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Bibliographie :
- Mr Flour et Savaux : « Les obligations, le rapport d’obligations »
Sirey 6ème édition.
- « Droit civil : les obligations »
- Le code civil
Présupposé : une obligation a pris naissance. Un lien s’est donc crée entre
le créancier et le débiteur de l’obligation. Obligation a une existence et
une valeur propre. L’obligation sera soumise à des règles qui vont
déterminer ses effets. Sous réserve de quelques exceptions, ce sont des
règles communes à toutes les obligations.
Les effets des obligations :
- Les effets généraux
- Les effets particuliers
Action oblique : art 1166 C.Civ. « Les créanciers peuvent exercer tous
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Droit des obligations
les droits et actions de leur débiteur, sauf ceux qui sont attachés
exclusivement à la personne ». La nature juridique de cette action a
donné lieu à de nombreuses controverses : c’est une mesure
conservatoire ou déjà un acte d’exécution ? C’est plus qu’une mesure
conservatoire, car elle vise à reconstituer le patrimoine du débiteur tel
qu’il devrait être, mais c’est moins qu’une mesure d’exécution car l’action
oblique ne confère pas de satisfaction directe au créancier.
Il faut distinguer les droits des simples facultés. Art 1166 autorise-t-il le
créancier à s’imisser dans la gestion du patrimoine de son débiteur pour
passer des actes que le créancier considérerait comme opportuns. NON.
Ce droit d’ingérence ne concerne que des droits patrimoniaux déjà
nés.
B. Les exceptions
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Droit des obligations
et certaine.
Si l’action exercée est oblique, elle est exercée au nom du débiteur, même
s’il n’y a pas de représentation au sens juridique, l’effet de l’action oblique
sera identique à celui d’une action qui aurait été exercée pat le débiteur.
L’action a pour effet de reconstituer le patrimoine de d1, parce que le
bénéfice de l’action rentre dans le patrimoine de d1.
C’est un inconvénient majeur pour le créancier qui agit. Car les autres
créanciers profiteront de l’action.
Il existe une solution. Dans le cadre de la même action, il va agir en
action oblique et en même temps demander le paiement de sa créance.
Condition : il faut que d1 ait été mis en cause dans la procédure.
Pour les créances d’argent, il existe un autre moyen plus simple : agir par
voie de saisi conservatoire ou de saisi arrêt entre les mains de d2.
L’action oblique n’a de véritable intérêt que pour l’exercice de droits et
actions non monétaires.
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Droit des obligations
Cette action ne débouche pas sur une nullité, elle bénéficie qu’au
créancier demandeur.
L’acte attaqué n’est pas fictif, mais réel. Cette action était soumise au
délai de prescription de 30 ans, aujourd'hui ramené à 5 ans.
C’est une action personnelle car fondée sur un droit de créance et ne
bénéficie qu’au créancier agissant.
1. Un acte d’appauvrissement
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Droit des obligations
Nota :
FD : l’arrêt n’est pas publié.
P : publié dans le bulletin annuel
PB : publié dans le bulletin annuel et bimestriel
PBR : rapport annuel de la C.Cass (commentaire de l’arrêt)
PBRI : info spéciale. C.Cass y accorde une grande importance
- Un acte frauduleux :
La fraude ne suppose pas l’intention de nuire, il suffit de démontrer que le
débiteur avait conscience du préjudice qu’il causait au créancier en se
rendant insolvable, ou en augmentant son insolvabilité.
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3. La complicité du tiers
- Acte à titre gratuit : le tiers acquéreur subi l’action, même s’il est de
bonne foi. Le demandeur à l’action n’a pas à démontrer la complicité du
tiers. Le donataire ne lutte que pour conserver un gain, alors que le
créancier veut limiter une perte.
- Acte à titre onéreux : il faut démontrer que le tiers a été complice de la
fraude. Il faut démontrer qu’il avait conscience de participer à un acte
portant préjudice à un créancier.
Cette sanction n’a qu’un effet relatif. Elle ne bénéficie qu’au créancier qui
a agi. Pour le tiers acquéreur et les autres créanciers, l’acte reste valable.
Le tiers acquéreur dispose d’un moyen d’éviter la restitution en
désintéressant le créancier. Il dispose d’une action contre le débiteur au
titre de la garantie d’éviction.
Le créancier qui veut exercer son droit de gage sur le patrimoine de son
débiteur peut le faire par le biais d’une action oblique, si le débiteur est
lui-même le créancier de qqn. Ce créancier va pouvoir agir directement
contre le débiteur de son débiteur dans le cadre d’une action directe.
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Art 1798 code civil : action directe des maçons et des charpentiers contre
le maître de l‘ouvrage.
Moi 31 décembre 1975 : au profit des sous-traitants contre le maître de
l’ouvrage.
Art 123-3 code des assurances : de la victime contre l’assureur en
responsabilité de l’auteur de l’accident.
Loi 31 décembre 1982 : le routier sous-traitant peut agir directement
contre le donneur d’ordre.
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Art 1235 et 1266 code civil. Le paiement est le mode normal d’exécution
d’une obligation, c’est aussi le mode d’extinction d’une obligation du fait
de son exécution. En matière juridique il y a paiement à chaque fois qu’il y
a exécution de l’obligation quel que soit l’objet de l’obligation.
I. Les parties
A. Le Solvens
Qui peut valablement payer ? Art 1236 Code civil : une obligation peut
être acquittée par toute personne qui en a un intérêt (coobligé ou une
caution), par un tiers qui n’y est point intéressé pourvu que ce tiers agisse
au nom et en l’acquit du débiteur, ou que s’il agit en son nom propre il ne
soit pas subrogé en droit du créancier ».
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Art 1237 code civil : une obligation de faire ne peut être acquittée par un
tiers, contre le grés du créancier, lorsque ce dernier a intérêt qu’elle soit
remplie par le débiteur lui-même.
Art 1238 al 1 code civil : le solvens doit avoir la capacité d’aliéner la chose
donnée en paiement, il doit être propriétaire de la chose qu’il donne en
paiement.
B. L’Accipiens
Art 1239 code civil : le paiement n’est libératoire que s’il est effectué
entre les mains du créancier. Ce paiement n’est valable que si le créancier
lui-même est capable de recevoir.
Art 1241 code civil : le paiement fait à un incapable est nul sauf si
l’incapable en a tiré profit.
Art 1239 et 1240 : le paiement est valable s’il est effectué entre d’autres
mains que celles du créancier.
Paiement effectué entre les mains du mandataire du créancier. Le mandat
peut être express ou tacite, conventionnel, légal ou judiciaire.
Paiement effectué entre les mains du créancier apparent : art 1240 code
civil : paiement fait de bonne foi à celui qui est en possession de la
créance est valable.
