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L’émission du CNDP et de La Cinquième

pour les écoles et les collèges

HISTOIRE CYCLE III-COLLÈGE


Parcours d’histoire nouvelle formule

Au temps des châteaux forts


À QUELQUES KILOMÈTRES DE PARIS,
la tour de Montlhéry rappelle l’époque
où l’Île-de-France était hérissée
de châteaux forts. La France était
alors une mosaïque de principautés
aux mains de seigneurs totalement
indépendants et souvent en rébellion
ouverte contre un roi à l’autorité
toute théorique.

La tour de Montlhéry, un vestige


du Moyen Âge.
© CNDP

L’empire unifié n’a pas survécu à Charlemagne. Dès le milieu du IXe siècle, ses
successeurs se partagent son empire. Parmi eux, les rois de France accordent
à leurs vassaux en échange de leur fidélité le contrôle de provinces entières
dans lesquels ils sont tout-puissants. Ces seigneurs font de même avec leur
propre vassalité et les maîtres des forteresses exercent ainsi une autorité
brutale et peu contrôlée.
Un certain retour à un ordre centralisé autour du roi de France commence
lentement, à partir de la fin du Xe siècle, pour s’achever à la fin du XIIe. Les
châteaux forts comme celui de Montlhéry représentent donc tour à tour une
affirmation du pouvoir du roi, une puissance qui lui échappe, le nargue et le
menace, puis une souveraineté retrouvée, avant de devenir une construction
désuète, sans fonction réelle dans le champ politique. Un édifice aussi
symbolique, à travers ses métamorphoses et ses extensions, se présente donc
comme lieu où s’est inscrite l’histoire des rapports de force féodaux, au début
du Moyen Âge.

CENTRE NATIONAL
DE DOCUMENTATION
PÉDAGOGIQUE
Information

DÉCOUPAGE

Montlhéry, la tour mystérieuse


00 min 00 s Vues de la tour. Couloir du temps. XIIe siècle, lecture d’une lettre
adressée à son fils par Philippe Ier, lui demandant de prendre soin
de la tour.
01 min 03 s 989. Paysage de forêts ; le bois est utilisé pour le chauffage et la
construction des maisons. Les seigneurs chassent.
01 min 50 s 991 : Hugues Capet est roi, il donne la terre de Montlhéry à
Thibaut.
02 min 18 s Paul Benoît, historien, explique comment Hugues Capet s’est
assuré la fidélité de ses compagnons en leur donnant des terres.
02 min 44 s 999 : construction du château (tour en bois, palissade et fossé). Il
est alors occupé par une vingtaine de guerriers. Il permet une
défense efficace mais c’est aussi un symbole de pouvoir.
03 min 42 s Au XIe siècle, reconstruction du château en pierre. Aujourd’hui, le
château de Guédelon est construit selon les mêmes techniques.
04 min 37 s Florian Renucci, chef de chantier explique comment le manque de
bras a suscité une ingéniosité technique certaine.
05 min 23 s Fin du XIe siècle, les seigneurs de Montlhéry rançonnent et
n’obéissent plus au roi.
05 min 44 s Louis VI s’entoure de ses vassaux et décide de contrôler l’axe
Paris-Orléans. Extrait du film Le Seigneur de la guerre. Il conquiert
le château de Montlhéry, et fait abattre la forteresse.
Le seigneur de Montlhéry perd son château et se retire dans un
monastère.
08 min 49 s Philippe Auguste, petit fils de Louis VI, reconstitue le château.
09 min 06 s Le site perd de son importance car il n’est plus un enjeu entre le
roi et les seigneurs, le château tombe en ruine.
09 min 21 s Les pierres du château sont utilisées pour la construction des
maisons. Vues de la tour et des ruines aujourd’hui.
10 min 17 s De nombreuses personnes cherchent à comprendre l’histoire du
château à l’aide des éléments actuels.
11 min 34 s Reconstitution par infographie du château de Philippe Auguste
puis retour aux images actuelles.
Conclusion : la tour témoigne aujourd’hui d’un temps ou le roi
devait affirmer son pouvoir dans son propre domaine.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
CARTE D’IDENTITÉ ÉCOLE

Discipline et classes concernées


Histoire, cycle III. Moyen Âge. Le temps des châteaux. L’affirmation du pouvoir
royal (reconquête capétienne).

Autre discipline possible


Éducation artistique. Notion de patrimoine, analyse de l’image.

Objectifs de l’émission
La fonction des forteresses dans la société féodale. Les Capétiens, une lente
conquête du pouvoir. Le château médiéval au cœur du patrimoine.

