REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS:
‘COUR D’APPEL DE PARIS
Pole 6 - Chambre 9
ARRET DU 14 Octobre 2015
@ » 7 pages)
‘Numéro d’inseription au répertoire général : $ 15/03604
Décision déférée la cour : jugement rendu le 05 mars 2015 par le conseil de prud’hommes
de PARIS RG n° 12/10352
APPELANTE,
SA QOSMOS
8, Rue Bernard Buffet
75017 PARIS
représentée par Me Henri ROUCH, avocat au barreau de PARIS, P0335 substitué par
‘Me Caroline WOIRIN, avocat au barreau de PARIS,
INTIME,
Monsieur James DUNNE
comparant en personne et assisté de Me Claude KATZ, avocat au barreau de PARIS,D1423
COMPOSITION DE LA COUR:
En application des dispositions de I’article 945-1 du code de procédure civile,
Vaflaize a été débattue le 03 septembre 2015, en audience publique, les parties ne s'y étant pas
opposées, devant Madame Christine ROSTAND, président et Madame Catherine SOMME,
président de chambre, chargées du rapport.
Cos magistrats ont rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de fa cour,
composée de :
Madame Christine ROSTAND, président
Madame Catherine SOMME, président
Monsicur Benoit HOLLEAUX, conseiller
= rend par mise & disposition au greffe de la cour, les parties en ayant été
préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxiéme alinga de Particle 450 du code
de procédure civile,
- signé par Madame Catherine SOMME, président, pour
‘Madame Christine TOSTAND, président empéché et par Madame Marion AUGER, greffier &
laquelle la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire.‘M. James Dunne a été engagé le 7 octobre 2005 en qualité de rédacteur technique par la SA
QOSMOS dans le cadre d'un contrat & durée indéterminée. En dernier lieu, il occupait les
fonctions de responsable du service de Ia documentation technique relevant du statut cadre.
Lientreprise emploie plus de dix salariés ot est assujettie a la convention collective
nationale des bureaux d'études techniques, des cabinets dingénicurs-conseils et des sociétés
de conseils, dite « Syntee ».
M. Dunne a fait fobjet de plusieurs arréts de travail pour maladie, sans interruption &
compier du 23 avril 2012 et au terme de la seconde visite de reprise du 30 novembre 2012, il a
‘6 déclaré inapte & son poste par le médecin du travail,
Le 21 septembre 2012, M, Dunne a saisi le conseil de prad'hommes de Paris aux fins de
voir prononcer la résiliation judiciaire de con contrat de travail ot obtenir paiement de diverses
sommes.
Par courtier du 14 novembre 2012, M. Dunne a fait !objet d'une convocation a un entretien
préalable au licenciement fixé au 28 novembre 2012 ; il a été licencié pour faute lourde par
lettre du 13 décembre 2012,
Par jugement rendu le 5 mars 2015, le conseii de prudhommes de Paris en formation de
épartage a:
~ prononeé la résiliation du contrat de travail de M. Dunne aux torts de la SA QOSMOS et &
effet du 13 décembre 2012 ;
~condamné la SA QOSMOS a lui payer:
+ titre d'indemnité de préavis 11 250 euros
+ A titre de congés payés afférents 1 125 euros
+ 8 titre dindemnité conventionnelle de licenciement 8 960 curos
titre dindemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse 33 750 euros
+ titre de dommages et intéréts pour non respect de Vobligation de sécurité 10 000 euros
+ en application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile 2 000 euros
= débouté Ia SA QOSMOS de sa demande reconventionnelle et de sa demande d'indemnités
- ordonné lexécution provisoire
-débouté M, Dunne du surplus de ses demandes
= condamné la $A QOSMOS aux dépens.
La SA QOSMOS a réguligrement interjeté appel de cette décision et aux termes de ses
Gcritures visées par le greffier et soutenucs oralement le 3 septembre 2015, elle demande a la
cour de
- la dite of juger recevable et bien fondée en son appel ;
~ infirmer le jugement déféré en toutes ses dispositions ;
~ constater quelle a parfaitement respecté son obligation de sourité de résultat a fégard de M.