Hypothèse : paiement effectué entre les mains du créancier originaire,
alors que celui-ci a cédé sa créance par ex à une banque. Dans le cas, le
solvens est de bonne foi s’il n’a pas été averti de la cession, pour lui le
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Droit des obligations
Cas où le paiement est effectué entre les mains d’une autre personne
(autre que celles dont on a parlé) : on est en principe en présence d’un
paiement nul, sauf si le créancier a ratifié le paiement ou s’il en a profité :
art 1239 al 2 : « le paiement fait à celui qui n’avait pas pouvoir de le
recevoir est valable se celui-ci le ratifie ou s’il en a profité ».
II. L’objet du paiement
Art 1243 code civil : le créancier ne peut être contraint de recevoir une
autre chose que celle qui lui est due, quoi que la chose qui lui est offerte
soit égale, ou même plus grande.
Si ce qui est du est une chose de genre, il doit fournir une chose de genre
convenue et de qualité moyenne (art 1246 code civil), sauf convention
contraire.
Si c’est un corps certain, le débiteur est libéré par la remise de la chose en
l'état où elle se trouve le jour de la livraison, sauf détérioration résultant
de sa faute (art 1245 code civil). L’acheteur assume le risque. Le transfert
de propriété s’opère au moment de la signature.
La dation en paiement : après avoir convenu que ce serait telle chose qui
constiturait l’obligation, le créancier et le débiteur seraient d’accord pour
que le débiteur se libère d’une autre manière.
b. La totalité de la chose
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Droit des obligations
a. La monnaie de paiement
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Droit des obligations
Les deux premières clauses sont la même chose que les clauses
d’indexation. Il existe un droit commun des clauses d’indexation et des
règles particulières pour es dette d’aliments.
Art L 112-1 CMF : les clauses d’indexation sont valables si l’indice retenu
est un indice spécial (pas général type SMIC) et il doit être en relation
avec l’objet du contrat ou avec l’activité de l’une des parties. Ex : indice
national du coût de la construction.
C’est une réglementation qui relève de l’ordre public de direction, on veut
éviter l’aspect inflationniste de ces clauses. S’il y a violation de cette
règle : nullité absolue.
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Art 1267 code civil : lieu normal est celui qui est fixé par la convention.
S’il n y a pas de convention et il s’agit d’un corps certain, c’est le lieu où
se trouve la chose au moment où le contrat donnant lieu au paiement a
été conclu.
Pour les autres dettes, la paiement est guérable, c’est au créancier d’aller
chercher l’argent chez le débiteur sauf pour les dettes d’aliments où le
paiement est portable.
Art 1248 code civil : les frais sont à la charge du débiteur, sauf convention
contraire.
B. La preuve du paiement
Mode traditionnel de preuve : la quittance qui fait foi à l’égard des tiers
jusqu’à preuve du contraire.
1. Refus du créancier
Chaque fois que la dette est assortie d’intérêts. Le débiteur soit passer
outre le refus du créancier.
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Dette de corps certain art 1264 code civil : cette règle a été étendue aux
choses de genre. Le débiteur fait sommation au créancier de prendre
livraison et en cas de refus, le débiteur pourra se faire autoriser à déposer
la chose en un lieu déterminé, cela vaudra paiement.
Le fait d’un tiers par lequel celui ci interdit au débiteur de se libérer entre
els mains de son créancier. Cette interdiction produit-elle un effet ? La
règle : une opposition de payer n’emporte interdiction de payer que dans
les cas prévus par la loi.
Ex : vente de fonds de commerce, les créanciers du vendeur du fond
peuvent faire opposition au paiement du prix de vente entre les mains du
vendeur.
En dehors des cas prévus par la loi, le tiers qui veut s’opposer au
paiement ne peut le faire que par le biais d’une saisi.
Art 1253 à 1256 code civil : paiement partiel et le créancier l’accepte. Les
règles sont différentes selon qu’il y a une ou plusieurs dettes.
S’il s’agit d’une dette qui n’est garantie que partiellement, le paiement
s’impute d’abord sur la partie qui n’est pas garantie.
S’il y a plusieurs dettes, art 1253 code civil : c’est au débiteur de déclarer
quand il paie la dette qu’il entend acquitter. Si le débiteur ne choisi pas ,
c’est au créancier de déterminer cette imputation. Si cette imputation
effectuée par le créancier est refusée par le débiteur, il faudra appliquer
les règles posés par le code civil.
> Une dette échue et une dette non échue : on impute d’abord sur la
dette qui est échue
> Toutes le dettes sont échues : on impute d’abord que la dette . le
débiteur a plus intérêt à éteindre.Si les dettes échues sont pareillement
onéreuses, on impute sur la plus ancienne, si elles ont étés contractées le
même jour, on procède à l’imputation proportionnelle.
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Droit des obligations
S’il s’agit d’un simple retard, on peut demander des dommages et intérêts
moratoires. S’il s’agit d’une inexécution avéré, se pose la question de
l’exécution forcée en nature.
On peut obtenir la capitalisation des intérêts art 1154 code civil. Pour que
celle-ci soit ordonnée par le juge, il faut que cela soit demandé. Cette
capitalisation ne peut être demandé que pour une année entière. Ces
règles ne sont pas d’ordre public, il est possible de prévoir des clauses
pénales ou limitatives de responsabilité. On peut stipuler la capitalisation
des intérêt sur une année entière.
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Droit des obligations
Est refusés à chaque fois que cela porterait atteinte à la liberté physique
ou intellectuelle, ou lorsque cette exécution est matériellement ou
juridiquement impossible.
S’il s’agit d’une obligation de payer une somme d’argent : procédure
d’exécution, voir de saisie.
S’il s’agit de l’obligation de transférer la propriété d’un bien : pas de
problème d’exécution forcée en nature car le transfert de propriété résulte
du simple accord de volontés. Il peut y avoir un problème s’il n’y a pas
d’exécution de l’obligation de livrer la chose. Violation d’une obligation de
faire ou de ne pas faire. Art 1142 code civil : tout obligation de faire ou de
ne pas faire se résout en cas d’inexécution par des dommages et intérêts.
Mais la réalité est différente. La jurisprudence admet l’exécution forcée en
nature chaque fois que celle-ci est matériellement et juridiquement
possible et n’implique aucune contrainte sur la personne du débiteur.
Pour une obligation de faire, par ex livrer une chose, l’exécution forcée en
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Droit des obligations
Obligation de ne pas faire : art 1143 code civil « chaque fois que cela est
possible le créancier a le droit de demander que ce qui aurait été fait en
violation de l’engagement soit détruit ». Il s’agit d’une exécution par
équivalent et pas d’une exécution forcée en nature.
Ex : violation d’une clause de non-concurrence, le créancier pourra
demander la fermeture de l’établissement ouvert par le débiteur au
mépris de l’obligation de non-concurrence. Ce type de mesure n’est pas
toujours possible.
