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Un périple universitaire

Montréal

On y vient à l’est-central du Canada n’est pour aucune fouille


ou poursuite de beauté terraine ni riveraine parce que tout de
cela, le trésor du paysage exquis, semble avoir été accaparée
par les zones maritimes pacifiques et atlantiques, également
par les Rochelles, les Chutes du Niagara exceptées. Suis-je trop
sévère lorsque je l’appelle, cette vaste étendue de territoire,
« la taïga » rabotée par le vent boréal et glacial en travers de
laquelle, l’hostile étendue creuse et cruelle, les voyageurs
provenus de Québec de jadis eurent eue à parcourir par canoë
et portage. Ce périple épique fut fait pour accéder aux tribus
dans l’intérieur pour la pelleterie, certains dont descendants,
parmi eux des métis, demeurent à Winnipeg et ses alentours –
ceci la dernière enclave francophone de signification dans le
dominion hors du Québec et le Nouvel Brunswick oriental ? La
pérégrination fureteuse est donc l’habitude du pays et intégrale
à son identité. J’offre cette remarque en voiture avec ma gosse
Yo-yo et mon frère cadet Charles pendant un trajet du vieux
centre-ville de Montréal maintenant sous une couche de nuage
à la meringue au village vieillot et terroir sacré (pour les
nationalistes) en tribut aux aïeux de Saint Sauveur sous un ciel
de samedi sombre et prégnant de l’orage. Il fait aussi frisquet,
venté et funeste. Déjà nous pouvons entendre crépiter les
tonnerres distants et apercevoir les foudres sur l’horizon déjà
en train de s’obscurcir. Il y a selon la météo voire la chance de
grêlon qui empire autant la trombe estivale qui essuie la région
d’où l’été de canicule moite, de capelines et de bronzage
apparaît retardé, supprimé, banni, faute, mon frangin dit, du
courant El Nino qui bouleverse l’équilibre globale, un
phénomène cyclique exacerbé par le réchauffement planétaire.
Charlie vire la Honda sur route surplombée par pistes de ski et
gardée par ces jarrets anti-neige. A l’orée d’une hêtraie les
cieux se brisent et larguent ces grosses gouttes sur le pare-
brise de la Honda, abimant ce samedi et ruinant chaque chance
à la photographie. Le panorama maussade s’estompe dans la
pluie et projette soudainement une familiarité dérivée moins de
mes visites préalables mais des romans lyriques de Mortichai
Richler en anglais et d’Yves Beauchemin en français, deux vieux
maitres amoureux de Montréal, la ville-vitrine d’antan. (Dans
leurs livres, on lit souvent des gens perpétuellement
emmitouflés de pelisses et chapeautés de tuques en
références aptes et drôles au climat de toundra. Il m’ébahit que
Charlie qui habitait en Californie puisse endurer ces conditions
arctiques. « Parfois chaque chose cloche et on ne peut pas que
se concilier avec le sort, » a-t-il soupiré et puis cette âme
toutefois écorchée s’est gloussé au sort ironique à l’air de
résignation et encore sans fournir aucune explication
rationnelle. )
Il n’y aucun démenti que le Québec se distingue du reste du
Canada pour son histoire plus fracassante, sa culture plus
profonde et son nationalisme. Inlassables sont ces doctes

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québécois en offrant l’exégèse et la lamentation à la perte de la
Nouvelle France aux barbares anglophones et la décrue de leur
influence culturelle hors de leur région natale sauf ces enclaves
francophones de la Louisiane, de l’Acadie et du Manitoba. Nous
planifions de raccourcir ce voyage et conduisons dans ce village
pittoresque dans une clairière tout préservé pour sa valeur
nostalgique aux fils et filles de la nation québécoise et pour
celle commerciale puisqu’il y tire ces acheteurs qui font leurs
emplettes (« magasinent » en patois) au mail de l’écoulement
ou le marché de débouchés hors de Montréal, une chalandise
peu distincte de quelconque grâce à la globalisation. Voici
toujours une foire pour célébrer la joie du shopping et celle de
l’identité québécoise qui se jumellent ; même une chance pour
bourrer les cabas et étoffer la fierté de patrimoine. Tant pis
pour la météo inclémente puisque ce village une fois assoupie
est comme une peinture bariolée dont maisons sont ornées de
pignons et lucarnes communes et signatures à l’époque de la
Nouvelle France. Epuisés par le trajet et déçus, nous finissons la
conduite au restaurant McDonald’s pour nous soulager et pour
Yo-yo de s’acquérir la glace molle (« la crème glacée ») en
français dans une aire où l’anglais ne résonne guère, un
français québécois qui est aigu comme une perceuse
(« chignole ») et rythmique comme quelque comptine d’enfant
duquel je reste peu habitué et lequel cependant ma gosse
prétend aimer. Les Français grasseyent, bien au moins ceux
parigots, et les Québécois nasillent, une différence qui
s’apparente aux Pékinois et Cantonais en jacassant le
mandarin, aux Cockney et aux doctes d’Oxford en parlant
l’anglais plus précis et raffiné.
Matin nous a trouvé dans un restaurant kasher proche de
notre hôtel Marriott Courtyard dans lequel les concierges et
réceptionnistes ne souriraient pas, au moins pas envers nous
qui leur semblions plus d’une imposition qu’une clientèle prisée.
La mademoiselle qui m’a accueilli au comptoir était asiatique,
peut-être vietnamienne, et elle aurait pu rabrouer l’autre, moi,
l’abordant en français étrange aux yeux d’une native
montréalaise. Marrant que deux jours il y a ce jeune valet au
Fremont Château Laurier s’est trompé de ce monsieur bavard
pour un Français durant une parlotte à sa sieste et en troc pour
des pourboires. Ledit restaurant, une gargote, y chamarrait ses
parois ces photos des vedettes de sports et de showbiz pour
attester à son appel global, le crooner Tony Bennet, la
chanteuse québécoise Céline Dion et le comédien Ben Stiller. Le
décor semblait peu changer depuis son ouverture en 1946 et,
selon Charlie, le vieux à la caisse était le même patron avait
veillé son établissement depuis le début, présent la sans faillir.
La serveuse à notre table était une jolie fille avec pupilles de
noisette et tresse noire dont minois me rappelait des
damoiselles juives vives qui peuplaient mon lycée Eric Hamber
à Vancouver et étaient telles éprises de moi, un engouement
bien mutuel. Ce qui m’a ahuri cependant était ce menu
bombastique offrant le jambon et le bacon avec les œufs. « Je
suis sûr que mon rabbin soit totalement époustouflé et enragé
au porc, » chuchoté-a-t-il, le prétendu le Juif chinois. Charlie en
a sifflé et hoché sa tête, ces réminiscences de notre jeunesse

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gauche à la « Hauteur hébreu » dans son maelstrom des folies,
erreurs et moments malentendus tel enrichissant, énervant et
doux en réflexion. Tonton et sa nièce ont commandé chacun le
saumon fumé sur brioche et, quant à moi, l’omelette au
champignon et au fromage, très savoureuse.
Les trois de nous passons cet après-midi d’un samedi mouillé
arpentant dans le souterrain grouillant, un grand réseau de
tunnels comblés de boutiques et bondés de piétons y acculés
par la trombe estivale et les frimas hivernaux. Au dessus tout
apparaît sinistré et au dessous est l’existence jurée des
musaraignes humaines qui m’aurait affolé, moi-même adouci
par ces étés idylliques à Vancouver et hivers modérés à
Hongkong voire de contempler ces saisons âpres ailleurs. Les
gens fouissent ces passages mais puis d’où courent les pistes
ferroviaires et viennent les rames ? Partout ailleurs ces caves
sont mises pour servir le métro mais qu’est-ce qu’existe sauf un
abri des bombes converti dans le but commercial ? Voici me
frappe est un tableau tiers-mondiste avec choses
apparentement vétustes. Soudainement en y tournicotant, je
les ai apitoyés ces citadins d’une ville qui portait les cicatrices
ne pas juste de la sévérité climatique mais aussi ces blessures
jamais pansées de l’incurie et la corruption des classe politique
dont pillage et détournement des fonds publics aboutissaient
aux projets d’ouvre, certainement de voies, étant dans un état
minable jamais amélioré d’une visite de la mienne à l’autre. Il y
a en manifeste une pesanteur ici qu’on ne discerne pas ailleurs
au Canada. Charlie a raison encore de lamenter ces délits et
condamner ces pontes influâmes, gouapes pratiquement de
pouvoir, qui avaient fait une la « belle province » leur fief – une
honte nous évidente quand en entrant l’Arène Bell, le temple de
la franchise célébrée du hockey, les Canadiens, marquante son
centenaire en 2009, dans lequel la fuite formait ces flaques et
ruisselets à la couleur de purin après les trombes avaient
débordé les ponceaux et rigoles. Voici l’autre preuve que la ville
avait périclitée qui entrainait du déclin de l’esprit civique et la
corruption, une réalité reflétant le reste du Québec en
dépérissement terminal.
Comme lycéen, j’avais lu des contes afférents aux abus du
régime fasciste Duplessis, le Maurice Duplessis et sa clique de
sbires, de truands, de voleurs et de racoleurs de faveurs
politiques, qui dans sa duplicité truqua des élections et régenta
le Québec dans les années 1930 jusqu’aux 1950, l’ère du
pillage de la largesse publique qui fut la sape à la moralité et la
confiance dont séquelles sont toujours ressenties. De la vérité
toujours courante que le Québec demeure toujours une société
croupie et à part n’arrête de faire gloser les commentateurs et
faire rigoler le reste du pays. Pendant cette époque le fossé de
classe n’arrêta pas de se creuser et ceux démunis furent
rabaissés, un écart plus extrême encore au Québec qu’ailleurs
dans le pays. Voire maintenant il n’a pas abjuré le legs de
Duplessis et ses acolytes eurent dilapidé, pillé et gaspillé la
richesse du domaine, figé ou freiné le progrès de l’endroit relatif
au reste du Canada et collaboré avec les anglophones pour
perpétuer l’assujettissement de leurs compatriotes, une
trahison du sang pour l’argent. Donc la belle province déroge

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plus d’autres et a raison de s’en vanter son caractère d’unique.
En sombrant donc, le Québec qui profite encore autant de la
générosité fédérale périclite relatif au reste du pays avec ce
glaive proverbial fiscal sur sa tête.
Ce bourbier auquel il est enlisé fait blasé et cynique le
peuple jamais entièrement dupé sans aucune fois que la
situation s’y abonnisse après ces déboires dans la face des
promesses électorales invariablement crassées et trahies. Ce
marasme ambiant ronge l’âme du lieu. En 1976, quand
Montréal eut accueilli les Jeux olympiques, la combinaison d’une
mairie corrompue et d’une meute d’échevins avides ensemble
avec la mafia locale d’une large pègre liée aux gangs criminels
aux Etats-Unis fit presque banqueroute la mouvance sportive,
bousilla la construction et obéra la municipalité dans la dette
usuraire pour deux génération entières. Même le scandale fiscal
acharna l’administration de Jean Chrétien, le dernier Premier
issu du Québec, lui le scélérat de finance que Pierre Trudeau
était la fripouille de sexe. On ne doit pas impliquer que les gens
sont plus vénaux mais on doit être conscient du népotisme, du
système de patronage et du chantage prévalant qui affligent
quelconque société encore féodale dans un sens dans laquelle
chaque largesse publique n’est qu’une auge aux truands,
escrocs et politiciens. Charlie, lui, impute aussi les prélats et les
paroisses au Québec en complot avec le pouvoir temporel pour
pardonner, sinon approuver, et empirer cet état véreux
d’affaires, une complicité et duplicité afin d’assurer la docilité,
la complaisance du peuple. Juste le trajet de l’Ontario au
Québec illumine beaucoup. Dès qu’on croise les frontières de
Cornwall, Ontario, on constate comment cahoteuses et
craquées sont les chaussées de cratères et fissures. Ceci se
roule malgré un niveau relatif dans la tenue de voirie
québécoise due aux extractions, détournements des fonds, à
l’ineptie et au système caduc et gangrené de gouvernance dont
forte n’est qu’à ourdir des combines néfastes et népotistes aux
dépens sans recours du citoyen lambda. L’histoire du Québec
n’est qu’un rapport des manigances et manipulations éhontées,
un drame dans lequel le peuple, la piétaille ne figure plus qu’un
arrière-plan de tangentiel.
Charlie nous emmène au restaurant d’un hôtel de luxe où
cependant le serveur de chef est Parigot qui aime faire des
chichis et nous aborde dans un accent, acquis ou vrai, de
Montmartre. Marrant que les Québécois leur ont un tel
complexe inferieur vis-à-vis aux Français qu’ils les embauchent
pour affecter la classe dans la même façon que les Canadiens,
Australiens et Américains anglophones déférent aux Anglais,
préférablement de l’aristocratie. Telle afféterie induit certains
Québécois bien lotis d’envoyer leurs enfants en France pour
peaufiner les manières, aiguiser la diction propre et s’y
immerger une culture censément plus raffinée. Reprocher aux
natifs était et reste au degré discernable une rebuffade
désignée de courroucer et ’humilier ceux encore maux à l’aise
avec la puissance des anglophones qui domptent les
francophones, étouffent leur aspiration nationale et ne
relâchent leur prise sur les leviers des biens. L’embauche des
Français en préférence est l’autre preuve du mépris implicite

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dans ce pays contre ces Québécois affligés par leur complexe
d’infériorité. Un démenti de soi duquel j’ai observé dans le foyer
de mon beau-frère qui banquait une fortune pour employer une
gouvernante anglaise de superviser et influer ses jeunes
enfants dans leur comportement et la maitrise de la langue
royale afin de cacher chaque trace d’un accent hongkongais et
les conduites rêches pénétrantes dans une colonie. Charlie
commande une tisane de menthe et entame à fouiller et
répondre aux messages sur son Blackberry et moi-même
également, un verre de Perrier dans la main, chacun absorbé,
mais Yo-yo étale la large carte de route sur la table pour
scander ces bourgades, rivières et lacs qui l’intéressent
beaucoup plus que cette frénésie d’informatique parmi les
adultes. Nous consumons nos boissons et nos moments,
indicatif comment nous, les deux frères, ne sommes jamais
vraiment proches, la faille étant que de nos tempéraments
drastiquement différents, lui, l’âme scientifique, et moi, celle
qui serait décrite comme romantique.
Sur terrasse enfin d’un « ristorante » en concession au
souhait de Yo-yo, amateur de la cuisine italienne. Sa tante
Carmen daigne nous rejoindre malgré une chamaille avec
Charlie. J’essaie de jouer le rôle d’un médiateur en utilisant mon
bagou. Le sommelier nous servit une bouteille de chardonnay et
tonton insiste que sa nièce, quoiqu’âgée mais 16 ans et demi,
partage un toast et s’y acquitte comme un jeune adulte,
oublieux à ma protestation. La gamine s’en réjouit, ravie à la
chance de siroter, déguster le vin, indifférente à l’interdiction
contre quelqu’une si jeune. Ma gosse s’engage dans nos
palabres avec la feinte de sophistication et de maturité, une
mascarade bien pratiquée par celles de la même phase encore
dans l’adolescence, savourant chaque bouffée de l’alcool sur le
bout de sa langue et reniflant l’arôme. Elle commande son plat
favori, le spaghetti à la source blanche et aux fruits de mer, les
moules et les palourdes sont les victuailles elle raffole les plus
depuis son enfance ; et aussi l’anti-pasta à l’huile d’olive et au
vinaigre. Le couple en querelle ordonne le risotto safrané à la
citronnelle et salade. Je cependant concède à la
recommandation du chef en demandant le plat du jour,
l’espadon grillée et la macédoine. A l’autre coin de la terrasse
un raffut sonne à l’arrivée de la mascotte Barney, la vedette
sous la costume d’un dinosaure, qui avait éduquée et
magnétisée une légion d’enfants, Yo-yo incluant. Une
ribambelle le salue et s’élance dans la chanson du bon
anniversaire en pleine cacophonie quand les adultes joignent le
chorus.
Dans le cours de l’agape, Yo-yo raconte sa déception durant
la visite d’hier matin au campus de l’Université McGill,
censément l’académie la plus prestigieuse au Canada, un
bastion d’élitisme féru de se vanter comme le Harvard du nord.
(Cocasse que Collège Harvard ne revendique jamais être McGill
du sud et ne voit la université prétendante comme aucune
compétitrice dans un marché supposément concurrentiel. C’est
en fait l’Université de Toronto qui est en troc à l’école la plus
célébrée aux Etats-Unis, a moins architecturalement.)
Idéalement cette université laisserait ma fille frayer son