Dunne ;
- débouter M, Dunne de sa demande de résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts
exclusifs de Fempoyeur ;
« dire et juger que la faute lourde commise par M. Dunne est parfaitement caractérisée et que
son licenciement est fondé
= débouter M. Dunne de Fintégralité de ses demendes, fins et conclusions plus amples ou
Cour d*Appel de Paris ARRUT DU 1402015
Péle 6 - Chambre 9 RG n°15/03604 - 2éme pagecontraires ;
= le dire rempli de tous ses droits ;
- condamner M. Dunne a lui payer les sommes suivantes :
* un euro symbolique a tite de dommages et intéréts
+ 3.000 euros sur le fondement des dispositions de T'article 706 du code de procédure civile
+63 903,61 euros a titre de remboursement du montant des condamnations assorties de
Yexécution provisoire indiment pergues
- condamner M, Dunne aux entiers dépens, y compris ceux de premiére instance.
M. Dunne a repris oralement a l'audience ses conclusions visées par le greffier et a
demands d la cour de:
- confirmer le jugement entrepris en ce quil a prononcé la résiliation judiciaire de son contrat
de travail aux torts exclusifs de la SA QOSMOS avec effet au jour dit licenciement prononcé
par cette demitre le 13 décembre 2012;
- confirmer en conséquence le jugement entrepris en ce quill a condamné Ie SA QOSMOS &
tui payer les sommes suivantes:
+ indemnité compensattice de préavis : 11 250 euros
+ indemnité de congés payés sur préavis : | 125 euros
+ indemnité conventionnelle de Hcenciement: 8 960 euros
- confirmer en son principe le jugement entrepris ayant condamné la SA QOSMOS 4 lui
verser une indemnité pour licenciement sans motif ni réel ni sérieux et des dommages et
intéréts pour non respect de son obligation de sécurité de résultat et de prévention, et cela en
réparation du préjudice moral et physique subi par le salarié ;
Au titre de l'appel incident,
- porter a la somme de 60 000 euros le montant de 'indemnité pour licenciement sans motif ni
réel ni sérieux.
= porter la somme de 45 000 euros le montant des dommages et interes pour non respect pat
la SA QOSMOS de son obligation de sécurité de résultat et de prevention, & Torigine de la
dégradation de son état de santé ;
Subsidiairement,
- dire et juger quil n'a commis aucune faute ni réelle ni sGrieuse et a fortiori grave ou lourde
justifiant son licenciement et que done, ce licenciement est sans cause réelle et sérieuse
~ condatnner la SA QoSMOS & tui verser les sommes suivantes :
* indemnité compensatrice de préavis : 11 250 curos
+ indemnité de congés payés sur préavis : 1 125 euros
+ indemnité conventionnelle de licenciement : 8 960 euros
+ indeminité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse : 60 000 euros
+ dommages et intéréts pour non respect de son obligation de sécurité de résultat et
prévention : 45 000 euros.
- condamner la SA. QOSMOS 4 lui verser une somme d'un montant de 3.000 euros en
application de l'article 700 du code de procédure civile au titre des frais et honoraires
inrépétibles exposés en cause d'appel
= lui donner acte de ce que, conformément au jugement entrepris, la SA QOSMOS a procédé &
Texécution provisoire des termes de Ia dévision de premiére instance
Cour d'Appel de
Pole 6 -
ARRET DU 14/10/2015
chambre 9 RG n°15/03604 - 38me page- débouter Ia SA QOSMOS de ses demandes reconventionnelles
~ condamner la SA QOSMOS en tous les dépens.
En application de l'article 455 du code de procédure civile, il est renvoyé aux conclusions
des parties pour un plus ample exposé de leurs prétentions et moyens,
MOTIFS
Sur 'imputabilité de Ja rupture
Lorsquiun salarié demande la résiliation de son contrat de travail en raison de faits qui
reproche a son employeur, tout en continuant & travailler 4 son service, et que ce dernier le
licencie ultéricurement pour @autres faits survenus au cours de la poursuite du contrat, le juge
doit dabord rechercher si la demande de résiliation du contrat de travail était jusifige ; est
seulement dans le cas contraire qu'il doit se prononcer sur le licenciement noifié par
Temployeur ; la date de la rupture est fixée & 1a date d'envoi de la lettre de licenciement.
Seuls peuvent étre de nature & justifier la résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts
de Yemployeur des faits, manquements, ou agissements de ce dernier d'une gravité suffisante
de nature & empécher Ia poursuite du travail.
‘Aux termes de Varticle L. 4121-1 du code du travail, Yemployeur prend les mesures
nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
En vertu de Fartiole L, 4121-2 du méme code, 'employeur met en oeuvre les mesures
prévues 4 Tarticle précédent sur le fondement notamment des principes généraux de
prévention suivants: 1/ 6viter les risques ; 2/ évaluer les risques qui ne peuvent étre éviter ; 3/
combattre les risques a la source.