Principaux thèmes abordés


Montlhéry, du château à motte au château fort royal. Lien entre domaine et
pouvoir royal. La lutte de Louis VI contre les seigneurs pillards. Le combat
médiéval. L’étude du patrimoine et la reconstitution historique : l’histoire en
chantier.

Prérequis au visionnement
L’empire de Charlemagne en 814 et son morcellement au traité de Verdun
(cartes). Le lien de vassalité.

Vocabulaire
Château : tour, château à motte, palissade, avant-cour, tourelle, créneau,
courtine, mâchicoulis, tour-maîtresse, donjon, meurtrière.
Combat : épée, lance, hache de guerre, tour roulante, trébuchet, bélier.
Patrimoine : fouille, sauvegarde du patrimoine.
Personnages : Hugues Capet, Philippe Ier, Louis VI, Philippe Auguste.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
En classe

SUGGESTIONS PÉDAGOGIQUES ÉCOLE

Ø L’histoire de France et la tour de Montlhéry


Quels sont les liens que ce vestige nous permet d’établir entre sa propre histoire et
celle du royaume de France entre 987 et 1328 ?
Objectif : mise en place de repères chronologiques concernant les premiers
Capétiens.
Méthodologie : sélection puis sériation et organisation d’informations.

• Relevé des événements mentionnés dans le commentaire à établir avec la


classe divisée en groupes. Il sera alors nécessaire de rechercher quelques
dates afin de faciliter les activités ultérieures : date des règnes de Philippe Ier,
Louis VI, Hugues Capet, Philippe Auguste. Pour un travail plus simple, on peut
fournir le relevé suivant (ordre de la séquence) et en proposer le classement.
1. Philippe Ier (règne de 1060 à 1108)
2. Louis VI (règne de 1108 à 1137)
3. Hugues Capet (règne de 987 à 996)
4. Don des terres de Montlhéry au comte Thibaut dit File-Étoupe (991).
5. Construction d’un premier château par Thibaut de Montlhéry.
6. Reconstruction du château en pierre (fin du XIe).
7. Milon le Grand, châtelain de Montlhéry : seigneur pillard (début du XIIe).
8. Guerre de Louis VI contre les seigneurs de Montlhéry : destruction du
château, retour de terres dans le domaine royal (début du XIIe). Fin du lignage
de la famille : monastère.
9. Philippe Auguste (règne de 1180 à 1223).
10. Reconstruction du château de Montlhéry, château royal à la fin du XIIe.
Sérier dans le relevé les informations qui se rapportent à chaque thème et les
organiser sur trois lignes chronologiques parallèles. Respecter une échelle de
représentation pour mettre en évidence la synchronie des événements.
LES ROIS DE FRANCE
Hugues Capet Philippe Ier Louis VI Philippe Auguste

987 1060 1108 1137 1180 1223


LES SEIGNEURS DE MONTLHÉRY
Thibaut File-Étoupe Milon le Grand

991
LE CHÂTEAU DE MONTLHÉRY
Premier château Reconstruction Destruction du Construction
en bois en pierre château seigneurial du château royal

999
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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
À partir de cette synthèse, la classe peut s’interroger et poursuivre des
recherches en bibliothèque.
• Compléter la chronologie des Capétiens directs en évoquant les principaux
caractère de chacun des règnes.
• Rechercher des exemples de conflits entre les grands féodaux et l’autorité
royale : Hugues Capet et Eudes de Blois, Philippe Ier et Guillaume le
Conquérant, Louis VI et Hugues de Puiset, Louis VII et Henri Plantagenêt…
• Interroger les vestiges médiévaux proches ou situés dans la commune :
Resituer les édifications, destructions, évolutions grâce aux documents et
guides locaux en vue d’une préparation d’une visite.

Ø Les origines et les fonctions du château fort médiéval


Après un éclairage sur les origines du fief, les fonctions stratégiques et symboliques du
château fort sont explicitées par M. Benoît. Pour compléter la séquence, quelques
phrases parmi celles proposées ci-dessous concerneront les aspects économiques et
résidentiels non traités dans l’émission.
Objectif : affiner la compréhension du rôle des châteaux forts.
Méthodologie : identification de l’information. Afin de solliciter une écoute active ; il
s’agira, de reconnaître ce qui a été vraiment dit dans les interventions de Paul Benoît

• Parmi ceux qui refusent l’autorité de Louis VI, on compte la famille de


Montlhéry dont la tour garde la route de Paris à Orléans.
• Hugues Capet distribue une part du domaine royal à des gens dont il veut
s’assurer la fidélité.
• Les paysans qui vivent à l’ombre du château doivent payer des taxes au
seigneur du lieu en échange de sa protection.
• Le château est le signe de la puissance. Il affirme la présence du seigneur.
• Aux premiers châteaux à motte inconfortables ont succédé des châteaux de
pierre comportant une grande pièce de réception, des chambres, une chapelle.

