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Fiche à jour au 15 janvier 2009

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Diplôme : Licence en droit, 3ème semestre

Matière : Droit des obligations

Web-tuteur : Jézabel JANNOT

SÉÉAANNCCEE NN° 2 - LEE CCO


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I. LA NOTION DE CONTRAT .................................................................3


A. CONTRAT ET ACTE UNILATÉRAL ______________________________________ 3
Civ. 2ème, 11 février 1998.............................................................................................. 3
Mixte, 6 septembre 2002............................................................................................... 4
B. CONTRAT ET ACCORD DE VOLONTÉ NON OBLIGATOIRES ___________________ 5
Mixte, 20 décembre 1968.............................................................................................. 5
Civ.1ère, 1er décembre 1969........................................................................................... 6
Civ.1ère, 7 avril 1998..................................................................................................... 6

II. LA FORMATION PROGRESSIVE DU CONTRAT.......................8


A. LA PHASE PRÉCONTRACTUELLE _______________________________________ 8
Soc., 24 mars 1958........................................................................................................ 8

Date de création : année universitaire 2003/04


2
Soc., 19 décembre 1989 ................................................................................................ 9
B. OFFRE ET RUPTURE DES POURPARLERS : CAS PRATIQUE __________________ 10
C. L’ACCEPTATION __________________________________________________ 10
Com., 7 janvier 1981................................................................................................... 10
Civ., 25 mai 1870........................................................................................................ 11
3

I. La notion de contrat
A. Contrat et acte unilatéral

Un acte juridique peut être défini comme toute manifestation de volonté


destinée à produire des effets de droit. L’acte juridique englobe ainsi non
seulement la manifestation de deux volontés concordantes – le contrat ;
mais également la manifestation d’une volonté unilatérale – le testament,
par exemple.
Une hésitation sur la nature contractuelle ou non de la manifestation
d’une volonté peut dès lors surgir ; la question n’étant pas dépourvue
d’intérêt puisque de la qualification de contrat découle un régime
juridique davantage contraignant, l’acte unilatéral n’étant quant à lui
qu’une source subsidiaire d’obligation. Sur ce point, les promesses
publicitaires de gain offre une parfaite illustration de l’enjeu de cette
question, comme en témoignent les deux arrêts ci-dessous reproduits : la
jurisprudence, longtemps hésitante, a récemment évolué quant à la
qualification à donner à une telle promesse, quittant les terrains tantôt de
l’engagement unilatéral, tantôt délictuel, voire contractuel (1er arrêt) au
profit de celui quasi-contractuel (2ème arrêt).

Civ. 2ème, 11 février 1998


Rejet.
Attendu, selon l’arrêt confirmatif attaqué (Toulouse, 14 février 1996), qu’à
la suite d’une commande qu’elle avait passée à la société France direct
service (FDS), entreprise de vente par correspondance, Mme Fonvieille a
reçu de celle-ci la notification officielle d’un gain de 250 000 francs ; que
Mme Fonvieille après avoir demandé en vain le paiement de cette somme, a
assigné la société FDS à cette fin ;
Sur le premier moyen : (sans intérêt) ;
Sur le deuxième moyen : (sans intérêt) ;
Sur le troisième moyen : (sans intérêt) ;
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt d’avoir accueilli la demande, alors, selon
le moyen, qu’un engagement contractuel de payer une somme déterminée ne
peut être retenu à l’encontre d’une société de vente par correspondance
organisant des jeux-concours que si l’offre ferme et définitive de payer cette
somme est dépourvue de toute ambiguïté ou condition ; que, dans son arrêt
avant dire droit du 18 octobre 1995, la cour d’appel, se livrant à une analyse
complète de la lettre de la société France direct service du 25 mars 1992,
avait relevé que Mme Fonvieille n’y était présentée que comme une des
gagnantes possibles du prix de 250 000 francs qu’elle devrait partager avec
d’autres, que cette lettre valait seulement « notification de participation au
gain de 250 000 francs » et que sa destinataire ne pouvait recevoir
éventuellement un prix que « si votre numéro personnel est reconnu
gagnant » d’où une violation des articles 1134 et 1147 du Code civil ;
4
Mais attendu que l’arrêt retient qu’il se déduit
nécessairement des termes affirmatifs et non ambigus utilisés par la société
FDS que celle-ci voulait faire entendre à sa cliente qu’elle avait gagné la
somme promise, et que cette société n’avait pu se méprendre sur la portée
d’un engagement qui était aussi clairement affiché ;
Que de ces constatations et énonciations la cour d’appel, sans encourir les
griefs visés au moyen, a pu déduire que, du fait de la rencontre des volontés,
la société FDS était tenue par son engagement, accepté par Mme Fonvieille,
à payer à cette dernière la somme promise de 250 000 francs ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Et attendu que le pourvoi revêt un caractère abusif ;
PAR CES MOTIFS ,
REJETTE le pourvoi.

