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Le Moment de Vérité est


Finalement Arrivé !
Le Premier Discours du Pr. Carlson Anyangwe, Chef du
Gouvernement de Restauration du Southern Cameroons Britannique,
19 janvier 2008

Chers compatriotes du Southern Cameroons Britannique, cette


année marque les 150 ans de colonisation ininterrompue de notre
chère patrie: d’abord la colonisation britannique qui a durée de 1858
à 1887; ensuite celle de l’Allemagne de 1888 à 1918 ; suivie de celle
de la Grande Bretagne de 1918 à 1961 et finalement celle de la
République du Cameroun, d’octobre 1961 jusqu'à présent. Combien
de peuples dans ce monde ont connu un sort aussi cruel? C’est la
raison pour laquelle nous luttons pour notre liberté. Nous luttons
pour devenir maîtres de nos vies et de notre terre. Nous luttons
pour notre avenir. Nous luttons pour ce territoire que le bon Dieu
nous a octroyé. Nous luttons pour pouvoir gérer nos propres
affaires. Nous luttons pour pouvoir vivre dans la dignité en tant
qu’êtres humains qui n’ont plus rien à craindre et qui ne vivent plus
dans le besoin. Nous luttons pour l’avenir de nos enfants. Nos
enfants ont aussi besoin d’un pays dans lequel ils pourront
légitimement, fièrement et vraiment se sentir chez eux.
Nous aussi, nous avons le droit d’exister comme d’autres peuples. Il
est important que le Southern Cameroons Britannique, quelque soit
le nom officiel qui sera adopté, existe aussi dans la communauté des
nations. Chers compatriotes du Southern Cameroons Britannique,
l’utilisation du terme « Britannique » à ce stade de notre lutte
mérite d’être expliqué. Nous ne sommes point en train de chercher
à devenir des Britanniques, mais plutôt de respecter les règles du
jeu. C’est qu’en 1984, la République du Cameroun a décidé de
revenir sur son identité d’avant son union avec le Southern

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Cameroons Britannique. Ce faisant, la République du Cameroun a


posé son acte de sécession de cette prétendue union mais en même
temps il a décidé de garder le Southern Cameroons Britannique
comme colonie. C’est pour cela que nous aussi, nous avons décidé de
retourner à notre identité d’avant l’union afin de reprendre nos
efforts de décolonisation.
La question concernant le nom qu’il faudra finalement adopter pour
notre pays a fait l’objet de grands débats au sein de notre lutte. Le
présent gouvernement entend, dans le cadre de ses premières
décisions, enclencher un processus juste, clair et ouvert permettant
de faire usage de la sagesse collective de notre peuple pour aboutir à
une décision finale sur le nom officiel pour notre pays. Il est plus que
probable que le nom finira par n’avoir de lien ni avec le mot
« Britannique » ni avec le mot «Cameroons».
Au cours de la longue lutte pour nous libérer de la colonisation du
Cameroun Français, ce peuple n’a curieusement jamais manifesté
d’empathie envers nous. Mais nous ne leur en voulons pas du tout.
Notre lutte n’est pas dirigée contre eux pour la simple raison que
nous savons qu’ils n’ont jamais donné le feu vert à leurs dirigeants
de se lancer dans une aventure coloniale dangereuse dans le
Southern Cameroons Britannique.
Et pourtant l’indifférence notoire du peuple du Cameroun Français
devant les actes d’oppressions perpétrés par son gouvernement
envers le peuple du Southern Cameroons Britannique demeure un
phénomène qui nous laisse très perplexes. Ont-ils aussi vite oublié
comment nous les avons accueillis et hébergés lorsqu’ils fuyaient la
brutale répression française? L’indifférence est toujours l’ami de
l’ennemi. Elle favorise toujours l’agresseur, et jamais la victime. Où
sont passés ces grands intellectuels Camerounais, ces citoyens justes
et droits, ces voix de la conscience qui devraient être sensibles à la
tragédie collective du peuple du Southern Cameroons Britannique en
proie à la répression exercée par leur gouvernement ? Nous ne les
voyons pas! Nous ne les entendons pas ! Nous ne les sentons pas!