M, Dunne fait valoir au soutien de sa demande de résiliation judiciaire du contrat de
travail, qui doit étre examinée au préalable, un manquement de Temployeur & son obligation.
de séourité de résultat et de prévention, Il affirme ainsi que ses conditions de travail et
consécutivement son état de santé se sont dégradés depuis 2011 en raison dune part de la
surcharge de travail a laquelle ila du faire face et des relations conflictuelles entretenues avec
son supérieur higrarchique, cautre part de certaines des activités de la société QOSMOS
-consistant & fournir du matériel de sondes d'interception des communications aux régimes
syrien et libyen par l'intermédiaire de sociétés clientes, ayant valu & la société QOSMOS détre
placée sous le statut de témoin assisté dans le cadre de la procédure pénale en cours - ayant
provoqué chez M, Dunne, qui a éié stigmatisé dans lentreprise pour avoir fait connaitre ses
interrogations sur lesdites activités, une souffrance éthique au travail, que l'ensemble de cos,
faits sont & forigine d'un état anxio-dépressif ayant généré plusieurs arréts de travail puis une
inaptitude définitive constatée par le médecin du travail.
La société QOSMOS, qui nie toute dégradation de l'état de santé du salarié en lien avec ses
conditions de travail, soutient que M. Dunne n'a jamais subi de surcharge de travail, qu'en
réalité s'il avait réguliérement du retard dans ses livraisons c'était en raison dune mauvaise
organisation de sa part, que le salarié, qui n'a pas été stigmatisé, n'admettait pas les remarques
de son supérieur higrarchique, que conirairement & ce qui est prétendu par lintéressé Ia société
QOSMOS, qui a fait preuve de patience & son égard, a pris des mesures de prévention on
répondant positivement a sa demande de changement de supérieur hiérarchique lorsqu'il en a
fait la demande, que le société QOSMOS fournit des composants technologiques & des
équipementiers & partir desquels ccux-ci vndent des produits sur lesquels elle n'a aucun
contrdle, quelle n'a jamais eu activité dinterception, que M. Dunne a porté des accusations
mensongeres a Tencontre de son employeur.
Sil ressort des compies-rendus dentretien annuel que M. Dunne pouvait rencontrer
cortaines diffieultés dans organisation de son travail, comme le mentionnait
M. Nguyen-Phuoc, supérieur hiérarchique du salarié, dans le compte-rendu du 14 janvier 2011
‘Cour d"Appel de Paris ARRET DU 14/10/2015
Pole 6- Chambre
RG n°15/03604 - 4dme page“ta planification reste ¢ parfaire ainsi que les estimations de charge afin de pouvoir avoir
un trend de la charge et justfier si nécessaire des embauches ou des allocations
supplémentaires au niveau de Vquipe documentation" et dans le compte-rendu du 27 janvier
2012: "La charge de travail et Vattente de la société QOSMOS sur la documentation
technique sont trés importantes et il est nécessaire de franchir un palier au niveau de
Vorganisation et de la planijication de la documentation (..)", ces difficultés étant en outre
relevées par M. Ferrari, "release manager", qui atteste que “des problématiques de livraison
de documentation étaient fréquemment soulevées tel que des planification ou des retards de
livraison (...)", il résulte des comptes-rendus précités que M. Dunne devait faire face & une
charge de travail importante
Ainsi M, Nguyen-Phuoe mentionnsit le 14 janvier 2011 : "une charge importante est @
noter en particulier du fait de la roadmap Utimaco (...) *, M. Dunne relevant quant A tui : "ily
ame charge importante cette année du fait de la multiplication des documentations (..)".
Cette charge de travail est allée en s'accfoissant comme le monirent les commentaires figurant
sur le compto-rendu d'entretien du 27 janvier 2012, ainsi cclui dé cité du responsable
higrarchique :" La charge de travail et I'attente de la société QOSMOS sur la documentation
technique sont trés importantes (..)" ct celui du salerié: "en ce gui concerne la charge de
travail et la gestion de la documentation des livraisons produit en 2011, je souhaite souligner
Je fait important que pendant Vannée (..) je n'ai pas eu d'apprentife en alternance (..) Ce fait
suffit @ lui seul & imposer une année difficile en surcharge permanent (sic).