Ex : violation d’une obligation de confidentialité. La seule sanction possible
ce sont des dommages et intérêts.
Cour de Cassation 16 janvier 2007 N 06-13983 : la victime de
l’inexécution a la faculté de forcer l’autre à l’exécution de la convention
lorsque celle-ci est encore possible, le créancier a un droit en exécution
forcée en nature. Cour de Cassation 31 mai 2007 N 05-19978 « si
l’obligation est une obligation de ne pas faire celui qui y contre vient doit
des dommages et intérêts par le seul fait de cette contravention ».
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Droit des obligations
Section 1 : Le terme
I. La notion de terme
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Droit des obligations
Il se peut que l’événement soit déjà arrivé mail qu’il ait été inconnu des
parties au moment où elles contracté, dans le cas l’obligation existe dès le
jour de la survenance de cet événement. L’événement doit être incertain
dans son existence même. Cour de Cassation 13 avril 1999 : engagement
pris par une société immobilière de supporter certaines charges relatives à
des cinémas au lieu et place du distributeur tant que le nombre d’entrées
annuelles de ces cinémas ne dépasse pas un certain chiffre. Sommes nous
en présence d’un terme ou d’une condition ? Cour de Cassation a
considérés qu’il s’agit d’une condition et non d’un terme: événement futur
et incertain.
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Droit des obligations
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Droit des obligations
Manque 2h
Solidarité
Celui qui a payé pour les autres dispose d’un recours conte les coobligés.
2 types de recours :
Action personnelle : mandat est son fondement. Solidarité
conventionnelle et gestion d’affaires s’il s’agit d’une solidarité légale.
Action subrogatoire : subrogation légale. Celui qui a payé sera
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Droit des obligations
Art 1213 et 1214 code civil : celui qui a payé pour les autres ne peut
recourir contre chacun des codébiteurs que pour la part contributive de
celui-ci.
S’il y a insolvabilité de l’un des codébiteurs, art 1214 al 2 code civil : la
perte se repartit entre les autres codébiteurs solidaires et celui qui a fait le
paiement.
B.L’obligation in solidum
c. L’obligation indivisible
Art 1217 à 1225 code civil : l’obligation indivisible n’est pas susceptible de
division, doit être exécuté pour le tout en une seule fois. Cette notion doit
être distingué de l’indivisibilité des obligations nées dans un même
contrat, et des obligations nées de plusieurs contrats. Question de
l’incidence de la nullité ou de l’inexécution de l’une des obligations sur les
autres. Incidence de la disparition de l’un des contrats sur les autres.
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Droit des obligations
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Droit des obligations
La créance peut remplir une fonction de garantie. La cession est faite sans
prix ni intention libérale, mais, dans le seul but de garantir le paiement de
la créance : c’est une cession fiduciaire.
Peut-on procéder à des cessions fiduciaires en dehors des cas prévus par
la loi ? Cour de Cassation 19 décembre 2006 : « en dehors des cas
prévus par la loi, l’acte par lequel un débiteur cède et transporte à son
créancier à tire de garantie tous ses droits sur des créances constitue un
nantissement (gage sur créance) de créance ». En dehors des cas prévus
par la loi, on ne peut pas procéder à une cession fiduciaire.
Cette décision intervient avant la loi sur la fiducie.
§ 1. Les conditions
A. Conditions de fond
La cession de créance résulte d’un accord antre A et B. art 1108 code civil.
Il y a un lien personnel au niveau de la créance qui doit être cédée. Il faut
un accord entre A et B, le consentement de C est indifférent. La personne
du créancier est peu importante.
Pour le débiteur cédé le changement consiste en changement de la
personne de créancier.
Quelles sont les créances qui peuvent cédés ? Toutes les créances peuvent
êtres cédés. Cour de Cassation 20 mars 2001 : les créances futures ou
éventuelles peuvent faire l’objet d’un contrat sous réserve de leur
suffisante indentification.
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Droit des obligations
B. Conditions de forme
§ 2. La publicité
Art 1690 code civil : le créancier n’est saisi à l’égard des tiers que par la
signification du transport faite au débiteur.
Al 2 : l’acceptation du transport par le débiteur par acte authentique
équivaut à cette signification.
A. Le fondement
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Droit des obligations
C. Le domaine
§ 3. Les effets
a. L’effet translatif
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Droit des obligations
Est traité comme une vente dans le code civil : art 1693 à 1695 code civil.
Art 1693 : le cédant garantie qu’au moment de la cession il est bien
créancier du cédé. Il garantit que la créance est valable et s’étend aux
accessoires de la créance (hypothèque). Cette garantie ne joue plus si
l’anéantissement est la conséquence d’événements survenus
postérieurement à la cession. Ex : la solvabilité du débiteur cédé.
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Droit des obligations
La formule exclut les tiers absolus (aucun lien de droit avec les parties),
les créanciers chirographaires du cédant et du cessionnaire (subissent de
plein droit les fluctuations de patrimoine qui faut l’objet de leur droit de
gage général), les ayants cause universels du cédant (qui sont les
continuateurs de la personne du cédant).
Il reste le débiteur cédé : il n’a pas été parti et peut avoir intérêt à ce que
le cédant soit encore le créancier, surtout s’il peut jouer la compensation.
Il y a les éventuels cessionnaires de la même créance : qui ont tout
intérêt à ce que le cédant soit encore le créancier.
Il y a les créanciers du cédant : s’ils ont pratiqué une saisie, ont un droit
particulier portant sur la créance.
a. L’opposabilité de la cession
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Droit des obligations
La créance est transmise avec toutes ses vertus et ses vices. Le débiteur
cédé pourra opposer au cessionnaire tous les moyens de défense qu’il
aurait pu opposer au cédant. Ex : la nullité de la créance, la prescription
de la créance, une exception d’inexécution. Il y a une seule condition : les
exceptions doivent êtres nés avant que la cession ne soit opposable au
débiteur cédé.
Parmi ces exceptions, la compensation joue le plus souvent. Art 1295 et
suivant code civil. si le débiteur cédé a accepté purement et simplement
(par acte authentique) sans se réserver la possibilité d’invoquer la
compensation il ne peut plus opposer au cessionnaire la compensation
légale qu’il aurait pu opposer au cédant. S’il y a une simple signification :
le débiteur cédé conserve la possibilité d’invoquer la compensation légale
qui serait intervenue après la cession, mais avant la signification. Si la
compensation est postérieure à la signification celle-ci ne pourra pas
opérer valablement, elle sera inopposable au cessionnaire.
La jurisprudence a apportée des correctifs à ces règles s’il s’agit de
créances connexes : la compensation joue même si elle intervient après la
signification.
Pour saisir une créancier, voie normale : la saisine attribution loi 9 juillet
1991 art 43 de la loi : a un effet d’attribution immédiate au profit du
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Droit des obligations
Titres négociables
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Droit des obligations
différentes.
