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Le prisme du macro

langage
Soit le Créole Acrolectal et le Créole Basilectal

Soit le Français Acrolectal et le Français Basilectal

Soit le CRéole et le FRançais

Dans les années soixante, La Réunion était perçue comme


en situation de diglossie : soit on parlait français, soit on parlait
patois-créole

Avec R. Chaudenson, on est passé au "continuum


linguistique" : un locuteur pouvait se situer n'importe où entre
le français et le créole

Ensuite, pour rendre compte de la diversité des créoles


réunionnais, on a importé les notions "acro- et basi- lectales".
Nous sortir des créoles acrolectal et basilectal n'était pas la
meilleure des solutions, mais peut être la moins pire. Il est vrai
que le créole utilisé dans les hauts ne ressemble pas tout à fait
à celui des bas. Il se pourrait qu'il trouve son origine dans la
colonisation des hauts de l'île. Loin des centres de population, il
aurait évolué plus lentement, et, peut être, dans un sens
propre. Cependant, il n'est en aucun cas une version plus
sophistiquée que le créole des bas.

Toutefois, ces notions ont


le mérite de montrer que le
créole n'est pas uniforme
mais divers, au-delà des
registres de langage. Chaque
locuteur réunionnais peut se
placer avec une plus grande
justesse, précision dans ce
continuum triangulaire.

Cependant, si les zoreils étaient autrefois peu nombreux et


peut être socialement homogènes, cela n'est plus le cas de nos
jours. De plus, tant de Créoles maintenant, utilisent largement
l'éventail des registres de langue en français, qu'il est temps de
les représenter selon la même méthode :

J'ai préféré un trapèze à


un carré ou un rectangle,
d'abord pour montrer que,
si la différence entre les
français se jouent sur des
niveaux de langage, il n'en
est pas de même pour les
créoles qui jouent au
niveau dialectal.

Mme Duchemann, aidée


par Mme Wharton, introduit
une notion nouvelle.

Ce n'est plus le locuteur que l'on place dans ce continuum,


mais les emprunts aux différentes langues lors d'un énoncé.
Dans une même phrase, une même personne utilise des formes
venant des quatre coins du trapèze. Si le discours se prolonge,
les emprunts se multiplient et peuvent être représentés par un
nuage de points dont le barycentre pourrait être la place du
locuteur lors de ce discours.

Voilà la macrolangue que se propose d'enseigner Mme


Duchemann.
"Développer une compétence bilingue à La Réunion" Surya
éditions, 2009

Les choses pourraient en rester là, mais ce serait trop


simple !

Le créole évolue rapidement. Intégrons donc le facteur


temps !

La situation linguistique réunionnaise pourrait donc, peut


être, pour le moment, ressembler à cela :
Ce schéma est un peu tarabiscoté et certainement moins
souple que le double continuum de LF. Prudent mais il a
l'avantage de mettre le créole dans une perspective historique.

Vous le trouvez compliqué, voire tordu ? Alors pensez


simplement qu'il y a encore une dimension à intégrer : la
diversité géographique !

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