles-Borromée de Moaniréal, pour qui les réalités augustiniennes analysées dans ce Lure sont, aw milieu des privilégiés du Mystdre Pascal, valeurs ct vic; Roland Dorris, pour son inlassable dévouement et som VU Le Christ intérét pris @ nos études; Jacques Lamarche, pour ses conseils ef ses services ; Btienne Cornélis et Francois Houang dont les cours 4 l'Institut de Science et Théologie des Religions nows permirent d'epprofondir certains themes augustiniens, Enfin, nous remercions le Conseil canadien des Recherches sur Tes. Humanités, qui permet @ notre travail d'éire imprimé et 4 nous d'exprimer publiquement notre gratitude, sans oublier tous ceux dont In présence discréte, mais essentielle, mérite d'éire soulignée par une affectueuse dédicace. 0. B. Préface Berit il y a dix ans, Vouvrage de M. Brabant aurait été rangé, sam: plus, parmi les travaux d'éradition, avee beaucoup d'estime d'ailleurs car Iétendue et la précision de V'enquéte qu'il a menée sont un exempl de travail historique authentique et probe. Aujourd'hui, il prend un sen: différent. Certains nient In valeur de I‘histoire, tous ont le sentiment qa'm milieu d'une crise profonde, fl est opportun de-s‘attacher par priorité A de: problémes actuels. Lcuveage de M. Brabant apporte une réponse A ce préscewpations car, par sa seule fidélité & auteur étudié, il mous met at eeeur de I'existence chrétienne elle-méme. De tous les edtés, le défaitisme affirme ou insinue qu'il n'y a pa de morale spécifiquement chrétienne. Et pour étre plus six de fair triempher cette thése, on commence par un tour de passe-passe qu enlive au terme de morale son sens classique (celui de style de vie d'appel A un mieux-ttre comme dans le De moribus Ecclesiae Crtholicac ! pour en faire un code purement sociologique. Ensuite on déclare qu Ja morale est nécessairement autonome. Au besoin, on torture Tun autre texte de Vatican Il pour accréditer ce dire. On assaisonne cett salade d'une bonne dove de sécularisation. Et dés lors on pewt se montre bon prince en permettant au catholique de saupoudrer le plat d'un peu d sel évangélique. Combien cette thise est insoutenable, l'enquéte de M. Brabant | montre par l'étude de saint Augustin, fidale écho de saint Paul et d Christ. La morale chrétienne est spécifique, tout d’ahord, parce qu'elle c une mystique, une union de vie et d'effort avec le Christ mort et ressuscily LA mime od les idées morales chrétiennes coincident avec calles d'autee religions ow philosophies, elles ne sont pas seulement repensécs o animées par un esprit nouveau et different, elles sont vécucs d'abor dans le mystére pascal du Christ communiqué aux siens. Aimer au set de donner, de donner tout ce qu’on est, tout ce qu'on a, c'est ct que (Christ a fait, c'est ce que noms devons revivre : Hoe sentite in vobis que ‘est in Christa Jesu... qui exinanivit semetipsum (Phil. 2, 2 ss.). A un autre niveau, encore, la morale chrétienne eat un phénomér nouveau ct & part dans I'bistoire de Thumanité: celui de la libératic intéricure de "homme. Augustin I’a senti dans toute sa quéte spirituel beaucoup mieux que nous qui sommes confrontés 4 tant d'idées chrétiennt x Lo Christ camouflées et ingrates. Sans doute, il y o cu, au cours de Thisteire, un augustinisme postérieut qui, comme tant d'autres mouvements généreux, s'est solidifié et selérosé quand il n'est pas Jui-méme devenu oppressif. Mais pour le platoaicien, pour le manichéen que fut le rhéteur africain, le Christ a dabord été celui qui permet l'homme W'étre Jui-méme, de set libérer des manipulations extérieures et intéricures pour acquérir la fiborté du cccur, la spontancité dans Ja détermination de Taction, le dgpassement de tant de misdres ot de lourdeurs, Que M. Brabant soit récompensé de tant de tnbeurs ct de peines par fe courage et Ia joie qu'il rend A ceux qui se glorifient d'etre: les disciples du Christ dans Ia fol cras et wécus, Nox autem oportet gloriart in cruce Domini, Ph. Deutave. Sommaire AVANT-PROPOS PREFACE par Philippe Delhaye . SOMMAIRE “BIBLIOGRAPHIE INTRODUCTION Chapitre | : LE MYSTERE PASCAL DU CHRIST Introduction . L. La féte chrétienne du souvenir. IL L'ewere de Diew . Conelusion. ‘Chapitre Il: LE MYSTERE PASCAL DANS L'HOMME: LA DIVINISATION Introduction. I, Le transformation eetolnait ou la présence christique dans ['Eglise Tl, Lhomme dans Te mystére peseal ow le Christ-Pascal agissant dans son Corps . so TL. Morale pascale ou exigence de Uhomme divinise . IV. L'Esprit-Saint dens loruwre de la divinisation - Conchesion. VI xt 5 6 6 6 XML Le Christ Chapitee IIL: LA VOIE ET LE MODELE Intreduetion . * came Pei Ditlre 1. Problémes de christologie Feaepuatacenne 1. Fondement ser er deux thémes z Ets du Christ . UL. Le Christ. + Voie» . iV, Le Christ - + Modéle+ . Conelusion 6 6 6 8 8 eH oe Chapitre IV : LE LEGISLATEUR Introduetion . .. 1. Connattre et aimer la loi de Dieu « IL. Sens profond de Ia foi . IL. Historique de la lot. - Conclusion Chapitre V : LE JUGE Introduction . a 1. Lispénement du Christ dans la gloire - IL. Les sanctions : ciel ou enfer « UL. Le bonheur et la we présente . IV, La société congue dans Ia perspective scl: classes of professions « maudites = . Conclusion CORMCLUSION GENERALE . TABLES ANALYTIQUES . W 78 88 107 115 uz 124 127 iz 149 151 170 190 222 233 251 257 Bibliographie Pour [étude dea Enerrationes in Peelmos, nous nous sommes servi des Gditioon sulvantes : — Sancti Aurclii Augustin’ Enarrationes ix Prelmes, dans Corpess Christionoram, serice lating, t. XXXVIULXL, Turboltl, Typogrphi Brepola Editores Poouiflel, 1956 ; — ueres complites de coint Augustin, traduites en frangals et annotées par Péronne, Ecalie, Vineent, Charpentier cf Barveau avec texte latin ef netes dea Mauristes, Paris, Kbrazie de Lowi Vives, éditeur, , X01, M871; 1. XE, 1670; t MIM, 1871; &. XIV, 1872; . XV, 1878. Pour les citations, Ia traduction de Médition Vives » été utifisde aver Hberté. 