Titres au porteur
Titres nominatifs
Titres à ordre
Il s’agit des titres qui contiennent une clause à ordre ; le débiteur, à partir
du moment où il a signé le titre, s’engage à payer la personne désignée
dans la clause à ordre ou toute personne que celui-ci désignerait. Ce titre
à ordre se transfère par endossement, qui est la mention (généralement
au dos du titre) de la personne à laquelle le titre est transmis
(l’endossataire, ou bénéficiaire de l’engagement) suivi de la signataire de
l’endosseur.
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Droit des obligations
Fonctionnement et modalités
Formalisme
Opposabilité
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Droit des obligations
l’établissement de crédit.
Solidarité
I. Notion
1. Doctrine minoritaire
2. Doctrine majoritaire.
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Droit des obligations
Le Code civil est muet sur cette question, au contraire de codes étrangers
(eg le code suisse des obligations ; code civil italien ; ces codes exigent
toujours l’accord du créancier). L’absence de réglementation explique que
la réalisation d’une cession de dette nécessite d’emprunter des techniques
de substitution.
b. Indication de paiement
Dans le procédé dit de l’indication de paiement (art 1277, al 2 code civil),
le débiteur avise le créancier qu’une autre personne paiera à sa place.
Cette indication de paiement ne libère pas le débiteur et ne crée pas de
droit au profit du créancier à l’encontre du tiers.
e. Délégation, novation.
Une cession de dette peut encore être réalisée par le biais de la délégation
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Droit des obligations
2. Caractéristiques communes.
Notion
La cession de contrat est l’opération par laquelle une personne (le cédant)
cède sa position de contractant à une autre personne (le cessionnaire), de
telle sorte que cette dernière devienne partie au contrat à sa place.
Cette opération ne comporte de véritable spécificité que si le contrat
cédé est un contrat synallagmatique. En effet, s’il s’agit d’un contrat
unilatéral (eg contrat de prêt) la cession se ramène à une cession de
créance si l’on se place du côté du créancier (eg le prêteur) ou à une
cession de dette si l’on se place du côté du débiteur (eg l’emprunteur).
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C. Position de la doctrine.
Ce type de cession existe, alors qu’en doctrine son existence même est
discutée (depuis 1985). Schématiquement, trois conceptions s’opposent.
Le choix de l’une ou l’autre conception a des conséquences quant aux
effets de la cession.
Conception analytique.
Conception « négationniste ».
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Droit des obligations
§ 1) Les conditions
F. Consentement du cédé.
La question peut avoir été prévue et réglée dans le contrat faisant l’objet
de la cession. Le contrat originaire peut en effet contenir une clause
interdisant ou au contraire autorisant la cession, ou bien soumettant
une éventuelle cession à l’agrément du cédé. Si une telle clause figure
dans le contrat faisant l’objet de la cession, elle devra être respectée :
s’il s’agit d’une clause d’interdiction, le contrat ne sera pas cessible.
Absence de clause.
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Droit des obligations
§ 2) Les formalités
Si la cession n’a pas été acceptée mais est néanmoins valable (dans
l’hypothèse où le contrat était librement cessible, aux termes d’une de ses
clauses), le cédé doit être informé – il doit savoir à qui il doit payer et à
qui il peut réclamer l’exécution des obligations. Dans cette hypothèse, la
plupart des arrêts considèrent qu’il faut appliquer l’a 1690 cc, sauf bien sûr
si un mode simplifié de signification a été stipulé dans le contrat faisant
l’objet de la cession.
§ 3) Les effets
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Droit des obligations
Le cédé va pouvoir agir contre le cédant pour tout ce qui concerne les
obligations contractées par le cédant antérieurement à la cession. Il peut
également agir contre le cessionnaire pour la période postérieure à la
cession. Il devrait également pouvoir opposer au cessionnaire les
exceptions qu’il aurait pu faire valoir à l’égard du cédant – même si la
jurisprudence n’a pas encore tranché cette question.
Notion.
Paiement.
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Droit des obligations
Effets.
Par application des règles relatives au paiement, celui qui paie la dette
d’autrui a un recours contre ce dernier, sauf s’il avait une intention
libérale. En droit commun, ce recours sera fondé sur la notion de mandat
ou celle de gestion d’affaires selon les hypothèses. Ce recours est
cependant en droit commun purement chirographaire ; c’est notamment
cette lacune que la subrogation personnelle vise à combler.
En matière de subrogation personnelle, le solvens, en payant,
acquiert la créance même du créancier désintéressé. Cela permet
donc au solvens de bénéficier des garanties qui avaient pu être
constituées au profit du créancier désintéressé.
La subrogation personnelle ne nuit pas au débiteur, qui va ainsi éviter
les poursuites du créancier désintéressé. Elle a également pour effet
d’inciter le créancier à intervenir, qui a tout intérêt à consentir la
subrogation puisqu’il sera désintéressé.
§ 1) Les sources
A. Subrogation conventionnelle
Conditions.
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Droit des obligations
équivoque de l’accord.
La subrogation doit intervenir en même temps que le paiement
(a 1250, 1° cc) : ni avant, ni après.
La jurisprudence apporte un assouplissement à cette condition en
considérant que la subrogation peut résulter d’un acte antérieur
au paiement par lequel le subrogeant manifeste expressément
sa volonté de subroger son cocontractant dans ses créances à
l’instant même du paiement (Cass com, 29/01/1991, BC IV n. 48,
RTD Civ. 1991 p. 531 obs. MESTRE).
En revanche, la jurisprudence ne tolère aucune subrogation
consentie après le paiement. Du fait du paiement, la créance est en
effet éteinte – il n’y a alors plus de subrogation possible.
Cela a des conséquences quant à la preuve : c’est au subrogé de
rapporter la preuve de la subrogation. Généralement, la preuve
est établie par une quittance subrogative qui n’est opposable aux
tiers que si elle a date certaine. Mais le subrogé doit également
rapporter la preuve de la concomitance du paiement et de la
subrogation (cf eg Cass 2ème civ, 23/03/1999, RTD Civ. 2000 p.
330 obs. MESTRE).
Le paiement doit être effectué par le subrogé ou par son
mandataire (a 1250, 1° cc). Cela signifie que si le débiteur paye le
créancier avec des fonds prêtés par un tiers, ce tiers ne peut être
subrogé dans les droits du créancier (sauf bien sûr si le tiers avait
constitué le débiteur comme son mandataire). Cette condition est
interprétée strictement, selon une jurisprudence ancienne
(aujourd’hui critiquée).
Absence de formalités.
Application : affacturage.
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Droit des obligations
Notion
La subrogation ex parte debitoris, prévue par l’art 1250-2 cc, est consentie
par le débiteur à un tiers qui lui a fourni des fonds pour se libérer.