Mixte, 6 septembre 2002


La Cour de cassation, par un arrêt rendu le 6 septembre 2002, semble
faire voler en éclats le rôle de « figurant » du quasi-contrat, pour le
placer sur le devant de la scène du droit des obligations. Invoquant
l’article 1371 c. civ., elle décide que « l’organisateur d’une loterie qui
annonce un gain à une personne dénommée sans mettre en évidence
l’existence d’un aléa s’oblige, par ce fait purement volontaire, à le
délivrer… » : la catégorie des quasi-contrats est ainsi amenée à naviguer
sur des eaux nouvelles, autres que celles sur lesquelles doctrine et
jurisprudence l’avaient amarrée jusqu’alors. L’arrêt du 6 septembre 2002
apporte, semble-t-il, une nouvelle touche de couleur à la palette
traditionnellement bicolore du droit de la réparation du dommage.
LA COUR : - Attendu, selon l’arrêt attaqué, que M. Bossa a reçu de la
société de vente par correspondance Maison française de distribution (la
société) deux documents le désignant, de façon nominative et répétitive, en
gros caractères, comme ayant gagné 105 750 francs, avec annonce d’un
paiement immédiat, pourvu que fût renvoyé dans les délais un bon de
validation joint ; que cette pièce fût aussi tôt signée et expédiée ; que la
société n’ayant jamais fait parvenir ni lot ni réponse, M. Bossa l’a assignée
en délivrance du gain et, subsidiairement, en paiement de l’intégralité de la
somme susmentionnée pour publicité trompeuse, née de la confusion
entretenue entre gain irrévocable et pré-tirage au sort ; que l’Union fédérale
des consommateurs Que Choisir (UFC) a demandé le paiement d’une somme
de 100 000 francs de dommages-intérêts en réparation de l’atteinte portée à
l’intérêt collectif des consommateurs ; que l’arrêt leur a respectivement
accordé les sommes de 5 000 francs et un franc ;
Sur le premier moyen : - Attendu que l’UFC fait grief à la cour d’appel
d’avoir limité à un franc la réparation de son préjudice, alors, selon le
moyen, que si les juges apprécient souverainement le montant des
dommages-intérêts dans la limite des conclusions des parties, il leur
appartient cependant d’évaluer le préjudice d’après les éléments dont ils
disposent, au besoin après avoir ordonné toutes mesures utiles, sans pouvoir
se borner à allouer une indemnité symbolique en raison d’un montant
incertain du dommage ; qu’en l’espèce ; l’UFC Que Choisir, dont la mission
est de poursuivre la réparation des préjudices subis par une multitude de
consommateurs, invoquait le préjudice causé à l’intérêt collectif des
consommateurs du fait des procédés agressifs et mensongers des sociétés par
5
correspondance consistant à faire croire aux
consommateurs qu’ils ont gagné un lot important pour obtenir des
commandes et évaluait ce préjudice à la somme de 100 000 francs ; qu’en se
bornant à considérer que l’intérêt collectif des consommateurs était, au
regard des circonstances de l’espèce, exactement réparé par l’octroi d’une
somme d’un franc à titre de dommages-intérêts sans préciser les éléments sur
lesquels elle se fondait pour évaluer le préjudice à une telle somme, la cour
d’appel a privé sa décision de base légale au regard de l’article 1382 du Code
civil ;
Mais attendu que la cour d’appel a apprécié souverainement le montant du
préjudice dont elle a justifié l’existence par l’évaluation qu’elle en a faite,
sans être tenue d’en préciser les divers éléments ; d’où il suit que le moyen
ne peut être accueilli ;
Mais sur le moyen de pur droit, relevé d’office après avertissement donné
aux parties : Vu l’article 1371 du Code civil ; - Attendu que les quasi-
contrats sont les faits purement volontaires de l’homme dont il résulte un
engagement quelconque envers un tiers ; - Attendu que pour condamner la
société à payer une certaine somme à titre de dommages-intérêts à M. Bossa,
l’arrêt retient qu’en annonçant de façon affirmative une simple éventualité, la
société avait commis une faute délictuelle constituée par la création de
l’illusion d’un gain important et que le préjudice ne saurait correspondre au
prix que M. Bossa avait cru gagner ; Qu’en statuant ainsi, alors que
l’organisateur d’une loterie qui annonce un gain à une personne dénommée
sans mettre en évidence l’existence d’un aléa s’oblige, par ce fait purement
volontaire, à le délivrer, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
Par ces motifs et sans qu’il y ait lieu de statuer sur le second moyen, casse et
annule, mais seulement en ce qu’il a condamné la société MFD à verser à M.
Bossa la somme de 5 000 francs, l’arrêt rendu le 23 octobre 1998, entre les
parties, par la cour de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et
les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
droit, les renvoie devant la cour d’appel de Versailles ;