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passage intellectuel et s’épanouir dans la compagnie de ses
nouvelles copines, surtout par le biais du partage auquel elle
n’a pas d’expérience. Ce campus exigu qui s’étage pour la
disette de l’espace est sis au palier de Mont Royal dont la crête
surplombe Montréal. Ce qui y rate est chaque chose de
l’ambiance, de la mystique, telle débordant dans le cœur de
Harvard, l’université de laquelle McGill vise d’émuler et dont
foudre elle veut, et échoue, emprunter. Mais les deux
universités n’emboitent pas pour l’une américaine exsude la
solennité et manifeste la confiance qui lui rend une aura
distincte, inimitable, inspiratrice quoiqu’elle modela initialement
sur Cambridge quand elle gagna la charte dans le 17ième
siècle, de 200 ans avant un marchand John McGill légua un don
en argent et en terrain pour ce campus sur une piste plutôt
dangereusement labile en hiver. Gill, un ressortissant américain
d’une disposition sardonique, a emmené un groupe de 30
candidats prospectifs et leurs parents, la moitie d’eux des Etats-
Unis en cherche d’une éducation relativement chiche, bien une
vraie aubaine en contraste à la Ligue de lierre (Harvard, Yale,
Princeton, etc.), dans un tour superficiel d’un lieu parsemés
d’édicules de granit et moellon, lugubres, décatis, ternis de suie
ou de scorie. Il y avait aussi une forteresse imposante à l’instar
de la Bastille au bout d’un champ de concours avec fenêtres
petites comme celles des cachots. Voici l’on penserait d’un apte
symbole pénal pour les étudiants y écroués. Ce qui l’on a fait
n’etait qu’une volte du campus central (l’autre est celui semi-
rural dans la banlieue occidentale lacustre avoisinant la cossue
Baie d’Urfaie d’où demeure mon frère) et écoute des anecdotes
récitées sans conviction comme le bonimenter de vente ou le
barrissement de sport. Ceci ne retentissait pas au diapason
d’une étudiante en besoin de voir plus des aménités et facilités
sur campus avec moins de paroles. On aurait repéré plus et lu
ces exergues sur plaques pour apprendre plus du patrimoine de
McGill mais personne ne semblait pas vouloir bouger en dehors
de la routine dans la façon d’un mouton d’un troupeau. Il y avait
néanmoins un lieu d’intérêt macabre qui n’était qu’un parterre
dans le parvis plantés d’œillets bariolés et bien arrosés en
honneur de James McGill, le fondateur et marchand, pour il était
en fait y enterré ensemble avec son comptable. Furent-ils
amants homosexuels quand le sujet fut fait tabou ? Un tel
arrangement l’impliquait. Certains secrets restent toujours
inhumés comme les cadavres.
Notre parti englobait une famille à l’origine québécoise
émigrée à l’État d’Arizona dont visée n’était qu’à profiter des
rabais de frais, une aubaine à juste 1 800 $C (1 500 $A ou 1
100 d’euros) par an ensemble avec l’octroi de bourse auquel
ceux, même Canadiens mais ne sont pas issus de la belle
province sont exclus, ceci puis un programme de
« discrimination positive » pour encourager les francophones à
poursuivre une éducation en anglais. Certains ont raison
d’exprimer la frayeur qu’une telle forme de préjudice n’achève
rien mais à creuser un plus profond fossé entre les ethniques et
les groupes linguistiques, même en faisant une moquerie de la
promesse de l’égalité institutionnelle fondamentale à la
démocratie, une démocratie donc entachée. Les critiques ne

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cessent pas d’en gloser et d’en pester ; les victimes braillent et
graillent, sachant cependant qu’une telle mesure aura toujours
de soutien dans un pays qui semble avoir invente l’exactitude
politique. Ceci ne diffère guère des entraves mises contre les
gens sur le basis de la teinte de leur peau et sur celui de leurs
facies. Yo-yo coriace-elle a rechigné à l’injustice soit tacite, soit
explicite, qui favorise une classe des candidats dont palmarès
scolaires auraient été moins que stellaire alors qu’elle soit
vannée avec la pleine rigueur. Le quota mis à peu ou prou à 25
pourcent de Québécois, étudiants avec l’option de soumettre
leurs travaux en français malgré les cours conduits en anglais,
est retenu pour la raison politique plutôt qu’académique et se
moque à la vantardise que l’enrôlement est du pur mérite. Ceci
l’essaie cru d’adresser l’injustice historique fait resurgit le
spectre de l’ingérence étatique dans le développement éducatif
et d’emploie endemique aux Etats-Unis, découlant là-bas un
puits de ressentiment et reproche sans cependant aborder la
question centrale : pourquoi l’écart de performance, la traine
dans laquelle trouvent des francophones voire après ces
décades d’infusion massive a l’aide provinciale et fédérale ?
Ensemble avec nous était aussi un Français qui cependant a
fui quand les paroles en anglais de Gill, lui encore avec l’air
d’un potache, se sont avérées trop difficiles pour lui de
comprendre. Son avenir lui semblait plus assuré à l’Université
de Montréal ou celle du Québec qui les deux sont institutions
uniquement francophones. Donc en rétrospection, voyant
comment un appliquant pourrait trébucher sur ces entraves de
quota qui est implicitement injuste, on aurait raison en doutant
le statut que McGill reste au top de l’échelon académique au
Canada, un défi bien évidente dans l’effusion des commentaires
négatifs, péjoratifs, sur la Toile des étudiants présents et
diplômés. La relative disette du gouvernement québécois pour
aménager le campus minables et pour investir dans la
recherche ensemble avec les frais abaissés pour privilégier les
fils locaux signifie que McGill s’alimente sur la réputation
d’excellence dans la même façon qu’une dame tire la
soutenance et la tenue de forme de ses dots en train de
s’épuiser. Même l’université se réserve la discrétion d’assouplir
(pour les Québécois) et durcir (pour les autres candidats) les
critères d’admission ; une autorité arbitraire, politique et
contraire à sa revendication fondée strictement sur seulement
des mérites scolaires. Cette tare etait trop péniblement visible à
ma gamine de plus en plus sensible et astucieuse comme elle a
raillé avec rage justifiée à l’injustice, l’inégalité et au mensonge.
C’était cruellement évidente que rien ne fasse pour redorer,
voire endiguer, le bon nom de McGill avec une infusion de
largesse et de zèle à la reforme.
Devant était campus qui se quadrillait des bâtiments érigés
dans le style courant en France circa le 19ième siècle, un
patrimoine architectural dont emphase est moins l’esthétique et
plus la fonctionnalité. L’ambiance là-bas était plutôt triste mais
ne pas telle triste cependant quand on est entrée dans le
bureau d’accueil et d’admission d’entendre un échange hilarant
entre une famille française et un conseiller québécois avec la
première s’évertuant de comprendre le second puisque dans le

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vieux pays on a besoin de regarder ces émissions faites par la
Radio Canada en travers d’aide des sous-titres fautes de
l’accent et l’abondance d’argots. Je les ai joints dans la
discussion, leur introduisant pourtant l’autre dimension à la
francophonie plus encore plus cacophonique. C’était comme un
Ecosse, un Anglais issu de la BBC et un Américain en causerie
(et la télévision britannique applique même les sous-titres pour
laisser comprendre ses téléspectateurs aux programmes
australiens) ; ou cela qui met ensemble les mandarin-phones de
Singapour, Taiwan et Shanghai, chacun particulier avec ses
tons et inflexions. Les groupes des 50 visiteurs ont été distillés
aux six familles encore intéressées dans l’application
d’enrôlement, y comprise celle de Californie. Parfois les parents
semblaient beaucoup plus exubérants que leurs enfants qui,
comme Yo-yo, se sont escrimés leur aplomb, d’impavide, de
cool. Ma gosse lui posse, le conseiller, ses questions préalables
afférentes à la scolarité, aux règles d’admission et au dortoir, le
dernier étant d’un souci car elle, vétilleuse, en égard aux
demandes en réconfort, veut avoir une chambre seule et, si
disponible, le service approximatif à celui d’un bon hôtel avec le
blanchissage fait et le plein petit-déjeuner cuit à son exact goût.
Encore certains des parents dans la même situation doivent
ressentir comment ils sont en train de rendre leurs enfants au
monastère comme oblats pour les mouler et donc les perdre. La
sens que les sacrifices ne sont pas appréciés point lors d’un
tour des universités quand le fils ou la fille s’extasie à
l’avènement d’une nouvelle naissance et quand l’adulte suffit
de l’anxiété et l’angoisse. Je peine de l’imaginer, Yo-yo, s’y
paumant dans un dédale des expériences et épreuves sans moi
pour soutien et partage. Charlie et Carmen compatissent mais
sans aucun enfant du leur comment pourraient-ils comprendre
la gabegie, le bouleversement, le choc et le grief bientôt d’être
faits de ma vie, elle mon bébé prêt de sevrer le lien et de me
renoncer mon influence, mon empreinte, afin de s’envoler de la
niche ? Mais nous, les frangins, sont également éperdus, lui
dans son conflit domestique et moi dans mon ajustement à
l’autre virage d’une existence axe toujours sur la proximité de
ma gosse sous mes ailes. Je suis certain de m’affoler et
d’adjurer constamment pour la certitude, le suces et le bonheur
de Yo-yo quoique d’une distance puisqu’elle ait besoin d’espace
pour respirer en dehors de mon contrôle opprimant, un amour
parental qui suffoque. Sans égard à mon inquiétude envers
cette étape, elle s’en apprête pour ces défis. Il est encore pour
ma fille de s’encombrer d’une décision fatidique après elle a
eue la chance de tout mesurer, peser, évaluer et observer de
son prisme personnel, prenant seulement l’avis de « Dada » pas
sage à sa guise. Déjà l’idée que papa est loin d’infaillible et que
ses prônes sur questions de mœurs sont banaux et hypocrites
est gravée dans la conscience d’un adolescent, laissant le père
sans aucun recours que ses bluffs, engueulades, cajoleries et
plaidoyers. « C’est ma vie! » exulte-t-elle, comment vrai et
comment injurieuse est une telle déclaration de son
indépendance. Pire vraiment est la célérité et la sévérité avec
lesquelles ces jeunes viennent d’apercevoir les fautes des
aînés. L’université est la vanne pour l’air frais qui cependant

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balaie ce qui serait laissé du respect pour les parents. C’est
comme un mur en écroulement, cette commande que certains
des adultes aient de leur progéniture.
Hier après-midi Charlie s’y est empressé au Marriott pour
la compagnie de sa nièce. Ce transplant à Montréal nous a
dirigés pour une promenade à pied du centre-ville d’où voire
plus des gens pullulent afin d’assister au festival du jazz, un
événement signature, présent dans ces tentes et sur simples
estrades de bois sans aucun décors. Je lui ai remarqué
comment tout ressemble au cercle et, voilà, adjacent était la
marquée bleue et jaune striée couronnée d’une ogive qui était
en fait l’arène du cercle, le Cercle de Soleil. La cité, dont gloire
est de jadis, ayant été éclipsée par Toronto, s’obnubile à la
tenue de sa réputation comme un centre cultural et tente de se
prouver cosmopolite et dynamique, donc une kyrielle de foires
accueillantes les talents et les audiences. Mais encore une ville
qui vibrait durant cette parade quand nous trois nous sommes
faufilés dans les foules n’a qu’émettre un certain désespoir
effréné pour se convaincre de sa pertinence dans la face de la
baisse péniblement évidente. (D’ici l’esprit de bacchanale
semblait vif mais puis chaque occasion se tournait en excuse
pour la biture, de bringue.) L’analogie de joie forcée serait à
l’actrice coquette fanée, elle acharnée de maquiller son visage
afin de se masquer les rides et les taches dans l’espoir de
récupérer juste un peu, voire en illusion, d’une beauté,
cependant fugace, maintenant ternie. Cette belle Montréal vit
sur mémoires et sur charité, un tel exemple étant le bureau
fédéral de l’investissement auquel gère Charlie, un office
décrété par le gouvernement d’être mis ici plutôt que Toronto,
le noyau des affaires canadiennes, afin de renflouer un bateau
déjà sabordé et de lénifier ces Québécois, bénéficiaires de pitié
et de politique visant d’apaiser et soudoyer ces sécessionnistes.
Nous avons gravité inévitablement au Chinatown,
Montréal, où le Babel retentissait une cacophonie des langues,
français, anglais, mandarin, cantonais et vietnamien pour un
peuple qui aime toujours dégoiser en sirotant le thé et
apparaissait une bigarrure des cuisines du sud et du nord.
Charlie y vient souvent pour déguster les nouilles et pour
absorber l’ambiance évocatrice de sa jeunesse, notre jeunesse,
notre genèse dans le ghetto chinois à Vancouver. Nous
appartenons aux ouailles en hommage afin d’affirmer et
affermer à nouveau notre héritage duquel nous n’avons qu’un
manque dans nos quotidiens, voici le voyage toujours
sentimental. Dans notre âmes cache aussi cette boussole nous
dirigeante sans rime ni raison envers une certaine familiarité de
senteurs, sons et scènes greffées à nos êtres. Est-il ne pas
comment pouvoir le banc de saumon pour son voyage épique à
la source de sa naissance ? Ce Chinatown comme la majorité
était un peu délabré mais cela n’amortissait l’énergie, l’energie
commerciale, intrinsèque à la culture dont estime pour
quelqu’un avec son entreprise ne s’amenuise jamais. Ceci
s’etait fait clair à moi de Johannesburg à Paris pour s’il y aurait
une universalité des Chinois dans leur diaspore, c’était l’envie
d’être maître de sa maison, la maison étant un business. Que
pourrisse ou périsse ces liens au vieux pays n’importe pas pour

9
leur identité ethnique reste assurée quand on y établit une
communauté florissante d’outre-mer dans laquelle
l’alimentation et les affaires sont chinoises. Vivoter pour
épargner un petit pécule pour entamer du business demeure
toujours l’engin d’avancement parmi eux. (Cette volonté, sinon
fringale, fut bien enfoncée au Canada pendant l’ère de l’Acte
d’exclusion quand seulement les marchands chinois furent
exempts d’une telle interdiction et y emmenèrent légalement
leurs épouses, un statut autant prisé, envié et, pour la majorité,
nié.) C’est vraiment ce ghetto vibrant qui préserve ces facettes
de la quintessence d’un empire lointain, pourri et charnier
radicalement ébranlé et changé irrévocablement par une
kyrielle des révolutions spectaculaires et est vite et voulu de
larguer le passé et d’acquérir la modernité. La Chine d’antan
est aujourd’hui vue sur terre étrangère et n’est pas, non plus, à
Shanghai, Guangzhou et telles villes dynamiques qui ne cessent
pas de faire pousser les grands édifices de vitre, acier et albâtre
et délester les poids de l’antiquité.
Nous avons parvenu au quai hors du Pavillon Jacques
Cartier d’où nous nous sommes assis sur banquettes pour la
détente et pour badauder les piétons qui y affluaient, même à
l’autre embarcadère rendu hectique par les chaloupes qui s’y
accostaient. Ceci était mon troisième visite à Montréal et la
seconde fois que j’y ai placé pour étudier ces foules dans une
ambiance d’onirique. Cet après-midi faisait chaud et le soleil
brillait ensuite du passage pourtant de l’autre orage. Nous
sommes amusés au sabir avec lequel ces Montréalais chics
entrechoquaient des mots anglais et français. Les linguistes
s’en moquent le franglais mais ces jeunots habiles se targuent
de leurs palabres en mélange rythmique, leur « cool jive » qui y
attrape une certaine musicalité au hip-hop et rafle le cœur « du
blond ». Tout de ceci gênerait d’ailleurs les doctes de la Couple
mais puis le Québec ne se soumet pas à la férule de l’Académie
française foutue rogne par ces abus et bourdes linguistiques
signatures d’un patois. Quant aux donzelles et leur atours, ces
jeunettes, la majorité petites, ne se sont habillées que dans ces
minijupes pimpantes ou denims étroits et chemises moulantes
et échancrées dont ma femme n’en pas enfiler à cause de sa
pruderie et dont ma fille n’en ose en peur de mon reproche
instante. (Dada protecteur, je n’hésite pas de lui brailler pour
monter plus de chair que soit décente pour une damoiselle.)
Etrange que le Québec reste nominalement catholique dans
lequel la pudeur est vertu honorée si cependant peu retenue.
J’ai retroussée ces manches de mon blouson kaki au voyage
dont surplus de poches zippées n’était que ma banque
ambulante dans lequel j’ai arrimé mes magots et nos
passeports. Le cambriolage duquel j’avais subi dans la banlieue
de Seattle de l’an dernier m’astreignait d’être plus prudent sin
paranoïde envers la délinquance, voire cette ville était plus
sauve voire que Vancouver assommée par le fléau de
narcotiques et par une guerre de turf parmi certains gangs de
trafiquants violents. (Sa réputation pour la sureté ternie,
Vancouver s’appelle ironiquement « la capitale canadienne de
meurtre », et est devenue une armurerie grâce à l’importation
des pistolets provenus des Etats-Unis.) Ni la canicule ni la suée