Pour certains, cette possibilité a un caractère totalement exorbitant
puisqu’elle signifierait que le débiteur va disposer de la créance de son
créancier sans le consentement de ce dernier. Mais en fait, le recours à
cette technique n’est possible qu’autant que le paiement anticipé l’est
(c'est-à-dire si le terme est consenti en faveur du débiteur, cf supra).
Origine
Formalités
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Droit des obligations
Fraude
Les formalités ont pour but d’éviter la fraude. En effet on peut imaginer
qu’un débiteur acquitte l’une des ses dettes avec son argent propre. La
dette acquittée était accompagnée d’une sûreté qui, lors du paiement, n’a
pas été radiée et qui, par conséquent, existe toujours. La fraude
consisterait, pour le débiteur, à contracter une nouvelle dette en
antidatant l’acte. Ceci ferait alors revivre au profit du prêteur la sûreté de
premier rang. Ce mécanisme préjudicierait alors aux créanciers ayant une
sûreté d’un rang inférieure.
B. La subrogation légale
Principe
L’a 1251 cc prévoit quatre cas, dont trois que l’on n’abordera pas car ils
relèvent de situations particulières. Le cas étudié est de portée plus
générale. Ainsi, l’a 1251, al 3 cc prévoit que « la subrogation a lieu de
plein droit au profit de celui qui était tenu avec d’autres ou pour d’autres
au paiement de la dette et avait donc intérêt à l’acquitter ». Ce texte a été
prévu pour régler les problèmes des co-obligés ou des cautions. La caution
bénéficie donc d’un recours contre le débiteur principal à partir du moment
où elle a payé la somme.
Jurisprudence
Exemple
44
Droit des obligations
Autres textes
Exemple
§ 2) Les effets
Principe
Limites
45
Droit des obligations
Quittance complète
Pas de quittance
Lorsque le débiteur initial était tenu avec d’autres, le subrogé devra diviser
son recours en tenant compte de la part qu’il doit payer lui-même.
Créance inexistante
1
Cf Cass 1ère civ, 29/10/2002, BC I n. 257 : en l’espèce il s’agissait d’une caution qui avait payé une dette
assortie d’intérêts conventionnels. Elle a réclamé le paiement de la dette et des intérêts conventionnels ; la
Cour de cassation a affirmé que la caution ne pouvait demander que le paiement des intérêts au taux légal.
46
Droit des obligations
47
Droit des obligations
Principe
La novation est régie par les art 1271 à 1281 code civil. La novation est
la voie par laquelle les parties essayent de substituer une obligation
nouvelle à une obligation préexistante, la nouvelle obligation ne naissant
que pour remplacer l’ancienne. Du fait de ce remplacement, l’obligation
préexistante sera éteinte. L’élément fondamental de la novation résulte
donc de l’indivisibilité entre l’extinction de l’obligation ancienne et de la
création de l’obligation nouvelle.
Application
§ 1) Conditions de la novation
Principe
L’existence d’une obligation ancienne est une évidence qui mérite d’être
rappelé car la nouvelle obligation ne peut remplacer l’ancienne que si
celle-ci existait. Cela signifie que l’obligation ancienne constitue la cause
de l’obligation nouvelle. Dès lors, si l’obligation ancienne vient à être
annulée, la nouvelle obligation sera dépourvue de cause et ne pourra donc
pas produire d’effets.
Exemple. Une personne s’était portée caution au profit d’une banque mais
ne pouvait pas payer. Afin de régler le problème, elle conclut un accord
avec la banque pour racheter son obligation de caution en souscrivant un
prêt auprès de celle-ci. La caution échange donc ses obligations de caution
contre celles d’emprunteuse. Le problème résulte du fait que la caution a
fait valoir que son engagement de caution était nul et que, par
48
Droit des obligations
Nullité relative
49
Droit des obligations
faut donc un double accord : l’un pour créer l’obligation nouvelle, l’autre
pour éteindre l’obligation ancienne. L’accord des trois personnes est donc
nécessaire. Exemple, un vendeur (A) demande à son acheteur (B) de
s’engager envers un de ses créanciers (C) pour le prix de la vente, le
créancier (C) déchargeant corrélativement son débiteur primitif (A).
3. La novation par changement de l’obligation
N. Principe. Les parties restent les mêmes mais conviennent de
substituer une obligation ancienne à une obligation nouvelle. C’est
la novation qui pose le plus de problème car le changement doit être
important, une simple modification étant insuffisante. On distingue
trois mécanismes.
Novation par changement d’objet. Il s’agit de l’hypothèse où le
créancier accepte l’engagement de son débiteur de lui fournir une
prestation différente (eg substituer une rente viagère à une dette de
capital). La novation par changement d’objet peut poser un problème de
distinction par rapport à la dation en paiement. Le critère de
distinction entre ces deux mécanismes réside dans le fait que la novation
suppose une obligation nouvelle. Dès lors, si la prestation nouvelle est
exécutée même temps que la prestation prévue à l’origine il n’y a pas de
création d’une obligation nouvelle et il s’agit alors d’une dation en
paiement.
Novation par changement de cause. Le débiteur s’engage envers le
créancier pour une prestation dont l’objet ne change pas, mais
l’engagement est fait sur le fondement d’un titre différent. L’intérêt
réside dans le fait que chaque obligation est soumise à des règles
distinctes.
Exemple. Un locataire est en retard pour le paiement de ses loyers.
Le bailleur accepte que le locataire conserve le montant correspondant
au retard des loyers mais à titre de prêt. Le locataire recevra donc une
quittance pour les loyers en retard mais sera obligé de rembourser, au
titre d’un prêt, le montant correspondant aux loyers en retard. Les
obligations au titre des loyers en retard sont donc remplacées par des
obligations au titre d’emprunteur).
Novation par changement dans les modalités. La jurisprudence n’admet
la novation que si le changement affecte l’existence même de
l’obligation (cf Cass Req, 08/11/1875, Dalloz 1876 I p. 438). En pratique
la novation par changement dans les modalités ne peut pas être
l’augmentation ou la diminution d’une dette, la fixation d’un terme plus
long ou plus cours, l’ajout ou le retranchement d’une hypothèque ou d’une
sûreté ou même le changement de l’espèce d’une obligation. Toutefois,
les parties peuvent exprimer la solution contraire.
C. L’intention de nover
O. Notion. L’intention de nover correspond à la volonté des parties
de créer une obligation nouvelle et de supprimer ainsi l’obligation
ancienne. La seule succession d’une obligation ancienne et d’une
obligation nouvelle est insuffisante, car il faut en plus cette volonté de
lier définitivement les deux opérations. L’a 1273 cc dispose que la
50
Droit des obligations
§ 2) Effets de la novation
Effets principaux
Effets secondaires
51
Droit des obligations
2. Sûretés
Section 2 La délégation
Définition
Délégant Délégataire
Eventuel rapport juridique
préexistant
Ordre Engagement
Délégué
La délégation
Dans le cas le plus fréquente, cette délégation est mise en place entre des
personnes qui sont liées par des rapports juridiques préexistants. Le
52
Droit des obligations
délégant, s’il peut donner un ordre au délégué, c’est parce qu’il est déjà
créancier du délégué ; et s’il donne cet ordre au délégué, c’est parce que
lui-même est débiteur du délégataire.