B. Contrat et accord de volonté non


obligatoires

Le contrat naît de la rencontre de volontés, mais encore faut-il que ces


volontés soient concordantes, c’est-à-dire qu’elles s’accordent pour créer
des obligations. A défaut, leur rencontre ne saurait donner naissance à un
contrat. A nouveau, des difficultés peuvent se dresser dans l’opération de
qualification relativement à certains actes.

1- Contrat de bienfaisance
Mixte, 20 décembre 1968
2e Espèce : - ( Cie d’assurances La Confiance C. Epoux Zaroukian et autres)
« La Cour ; - Sur le premier moyen pris en ses deux branches ; - Attendu
qu’il est fait grief à l’arrêt confirmatif attaqué qui a condamné la Compagnie
d’assurances La Confiance à garantir les conséquences dommageables de
l’accident causé par son assuré Tarbouriec à la dame Zaroukian en la
conduisant auprès d’un ami dont la voiture était en panne, d’avoir admis le
6
caractère gratuit de ce transport, alors que celle-ci
avait réglé un achat d’essence supplémentaire à ce qui était nécessaire pour
le trajet, et d’avoir statué par un motif hypothétique et erroné en droit en
retenant qu’un professionnel aurait demandé davantage, ce que rien
n’établit ; - Mais attendu que les juges d’appel ont relevé qu’à aucun moment
une rémunération quelconque n’avait été envisagée, ni débattue entre la
dame Zaroukian et Tarbouriec ; que celle-ci avait spontanément réglé le coût
du carburant pour manifester sa reconnaissance du service rendu et, par un
motif non hypothétique, ont affirmé, ce qui pour eux était d’évidence, qu’un
professionnel aurait exigé un prix infiniment supérieur ; qu’au vu de ces
éléments, ils ont estimé, sans la dénaturer, que jouait en l’espèce la clause de
l’art. 4 du contrat stipulant que sont considérés comme tiers transportés à
titre gratuit les passagers qui, sans payer de rétribution proprement dite pour
le prix de leur transport, peuvent néanmoins participer occasionnellement et
bénévolement aux frais de route ; qu’ainsi les griefs invoqués ne sauraient
être retenus ; rejette le premier moyen.
Mais sur le second moyen : - Vu l’art. 1382 c. civ. ; - Attendu que pour
attribuer la responsabilité de l’accident à Tarbouriec, la cour d’appel, statuant
uniquement sur le fondement de l’article susvisé, a retenu que le dérapage de
l’automobile était nécessairement dû à un défaut de maîtrise du conducteur,
dès lors que la preuve n’était pas rapportée que l’accident était imputable à
une circonstance étrangère et que le fait que la chaussée était rendue
glissante par la pluie, parfaitement connu du conducteur, aurait dû, au
contraire, l’inciter à plus de prudence et caractérise encore davantage son
manque de maîtrise ; qu’en se fondant ainsi sur cette seule déduction
purement hypothétique pour admettre l’existence d’une faute qui n’est pas
directement constatée, la cour d’appel n’a pas donné une base légale à sa
décision ; - Par ces motifs, casse…, renvoie devant la cour d’appel de Nîmes.

