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Sujet :

« S’il n’existait point d’animaux, la nature de l’Homme serait encore plus


incompréhensible. » Buffon

Discutez ce point de vue à la lumière de votre lecture du « Traité des animaux ».

Qu’est ce que c’est que l’Homme ? En voilà une question qui tourmenta l’esprit des
philosophes et fut l’objet de débats pendant des décennies, sans qu’on puisse pour autant
trancher.

L’Homme est-il un animal ? Serait-il un animal rationnel, tel qu’Aristote a su habilement le


définir ? Ou serait-il ce manque, ou cette incapacité de se défendre qui le caractérise le plus ?
On relève bien que le mot animal revient dans les différentes définitions de la nature de
l’Homme. Deux questions alors s’imposent : Saurait-on savoir ce que nous sommes sans faire
appel à l’animal ? Pourrait-on mieux nous connaitre à travers l’autre (animal) ?

En effet, l’Homme est incapable de se définir qu’en se comparant aux autres. Supposant qu’il
n’y ait qu’un seul Homme sur terre, il ne saurait guerre percevoir son entourage, il ne verra les
« choses » qu’en lui-même, il ne pourrait pas distinguer ou faire de différence entre son être et
son environnement. Ce qui amène, l’indispensabilité de l’autre pour qu’on puisse au moins
déclarer l’identité humaine. Supposons encore que l’espèce humaine soit la seule à exister, on
ne pourrait donc pas imaginer d’autre mode de vie, de nouvelles idées, l’Homme serait donc
dépouillé de ce qui le caractérise le plus : la raison ou encore, la faculté de combinaison
illimitée ; car c’est l’entourage qui est à la base de l’inspiration de l’Homme, et si cet
environnement se trouvait dépourvu d’éléments différents les uns des autres, l’esprit de
l’Homme n’en deviendrait que plus borné. On en déduit que cette « autre » indispensable à la
découverte de soi ne peut être que l’ « animal ». Mais pourquoi ce choix ? Ce choix est
extrêmement légitime, vu les différents points de convergence entre les deux espèces
cohabitant depuis la nuit des temps, notamment au niveau de la reproduction, l’alimentation,
ou encore l’utilisation d’outils (chez certaines espèces de singes). On a même remarqué un
système développé de vie en groupe chez les abeilles et les Fourmies.

Dans l’acheminement de son raisonnement portant sur les sens, Candillac prouve, en
contredisant M. de Buffon, que les animaux sentent, mémorisent, comparent, donc effectuent
un travail d’évaluation : « s’ils sentent c’est qu’ils sentent comme nous ». En nous comparant
à eux, on est sur la bonne voie menant à la découverte de ce que nous sommes. Ainsi, on a
défini l’Homme comme un être développant la capacité de combinaison, faculté absente chez
les « bêtes », comme les nomme Candillac.

Rousseau, quant à lui, a défini l’Homme comme étant un être libre, ce qui est loin d’être le cas
des animaux, restreints à se comporter par instinct ou par ébranlement, et non pas par
« volonté ». Le langage et la pensée sont les principaux fondements de l’identité humaine :
c’est vrai qu’on rencontre certaines formes de langage chez les animaux, mais l’innovation
humaine se manifestant dans l’infinité des possibilités de combinaison de mots, contrairement
à l’esprit borné des bêtes – s’ils en ont – fait croitre les divergences « Homme-animal ».

Ainsi, on pourrait mieux nous découvrir à travers les animaux, mais la comparaison ne permet
de dévoiler que les facultés de l’Homme, sans pour autant déterminer sa nature. Alors, encore
faut-il découvrir, plutôt de dire ce qu’il n’est pas.

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