L’indication de paiement est prévue par l’art 1277 code civil , qui dispose
que « la simple indication faite par le débiteur d’une personne qui doit
payer à sa place n’opère point novation. Il en est de même de la simple
indication faite par le créancier d’une personne qui doit recevoir pour lui ».
L’indication de paiement est tout simplement un mandat de payer ou de
recevoir paiement, qui ne fait naître aucune obligation nouvelle ou aucun
droit nouveau au profit du créancier, contrairement à la délégation
(puisque le rapport de droit entre délégué et délégataire est nouveau).
53
Droit des obligations
54
Droit des obligations
a. Transfert de créance.
Elle permet de réaliser un transfert de créance – mais avec création d’une
obligation nouvelle – lorsque par la délégation le délégant transfert au
délégataire la créance qu’il avait à l’encontre du délégué.
b.Transfert de dette.
c. Instrument de garantie
§ 2) Conditions de la délégation
55
Droit des obligations
1. Formalités (non)
b. Accord du délégué
L’accord du délégué, c'est-à-dire l’engagement du délégué à l’égard du
délégataire, est nécessaire. Cet engagement peut être pur et simple ou
assorti de modalités, de conditions2.
c. Accord du délégataire
Il faut enfin que le délégataire accepte l’engagement du délégué, de façon
expresse ou tacite. S’il ne l’accepte pas, l’opération n’est qu’une stipulation
pour autrui, une indication de paiement voire une simple offre de
délégation. L’acceptation du délégataire peut être donnée dans le cadre
d’un accord tripartite ou dans un acte distinct passé entre le délégué et le
délégataire ; cet acte peut être postérieur à l’accord entre le délégant et le
délégué.
Ainsi il n’est pas nécessaire qu’il y ait une dette préexistante du délégant
envers le délégataire. Dans un tel cas, la délégation pourra tout de même
être utile afin de permettre réalisation d’une donation indirecte du
délégant au délégataire.
De même il n’est pas nécessaire qu’il existe une dette du délégué à
l’égard du délégant ; c’est notamment le cas lorsque la délégation est
utilisée comme instrument de garantie.
56
Droit des obligations
§ 3) Effets de la délégation
57
Droit des obligations
Délégant Délégataire
Créance
préexistante Engagement
Ordre
Délégué
Les effets de la délégation simple lorsque le délégant est antérieurement créancier du délégué
Dans cette hypothèse, on peut se demander si le délégant peut toujours
exiger du délégué qu’il exécute cette obligation antérieure. La réponse
affirmative se heurte au fait qu’au moins implicitement le délégant a
renoncé à ses droits contre le délégué sous la condition que ce dernier
s’exécute de l’obligation nouvelle contractée avec le délégataire.
58
Droit des obligations
Délégant Délégataire
Possibilité
d’action, sauf en
cas de libéralité Engagement
Ordre exécuté
Délégué
Les effets de la délégation simple lorsque le délégant n’est pas antérieurement créancier du délégué
2. Dans le cadre d’une délégation parfaite
Délégant Délégataire
Rapport juridique
préexistant qui disparaît
Délégué
59
Droit des obligations
Délégant Délégataire
Rapport juridique
préexistant qui demeure
tant que le délégué ne s’est
Ordre pas exécuté
Engagement
Délégué
Délégant Délégataire
Rapport juridique
préexistant qui disparaît dès
la mise en place de la
Ordre délégation
Engagement
Délégué
60
Droit des obligations
Limites. Cet effet novatoire comporte deux limites posées par l’a 1276
cc. Le délégataire pourra exercer un recours contre le délégant :
61
Droit des obligations
n’est pas très convaincante, car elle signifierait en fin de compte que le
principe de l’inopposabilité des exceptions tirées des relations entre le
délégant et le délégataire ait une portée plus que réduite – puisqu’en cas
de délégation incertaine il serait toujours possible de faire valoir toutes les
exceptions relatives à l’obligation elle-même.
Un arrêt plus récent affirme que l’obligation du délégué est une
obligation personnelle et indépendante de l’obligation du délégant (à
l’égard du délégataire) de sorte que l’extinction de la créance du
délégataire à l’encontre du délégant pour défaut de déclaration au passif
de la liquidation judiciaire du délégant laisse subsister l’obligation distincte
du délégué (Cass com, 07/12/2004, BC IV n. 214, Dalloz 2005 AJ p. 79). Il
résulte de cet arrêt que la Chambre commerciale maintient sa position de
l’arrêt du 25/02/1992.
Deux explications sont possibles : soit l’arrêt de la Chambre civile
suivant l’arrêt de 1992 était une erreur, soit les deux chambres sont en
opposition ; pour l’instant, il est impossible de trancher.
62
Droit des obligations
Vente
63
Droit des obligations
Paiement
La seconde consiste à considérer la dation comme un paiement. Elle n’est
certes pas un paiement régulier, mais la permission qui est donnée par le
créancier va régulariser l’opération par rapport à l’a 1243 cc et permettre
l’assimilation de la dation à un paiement.
64
Droit des obligations
65
Droit des obligations
Procédures collectives.
Ensuite, dans le cadre des procédures collectives d’apurement du passif,
les dations en paiement effectuées par le débiteur alors qu’il est en état de
cessation des paiements sont considérées comme un mode anormal de
paiement et peuvent donc être annulées (art L621-107 code de commerce,
puis art L632-1 code de commerce à partir du 1er janvier 2006).
66
Droit des obligations
Section 1 La compensation
Notion. La compensation est régie par les art 1289 à 1299 code de
commerce. L’art 1289 code de commerce dispose que lorsque deux
personnes se trouvent débitrices l’une envers l’autre, il s’opère entre elles
une compensation qui éteint les dettes réciproques. La compensation va
jouer à due concurrence : si les dettes sont égales, elles sont annulées ; la
dette la plus importante va subsister pour la partie qui n’aura pas été
compensée.
§ 1) Conditions
A. Conditions positives
67
Droit des obligations
Par analogie, cela signifie que chaque fois que la valeur d’une chose est
déterminé ou déterminable par rapport à un barème officiel, on devrait
pouvoir admettre la compensation. La jurisprudence a cependant refusé ce
raisonnement, considérant que le texte étant exceptionnel, il doit être
interprété restrictivement.