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ne m’en pouvait priver, cette hausse de sécurité pratique et
psychologique dans une telle ruche d’activités. Ayant déjà
achoppé auparavant, on ne peut pas être trop précautionneux,
surtout dans une zone festive où les hordes de touristes et
fêtards éméchés au week-end s’entasser, victimes aisées pour
les criminels. Sur l’autre quai directement en face au notre
fourmillaient les acheteurs au bazar serrés des étals et
échoppes d’où les denrées se sont bien écoulées. La crise,
quelle crise ? Les gens ne semblaient que regorger d’argent
pour dépenser sur quoi et ils aimaient lésiner qui s’apparentait
au sport. La chaleur a intensifie sans brise. L’aire a ressemblée
une poêle, augurant peut-être l’arrivée retardée de l’été
typique sur rivage de Saint Laurence ?
Yo-yo m’a clamé pour de glace juste comme ce qu’elle avait
il y a six ans. Elle s’est souvenue exactement d’où dans le vieux
quartier convergeaient les visiteurs, oui, à la piazza flanquée
des restaurants et estaminets, d’où les routards s’assemblaient
et d’où les troubadours et performeurs de verve démontaient
leurs trucs, certains desquels abasourdissaient et dignes du
cercle, le Cercle de Soleil. On y voyait un magicien bilingue qui
a déployé son bagou pour distraire l’audience avant d’avoir
avalé des rasoirs et les craché mais dans une forme maintenant
d’une longue chaine. On aurait assis pour un portrait de
gouache ou un croquis au fusain pas coûteux bon assez de
s’accrocher au mur de quelconque vivoir. Ce que m’ahurissait
était l’abondance de talents qui y mégotaient pour gagner ces
sommes dérisoires. Afin d’obtenir sa gâterie, Yo-yo a eue faite
sa commande en français voire si la serveuse l’a abordé en
anglais, sachant comment elle était touriste, touriste en
goguette. Quoique timorée, elle s’y est débrouillée avec assez
de calme, tout pour assouvir son gout de friandise froide et
sucrée, et nous a protestés de faire halte sous l’ombre d’un
tilleul parce que la crème allait rapidement fondre son cône
gaufré, quelle horreur ! J’ai convoité un dessert mais jamais de
Ben et Jerry fabriqué au sud, au Vermont, mais d’une tarte à
groseille ou myrtille provenue de la cuisine québécoise qui a
pratiquement disparue du menu d’authentique, un recul
culinaire bien blâmé sur l’avènement partout des chaines de
« fastfood » (tambouille) et sur la marotte pour ces aspects,
alimentaire pas excepté, d’une culture pop américaine.
Beauchemin dans son livre, « le Matou », a pour scène une
gargote québécoise qui tente ses clients avec garbure,
compote, ratatouille et bœuf rôti sur abaisse roulée, surement
chacune supérieure aux saucisses frites sur bâtons, hamburgers
au fromage et hotdogs garnis de moutarde et d’achards. Peu
cependant étaient les poubelles pour contenir les déchets
quand le besoin aurait été pour de benne, encore néanmoins
une amélioration au débordement des gravats à Toronto
maintenant sous le siège d’une grève au syndicat des
éboueurs. Les trottoirs se crottaient des fientes de mouettes et
de pigeons. Mais alors certains auraient fait le cas que ceci ne
soustraie mais ajoute aux anciens charmes et appels européens
auxquels la ville aspire et s’évertue d’emprunter. Donc Montréal
a prévalu dans cette instance vis-à-vis à sa rivale ontarienne.
(Je ne suis pas sûr si le mot « poubelle » est courant au Québec

11
puisqu’un tel bidule ne fut pas inventé longtemps après la
France eut perdue cette belle colonie aux belliqueux Anglos.)
Charlie, étant bien gigoté comme amateur cycliste de
compétition, ne s’en est épuisé de la longue marche mais nous,
cependant, nous avons eu plus qu’assez, surtout après la
balade et puis la réunion à McGill dans l’après-midi. Aux vêpres
nous sommes revenus à l’hôtel des cerbères. Yo-yo s’est
soulagée de s’affaler sur son lit et déplier les draps pour
regarder le cartoon animé des Simpson mais en français dont
inflexions musicales et accent nasillard elle n’a encore pas
cessé de s’en dauber. « Ces Québécois couinent et chuintent
mais ils sont charmants. J’aimerai apprendre cette façon de
parler le français, oui, quand je suis étudiante à McGill, » exulté-
a-t-elle. Mais etait-elle sérieuse ou sincère ? Qui sait. « Demain,
samedi, je vous emmènerais au nord, à Saint Sauveur pour
fouiller un peu du vieux Québec, » assuré-a-t-il, mon frère qui
réalisait que le pot-pourri culturel et ethnique à Montréal, sa
ville adoptée depuis les années 1990, n’englobait plus l’essence
d’un lieu dont appel pour moi etait et est toujours enraciné et
résonant dans son histoire et sa littérature, voici le domaine
plus tragique, plus troublé, plus pittoresque et plus gothique
que le reste du Canada. Je l’ai remercié pour me promettre de
m’emmener à l’aire d’où le toponyme évoquait l’âme religieuse
de l’ancien, dévot Québec. Puis il y avait une tristesse qui
venait de m’accabler, me saisir et m’exténuer quand il a sorti la
chambre en solitude, mon frère avec qui je n’étais jamais
proche, faute de moi, égoïste, optant-moi toujours pour une
orbite éloignée, consolant-moi comment encore être chéri par
la famille demeurait une joie constante malgré mon
vagabondage et parfois mon insouciance de surface. Ressentir
honteux ou repentir pour temps perdus est parfois une
catharsis en purifiant l’esprit des maux humeurs. Stupide est
quiconque qui clame en fausse bravade, « Je ne regrette
rien ! », oui, la môme Edith Piaf en eut fait avec sa chanson
mais seulement dans le sens ironique et défiant. Je n’étais ni ci
ni ça, me souhaitant avoir eu le courage de lui avouer, Charlie,
« je suis désolé pour l’écart qui nous sépare encore et je pense
à toi parce que les deux de nous avions choisi le même cours, le
même destin, pour nous éloigner de Vancouver afin
d’emménager et de nous caser dans ces milieux étranges, toi
à Montréal et moi à Hongkong. Nous, nous redoutons autant et
toujours ces esclandres histrioniques de notre mère, cette
fureur de notre père et ces mémoires âpres. » Ce départ s’était
nécessité pour remplir la pulsion, l’ambition et la hantise. Mais
encore ce chemin pris nous laisse toujours en désespoir et en
vergogne, chacun conscient comment il n’est pas filial en
flanchant à soutenir et soigner les parents dans leur
vieillissement, voici le devoir confucéen d’un fils chinois.

Postface : J’ai lu et me suis amusé par cet article dans Le


Devoir qui explique l’aimant de Montréal en juxtaposition au
videur ailleurs dans la province contre laquelle cette accusation
de l’esprit de clocher correspond à la charge, et aux quolibets
alambiqués, de mon frère, lui drôle, pourtant agelaste et ne
gaffe pas publiquement en déférence à la sensibilité des natifs.

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Jusqu’au moment quand un tel orgueil régional s’est émoussé
et l’accueil est devenu sincère et effusif, la citadelle de Québec
risquerait de rester une société dans laquelle les étrangers ne
souhaitent pas faire explorer, voire trainailler, et grief donc à
l’économie déjà et toujours foutue, la rendant une triste et
pathétique blague. Parfois voire les plus cocardiers des
Québécois auront besoin d’examiner et de s’esclaffer de leur
situation absurde actuelle pour apprendre comment ces slogans
sans la moindre saillie agitant pour l’indépendance et contre la
domination anglophone barbouillés sur des murs n’aboutissent
pas au rêve achevé d’une nation viable. Rien des devises et des
menaces de sécessionnistes d’une patrie formée plus dans le
romanticisme que la réalité, ayant échoués deux fois dans ces
plébiscites pour l’indépendance, n’amenuisent le moins mépris
de la majorité nationale qui bafouent les Québécois comme des
pires écornifleurs avec orgueil mais sans bonne gestion ni
gouvernance. Quel dommage, aux visiteurs et aux indigènes –
et à l’essaie piètre pour souder le Canada en harmonie ! :

Au Québec, l’immigration demeure essentiellement


concentrée à Montréal. En matière de tourisme aussi, les
communautés culturelles sont absentes des régions de la
province. Une simple tournée des associations touristiques
régionales (ATR) permet de constater que l’ensemble des
régions du Québec sont boudées lorsque vient le temps sacré
des vacances. Partout on note l’extrême rareté de ces
communautés, voire leur absence totale. « On sait que c'est un
bon marché à atteindre, mais on sait aussi qu'en ce moment on
ne va pas les chercher par nos stratégies de marketing », dit
ainsi Lina Racine, de l’ATR de Charlevoix.
« Ce n'est pas une clientèle qui vient beaucoup chez
nous », affirme pour sa part Danie Béliveau, de Tourisme
Cantons-de-l’Est. « On ne sait pas si les gens des communautés
minoritaires de Montréal sont présents chez nous », avoue
Maxime St-Laurent, responsable de la promotion et chargé de
projet à l’Association du Saguenay-Lac-Saint-Jean (nord de
Montréal).
« La première génération d'immigrants a tendance à
retourner dans son pays d’origine [pour les vacances], explique
Paul Arseneault, directeur du réseau de veille de la chaire de
tourisme à l’université du Québec à Montréal. A la deuxième
génération, ils vont faire venir des membres de leur famille. A
la troisième génération, on aurait dû enregistrer des
comportements similaires à ceux des Québécois dits de souche
[qui visitent la province], mais ce n'est pas le cas. » Le
phénomène est commun à l'ensemble des communautés, qu’il
s'agisse de la communauté haïtienne, grecque, chinoise ou
italienne.
Certains immigrants craignent que leurs besoins
particuliers en matière d’alimentation [oh l’insoutenable
malbouffe québécoise fait peur quiconque grand chef,
gourmand ou épicurien !] d’hébergement ou d’intérêts
touristiques ne soient pas pris en compte. Selon Paul
Arseneault, cette impression demeure parce que les gens
d’affaires œuvrant dans le milieu touristique font souvent

13
preuve d’une grande méconnaissance des différences
culturelles des diverses communautés.
« Par exemple, les forfaits vacances familiaux sont le
plus souvent conçus pour les familles de deux adultes avec
deux enfants. Or les familles immigrantes, surtout de première
génération, sont souvent plus nombreuses. Les frais
augmentent rapidement quand il faut louer trois chambres
d'hôtel pour dormir. » Un point de vue partagé par Slim Daouzli,
intervenant social dans un centre montréalais qui offre des
services d’aide et de liaison aux immigrants. Il estime qu'il
faudrait « repenser es forfaits touristiques parce qu'ils sont
basés sur la famille québécoise type, qui a un ou peut-être
deux enfants ». En fait, déplore Slim Daouzli, « le tourisme ici
est assez coûteux. Ce qui m’a étonné, »
C’est que le train n'est pas accessible, alors qu’en
Europe c’est très populaire. Je n’ai jamais compris pourquoi, au
Canada, le train est si peu utilisé et si cher », dit-il. La grande
concentration de l’immigration dans la région montréalaise
entre évidemment en ligne de compte. « La très vaste majorité
des immigrants vient s’installer à Montréal et n'a pas tendance
à sortir beaucoup de la ville. Ils n’ont donc pas de réseaux de
contacts, d’amis ou de famille en région », soutient Paul
Arseneault. L’alimentation pose elle aussi problème, selon Paul
Arseneault. « Si on pense par exemple à la viande halal ou à la
nourriture casher, on voit tout de suite le problème, lance-t-il.
En fait, même pour les Québécois de souche, ce n’est pas
toujours facile de bien manger en région. » Si les restaurants de
junk food pullulent, il est souvent difficile de trouver de quoi
satisfaire une bonne fourchette.
Et la question sensible : les Québécois sont-ils racistes ?
Rencontré par un couple de jeunes Vénézuéliens et un autre
d’origine brésilienne, tous peux assoiffés de découvrir la
province, ont également tenu à vanter l’accueil cordial de la
population. Néanmoins, pour M. Arseneault, « le phénomène
Hérouxville, avec son fameux code de conduite, N’a rien fait
pour arranger les choses. Ce n’est vraiment pas le genre de
message qui est très positif’ ». [En janvier 2007, ce village du
centre du Québec avait suscité un vaste débat après que son
conseil municipal eut adopté un code de vie à l'intention des
immigrants qui voudraient s’y établir. Ce code témoignait
largement de l’incompréhension grandissante entre le Québec
rural et la population immigrante de Montréal, et des tentations
xénophobes de certains.]
Malgré ce constat inquiétant, les gestes concrets se font
cruellement attendre. « Il n'y a pas beaucoup de choses qui
sont faites pour encourager les gens à découvrir le Québec. Je
dirais presque qu’on est pris en otages à Montréal. On a tout ici,
tout est concentré ici. Il n’y a rien qui nous pousse à aller
ailleurs, que ce soit pour s’installer ou pour visiter. Sauf, peut-
être, en discutant avec des gens, par hasard », souligne Slim
Daouzli.
Le gouvernement a tout intérêt à investir pour stimuler
cette nouvelle clientèle touristique, selon Kheira Chakor, une
collègue de Slim Daouzli. « C’'est une façon très efficace de
susciter chez [les

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Néo-Québécois] un sentiment d’appartenance à leur nouveau
pays. Une fois qu’ils ont vu ce qu’il y a au Québec, ils vont se
faire les porte-parole auprès de leur famille et de leurs amis qui
viendront les visiter. C’est aussi pour ça qu’il faut leur faire
découvrir les régions, parce que ce sont nos ambassadeurs du
tourisme ailleurs dans le monde. »

Toronto
Cette place est au bout d’une kyrielle de calembours et
calomnies en travers le pays. Qu’est-ce qui y prévaut est un
mélange des apports culturels, linguistiques et mœurs dont
diversité ne se fait cependant le vrai cosmopolite parce que
l’accent reste toujours matérialiste, plus qu’à Vancouver et à
Montréal. Encore ce serait ingrat d’un visiteur d’éreinter et
d’encourir le courroux de l’hôte qui dans ce cas est la ville
vibrante et lacustre de Toronto peuplée de cinq millions, la
population de la métropole incluse, ou presqu’un de six
Canadiens. Dans les années biens écoulés 1990 et 2000, je
l’avais lésé en optant de l’éviter voire lors des parcours du
pays, trouvant excuses et entraves – le manque de temps, le
dérangement de route et l’appel de Montréal où réside encore
mon frère, etc. En fait la fois dernière que je m’y étais rendu, en
1989, j’avais eu à tronquer le séjour et surseoir certains
événements pour m’empresser à New York afin de
m’embarquer sur un vol à Hongkong due à la péripétie en
Chine, le massacre à Pékin. Depuis j’ai lu des revues qui
n’échouent d’esquinter cette ville, ville vilipendée pour
confirmer mes impressions négatives. Tressaillir, se renfrogner
et gronder sont réactions plutôt typiques pour ceux contraints
d’y aller mais puis d’y aller il leur faut parce qu’elle, Toronto,
demeure la capitale financière du Canada, un statut elle avait
usurpé de Montréal, la seconde en avilissement irréversible peu
ou prou en coïncidence avec l’atterrissage lunaire il y a quatre
décades. Un tel hommage à Mammon est invariable mesquin et
conduit avec célébrité plutôt que célébration s’apparentant
l’assistance aux noces d’un proche difficile.
Celle la plus grande métropole rayonne, engouffrant ensuite
une myriade des bourgs comme un gourmand mais personne
ne peut denier son énergie. La réussite de Toronto comme le
centre boursier est sans aucune dispute, un achèvement
bémolisé par sa laideur incorrigible et frappante. Je me souviens
d’un après-midi sur l’îlot dans le lac tourné en parc
d’amusement dans l’ombre de la flèche de CN (Canadien
national), un loin cri vraiment de la Tour Eiffel, voire celle de
Tokyo ou de Seattle. Le terrain riverain plat sans coteaux rate
des attributs et repères pour soulager les yeux. Ces pâtés
grumeleux de maison et conglomérations fonctionnelles et
funéraires de buildings dépriment le touriste, surtout quelque
citadin bien gâté par le paysage dramatique à Vancouver et à
Hongkong nichées, les deux, par les montagnes et clapotées
par les vagues pacifiques. Il n’est juste à personne de comparer
ces villes littorales pétillantes à celles dans l’intérieur. Mais
encore la vue en repris de Toronto m’abasourdit après l’arrivée
à l’aéroport Lester Pearson en honneur de l’ancien premier.