Ø Le combat médiéval : la prise d’une place forte

• Étude du document vidéo.


Objectif : donner des clés pour la lecture d’un montage vidéo.
Méthodologie : reconnaître les différentes sources d’information.

Après avoir revu isolément la scène du film Les seigneurs de la guerre,


demander qui se bat, où, quand et pourquoi. On ne peut pas répondre à ces
questions, mais que cet extrait s’intègre dans le montage pour illustrer le
combat de Louis VI, contre les seigneurs de Montlhéry au début du XIIe. On
appréciera la référence documentaire affichée qui permet le décodage. On peut
saisir l’occasion de différencier reconstitution historique pour le cinéma, film
d’archives et reportage.
Choisir avec la classe quelques images clés et retrouver la sonorisation qui les
accompagne : intervention de M. Benoît, bande son originale du film, lecture
d’une narration de bataille, mixage entre plusieurs sources.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
• Les techniques de combat.
Objectifs : s’interroger sur les moyens en présence et comprendre l’issue du combat.

Compléter le tableau en dessinant et en nommant toutes les armes et les


fortifications identifiées dans cette séquence.
Les attaquants Les défenseurs

Les armes contre les fortifications Les fortifications

Les armes contre les hommes du château Les armes contre les assaillants

Dans un combat au corps à corps, les armes sont semblables et les défenseurs
en position dominante. Qu’est-ce qui peut expliquer leur défaite ? Comment
améliorer les fortifications ? Quelles techniques défensives ces améliorations
permettraient-elles d’élaborer ? (Rôle des mâchicoulis, des assommoirs dans la
protection des courtines et des portes, multiplication et élargissement des
fossés…)

Ø La structure du château de Montlhéry

Situé sur un éperon, le château de Montlhéry bénéficiait plus de l’abri des remparts
du bourg qu’il n’en constituait la défense. La ville avait ses propres fortifications
dont il subsiste quelques vestiges. Formant un rectangle déformé sur une largeur
par une saillie, l’enceinte du château fort est flanquée de cinq tours rondes dont la
tour-donjon située sur l’avancée rocheuse. Ce château s’inscrit dans le
mouvement architectural des châteaux cours philippiens : donjon cylindrique aux
murs épais, à base talutée ; rares ouvertures n’éclairant que les étages, sommet
en terrasse, donjon périphérique, fossés entre les parties du château.
Objectifs de l’activité : approche de la structure des châteaux cours. L’évolution des
bâtisses fortifiées.
Méthodologie : représentation et comparaison du château fort au Xe et au XIIIe siècle.

• Collecte du vocabulaire relatif aux châteaux fortifiés. Relever dans le


commentaire tous les mots qui servent à décrire les éléments des châteaux
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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
forts : prélèvement à effectuer dans les parties concernant le château à motte, le
témoignage de M. Guillon et la seconde intervention de M. Conaut.
Tour en bois – pieux – palissade – fossé – pierre – tour – grande salle – petite salle
accolée – escalier – cour – avant-cour – tour maîtresse.
• Représentation des constructions de Montlhéry aux Xe et XIIIe siècles de façon à
pouvoir placer le vocabulaire collecté en légende. Cette contrainte induira une
représentation schématique en perspective. Pour ces dessins, des images du
château à motte et de la reconstitution infographique peuvent être mises en
pause. Les gravures qui concluent la présentation du château de
Philippe Auguste peuvent aussi être exploitées pour cette activité. Grâce à elles,
on découvrira les enceintes successives, on comprendra l’existence du fossé
entre cour et avant-cour que signale M. Conaut. La difficulté consiste à voir et
représenter, au XIIIe siècle, le donjon inscrit dans l’enceinte, ce qui heurte notre
représentation stéréotypée du château fort. En légendant les dessins, on pourra
ajouter quelques termes de vocabulaire : créneau, merlon, courtine, empattement
de la tour, tourelle, meurtrière (archère), mâchicoulis, dont on signalera qu’ils
sont postérieurs à la construction de la base (XVe).
• La comparaison portera sur la place du donjon, la taille du château, les fossés,
les matériaux. La transformation des fortifications matérialise l’évolution du
concept de défense : de la défense passive (enfermement) au Xe à la défense
active au XIIIe, améliorée au XVe.