68
Droit des obligations
Cas visés par l’art 1293 code civil. L’art 1293 code civil vise deux cas dans
lesquels la compensation ne peut jouer.
69
Droit des obligations
Cas visé par le Code du travail. L’art L144-1 code du travail exclut en
principe la compensation en matière de créances de salaire, même pour la
fraction saisissable, sauf s’il s’agit de créances pour fournitures d’outils ou
d’instruments de travail. Le législateur a voulu empêcher que l’employeur
fasse jouer à l’égard du salarié la compensation entre la créance de salaire
et les fournitures que l’employeur aurait livrées à crédit au salarié. En effet
au 19ème siècle l’employeur fournissait au salarié un certain nombre de
biens à crédit, afin d’éviter que le salarié puisse se libérer (cette méthode
a ainsi été pratiquée aux Etats-Unis après la guerre de sécession pour
poursuivre l’esclavage).
70
Droit des obligations
§ 2) Effets
Effet de plein droit. L’art 1290 code civil précise avec insistance que la
compensation s’opère de plein droit. Ces termes laissent à penser, à tort,
que la compensation va jouer de façon automatique.
71
Droit des obligations
Cette renonciation ne peut nuire aux tiers, par application de l’a 1299
cc3 ; en effet, le créancier qui, en connaissance de cause, n’a pas
invoqué la compensation légale dont il bénéficiait et a donc payé la
dette qu’il devait à son débiteur perd les sûretés qui garantissaient sa
créance.
§ 1) La compensation conventionnelle
72
Droit des obligations
§ 2) La compensation judiciaire
73
Droit des obligations
Il faut ajouter que pour que la compensation pour dettes connexes puisse
jouer, il faut que la créance invoquée à l’encontre de la personne qui
est en redressement judiciaire ou en liquidation judiciaire soit déclarée.
74
Droit des obligations
Section 2 La confusion
Notion. La confusion est prévue par les a 1300, 1301 cc. Il y a confusion
lorsque les qualités de créancier et de débiteur se réunissent dans la
même personne. Cette confusion opère de droit et éteint la créance.
Conditions.
Créance et dette issues d’un même rapport d’obligation réunies dans un
seul patrimoine. Il doit s’agir d’une créance et d’une dette issues d’un
même rapport d’obligation qui se retrouvent dans un seul
patrimoine6.
5
B est l’héritier de A ; si B est le seul héritier il y a extinction totale mais si B n’est héritier que pour partie il y
aura extinction partielle.
6
Eg hypothèse du locataire qui achète l’immeuble ; mais la condition n’est pas remplie lorsqu’il existe un
contrat de bail et un contrat de sous location (Cass 1ère civ, 02/10/2002, Dalloz 2003 p. 937 : la réunion dans la
même personne des qualités de propriétaire et de locataire principal n’opérant pas au sens de l’a 1300 cc
réunion des qualités de créancier et de débiteur des obligations nées du contrat de sous location, la disparition
du bail principal n’a pas entraîné la résiliation de la sous location).
75
Droit des obligations
76
Droit des obligations
77
Droit des obligations
78
Droit des obligations
§ 2) Preuve
6. Système de preuve. La remise de dette étant une convention on
applique les règles de preuve applicables aux actes juridiques dans le
domaine en question. Ainsi, en matière commerciale le système de la
liberté de preuves prévaut alors qu’en matière civile on applique le
système de la preuve écrite.
7. Présomption. Toutefois les a 1282, 1283 cc pose une
présomption. L’idée fondamentale à la base de ces deux textes est que la
remise volontaire du titre ne peut s’expliquer que par la renonciation à
exercer des poursuites.
Remise du titre original sous seing privé. L’a 1282 cc dispose que la
remise volontaire du titre original sous seing privé par le créancier au
débiteur fait preuve de la libération. Il s’agit d’une présomption
irréfragable de libération du débiteur. En effet, en remettant le titre
original sous seing privé, se dessaisi du seul moyen de faire valoir sa
créance.
Remise volontaire de la grosse. L’a 1283 cc prévoit que la remise
volontaire de la grosse10 du titre fait présumer la remise de dette ou le
paiement. Il ne s’agit ici que d’une présomption simple soit de payement,
soit de remise de dette. Ceci s’explique par le fait que la remise de la
grosse n’est en fin de compte que la remise d’une copie exécutoire,
l’original restant toujours en la position soit du tribunal, soit du notaire.
8. Conditions de la présomption.
Volonté. Il doit s’agir d’une remise volontaire, en connaissance de
cause.
Parties à l’acte. La remise doit avoir été faite par le créancier ou son
représentant au débiteur ou à son représentant.
Objet. On doit remettre l’original sous seing privé ou la copie
exécutoire.
9. Contestation. Les a 1282, 1283 cc dépassent la simple remise de
dette, la présomption posée par ces textes est donc alternative, la remise
fait présumer le paiement ou la remise de dette. En cas de contestation
sur ce point, la preuve incombe au demandeur.
§ 3) Effets
La remise de dette va produire les effets de l’opération que les parties
ont voulu réaliser (eg : s’il s’agit d’une libéralité on applique tous les effets
d’un libéralité).
10. Effet extinctif. La remise de dette à un effet extinctif, elle éteint
l’obligation et les sûretés qui y sont attachées. L’extinction pourra être
totale ou partielle selon ce que les parties auront voulus.
11. Pluralité de débiteurs.
Dette conjointe. S’il s’agissait d’une dette conjointe, la remise consentie
à l’un des débiteurs ne profite qu’à celui-ci.
Dette solidaire. S’il s’agit d’une dette solidaire, la remise accordée à l’un
des débiteurs libère, en principe, les autres. Il est toutefois possible de
stipuler le contraire pour le montant de la dette diminuée de la part du
10
La grosse est l’original d’un titre exécutoire d’un jugement ou d’un acte notarié.
79
Droit des obligations
80
Droit des obligations
Les délais sont fixés par la loi, mais peuvent faire l’objet de certains
aménagements conventionnels.
1. Délais légaux
L’énumération des délais légaux serait fastidieuse ; on peut plus
simplement distinguer les longs, moyens et cours.
16. Prescriptions longues. Il y a deux délais.
Prescription trentenaire. La prescription trentenaire est le délai de
droit commun qui s’applique pour toutes les obligations pour lesquelles
une prescription plus brève n’a pas été prévue par la loi (a 2262 cc).
Cette prescription est particulièrement critiquée, et beaucoup d’auteurs
préconisent de revenir à un délai décennal.
Prescription décennale. La prescription décennale est importante en
pratique, car elle s’applique en matière de responsabilité civile
extracontractuelle (a 2270-1 cc), de responsabilité des constructeurs en
matières immobilière (a 1792 cc), et en matière commerciale (a L110-4
ccom) pour tous les actes de commerce et les actes mixtes.