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[Lo mystire paseal du Christ c CONCLUSION Le mrystére pascal au centre Quo le mystére pascal du (Christ soit au de In prédication morale centre de In prédication morale de saint de saint Augustin ‘Augustin sur les Psaumes, nous croyons T'avoir montré dans es pages qui pré- cident, En axant — tels qu'lls nous sont apparus —~ sa réflexion et son enseignement, d'une part sur la Iitargie, lieu privilégié U'intelligence du mystire sauveur, d'autee part sur la notion étymologique de Paques, Ie pasteur d'Hippone rejoint l'essenticlle dimension d'un théme profondément bibliqoe, touche au coeur méme de la révélation divine ct exprime l'aspect lo plus important du dynamisme de la vio chréticnne. Actualité du chéme pascal S'il ost viai que Je mystite de Ia rédemp- tion, plus encore que celul de In création, peut servir de base & une théologie du développement *, s'il est vrai que Ta croix du Christ est Iz «crisis» do toutes lea religions *, on voit Tactualité et l'importance de la réflexion nugustinienne, Le Cencile, pour sa part, ne nous engage-t-il pas dans cette direction en rappelant, dans li Déelaration sur les relations de UBglise avec les religions non chrétiennes {n® 4) que « le devoir de 'Eglise, dans sn prédication, est... d'annoncer Ia ‘eroix du Christ comme signe de l'amour univeree! de Dien et comme source de toute grice + 7 Ecueil Sane doute, une conception ce d'une certaine conception de Péques Plaques qui ne souligne que I'as- * pect irséductible des extrimes, risque de domisr une vue partielle eu trop &troite des choses et de faire oublier les valeurs déja encloses dans le monde et dans le corps hemain en vertu de la mort ct de la résurrection da Seigneur. Méme si, a Vépoque d'Augustin, nous ne sommes pas encore parvenus aux prtoccupations sous-jacentes & In cosmogenése tellhardienne, il est évident que moos aimerions trouver davantage en relief, nous du XX° siécle, cestaion Gléments de la doctrine paulinienne qui s'y rapportent. An lica de chercher des traces de manichéisme* dans la formulation de certains tex2s augustiniens, voyons dans les chapitres qui suivent comment Jc Christ, mart ‘et reesuscilé, n'est pas seulement d venir dans le mystére de la divinisation du chrétion, mais qu'il est déji 1A, présent au cocur améme de sa vie ct do son histoire. Notes du chapitre premier CE Le Beono, J. M., Ler econver- ious de aniat Auguntis, p. 127. 2 CH Conf, X, 43. | 3, CEO, Brana, Confitert-Bmuntiare Viiam Swom, dana Seience et Esprit, XXL, 1968, 2 pp. 253-279. 4. Marnay, Ch, eité par ©. Casel dans La fate de Piques dans I'Eglise des Pires, ‘Lex Ocandi (37), Cerf, 1909, p. 113. Mocs. Chr, Pascha, Pessio, Transitus, + Ephomerides Lieurglcee « (1152), vol LEVEL pe L La ite chrétienne du souventr 4. fn Pe. 21, 11, 82. 2% Tiel, 3. fx Ps 1, Tl, 1. 4, bid. 8. CE. ia Ps. 134.9 6. In Ps, 149, 4. 7. Tn Pe. 146, 4. 8. CE. in Ps, 85, 1. 8. CE in Pa, 146, 4. 10. CE in Pr, 134, 5: 52. 6. 11 CE i Ps. 19,5. 12. CE in Ps, 87, 10. 13. Ch in Pa 15,3. 4. In Pe. 30, UT, 17. 15. OL in Ps, 144, 5. 16. CL. in Ps. 60, 4. 17. CF, ibid, 18. Ibid. 1. Cf, in Ps. G0, 4. BC, CE in Pe, 20, 2. 21, In Pe. 140, 25, =i. In Ps, 127, 8. S. CE. ibid. ; ef, 55, 3. 24, Ch in Pe. 87, 25, In Ps. 50, 9. 28, OF in Ps. 68, 1,10. § bd, p. 143. G. Ibid. p. 11d. 7, Entra mutes, ef. in Pa, 19, 10; 45, By 49, 6; 54, 12; 55, 2; 57, 3 14s 8B, II, 4: 62, 1.2: 63, 15; 68, 13; 70, 1, 10; 92, 7; 93, 8: 08, 2; 100, 20; 132, 7; 138, 8; 148,4. ce. 9, A titre dexemple, ef. ix Ps. 87. 10, CL Mousse, Chr, Paseha, Passia, Trensitus, p. 46, 33. Ch in Pa. 101.5. 40. CE in Pe. 6,2. 1. Ch in Ps, 120, 6 42, In Ps, 68, 1,2 43, In Ps. 88, 11, 13. 44. CE in Pe, 120, 6. 45, In Ps, 140, 25. 48, Cf. in Ps. 127, 8. 47, Cf, in Ps. 68, 1,2. 48, In Ps. 60, 4: «Tn Wo vides et law borem tuum et mereedem tuam ; laborer in passions, mercedem in resurrectione. « j | | | Le mystire paseal du Christ 49, CF ibid. 50. Cf, in Ps. 108, 5. 51. In Ps. 54,3. 52. In Ps, 85, 7. 53, In Ps, 109, 20. 54. In Ps, 68, 1, 1; of ibid, pars 19. On recannatt ici interrogation de Conf. 85, CY. 198. 7. 56, fn Pa, 101, 11, 10; ef. 00, 8. 57. CE. in Ps. 123, 25 148, L- SB. Cf. in Pe 85, 24. 80, CF in Ps, 85, 24. G0, Ibid. ; ef. 68, 1, 9: + Viablme de Tiniiquité des hommes est comme usi vaste palin: qulconque y tambs y falt uno chute profonde + : ef. 118, 6, Gi. CE in Pr. 60. 6. 62. CE. in Ps. 86,9. $3, CE in Ps. 54, 3, 4. In Ps. 138, 14. 65. bid. 66, CE. dn Ps, 120, 6. Th. L'eurre da Diew 1. CL Supphément a Dictionnaire de ia Bible, article Kénose. 2. In Pz. 87,3. 3, In Ps, 138, 3. 4 In Ps, 30, 11,3. 5, In Ps, 129, 1,3; 56, 17, 6. In Pr. 56, 5. 7. CE. in Ps, 58, 1, 15. B. CE, in Ps. 144, 19, 9, CE ix PE 188, 3. 10. CE. in Ps, 138, 2. UM. CE in Ps 127, 8 12, CF tn Ps. 88, Il, 10, 13. En Pa, 71, 14, 14. In Ps. 100, 1. 15. In Ps. 144, 18. 16. In Ps, 45, 1. 17. In Ps. 138, 1. 18, In Ps, 147, 16. 19, In Pt. 46, 4. 20, CE in Pe 15, 1. 21, In Ps. $6, 11 22. In Pa. 127, 11; 138, 2; 58, 11. 23, In Ps. 34, 1,1; 101,19. un 1. CE in Pe. 85, 24. 