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DiRECTION Bint bet ree RREPUBLIGOT FRANCAISE pastime De La rustica ‘eres Linus Circulaire du 15 avril 2011 Date d’application ; immédiate DES AFFAIRES CRIMINELLES ET DES GRACES Le Garde des Sceaux, ) tre de la Justice et des Libertés a Mesdames et Messieurs les procureurs généraux prés les Cours d'Appel Et Monsieur le Procureur de la République prés le Tribunal Supérieur d’ Appel ‘Mesdames et Messieurs les procureurs de la République Pour attribution Mesdames et Messieurs les premiers présidents des Cours d’Appel ‘Monsieur le présiden du Tribunal Supérieur d’Appel Mesdames et Messieurs les présidents des tribunaux de grande instance Pour information NeNOR: —JUSD 1110661 C (N° CIRCULAIRE + CRIM-11-8-E6-15.04.2011 REFERENCES : TITRE DETAILLE : MOTS CLES : ANNEXES : CRIM-PJ-1]-51-HI 1-tome 1 Cireulaire relative aux droits de la personne gardée A vue, suite aux arréts de l’Assemblée pléniére de la Cour de cassation du 15 avril 2011 garde a vue, Assemblée pléniere de la Cour de cassation, article 6 de la convention de sauvegarde des droits de I’Homme et des libertés fondamentales, loi n° 2011-392 du 14 avril 2011 relative 4 la garde 4 wie, avocat, droit au silence, droit assistance d’un avocat, officier de police judiciaire, agent de police judiciaire, victime, nullités 3 Diffusion directe aux PROCUREURS GENERAUX et par Modalités de diffusion perm ire de ces derniers, aux PROCUREURS DE LA REPUBLIQUE Diffusion directe aux PREMIERS PRESIDENTS et par l’intermédiaire de ces derniers, aux MAGISTRATS DU SIEGE. La Joi n? 2011-392 du 14 avril 2011 relative a la garde & vue a été publiée au Journal Officiel de ce jour Lobjet principal de ce texte est de modifier de fagon substantielle les régles applicables on matiére de garde a vue afin de mettre celles-ci en conformité avec les exigences énoncées par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 30 juillet 2010 et les principes résuttant de la Convention européenne de sauyegarde des droits de ’ Homme et des libertés fondamentales (CSDHLF), tels que rappelés par la Chambre criminelle de la Cour de cassation dans ses arréts du 19 octobre 2010. L’article 26 de la loi prévoit que cette réforme entrera en vigueur le premier jour du deuxiéme mois suivant sa publication, soit le I" juin prochain : cette date a été retenue par le Iégislateur car le Conseil constitutionnel et 1a Chambre criminelle de la Cour de cassation avaient, dans leurs décisions précitées, reporté les effets de celles-ci au plus tard jusqu’au 1° juillet 2011 Dans quatre arréts prononcés ce jour, I” Assemblée pléniére de la Cour de cassation a constaté, comme la Chambre criminelle dans ses trois arréts du 19 octobre 2010, que les régles posées par l'article 63-4 du code de procédure pénale relatives a l’entretien de la personne gardée 4 vue avec un avocat, ne satisfaisaient pas aux exigences de l'article 6, §1 de la CSDHLF puisqu’elles ne prévoyaient pas la possibilité pour la personne gardée 4 vue d’étre assistée de fagon effective par un avocat A la différence du Conseil constitutionnel et de la Chambre criminelle de la Cour de cassation dans leurs décisions précitées, Assemblée pléniére n’a pas différé les effets de ses décisions au 1% juillet 2011 : elle a, au contraire, considéré que les exigences du procés équitable résultant de article 6 de la CSDHLF, dont toute personne gardée A vue doit pouvoir bénéficier, sont d’application immédiate. Tl m’apparait dans ces conditions que les principes de sécurité juridique et de bonne administration de la justice imposent d’appliquer, dés maintenant et par anticipation, les seules dispositions de la loi nouvelle relatives A Ia notificati it au silence ef & Vintervention de Pavocat lors des auditions, en mettant immédiatement en envre les garanties créées par le législateur, sans attendre la date d’entrée en vigueur fixée par ce dernier. La présente circulaire a donc pour objet de préciser les modalités d’application immediate de ces différentes dispositions, tout en précisant les conséquences des décisions du 15 avril 2011 sur les procédures en cours : les commentaires qu’ elle contient sont bien évidemment exposés sous réserve de I’interprétation souveraine des juges du fond et de la Cour de cassation. 