Ø Patrimoine : Guédelon, un château fortdu XXIe siècle en Bourgogne

Le Moyen Âge a légué à la France environ quatre mille châteaux fortifiés. Celui
que Philippe Auguste avait fait reconstruire à Montlhéry a été abattu par Henri IV.
À partir du XVIe siècle, de nombreux châteaux ont été détruits à la demande des
villageois en butte aux exactions des soldats qui se disputaient la bâtisse.
Aujourd’hui les habitants forment des associations pour sauver leur patrimoine.
• La notion de patrimoine à travers les acteurs et les actions. Retrouver les
différentes fonctions des intervenants sur le site et ce que propose chacun. Au-
delà du chantier de fouilles, les châteaux en cours de restauration abritent
souvent des musées. Rechercher dans un guide touristique local, des
monuments qui connaissent ainsi une seconde vie : animation de chantiers de
fouilles, d’ateliers, de stages d’archéologie ouverts aux enfants et aux écoles.
• Les métiers retrouvés. Dégager les intérêts du chantier de construction du
château de Guédelon, en Bourgogne. Recherches sur les techniques
médiévales.
Cerner et définir le travail des artisans et des ouvriers sur ce chantier : les
carriers, les tailleurs de pierre, les essarteurs, le forgeron, les mortelliers, le
cordier… Décrire les outils et les machines visibles dans le reportage : charrette,
puits, « cage à écureuil ». Ouverture d’un débat en classe : construire un château
fort aujourd’hui ? Ce projet, conçu sur le modèle d’une forteresse du XIIIe siècle,
envisage une construction de 50 mètres de côté, avec un donjon de 36 mètres
de haut. Le chantier a débuté en 1997 et doit durer environ 25 ans. Peut-on
parler de patrimoine historique au sujet de cette entreprise ?

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
CARTE D’IDENTITÉ COLLÈGE

Discipline, classe et programmes concernés en priorité


Histoire 5e. Les cadres politiques et la société. Le royaume de France du Xe au
XVe siècle : l’affirmation de l’État.

Objectifs de l’émission
Comprendre à travers l’exemple de Montlhéry l’affirmation du pouvoir royal dès
le XIe siècle en Île-de-France.
Montrer l’évolution de l’architecture des forteresses.
Sensibiliser aux techniques de construction d’un château fort.
Découvrir quelques aspects de la vie du seigneur.

Principaux thèmes abordés


La féodalité ; les Capétiens et l’extension du domaine royal ; le château fort :
symbole de la puissance seigneuriale, centre de la vie économique, et appareil
défensif ; la construction des châteaux forts.

Représentations préalables à prendre en compte


Avant de visionner la cassette, on demande aux élèves ce qu’évoquent pour
eux les mots « château » et « château fort ». Il est possible de voir émerger
l’image du château monument, élément familier de nos paysages et vestige
d’un passé lointain.
C’est le moment de montrer qu’en plus d’être une réalisation architecturale le
château fort est aussi le témoin de la puissance d’un seigneur sur son territoire.

Vocabulaire prérequis
Vestige, dynastie, main-d’œuvre.

Vocabulaire à expliquer
Vexation, rançonner, fraude, métairie, dépendance, pressoir, pâture,
invulnérable, cage-écureuil, grue, bâtisseur, assaut, romantique, emblème,
adversaire.

Vocabulaire à mettre en place


Sacré, vassalité, féodalité, domaine royal, seigneur, seigneurie, fidélité, château
à motte et château fort, forteresse, palissade, fossé, tour, avant-cour, Capétiens
(Hugues Capet, Philippe Ier, Louis VI, Philippe Auguste), libre.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
En classe

SUGGESTIONS PÉDAGOGIQUES COLLÈGE

Ø Démarche : les premiers Capétiens face aux sires de Montlhéry ;


l’affirmation du pouvoir royal
Histoire, 5e. Le royaume de France du Xe au XVe : l’affirmation de l’État.

