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NOUVEAU
MONDE
Ils vivaient dans la d-mesure. Ils ne comptaient pas, et vivaient daventure. Ce qui ne les effrayaient pas, lop-pos
de ce que nous les Hommes avaient appris redouter : la peur
du Vide, de linconnu et de lanormalit. Tout ntait que
question de Hasard : aucun dterminisme ne les forait vivre
selon des Lois universellement promulgues que leur communaut scientifique dsapprouvait et qui tait bien suprieure
la notre car elle pratiquait la transversalit des connaissances.
Les Hypriens tenaient cette totale et absolue Libert.
Ctait donc pour cela, que dans leur Conception du Monde,
du Temps et de lEspace, les Hypriens nous avaient si bien
reus. Ils ne voyaient en nous qu1 tranget venue se prsenter leur quotidiennet. 1 de plus, et rien dautre.
Les Hypriens ntaient pas des gens ordonns (dailleurs, ils
ne se soumettaient aucun Ordre). Ils ne planifiaient rien, car
ils savaient que la ralit dmentirait toujours leurs agendas.
Ils faisaient fi de toute rationalit. Pour eux, le ds-ordre
tait annonciateur dun Chaos bienfaiteur. Tout comme leur
plante Hyprion, ils tournaient lenvers. Ce qui tait de
rgle pour les Hommes de la plante Terre, tait une Ineptie
pour les Hypriens. Nul ne savait o ils allaient : ils pouvaient
donc se perdre sans seffrayer, ce qui horrifiaient les Hommes
toujours anims par la clart dune carte et dun personnel
styl (ce qui tait le cas de notre vaisseau le Beagle ). Pour
arriver jusqu Hyprion, nous avions pris des risques, mais ils
avaient t compenss par les connaissances que nous avions
pu retirer de lUnivers des Hypriens . Mais voil, sur quelle
plante avions-nous atterrie ? Etrange Modle de socit si
loigne de notre ralit et que nous devions conqurir. Les
Hypriens fonctionnaient tous lop-pos des Terriens
Chez eux, ni Dictature et nulle Tyrannie. Les Hypriens prfraient donc tre des Libres-penseurs, et flner au gr de leur
seul et unique mentor : du nom de LIBERTE. Do leur corps
corps que nous avions pu observer lorsqu notre tonnement,
ils partouzaient en pleine Nature et en toute srnit. Chez
eux, pas de Morales ou dInterdits dicts par des Lois que leur
Univers ne connaissait pas. La proprit prive nexistait pas.
Chez eux lA-normalit fondait la normalit. La folie ntait
tout au plus quune tranget. La marginalit tait de mise.
Les exclus taient inclus. Leur diffrence faisait leur qualit,