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Systèmes Répartis UNIX

ADMINISTRATION
D’UN SYSTEME
UNIX

ESAT
Systèmes Répartis UNIX Administration

L'administration d'un système UNIX ? Vaste programme .....


Tellement vaste qu'il n'existe pratiquement pas d'ouvrages traitant de ce sujet. Les rares qui
s'y risquent avouent humblement qu'ils ne proposent qu'une ébauche du problème.

Les renseignements fournis dans ce chapitre ne peuvent servir que de base à des recherches
personnelles qui ne pourront être réalisées qu'en ne prenant réellement les fonctions
d'administrateur.

Pourquoi une telle difficulté ?


Le problème vient des limites naturelles de la notion de machine virtuelle chère aux
concepteurs d'UNIX. En effet, si UNIX réussit à présenter à l'utilisateur une interface
relativement uniforme quelle que soit la machine sur laquelle il est installé, il en est autrement
des lors que l'on regarde les coulisses. Là, les différences et les spécificités de chaque
constructeur règnent. Force est de constater qu'il y a autant d'UNIX que de constructeurs et
que les différences ne sont pas superficielles.

Cette multiplicité de situations fait qu'il n'est donc pas possible de prétendre présenter, de
manière exhaustive, tous les problèmes auxquels un administrateur peut être confronté un
jour.

Quel type de cours alors ...

les buts de ce cours sont limités mais néanmoins réalistes : il s'agit de présenter l'ensemble des
tâches qui relèvent de l'action d'un administrateur. Ces tâches étant nombreuses et variées, les
dispositions suivantes ont été prises :

• lorsqu'il s'agit d'étudier un domaine relativement standardisé, le maximum


d'informations est donné
• lorsque le domaine traité dépend trop de la configuration du système, les
indications générales et des conseils sont donnés

Compte tenu de toutes ces remarques, le cours d'administration présente les limitations
suivantes :
• il prend appui sur la version System V Release 3.2 qui est la version la plus
utilisée actuellement (mais des compléments présentent les améliorations des versions
plus récentes)
• plus précisément, il s'appuie sur les spécificités de LINUX - SCO –
UNIXWARE - AIX

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1. ROLE DE L'ADMINISTRATEUR SYSTEME

La configuration, la mise en oeuvre et la maintenance d'un système multitâches


comme UNIX ne peuvent être laissées à l'initiative de chacun. Sa complexité empêche
qu'elle soit confiée à n'importe qui. C'est pour cela que des personnels, choisis parmi
ceux qui connaissent le mieux le système, sont désignés pour prendre les fonctions
d'administrateur système.

1.1. Domaines d'action de l'administrateur :

Les tâches d'administration sont multiples et font que la fonction


d'administrateur doit souvent être une fonction à temps plein. L'action de
l'administrateur se fait sentir dans de nombreux domaines :

 Installation et maintenance du matériel informatique


Il s'agit d'installer, ou tout au moins de participer à l'installation, des différents
matériels constituant le système informatique .
Ultérieurement, il s'agira de modifier l'installation initiale, d'ajouter ou de
supprimer des équipements.

 Installation et maintenance du système UNIX , gestion du système de


fichiers
Configuration initiale, démarrage et arrêt du système. Constitution de copies de
sécurité et mise en oeuvre de techniques de sauvegarde. Vérification de la
cohérence du système de fichier et réparation éventuelle. Installation de logiciels.

 Gestion des utilisateurs


Il s'agit de prendre en compte tout nouvel utilisateur du système ( lui donner
les moyens de travailler sous UNIX, créer son environnement personnalisé et,
éventuellement, le former ) . Il faut être en mesure aussi de supprimer cet
utilisateur en lui interdisant tout accès ultérieur.
Dans certains cas l'administrateur doit tenir à jour différents comptes
d'utilisation du système ( et parfois assurer la comptabilité ).

 Installation de nouveaux logiciels ou mise à jour des versions .

 Maintenance des moyens de communication entre les différentes machines


et avec des réseaux extérieurs.

 Assurer la sécurité de l'ensemble .

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1.2. Spécificités de l'administrateur :

Le rôle de l'administrateur système est ingrat :


• Il tient un poste d'un haut niveau de responsabilités ;
• Sa position fait que tous les problèmes lui sont imputés ;
• Il dispose rarement d'un droit de regard ( ne parlons pas de droit de
décision) sur le budget prévu pour l'entretien et la mise à niveau de son
système.