78, Of in Ps. 155, 7. 80. CE im Ps. 101, 11, 10, 81, CE im Ps, 101, 11, 9. 82, Cf. in Pe. 00, 4. 83, Cf, in Px 148, 1. 4, Ibid. 83. in Ps, 149, 1. 86, Ch in Pa 119, 7. BT. In Pe. 149, 1. 58. In Ps, 150, 3, ‘24. In Ps. 27,2. 25, In Px. 43, 26, Cf. in Ps, 130, 9. 37, Ibid, 11. 28. In Ps. 109, 12, 29. In Ps, 39, I 3. 30. Ibid. 3, Tn Ps, 129, 1-2, 32, In Pa, 52, 6; 188, 2.5, 33. In Ps. 30, 1, 3. 34, In Ps. 52, 6. 35, OF, in Pe, 30, Tf, 3. 36. In Ps, 130, 11. 37. In Ps. 129, 1,2. 38, CE in Ps. 129, 1. 89, In Pr, 138, 8. 40. In Pe. 56, 17. iL. CE tn Px. 68, 11, 5. 42, [hid 43. In Ps, 6B, U, 11; 144, 195 92, 8 44, CE in Ps. 88,11, 9. 45, CE in Ps. 70, I, 10; 84, 15. 46. CE. fn Ps, 56,42 63, 13. 47. CE. tn Ps. 63, 13. EJ ai, Ch in Ps a4, 19. fi), In Ps, 208, 17. 50, CE in Ps, 44, 19, SL. la Ps 56,5. 52 Cf in Ps, 44, 19. 53, CE dn Ps. 130, 10. BA. CE th Ps, 100, 105 14, 1 55, Of ds Ps. 98, 2. £0, OF, ix Ps. 70, 11, 10. $7. In Ps, 34, U3. £9. In Ps. 19, 5. £9. im Ps, 109, 11. GL. bid. 2. Of. in Ps, 21, 1, B22. 74, CE in Ps, 88, 1, 11. 75. In Pa. 149, 6 ; 132, 7. Le Christ 76, In Ps, 87, 1. 77. In Pe. 21, IL, 27. 78. In Pa, 120, 1. in in Ps. 109, 9 ot 11. 92, Ch in Pe, 136, 2-25; 140, S44 in in Chapitre I Le mystére pascal dans l’homune : la divinisation Indus est Christus, Obi Robltat. « In Ps. 141, ° «Tu as fait connaitre par moi les voies de Phumilité, pour que | hommes puissent de nouveau faire route vers Ia vie, doa ils sont tomb par orgueil, et parte que je suis comme Yun d'eux, je dis : Ta m'as & connaitre?.» Ces paroles d'une jnfinic tendresse que saint August prite au Verbe Incarné, stimposent A notre attention au moment d'expor fa doctrine sur le mystére pascal dans l'homme. Elles résument admirab! ment, nous semble-t-jl, les grandes orientations de son engageme pastoral sur le sens de la divinisation ‘du chrétien. De méme, elles font di pressentir cc en quoi se distinguent Tanthropologie augustinicane, conception de la religion, de Ja morale et de Ja mystique par mppor d'autres doctrines qui, d'une maniére tantét négative, tamtot positive, « exprimé des vues sur la nature et la destinée humaines. ‘Si, en effet, il est une nostalgie qui, consclemment ou non, hante scour de homme et que chaque époque essale de traduire 4 sa manit daprés les idéaux de sa. culture ct de sa civilisation, c'est ‘bien celle dt divinisation de l'homme. Depuis la forme la plus romanesque suggérée le Tentatewr du paradis terrestre = « Vous serez comme des diewx » jusc celle, moins optimiste, de l'athtisme contemporain, d'inspiration ni schéenne, voulant, par la mort de Dieu, « récupérer sur la terre les tré: qui ont été dépensés 2ux cieux *, unc méme aspiration fondamentale Thamanité se manifeste ; devenir semblable & Dieu ou prendre la p de Dieu. Ea cette matitre, la réflexion et ln prédication d'Augustin, h d'une expérience longuement marie au contact des Ecritures, certes, 1 aussi a Toceasion de déceptions nombreuses, tant affectives qu'inte tuelles, peuvent encore jeter quelque lumidre sur une question qui tonjours d'actualité. ee Le Chriss Le thame de la divinisation, on le retrouve sous diverses formes ccime le signe d'une conviction profonde, acquise par griice, surtout dans son ceuvre pastorale, et plus péremptoirement, peut-ltre, dans des Evarvetiones 7, Pour lui, le dépassement de homme se pose en d'autres termes que par la simple alternative © prendre la place de Dieu ou devenir semblable & lui. Le inystére de la divinisation — nous essaicrons do le montrer par les textes — est d'abord, pour Augustin, celul deo la divine présence transformante dans homme, image de Dieu, mystére véeu en Eglise par la fool, Poepérance et la charité, Voila ce que le Christ, par son amystére pascal, vent rappeler aux humains : © Tu as fait connattre par moi les voies de Thurnilit#, pour que les hommes puissent de nouveau faire route vers la vie d'ot: ils sont tombés par Torgueil, et parce que jo suis comme Tun d'eux, je dig : Tu m'as fait eonnaltre. » ‘La divinisation L LA TRANSFORMATION ONTOLOGIQUE OU LA PRESENCE CHRISTIQUE DANS L'EGLISE 1. La restauration de Timage de Diew Liimage de Dieu, Un premier Gément se détache de Ve fondement, cn I'hamme, seignement augustinien sur le mysti du mystére de la divinisation pascal dans l'homme : l'image de Dit On peut méme affirmer que le verset Ja Gendse (1, 27) d’od est issue expression et auquel Augustin se réf souvent, est capital pour fonder l'ceuvre ‘humano-divine de Ia divinisatio fan cfté, Teeuvre de Dieu & qui revient toute initiative eréatrice rédem ptri fe autre, Peuvre de l'homme appelé 4 répondre librem 4 Tappel divin selon les exigences de sa dignité et de ses priviléges. Liimage de Dieu en I'homme, tout en étant Vexpression de sollicitude et de In miséricorde divines cavers sa créature, est, en effet réalité qui rend possible une vie humaine divinisée dans le Christ. C elle qui justifie le sens de la reprise, dans le Christ, du plan de la créaui Lihomme o été eréé & Vimage et & Ia ressemblance de Dieu. Augustir dit et redit* en reprenant le plus souvent le texte méme de la Bible parfois, des comparaisons empruntées & I'Evangile. L’homme, dit-il, a frappé comme une monnale a l'effigie de Dieu *. Diew a imprimé en son visage. Et s'il lui arrive de chercher en I'homme sa propre image. ! détonnant 4 cela, Du moins, pas plus que César qui, sur la moar cherehe son image: « Si César cherche son image sur la monnaie, ¢ que Dieu ne cherche pas son image dans l'homme ?