Les courtiels versés aux débats montrent que cette charge de travail trés importante était
reconnue par les interlocuteurs de M, Dunne au sein de 'entreprise comme i ressort du
courriel en date du 6 janvier 2011 émanant de M. Léger : "Nous avons revu la liste des
nombreuses taches de documentation ixM identifiées pour 2011. Il en mangue peut-éire ? En
tout cas il faudra associer les priorités et échelonner ce travail dans le temps car la tacke est
juste coloisale !(..) James auira aussi besoin d'un veritable soutien de multiples intervenants
‘pour accomplir ces ldches dans les meilleures conditions", ou encore du courriel adressé le 24
‘mars 2012 par Mme Idoumbin Moutin : "Je suis tout « fait d'accord sur le fait qu'il n'est pas
normal que la R&D travaille en état de stress et de surmenage permanent (...)".
Dans ce contexte les relations de M. Dunne ave son supérieur hiérarchigue se sont
nettement dégradées jusqu’a conduire 4 ce que les intéressés ont dénommeé des "clash" dans
Je compte-rendu d'entretien du 27 janvier 2012, M. Nguyen-Phuoe, manager du salarié ayant
relevé : "année difficile pour James avec un certain nombre de tensions qui ont about d des
clashs", M, Dunne observant pour sa part que les tensions et elashs ne se sont produits
quentre eux, que ces rapports négatifs avaient eu "une influence néfaste sur l'année écoulée",
que "dans un contexte de surcharge perpétuel" (sic) ces clashs concemaient une mise en cause
de Tadhésion de M, Dunne & Qosmos, ce quill contestait, et aussi un avertissement pour avoir
exprimé un "ras le bol” sur sa Situation au travail. I doit étre observé s'agissant de cet
avertissement que l'employeur a éié amené 4 désavouer au moins en partie le manager de M,
Dunne, puisqu'aprés avoir notifié le 22 juillet 2011 un avertissement & ce dernier pour avoir
tenu le Ler juillet, lors de l'entretien d'un candidat et en présence de celui-ci, des propos
virulents &'encontre de M. Nguyen-Phuoe, ia direction de QOSMOS a notifié au salarié le
‘méme jour un "erratum", maintenant l'avertissement prononcé mais pour des propos tenus
hors la présence dun tiers,
‘Tout en niant la dégradation des conditions de travail de son salar, la sociéts QOSMOS a
néanmoins décidé d'acoéder @ la demande de celui-ci de changer de manager, puisque par
lettre du 3 mai 2012, M. Bechetoille, président du directoire, indiquait &M. Dunne que "..)
Lors de Ventretien (..) du 26 mars 2012 vous avier (...) formulé une demande de changement
Cour d*Appel de Paris ARRET DU 14/10/2015
Pate 6 - Chambre 9 RG n°15/03604 -Séme pagede responsable hiérarchique. Aprés étude de cette demande (...) nous avons pris fa décision
daccéder &celle-ci. Nous comprenons, en effet, que vous souhaitiez, par un nouveau
ratlachement hiérarchique vous inscrire dans une nouvelle dynamique professionnelle plus
harmonicuse et plus sereine (..).
L'employeur soutient quil a ainsi pris des mesures de prévention dés quil a été informé de
Ja dégradation de Wétat de santé du salarig. Cependant il résulte des courtiels adressés par ce
demier, ainsi celui du 27 juillet 2011 dont a 6té destinataire Mme Liberman, responsable des
ressources humaines ("mon médecin traitant m'a arrété jusqu’é dematn Geudl) inelus pour
souffrance au travail), eclui du 2 aodt 2011 adressé 4M. Nguyen-Phuoe avec copie 4M.