15
M’assommant est ce gâchis d’autoroutes, rocades et bretelles
allant tous azimuts, un dédale impénétrable et redoutable sinon
pour le système de navigation via satellite, GPS, pour préciser
la position globale. Encore il nous faut conduire avec Yo-yo
tripotant et retenant le bidule et aboyant ces instructions pour
supplémenter la voix mécanique qui en émane ; pis encore sont
les noms similaires des routes, telles 417 et 401, et la vitesse
qu’on ait besoin de maintenir sur chaussée parfois en
embrouillage et parfois en accélération des voitures, pire, des
camions et fourgons, un desquels décochant et éparpillent le
contenu de sa remorque qui me requiert l’habilité et la
manœuvrabilité d’un jeune et preste Michael Schumacher d’en
esquiver. La Mercedes matriculée au Québec Manitoba dans la
voie adjacente n’a pas de veine quand un fauteuil volant
percute son pare-brise.
Enfin sans encombre, juste, et après un vol provenu de
Vancouver retardé par presqu’une heure, nous venons d’y
parvenir, notre hôtel à la première escale, la banlieue York du
nord, elle, un mélange d’un cloaque et des champs en friche. La
désolation qui y surgit est évidente, palpable et puante, faute
de la grève par les « travailleurs sanitaires », éboueurs d’être
franc. Le mot opératif pour décrire l’endroit est « crasse »
comme nom et comme adjectif. Les cyniques appellent Toronto,
« la ville canadienne la plus proche aux Etats Unis » n’est pas
pour sa géographie, plutôt pour sa culture urbaine et
composition ethnique, qui est à dire péjorativement noire et
hispanique. York est le bassin des pauvres qui surviennent
d’être ceux immigres et leurs descendants des Caraïbes et de
l’Amérique latine. J’ai réservé une chambre à l’hôtel Holiday Inn
pour nous avoisiner la l’Université de York, en vaste campus qui
enrôle de 43 000 étudiants. Après les douches et après le
désemballage des valises, juste une paire, affranchis-nous du
fardeau à bagage que nous impose Esther, nous flânons dans
une humeur folâtre de l’aire, nous profitant d’un jour estival
brille et long sans aucun effet délétère du décollage malgré
l’écart de trois heures avec Toronto en avance de Vancouver.
Dotée du GPS, Yo-yo trouve un restaurant vietnamien juste des
rues de l’Inn pour un de ses repas favoris, les savoureuses
nouilles (pho) aux tranches de bœuf et les boulettes bourrées
de porc, carotte, échalote et persil mangées sur laitues.
Assouvie après le dineur, ma gamine hoche sa large caboche à
mon plan pour visiter l’université dans le matin.
Nous nous y paumons sur le campus puisque personne ne
semble pas reconnaître le bureau d’accueil, un déconcertant
signe. Quelle université manquerait une telle familiarité aux
étudiants et qui sont les étudiants insouciants à leur
université ? Je m’étonne de penser comment survivre ma gosse
dans un milieu calleux lorsqu’elle n’a rien connu mais l’inimitié
et l’affection de ses proches, une fille très dorlotée et adorée.
Encore nous tâtonnons et nous amochons assez de nous diriger
au building de gérance et y assoyons aux sofas du couloir dans
la compagnie de six familles, y comprise l’une du Connecticut
espérant d’enrôler leur fils dégingandé dans la fac d’ingénierie.
Deux pères, issus de Hongkong, et une mère indienne sont y
également pour arpenter le campus. Enfin le guide, Emmanuel,

16
un fluet, amiable et bavarde Noir nous salue, lui, diplômé de
busines, et nous emmène en ronde des édifices, un auditorium
et, de la plus importante à ma gamine, le réfectoire et le dortoir
dont chambres exigües, turnes, lui causent la détresse. « C’est
minable, cette bauge, et elle ne va pas pour l’habitation,»
chuchote-t-elle en faisant la moue dont idée d’un dortoir était
d’un hôtel à quatre étoiles avec service de l’assortir et d’un
réfectoire comme un restaurant de haute qualité. Maintenant
elle, moins délurée qu’elle s’imagine, doit s’affronter au futur
cru et brut quand elle s’en acquitte avec plus de la souplesse et
l’adaptabilité qu’auxquelles elle s’accoutume dans son cocon de
soie filé par ses parents trop indulgents. Il m’attriste beaucoup
de réaliser comment j’ai failli de l’entrainer et comment je
pourrais la veiller dans la même façon car mon rôle est d’y
élancer, au monde sans pitié d’où quiconque n’a pas de choix
que s’en débrouiller avec astuce et ruse. Dada doit lui cacher
ses larmes dans cette lutte d’entre deux tendances en conflit,
celle de la protéger et celle de la relâcher.
Sur campus nous voyons plusieurs fatmas en voile, belles
qui arborent leur foi sur leurs manches ou têtes avec le foulard
de fierté qui cependant en France laïque a provoqué un
maelstrom. Cette hausse dans le portage d’une housse signifie
un défi pour certains mais jamais pour moi. Leur pudeur de
comportement et de vêtement fait contraste à la parade
pratiquement indécente. Je pense donc parce qu’il m’incombe
de persuader ma chouette de choisir un dortoir uniquement
pour les femmes plutôt que de mixité car innocente et
vulnérable est-elle dans un climat de péril et de tentations.
Légions sont les parents qui tressaillissent et blanchissent à la
notion d’abandonner leurs jeunettes dans une situation
surchargée de sexualité, de lubricité. Mon épouse m’a accusé
d’agir irrationnellement et donc étouffer notre fille avec mes
soucis et or l’inquiétude n’est qu’une manifestation d’un amour
si profond au noyau de mon être. Quant au verdict actuel sur
l’Université York de Yo-yo, « it sucks » (elle m’emmerde). Pas
juste de York mais Toronto est un puisard en besoin d’un
remblayage.
La cible prochaine est l’Université de Toronto, juste 15
kilomètres au sud dans le centre-ville, un trajet cependant ne se
mesure par la distance parcourue mais par le temps perdu sur
route, un cauchemar routier quotidien empiré par le bouchon
perpétuel et par ces changements abrupts de voie à cause de
l’amélioration, un programme en fait pour créer les emploies
afin de soulager le chômage et adresser la crise globale qui
sévit si terriblement en Ontario. Le GPS ne se configure pas à la
pagaille des détours, blocages et voire les fermetures trop
abruptes de certaines rues. Un conducteur se tracasse et hurle
les obscénités en vain. C’est mon pur guignon d’avoir choisi
l’Inn pour faciliter la visite à York aux dépens du tour à Toronto,
une université à laquelle Yo-yo est plus inclinée d’aller. Ma
gosse m’amadoue avec mots de patience, prenant la conduite
qui dure plus qu’une heure comme une aventure. On ne doit
pas subir la sinistrose en vivant à Toronto pour les crispations
et les aggravations sont constantes. C’était une des raisons
pourquoi Charlie y avait fui en 1993 pour s’installer à Montréal

17
sans le moindre regret. Pourtant maintenant je contemple en
m’y emménageant pour de côtoyer ma gosse si la plus grande
université l’accommoderait en 2010. Chaque fibre dans mon
corps s’insurge contre ce recasement hormis celui d’un papa
souhaitant et voulant agrafer à son bébé et partager cette
transition d’une fille qui ne cesse pas d’accroitre sa confiance
sans assez de la tutelle parentale.
Après plusieurs manques et maux virages, grâce au GPS,
nous arrivons au rond-point, une pelouse, entouré des édifices
universitaires érigés avec le Quad de Harvard comme modèle.
Encore un sosie du collège sur le bord de la rivière Charles
l’Université de Toronto n’est pas. Bien sûr un visiteur en
recherche de l’office administrative s’y égare malgré la
direction précise sinon géométrique fournie par une paire
d’étudiants asiatiques, futurs scientifiques sans aucun doute.
Nous traversons l’autre parc dans pas rapides pour être
ponctuel seulement d’entendre comment le bureau du tour est
d’où nous avons entamée la ruée. « Décrochez-vous, madame,
le phone et faites-vous un appel que le tour doive nous attendre
car nous sommes venus de Hongkong pour cette inspection,
merci ! » je la cajole, la menace, et sa réponse, « certainement,
monsieur ! » Nous suons litres sous le soleil, moi, pire, étant
grevé d’un cartable portant mon petit portable Sony, me
sanglant à l’appareil photographique Sony et enceignant à la
camera Sanyo. Essoufflés et épuisés, dada et bébé y achèvent
juste trois minutes en retard. Nous attende Aviva, une fille
plutôt rondelette dont tête ne parvient qu’au nez de Yo-yo, une
disparité de hauteur qui lui plait. Ma gosse s’y pavane, élevée
par un sens de supériorité physique, et se réjouit en accaparant
les temps de la guide car elle est la seule cliente et en
s’acoquinant à quelqu’une cinq ou six ans plus aînée mais qui
l’aborde comme une contemporaine. Ma gamine affecte l’air de
savoir et pose des questions perceptives sans aucune ingérence
ni aucune interjection de son papa. Ce jeu n’est qu’hilarant.
L’université se divise dans collèges vis-à-vis au truc
d’Oxford et de Cambridge pour conjurer l’impression qu’elle est
trop étendue et impersonnelle et pour y conférer un patrimoine
plus ancien que sa jeunesse relative, ayant été accordée une
charte dans la seconde moitie du 19ième siècle. Les plus
anciens et les plus prestigieux de sept sont ceux de Trinité et
Saint Michael dont noms prouvent l’influence chrétienne qui
contribua à sa fondation. Le premier est l’un convoité par ma
fille qui me cite comment les critères a l’enrôlement sont plus
strictes ici qu’ailleurs en travers la longueur du Canada. Ceux
doués et chanceux assez d’y gagner l’entrée n’échoue pas le
voir comme un apanage qui lui aboule même une responsabilité
également lourde. Le décor dans ces halls de Trinité avec
l’abondance de lambris d’acajou peu verni est gothique et est
fait de ressembler une nef. Au réfectoire caverneux et aptère,
aussi austère, on constate la haute voûte célestielle dont
dimension imite l’abside. L’éclairage faible mais encore l’entité
vieillit avec grâce comme une douairière. Quoique vieilles, ces
structures de Toronto ne souffrent guère de l’usure de McGill
qui j’avais premièrement vu en 2003 de la perception au Mont
Royal grâce au bon maintien. Yo-yo s’exclame avec

18
stupéfaction à la remarque d’Aviva, une supérieure de
linguistiques mais jamais le type de s’ensevelir dans ses livres,
que le code de vêtement stipule comment un membre doit
s’enfiler l’épitoge ou de sorte de pèlerine plutôt médiévale à
moins pour le dîneur toujours formel vue dans la série de films
sur Harry Potter. Elle était-elle si contente d’avoir ôté son
uniforme écolier à Hongkong depuis l’an dernier seulement de
reprendre l’habitude comme bizut, oh, l’ironie. Pourtant elle qui
avait hérissé aux costumes n’hésitera pas de s’en vêtir pour
l’honneur en joignant le collège le plus élitiste au Canada. Ce
tour qui dure presque deux heures est épuisant et exhaustif,
pire est qu’Aviva m’a ignoré les allusions faites à la faim pour
nous avons loupé notre déjeuner afin d’y arriver juste à l’heure.
La conduite en retour est également cauchemaresque
comme l’une en aller avec ces bouchons sur rue Yonge,
censément la plus longue avenue au Canada et finissant à la
baie Hudson, et détours vertigineux. En route je repère une
église uniate avec son dôme distinct qui m’apporte encore une
réminiscence comment Charlie était lié à Toronto une petite-
amie blonde et fluette de la souche slave et il ne m’explique
jamais pourquoi l’affaire s’était rompue et je ne suis pas assez
audacieux en fouinant. Mon frère cadet demeure une énigme
pour moi, pour nous. Apres livrant ma chère fille fatiguée à
l’hôtel, je vais tout seul au « drugstore » (officine) à York pour
acheter une brosse à dents et mousse nettoyante afin de
remplacer le savon provenu de l’Inn parce que la peau de Yo-yo
est plus molle et sensible et aussi au marché vietnamien pour
égrener un large orange californien, deux mangues mexicaines
et les prémices à cerise, en fait bigarreaux colombiens
britanniques dont moissons étaient retardées par un hiver
sévère. C’est une routine de la mienne pour explorer ces
débouchés dans chaque voisinage où je loge avec la visée
d’apprendre plus sur les quotidiens des habitants. Peu Blancs
semblent y demeurer au nord de York, me donnant la
conclusion que l’afflux des immigres les avait acculé hors de la
région et enfoncé la ségrégation qui les sociologues associent
au paysage urbain américain. Cette mosaïque ethnique et
raciale au Canada cependant me perturbe pour elle fracasse ma
notion chérie que mon pays soit épargné ce phénomène, ce
fléau d’aliénation évident aussi en Europe occidentale. Yo-yo
m’a demandé pour souper léger d’un sandwiche et une
bouteille de lait, bien sûr aussi ces fruits, ayant eu le déjeuner
de burrito et taco à 16 30 à l’orée de l’Université de Toronto.
Elle s’y allonge sur lit, regardant d’émission entièrement
abêtissante et bâfrant avec délice ces victuailles, oublieuse à
son papa. Yo-yo ne s’éloigne encore de son enfance de
contentement dans son berceau, toujours un bébé, mon bébé.
Je me réveille quand l’aube point au soleil brillant pour
remballer les valises et quand ma mouflette pionce encore. Les
sons du trafic fusent déjà et les sifflets des lourds camions
réverbèrent quand ils musclent leur voie contre les voitures car
ce sont les rois du chemin. D’autres aussi, ils y dévalent au
restaurant pour leurs petits déjeuners afin de s’élancer sur
route et éviter l’embouteillage d’infâme. Je rencontre une
madame blonde, svelte et bronzée en denim et galoches de

19
Saginaw, au Québec, avec ses trois filles adolescentes
asiatiques apparentement adoptées. Elle et moi, nous nous
causons, une parlotte pour nous soulager de l’ennui matinal, et
lamentons comment ces efforts au bilinguisme n’aboutissent
pourtant à d’aucuns preuves de succès car la majorité
anglophone rechigne au plan idéaliste en conception. Il y a
vraiment un rapport, une étincelle de deux âmes, ressentant
une affinité naturelle qui est suppléée par le dépaysement, elle
du Québec, moi de la Colombie Britannique. Nous partageons
l’opinion qu’il incombe les gouvernements provinciaux
d’aiguiser la demande pour et d’approfondir l’appréciation de la
culture québécoise. C’est dommage que la culture dominante et
arrogante veut asservir, corrompre et déchirer ce qui n’en y
conforme. Et personne ne s’insurge plus contre l’hégémonie
anglophone, pire pourtant américaine, plus que moi. Canada a
maintenant un gouvernement laquais des Etats-Unis sous la
gestion d’un Stephen Harper, Conservateur, premier proche fier
de l’ancien président George W. Bush et grisé de l’idée fausse
comment les Anglo-Saxon demeurent suprême et vertueux.
Soudainement lui, un anglophone imposant, nous reproche pour
nous occuper à la station d’Internet quand en fait il bafoue
ceux, nous, qui remplir la cantine avec la langue belle à nos
oreilles mais percutante aux siens. Soudainement le mépris
contre la francophonie duquel nous avons juste discuté est fait
transparent dans une situation vraie et actuelle. Yo-yo me
rejoint pour le repas de buffet mais encore avec paupières
chassieuses et avec le regard d’une somnambule.