* =, demande Auge par ces paroles qu'il met dans la bouche du Christ, en commen Tépisode évangélique de Me. 22, 15-21. La mission du Verbe... Car, clest précisément son image que I ou la reprise de l'image considére en "homme quand il Pappelle } lui témoigner sa miséricorde *, Et lors incombe au Verbe la mission de s‘incamner dans Vhistoire pour sa Thumanité, c'est une mission de reprise de Timage qui lui est conf «au sixitme ige du monde», dit Augustin, le Christ « est venu re Thomme a image de Dieu », comme le créateur + au sixidme jour, a Thomme & son image ® =. Lui, en qui ‘toutes choses ont été faites et pa 36 Le Christ 0m été imptimeés, vient refaire ce quill avait d’abord fait et dont, en « snbaissant jusqu'au péché », Thomme a détrait la beauté ". Dane Vactuelle économie du salut, Tocuvre de Ja divinisation se presente done d'abord comme une restauration de l'image de Dieu, regue 4 Ja ctation et défigurée par le péché". Le pardon de Dieu, accordé dans Ie mysthre de Ia mort et de Ia résurrection de son Fils, fait que son image est, pour ainsi dize, gravée de nouveau = dans l'dme, = comme Yeffigic do prince sur une monnaic, afin que nous puissions rentrer dans scs trtsors® +, Crest, am dire d'Augustin, Tobjet du voeu et de In pridre du prophéte, quand il commente le Ps, 6G, 2: + Qu’il fasse luire sor nous la luniéte de son visage. » « Le prophite, explique-t-il, aurait voulu dite : Vour aver imprimé en nous votre visage ; vous mous avez faits & votre image et ressemblance (Gen. 1, 26), vous avez fait de mows une monnaic frapaée fi votre effigic ; mais votre image ne doit pas rester dans Tes tdodhres : envoyer un rayon de votre sagesse, que ce rayon ehasee an Ioin nes t(hidbres, et que votre image brille en nous”, + Ce voru et cctte priére du peophéte, c'est, at fond, Ia volonté du Seigneur que le Fils est venu incacner sur terre. IL est venu détruire ce qui est Peeuvre de "homme pour spuver ce qui est la sienne ™*. L'ouvrage de homme, e'est le péché: il fout !e heir. Liourrage de Dieu, c'est Ia eréature il faut Taimer *. Les deux sores d'images... (Cette distinction des couvres ext i or: les deux classes d‘hommes Vorigine des deux sortes Cimages ow des deux classes dhommes: l'image terrestre, celle que porte en Ini le vieil homme, l'homme terrestre ou Thomme nouveau retombé, c'est l'image du premier Adam. Liimage céleste, est Timage de homme nouvenu, l'homme céleste, vivant de Iesprit du (Christ, Dien se tient en présence de celut-ci et le visite en Téelnirant de la Iemiére de son visage ; mais il se souvient de celui-Ii, a la pensée que * de Faneien nait le nouveau » et que la + génération spirituelle commence par le changement d'une vie terrestre et mondaine +, Puisque telle est Ia ralité de Thomme, on comprend pourquoi l'image de Dien est outrages ext Ini quand on T'injuric, quand on se laisse emporter contre ui par unc colére immodérée, D'autre past, amour des ennemis, selon Ie com- mandement du Seigneur, est le Limage de Diew meilleur gage que l'on porte en prerogative ef dignité de tout homme sol Timage de Dieu: « Soyez parfaits comme votre pire cé- leste est parfait, Ini qui fait Jever son soleil sur les bons et sur les méchants » C'est que, au regard de Dieu, le fondement de Ia dignité ct du respect de tout homme est qu'il a été eréé & som image et & sa qassemblance. C'est aussi le fondement de son premier devoir qui est de reconnaitre le visage sacré de Dieu, imprimé en Jui, comme l'image des tempercurs empreinte sur les monnaies, devoir de se souvenir 4 quel prix Ls divinisation a le Christ I's sefaite *, C'est le sens des paroles qu'Augustin prite encore au prophite dans le méme commentnire : « ... eavoyes un rayon de votre $agessé... que nous reconmaissions cn mous votre image, et que mous comprenions ce qui est dit dans le Cantique des Cantiques ; - Gardes-vous de ne point vous connaltre, 6 vous qui étes belle entre Jes femmes (Cant. I, 7), + En effet, c'est a I'Eglise qu'il est dit: « Gardez-vous de ne point vous connaitre, + Quel est le sens de ce mot ? Devoir de me pas Vignorer + Gardez-vous d'ignorer que vous étes faits & Pimage de Diew. O précieuse Ame de 'Bglise, rachetée par le sang de lAgneau sans tache, reconmaissen combien vous valez ; songes 4 la rangon qui a été payée pour vous... Les méchants ne reconnaissent pas en eux image de Diew. Que doivent-ils dire pour que ce divin visage s'illumine en eux ? Vous éclairerer ma lampe, Seigneur, mon Dieu, vous Eclaireres nos téndbres (Ps. 17, 29), Je suis dans les ténabres des péchés ; mais qu'un rayon de votre sagesse dissij ténébres, que votre visage apparaigse en moi, et si, par ma faute, if se présente comme déformé en quelque chose, réformer ca que vous BvC? formé™*. + Postorale du «lieu» de Vimage Ces dernitres lignes d'Augustin, 5. révélatrices de son sens apostolique. nous aménent A présenter quelques textes des Enarrationes qui ont trait i. Ja place de l'image de Diew dans homme, Notre propos, ici, n'est pas. d'abord, de mettre en relief les incidences philosophiques qu'entrainemt, e cette matiére, lea expressions augustinicnnes ; ect aspect des choses, suc lequel nous reviendrons britvement, a déjh fait Vobjet de profoades tudes *, Nous voulons surtout souligner — conformément 4 Forientation de ee travail et, nous semble-t-il, selon esprit de Mauteur des Enai- rationcs — In perspective pastorale de ses considérations sur Ye liew de Timage. Car, bien que, on le voit, il y fasse souvent allusion dans kes Enarrationes, saint