Professional Documents
Culture Documents
Ainsi, Pier Francesco Mantovani, le spécialiste en eau à la Banque Mondiale précisait qu'il
"ne s'agit pas de mesures techniques qui doivent être décidées par des ingénieurs mais de
réformes politiques profondes que les gouvernements de la région MENA (Moyen-Orient et
Afrique du nord) tardent à prendre car elles ne sont pas très populaires".
Les chiffres sont effectivement inquiétants. Cette région du monde consomme plus d'eau
qu'elle n'en reçoit. Ainsi, selon un rapport de la Banque Mondiale, en raison de la croissance
démographique, la disponibilité en eau par habitant baissera de moitié en 2050. Or, dans le
même temps les ressources en eau renouvelable devraient chuter d'au moins 20% sous
l'impact des changements climatiques.
Le modèle tunisien
La Banque Mondiale propose donc une "meilleure gouvernance" de l'eau. Il faut savoir que
les usages domestiques, commerciaux ou industriels de l'eau ne représentent que 10 à 15%
des besoins en eau d'un pays. Le reste correspond à l'usage qu'il en fait par l'agriculture. C'est
donc à ce niveau qu'il faut intervenir par la réduction de l'irrigation, en octroyant par exemple
des "allocations d'eau".
Déjà certains pays ont pris conscience de l'urgence et ont instauré certaines mesures de
restriction. C'est notamment le cas de la Tunisie. Pier Francesco Montovani précise que "dans
ce domaine, la Tunisie a quinze ans d'avance sur le Maroc et encore plus sur l'Algérie. Elle a
réussi à assurer ses besoins d'eau de manière durable et au Maghreb, c'est le pays où l'eau
est la moins chère".
Lexique :
En octroyant : en accordant
La Banque Mondiale : La Banque mondiale est l’une des plus importantes sources mondiales de financement et de
connaissances pour soutenir les gouvernements des pays membres dans leurs efforts d’investissement dans les écoles et les
établissements de santé, des services de distribution en eau potable et en électricité, de lutte contre les maladies et de
protection de l’environnement.