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Quant à nous, nous avons reçu une éducation qui met l’accent sur le
respect de l’homme. Nous avons reçu une éducation qui abhorre la
violence. Nous avons reçu une éducation qui a cultivé en nous
l’amour pour la liberté qui compte, parmi ses grandes valeurs, la
dignité de l’homme, la démocratie, le respect du droit, le respect de
tous et de chacun. Nous sommes le produit d’une culture et d’une
éducation qui prônent la solution des problèmes par le dialogue et
par le consensus. Si les rapports de cheval/chevalier qui existent
entre le Southern Cameroons Britannique et le Cameroun Français
étaient inversés, et que c’était nous qui étions les colonisateurs, il y a
longtemps que nous les aurions libérés. Nous sommes un peuple qui
est conscient de la notion de liberté. Nous sommes un peuple trop
facile à vivre. Nous sommes un peuple trop patient. Mais nous
sommes aussi un peuple fondamentalement opposé à toute forme de
répression et de tyrannie. Nous gardons très chèrement notre
liberté. Nous sommes résolument opposés à toute forme
colonisation.
Depuis la réactivation du Southern Cameroons Britannique en tant
qu’expression politique et juridique, et la proclamation de sa
souveraineté, nous avons adopté comme acte de foi, parmi nos
activités de créativité, l’idée que nous ne comptons revendiquer la
possession d’aucun mètre carré du territoire du Cameroun Français,
ni d’aucun citoyen de ce pays; mais par contre ne voulons seulement
que l’on nous foute la paix et qu’on nous laisse tranquilles. Nous
avons usé de tous les moyens de toucher les cœurs de nos
oppresseurs en proposant le dialogue. Mais pour le moment, ils
rejettent nos propositions avec arrogance, orgueil, mépris,
animosité et davantage de répression. Notre lutte a toujours été
placée sous le signe de l’activisme non-violent. Elle a toujours été
basée sur la force de l’argument.
Mais depuis un certain moment, les voix se lèvent pour nous
demander de changer de tactique et de stratégie. Une grande partie
de notre population partage une très forte conviction bien fondée
que l’addiction de la République du Cameroun pour la violence ne

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pourra être guéri que par une violence réciproque. Vu que le


Cameroun Français continue à verser le sang de nos concitoyens,
malgré les méthodes pacifiques que nous avons adopté pour mener
notre lutte, la plupart de nos concitoyens estime que la politique de
la force de l’argument est d’ors et déjà largement discréditée. Ils
estiment qu’en plus de la terreur que ce régime a semée dans notre
pays, le colonialisme est de par sa nature une forme d’agression ; et
tout peuple colonisé a le droit de la combattre par tous les moyens
reconnus en droit international. Ils estiment que l’irrépressible
addiction pour la violence du Cameroun Français a atteint des
proportions telles que son colonialisme ne pourra être vaincu sans la
résistance active de la part du peuple colonisé.
Chers compatriotes, pendant 60 ans, nous avons eu la fausse idée
que nous étions spéciaux en ce sens que notre liberté devait nous
parvenir sur un plateau d’argent. Nous avons eu tort. Comme tout
peuple avant nous, nous sommes obligés de souffrir et de payer un
lourd prix pour avoir notre liberté, faute de quoi nous serons
condamnés à vivre éternellement en peuple colonisé. C’est ainsi que
l’option de la légitime défense nous parait de plus en plus justifiée.
Il nous parait aussi urgent de prendre les dispositions immédiates
pour que les personnes responsables des différents crimes contre
l’humanité soient traduites devant la Cour Criminelle
Internationale, et qu’une campagne visant à obtenir le gel des biens
de ces criminels et leur interdiction de voyager soit parallèlement
effectuée.
Il est évident que si la stratégie de « la force de l’argument »
implique le report sine die de la souveraineté du Southern
Cameroons Britannique, et que si elle nous condamne à
l’immobilisme devant la répression et la boucherie qui sont sans
cesse menées contre le Southern Cameroons Britannique, cet
argument perd sa force de persuasion et « la force de l’argument »
nous condamnera donc en permanence à la souffrance. Cela ne nous
parait pas acceptable.

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Cela signifie aussi que nous ne pourrons pas échapper à la logique