2- Convention d’assistance bénévole


Civ.1ère, 1er décembre 1969
LA COUR ;- Sur le moyen unique : - Attendu qu’il résulte des énonciations
de l’arrêt attaqué que Sandrock, se trouvant près des lieux d’une collision
entre la voiture de Veidt et le vélomoteur de Martin, au cours de laquelle cet
engin avait pris feu, tenta d’éteindre les flammes avec un extincteur, mais fut
blessé par l’explosion du réservoir ; - Attendu qu’il est fait grief à la cour
d’appel d’avoir condamné Martin à réparer le dommage causé à Sandrock,
au motif qu’une convention d’assistance s’était formée entre les parties, alors
qu’il ne saurait y avoir de convention sans l’accord des volontés et que l’arrêt
n’a pas relevé le consentement de l’assisté ; - Mais attendu que la cour
d’appel n’avait pas à relever le consentement exprès de l’assisté, dès lors
que, lorsque l’offre est faite dans son intérêt exclusif son destinataire est
présumé l’avoir acceptée ; qu’ayant souverainement estimé qu’une
convention d’assistance avait été formée entre Sandrock et Martin, c’est à
bon droit que les juges d’appel ont retenu que l’assisté avait l’obligation de
réparer les dommages subis par celui qui avait prêté bénévolement
assistance ; qu’ainsi, le moyen ne saurait être accueilli ;
Par ces motifs, rejette.

Civ.1ère, 7 avril 1998


Sur le moyen unique :
Attendu que, le 25 juin 1989, M. Crozat, cousin de M. Guitton, aux droits de
qui vient aujourd’hui sa veuve, a cherché à aider celui-ci à manœuvrer une
7
échelle métallique, à l’issue de l’opération
d’enlèvement d’un nid d’oiseau en bordure de la toiture de la maison de M.
Guitton, à une faible distance d’une ligne électrique à moyenne tension ; que,
lors de la manipulation, l’échelle a frôlé la ligne électrique ; que M. Crozat a
été blessé par électrocution ; que, soutenant qu’une convention d’assistance
s’était formée entre les parties, il a assigné M. Guitton et la compagnie
d’assurances Axa en réparation de son préjudice ;
Attendu que M. Crozat fait grief à l’arrêt attaqué (Poitiers, 11 juin 1996) de
l’avoir débouté de ses demandes, alors, selon le moyen, que lorsqu’une
personne offre d’en aider une autre, l’offre étant faite dans l’intérêt exclusif
de son destinataire, le silence conservé par ce dernier fait présumer son
acceptation, que cette présomption – si tant est qu’elle n’est pas irréfragable
– ne peut tomber que devant la preuve du défaut d’acceptation de l’offre par
son destinataire, et qu’en refusant d’admettre cette présomption
d’acceptation de la convention d’assistance au prétexte que l’intervention de
M. Crozat n’aurait pas été utile ou efficace et en refusant l’indemnisation par
l’assisté des dommages subis par son assistant, la cour d’appel a violé
ensemble les articles 1134, 1135 et 1315 du Code civil ;
Mais attendu que la cour d’appel retient souverainement, au vu des éléments
de preuve qu’elle énumère, que M. Guitton avait décidé seul de retirer le nid
de son toit avec une échelle qu’il savait parfaitement manipuler, et que M.
Crozat, de passage à la propriété pendant l’opération pour lui emprunter un
outil, a pris l’initiative de l’aider en fin de manœuvres par une intervention
dont l’opportunité était douteuse, compte tenu de la spécificité des lieux
exigeant de la précision dans les mouvements et, en cas de pluralité
d’acteurs, une bonne coordination entre eux, laquelle n’a pu être organisée ;
que de ces constatations, elle a pu conclure à l’inexistence d’une convention
d’assistance ;
D’où il suit que le moyen est inopérant ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.
8