Pour assurer une gestion efficace de son système, l'administrateur doit :


• Connaître les mécanismes de base du système. Une formation solide et
régulièrement réactualisée est nécessaire .
• Posséder une bonne documentation ..... et surtout savoir faire le tri dans
toutes celles qui lui sont proposées.
• Rester accessible aux utilisateurs et savoir prendre en compte leurs
problèmes.

 L'administrateur doit savoir aussi redevenir un simple utilisateur :


lorsqu'il travaille pour son propre compte il doit le faire avec les droits
simples d'un utilisateur. Cela sécurise encore plus le système.

 Bien entendu , l'administrateur ne doit pas profiter des droits qu'il


détient à d'autres fins que la saine gestion du système placé sous sa
responsabilité.

Dans ce qui suit on fera une distinction entre les configurations matérielles
utilisées. On parlera de mini-ordinateurs ou de micro-ordinateurs .

• Mini -ordinateurs : Capacités mémoires importantes. Nombreux


périphériques. Nombreux terminaux et utilisateurs à gérer .

• Micro-ordinateurs : Capacités mémoires encore en retrait ( même si la


puissance du processeur est devenue équivalente à celle des mini-
ordinateurs ). Peu de possibilités de connexion de périphériques. Peu
d'utilisateurs .

De fait la différence se fait surtout au niveau des possibilités de connexions :


on rencontre souvent les mini-ordinateurs dans des configurations mono-système
gérant de nombreux périphériques ( terminaux , disques , streamer, imprimante ) et
utilisateurs [ exemple : Système SAF] .

Les micro-ordinateurs sont surtout présents dans les réseaux locaux ( notion
d'informatique répartie ) : distribution des ressources, peu de disques, peu
d'utilisateurs par système.

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2. UNIX EN QUELQUES CHIFFRES

Il faut connaître quelques caractéristiques d'UNIX afin de l'installer sur des


ordinateurs suffisamment puissants :

 UNIX peut fonctionner sur des systèmes dont les processeurs sont différents. Il faut
savoir néanmoins que le choix d'un type de processeur implique celui d'un type
d'UNIX particulier .
Actuellement, on trouve de plus en plus de systèmes UNIX fonctionnant avec des
processeurs Intel ( donc sur micro-ordinateurs PC ) mais on trouve aussi des
systèmes utilisant des processeurs RISC ou autres.

 Dans tous les cas, prévoir un processeur puissant ( exemple : PENTIUM 166 ).

 Au niveau de la mémoire centrale ( mémoire physique ), le système UNIX nécessite


environ 2 Mo ( plus s'il y a beaucoup de périphériques et d'usagers à gérer )
.Prévoir environ 500 Ko par utilisateur supplémentaire ( espace utilisateur ).

 L'environnement graphique X-Window ne démarre pas si l'ordinateur ne dispose pas


d'au moins 8 Mo de mémoire . Il en est de même pour le kit de développement .

 Pour un serveur de fichiers, susceptible d'utiliser X-Window, et utilisant un service


de type NFS, prévoir un minimum de 16 Mo .

 Les systèmes UNIX occupent une place non négligeable sur un disque : Il faut
compter au minimum 20 Mo pour le système UNIX proprement dit, UNIX travaille
avec de nombreux logiciels fournis en standard ( NFS , TCP / IP , UUCP ..... ).
L'environnement X-Window occupe à lui seul plus de 30 Mo . Il faut ensuite prévoir
une zone de swap .

En tout il est difficile d'imaginer installer un système UNIX complet si on ne
dispose pas d'au moins 100 Mo de disponible sur le disque [ on ne tient pas compte
des fichiers utilisateurs ].

 La zone de swap doit avoir théoriquement deux fois la taille de la mémoire


physique. Mais l'expérience montre qu'elle peut être plus réduite.

 Le système de partage des fichiers, au sein d'un réseau, permet de réduire la place
occupée sur les disques.

 On trouve de plus en plus de systèmes UNIX livrés sur CD-ROM. Une partie des
bibliothèques restant sur ce support.

 Les disques du système devront être des disques à grandes capacités, si possible de
type SCSI.

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3. OUTILS DISPONIBLES

3.1. Généralités

En standard , UNIX fournit un programme de gestion pour aider


l'administrateur dans la gestion d'un système [ Il s'appelle sysadmsh chez SCO,
smit sur système AIX, mais peut se nommer différemment chez d'autres
systèmes ].