• Repérage dans le temps. Avec une chronologie des rois de France tirée du
manuel, les élèves repèrent la dynastie et les rois cités dans le documentaire
(faire remarquer la longévité de la dynastie). C’est l’occasion pour le professeur
de rappeler que Hugues Capet est un roi élu. On notera que dans le
documentaire, la dynastie capétienne ne se poursuit pas au delà du XIVe siècle
alors qu’on trouve des Capétiens jusqu’à la fin de la monarchie française. Louis
XVI est appelé Louis Capet par les conventionnels qui font son procès !
• Le domaine royal au XIIe siècle. À partir d’une carte du manuel, les élèves
délimitent le domaine royal puis le royaume de France. Ensuite ils situent Paris,
Orléans et Montlhéry. Demander aux élèves de rechercher dans le manuel une
définition du « domaine royal » et du « royaume ». Sous les premiers Capétiens
ce domaine est constitué d’une multitude de seigneuries sur lesquelles le roi
n’exerce pas systématiquement ses pouvoirs.
• Les sires de Montlhéry : des châtelains indépendants. Utiliser le
documentaire, pour reconstituer les origines de la seigneurie et retracer les
étapes de sa formation (de Thibaut File-Étoupe à Milon le Grand et Gui
Troussel). Les élèves identifient les raisons qui ont poussées Hugues Capet à
donner cette terre à l’un de ses compagnons.
• Le château symbole du pouvoir, emblème de la féodalité. Demander aux
élèves quel est l’élément qui dans le paysage témoigne de la présence des
seigneurs de Montlhéry : présence physique, puissance militaire, et ce qu’il
symbolise : emblème de la féodalité et domination sur la population locale.
Rappeler ici le rôle stratégique du château fort sur l’axe Paris-Orléans.
• Le château : un exemple d’architecture défensive. Les élèves identifient les
différents types de châteaux forts qui se sont succédé sur le site de Montlhéry
(de la motte féodale à la forteresse de pierre). Amener les élèves à comprendre
les techniques de construction d’un château fort : outils, matériaux, main
d’œuvre.
• Les sires de Montlhéry, des seigneurs turbulents. Le documentaire permet
d’aborder certains aspects de la vie seigneuriale : guerre, chasse, relations
avec les paysans et nous donne à travers le témoignage de Suger (biographe
de Louis VI) l’exemple de seigneurs turbulents qui pillent et rançonnent.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
• Une première étape dans la construction du royaume de France. Faire
retrouver le roi qui est à l’origine de la reconquête du pouvoir royal en Île-de-
France. Montrer à l’aide du documentaire comment les premiers Capétiens, au
XIIe siècle, se rendent maître du domaine royal en se débarrassant des
châtelains indépendants, tumultueux et pillards comme les sires de Montlhéry,
de Puiset, de Marles et de Coucy. Demander aux élèves ce qu’il advient du
château de Montlhéry après la pacification du domaine royal et quel roi sera à
l’origine de sa reconstruction. Cette reconquête du domaine royal doit
apparaître comme un préalable à l’extension du pouvoir du roi sur l’ensemble
du royaume. Cette partie peut faire l’objet d’une évaluation : faire rédiger un
paragraphe sur la façon dont s’affirme le pouvoir royal en Île-de-France.

Ø Piste : le château fort au Moyen Âge


Histoire, 5e. Cadres politiques et société.

• Après le visionnement de la cassette, demander aux élèves quelles sont les


fonctions matérielles du château fort : appareil défensif, résidence, centre
administratif et économique, et quelles sont ses fonctions symboliques :
symbole du pouvoir seigneurial et féodal. À partir du documentaire et du
manuel, les élèves identifient les deux types de châteaux forts et en mesurent
l’évolution architecturale (du château à motte au château forteresse). Ensuite ils
décrivent les matériaux de construction et les différentes parties des deux types
de châteaux. Le témoignage de Florian Renucci permet aux élèves de relever
le vocabulaire propre aux techniques des bâtisseurs du Moyen Âge, de mesurer
le temps moyen de construction d’un château et de préciser le nombre
d’ouvriers, leur qualification et leur statut. La dernière séquence du
documentaire amène les élèves à mesurer ce qui reste du château de
Montlhéry. Ils définissent ensuite le rôle de chacun des intervenants dans la
conservation et la mise en valeur de ce patrimoine.
• Seigneurs et vassaux. Après le visionnement du documentaire le professeur
explique aux élèves ce qu’est la « féodalité », c’est-à-dire, l’ensemble des
relations qui régissent les rapports entre seigneur et vassal. La féodalité repose
à la fois sur un lien personnel, la vassalité et sur une réalité, le fief. À l’aide du
documentaire, d’un texte et d’une représentation figurée, le professeur amène
les élèves à comprendre la mise en place des relations féodo-vassaliques.
• Un lien réel. Demander aux élèves pour quelles raisons Hugues Capet, roi élu,
distribue une partie de ses domaines. C’est l’occasion pour le professeur
d’introduire le mot « fief » que les élèves définissent à l’aide du manuel.
• Un lien personnel. À partir du commentaire de Paul Benoît et du manuel, les
élèves définissent le terme « vassal ». En utilisant une représentation figurée de
scène d’hommage, les élèves décrivent puis miment le rituel de la cérémonie.
• Des obligations réciproques. Un texte extrait du manuel permet aux élèves de
déterminer les obligations qui lient le seigneur et son vassal. En conclusion le
professeur précise qu’à partir du XIIe siècle le roi de France utilise son caractère
sacré et les relations féodo-vassaliques pour s’imposer dans l’ensemble du
royaume.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
FICHE ÉLÈVE 1
Montlhéry, un château fort d’Île-de-France

[À utiliser en histoire 5e ; après avoir effectué un premier visionnement, le professeur


fait un arrêt sur le château à motte puis sur l’image de synthèse du château de
Philippe Auguste.]

