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E. Naudin La nullité
corrigé
M. Auguste, gérant de la SARL Paysages, vient vous consulter et vous expose les faits suivants :
Par ailleurs, M. Auguste et ses associés, qui avaient connu des succès particuliers dans leur activité
d’architecte paysagiste, souhaitaient, à partir de 2001, trouver des locaux plus spacieux. Le 21 février
2002, la Sarl Paysages a passé avec la Société Loseille Bail, filiale de la Banque Loseille, un contrat
de crédit-bail immobilier portant sur des bureaux situés au centre de Strasbourg. Ce contrat de crédit-
bail immobilier, d’une durée de 15 ans, a régulièrement été exécuté jusqu’à présent.
M. Auguste a cependant constaté récemment que ce contrat n’est pas conforme aux dispositions de
l’article 1-2 alinéa 2 de la loi n°66-455 du 2 juillet 1966 selon lesquelles les contrats de crédit-bail
immobilier « prévoient à peine de nullité, les conditions dans lesquelles leur résiliation pourra, le cas
échéant, intervenir à leur demande » (art. L313-9 du Code monétaire et financier). Le contrat de
crédit-bail immobilier conclu avec la société Loseille bail ne comporte en effet aucune clause de
résiliation anticipée en faveur de la Sarl Paysages. M. Auguste estime que la Sarl Paysages pourrait en
tirer argument pour se libérer de ce contrat dont la continuation lui paraît inopportune.
M. Auguste vous fait aussi part de la situation de son petit frère Louis, âgé de 22 ans, qui a vendu,
alors qu’il n’avait que 17 ans, des objets d’art africain de valeur hérités de son père. Or, Louis, bien
qu’il ait dépensé une grande partie de la somme reçue pour s’acquitter des nombreuses dettes qu’il
avait contractées, regrette s’être séparé de ces œuvres et souhaiterait savoir s’il peut les récupérer.
Votre client en profite également pour vous exposer, brièvement, la situation de sa compagne Marie-
Cécile, qui vient de perdre sa petite sœur. Cette dernière avait vendu, à l’âge de 17 ans aussi, une
aquarelle de très grande valeur qui lui avait été transmise par sa grand-mère. La pauvre petite avait
utilisé immédiatement cette somme comme apport pour contracter un emprunt remboursable
mensuellement et pouvoir ouvrir une boutique spécialisée dans la vente de bijoux fantaisistes.
Malheureusement, elle perdit la vie dans un accident à la veille de ses 19 ans. Marie-Cécile n’est pas
en mesure de reprendre l’affaire et n’entend pas rembourser l’emprunt. La banque l’a en effet déjà
contactée, en sa qualité d’unique héritière, pour lui demander de s’acquitter des échéances dues depuis
le décès de sa sœur. Marie-Cécile voudrait savoir quoi faire, sachant qu’elle ne souhaite pas tenter de
récupérer l’aquarelle.
Conseillez votre client en justifiant vos réponses par des références à des textes et à la jurisprudence.
Dt Obligations TD 7 2009-2010
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INTRODUCTION …
I- Le contrat de location
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par ce même décret par l'Institut national de la statistique et des
études économiques. Les dispositions du précédent alinéa ne
s'appliquent pas aux dispositions statutaires ou conventionnelles
concernant des dettes d'aliments. »
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conséquence, il est fluctuant, bien plus que les prix des produits ou
services fournis par ces mêmes sociétés (en effet, le cours en
bourse, varie bien plus que le prix des ordinateurs par exemple). Le
rapport semble donc indirect. De plus, il s’agit d’un indice étranger,
alors que le contrat est purement interne.
B- L’étendue de la nullité
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En l’espèce, l’importance que revêtait l’indexation pour la Sté
Infoplus ne fait pas de doute. Parallèlement, M. Auguste précise que
cette indexation est désavantageuse pour la SARL « Paysages »
« contrairement à ce qu’elle escomptait ». L’indexation était,
semble-t-il, déterminante pour les deux parties. Mais s’agissait-il de
l’indexation en soi (de son principe) ou de l’indexation sur l’indice
NASDAQ en particulier ?
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Donc :
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1966 (art. L313-9 du Code monétaire et financier), en ce qu’il ne
comporte aucune clause de résiliation anticipée en faveur de la Sarl
Paysages. M. Auguste estime pouvoir en profiter pour se libérer de
ce contrat dont la continuation lui paraît inopportune.
La nullité d’un acte peut être invoqué par une partie de deux
manières : soit par voie d’action, soit par voie d’exception (comme
moyen de défense à une action principale visant à obtenir
l’exécution du contrat ou une réparation du fait de l’inexécution).
Prescription de l’action :
La jurisprudence a posé la règle selon laquelle la nullité édictée par
l’art. 1-2 de la loi n° 66-455 du 2 juillet 1966 relative au crédit-bail,
qui est destinée à protéger les droits du crédit-preneur, est une
nullité relative relevant des dispositions de l’art. 1304 al 1er
C.civ. (voir en ce sens jpdce sous l’art. 1304 : Civ. 3ème, 15 mai 1996 ;
Civ. 3ème, 4 octobre 2000, JCP E 2000, p. 1634, 2ème espèce). Il
s’ensuit que l’action en nullité se prescrit par 5 ans, conformément à
l’art. 1304 C.civ.
La jurisprudence a également précisé que ce délai de 5 ans court à
compter du jour de la conclusion du contrat (arrêts précités de 1996
et 2000).