• Ces logiciels disposent d'un grand nombre de fonctionnalités permettant


la gestion des utilisateurs et des périphériques.

• Ils appellent, en interne, des commandes et des scripts UNIX. Cependant


ils sont prévu pour " ne rien oublier ": lorsqu'on réalise les mêmes
opérations manuellement il y a toujours un fichier que l'on oublie de
modifier !!!!

• Ils sont limités à la gestion d'une machine et ne dispose donc pas de


fonctionnalités pour administrer plusieurs machines en réseau.

• En dehors de ces logiciels, il existe un certain nombre de produits


disponibles dans le Domaine Public qui assurent une aide dans divers
domaines ( en particulier dans la sécurité et l'optimisation du système ). Les
produits de marque demeurent , quant à eux, d'un coût très élevé.

Il est préférable d'utiliser ces logiciels d'administration pour réaliser certaines


tâches délicates plutôt que de les réaliser " en ligne de commande ".

En effet, ces logiciels :

• Dispensent d'utiliser une syntaxe précise et parfois complexe ;


• Evitent les incohérences du système , si on oublie une étape de la
procédure ;
• Empêchent d'avoir à modifier directement les fichiers de configuration .

 Néanmoins, il est nécessaire que l'administrateur sache comment sont réalisées


réellement les opérations prises en charge par le logiciel d'administration.
Cela afin qu'il ait une meilleure connaissance des mécanismes mis en oeuvre.

C'est pour cette raison que la plupart des tâches d'administration sont expliquées
en spécifiant les commandes et fichiers de configuration invoqués. Ce n'est
qu'ensuite qu'il est indiqué les menus du logiciel d'administration utilisés pour
réaliser cette action.

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3.2. Autres outils :

Il apparaît rapidement que même sysadmsh n'est pas toujours adapté aux
besoins propres de l'administrateur. Celui-ci devra donc créer ses propres scripts
pour automatiser l'écriture de certaines tâches qu'il réalise fréquemment .

Il est alors conseillé de créer un répertoire local dans lequel tous ces scripts
seront regroupés [ et dont il sera le seul à avoir l'accès ] .

En dehors de ces considérations, les outils "préférés" de l'administrateur seront


les multiples possibilités de recherche et d'extraction offertes par les
commandes suivantes :

- find ;
- grep ;
- cut ;
- strings ;
- etc ...

Il devra en outre maîtriser l'éditeur Vi, les principes de redirection et de tubes.


Il devra aussi , dans la mesure du possible, assimiler les fonctionnalités des
utilitaires sed et awk , pour créer des scripts plus puissants.

Enfin, il utilisera des utilitaires évolués particulièrement adaptés à certaines


tâches: mkdev, mknod, su, ed ....

4. DOCUMENTATION

Pour réaliser une gestion efficace de son système, l'administrateur devra mettre en
place tout un ensemble de documents.

 Cahier d'événements :

Dans ce cahier sont notés tous les incidents et modifications du système.

En cas de réseau local prévoir un cahier pour l'ensemble du réseau et une fiche
par système.

 Fiche inventaire pour chaque terminal (ou pour chaque système dans le cas d'un réseau )

Dans chaque fiche indiquer :

- l'ensemble des matériels constituant le terminal;


- le numéro de série et le modèle ;
- Le numéro du contrat de maintenance ( et N° de téléphone);

Dans le cas d'un réseau, noter en plus les logiciels installés avec leurs numéros de
version.

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 Livre de bord :

Pour chaque système indiquer la configuration courante ( matérielle et logicielle)


:

- IRQ utilisées , ports , canaux DMA;


- Schémas de câblage;
- Caractéristiques techniques générales;
- Particularité du système ;
- Partitionnement des disques ;
- Systèmes de fichiers montés et fichiers exportés / importés ;
- Caractéristiques réseau .

 Cahier des utilisateurs :

Dans ce cahier noter la prise en compte de chaque nouvel utilisateur .

Il est utile de faire signer une reconnaissance de responsabilité à tout nouvel


utilisateur ( celui-ci doit en particulier être conscient des problèmes de sécurité
engendrés par la détention d'un mot de passe ).

 Classeur des sources :

Dans ce classeur seront stockés les différents documents suivants:

• Toutes les sources des script-shells et programme en langage C mis au point


pour optimiser le système. Ces fichiers sources devront être commentés .
• Les listings des principaux scripts système et fichiers de configuration.