Augustin rentend pas se liveer, dans cette acuvre, 2 des spéculations philosophiques comme on peut en trouver dans sea urmités. Chaque fois qu'il fait mention de Tintelligence comme liew de l'image dc Dieu ea homme, il le fait avec une mentalité de pasteur, plus sowcieux denseigner les grandes wérités de la révélation chrétienne, et particulitee: ment, d’en montrer les implications morales, que d'esquisser une ontolog © ou une théorie de la connaissance. _.ou Vappel @ une prise de conscience Si, dans les commentairss de lo dignité humaine sur les psaumes, Se retrou- vent les principaux traits de la théologic augustinienne de Timage, Glaborée surtout dans le De a ‘Le Christ Trinitate ; st Augustin y met en valeur aspect foncidrement spitituel et paychologique de l'image, c'est que, pour lui, cette théologie est a Ia base dure prise de conscience de I'éminente dignité de ['étre humain dans Vanivers par rapport aux étres privés de raison, Elle exprime Tidée de Vapoel radical de Dieu a joger des choses selon leur yraic valeur et a wives, avec lui, one vie de parenté et d'amitié, & former avec les hommes aus crééa & l'image ot a la reasemblance divincs — unc communaaté fratemelle d'essenticlle égalité "*. Prieilége de Vhomme n'y & pas do doute, pour Augustin : étre oréé l'image de Dieu est le privilége de homme, 5a supoime dignité, colle qui le distingwe de tous les étres et Te place an-dessus dz teus °? + cette image n'est pas d chercher ailleurs que dans I'intelligence le [ihre arbitre ®, 14 08, précisément, l'homme peut savoir qu'il a été eséé & Vimage de Dicu, 1A of il peut reconnaltre ce qui Ie distingue des animaux ™, Juetledans de ui: dans Uintelligence « Vous, mes frozes — proclame un jour a ses fidéles l'Evéque d’Hippone — considérez... que vous avez été foits & Timage ct 4 Ia ressemblanee de Dien (Gen, I, 26). L'image de Dieu est au-dedans de vous ; elle n'est pas dans votre corps ; elle-n‘est ni dans les oreilles: visibles, ni dans les youx, ni dans le palais, ni dans les mains, ni dans les pieds. Elle a été faite cependant ; et 1A of se trouve l"intelligence, of cat Vesprit, of est le raison qui vous permet de rechercher la vérité, of est Ia fol, ob est vatre espérance, of est votre charité, 1A Dieu a son image sa Ls reconnaitre... Reconnaitre et comprendre cette fon- o+ étre en condition de salut damental véritd, c'est se mettre en vole de surmonter les difficultés de la emily en vertu de la supériorité de Vesprit sur elle“. En prendre conscience, c'est se situer 4 sa vraie place dans la higrarchie des dtres : est Gtre en état de saisir le vrai sens de l'histoire du monde et de la vie humaine*, « Dicu a placé [I'homme] par la puissance de sa raison, au-dessus de tous les animaux... Quel est, en effet, celui d'entre tous ces éres qui posséde In faculté de comprendre ? C'est qu'aucun d’eux n'a été fait 4 Timage de Dieu“. » Ce qui fait sa grandeur, fait aussi sa misére. Car «de méme qu'aucun des animaux + n'a regu le méme bonheur que Thorame, de méme aucun d'eux n’cst sujet 4 la misére actuelle de "homme. Que! est, on effet, I'animal qut pleure & cause de ses péehés ? Y a-t-il un aisesu qui redoute la peine du feu étemel?.., L'homme, au contraire, parce qu'il a été fait pour jouir de Ia vie bienheureuse s'il vit bien, sera plongé dans une vie de miséres, s'il vit mal **, La divinlsation Ec ... d’ad Ia nécessité de se souvenir Voila pourquoi s‘impase l'impé- rieux devoir de se souvenir de cette réalité qui est l'image de Dien en lui, de reconnaltre et de comprendr: ce qui fait son honneur **. Car, l'oublier ou Vignorer, c'est se réduire at, rang des bétes®®, Se fabriquer des idoles au lieu de servir le wi Dicu, c'est s'attirer la malédiction du prophéte et s‘exposer 4 deveni> intérieurement semblable A elles *. Incidences philosophiques Ces considérations essentiellement pastorales @'Augustin sur l'image de Dicu ea lhomm: ne sont pas sans trahir la pensée philosophique du pasteur, A cause dz Tintérét qu'on porte depuis longtemps au théme de l'image dans l'ceurr2 augustinieane, il convient, apres avoir souligné ses vinées apostolique:, d'cn montrer briévement les incidences philosophiques et parla, de justifier ou de muancer certaines affirmations qu'on a pu faire A partir da ‘De Trinitate sang suffisamment tenir compte du point de ve pastoral. Car, jl ne faut pas l'oublicr, si l'approche spéculative d' Augustin n'est pas sans atilité pour la compréhension de son enseignement pastoral, eelui-ci, de son cfd, peut apporter un complément utile & Tétude de sa réflexion philosophique. Riche terrain ‘Uno vue d’ensomble des taxtes od se nowrrit Ia doctrine augustinicnnc sur lesquels nous avons ap puyé notre exposé, mons pormet de souserire sans reprendre largumentation de Vautert, ou jugement global de Pierre Hadot dans son dude sur Victorinus 2 Augustin: « Aristotélisme, platonisme, stoicisme, fondus dans le crowsct d'un néoplatonisme qui est probablement celui de Porphyre, plot que celui de Plotin, tel est, en tout eas, le riche terrain dans lequel se neouriié Ja doctrine augustinienne de l'image de Diew dans l'ame ™, + * Doctrine complexe Riche terrain, doctrine complexe aussi, sans doute plus difficile & traduire an plan pastoral qu'au plum philosophique. Il est vrai que, théoriquement, Augustin, dang son ceuvre pastorale comme dans ses traités « ne distingue pas entre « 4 l'image » et «A Ja ressemblance », c'est-i-dire entre un ordre de la substance et 1m ordre de Ia « qualité ou perfection », ainsi que le fait Victorinus 8, Mids certaines de ses expressions pastorales ne donnent-elles pas & penser A des analogies plus profondes qu'on ne Ie croit, avec Ja penste et la formulation de Ia théologie de l'image chez Victorinus? Hl est indéniable, nous Tavons vu, que, pour Augustin, le liew propre de l'image est Vintelligence de l'homme. Cependant, sans aller jusqu’d la distinction des deux plans, celui de "ime et celui de !'activité de I'dime of se situeraient respectivernent 20 Le Christ le lien de Fimage et le liew de la resemblance, le prédicateur n'entend-il pas ecprimer quelque chose d'analogue quand, d'une part, il reconnalt cn tous les hemmes, bons ou mauvais, l'image de Dicu, marque de [l'amour eblempteur, signe imposant le respect ¢t l'amour du prochain ™, et quand, dantye part, il remarque qu'aux wuvres de "homme nouveau correspond en cux Fimage céleste et a celles da vicil homme, l'image terrestre 7? De mifme n'évoque-t-il pas cette distinction quand il rappelle que le Cheist vient refaire ce que homme a détruit par ses péchés 7 Relle capital du Werbe Il est vrai aussi que l'on ne trouve pas, chez ‘Augustin, «la notion explicite d'image de l'image, si importante chez Victorious 28. Mais est-ce a dire il n'y aura pas chee lui de relation privilégiée entre le Logos et l'ime ” » 7 En exprimant Ie fait de Ia création et de Ia rédemption de l'image en Thome, nen souligne-t-il pas, aprés saint Jean et saint Paul, le role capital da Verb: : « Toutes chosea ont été faites par le Verbe et e'est par le Verbe que cette image a été imprimée en nous mu? Les lignes suivantes en. illustreront davantage T'importance, & la lumiere, toujours, de la vision augustinienne de "histoire du Salut. 2. Ihitintive divine Ls souecraine ef éternelle nostalgic Au sujet de la doctrine de saint Augustin sur ln divinisation, on a dit que plus que d'autres, il était « hanté par In considération de la fuiblesse humainc + et que l'on pouvait « se demander, A en eroire certaines formules, ce qui teste de ta divinisation des dimes purifiées et comment clles-ci pourralent encore devenir participates de Ia nature divine * ». . certains égards, cc jugement nous paralt excessif, et la perspective méme incosrecie, si I'on prend en considération les Enarrationes. Il est certain que, plus que d'autres, Augustin a éprouré les limites de a nature humaine, Mais s'il revient avec tant d'insistance sur initiative divine dans Tecavre du Salut, c'est moins pour mettre I'sceent sur T'incapacité de Lhomme pécheur « 4 deveniz Dieu » que pour proclamer, dans la plus pure tradition apostolique, la divine Transcendance ; 'incompréhensible amour ce Dieu pour l'homme, amour de prédilection ; la souveraine nostalgic de Dieu pour le dépassement de la nature humaine, nostalgic bien antéricure i celle qu'un jour ou l'autre [homme peut éprouver ; enfin lorigine éterselle du projet divin d’associer 'humanité au mystére de sa vie: « I 1. toute prescience ; il a prédesting, avant la création de monde, tous ceux wut doivent régner avec son Fils dans la vie éternelle (Rom. VIII, 29) "> - Notre prédestination n'est pas née en nous, dit-il encore, elle » été faite La divinisation al seerétement en Dieu et dans sa prescience “'. » Crest en cela que réside le gage de sa fidélité puisque son testament demeure comme lui immuable, et qu'll réalise ses promesses de la mime maniére, immuable dans Ie ‘Christ *. Aniériorité de in divine sollicitude Pour marquer le earactére de ten- dresse de la prescience divine. saint Augustin reprend une expression évangélique devenue typiquemen! sienne ; « Il nous a cherchés le premier +, « il nous a cherchés alors que nous ne le cherchions pas“ +, « il vous a cherchés avant que vous n'ayer songé a le chercher, et il vous a trouvés, afin que vous puissiec It trouver * ». Ce regard éternel de Dieu est un vegard sauveur dont il fau voir le symbole dans I'émouvant yegard du Christ sur scs disciples, su Pierre aprés son reniement, regard sans lequel il était perdu “*. w.e@ titre de ergoteur Qui d'autre que Dieu pourrait accomplir ¢ Thomme cette cruvre de nisation rédemp trice ? Lui « seul n'a pas été fait » ; « lui scul est véritablement Dieu * Tl est Vhabile constructeur «qui a biti la maison +. Ul faut lui fair confianes. « Si quelque partie de lédifice stécrovle, il sait comment | gelever ##, » Quvrage de Dieu, homme lest tout enticr, non seulement ¢ tant qu"homme, mais aussi en tant que juste ; nous Re nous somees fair ni hommes, ni justes “*. Comment pourzait-il en étre autrement puisqe « celui-lA seul peut justifier qui est juste par lui-méme... », « celui-ld ser peut déifier qui est Dieu par Jui-méme + et que « toutes les justier participent de 'unique justice de Dieu ™ +. Tout est grdce: Ces considérations, d'inspiration paul le mérite est don de Dicu nieane, sur I'initintive divine dans le pk mystérieux du salut, situent, ala place q Iu revient, le mérite de Thomme. Si « tout ce que Thomme possisde de bir ne peut venir que de celui qui est tout... bien +, notre « secon naissance », celle d'aprés Je péché — autant que la premitre — save une absoluc gratuité . Notre accés et notre élévation 4 fa divinité : relévent pas de notre dignité “, mais de lunique complaisance de Dica Ses bienfaits ont précédé nos priéres ™*, L"homme ne se divinise pas; il« divinisé. Sa vocation & la justification est l'effet, non de ses mérites, m de la bonté et de la miséricorde de Diew *. L'homme ne se sauve pes i est sauvé, Son