• Localisation
1. Recherchez dans le manuel une carte du domaine royal au XIe siècle et dites
autour de quelle ville il s’est développé.
2. Situez Montlhéry à l’intérieur du domaine royal, quel intérêt stratégique
présente ce site dès le Xe siècle ?
• Le premier château
3. À partir de l’image arrêtée, réalisez un croquis simplifié du château à motte.
4. Après avoir recherché le sens des mots : motte, palissade, fossé et tour,
placez-les sur le croquis.
5. Pour quelles raisons les premiers châteaux sont-ils construits sur une butte ?
6. Quel est le matériau utilisé pour la construction ? Quel risque comporte-t-il ?
• L’assaut d’un château
Au cours du XIe siècle, les sires de Montlhéry reconstruisent leur château en
pierre.
7. Par qui et pour quelles raisons ce château est-il détruit ?
8. Rédigez un court paragraphe décrivant l’assaut du château.
• Le château de .........................................
9. Qui est à l’origine de la reconstruction du château ? Après avoir répondu,
complétez le titre.
10. Recherchez dans votre manuel une reconstitution de château fort, puis
énumérez les différents éléments visibles sur l’image de synthèse.
11. Quelles sont les principales fonctions du château fort ?
12. Quel est le matériau de construction principal ?
13. Combien de temps en moyenne dure la construction d’un tel château ?
Combien d’hommes participent à sa réalisation et quel est leur statut ?
• La tour de Montlhéry aujourd’hui
14. Que reste-t-il du château de Montlhéry aujourd’hui ?
15. Qui participe à la sauvegarde de ce patrimoine et de quelle manière ?

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
FICHE ÉLÈVE 2
Le château des sires de Montlhéry : un centre économique

[À utiliser en histoire, 5e.]

En 991, Hugues Capet donne la terre de Montlhéry à Thibaut dit File-Étoupe,


« avec toute justice, métairie, domaines, terres, maisons, biens, vignes,
pressoirs, bois, prés, pâture, chasse, rivière, pêche, moulins et autres
dépendances ».

1. Recherchez le sens des mots suivants : métairie, pressoir, pâture, moulin et


dépendance.

