3.

La production : un espace de relations économiques et sociales

Produire, c'est avant tout créer des biens ou des services qui répondent aux besoins
d'autres personnes. La production est réalisée par des entreprises privées, mais
également par l'Etat et par les acteurs de l'économie sociale, acteurs privés n'ayant pas
pour seul objectif le profit. Le travail est à l'origine de la production, mais toutes les
activités ne peuvent pas être comptabilisées (en particulier si le travail est gratuit ou non
déclaré).

3.1. La diversité des organisations productives et leurs objectifs

Problématique : La production vise-t-elle qu'à réaliser du profit ?
Mots clés : administration publique, association, économie sociale, production, société.

Activité A - Pour commencer...

Regardez les images suivantes et dites à quels secteurs de la production elles se réfèrent.
3.1.1. Qu'est-ce que produire ?
Activité A – Travail rémunéré

Regardez les photos suivantes et dites quelle est la nature du produit créé. Pour chacune
des situations précisez si le travail effectué est rémunéré.

1. Un élève fait ses devoirs avec sa mère

1. Un jeune pianiste prend des cours particuliers

3. Un enseignant fait cours dans une classe de lycée

Activité B – La production

Selon la définition de l'Insee, « la production est l'activité économique socialement

organisée consistant à créer des biens et des services s'échangeant habituellement sur le
marché ou obtenus à partir de facteurs de production s'échangeant sur le marché ». Donc,
au sens économique, pour qu'il y ait production, certaines conditions doivent être réunies :
• L'activité doit être organisée par la société ; ce qui signif ie qu'elle doit être légale et
déclarée. Ainsi la production domestique qui désigne le travail réalisé par les
ménages dans le cadre domestique, c'est-à-dire en dehors du travail rémunéré,
n'est pas au sens strict une production. De la même façon , la production n'englobe
pas les richesses créées par le travail au noir.
• L'activité doit créer des biens et des services. Un bien est un produit matériel alors
qu'un service est un produit immatériel. La finalité de ces produits est de satisfaire
directement les besoins humains ou de contribuer à la production d'autres produits.
Les biens et services de consommation sont les produits directement utilisés pour
la consommation. Les biens et services de production sont les produits réutilisés
dans le processus de production afin de contribuer à la production d'autres produits.
Marc Montoussé, « Le fonctionnement de l'économie, la production
fruit du capital et du travail », Cahiers français, n. 315, juillet-août 2003

Questions :
1. Donnez des exemples de travail au noir
2. Pourquoi certaines activités sont-elles exclues de la production ?
3. Les produits suivants sont-ils des biens ou des services ? Une coupe de cheveux,
un concert, le DVD d'un concert, un aller-retour en TGV, une locomotive, un cours
de langues, un manuel scolaire, un repas dans un restaurant, un plat surgelé.

Activité C - Production marchande et non marchande

La plupart des biens et une partie des services se vendent ou au moins peuvent se
vendre, c'est-à-dire être échangés sur un marché contre un prix : on les dit marchands.
Les autres sont fournis gratuitement ; souvent même on ne peut identif ier le bénéficiaire
du service : on les dit non marchands.
C'est ainsi qu'une consultation médicale, un envoi par la poste ou un coup de téléphone
sont des services marchands , il s'agit de services qui sont ou du moins susceptibles de
l'être en échange d'une certaine somme d'argent couvrant à peu près leurs coûts de
production. En revanche, l'enseignement dans un lycée, le service rendu par les agents de
police qui règlent la circulation sont des services non marchands ; le contribuable a payé
globalement ; aucun prix n'est facturé au client. Par convention, tous les biens sont
considérés comme marchands ; en revanche, les services sont répartis dans les deux
catégories : certains services sont en effet toujours marchands ( publicité), d'autres ne le
sont jamais (police), d'autres sont parfois marchands, parfois non marchands (santé).
Seules les administrations publiques ou privées produisent des services non marchands.
Bernard Brunhes, Présentation de la comptabilité nationale française,
coll. Economie Module, Dunod, 1991

Questions :
1. Donnez d'autres exemples de services qui peuvent être à la fois marchands et non
marchands.
2. Comment est financée la production de services non marchands ?

Entrainement à l'exposé oral

Préparez un exposé oral d'une dizaine de minutes sur un des sujets suivants :
• Le troc
• Les SEL

Activité D – Organisations productives

Lisez les textes suivants et complétez la grille

Organisation Type Nature du Objectifs Etapes du

productive d'organisation produit poursuivis développement
productive de l'organisation
LU
MSF
VIRGIN