de la légitime défense devant cette campagne de violence qui est
dirigée contre nous et qui n’a pour objectif que la destruction
physique et culturelle de notre peuple. Il va sans dire que le droit à
la légitime défense va de pair avec le droit à l’acquisition des moyens
d’assurer cette légitime défense. Nous demandons que le monde
entier nous écoute et nous serve de témoin. Une analyse
rétrospective nous permet de confirmer que les discours de tous les
dirigeants du Cameroun Français (celui de l’actuel Président comme
celui son prédécesseur) en relation avec la décolonisation de la
Southern Cameroons Britannique ont toujours été arrogants,
cyniques, pleins de mépris, pleins de menaces, fallacieux et
dédaigneux. Ni l’un ni l’autre n’a jamais placé son pays, c'est-à-dire
la République du Cameroun, devant lui.
C’est l’arrogance irréductible de leur aventure coloniale dans le
Southern Cameroons Britannique qui a conduit au massacre et à
l’estropade des jeunes, des innocents et des vieux. Elle a conduit à la
spoliation et la profanation de notre terre. Elle a traumatisé toute la
population. Pendant les derniers mois, la sécurité de notre
population est devenue de plus en plus précaire. Cette montée des
tensions s’explique largement par le fait que la France s’implique de
plus en plus dans notre pays dans des activités qui visent à servir ses
intérêts.
Ce n’est qu’un secret de polichinelle que des mercenaires français se
sont mis à la disposition de l’agresseur colonial du Cameroun
Français dans le but de nous tenir dans la servitude. Le
Gouvernement de Restauration de la Southern Cameroons
Britannique a été constitué pour nous permettre de gérer les
circonstances que nous vivons actuellement.
Ce gouvernement a été constitué d’une manière qui permet d’assurer
une large représentativité du Southern Cameroons Britannique. Il
traduit l’inébranlable volonté du Southern Cameroons Britannique
de mener jusqu'à son terme la décolonisation du Southern

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Cameroons Britannique de la manière la plus consensuelle possible.


La constitution de ce gouvernement est un acte qui nous a été
imposé par des circonstances d’une grande urgence. En effet, après
une période d’occupation coloniale et d’oppression par le Cameroun
Français qui a duré presque 50 ans, la décolonisation du Southern
Cameroons Britannique a atteint une urgence qui n’autorise plus
aucun report.
Nul ne pourra nous dire que nous n’avons pas fait preuve de
patience. Il va dans l’intérêt public que chaque citoyen du Southern
Cameroons Britannique soutienne ce gouvernement en respectant
ses consignes afin de nous permettre de prendre les dispositions
nécessaires devant conduire, une fois pour toute, à la décolonisation
du Southern Cameroons Britannique.
Chers compatriotes du Southern Cameroons Britannique, nous
tenons à souligner le fait que le Gouvernement de Restauration a un
caractère transitionnel et son unique rôle est de nous conduire à la
souveraineté et à la démocratie. La durée et le mandat de ce
gouvernement ainsi que sa structure seront formalisés dans un
proche avenir par un congrès de sages et de grands juristes du
Southern Cameroons Britannique. Nous sommes en consultation
permanente sur la manière de restructurer ce gouvernement afin de
le rendre plus efficace comme instrument de décolonisation du
Southern Cameroons Britannique.
La constitution d’un gouvernement en exil de cette envergure et de
cette complexité représente un grand défi. Mais suite à la
proclamation par les Nations Unies de la décennie de l’éradication
complète du colonialisme sous toutes ses formes, et étant déjà dans
la neuvième année du deuxième millénaire, nous sommes arrivés à
une croisée des chemins. Il nous parait inacceptable de reporter sine
die la décolonisation de la Southern Cameroons Britannique. Nous
nous retrouvons devant un mal très grave et sinistre qui figure dans
le catalogue des grands maux que l’humanité ait jamais connus, à
savoir, le colonialisme.

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Face à ce défi, nous avons décidé de nous mettre au travail avec une
implacable détermination, afin d’éliminer le dernier rempart du
colonialisme sur le continent africain. Notre objectif est d’éliminer
l’occupation coloniale de notre patrie, et nous sommes déterminés à
atteindre cet objectif en faisant usage de l’engagement, de la créativité
et de l’inspiration que le bon Dieu nous a donnés. Notre objectif est
d’assurer la libération de notre peuple des mains de ce colonisateur
parce que notre survie en dépend. Nous visons une existence dans un
état qui nous permettra de vivre dans la paix et la sécurité. Nous
avons décidé de nous engager dans ce projet, remplis d’une
conviction et d’un espoir qui sont inébranlables devant les grands
défis qui nous attendent. Nous le faisons en invoquant l’intervention
de Dieu et le soutien de notre peuple. Nous n’entendons pas céder
quoi que ce soit pour achever notre liberté de l’oppression coloniale.
La nécessité impérieuse de ce gouvernement de restauration se pose
à un deuxième niveau. Il y a un besoin urgent d’une autorité assez
représentative, ayant la capacité et la légitimité morale de faire
surseoir, en cas de besoin, à toute activité de légitime défense, afin
de créer les conditions qui permettront un règlement pacifique et
négocié.
Il y a aussi un besoin d’une autorité qui soit mandatée de se mettre
en contact avec le gouvernement du Cameroun Français pour
discuter des mesures consensuelles pour la décolonisation du
Southern Cameroons Britannique. A ce titre, nous prenons à témoin
le monde entier pour dire combien de fois nous avons proposé le
dialogue de face à face avec le gouvernement du Cameroun Français.
Nous avons interpellé le gouvernement du Cameroun Français sur le
fait que le colonialisme sous toutes ses formes est une pratique
révolue. Il est aussi une violation des droits de l’homme et un crime
tout court.
Nous avons invité le gouvernement du Cameroun Français, par
toutes les méthodes civiles et pacifiques, à renoncer à sa politique
expansionniste et hégémoniste et de l’exploitation coloniale. Ce