II. La formation progressive du


contrat
A. La phase précontractuelle

Le contrat naît de la rencontre de deux volontés, constitutive du


consentement. Ceci étant, se pose la question de savoir à partir de quel
seuil on quitte le domaine de la simple négociation ? L’accord de
principe n’opère certes pas conclusion du contrat, comme l’illustre le
premier arrêt ci-dessous reproduit; pour autant, il n’en est pas éloigné, et
produit certains effets juridiques: c’est ce qu’illustre le second arrêt
proposé. Sa méconnaissance est susceptible de déclencher le jeu de la
responsabilité civile.

Soc., 24 mars 1958


LA COUR : - Statuant sur le pourvoi de la Régie Nationale des Usines
Renault ; - Sur le moyen unique : - Vu l’article 1134 du Code civil ; -
Attendu qu’en vertu de ce texte, les conventions légalement formées tiennent
lieu de loi à ceux qui les ont faites ; que s’il appartient aux juges d’interpréter
les conventions, c’est à la condition de n’en pas dénaturer les clauses claires
et précises ; - Attendu que le jugement attaqué constate que Marchal avait été
employé jusqu’au 19 décembre 1940 par les Usines Renault ; qu’ayant
demandé, après la Libération, sa réintégration, par lettre recommandée du 4
décembre 1944, il lui fut envoyé, le 19 janvier 1945, la lettre suivante :
« Bien que nous désirions vous donner satisfaction, nous avons répondu à
votre demande faisant état des titres que vous avez acquis dans la Résistance,
que la marche actuelle de nos usines et l’organisation de nos services déjà
très chargés devant une production encore faible, ne nous permettent pas de
vous donner, pour l’instant, une réponse favorable » ; qu’à un tiers qui était
intervenu en faveur de Marchal, il était répondu dans le même sens le 24
mai 1945 : « Après un nouvel examen de la question, je puis vous indiquer
que nos intentions à l’égard de M. Marchal n’ont pas changé et que, dès que
la reprise de l’activité automobile le permettra, nous examinerons à nouveau
la possibilité de le réintégrer dans le personnel de la Régie » ; - Que les juges
du fond ont déduit de ces lettres que la Régie Nationale des Usines Renault
avait pris l’engagement de réintégrer Marchal dès que, par suite du
redressement de la situation économique, le poste correspondant aux
anciennes fonctions de Marchal aurait été rétabli ; qu’elle aurait dû l’aviser
elle-même dès qu’un poste semblable s’était trouvé libre, et qu’il importait
peu que Marchal eût attendu le 18 mai 1951 pour lui rappeler sa demande ;-
Attendu qu’en décidant que les lettres susvisées contenaient un engagement
ferme de la part de la Régie de réintégrer Marchal, et ce dès le premier poste
vacant, le jugement attaqué a dénaturé le sens et la portée de leurs clauses
claires et précises selon lesquelles la Régie, désireuse de donner satisfaction
à la demande de Marchal, examinerait, selon la prospérité et l’évolution de la
situation de l’entreprise, la possibilité de le réintégrer, ce qui ne constituait
qu’un accord de principe ; - D’où il suit, qu’il n’a donné de base légale à sa
décision ;
Par ces motifs : - Casse et annule le jugement rendu le 23 mars 1956 par le
Tribunal civil de la Seine, et renvoie devant le Tribunal civil de Versailles.
9