salut lui est accordé, non en vertu de ses mérites, mais ¢ la libre volonté du Seignear®*, En un mot, Tamour de Dieu préct Tamour de homme "*, « C'est avec raison, remarque Augustin, q nous appelons grices de tels bienfaits, parce quiils nous sont door gratuitement “. » 2 Le Christ Le don du Fils, Ces graces, Dieu les symbolise toutes dans le symbole de doutes grdces don qa’il fait aux hommes de son Fils. « Don magnifique, grice magnifique, promesse saagoifique +, s'exclame Augustin, C’est en lui que réside la miséricorde iu Pére *, C'est en lui que s‘opérent les mystires de création et de rédemption de Thomme ™. Si Dieu « change les enfants des hommes en enfants de Dieu », c'est que «dw Fils de Dieu il a fait le Fils de Thoms “©. © Quol cst, demande Augustin, colat qul denna le salut sinon notrs Christ? +,,. « La fole des saints ne vient pos d’eux, mais de celui qui dome Je salut. » Héritier, le Christ a voulu avoir des eohéritiers, taut sa dhaxité ost grande “*. Loppel intérieur du Christ Pour ce faire, il a cherché "homme dans comme pour Lazare sa fuite...; il I'a, par son appel, rappelé de Ia mort, Ainsi, la nuit, pour lui, est deveaus lumineuse™. Io appris co que sa maissance et s1 mort no oouvaient lui faire connattre; il a appris qu'il devait ressusciter et vivre Heraellement °*, Mais, pour que cote espérance s"sccomplisse, le Scigneur doit erier intériourement en Ini — et c'est ce que, effectivement, il fait, comme il I's fait pour la résurrection de Lazare ™. « Le Christ nous a été annonces « : de [a viennent nos délices "*. ve par le mystére de le fot Initiative d'amour, laction divine, dans Yoeuvre de Ia divinisation, en est done aussi une de griice et de foi. C'est Dieu qui, par son action secréte dans Tame, tire homme de Ia mort spirituelle, et «non quelque autre médecin '? +, Dieu Iui-méme denne 4 I'ime In foi qui Ia fait adhérer a lui et sort: de cette mort spitituelle "*, Ten a été ainsi des ennemis du Christ qui T'ont fait mourir: ils ne devinzent ses amis que « par le secours de aa gefic: et non par l'effet de leur justice “! ». Car Dieu ne vint pas habiter danz kes hommes «sans d'abord leur préparer une route de foi, d'une entire pareté, parce que sn vole est sans tache ™* »_ wo Cui purifie et He au Christ La foi qui lie & Dieu cst une foi qui purific et qui ne peut étre que I'effet Wure grice; car Ie royaume de Dicu cst promis aux pécheurs... «non point & ccux qui persévérent dans le péché, mais 4 cee qui sont dalivrés du péché... ct justifiGs par celuj qui est ¢temellement just: **», Liés au Christ par la foi, attachés & lui par un coeur pur, ils son: Vobjet de la priére consolatrice du Seigneur: « Pare, je veux que, li of je suis, ceux que vous m'avez donnés solent aussi aves moi (lean, 27, 24)". » La divinisation « Néeessité de lo pridre Le mystére de In prédestination et de Tamow en mystére de gréce gratuit pour les hommes ne se déroule done pe sans leur collaboration. La pritre et les mécrite oceupent, dans le plan divin, une place nécessaire. L'initiative divine, Diet Vexerce avee notre demande; « N'hésitons pas a réclamer du Seigueu Dieu Ia dette de sa miséricorde, il veut absolument qu'on Ia réclame ¢ lui™.+ Mais Dieu n’accorde son pardon et sa grace qu'd ceux qui Iv adgement cette priére dans une attitude d'humilité, de droiture ¢ d gratitude. « Il remettra les péches a homme humble qui ne se eonfie poin en ses propres mérites, ou qui n'attend pas son salut de sa propre fore: mals qui anit avoir besoin de In grice de son Sauveur ®. Vouli #attribuer Ia justice qui a'appartient qu'd Dieu, c'est un manque d droiture ; Ia droiture, en effet, est « de rapporter A Dieu le bien ot 4 vou le mal », Comme [enfant prodigue, symbolisant le Corps du Christ, fant, au contraire, reconnaltre que Ia justification est due uniquemer A la grice du Rédempteur ™. ‘Niest-ce pas d'ailleurs dans la reconnaissan¢ de notre faiblesse que réside notre force, puisque celleei réside « dans! salut qui nous vient de sa miséricorde ™ » 7 La divine réponse aux dmes de pawure (Ce sont sur ees dimes ¢ pauvre que le Seigneur « f tomber la neige comme de la laine >. En commentant le psaume 14° saint Augustin donne, 4 ce versct, uno {nterprétation symbolique: « t neige, dit-il, n'est pas autre chose que nous... ; en d'autres termes : dec hommes encore pesants d'esprit ct froids qu'il a prédestinés, [Dieu] sau faire quelque chose. La laine est, en effet, In matidre des vétements. » Av cette laine, il confectionnera sa tunique future. Mais pour qu'elle a’: aucune tache, ni ride, lle doit tre maintenant purifi¢e par Ia foi Gendue sur la croix ™. Cotte image, d'une densité théologique extraordinaire, nous cond. naturellement entrer davantage dans I'intelligence du mystére paseal da ‘Yhomme, en considérant en lui-méme ce mystére. 