poutres de bois, ii I'exclusion de tout autre matdriau.

Cette construc-
tion est emplie de bois de chauffage; ir I'ext6rieur, elle est d6cor6e de
draperies tress6es de fil d'or, de sculptures d'ivoire et de tableaux
aux couleurs varides... On place la litidre au second 6tage, avec tous
les ar6mes et encens que produit la terre; on y ajoute en outre toutes
sortes d'autres substances parfum6es : fruits, herbes, jus, le tout jet6
en vrac... Quand on a amonceld une grande quantite d'ar6mes, et
que tout l'ddifice en est plein, un cortdge ir cheval se forme autour;
tout l'ordre 6questre d6file en rond, suivant une rdgle 6tablie, au
rythme d'une marche guerridre. Viennent ensuite, toujours suivant
un ordre d6termin6, des chars sur lesquels se tiennent, debout, des
citoyens en toge pr6texte, portant des masques faits d I'effigie des
gdn6raux et empereurs romains les plus glorieux. Une fois cette c6r6-
monie accomplie, le successeur au tr6ne saisit un flambeau et
l'approche de l'ddifice; (...) toute la construction s'enflamme avec
une grande facilitd, d cause de la multitude de substances aromati-
ques et de bois qu'elle contient. De la plus haute et plus petite sec-
tion, qui forme le sommet de l'ddifice, on lAche un aigle, qui s'6ldve
dans 1'6ther en m€me temps que les flammes : les Romains croient
que c'est... l'Ame de I'empereur, d qui, d partir de ce jour on voue un
culte comme aux autres dieux. >

Auguste, mis en garde par le destin de Jules C6sar, fit tout pour 6viter,
surtout d Rome, qu'on ne lui attribue un statut divin, encore qu'il ne p0t
se permettre de repousser tous les honneurs divins qui lui 6taient rendus;
le recours au rite religieux pour exprimer gratitude et loyaut6 d un diri-
geant 6tait une habitude trop profond6ment ancr6e dans le systdme politi-
que d'alors pour disparaitre du jour au lendemain; d'ailleurs cette for-
mule pouvait Otre utile d Auguste, qui 6tait de plus en plus consid6r6
comme le symbole supr€me de I'unit6 de I'Empire. Dans la vie quoti-
dienne, toutes sortes de d6tails rappelaient constamment le pouvoir et le
prestige de I'empereur. Les pidces de monnaie portaient son effigie et dans

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