Soc., 19 décembre 1989


Texte intégral :
LA COUR : - Sur le deuxième moyen pris en ses deux branches et sur le
troisième moyen pris en sa première branche ; - Vu l'art. 1134 c. civ. ; -
Attendu que la Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA) a
conclu le 4 janv. 1982 avec plusieurs organisations syndicales de salariés un
accord social « sur la réduction du temps de travail, l'emploi et les
rémunérations » ; que les parties sont notamment convenues qu'à partir du
1er janv. 1982 la durée hebdomadaire de travail était fixée à 39 heures et que
cette durée serait de 38 heures à compter du 1er déc. 1982 ; qu'en outre, à
partir du 1er janv. 1982, cette durée était fixée à 38 heures et, à partir du 1er
déc. 1982, à 37 heures, pour les salariés travaillant en service continu ; que
ces réductions du temps de travail s'appliquaient « avec maintien des
rémunérations » ; qu'il a été aussi décidé que les partenaires sociaux se
rencontreraient ultérieurement pour examiner le bilan des dispositions déjà
adoptées et rechercher les mesures « qui pourraient être prises en matière de
durée hebdomadaire du travail » mais qu'« en tout état de cause, l'objectif des
35 heures sera atteint pour tous en 1985 » ; - Attendu que la COGEMA
n'ayant pas accepté de procéder à de nouvelles réductions du temps de travail
sans diminution corrélative des salaires, l'horaire hebdomadaire de 35 heures
n'est entré en vigueur ni en 1985, ni postérieurement ; que l'Union fédérale
des syndicats du nucléaire CFDT a assigné la COGEMA pour la faire
condamner sous astreinte à réduire à 35 heures la durée hebdomadaire du
travail dans l'entreprise en application de l'accord social du 4 janv. 1982 ;
Attendu que l'arrêt infirmatif attaqué (Versailles, 25 janv. 1988), pour
décider que l'accord susvisé contient un engagement réciproque des parties
signataires d'appliquer le régime des 35 heures à l'ensemble du personnel en
1985, tout en renvoyant les partenaires sociaux à négocier sur les modalités
d'application et les effets de l'accord, en particulier sur les rémunérations, a
énoncé que la clause selon laquelle « en tout état de cause, l'objectif des 35
heures sera atteint pour tous en 1985 » liait définitivement les parties et
s'analysait, non pas en une obligation de moyens, mais en une obligation de
résultat ;
Attendu cependant que la clause litigieuse, qui ne détermine pas à quelles
conditions précises la durée hebdomadaire de travail sera réduite à 35 heures
et quels seront les effets de cette réduction sur le montant des rémunérations,
contrepartie du travail, ne constitue qu'un accord de principe ; que les parties,
en vue de parfaire leur convention, avaient, selon l'accord du 4 janv. 1982,
contracté l'obligation de négocier sur la durée hebdomadaire du travail ;
qu'en décidant qu'elles étaient déjà liées par une obligation de résultat, la
cour d'appel a violé le texte susvisé ;
Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs du
pourvoi, casse et ... renvoie devant la cour d'appel de Paris.
10
B. Offre et rupture des
pourparlers : cas pratique

La société BONOBO envisage de conclure un important contrat par


lequel elle se trouverait chargée de la construction d’une usine par la
société ZAZOU.
Depuis février 2001, les deux sociétés ont engagé des pourparlers déjà
très avancés, au point que la société BONOBO a entrepris activement
des études lui permettant de réaliser cette construction. Les dirigeants des
deux sociétés BONOBO et ZAZOU ont d’ailleurs convenu de se
rencontrer juste avant Noël.
Confiante, La société BONOBO a contacté la société BIDULE pour lui
sous-traiter la construction d’une partie de l’usine.
Le 16 décembre 2001, la société BONOBO envoie à la société BIDULE
un courrier par lequel elle lui propose officiellement de conclure ce
contrat de sous-traitance.
Le 20 décembre 2001, la société BIDULE répond par courrier à la
société BONOBO qu’elle accepte de conclure ce contrat.
Le même jour, la société BONOBO envoie un nouveau courrier à la
société BIDULE par lequel elle lui apprend que le contrat de sous-
traitance a finalement été conclu ce jour avec la société FANTOMAS.
Hélas, le 22 décembre 2001, la société ZAZOU informe la société
BONOBO que le contrat de construction ne pourra finalement être
conclu avec elle car la société ZAZOU vient de signer ce contrat avec la
société BULLE.
Vous êtes le conseil de la société BONOBO qui vous demande une
consultation sur ses difficultés actuelles.