Levèfre Utile (LU), une marque emblématique

L'histoire de LU commence en 1846, dans une pâtisserie, à

Nantes, où Jean-Romain Lefèvre, 27 ans, commence à vendre ses
premières pâtisseries. La marque « Lefévre Utile » sera créée 13
ans plus tard, du fait du mariage de Jean-Romain avec Pauline
Isabelle Utile en 1850. La petite biscuiterie prend de l'ampleur : la
mécanisation va véritablement transformer la pâtisserie familiale,
qui s'installera quai Baco en 1885. 130 ouvriers travaillent alors
pour LU. Le début du xxe siècle va voir plusieurs produits émerger
de son portefeuille, et notamment le Petit-Beurre, créé en 1886. En
1889, l'usine LU fabrique en moyenne plus de 300 kilos de biscuits
par jour. Avant la première guerre mondiale, l'usine LU produira 6
000 tonnes de biscuits par an et comptera 1 200 employés.
LU va traverser sans encombre le siècle jusqu'en 1977 où il fait
l'objet d'une prise de contrôle per le belge Général Biscuit. Dix ans
plus tard, BSN rachètera Général Biscuit. C'est le début de
l'histoire avec le groupe qui changera de nom en 1994 et
deviendra Danone.
Au printemps 2001, c'est le choc : Danone annonce une lourde
restructuration avec, à la clef, la fermeture de deux usines et en
plan de licenciement qui embarrasse à l'époque le gouvernement Jospin. Ça marque LU
redeviendra rentable, mais sa part dans l'activité de Danone continuera de décliner. C'est
sans doute ce qui a décidé Franck Riboud à se séparer de LU, premier fabriquant de
produits céréaliers français.
Le Figaro, 3 juillet 2007

Médecins Sans Frontières

Les Médecins Sans Frontières apportent leur secours aux populations en détresse, aux
victimes de catastrophes d'origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance, sans
aucune discrimination de race, religion, philosophique ou politique.

Oeuvrant dans la neutralité et en toute

impartialité, les Médecins Sans
Frontières revendiquent, au nom de
l'éthique médicale universelle et du droit
à l'assistance humanitaire, la liberté
pleine et entière de l'exercice de leur
fonction. Ils s'engagent à respecter les
principes déontologiques de leur
profession et à maintenir une totale
indépendance à l'égard de tout pouvoir,
ainsi que de toute force politique,
économique ou religieuse.

Médecins Sans Frontières, malgré sa

croissance et sa professionnalisation,
est toujours une association dotée d’un
conseil d’administration élu par ses
membres lors d’une assemblée générale annuelle. Les adhérents de l'association sont
essentiellement les personnels en mission sur le terrain ou ayant effectué des missions
avec MSF. Les personnels expatriés sont automatiquement membres les années où ils
effectuent une mission. Le maintien de leur adhésion les autres années, ainsi que
l’adhésion des personnels recrutés localement dans les pays d’intervention de MSF, se
font par une démarche volontaire de leur part.

En 2006, MSF comptait 1.050 membres à jour de leur cotisation et donc en droit de voter
lors de l’élection des membres du conseil d’administration à l’assemblée générale.
Site officiel de MSF - http://www.msf.fr/
(pages consultées le 23 janvier 2010)

Virgin : l'histoire de la construction d'un groupe

En 1966, avec l'accord de ses parents, Richard Branson quitte le très sélect collège de
Stowe, où il se distingue par ses mauvais résultats, pour lancer le magazine Student. C'est
un succès. Mais sa fortune, Richard Branson la doit surtout à la musique. C'est elle qui va
lui permettre d'édif ier son empire aux 200 sociétés. En 1969, Richard Branson crée une
activité de vente par correspondance. Virgin Music vient de naître, première apparition
officielle de la marque « Virgin ». Deux ans plus tard, en 1971, mis en péril par une grève
des postes, l'entrepreneur ouvre en plein coeur de Londres un magasin de disques. Dans
la foulée, ce passionné de musique rachète un manoir délabré près d'Oxford et y installe
un petit studio d'enregistrement. Les futures grandes stars des années 1980 s'y succèdent
bientôt.
C'est l'argent gagné par Virgin Music, en attendant sa revente à Thorn EMI pour 1 milliard
de dollars en 1992, qui va permettre à Richard Branson de multiplier les nouvelles
aventures. L'entrepreneur hippy se lance ainsi successivement dans le transport aérien en
créant, en 1984, la compagnie Virgin Atlantic, dans les sodas avec Virgin Cola en 1994,
dans les produits financiers avec Virgin Direct en 1995, dans le transport ferroviaire en
1996 avec Virgin Trains, dans la distribution avec les premiers Virgin Megastores, et
bientôt dans le commerce électronique, les boissons alcoolisées, les vêtements,
l'automobile, l'hôtellerie, les centres de remise en forme et la téléphonie. Certaines de ses
aventures se solderont pas des cuisants échecs. Mais Richard Branson n'en a cure,
gagnant largement d'un côté ce q'il perd parfois de l'autre.
Tristan Gaston-Breton, « Richard Branson »,
Les Echos, 28 juillet 2005

Entrainement à l'exposé oral

Préparez un exposé oral d'une dizaine de minutes pour présenter une entreprise
francophone.