 Par ailleurs l'administrateur doit créer un répertoire particulier dans lequel il


stocke un exemplaire de tous les fichiers de configuration et scripts
susceptibles d'être modifiés . Il devra penser à actualiser ces fichiers lorsque
l'original sera modifié.

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5. LINUX

5.1. Historique de Linux

Au cours de l’année 1991, un étudiant finlandais, nomme Linus TORVALDS, a


acheté un micro-ordinateur de type PC, afin d’étudier la programmation du
microprocesseur i386. Ne voulant pas être limité par MS/DOS, il a tout d'abord utilisé un
clone d'Unix, peu cher, appelé Minix. Minix possède lui-même certaines limitations
qui, bien que moins importantes que celles de MS/DOS, sont assez gênantes
(limitation de la taille des exécutables a 64 Kilo-octets, limitation des systèmes de fichiers
à 64 Mega-octets, temps de réponse déplorable, ...). Aussi, Linus Torvalds a
commencé à réécrire certaines parties du système afin de lui ajouter des fonctionnalités et
de le rendre plus efficace et a diffusé une distribution source de son travail via Internet. La
première version de Linux (version 0.1 en août 1991) était née. Cette première version était
très limitée (elle ne comportait même pas de gestionnaire des disquettes) et n’était utilisable
que sous Minix. Aussi, il est fort probable qu'elle ait été utilisée par très peu de personnes.
Néanmoins, un petit nombre de "hackers" a découvert, à cette époque, cet embryon de
système et a vu en lui la base d'un système exploitable. Aussi, un certain nombre de
personnes a commencé à travailler avec Linus TORVALDS afin d'enrichir le noyau.

Au cours des quatre dernières années, le développement du noyau Linux, ainsi que des
utilitaires nécessaires pour en faire un système compatible avec Unix, a été mené de
manière intensive par un ensemble de programmeurs, situés aux quatre coins du monde,
communiquant via le réseau Internet. Ces développeurs ont implémenté de nombreuses
fonctionnalités qui font de Linux aujourd'hui un clone efficace d'Unix pour micro-
ordinateurs PC-386, Amiga et Atari.

5.2. Méthode de développement

La façon dont Linux a été développé (et continue à être développé) est assez originale. En
effet, le développement de Linux n'est pas contrôlé par une organisation responsable du
système : un ensemble de développeurs, réparti dans le monde entier, collabore pour
étendre les fonctionnalités du système, le plus souvent en dialoguant via Internet. Tout
programmeur disposant des compétences nécessaires, de temps libre, et d'une certaine
dose de courage, peut participer au développement du système.

Bien que le nom "Linux" se réfère au noyau du système, le développement ne se


confine pas à ce seul noyau : certaines équipes travaillent sur d'autres projets, comme la
conception et le développement de nouveaux utilitaires ou encore le développement des
librairies partagées utilisées pour programmer.

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Chaque équipe travaille selon une structure hiérarchique informelle : une personne est
responsable d'un projet et plusieurs autres programmeurs participent au développement
en contribuant du code. L'exemple typique de cette méthode de développement est le
noyau lui- même : Linus Torvalds maintient le noyau et c'est lui qui effectue les
distributions source quand il estime que le code est utilisable ; chaque partie importante
du noyau (comme la gestion du réseau, les gestionnaires de périphériques, le système de
fichiers, ...) est sous la responsabilité d'un développeur qui centralise le travail d'autres
programmeurs et les transmet à Linus Torvalds pour inclusion dans le noyau officiel.

Bien que cette méthode de développement puisse surprendre au premier abord, elle est
très efficace. La totalité du noyau de Linux a été écrite par des volontaires, qui ont souvent
passé des nuits entières à programmer et à corriger des bogues.

Le code développé dans le cadre de Linux est le plus souvent diffusé sous forme de
programme source, sous la licence GNU ("General Public License", ou GPL). La GPL
stipule que les programmes sources sont la propriété de leurs auteurs et qu'ils doivent être
distribués sous forme de source. Cette licence autorise quiconque à revendre ces
programmes mais elle impose que tout utilisateur puisse avoir accès aux programmes
sources. De plus, la GPL impose que toute modification de ces programmes est couverte par
la même licence, et donc que les programmes seront toujours librement disponibles.