C. L’acceptation

Le contrat naît de la rencontre de deux volontés, l’offre étant saisie par


son acceptation. Des difficultés surgissent lorsque la rencontre de ces
volontés est dissociée dans le temps.

Com., 7 janvier 1981


Sur le moyen unique :
Attendu qu’il résulte des énonciations de l’arrêt attaqué (Paris, 27 avril 1979)
que, par acte du 10 juin 1975, la société l’Aigle distribution (société l’Aigle)
s’est engagée à acheter pendant trois ans à la société mazout service Comase
(société Comase), une certaine quantité de carburant ; qu’une clause de l’acte
prévoyait : la présente convention n’entrera en vigueur qu’après sa signature
11
par le représentant habilité de la société Comase
qui disposera à cet effet d’un délai de trente jours à compter de la signature
du client. Passé ce délai, les parties deviendront libres de tout engagement ;
Attendu qu’il est reproché à la Cour d’appel d’avoir condamné la société
l’Aigle à payer des dommages et intérêts à la société Comase en réparation
du préjudice à elle causé par la résiliation aux torts de ladite société l’Aigle
de la convention susvisée en retenant que la société Comase avait accepté
celle-ci dans le délai prévu, alors, selon le pourvoi, que celui qui réclame
l’exécution d’une obligation doit la prouver, que la société Comase devait
donc apporter la preuve qu’elle avait fait connaître son acceptation à la
société l’Aigle distribution avant le 10 juillet 1975, qu’en fondant sa décision
sur la seule considération qu’était versée aux débats une lettre de la société
Comase, datée du 3 juillet 1975, que la société l’Aigle distribution ne pouvait
pas lui être parvenue postérieurement au 10 juillet, la Cour d’appel a
renversé la charge de la preuve, qu’il appartenait à la seule société Comase
de prouver que la lettre était parvenue avant la date limite et non à la société
l’Aigle distribution d’apporter la preuve du contraire, qu’en en recherchant
pas par ailleurs si la lettre était parvenue avant le 10 juillet à la société
destinataire, la cour a privé sa décision de base légale ;
Mais attendu que, faute de stipulation contraire, l’acte du 10 juin 1975 était
destiné à devenir parfait, non pas par la réception par la société l’Aigle de
l’acceptation de la société Comase, mais par l’émission par celle-ci de cette
acceptation ; que le moyen, qui soutient le contraire, est dépourvu de
fondement ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi formé contre l’arrêt rendu le 27 avril 1979 par la Cour
d’appel de Paris.

Civ., 25 mai 1870


« LA COUR ; - Vu les articles 1101 et 1108 du code Napoléon ; Attendu que
l’arrêt attaqué, en condamnant le demandeur (Sieur Guilloux) comme obligé
par la souscription de vingt actions prises en son nom dans la Société des
raffineries nantaises, s’est uniquement fondé sur ce fait que ledit demandeur
avait laissé sans réponse la lettre par laquelle Robin et Cie, chargés du
placement des actions, lui avaient donné avis qu’il avait été porté sur la liste
des souscripteurs, et qu’ils avaient versé pour lui la somme exigée pour le
premier versement sur le montant des actions ; - Attendu, en droit, que le
silence de celui qu’on prétend obligé ne peut suffire en l’absence de toute
autre circonstance, pour faire preuve contre lui de l’obligation alléguée ; -
Attendu qu’en jugeant le contraire, l’arrêt attaqué a violé les dispositions ci-
dessus visées du Code Napoléon ; - Par ces motifs, casse… ».
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