1 EXPOSE DES QUATRE ARRETSDE L’ASSEMBLEE PLENIERE DE LA COUR DE CASSATION. Dans ces quatre affaires, la mesure de garde vue avait été prise pour une infraction de droit commun - infraction a la législation sur les étrangers ou vol - et avait précédé le placement des requérants, de nationalité étrangére, dans un centre de rétention administrative, Les personnes retenues ont contesté la régularité de la procédure administrative en soutenant qu’elles n’avaient pas bénéficié de Passistance d’un avocat dés le début de la garde a vue et durant leur interrogatoire, Saisie initialement, la 1** chambre civile de la Cour de cassation a renvoyé, a la demande du procureur général prés la Cour de cassation, ccs affaires devant P Assemblée plénigre. En premier fieu, cette derniére a estimé que pour « que le droit a un proces équitable consacré é article 6§1 de la Convention de sauvegarde des droits de I’homme et des libertés fondamentales soit effectif et concret, il faut, en régle générale, que la personne placée en garde d vue puisse bénéficier de Vassistance d'un avocat des le début de la mesure et pendant ses interrogatoires » (arrét n°S89), Il importe de souligner que si |’ Assemblée pléniére confirme sur ce point la position de la Chambre criminelle, elle n’a eu @ se prononcer ni sur Il’absence de notification du droit de garder le silence, ni sur la compatibilité des dispositions du code de procédure pénale relatives aux régimes dérogatoires de garde a vue (délinquance et criminalité organisée, trafic de stupéfiants, terrorisme). En second lieu, I’ Assemblée pléniere de la Cour de cassation a considéré, contrairement a la Chambre criminelle dans ses trois arréts précités du 19 octobre demier, que les droits garantis par V'article 6 de la CSDHLF, qui doivent étre effectifs et concrets, étaient d’application immédiate : elle a ainsi exclu le report des effets de linconventionnalité des dispositions du code de procédure pénale précitées pour des motifs tenant a la sécurité juridique des procédures et a la bonne administration de la justice Ss Vs IATEMENT DES, ARRETS DE L’ ASSEMBLE PLENIERE DE LA COUR DE CASSATION Vous veillerez a ce que les officiers de police judiciaire ou, sous le contrale de ceux-ci, les agents de police judiciaire notifient, sans délai, le droit au silence et le droit 4 assistance d’un avocat & toutes les personnes, majeures ou mineures, dont la garde & vue est en cours, ou débutera aprés le prononcé des arréts de Assemblée pléniére, et mettent effectivement en ceuvre ces droits. Il conviendra également de vous assurer que ces droits sont notifiés aux mineurs soumis a une procédure de retenue judiciaire, et effectivement mis en ceuvre. Il m’apparait également opportun que, sous réserve de linterprétation des juridictions instruction, les dispositions de la présente circulaire soient également mises en ceuvre dans le cadre des gardes & vue menées sur commission rogatoire, pour assurer tant I’égalité des justiciables devant la loi que la sécurité juridique des procédures d’information. ILL. Le droit pour la personne gardée a vue de garder le silence lors des interrogatoires et des confrontations Par référence au nouvel article 63-1 du code de procédure pénale, ce droit devra étre désormais notifié & toutes les personnes immeédiatement aprés leur placement en garde 4 vue, en méme temps que les autres informations et droits : a cet égard, vous veillerez. a ce que le libellé du droit au silence prévu 4 l'article 3 de Ia loi sur la garde a vue - « droit, lors des auditions, aprés avoir décliné son identité, de faire des déclarations, de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire » - soit dés a présent repris in extenso sur le procés-verbal de notification des droits attachés a la garde a vue,

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