3, Le mystére de Ia divinisation, considéré en Tuimime Altitude pastarale L'attitude pastorale d'Augustin s¢ pi dans Vapproche du mystére sente déja & nous comme une premait approche de ce mystére, On T'a souve remarqué ; Mhumilité, l'authentique humilité qui caractérise le génie pasteut Augustin en quite de vérité et qui le rend si attachant, est Tun ¢ traits dominants de sa personnalité. Cene humilité, on la retrouve i particulirement percutante, quand il se met en frais d'expliquer A + a“ La Christ Fidiles le sens de la divinisation 4 Inquelle tous sont conviés. Augustin a corscience de ses Hmites en abordant cette réalité que "homme n'a pas invent te et que Dieu, avant Ini, a congue. Elle commande un respect et une rodestie de langage dont iI fait I'aveu avec la simplicité qu'on lui eonnalt: « N'exiger done pas de moi, dit-il, une explication que je ne puis vous conner rigoureusement, vous vous en apercevrez, ce me semble". » «- ineffable comme Diew Pour parler de Ja divinité, en elle-méme ou en Thomme, aucune parole ne peut étre ndiquate, Arrivées A ces mystéres incompréhensibles, les « voix humaines + n'ont qu’ ge taire, les « imaginations humaines » qu‘ se reposer “*, Car, « Dien est ineffable. Il est plus facile de dire ce qu'il n'est pas que ce quil ast’? +. Sa grandeur, sa magnificence, dépassent infiniment tout cge que l'on pourrait emprunter aux mots ou aux divers langages ". A eniendre ces affirmations, on pourrait eroire que ce serait pure futilité 4 vouloir essayer d'exprimer l'inexprimable. Pourtant non. Il y a plutét utilité a s'y exercer. « Dites ce que vous voulez, dit Augustin, pour exprimer I'éternité ; vous en dire toujours Muis... il fout Vexprimer trop peu. Mais il faut que vous en disiez quelque chose pour vous donner du moins A penser sur ee que vous me pouver exprimer ™_, N'est-ce pas pour cette raison que + Diew a fait deseendre les Ecritures au niveau de T'intelligence des enfants » 7 Car si 'homme ne doit pas s‘élever jusqu’a ces mystéres pour les comprendre, il lui est possible de le faire pour y participer. «lous y participerons, en effet. Nous ne savons pos ce que nous comprendrons, et nous ne le comprendrons pas entiérement, mais nous ¥ pacticiperons... "» Crest une certitude : on n'y arrive pas par un cffort Wiatelligence ; elle nous vient de I'Beriture. « Nous y participerons, reprerd Augustin, que personne n'en doute, I'Ecriture I'a dit". » Réle due cccur Mais lorsqu’il s‘agit de s*interroger sur la dats ‘approche du mystere forme de participation qui sera la ndtre, c'est autre chose. « Y participerons-nous eoams sil y avait en Dieu plusieurs parties 7 ou que Dieu fit divisé on pacticn? Qui deme expliquera comment plusieurs étres entreront en pacticipation d'un étre simple 7° » Autant de questions que pose Augustin et pour lesquelles il fait constater 4 son auditoire sa propre incapacité a y répordre adéquatement. La meilleure fagon d'y comprendre quelque chose, en vue d'y participer, c'est de recevoir le reméde que le Sauveur a indiqué : a Brisez votre cour, dit Augustin, amollissez la dureté de votre coeur, éc.asez l'opinidtreté de votre esprit, et qu’en accusant son mal, il renaisse du bien. Dieu lui-méme le redressera, bandera nos blessures, affermira nore santé et ce qui était d'abord impossible, cessera de T'étre pour nous, a La divinisation & C'est ainsi qu'il est bon, pour celui qui veut arriver & Ia divinité, de confesser son infirmité ™. Pour aveir une connaissance effective de In divinisation du chrétien, Io langage de Ia foi ne suffit done pas, encore moins celui de In raison ; il faut que le coour s'engage, Nous reconnaissons IA un point de vue bien augustinien. La mission du prédicateur L'ineffabilité du mystére de Dicu en Vane et du théologien ne supprime pas I'obligation d’cn dire quelque chose, de le balbuticr, ne serait-ce que pour donner 4 penser sur ce qu'il est impossible d'exprimer. En un trait, on vient de le voir, saint Augustin évoque Ja mission du prédicateur et du théslegien. Pour sa part, il s'en aoquitte admirablement dans ies commentaires sur les psaumes. Il ne le fait pas, d'ailleurs, de facon entigrement newve, encore moins fantaisiste, on le devine bien & la pemiée du témoignage d’humilité dont il fait preuve dans la manipulation de ccs réalités mystérieuses. Dans ce domaine de foi et d'espérance, of Tétre de Dieu et celui de homme sont ea cause, on n’invente pas. Il ne faut pas s'éloigner de Ia Parole révélée, mais plutdt fonder, A partir delle, sa réflevion et s'y tenir. Les convictions d'Augustin sur le thime de la divinisation se sont formées en vertu de cette conception. Il les expose ici, dans les Enarrationes, souvent avec insistance, ne craignant pas lea redites, nécessaires, pense-t-il, pour Ia rectitude et le dynamisme de la vie morte. Une mise en garde: ‘Des lignes de force qui ressortent de von tes limites de Ia divinisation ens¢ignement sur la divinisation du ckté- tien, une remarque doetrinale se détache commo une mise en garde, « Etre divinisé +, « devenir comme des dieux » ne va pas sans écueil ni risque d'orgueil — le récit des origines de . Thumanité ne Ie rappelle que trop | Tl y a une prétention & dissiper : celle qui ferait de fn divinisation de homme une substitution de Métre divin, ‘ou encore une fusion compléte de I’étre fini en I'étre absolu. Aussi, tout en affirmant que la divinisation chrétienne consiste essentiellement en un imystére d'union entre l'homme ¢t Dieu, en un mystére de divine préseace dans homme, au point qu'on a pu éerire que « ses formules sont si fo:tes qu’clles traduisent un panchritisme fort difficile & définir™ +, Augustin ne manque pourtant pas d'en marquer les frontiéres et d’en souligner Timportance dans sa prédication. Dieu demeure en ceux qu'il a sanctifiés ™. La sanctification accordée aux justes est d'étre glorifiés en lui et habités par ai intérieurement . Lui seul peut combler le conur de homme: « Tout co que nows possédons, en dehors de notre Dieu, n'a aucune douceur. Nous ne voulons pas de ce qu'il a donnd, si lui, qui o tout donné, ne se donne pas". Heureusement, quand on choisit Lieu

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