5.3. Fonctionnalités de Linux

5.3.1. Le noyau

Linux offre toutes les fonctionnalités d'un clone Unix sur micro- ordinateurs PC-386. Il
fournit un environnement de travail multi-utilisateurs, plusieurs personnes peuvent utiliser
la machine au même moment, et multitâches, chaque utilisateur peut exécuter plusieurs
programmes en parallèle. Le système fonctionne en mode protégé, exécute du code 32
bits, contrairement à d'autres systèmes qui s’exécutent en mode 16 bits et sont donc
moins performants..., et utilise les mécanismes de protection du processeur pour garantir
qu'aucun processus ne peut perturber l’exécution des autres ou du système lui-même.

Le noyau implémente les sémantiques Unix : processus concurrents, chargement à la


demande des programmes exécutables avec partage de pages et copie en écriture, pagination,
systèmes de fichiers, support des protocoles réseau TCP/IP.

Il supporte, de plus, la majorité des périphériques existant dans le monde PC (y compris


les cartes sonores) et permet de relire les partitions MS/DOS, OS/2 et tous les formats
standards de CD/ROM.

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5.3.2. Applications

Les librairies de développement dans Linux sont basées sur les librairies GNU, de la
"Free Software Fundation". Ces librairies offrent un haut degré de comptabilité
avec les différents "standards" Unix (Posix, BSD, System V), ce qui permet de compiler
facilement tout type d'application disponible au niveau source pour Unix. Ces librairies
existent sous forme de bibliothèques partagées, ce qui signifie que le code des fonctions de
librairie n'est chargé qu'une seule fois en mémoire et que les programmes exécutables sont
plus petits en taille sur les disques.

La plupart des utilitaires standards Unix sont disponibles sous Linux, aussi bien les
commandes de base que des applications plus évoluées, comme les compilateurs et
éditeurs de texte. La plupart des ces utilitaires sont des programmes GNU, qui supportent
des extensions qu'on ne retrouve pas dans les versions BSD ou System V de ces
programmes, mais qui restent compatibles avec ces dernières. Certains programmes,
notamment les utilitaires réseau, sont des programmes BSD.
En résumé, pratiquement tout programme Unix diffuse sous forme de source peut être
compile sous Linux et s’exécute parfaitement, grâce à la compatibilité implementée dans le
noyau et dans les librairies.

En plus des programmes standards, Linux supporte de "grosses" applications. On


retrouve l'interface graphique X Window (XFree86 3 base sur X11R6), un environnement
de développement très complet comprenant toutes les bibliothèques standards,
compilateurs et debogueurs disponibles sous Unix (C, C++, Objective-C, Smalltalk,
Fortran, Pascal, Lisp, Scheme, Ada, gdb, de texte, comme nroff, TeX, et LaTeX.

5.3.3. Compatibilité avec d'autres systèmes

Linux n'est pas compatible directement avec les applications développées pour
d'autres systèmes d'exploitation. Afin de permettre aux utilisateurs de Linux de bénéficier
des applications qu'ils possèdent déjà, que ce soit sous MS/DOS, Windows ou des systèmes
Unix commerciaux, des émulateurs sont en cours de développement et permettent déjà
d’exécuter des applications "étrangères".

L'émulateur MS/DOS utilise le mode virtuel 8086 du processeur i386 pour exécuter des
applications DOS. Il implémente les fonctionnalités de MS/DOS dans un processus et
assure ainsi l'interfacage entre l'application et le système en émulant les appels système
effectues par le programme. A ce jour, de nombreuses applications fonctionnent
correctement sous l'émulateur MS/DOS et la liste s'allonge tous les jours.

L’ émulateur WINE est assez similaire à WABI, développé par Sun Microsystems : Il
permet d’exécuter des applications Windows en convertissant leurs appelles graphiques
en requêtes adressées a l'environnement X Window. A ce jour, seul un petit
nombre d'applications Windows fonctionne correctement mais le développement de WINE
n'en est qu'à ses débuts et les progrès semblent prometteurs.

Le module de compatibilité iBCS2 permet d’exécuter des applications développées pour


des systèmes Unix commerciaux sur micro-ordinateurs PC-386. Cet émulateur convertit

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les appels système se conformant au standard iBCS2 (qui définit le format des primitives
système ainsi que celui de leurs arguments) en appels natifs traités par le noyau Linux. Il est
ainsi possible d’exécuter de manière transparente des programmes développés pour
d'autres systèmes, comme SCO par exemple.