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gouvernement a toujours répondu de manière implacable avec de


l’arrogance accrue, de la duplicité accrue, des discours de haine, et
des mesures accentuées de répression.
Ce rejet récidiviste de la part de nos oppresseurs à toute invitation
pour des négociations pacifiques avec le Southern Cameroons
Britannique semble se fonder sur la fausse idée qu’ils détiennent le
monopole de force et de violence qui leur permet de perpétuer son
occupation coloniale du Southern Cameroons Britannique en faisant
usage de la violence et du terrorisme de l’état. L’histoire est pleine
d’enseignements sur les gens qui rêvent de cette manière. Nous leur
rappelons que toute chose a son temps. Le colonialisme d’hier va
céder sa place à la décolonisation d’aujourd’hui.
Aujourd’hui comme hier, nous invitons solennellement le Cameroun
Français à une table ronde qui pourra se tenir à un lieu convenable à
toutes les parties, pour mettre un terme à l’occupation coloniale du
Southern Cameroons Britannique. Cette invitation n’a rien de
nouveau. Elle est sur la table depuis les années 1960, ayant été faite
successivement par des éminents fils du Southern Cameroons
Britannique que nous citons ici : Dr. Bernard Fonlon, Albert
Mukong, Dr. John Ngu Foncha, Hon. Solomon Tandeng Muna, HRH
Fon Gorji-Dinka, Dr. Enonchong, Ambassador Epie, Ambassador
Henry Fossung, le Trio Elad-Munzu-Anyangwe, Justice Ebong
Alobwede, Dr. Martin Ngeka Luma, Dr. Kevin Ngwang Gumne, Nfor
Ngala Nfor, Motombi Wolete, Chief Ayamba, Ebenezer Akwanga,
Bate Besong, et bien d’autres.
Le message a toujours été clair et consistent : une main tendue vers
le Cameroun Français pour livrer une invitation pour s’asseoir
autour d’une table de négociation pour discuter et trouver des
solutions au problèmes concernant le Southern Cameroons
Britannique. Aujourd’hui nous faisons le même appel aux autorités
du Cameroun Français. Cet appel peut s’avérer être le dernier,
compte tenu des arguments et justifications en faveur de l’option de
légitime défense. Nous demandons aux autorités du Cameroun

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Français d’arrêter la répression brutale du Southern Cameroons


Britannique ; de mettre fin à l’occupation coloniale du Southern
Cameroons Britannique ; de mettre fin à la politique de sourdine à
l’invitation à la table de négociation. Nous sommes disposés à tout
moment à effectuer tout déplacement qui permettra une
décolonisation consensuelle du Southern Cameroons Britannique.
Nous sommes prêts à rencontrer la délégation du Cameroun
Français n’importe où et à n’importe quelle heure pour discuter
dans le respect et dans la bonne foi du droit indiscutable du
Southern Cameroons Britannique à l’autodétermination.
Ça ne servira jamais l’intérêt du Cameroun Français de poursuivre
cette politique qui est vouée à l’échec. Sa politique sanguinaire de
répression du Southern Cameroons Britannique n’est qu’un
cul-de-sac. Il ne faudrait surtout pas que cette politique de violence
transforme le Cameroun Français en « ennemi héréditaire » du
peuple du Southern Cameroons Britannique. Cette politique de
violence peut s’avérer être une vraie menace pour la survie même de
la République du Cameroun en tant qu’état. Le Cameroun Français
serait en train de mettre en péril sa propre existence en tant qu’état
s’il continue la politique aveugle de l’occupation coloniale du
Southern Cameroons Britannique malgré la condamnation mondiale
du colonialisme, quelque soit sa couleur.
Vive le Southern Cameroons Britannique!
Vote Humble Serviteur, Prof. Carlson Anyangwe,
Chef du Gouvernement de Restauration du Southern Cameroons Britannique.

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