Kingston
J’ai fauté en ignorant ces revues médiatiques d’intrique à Yo-yo
sur les mérites comparatifs des universités qui courent
d’enrôler les candidats de promesse spécifiquement pour
accroitre leur renom et pour grimper sur ces rangs, parfois
douteux. Cette erreur ne se répète pas avec ma mioche pour
ardente est-elle de s’engage à l’université censément plus
célébrée afin d’épater ses copines et proches soit l’éducation
elle professe de lui offrir est supérieure et soit la location est
convenable. Chaque rapport fait pour évaluer un campus est
aussi foraminé et superficiel car rien ne serait compréhensif
assez et personnalisé assez pour se tailler aux besoins d’un
candidat. Ceci vraiment est la justification pour la visite,
l’arpentage, afin de laisser scruter l’endroit outre l’hyperbole et
de récompenser pour ma carence de connaissance courante sur
l’état actuel des universités duquel je n’avais jamais eu
m’éprouver. Dada n’avait l’occasion de loger dans aucun dortoir
puisqu’il était allé directement du lycée à Vancouver à
l’université dans la même ville, lui privant la jouissance et la
folie et les agitations d’une vie drastiquement changée. Il
n’était qu’un étudiant de bourse en trajet exclu des excitations
sur campus. Inoubliable était l’ennui constant qui noircissait la
durée université dont conclusion m’avait laissée plutôt soulagé
que formé.
Deux heures et demie sur route de Toronto, la ville aussi
lacustre de Kingston surgit et annonce l’accueil dans la forme

20
d’une fresque à l’entrée, nichant en vallon presque rural et avec
l’air flairé de bouse encore fraiche. Saluant les visiteurs est un
panneau qui avertit une population de 117 000 mais pas sa
superficie. Dans les yeux des citadins invétérés elle ne compte
qu’une bourgade sur dont routes un conducteur cabote souvent
sans une halte, moins voire une seconde pensée. L’ambiance
champêtre de la contrée est un aspect à laquelle ma fille
s’enticherait si seulement en contraste aux frénésies urbaines
de Hongkong et de Vancouver. Elle me dit parfois de son intérêt
en changeant sa mode de vie en s’habitante sur de ferme avec
assez d’aire pour dresser du cheptel, plusieurs genèses, un
troupeau de moutons, certainement un large chien ou loup et
un cheval ou deux puisque sentimentale est-elle encore du
bourrin Cinnamon (cannelle) elle avait chevauché à Whistler
lorsqu’elle, Yo-yo, avait huit ans et demi. Une telle rêverie ne
semble cependant onirique ni romantique dans la verdure aux
franges de Kingston, rustique et sereine.
La fortune voici s’attèle moins à son agriculture et plus aux
campus, trois d’eux, celui d’une académie militaire, d’un
collège communal et bien sûr l’Université de Reine (Queens
University en honneur de Victoria), réputée au niveau de McGill
et de Toronto, en avance de celle en Colombie Britannique sur
certains critères subjectifs. Le grand nombre des étudiants
qu’en découle une ville la plus accommodante aux jeunes qui
comptent sur ces rabais, soldes et d’autres aubaines des
marchands pour réduire la cherté de vie. Ces avantages donc
accrus à la classe des doctes et ceux qui en aspirent lui baille,
Yo-yo, un candidat, un sens de privilège auquel elle est déjà
bien habituée. Y ajoutant est l’appel fort de l’uniformité de
l’architecture néoclassique et propre qui met l’emphase sur la
conformité au code université et enfonce la cohésion, l’esprit du
corps académique manquant à York.
Offrir la salutation personnelle est la signature de Queens,
une université intime de juste 12 000 qui réussite néanmoins
d’extraire parmi les meilleurs candidats malgré le manque de
renom international. Une conseilleuse, Jana, nous accueillit au
Hall Gordon, le joyau des bâtiments dans l’endroit, ses seuls
clients du jour, et s’adresse à Yo-yo pour lui donner la notion
qu’elle est spéciale et sa présence value. Un des attraits de
Queens est l’expérience exceptionnelle accordée aux étudiants
qui auront le choix de passer deux semestres au Château
Hersmonceux élisabéthaine en toc de Balmoral crénelé, enceint
d’une douve et équipé de pont-levis en Essex, Angleterre, un
don d’un graduat reconnaissant. Cette aventure d’outre-mer
vise d’émouvoir les bizuts dans la poursuite académique avec
l’emphase sur le patrimoine britannique et sur la littérature.
Jana lui fournit un tas de brochures et tracts pour piquer encore
plus de son intérêt déjà aiguisé et lui ébruite comment comme
alternance elle pourrait opter de retarder son année hors du
campus au Canada jusqu’à la fin de sa carrière et choisir
l’échange quelque part ailleurs – telle en Asie, aux Etats-Unis,
en Europe ou en Australie. Le but est vraiment de l’acoquine
avec l’idée d’une formation diverse et globale, de l’immiscer
dans pourtant l’autre culture et d’élargir son horizon.

21
Nous-lutine est notre petite et mignonne guide, Alexis, qui
semble rabougrie relative à Yo-yo dont carrure est d’un garçon
manque et une nageuse. Mais ratatinée certainement n’est pas
l’intelligence de telle supérieure amiable aux linguistiques qui,
loquace et drôle en se moquant à la solennité de l’académie,
parle d’une façon staccato similaire aux mitrailles. Alex apparaît
capable d’anticipe les questions que Yo-yo veuille poser et,
comme une abeille butineuse, la dirige efficacement d’un
repère à l’autre, tout culminant aux dortoirs, lui racontant en
anecdotes personnelles de ses épreuves, bourdes et gaffes
durant son bizutage folâtre et inoubliable. Son approche légère
plait à ma fille impressionnée est-elle avec la désinvolture
régnante à Queens où « tout le monde semble connaître tout le
monde, une petite communauté universitaire dans le giron de
l’autre qui est civique, » une évaluation apte. Avant le tour est
complet, Yo-yo devient déjà l’adepte d’un campus assez exiguë
qu’on le croise dans dix minutes en jeunes et rapides enjambes.
C’est cependant une poisse que Queens rate chaque chose de
la mystique de McGill et la grandeur de Toronto avec son
système de collèges évocateur de celui prévalant à Cambridge
et Oxford. J’ai peur qu’Esther bafoue et rebute cette école pour
son manque de renom juxtaposée à la Ligue de lierre, Harvard,
Yale et Princeton. Souffrir l’humiliation en ayant d’expliquer une
telle université aux proches déjà avec enfants enrôlés ou
destinés pour le top de l’échelon lui donne effroi. Nous
concluons notre visite avec pourtant l’autre consultation avec
Jana en retour au Hall Gordon. J’y quitte dans la bonne humeur,
plus convaincu qu’auparavant de la décision juste et sensible
pour confier ma précieuse à Queens était McGill ou Toronto
repousser la quête de Yoyo qui pourrait pourtant advenir.

Ottawa
Le trajet était claquant de Kingston et le bouchon entrant
Ottawa était exaspérant. Pourtant maintenant le soulagement
avec la vue de la cite. La capitale fédérale s’agit le patrimoine
canadien. L’architecture maussadement pierreuse et moisie est
trônée de créneaux, remparts, arcs boutants et spires,
structures qui éberluent et intimident les visiteurs. Ceci est visé
de faire pondérer et émerveiller ceux les sceptiques pas
certains de la valeur du Canada et pourquoi le pays doit
demeurer uni pour être viable. On pourrait bien imaginer le
tournage de Quasimodo de prendre place sur cette étendue de
gazons et de monuments ensemble avec un andain et terrasse
d’où la vue reste claire des coteaux couverts aux frênes et la
confluence des trois rivières (Gatineau, Outaouais et Rideau)
coulent jusqu’au fleuve Saint Laurent d’où voguer les bagarres
d’antan à la Baie Gaspé envers l’Atlantique et même le Canal
Rideau qui gèle de novembre et forme une vaste patinoire à la
longueur de 15 kilomètres sans pause sur laquelle maintenant
naviguent ces bélandres converties comme bateaux de
croisière. D’ici tout apparaît propret et gérée plutôt préférable à
Toronto, une métropole brouillonne, chaotique, fat, fanfaronne,
hargneuse, furieux en poursuite de biens et pratiquement
américaine. Mais puis à l’inspection plus minute, le portrait de

22
la symétrie et l’efficacité est maculé pour le site ressemble un
chantier en procès de viabilisation avec échafauds et poutres
en abondance, avec un coin de ceci et un coin de cela étant
aménagé ou démantelé, avec carrés de maçonnerie jonchés ici
et là-bas, avec une tente dressée pour arrimer des outils. Est-il
tout pourtant l’autre programme ordonnée pour se combattre à
la crise plus profonde et délétère que la classe politique ait le
nerf de s’avouer et rendue pleine au peuple toujours en doute
sage a la compétence et l’intégrité de ses meneurs-
menteurs inclinés de laïusser et déclinés de s’adresser au
malaises nationaux intraitables, tel le chômage chronique, le
déficit en train de se creuser et le défiance des syndicats, oui,
pour encore les cheminots sont aux piquets.
J’ai fait autant en avance une réservation d’une chambre
à l’hôtel en toc d’un palais médiéval qui se vante d’une grande
terrasse sur le Canal, en commande d’un panorama et jouxtant
la Colline de Parlement, ceci, voilà, le féerique Fremont Château
Laurier dont seul rival urbain du type au Canada en héritage et
grandeur serait l’Empresse à Victoria. Dans une ère de
fonctionnalité, le Fremont ne faillit pas défrayer la chronique
pour son élégance et, bien certains grondent, extravagance en
décor orné, l’abondance de l’airain poli pour les gonds et
boutons, l’embrasure trop haute, les couloirs trop richement
moquettés et funéraires. Encore le lambris d’ébène dans le
foyer et les meubles ripolinés à la patine mate ne plaire au goût
d’une génération plus jeune, chic et vive. Mais qu’est-ce qu’être
l’essence de classe avec frais d’en assortir ? Juste le coût et les
pourboires (bien sûr obligatoire pour éviter le risque du
dommage accidentel au carrosse) de gérer la voiture et
d’amadouer le valet en vareuse vermeille étaient presqu’égaux
au prix et impôt d’une chambre réservée aux hôtels plus
modiques. Yo-yo s’y réjouit au service et dans le milieu. Ce luxe
ne se vise que lui enseigne d’antan quand les Canadiens surent
comment faire jouissance de leurs voyages en gîtant aux hôtels
palatiaux et prenant ces wagons somptueux tel l’un qui l’avait
acheminé en travers des Rochelles en juillet 2003. Cette
desserte de train et ce service d’hôtel furent exactement ceux
qui eurent employé mon grand-père et son arrière-grand-père
Lloyd dont travaux eurent faite possible sa vie de réconfort et
de privilège.
Le Sony n’a pas de chance à se dégainer de la sacoche
puisqu’il n’y aucune occasion à Toronto et à Kingston de mériter
son usage. Mais maintenant sur cette colline riche de l’histoire
canadienne il trouve son forte, quoique rien d’ici ne m’intrigue
car j’y étais avec puis Esther et Yo-yo en juillet 2006. Encore il
nous incombe de réfléchir au cœur symbolique du pays à qui
ma fidélité manque parce qu’autant des événements déjà se
déroulés dans le domaine politique ne faillaient que m’ennuyer
voire dans mes années universitaires. Ce qui m’intrigue encore
sont ces péripéties, sinistres, tragédies et folies sur l’échelle
globale. Ce qui vient d’y advenir rate d’impact, n’étant plus
qu’une piqûre, une gifle en juxtaposition aux séismes qui
secouent le monde des sources aux Etats-Unis, en Asie, en
Europe et dans le Moyen Orient. Je vous avoue franchement
comment je n’ai pas de patience pour lire un article pertinent

23
aux actualités canadiennes et je ne peux pas blairer l’effort à
susciter le nationalisme, parfois avec le déferlement gênant des
drapeaux géants de la feuille rouge d’érable rouge (et qui
l’imbécile responsable ou plutôt coupable pour ce signe de
fane, d’effritement) et le beuglement du hymne ringard
national. Léser mon pays, oui, pourquoi pas quand je ne suis
jamais cocardier en face de ceux faux patriotes, cagots qui
n’hésitent pas trahir la cause en troc pour d’argent ? Mais
encore apprendre plus d’une nation et son passé, cependant
lessive de vrai drame, reste un choix pour Yo-yo. Je me
contente simplement que le Canada, ayant déjà m’imposer ces
taxes, ne concède des frais universitaires d’aubaine, quoique je
souhaite payer la rançon était l’Harvard ou l’Oxford à enrôler
ma gosse, si seulement pour apaiser à ma femme et son
hantise avec le prestige.
Yo-yo somnole et, étant paresseuse, elle ne bouge pas
voire pour le dîneur jusqu’elle m’agite assez de se réveiller afin
d’explorer le quartier du marché et grouillant, la seule place
vibrante au coucher. Les foules y pullulent et affluent parmi les
restaurants, troquets et boutiques. L’ambiance est gaie, festive
et de plus en plus ivre – juste l’autre bringue crépusculaire de
laquelle je veux esquiver quoique ma gosse semble
soucieusement (pour moi) curieuse. Certaines gonzesses
chancellent, déjà éméchées, et mon dieu, la nuit est encore de
30 minutes en avance pour le ciel demeure à la teinte de grenat
avec traces de pourpre comme cela dépeint dans le tableau,
« l’Hurlement », d’Edouard Munch. J’hurlerais aussi si je n’y
échapper, l’iniquité bacchanale. Nous nous hâtons d’y quitter
en passant une triplette de luronnes qui barbille bruyamment
en franglais, très chiant ça, aux gazouillis de Yo-yo, amusée, et
en traversant la rue pour éviter un coin miteux, le site d’un
centre caritatif, où se tapissent ces clochards, toxicomanes et
saouls. Voici le havre des âmes, des lépreux sociaux dans les
affres de rebuffade sociétale n’est pas trop différent du lazaret
d’antan. Ma gamine, qui ne ressentit pas d’empathie sauf pour
d’animal, si naïve, s’intéresse à la sociologie et la psychologie
mais ceci n’est le moment propice pour conduire aucune
recherche. Notre but est d’arpenter le campus de l’Université
d’Ottawa qui lui avait déjà offert un siège, un beau geste duquel
elle pourrait rebuter en conformité au refrain ironique de
Groucho Marx : « Je ne souhaite pas joindre un club qui m’aurait
comme un membre ! »
Ma nuque se picote encore et sa peau desquame mais
sans démangeaison. Cette maladie incurable s’appelle « la
dartre » qui s’empire durant l’étè à cause de la profusion en
suées et suie. Me promener et transpirer après un dîneur je dois
pour purger moi-même des calories en excès. Escalader la
pente envers le campus requiert une physique membrue et
poumons forts. On ne sait guère qu’il y arrive sinon pour une
plaque qui cite ce fait. Yo-yo avec sa vision plus nette repère
des bâtisses plus traditionnelles mais la majorité des buildings
sont modernes et fonctionnels, ratant d’esthétique. La tour
centrale n’est qu’un édifice qui ressemble un hôtel de trois
étoiles chapeauté cependant en néon le nom en panneau de
l’université. Ceci rivalise l’Université York en laideur utilitaire et

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peut-être Yo-yo est justifiée à repousser l’offre avec encore son
romantisme intact vis-à-vis au séjour académique. Je la cajole
en geste sans conviction ne pas de rejeter chacune des
universités et de peser sa décision sur tant plus que juste la
tenue d’une institution et telles banalités. L’Université d’Ottawa
sise à la capitale, une citadelle de l’éducation bilingue, la
seconde de la sorte, l’autre étant Concordia. Mais ma mouflette
n’est pas persuadée puisqu’elle a déjà grandie en confiance et
est de plus en plus convaincue de quel phare à suivre, quel
chemin à frayer. Nous faisons une descente dans une route
détournée afin de surveiller plus du milieu, nous trouvant
finalement à l’esplanade du Canal Rideau dans la pénombre en
travers un parc peu illuminé par ces rayons des lampadaires
rendus délibérément faibles. Encore l’eau douce miroite aux
réverbères et le Fremont Château Laurier brille, nous y
dirigeant avec la promesse de repos pour conclure ce jour de
motion et d’émotion, également constantes les deux. Le ciel
nocturne laisse étinceler les étoiles et la lune comme un des
tableaux de Vincent Van Gogh dont l’imagerie m’hante
toujours.