2. Dans le tableau des activités ci-dessous, classez les mots soulignés.


Activité Mots soulignés
Culture
Élevage
Pêche
Chasse

3. Quelles ressources l’homme du Moyen Âge tirait-il de la forêt ?

4. Par qui le domaine du seigneur de Montlhéry est-il mis en valeur ?

5. Quel droit le châtelain exerce-t-il sur les populations locales ?

6. Pourquoi dit-on que le château est un lieu de justice ?

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
Documentation

COMPLÉMENTS

1. 1104-1105 : Philippe Ier et les sires de Monthléry d’après Suger


« Le conflit qui oppose Philippe Ier aux sires de Montlhéry est caractéristique de
ce changement d’échelle dans la politique royale. La Vie de Louis VI le Gros, qui
brosse le portrait d’un roi pourfendeur de l’injustice, insiste, en contrepoint, sur
les difficultés et les faiblesses de son père. Elle fut rédigée, en 1138 et 1145, par
l’un des hommes clés de la monarchie française : Suger (1081-1151), abbé de
Saint-Denis. Issu d’une famille de paysans aisés, il devient moine à Saint-Denis
en 1101, et en est élu abbé en 1122. On l’admire autant pour sa gestion
scrupuleuse des domaines de l’abbaye que pour son audacieux programme
architectural et iconographique lors de la reconstruction partielle de l’église
abbatiale et de ses vitraux (1130-1140). Mais il fut également conseiller de
Louis VI et, d’une certaine manière, théoricien du pouvoir royal. […]
Par ces voies et d’autres pareilles le seigneur désigné s’élevait en vertu ; il
s’efforçait activement, au gré des circonstances opportunes qui s’offraient, de
pourvoir avec sagacité à l’administration et au gouvernement du royaume, de
dompter les résistances, d’occuper ou d’abattre les châteaux menaçants. Or il
advint que Gui Trousseau, fils du tumultueux perturbateur du royaume qu’était
Milon de Monthléry, était revenu de l’expédition du Saint-Sépulcre. Brisé par la
fatigue d’un long voyage et le poids de ses diverses tribulations, troublé par le
souvenir de son attitude vraiment extraordinaire à Antioche, qu’il avait quittée, par
peur de Courbaram, en descendant le long du mur et en laissant assiégé l’ost de
Dieu, il perdit toutes les forces de son corps. Dans la crainte que son héritage
n’échappât à sa fille unique, il donna celle-ci en mariage à un fils, Philippe, que le
roi avait eu de sa concubine la comtesse d’Anjou, cela par la volonté et sur
l’insistant conseil – car ils convoitaient fort son château – de monseigneur le roi
Philippe et de son fils Louis. […] Monseigneur Louis, l’aîné, afin de s’attacher son
frère par les liens de la plus ferme des affections, lui assura, à l’occasion de ce
mariage et sur la prière de leur père, la possession du château de Mantes.
Quand il eut, à cette même occasion, reçu en garde le château de Montlhéry, ce
fut une vive joie pour les gens du pays ; on eût dit qu’on leur avait ôté une paille
de l’œil ou qu’on avait brisé une barrière qui les retenait captifs. Le roi en portait
bien témoignage quand, en notre présence, il rappelait à son fils Louis la fatigue
douloureuse et pesante que lui avait causée ce château : “Va, Louis, mon fils,
disait-il, veille avec grand soin à la conversation de cette tour ; voici que les
tracas qu’elle m’a causés ont fait de moi presque un vieillard ; sa ruse et sa
déloyale méchanceté ne m’ont jamais permis de connaître ni bonne paix ni
repos.” Son infidélité rendait infidèles les fidèles, perfides les infidèles ; les
perfides, elle les unissait ensemble, qu’ils fussent près ou qu’ils fussent loin et,
dans tout le royaume, il ne se faisait rien de mal à quoi ses possesseurs
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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
n’eussent consenti ou prêté la main. Depuis Corbeil, sur la Seine, et Châteaufort
du côté droit, Montlhéry se dressant à moitié route, le Parisis se trouvait bloqué ;
entre Paris et Orléans, le chaos et la confusion étaient tels que, ni les Parisiens ni
les Orléanais ne pouvaient, à moins de se trouver en forces, passer de l’une à
l’autre ville sans autorisation de ces perfides. Mais le mariage dont nous avons
parlé rompit la barrière, rendant aux uns et aux autres une agréable voie d’accès.
Ajoutez à cela que Gui, comte de Rochefort, homme plein d’expérience et
consommé en chevalerie, oncle paternel de Gui Trousseau, était revenu du
voyage de Jérusalem riche de gloire et de biens. Il s’attacha avec
reconnaissance au roi Philippe, […] dont il avait été jadis sénéchal. Le roi et son
fils monseigneur Louis le préposèrent avec le sénéchalat au soin des affaires du
royaume, afin de posséder en toute tranquillité le susdit château de Montlhéry et
d’obtenir de son comté, limitrophe de leurs domaines, à savoir de Rochefort, de
Châteaufort et autres tout proches, une paix et un service auxquels ils n’étaient
pas accoutumés. Leur mutuelle amitié en vint au point que, sur les conseils du
père, le fils, monseigneur Louis, consentit solennellement à prendre en mariage
la fille, qui n’était pas encore nubile, de Gui de Rochefort. Mais il n’eut pas pour
femme celle qu’il avait reçue comme fiancée ; car, avant la consommation du
mariage, l’union fut cassée, quelques années après, pour cause de consanguinité. »
SUGER, Vie de Louis VI le Gros, © éd. H. Waquet, Les Belles lettres, 1970.

2. Le château fort : imaginaire et réalité


« Prononce-t-on le mot de château fort, qu’immédiatement se projettent sur notre
écran intérieur des images vives : chevaliers en armes, donjons coiffés de
bannières flottant au vent, oubliettes et souterrains. L’imaginaire s’impose : Robin
des Bois, Ivanhoé, les tournois, l’amour courtois en contrepoint des salles de
torture. Mais le château du Moyen Âge a été tout autre chose : centre de pouvoir
et de conquête, chef-lieu administratif, résidence du seigneur, il fut avant tout
cela. Édifice fortifié pour résister à l’assaut, plus ou moins pourvu de défenses, il
a été cela aussi. Ensemble de bâtiments résidentiels plus ou moins luxueux
agencés à l’intérieur du corset défensif, c’est encore une autre définition qu’on
peut lui appliquer. La réalité du « château fort » est donc complexe, associant
des fonctions diverses parmi lesquelles trop souvent on privilégie la fonction
défensive. Malgré tout, l’imaginaire domine ; ce n’est pas d’aujourd’hui, car
lorsqu’on lit les chroniques anciennes et les romans, la puissance de l’image, la
force du symbole, transparaissent à chaque ligne dès qu’il est question du
château. Le château peut être lu comme un édifice codé, où chaque
flanquement, chaque bâtiment, est élément d’un chiffre que les époques
successives ont interprété de façon différente. Au temps des constructeurs, la
grille de lecture était tout simplement celle du pouvoir, civil et militaire, féodal
avant tout. Plus tard vinrent d’autres trames de lecture ; au travers de toutes,
l’ostentation reste une transversale constante, à tel point que l’on peut interpréter
le château ou l’enceinte comme la manifestation extérieure d’un état social, mais
aussi l’expression d’une aspiration à une reconnaissance sociale. »
Jean MESQUI, Les châteaux forts, de la guerre à la paix, © Gallimard,
coll. « Découvertes » n° 256, 1995.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
POUR EN SAVOIR PLUS