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En l’espèce, le contrat de crédit-bail immobilier entaché de nullité a
été conclu avec la Société Loseille bail le 21 février 2002. En
application de la jurisprudence précitée, déclarant l’art. 1304
applicable, le délai de prescription de l’action en nullité est
aujourd’hui expiré, de sorte que la Sté Paysages ne peut pas
utilement invoquer l’annulation du contrat par voie d’action en
nullité.
Exception de nullité :
Même après l’expiration du délai de prescription de l’action, la nullité
du contrat peut encore être invoquée par voie d’exception, en vertu
de l’adage « quae temporalia sunt ad agendum, perpetua sunt ad
excipiendum », pour s’opposer à la demande de celui qui prétend
tirer un droit de l’acte nul (voir notamment Civ. 3ème, 4 oct. 2000, 1ère
espèce, réf. préc.).
Autrement dit, l’exception de nullité est perpétuelle et permet de
faire échec à la demande d’exécution d’un contrat nul.
Cependant, la Cour de cassation depuis quelques années considère
que l’exception de nullité peut seulement jouer pour faire échec à la
demande en exécution d’un acte juridique qui n’a pas encore
été exécuté, même partiellement (Civ. 1ère, 1er décembre 1998,
Bull. civ., n° 338 ; Civ. 3ème, 30 janvier 2002, doc. n° 2, Civ. 2ème, 14
septembre 2006, doc. n° 3).
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Ainsi, l’exception de nullité ne peut jouer qu’en cas d’inexécution
totale du contrat, y compris lorsqu’il s’agit d’un contrat à exécution
successive. L’exécution volontaire, même partiellement d’un contrat
nul serait considérée comme la confirmation de celui-ci.
En l’espèce, l’énoncé précisait que le contrat a régulièrement été
exécuté jusqu’à présent. M. Auguste ne pourrait donc pas obtenir la
nullité du contrat de crédit-bail conclu entre la SARL Paysages et la
Sté Loseille Bail.
Louis a vendu des objets d’art africain de valeur alors qu’il n’avait
que 17 ans. Agé aujourd’hui de 22 ans, il désire les récupérer. Il est
précisé qu’une grande partie du prix perçu a servi à l’acquittement
de ses dettes. L’étude de la possibilité d’annulation (A), précèdera
celle du régime de l’action en nullité (B) et de son effet (C).
A- La possibilité d’annulation
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L’art. 388 du C. civ. dispose que « Le mineur est l’individu de l’un ou
de l’autre sexe qui n’a point encore l’âge de dix-huit ans
accomplis ».
B- Le régime de l’action
L’art. 1304 précise que « Dans tous les cas où l’action en nullité ou
en rescision d’une convention n’est pas limitée à un moindre temps
par une loi particulière, cette action dure cinq ans (…) Le temps ne
court, à l’égard des actes faits par un mineur, que du jour de la
majorité ou de l’émancipation ».
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C- Les effets de la nullité
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A- La possibilité d’annulation
B- L’exercice de l’action
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Cause de nullité relative.
Titulaires de l’action :
Protection d’un intérêt individuel : seul l’intéressé peut l’exercer (ou
son représentant) (à rapprocher : Versailles, 26 oct. 1990, D. 1993.
Somm. 125, obs. Lucet « Le mineur qui contracte avec une banque,
sans l’autorisation ni l’assistance de son représentant légal, pour
l’ouverture d’un compte de dépôt, est fondé à invoquer la nullité de
la convention pour défaut de capacité (…)).
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Conditions :
- seule la personne qui pouvait se prévaloir de la nullité peut
confirmer l’acte.
En l’espèce, la sœur de Marie-Cécile.
- moment : après la conclusion du contrat.
En l’espèce, pas de renonciation antérieure ou concomitante de
la conclusion du contrat.
- Qualité de l’acte de confirmation : art. 1338 C.civ.
o Sur le fond : connaissance du vice affectant l’acte et
intention de le réparer (cumulatif : Civ. 1ère, 1er octobre
1996, doc 5).
o Sur la forme : la confirmation peur être expresse ou
tacite.
Si expresse : cf. exigences de forme de l’acte
confirmatif art. 1338 al. 1er (preuve parfaite de la
confirmation, mais si une mention fait défaut dans
l’acte confirmatif : seulement commencement de
preuve par écrit)
Si tacite : l’art. 1338 al. 2 précise que « A défaut
d’acte de confirmation ou ratification, il suffit que
l’obligation soit exécutée volontairement après
l’époque à laquelle l’obligation pouvait être
valablement confirmée ou ratifiée ». Il faut donc que
l’acte de confirmation tacite soit non équivoque.
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Or, la sœur de Marie-Cécile s’est acquittée de ses échéances jusqu’à
la veille de ses 19 ans. Elle pouvait agir en nullité dès ses 18 ans et
ne l’a pourtant pas fait. De plus, il était manifeste qu’elle entendait
garder sa boutique (si elle avait demandé l’annulation, les sommes
utilisées pour son acquisition aurait dû être restituées comme ayant
tourné à son profit, la mettant très probablement en situation
financière délicate).
Certes la jurisprudence exige à la fois la connaissance du vice
affectant l’acte et l’intention de le réparer (V. doc. 5), mais en
l’espèce la connaissance ne faisait pas de doute et l’intention de le
réparer ressort des faits.