Hamilton

On n’entend tant de Hamilton sinon pour la quête assidue en


vain d’acquérir une franchise de hockey par le magnat et
pionnier de Blackberry. Cette ponte de la région et homme futé
d’affaire, James Balsillie, a fait trois essaies avortés d’obtenir
cette équipe est déjoué sous l’opposition farouche des
franchises dans le voisinage, des Maple Leafs (les Feuilles
d’érable à Toronto et des Buffalo Sabres, lui tirant aussi l’inimité
du président Gary Bettman de la Ligue National du Hockey
(LNH), un nain et figure napoléonienne dans un sport des
géants véhémentement opposé au transfert de chaque équipe
aux Etats-Unis au Canada d’où le jeu revendique ses racines et
révéré à l’instar d’une religion. N’est-ce pas une folie de se
soumettre à l’humiliation pour vouloir investir plus que 220$A
million (150 millions d’euros) dans cette poursuite ? Si mais puis
il est un de nous et nous élevés dans la matrice des folklores du
hockey, apprenant de patiner habilement sur mares gelées et
nous imaginant dans le rôle de nos héros et dieux, Jean
Beliveau, Bobby Orr, Wayne Gretzky et Mario Lemieux. Se mirer
et s’escrimer comme une vedette du sport, soit joueur, soit
patron d’une franchise, fait pour beaucoup de rêveries. Je n’en
suis pas exception, moi. En postface : Depuis l’initial fracas, la
Ligue a durci sa position et s’est élancée au litige pour
empêcher le »braconnage » d’aucune équipe. Bettman et ses
comparses, cela est les caïques de la Ligue, ont donc envenimé
le rapport avec certains Canadiens fiers qu’ils étaient les
pionniers du sport sur glace si prenant maintenant du monde
entier, voire à Hongkong où ma fille, mon garçon manqué est
exemplaire de zèle et les patinoires sont bondées. Rien
cependant ne peut clouer le bec de Jim, le héros local de
Hamilton.
Le trajet de Montréal a duré presque sept heures et aurait été
écourté sinon pour le bouchon effarant dans le 15 kilomètre

25
étendue après la sortie de Toronto, un chaos causé par la
concomitance du trafic écaché par le dérangement afin
d’accommoder le concours automobile d’Indy et de
l’étroitement de la route afin de laisser aller ces travaux
routiers – ouais comme moyen pour doper l’économie en
stagnation, sinon au recul. Ne pas moins atterrant est la
tendance des camions bennes en glissant d’une voie à l’autre
et en brandissant leur taille pour intimider les autres véhicules
et regagner une position. Je suis crispé et je me prosternerais
de la fatigue sinon pour ce désir d’y parvenir, Hamilton, à l’hôtel
et abandonner la voiture étouffante et la route tenaillante. Cela
Charlie détesterait encore Toronto tel longtemps après son
déménagement avec soulagement, débusqué-lui par le délire
quotidien et la vacuité endémique, et ses environs sans entrain,
bien il aurait la bonne raison parce que du trafic si rien
d’ailleurs. Combien plus de cette démence pourrait-on
endurer ? Je ne souhaite pas y emménager voire pour
d’escompte et pourtant je n’hésite pas de faire un tel sacrifice
douloureux et muter ou me recaser afin d’accommoder la
carrière académique de Yo-yo.
L’hôtel est opéré par une succursale de la chaine Holiday
Inn. Ce qui nous y plait n’est pas la netteté polie a la patine
mais c’est proximité à l’Université McMaster, de 2.5 kilomètres,
et à l’arène de Copps Colisium, d’une rue mitoyenne. Il n’y rien
d’exception pour régaler ni pour attraire quiconque visiteur ici
dans la longue ombre de Toronto qui tout domine la région
lacustre. Mais puis le centre-ville est tout neuf, rien des façades
délabrées sur rue Yonge de son voisin urbain. Certains croient
qu’on apprécie les charmes d’un lieu décati et bruni comme la
porcelaine de Wedgwood ébréchée et écaillée pour l’âge
projette la classe. Hamilton est aussi plat sans ces avenues
pentues à Toronto et monotone ; non, pas exactement, elle
ressemble une terrine avec la contrée qui la cerne à la légère
hauteur et le district commercial au centre, une chalandise
florissante dans la face de l’écueil économique affligeant le
reste en Ontario méridionale grâce à ses avances roboratives
en technologie, telles de Blackberry dont atouts sont prisés aux
corbeilles et amortis contre les vicissitudes boursières. Moi sans
aucune exception car je m’en attelle. Ceux qui se sont gaussés
aux prétentions d’Hamilton d’accroitre et de s’affiner sont
maintenant faits d’avaler leurs ricanements.
Mais encore la cuisine n’est pas une suite forte de la ville
puisqu’il n’y aucun restaurant branché digne de la revue
Michelin pour accorder une sophistication vraie ou vernie.
Hamilton ne plastronne qu’un centre de l’intelligence pas
d’indulgence. Rien ne cela ne veut trop à ma gosse qui m’a déjà
demandé une cassure de la routine en recherche des
universités. Sa requête est : un film totalement abêtissant, un
film animé américain, « L’époque glaciale III », sur les
mésaventures hilarantes d’une bande des animaux éteints.
Mais d’abord un repas. Avec un regard béant et concentration
sur le délice jamais rompue, Yo-yo se contente en enfournant
ces tacos et en lampant son lait au chocolat pour entacher sa
faim sans le moindre tracas quant à la place, l’heure, l’occasion.
Dada a simplement eu à tout manier, soigner et primer ses

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besoins et intérêts. Après le déambulement post-dîneur.ces
jours elle s’intéresse aussi à ma liasse de la monnaie
canadienne bariolée et filigranes complexe en contraste a
l’uniformité morne des bifferons et elle aime compter l’espèce
voire plus que la dépenser. La monnaie est aussi le démiurge
du temps moderne à qui l’hommage doit être rendu, surtout
dans le clan de ma femme.
Avoir un système de guidance veut que l’on n’ait besoin
plus d’une carte écornée et froissée, marque d’un bourlingueur
invétéré. Yo-yo, elle, est en commande du GPS et l’utilise en
nous aidant de négocier ces rues de Hamilton. Ceci est
maintenant son jeu du jour. Encore je suis content de voir
comment elle s’est tannée légèrement avec sa peau
habituellement à la teinte de glaire plus de bronze et ces taches
de rousseur plus prononcées. Armée du système de boussole,
ma gosse sent plus à la confiance de s’y promener, fouiller,
observer et dénicher les charmes, s’il y aucun discernable,
d’une place qui ne s’enregistre mais pour le panache de
« Monsieur Blackberry » en joute contre la Ligue. Elle rit à l’aise
avec une joie spontanée et parfois aux choses, personnes et
événements pas particulièrement désopilants tels ces gueux au
coin de la grande arcade d’où bien sûr éclot la fortune d’une
ville désespérée à gagner la reconnaissance de l’ombre de
Toronto, d’où ce dimanche les boutiques sont closes, d’où la
seule ruche d’activité est le complexe de ciné. Le défaut du lieu
est son manque de choses qui s’intéressent aux citadins plus
habitués au rythme plus hectique.
Ceci cependant n’est pas juste l’autre errance plutôt une
échappe des émissions éternisées aux funérailles à Los Angeles
de Michael Jackson dont mort semble avoir renfloué sa carrière
moribonde, maintenant bien sûr posthume et voire plus
lucrative pour les avocats, agents et proches, vautour chacun.
Hors du Centre Staple d’où s’assemble le cortège funèbre
officiel s’y entassent ces hordes en coulisse, certaines des fans
éplorées et éperdues ne guère plus âgées que ma gosse et
certainement trop jeunes d’avoir eue l’épreuve, l’épiphanie
lorsqu’en 1984 une idole pop muée et blanchie (ou chinée)
avait la puissance de secouer l’audience de MTV avec « Beat
It » et « Billy Jean », vidéos qui sont étalées ad nauseum sur ces
écrans partout. (Oui, la MTV longtemps qui régnait avant
l’avènement de Youtube et des forbans de téléchargement
illicite.) La marotte de deuil rivalise le cercle qu’était le service
rendu à Princesse Diana et à Elvis Presley. Yo-yo a regardé tant
de ces tributs ringards et tocards qu’elle s’en enjoue quand
auparavant elle avait ricané et s’était gaussée à la musique de
mon ère. Qu’est-ce que fasse le bon sens ou le bon goût est
proscrit dans le nom de condoléance. Mon souhait est pour ceci
la toquade macabre à passer et même l’exploitation éhontée
d’une âme perdue, tourmentée et autodestructrice – et
également le supplice au public si démuni de substance qu’il se
plonge en deuil pour ces stars déchues et oublieux de son état
financier, moral et personnel pathétique. Ce débordement des
émotions, des marottes et tendances engendrées est visé de
fourvoyer, duper, abêtir et distraire les gens débiles. Jackson,
lui, était mon contemporain et le feuilleton de sa vie ma

27
génération avait observée avec horreur et amusement. Cela est
cela. Qu’est-ce n’est pas, jamais, est l’effort de le vénérer
comme martyre ou comme victime d’une cause pour avancer
sa race noire laquelle ces éloges suggèrent. Il était le prince
danseur qui ne vaut pas d’adulation aveugle. On serait plus
sensible à réfléchir ne pas sur le « moon walk » de Jackson mais
celui des astronautes d’Apollon il y a exactement quatre
décades au refrain « d’un petit pas pour un homme et une
enjambée géante pour l’humanité. »
Cette matinée entière est vouée à la visite de l’Université
McMaster nous avons déjà passé hier en entrée à la cité. Le
premier aperçu n’a pas impressionné pour la façade visible du
campus était la faculté de médicine avec un grand bâtiment
aux vitres larges et froides. Mais encore nous étions certains
que le noyau niche un pâté des édifices néogothiques drapés
des lierres et mousses synonymes et symboliques à la haute
académie. L’office d’admission est sis au centre du campus et
se conforme à notre stéréotype d’un édicule dont portail
s’ouvre au gazon et au taillis d’érables et de chênes trop
incongrument tendres en juxtaposition à l’architecture
doucement et faussement démodée. Notre guide s’appelle
Amber dont carrure et tailleur sont celles d’une gymnaste,
positivement et agréablement naine à côté de Yo-yo ; et dont
parage est de la couche nordique et d’un quart chinois. Amber à
l’amble parle staccato en éclats de mitrailleuse et c’est difficile
pour la comprendre mais encore on n’a pas que la liesse dans
sa compagnie animée, les huit de nous en train comme chiots
sur une longue laisse. De ses palabres on glane qu’elle est
maintenant diplômée dans les linguistiques (comme Aviva de
l’Université de Toronto et comme Alex de Queens) et est
candidate à l’école de loi. Dans la présence des doctes, je me
ressens manquant d’une éducation et ces jours il ne suffit plus
et guère de s’emporter à juste un certificat universitaire. On
doit égrener au moins une paire de grades pour se rendre
employable qui est déplorable à ceux de nous ratant la monnaie
et l’envie d’accroitre plus de la formation dans un monde de
plus en plus spécialisé. J’aime la surabondance des feuilles et
j’imagine comment elles rougissent le campus lorsque les
étudiants y reviennent en automne. Et automne est la saison
pour célébrer la récolte du houblon et de l’orge, l’art des
brasseurs et la cervoise d’être savourée aux tavernes juste hors
du campus, un rite plus soigneusement observé par les futurs
ingénieurs dont bizutage et canulars est l’étoffe de légende en
McMaster. La bière n’est qu’un appât pour séduire des filles. Je
me souviens bien de l’expression courante durant mon séjour
universitaire qui était « oiseler » (draguer) pour lequel mon
manque de talent était péniblement apparent. Leur repaire
n’est qu’un building qui de la perception des yeux d’un épervier
en vol ressemble un « E » pour « engineer ». Ceci et d’autres
anecdotes enrichissent l’expérience d’un tour universitaire et
aiguisent l’intérêt déjà surenchéri de ma gosse.

Niagara

28
Ce n’étonne personne que Niagara rime avec viagra pour ici
demeure la capitale pour la lune de miel d’où ces culbutes
étourdissantes sont de l’eau et des corps. L’ambiance séduit et
enivre dans l’humidité élevée, une moiteur sensuelle. On
entend les rugissements des cascades longtemps avant on les
voit en y conduisant de la grande route. Ces chutes sont aussi
les plus photographiées et dommage qu’il y a ces casinos qui
poussent sur le bord canadien ensemble avec un rang des
petits halls d’amusement qui Carmen n’a pas tort de railler
comme l’épitomé de la « vulgarité ». On doit se focaliser sur le
phénomène du fluide drainé des lacs Supérieur, Huron,
Michigan et Erie et versé dans celui d’Ontario, un legs de
l’Epoque glaciale qui cicatrisa le paysage et creusa ces grands
bassins. Je regarde bouche bée devant la magnitude du
spectacle qui accapare, accable et abasourdit les sens, une
sorcellerie de nature depuis les voyageurs l’eurent respirés,
voici la source d’une pluie, un tonnerre, un brouillard et un arc-
en-ciel en permanence – « permanence » pour les prochains 30
000 ans. Quand un explorateur en retour chez lui attigea et
raconta aux sceptiques d’un tel tableau, il aurait raison d’avoir
été bafoué pour affabuler un tel bobard plus ridicule que celui
de la prouesse de Paul Bunyan, le bucheron géant, et son bœuf
bleu en éclaircissant les forets. Me joindre en admirant
l’émerveille est une cohue de milles qui y pullule à la rambarde
avec sa profusion des caméras, appareils photographiques et
téléphones. On se désespère de capter une image d’unique des
milles saisies à chaque seconde. Le mot « cliché » résonne avec
une vraie pertinence dans ses deux significations car il faut
d’imagination et de technique d’attraper des images d’unique.
La majorité raffole de ce qui l’on appellerait les photos de carte
postale.
J’aurais du voir des milles de photos et plusieurs émissions
de National Geographic sur ces billions des seaux qui dévalent
le précipice chaque jour et chaque saison mais je ne suis pas
prêt pour l’envergure des chutes et des cataractes. Qui est ?
J’essaie de pencher précairement sur la rampe, faire pendouiller
mon Sony et tripoter le format à la proportion de 16.9 pour
attraper les cascades de chaque point d’avantage et effectuer
le grand-angulaire car l’intention est de tout revoir sur le grand
écran chez moi – la seule façon d’apprécier l’ampleur et la
grandeur de l’endroit. Savoir que le Canada possède le plus
grand des chutes dans le moule d’un fer à cheval me fournit
avec une certaine satisfaction quand les Etats-Unis eurent déjà
saisi les territoires qui maintenant sont l’Oregon et le
Washington et même la bande de terre au bout méridional et
oriental d’Alaska. Cette modique victoire en sauvegardant la
souveraineté s’avère d’extra douce dans la connaissance que
les chutes américains s’assécheront et se détourneront plutôt
grâce aux forces géophysiques corrosives qui ont déjà serrés et
bougés les cascades voire dans le dernier millenium. On
constate comment il y a une cale de calcaire boisé qui coupe
dans les deux les chutes américaines, une brèche de symétrie
comparable à la dent tarée souillant le visage de Mona Lisa.
Merci pour l’appareil numérique puisque comme le palimpseste