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
POUR EN SAVOIR PLUS

À lire
BIGET Jean-Louis, BOUCHERON Patrick, La France médiévale, VIe-XIIe, Tome I,
Hachette Éducation, coll. « Les fondamentaux », n° 113, 1997.
CHATELAIN André, Châteaux forts : images de pierre des guerres médiévales,
éd. Rempart, coll. « Patrimoine vivant », 1983.
DUBY Georges, Le Moyen Âge : de Hugues Capet à Jeanne d’Arc, Hachette
Littératures, coll. « Pluriel » n° 928, 1998.
DUCHET-SUCHOT Gaston, PASTOUREAU Michel, Les châteaux forts, Hachette-
Éducation, coll. « En savoir plus », 1994.
GAUVARD Claude, La France au Moyen Âge du Ve au XVe siècles, PUF,
coll. « Premier cycle », 1996.
MESQUI Jean, Châteaux et enceintes de la France médiévale. De la Défense à
la résidence, vol. 2, Picard, 1993.
MESQUI Jean, Les châteaux forts : de la guerre à la paix, Gallimard-Jeunesse
coll. « Découvertes », n° 256, 1995.
• Pour les enfants
COX Phil Roxbee, Dans les châteaux forts, Usborne, coll. « Comment vivaient –
ils ? », 1996.
GRAVETT Christopher, Le Temps des châteaux forts, Gallimard-Jeunesse,
coll. « Les yeux de la découverte », 1994.
MACAULAY David, Naissance d’un château fort, École des loisirs, coll. « Neuf »,
1998.
MIRANDE Jacqueline, 6 Récits d’un château fort, Flammarion, coll. « Castor-
Poche, Contes et récits », 1998.
PLATT Richard, À l’assaut d’un château fort, Gallimard-Jeunesse, 1994.
« Construire un château fort », Les Clés de l’actualité junior, n° 162,18-24 juin
1998.

À voir
Le Moyen Âge, coll. « Dédalus, Archives d’histoire », CNDP/La 5e/13
production, cassette VHS (17 min), 1996, réf. 002 E9969, 140 F.

À consulter
http ://www.chez.com/resse/SITESHISTGEO5.html : sur ce site des liens vers
une quinzaine de châteaux forts, un village fortifié…
http://www.guedelon.org : site du château de Guedelon.
http://www.geocities.com/Athens/Academy/7967/castles.htm : tout sur les
châteaux forts et les techniques de défense et d’attaque.
http://terranet.terranet.fr/jmr/index.html : beau site sur les châteaux médiévaux.
http://www.alpes-net.fr/~clgguil/moy_age/sommaire.htm : site sur les châteaux
forts et la vie au Moyen Âge, réalisé par des élèves de cinquième.
http://www.multimania.com/mervin : site sur l’histoire médiévale.
Les références renvoient aux productions du CNDP.

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Galilée : Au temps des châteaux forts © CNDP 1999
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Diffusion Lundi 11 janvier 1998 / La Cinquième / 10 h 10


Émission de Hervé Pernot (assisté de Manuella Marques)
Durée 13 minutes
Modules Montlhéry, la tour mystérieuse, auteur-réalisateur Annie Breit
Public Histoire cycle III, histoire 5e
Indexation Descripteurs Motbis : Château fort – Fortification – Moyen
Âge – société féodale

OBJECTIFS DE LA SÉRIE PARCOURS D’HISTOIRE NOUVELLE FORMULE

Cette série d’histoire, dont chaque émission dure 13 minutes, s’appuie sur les
programmes d’enseignement du cycle III de l’école élémentaire et sur ceux du
collège. Ses objectifs sont de faire comprendre les grandes caractéristiques des
différentes périodes historiques tant du point de vue de l’histoire événementielle
que de la vie quotidienne, ainsi que de faire partager aux élèves une mémoire
collective et des repères communs à travers quelques lieux symboliques liés à
des événements majeurs de l’histoire de France. Il s’agit essentiellement de
montrer que l’on peut avoir une connaissance du passé à partir des traces que
l’on repère dans le présent.

Guide élaboré par C. Bytebier, M. Cabaret, A. Deray, J. Quenum,


G. Servant
Coordination : Yvan Amar et Antoine Sabbagh
Assistantes d’édition : Séverine Blondeau, Pauline Guinand

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