Becketoille et Mme Libermann pour se pleindre de sire vu sanetionner pour des reproches
injustifiés (Yau terme d'une semaine particuligrement chargée (..) Je me suis effondré devant
le délégué du personnel ..totalement abattu par Vabsurdité et illégitimité des torts qui
m'étaient reprochés (...) le fait que les conséquences néfastes de cette suite d'événements sur
‘ma santé (..) ne donnent lieu é aucune considération, (..) 4 aucune attention que ce soit est
pour moi bien plus grave encore ..") Ou encore des courtiels adressés & Mme Liberman et
M. Bechetoille en avril 2012, que ia direction de la société QOSMOS a été alortée & plusieurs
reprises, et 2 tout le moins dés juillet 2011 sur la détérioration des conditions de travail da
salarié et ses conséquences néfastes sur son état de santé, lesquelles sont démontrées par les
arréts de travel, cettificats médicaux et attestation de psychologue versés aux débats attestant
@um suivi pour Souffrance au travail, peu important a cet égard que le salarié ait déja été en
arrét maladie antérieurement aux faits dénoneés, soit a plusieurs reprises sur la période de
2007 & 2010, des lors quien tout état de cause la déclaration dinaptitude émise par le médecin
du travail lots de la seconde visite du 30 novembre 2012 est en lien avec les conditions dans
Iesquelles le salarié exergait ses fonctions au sein de la société QOSMOS, lavis mentionnant
en effet "Jnaple au poste de respansable de la documentation (..) Un reclassement sur un
autre site ou dans une filiale pourrait convenir".
ILressort done de ensemble de ces éléments que la déeradation de I'tat de santé
consécutive A Ia surcharge de travail et 4 Ta détérioration des conditions de travail du salarié
est établie, En conséquence et sans qu'il soit nécessaire d'examiner le grief du salarié rolatif
aux activités supposées de la société QOSMOS, il convient de confirmer le jugement ayant dit
que Temployeur avait manqué a son obligation de sécurité de résultat et que ce manquement,
‘cui a empéché la poursuite du contrat de travail dés lors que la dégradation de l'état de santé
ccausé pat le non-respect par l'employeur avait conduit au constat de Vinaptitude du salarié &
son poste dans lentreprise, justifiait la résilietion judiciaire du contrat de travail aux torts de la
société QOSMOS, la résiliation prenant effet & la date du licenciement soit au 13 décembre
2012.
Sur les conséquences de la rupture
La rupture produisant les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse, le salarié est
en droit de prétendre au paiement des indemnités de rupture et de dommages-intéréts sur le
fondement de Varticle L, 1235-3 du code du travail.
‘Au wa de I'attestation signée par le président du directoire de la société en date du
22 juin 2011, précisant que la rémunézation annuelle brate du salarié s'élevait & 45,000 €, soit
3.750 € par mois, le jugement qui a alloué aM, Dunne les sommes de 11.250 € a titre
Cindemnité de préavis, outre 1.125 € pour les congés payés afferents, doit étre confirmé.
En application de Tarticle 19 de la convention Syntec, prévoyant qulaprés 2 ans
lancienneté lindemnité de licenciement pour les ingénieurs et cadres s'éléve & 1/3 de mois
par année de présence sur Ia base des 12 derniers mois, le salarié, qui avait 7 ans et 5 mois
Gancienneté, est bien fondé a prétendre au paicment de la somme de 8.960 € & titre
Glindemnité de licenciement qui lui a été allouée en premiere instance,
‘Au rogard de lancienneté du salarié, de son ge, des circonstances de la rupture, de ce qu
Gtait encore au chémage Ia date des débats malgré les recherches d'emploi dont il justfie, i
convient de confirmer la décision des premiers juges lui ayant alloué la somme de 33,750 € &
titre de dommages-intéréts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Cour d’Appel de Paris ARRET DU 14/10/2015
Pale 6 Chambre 9 RG n°15/03604 - Gtme page‘Sur la demande de dommages-intéréts pour non-respect par I'employeur de son
obligation de sécurité de résultat,
Le non-respect par 'employeur de son obligation de sécurité de résultat, ayant eu pour
conséquence Ia dégradation avérée de V'état de santé du selarié, a causé & ce demier un
préjudice certain qui doit étre réparé par allocation d'une somme de 10.000 € . Le jugement
qui a alloué cette somme sera égelement confirmé sur ce point.
Sur les autres demandes
La soci QOSMOS qui suecombo ser condamnte aux dépens ot au paiement une
somme de 3,000 € en application de article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
LACOUR,
CONFIRME le jugement déféré en toutes ses dispositions,
Y ajoutant,
CONDAMNE la SA QOSMOS & payer 4M. James Dunne la somme de 3.000 € en
application de article 700 du code de procédure civile;
REJETTE les demandes plus amples ou contraires;
CONDAMNE Ia SA QOSMOS aux Disons que les éventuels dépens de Pinstance éteinte
resteront a le charge de la partic appelante
LE GREFFIER POUR LE PRESIDEN’
EMPECHEE
Cour d’Appel de Paris ARRET DU 14/10/2015,
Pole 6 - Chambre RG n°15/03604 - Teme page