29
chaque image peu impressionnante est délébile et donne à
l’amateur la promiscuité de photographie.
Nous prenons notre repas à 14.00 au restaurant serbo-
croate mitoyen à l’hôtel où nous attigeons et puis rencontrons
la jolie serveuse Sandra, brunette avec ses yeux marrons et
alléchants, immigre de Belgrade, avec qui nous entamons une
causerie. Mais elle n’est aucune aguiche, plutôt une femme
intelligente. A cette heure tout est calme, une accalmie d’une
sieste, malgré le vent qui frappe les parasols de la terrasse où
nous optons de savourer de pizza. Sandra et moi, nous ne
flirtons pas plutôt nous réfléchissons sur matières de substance.
Je lui raconte de notre périple dans les Balkans en 2007 et lui
avoue de mon souhait comment la Yougoslavie aurait plus de
sens de demeurer unie en débarrassant les lests de
communisme et en gagnant l’entrée éventuelle dans le giron de
l’Union européen sans la tuerie si sanglante et si futile. Dès
après la scission venait l’apocalypse en travers le saccage, la
brutalité banalisée, les vols et les représailles. Nulle part ne
s’épargnait du fléau – un retour au tribalisme rampant et
effréné. Facile et faux il est d’imputer tous des maux au régime
de Slobodan Milosevic pour les coupables sont trop nombreux
de nommer. « Quoique Maréchal Josip Broz Tito était-lui un
despote, il avait la sagacité de sauver sa patrie de la Guerre
froide, de la prise soviétique voulant le vassaliser et du
fratricide qui coulait du désagrège de son pays en mosaïque et
la montée de ces fiefs ethniques. Maintenant les blessures sont
trop sévères et les cicatrices trop suppurantes pour panser ces
plaies. Encore l’idéale d’une union n’est pas éteinte plutôt elle
reste vivace. Je ne veux pas empiéter sur et m’impliquer dans
les affaires de l’autre nation mais encore que soit la somme de
mes opinions, » glose-t-il, le client asiatique qui aime souligner
l’unité forgée par la diversité est la source du progrès mondial,
de l’enrichissement soit culturel, soit financier, soit sportif, soit
scientifique, soit écologique. Sandra, mince et douce, sourit
tristement et hoche sa tête en consentement, elle, une mère de
deux gars, une Serbe mariée à un Croate, et bénéficiaire d’un
plus généreux pourboire de moi, ceci surement d’être assorti
sinon surpassé quand nous y revenons pour le dîneur. Je l’aime
pour son intelligence, grâce et son histoire poignante de
laquelle elle s’épanche avec une telle candeur car je suis
toujours amoureux de celles qui s’en y éprouvent des balafres
et coups d’une destinée cruelle et arbitraire. Sandra m’émeut
avec ses prières et plaidoyers à la vraie et endurante paix et
prospérité dans sa contrée lointaine parce qu’elle refuse
d’oublier ses proches encore piégés par et peinés par les luttes
quotidiennes, par le désespoir et par l’amertume d’une terre
déchirée et d’une désintégration de laquelle personne ne
rebrousse pas. Quant à moi, je reste hanté par ces mémoires
gravées dans ma conscience en ayant vu ces nouveaux
tombeaux de marbres noirs en tributs aux victimes et ces
ruines calcinées et abandonnées, les morts de la futilité des
jalousies, rivalités et haines attisées par les meneurs les moins
scrupuleux pour avancer leurs ambitions et agendas privés aux
dépens de l’intérêt populaire. De quel but ou de dont bienfait
servi lorsqu’ils dépeçaient un pays viable et meilleur confédéré

30
qu’écrasé. Nous, Sandra et moi, nous avons l’envie de nous
consoler, une embrassade ne pas d’aucune papouille mais
plutôt une de l’empathie mutuelle, deux personnes qui
comprennent ce monde et qui manquent la puissance de le
changer son cours de folie et de furie.
Après un bref somme, Yo-yo, facilement endormie quand
elle est confortablement logée, s’est assez ravivée et dessille
ses paupières chasseuses pour me joindre dans une promenade
plus rigoureuse puisque mon plan est de croiser le pont d’amitié
américaine canadienne. Mais d’abord on doit embarquer sur
chaloupe adoubée la Damoiselle des brumes pour braver la
tombe et risquer s’arroser afin de capter des images presque
sous les chutes, une aiguade abondante mais pas infinie.
L’enfilade pour l’aventure établie depuis les années 1840 est
longue mais civile. On doit enfiler l’imperméable mais la peur
n’est pas de l’éclaboussement mais du naufrage possible quand
le vaisseau essaie de franchir le mur d’eau, une entreprise qui
aurait parue folle dans le 19ième siècle et pourtant irrésistible à
ceux intrépides qui couraillèrent dans l’ère victorienne à
l’apside de la puissance impériale occidentale. Je dégaine ma
Sanyo et gaine mon Sony, testant la lumière en reflet des
falaises bien éclaboussées et estompées par les brouillards. Il y
a ces mélèzes entrecoupés parmi les arbres qui se défeuillent
dans l’automne. On peut imaginer le tableau des fanes jaunes
et rouges juxtaposent contre ces taches de vert persistent et ce
rideau aquatique sous un ciel d’azur pour accentuer la
photographie et l’expérience. Ces jeunes employés nous y
guident comme bouviers maniant un troupeau de cheptel et ils
nous serrent sur le navire. On entend en anglais et français les
contes des casse-cous farfelus qui avaient plongés de la gorge
dans ces tubs – et la majorité l’avait survécu, une tombée égale
à la descente d’un bâtiment de dix étages, mais avec un trajet
sur brancard à l’hôpital. J’avais longtemps il y a entendu et vu
via télévision d’un funambule chevronné de cercle y croiser sur
corde raide, lui qui avait titubé pour dramatiser ce qui pour lui
n’était qu’une performance peu périlleuse.
C’est soulagement de quitter ces remous, d’atterrir sur
terre solide et d’ôter ces hausses de plastique qui cependant
Yo-yo retient et qui sûrement elle oubliera. Nous marchons
plusieurs encablures au bord de la gorge et atteindrons le pont
qui l’enjambe pour sillonner la connexion à l’État de New York,
une croisière qui coûte 50 cents pour chaque personne mais le
prix est une aubaine pour la vista qu’on commande des chutes.
Les foules qui s’y entassent au contrôle d’immigration nous
dissuadent d’une entrée faite à l’autre côte, nous contentant
avec la cueillette photographique et avec la notion que les
objets d’attrait, voire les casinos, étaient canadiens. J’avais
initialement comme aspect de mon itinéraire de croiser la
frontière à Kingston pour parvenir aux chutes de la route new-
yorkaise seulement de me permettre entendre l’avis de Charlie
à coller aux voies d’Ontario, éviter la bauge, le bidonville, de
Buffalo et débourser au Canada en devoir économique
patriotique. C’étaient raisons assez de contourner le nord du
New York lequel nous avions navigué en 2006 et rien aurait été
changé, amélioré, depuis. En retour, Yo-yo arpente l’avenue

31
flanquée des halls d’amusement et pose pour les photos, y
comprise plusieurs avec un colosse pratiquement la taille d’un
poney qui ne fait guère que braver, haleter et se vautrer au
trottoir. C’est difficile pour ma gosse d’imaginer que cette
espèce fut dressée dans les jours des légions romaines comme
les chiens féroces de guerre pour augmenter l’empire mais est
maintenant réduite à cette pelote de bajoue, peau et pelage
dont seule source de férocité est son appétit. On voit peu
performeurs de talent en contraste à leur profusion dans le
vieux quartier à Montréal plutôt juste des ganaches et gueux
armés aux guitares.
Dîneur au restaurant serbo-croate avec Sandra dont
présence m’adoucit la disposition. Je lui demande de salade et
l’entame d’un rôti qui tourne sur un brochet à la devanture pour
y tirer les patrons déjà aguichés par l’arôme succulente. Le
sourire de Sandra illumine cette prémisse sombre, un accueil
qu’un homme puisse vouloir chaque soir quand il s’attable pour
le festin de l’estomac et des yeux lyriques dans leurs
expressions de peine et certainement d’amour. Je lui exprime
mon admiration pour l’inventeur serbe Nikola Tesla (1856-1943)
entraîné en France, bien breveté aux États-Unis et exploité par
son contemporain, rival et partenaire Thomas Edison. Le
dernier, un Américain de New Jersey, qui ne fut pas juste un
maître innovateur mais aussi publiciste et spécialiste en
acquerrant et rodant les œuvres d’autres. Chaque fois que
quiconque utilise le rayon X, le téléphone de longue distance
par satellite, le radar, le GPS et le portable, surtout sans fils, il
rend tribut à la gloire et au génie de Tesla dont brillance n’est
pas assez reconnue dehors de la Croatie et la Serbie. Sandra
s’étonne que je connaisse Tesla et les poètes comme Laza
Kostic et Marko Car, le dernier un francophile quand sa part
balkanique fut dans la mouvance française. Une telle richesse
de patrimoine serbe et même croate ne doit pas être souillée
par ces atrocités écoulées de guerre perpétrées par tous des
partisans dans l’effondrement de la Yougoslavie, une grosse
erreur historique. Je lui, la chère Sandra, un geste d’à Dieu un
pourboire valu d’une tierce au prix de l’agape et
l’encouragement de visiter plus souvent sa patrie qui pourrait
encore s’abonnir avec l’infusion d’espoir et d’investissement,
avec la montée du marasme de stagnation et de rancoeur.
Personnellement j’avoue d’une admiration pour une femme qui
s’échine dans la cause familiale parce que l’acte de trimer parle
plus éloquemment de l’amour, de la dévotion. Avant la
partance aux tombées, je lampe une rasade pure de ce qui
serait siphonnée des chutes et un toast à la puissance de l’eau
réagissant à la pesanteur. Isaac Newton eut raison que la
gravite est une force faible et pourtant elle colle ensemble les
astres et accole l’univers.
Le store est tiré sur ces cascades ténébreuses leur ont
l’autre rude magie. Dans l’après-midi j’ai déjà captées certaines
images de l’eau en tombée et d’un arc-en-ciel qui s’élance des
vapeurs qui tout engloutissaient. Encore on a toujours la peur
que voire les bonnes photos n’ont qu’une touche de poncif si
seulement parce que du surcroît des prises, surtout depuis
l’avènement des appareils numériques et le nombre gonflé des

32
amateurs. Nous sommes maintenant en retour pour trouver une
position d’avantage afin d’observer l’autre merveille, celle des
lasers (merci Tesla) bientôt d’être visés et décochés à l’eau
dont but est le spectacle du milieu bariolé et baigné dans ces
halos, un mélange de quoi qui est naturel et quoi qui est
artificiel, bien comme la ville elle-même. Il y a déjà une légion
des amateurs à l’affût pour le show et moult sont ceux bien
équipés. Sans aucune chevrette dans mes attirails, je n’ai
qu’une paire de mains fortes et fermes pour attraper ces
faisceaux lumineux et mouvantes, un truc qui défie voire les
professionnels. L’aperture doit être élargie, la vitesse du
déclencheur réduite et le moindre branle prévenu, surtout
puisque le flash n’a pas d’effet dans une telle obscurité
ambiante. Éventuellement la caméra Sanyo s’averre plus
efficace quoique à huit méga-pixel elle n’a que 70 pourcent de
la capacité du Sony. Les résultats semblent assez bons sur le
petit écran quoiqu’on doive attendre pour l’étalage sur
l’ordinateur, une morasse d’une sorte pour étudier les détails.

Toronto, bis

La dernière fois que j’y avais vue était le trafic de ses rues déjà
figé en recul graduel de ma mire et j’avais pensé, bien, « bon
débarras et j’en ai marre. » Beaucoup seraient ces visiteurs qui
y auraient détalé et le tintamarre avec égal soulagement et
égale urgence. Presque une semaine exacte après la sortie,
l’échappée, de sa prise au boa, je suis revenu mais maintenant
la destination n’est plus la banlieue horrible de York mais dans
son centre, au palais de Sutton Place avoisinant à la mairie et à
la patinoire ouverte sous un arc – et une trotte de la rue Yonge
et la zone de chalandise la plus grouillante. Le but du retour est
de remplir une promesse solennelle que nous conduisions un
pèlerinage au Temple de la renommée de hockey qui
cependant en anglais s’appelle plus modiquement « Hockey
Hall of Fame », un dépositoire et un reliquaire des trophées et
mémentos tirés et récoltés du sport national dont statut est
mystique sinon religieux. On ne peut pas mettre assez de
l’emphase sur la force formative du hockey en moulant la
psyché et la personnalité d’un pays continental en taille et
divers de l’ethnicité. Qu’est-ce que la colle qui tout retient n’est
pas qu’une série de rites associés au jeu sur glace avec un
joueur blindé au chevalier médiéval en brandissant une crosse
(ouais, le symbolisme chrétien est significatif) et en poursuite
d’un palet fabriqué de caoutchouc vulcanisé capable de se
décocher comme une fléchette d’une arbalète. Nous, les
Canadiens, sont alimentes sur ces légendes et folklores glanés
des contes toujours récités pour affirmer et raffermir cette foi
soit nous nous identifions tels anglophones, francophones et,
pas de blague, parleurs de deux dialectes indiens parce qu’une
émission s’est lancée en hindi et urdu afin d’attirer les immigres
et leurs enfants. Ma gosse, le garçon manqué, est frénétique et
rare est le temps quand elle ne regarde des jeux et rapports
grâce à l’Internet, elle qui nous, ses parents, lui avions introduit
le sport plus féminin de patinage conventionnel et gracieux.

33
Emmener ma gamine au temple m’inonde des souvenirs
encore vifs des années écoulées, des heures passées de mes
fesses agrippées au fauteuil pour regarder ces jeux émis sur la
Nuit du hockey au Canada pour les francophones et Hockey
Night in Canada pour les anglophones, les premiers uniquement
fideles aux Canadiens de Montréal (invariablement salués
comme les Habitants par ceux avec le sentiment
sécessionnistes) ou puis les Nordiques de Québec (franchise
depuis déménagée à Denver) et l’autrui aux Maple Leaves de
Toronto (avant les autres équipes dans le pays s’emportaient
assez des partisans ailleurs, tels les Canucks de Vancouver, les
Flames de Calgary et les Oilers d’Edmonton). Je ne considère
jamais que ces moments rivetés aux jeux comme le gaspillage
du temps en contraste à la conviction comment j’avais prodigué
ces semestres universitaires qui transissaient mon cerveau et
émoussaient mon développement intellectuel. Le paiement de
13$C pour billet vaut chaque cent car il me fournit le honneur et
le bonheur de lui raconter, ma chouette, ma connaissance
profuse et profonde sur le hockey, lui citant des anecdotes vis-
à-vis à la prouesse et à l’excentricité des héros Ken Dryden,
Maurice Richard (le Rocket), Jean Béliveau, Guy Lafleur, et al,
durant ceci le centenaire des Canadiens, gagnants de 24
championnats (Coupe Stanley), 10 desquels égrenés après
l’augmentation de la Ligue de six à 12 (maintenant 23) équipes
en 1968 (et rien depuis cependant 1993).
Dans ces vitrines sont des objets les plus prisés du sport
avec leur signification expliquée par plaques bilingues en
déférence surtout à la sensibilité crue des Québécois qui y
rendent en ouailles, qui n’arborent leurs trois couleurs de
rouge, bleu et blanc et qui tombent en silence référentiel en
entrant le vestiaire de réplique d’un dans l’ancien Forum, le site
de ces triomphes d’antan. Yo-yo sourit et gazouille de délice en
se posant aux chandails des dieux du hockey tels Patrick Roy
dont retraite n’était que trois ans il y a et Serge Savard,
capitaine auréolé et une fois dirigeant cependant moins réussi
de la franchise. Mais ce qui éberlue et accable les émotions est
la Coupe sacrée et emblématique des rêves dressée sur un
guéridon et mise dans un milieu qui ressemble l’autel d’une
cathédrale catholique. Nous joignons l’enfilade pour prendre
notre tour à la pose avec la Coupe argentique mesurée d’un
mètre et pèse à 16 kilogrammes pour laquelle Lord Stanley eut
payé 45 livres sterling de fabriquer à Londres. Je ressens aussi
une charge d’électricité chatouillant mon épine et certains des
autres n’auraient pas hésité de s’y agenouiller. Nous, Yo-yo et
moi, habituellement guindé, flanquons le socle et avouons
ensemble notre dévotion au jeu qui tisse l’étoffe maintenant
internationale car la Ligne nationale du hockey y attire les
mieux du reste de la planète dans le concours de l’hissant et en
la défilant de Toronto à Moscou, de Prague à Helsinki, de Boston
à Kiev.
Yo-yo ne souhaite pas quitter l’hôtel car elle s’obnubile du
shopping et veut lire ces encarts affriandant (pour ceux avec
l’intérêt) de publicité dans le journal plutôt que me joindre pour
fureter le voisinage. Les foules y affluent dès que la fin du jour
ouvré et pendant le week-end et elles ne s’égaillent jamais, il