Le but de ces différents émulateurs est de permettre d'utiliser des applications


commerciales sous Linux. Il faut désormais signaler que certains éditeurs de logiciels
considèrent maintenant Linux comme un marché potentiel pour leurs produits et envisagent
de porter leurs applications sous Linux. De la sorte, il est probable qu'un certain nombre
d'applications commerciales tourneront bientôt en mode natif sous Linux, sans nécessiter
d’émulateur. L'exemple le plus frappant de cette tendance consiste en le portage du jeu
DOOM qui fonctionne sous Linux dans l'environnement X Window.

5.4. Disponibilité de Linux

Linux, et ses programmes associés, étant diffuses librement sous la licence GNU, ils sont
disponibles au téléchargement sur de nombreux serveurs FTP de part le monde. Les
trois sites primaires de distribution sont les suivants :

• tsx-11.mit.edu, dans le répertoire /pub/linux ;

• ftp.funet.fi, dans le répertoire /pub/OS/Linux ;

• sunsite.unc.edu, dans le répertoire /pub/Linux.

De nombreux serveurs FTP effectuent des miroirs réguliers de ces sites, permettant
ainsi d’accéder rapidement au même données en raison de la proximité géographique. En
France, on peut citer les serveurs suivants :

• ftp.lip6.fr, dans le répertoire /pub/linux ;

• ftp.fdn.org, dans le répertoire /pub/Linux ;

• ftp.loria.fr, dans le répertoire /pub/linux ;

• ftp.univ-angers.fr, dans le répertoire /pub/Linux.

De nombreuses distributions binaires du système sont également disponibles pour un


prix raisonnable sous forme de CD/ROM. Ceci permet aux personnes intéressées d'installer
un système Linux, même si elles n'ont pas accès au réseau Internet. Il est à noter que ces
CD/ROM ne sont pas toujours à jour, vu l’évolution rapide de Linux, mais ils sont
généralement édités périodiquement afin d'incorporer les dernières versions disponibles.

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5.5. . Sources d'informations sur Linux

Linux fait l'objet de plusieurs forums de discussion Usenet, aussi bien

en langue anglaise
comp.os.linux.advocacy, comp.os.linux.announce, comp.os.linux.answers,
comp.os.linux.development.apps, comp.os.linux.development.system,
comp.os.linux.hardware, comp.os.linux.networking, comp.os.linux.misc,
comp.os.linux.setup, comp.os.linux.x

qu'en français
fr.comp.os.linux

De nombreuses documentations sont désormais également accessibles. Les "HOWTO"


décrivent, brièvement mais clairement, l'installation et l'utilisation d'une partie du
système. De plus, un groupe de documentation, le "Linux Documentation Project",
publie des guides complets qui sont diffuses librement. Le serveur FTP ftp.lip6.fr offre ces
documentations dans le répertoire /pub/linux/docs ainsi que leurs traductions françaises dans
le répertoire /pub/linux/french.

Enfin, il faut signaler que certains éditeurs commencent à publier des livres complets sur
Linux. Les premiers livres publiés sur Linux étaient rédigés en allemand mais il existe
maintenant des livres en anglais sur Linux, certains de ces livres étant traduits en francais.

5.6. Evolution future de Linux

La version actuelle du noyau de Linux est 2.0.x . Bien que Linux soit déjà très complet
et compétitif avec des systèmes d'exploitation commerciaux, le développement du
système continue.

Des portages du noyau sont en cours afin de réaliser des versions s’exécutant sur stations
de travail Sparc et PC Alpha, en plus des versions actuelles fonctionnant sur micro-
ordinateurs PC-386, Amiga et Atari. De nouvelles fonctionnalités sont également à
l’étude et devraient être disponibles prochainement.

Le noyau n'est pas la seule partie du système à évoluer. Des équipes de développement
travaillent pour étendre les fonctionnalités des utilitaires et des librairies. On peut citer,
notamment, l'utilisation imminente du format de fichier exécutable ELF qui permettra
la création de librairies dynamiques et une compatibilité plus grande avec les versions
d'Unix commerciaux s’exécutant sur PC-386.

5.7. Ce document

Ce document (chapitre 5) est un article d'introduction, base sur la feuille


d'informations Linux. Il a été écrit par Rémy Card, René Cougnenc, et Julien Simon.

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