34
semble, à cause de la prépondérance des restaurants et
tavernes profitantes de la zone de chalandise. Les jeunots et
jeunottes grouillent aussi aux cinémas et au Centre Eaton, une
fois la plus grande chaîne de magasins dont seule rivale était
celle de Bay mais est ailleurs éclipsée par ces boutiques
cossues et courues – certaines desquelles ma gosse vise de se
rendre. Je me rebiffe à la notion des emplettes qu’elle fasse
inclure dans son itinéraire, soit à Ljubljana, soit à Tokyo, soit
à Sydney, une habitude qui doit être brisée afin qu’elle dirige
ses méninges envers ses études. Proche de l’hôtel est un
marché auquel les maraîchers y livrent leurs frais légumes et
fruites, une moisson menacée cet an par la météo capricieuse
en Ontario du sud, ordinairement une contrée de cocagne. Une
telle poisse ne semble qu’aggraver la crise boursière qui abîme
l’économie de Toronto, l’engin de pousse au Canada. J’achète
un paquet de griottes, produit de la Colombie Britannique plus
délectable que la guigne et le bigarreau, pour adoucir mon
palais durant cette promenade solitaire dans une façon plus
saine qu’en mangeant de bonbon. Les clients je vois
s’assemblent à la crêperie authentiquement française comme
attestée par une devanture pavoisée des drapeaux de trois
couleurs, un bistrot comblé et une propriétaire qui grasseye
avec un tel flair parigot. Son menu n’est pas assez divers pour
seoir et donc j’y évite afin de siroter une tasse de thé anglais et
de savourer un sandwiche bourré de salade et juste plusieurs
tranches de poulet mais sans beurre ni fromage, sûrement
jamais gruyère, ni sauce, ni moutarde, ni mayonnaise dont
flaveur me dégoûte. Je ne suis pas combien de kilomètres j’ai
piétiné en y sillonnant mais je me fatigue et observe ensuite la
descente du soleil car il est déjà crépusculaire quand j’atteins
encore Sutton Place avec le dîneur de Yo-yo, trois rondelles de
dinde, des olivettes, de laitue et le reste des cerises pour
alimenter une flemmarde refusant-elle de bouger. Mais puis elle
a pioncé à peine d’une heure et ne croit pas retarder le repos,
elle la belle de sommeil proclamée de soi.
Rare est la fois qu’un papa rechigne aux demandes de sa
fille. Ceci je fais en refusant d’aller aux boutiques et je la tance
pour avoir toujours cette obsession. Les parents sont retenus
otages par les maîtres et gourous de marketing dont grimoire
de trucs vise d’affrioler leurs mioches touts séduits par ces
campagnes médiatiques interminables et abominables. Je ne
veux pas languir aux magasins et mails lorsqu’elle barbote aux
étagères, râteliers, vitrines et portemanteaux pour notre
dernière matinée passée à Toronto avant la partance dans
l’après-midi. Yo-yo se rebiffe et se fait la moue et l’esclandre de
coutumier – un chantage bien pratiqué. Mais encore elle me
soumet en mangeant de tambouille dans l’emporium
d’égueulasse de Sears avant le trajet de métro au milieu de la
Tour CN et enfin au marché adjacent pour fouiller des routines
urbaines quotidiennes. Je m’y contente avec le départ en allant
rapidement à l’Aéroport Lester Pearson pour le vol à la ville
mirifique Vancouver qui m’accueillit comme de phare et enfin
loin de ceci damnée Toronto. Ma prière est que ma gamine n’y
vienne pour son éducation universitaire pour m’épargner la
douleur d’emménager dans une place qui grignoterait mon sens

35
de bien-être. Après un repas de hamburger et salade, nous
sommes prêts pour le voyage dont le survol advient enfin sans
anicroche, sans couac. Je refuse de donner à la ville le dernier
regard et rêve d’une implantation à Montréal, Kingston, voire
Hamilton dont avantage est sa proximité aux chutes du
Niagara.

Vancouver

Comment évocateur et comment émouvant est ce nom qui ne


faille pas d’encapsuler les plus profonds regrets et les plus
farouches passions. Mon amour pour elle, cette ville côtière
dotée d’un paysage mirifique et féerique, est cependant mitigé
de l’ambivalence et de la douleur. Elle me donne une telle joie
et un tel grief ; et encore elle me cause un prurit, un appel, une
demande de l’explorer afin de l’éprouver, ses milieux et ses
ambiances, dans tous de ses charmes et toutes de ses muses.
J’achoppe en pensant du passé dont spectres ne cessent pas
m’hanter desquels je ne serai jamais affranchi. Ceci est autant
accepté et ajusté dans ma façon de traiter Vancouver, un
endroit proche toujours au cœur et pourtant retenu loin sauf au
séjour annuel estival et parfois hivernal afin d’y réveillonner,
bravant-moi, frileux, la givre, la pluie, la neige ou le grésil
interchangeable et interminable à l’instar des plaintes et cris de
ma mère qui graille si seulement d’avoir l’attention de ses fils
filiaux dans un sens et pourtant défiants dans l’autre. La seule
exception serait le benjamin jumeau Warner plus fidèle et
moins lâche que les trois de nous, Tony, Charlie et moi, l’aîné.
Calleux néanmoins il serait si l’on ne fait des éloges à Maureen
pour son énergie inépuisable et ingéniosité en soutien d’une
famille des racines modestes, issue des coolies sur dont les dos
le pays fut érigé, d’un peuple lésé, bafoué et exclu jusqu’aux
reformes pour promouvoir l’égalité en loi et le
multiculturalisme.
C’est fait indéniable que je ne ressens pas de gratitude
envers le Canada mais autant d’attachement à Vancouver, le
dépôt et le vivier de mes espoirs et rêves, le berceau du clan
Fong en exil depuis la fin du 19ième siècle. Ceux qui ne gobent
pas de propagande nationaliste leur maintiennent la faculté
d’un humaniste, un citoyen global. Ce matin j’ai l’honneur
douteux d’emmener ma gamine à l’Université de Colombie
Britannique pour la première fois comme candidate
d’enrôlement plutôt que nager auparavant dans ses piscines et
balader dans la roseraie commandante la vista du Detroit Howe
et ses fjords, un tableau de la mer et des montagnes qui
nichent la ville. Bernard n’était pas à l’aise dans le giron de ce
beau campus qui l’aliénait précisément parce qu’il était si
magnifique en contraste à l’enseignement qui était si médiocre.
Les psychologues parlent de la dissonance cognitive et ce
jargon retentit vrai dans mon cas, cas d’un prisonnier écroué
pour remplir le vœu gagé à son grand-père d’être le premier
diplômé parmi les Fong. C’était toujours tacite que les fils,
plutôt que les filles, soient formés au plus haut niveau. Mais il
restait cependant à mon cadet Charlie d’égrener les sérieux
lauriers de doctorat et post-doctorat avec bourses académiques

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d’assortir et complémentés par ces citations pour ses
nombreuses publications dans les journaux des doctes, un
homme renommé dans ces cliques, ces pléiades. Voire
maintenant Charlie, âgé de 53, à l’air d’un potache dans son
comportement. Je déteste ma présence dans ceci mon
Waterloo, moi, le renégat, le bandit intellectuel, moi qui ne
faisais qu’observer l’axiome de Mark Twain comment « je n’ai
jamais permis aux écoliers de m’obstruer à la poursuite d’une
bonne éducation.» Ces classes j’avais échappées en faisant
l’école buissonnière et ces tomes je n’avais pas lus étaient des
bénédictions en émancipation de mon cerveau, moi,
l’autodidacte promiscue manquant la moindre discipline avec
mes lectures. Le monde infusé des merveilles et englobé des
paradoxes à la puissance suprême pour insuffler et exciter
l’intellect avec ses complexités et nuances mais quant à
l’université elle ne se fait qu’une mimique de la vraie chose. Je
ne voulais pas atermoyer en la découverte par me cacher sur
campus, cependant attirant, puisqu’écrouer dans un cachot soit
l’option d’un couard. C’était toujours l’appel du dehors qui
m’affriolait et m’affolait au même temps ; et je m’étais
berzingue rué en quittant l’université, en y prenant dès la
poudre d’escampette, une fuite conduite d’aller et de me
débrouiller au centre du pays, en Saskatchewan, dans la ville de
Saskatoon.
Ce matin s’humilier est la mode des parents qui
détestaient plus ou qui recalaient leurs cours universitaires,
eux en menant leurs enfants en retour au campus, chacun
converti à la réalité qu’un diplôme est un billet requis au travail
moderne dans un climat de l’incertitude et de la dégringolade
économique. Donc voire ceux qui avaient abandonné leurs
études ou foiré au cursus trop ennuyant, l’envoi de leurs
enfants à l’Université leur baille chaque chose d’une seconde
chance, une chance pour la rédemption. Je m’en compte,
feuilletant un fascicule qui est la compilation des brochures et
livrets parus pour expliquer pourquoi l’Université de Colombie
Britannique est une institution qu’un gaillard de gamberge
doive s’éprouver pour s’apprêter d’affronter les défis de carrière
et de vie. La conseilleuse, une belle immigre russe de Moldove
avec les galbes d’une statue, nous salue avec un sourire à
fondre la neige. Elle, une petite blondasse aux yeux larges et
gris-bleus, s’appelle Paola et nous sommes, les 40 de nous, la
moitie sont les adultes, déjà sous son sortilège voire sa voix
entame de carillonner et d’adoucir l’âme, nous, les hommes
dont ganaches pendouillent et les femmes dont visages
n’expriment que la jalousie. Elle brandit dans une main une
manette de laser pour la braquer à l’écran afin d’introduire
l’Université d’où matriculé-a-t-elle et dans l’autre ces gestes.
Pendant que je restais à cette université, une tenure qui
n’aboutait rien de mémorable, mon attention était parfois
divertie par ces aguiches angéliques et maintenant je ne
ressens que l’honte d’admirer, lorgner Paola dont image en
motion j’ai capturée discrètement sur vidéo pour prouver à mon
épouse la beauté en abondance à Vancouver, un aimant pour
les désaffectés du monde en quête de refuge. Pas de doute que
chacun s’amourache d’elle et il n’importe de ce qui réverbère

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de ses lèvres moites et bouffies parce que tout retentit de
musique. Paola nous dit comment ce campus doté d’un milieu
magnifique soit la frayère parfaite pour entrainer les alevins de
franchir ces obstacles mondiaux et n’est-elle pas incarnée de la
prouesse de cette université puisqu’elle se conduit avec telle
grâce, commande et douceur ? Qui ne veut pas que sa fille
émule Paola et qui ne surenchérit pas pour cette chance de
réussir en style de Versace et en aplomb de soi ? L’université
est un succédané atemporel pour une grande famille et la prime
pour elle fournit aux membres la motrice intellectuelle et
émotionnelle. Ceci doit être le message central nous livré de la
bouche alléchante de Paola. Zut on doit purger ces pensées
impropres et se focaliser sur le but de la visite mais elle lui pose
trop de tentation, elle, une rare Russe qui par miracle ne
s’engraisse pas à la trentaine.
Je dois refaire l’emphase sur un point. Dans l’époque de la
Grande Lloyd, lui l’autodidacte, le domaine universitaire se
limita à la classe plus riche. Donc il fut si central à son espoir
que ses descendants grimpent l’échelle éducative pour
atteindre l’égalité plutôt que leur soumettre la lubie ou la merci
de la société blanche à monter du ghetto et la mentalité de
peur, timidité, déboire, colère, rancœur et angoisse qui y
prévalut et qui blessa sa génération et celle de son fils. Sa
conviction fut le fioul qui le dirigea de nous en implanter l’idée
pérenne qu’une bonne éducation soit toujours la monnaie
courante pour achever la respectabilité. Cette croyance fut bien
étayée par l’exemple de Douglas Chang, l’héro aviateur dans la
Seconde guerre mondiale et le premier parlementaire de la
souche asiatique (et patricien du Chinatown) dont prouesse
militaire eut précipité l’abolition en 1949 de la loi
discriminatoire niant aux Chinois le droit de la citoyenneté
malgré le Canada étant leur une et seule patrie sans la question
de fidélité douteuse ni duale. Ces jours cette ethnicité se barde
des diplômes les plus nombreux, les plus impressifs et les plus
prestigieux (doctorats, médecins, avocats, génies, lauréats des
sciences dures, etc.) qui lui rend le titre de la minorité
d’exemplaire. Ici, à l’Université, les empreintes chinoises des
pontes sont partout dans les formes des édifices érigés sur les
dons lui cédés à la gratitude. Voici, le Théâtre Chan dans la
forme d’un gâteau de glacis et l’école du journalisme, puis la
puissance de l’escarcelle pour ceux les mécènes qui aiment
autant frimer leurs fortunes, redorer leurs noms et déblayer
parfois une minable réputation pour peur du mauvais karma.
Petite Cherry, une Chinoise récemment graduée aux
mathématiques, nous guide, elle-même une fille choyée comme
ma gamine, nous ayant déjà été divisés dans deux groupes. Les
parents sont taiseux soudainement en croisière d’un bosquet de
cèdre, le même un en travers duquel je marchais aux gazouillis
des rossignols, verdiers, merles et mésanges. Mais maintenant
les bois sont silencieux comme nous pour un vol de hérons
pacifiques ont opté de s’y nicher et ont effarouchés d’autres
oiseaux. Cherry pépie-t-elle comme un serin comment diplômée
elle n’a pourtant trouvé un boulot régulier et comment elle aura
besoin de mégoter et de galérer jusque chaque chose d’intérêt
lui vienne, un refrain trop souvent entendu. De la graduation au

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chômage ne semble qu’un sort de plus en plus commun. Yo-yo,
elle, notifie comment magnifique est la tenue du campus sis sur
les falaises de Point Grey et pourtant ses bâtiments constituent
un fatras de designs architecturaux, manquant la cohérence et
la symétrie de Queens.
Paola et son type sont entraînés de réciter la litanie des
vertus de leur campus, une fadaise peu différente des paroles
de publicité. Cherry, cependant, ne parle de l’hyperbole plutôt
des vérités vis-à-vis aux avantages d’une université qui rate la
distinction académique de poids, un endroit où les étudiants
parquent leurs corps et se prodiguent de leurs temps avant le
besoin de frayer un chemin dans le monde. Yo-yo ne se laisse
pas être épatée par la beauté naturelle qui abonde pour elle est
blasée de telle banalité, elle gâtée, née aux privilèges, servie
par ces boniches et chevronnée déjà des voyages. Cherry
présente aux invités les piscines, l’une dans le plein air et
l’autre à l’intérieur dans la forme du « thunderbird », un oiseau
mystique et le symbole d’UCB; le vieux bâtiment du Centre des
étudiants dans lequel je passais moult des soirs; le musée de
l’anthropologie dont thème central est les quotidiens des tribus
aborigènes; un building constitué des vitres avec une toiture qui
ressemble au canoë en gisant; pourtant l’autre également
transparent comme serre qui se vante de sa technologie en
utilisant des énergies renouvelables pour sauvegarder
l’environnement trop dégradé, voire ici. Mais ce qui m’éberlue
le plus est encore la tranquillité pas spoliée du jardin japonais
abritant ces bois natifs à la terre du soleil montant, ces
arbrisseaux bonzaïs, ces fleurs de bordure, surtout ces glycines
déjà étiolées, chrysanthèmes pas pourtant prêts à fleurir et
rhododendrons pratiquement pérennes. Le tour se finit
invariablement à la roseraie encadrée par le paysage ensoleillé,
étourdissant, éblouissant, édifiant des fjords du Detroit Howe au
nord et des montagnes qui surplombent Vancouver ouest dans
dont le dédale je me paumais afin de contempler l’univers
plutôt que l’université pendant mon séjour. Oh, oui, j’aime la
rose moins que l’églantine de laquelle la fleur avec les épines,
la senteur douce et de laquelle le barde William Shakespeare
célébra fameusement en sonnets.
Souhaite-je voir Yo-yo s’y enrôle en conformité à la
tradition Fong ? De ceci je suis ambivalent puisqu’il fasse
logique comment elle me suit et ses tontons Charlie et Warner
et comment elle sera plus proche à ses grands-parents dans un
milieu si familier. Pourtant, oh pourtant, je me rebiffe à l’idée
qu’elle ne se détourne pas du cours plus aisé et s’affronte avec
plus le courage aux défis en déplacement et en déménagement
à quelque part plus éloignée. On veut naturellement envisager
que son enfant soit plus brave et plus accompli dans une
poursuite d’une haute éducation et dans une recherche de soi.
Je suis content de rapport qu’elle semble avoir la même vue en
rédigeant une liste de préférence dont ordre de mérite est : 1.
Queens; 2. Université de Toronto, Collège de Trinité; 3.
Université de Toronto, Collège de Saint Michael; 4. UCB ; 5.
McMaster, etc. Cet ordre n’est pas fixé mais il suffit d’étaler
qu’elle lui donne des pensées indicatives d’une cervelle en train
de mûrir, en train de percer plus des mystères mondiaux et en

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train de l’échapper de mes griffes. Peut-être puis que la
transition à l’université n’est pas autant d’une étape
traumatique qu’un parent l’imagine, la craigne et l’anticipe si
seulement de lui convaincre comment elle aurait besoin de sa
tutelle et sa protection en face aux péripéties et périls
parsemés sur la sente tordue et tortueuse. Je suis un qui
flanche à lâcher cette étreinte et qui se leurre que son rôle de
prééminent dans la vie de sa chouette princesse ne s’amenuise
jamais quand en fait le recul est inévitable et désirable.

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