17. Prescriptions moyennes. Les prescriptions moyennes sont pour
l’essentiel réparties en un délai de 5 et de 3 ans.
Prescription quinquennale. Le fondement de la prescription
quinquennale est la volonté du législateur de « punir » le créancier pour
avoir laissé s’accumuler trop d’arriérés dont le paiement ruinerait le
débiteur.
Domaine. La prescription quinquennale (a 2277 cc) concerne les
actions en paiement des créances périodiques, notamment en matière de
salaires, d’arrérages de rentes, de loyers, de fermages, de charges
locatives, d’intérêts des sommes prêtés, et plus généralement tout ce qui
est payable par année ou à des termes plus courts.
Intervention législative. L’a 2277 cc vise les actions en paiement, aussi
les tribunaux n’appliquent-ils pas cette prescription à l’action en répétition
de l’indu de toute somme à caractère périodique11. Cette jurisprudence a
entraîné une réaction du législateur par la loi du 18/01/2005, qui a
complété l’a 2277 cc en précisant que se prescrivent également par 5 ans
les actions en répétition des loyers, des fermages, et des charges
locatives. Le champ d’application de cette modification est moins large que
l’a 2277 cc : la prescription ne s’applique en effet que dans ces trois
hypothèses, et donc pas, par exemple, en matière de répétition des
intérêts12.
Caractères. Pour que cette prescription quinquennale puisse
s’appliquer, il faut d’après une jurisprudence constante que le montant soit
déterminé au moment de l’échéance, ou qu’il puisse l’être par référence à
des éléments connus du créancier, ne dépendant pas de déclarations du
débiteur. Eg le montant des cotisations à certaines mutuelles se calcule à
partir de la déclaration par l’adhérent de ses revenus; tant que le débiteur
n’a fait cette déclaration, le créancier ne peut pas réclamer, aussi la
prescription de l’a 2277 cc ne va pas s’appliquer.
Portée. La prescription n’atteint que les créances exigibles depuis plus
11
Cf Cass mixte, 12/04/2002, BCM n. 2, Dalloz 2002 p. 2433.
12
Cf Cass 1ère civ, 01/03/2005, BC I n. 110.
81
Droit des obligations
82
Droit des obligations
83
Droit des obligations
1. L’interruption
26. Principe. Elle peut résulter d’un acte du créancier qui affirme sa
volonté de voir le paiement de sa créance ou d’une reconnaissance de sa
dette par le débiteur.
a. Les actes du créancier interruptif de la prescription
27. Principe. La matière est régie par l’a 2244 cc14, la liste qu’il fournit
est limitative. Toutefois, les dispositions de l’a 2244 cc n’étant pas d’ordre
public il est donc possible d’y déroger conventionnellement (eg une simple
lettre peut être interruptive de prescription), sauf exceptions prévues par
les textes.
28. Actes interrompant la prescription. Il faut distinguer entre le cas
où le créancier bénéficie d’un titre exécutoire et le cas ou le créancier n’en
bénéficie pas.
Titre exécutoire. Si le créancier bénéficie déjà d’un acte exécutoire un
commandement de payer par acte extra judicaire ou une saisie suffiront à
interrompre la prescription.
Absence de titre exécutoire. Si le créancier ne bénéficie pas d’un titre
exécutoire, une assignation ou citation en justice seront nécessaires. Ces
deux actions sont interruptible de prescription même s’il s’agit d’une
citation devant une juridiction incompétente, dans l’hypothèse où la
citation a été délivrée dans les conditions exclusive de toute bonne foi (cf
Cass 2ème civ, 16/12/2004, BC II n. 531).
29. Délais préfix. Les délais préfix, par opposition aux délais de
prescription, ne peuvent pas être interrompu.
b. La reconnaissance de sa dette par le débiteur
30. Principe. L’a 2248 cc prévoit que la prescription est interrompu par
la reconnaissance que le débiteur fait du droit contre lequel il prescrivait.
Cette reconnaissance peut être expresse ou tacite (eg paiement d’un
intérêt, demande d’un délai pour payer, invocation d’un compensation).
c. Les effets de l’interruption
31. Principe. En cas d’interruption, un nouveau délai commence à courir
et, en principe, la prescription nouvelle est de même nature que
l’ancienne.
32. Interversion. Les courtes prescriptions des a 227115, 227316 cc
sont fondées sur présomption de paiement. Dès lors, si la prescription est
interrompu pour l’une des cause limitativement prévue par l’a 2274 cc17, il
y a interversion de la prescription. Ainsi le délai de prescription ancien va
être remplacé par le délai trentenaire de droit commun. L’idée que l’aveu
et l’engagement du débiteur prouvent que le paiement n’a pas eu lieu et
14
L’a 2244 cc prévoit qu’ « une citation en justice, même en référé, un commandement ou une saisie, signifiés
à celui qu'on veut empêcher de prescrire, interrompent la prescription ainsi que les délais pour agir ».
15
L’a 2271 cc prévoit que « l'action des maîtres et instituteurs des sciences et arts, pour les leçons qu'ils
donnent au mois; Celle des hôteliers et traiteurs à raison du logement et de la nourriture qu'ils fournissent, se
prescrivent par six mois ».
16
L’a 2273 cc dispose que « l'action des avoués [avocats] , pour le payement de leurs frais et salaires, se
prescrit par deux ans, à compter du jugement des procès ou de la conciliation des parties, ou depuis la
révocation desdits avoués [avocats]. A l'égard des affaires non terminées, ils ne peuvent former de demandes
pour leurs frais et salaires qui remonteraient à plus de cinq ans ».
17
L’a 2274 cc nous indique que « la prescription, dans les cas ci-dessus, a lieu, quoiqu'il y ait eu continuation
de fournitures, livraisons, services et travaux. Elle ne cesse de courir que lorsqu'il y a eu compte arrêté, cédule
ou obligation, ou citation en justice non périmée ».
84
Droit des obligations
qu’il existe un nouveau titre qui doit donc être soumis au droit commun.
2. La suspension
33. Principe. La suspension n’écarte pas le délai déjà couru ; elle arrête
temporairement le cours de a prescription qui recommence à courir
lorsque la cause de la suspension a disparu. Selon l’a 2251 cc, seule la loi
peut énoncer les causes de suspension d’une prescription. On distingue
deux cas principaux, l’incapacité (a 2252 cc) et le fait d’être époux (a
2253 cc).
34. Jurisprudence. La jurisprudence en fait une interprétation
extensive qui procède de l’application de l’adage contra non valentem.
Loi, convention, force majeure. Le caractère limitatif du code civil est
comblé par l’interprétation extensive de la jurisprudence qui considère de
manière générale que la prescription ne court pas contre celui qui est dans
l’impossibilité absolue d’agir par suite d’un empêchement quelque
résultant soit de la loi, de la convention ou de la force majeure (cf Cass
1ère civ, 04/02/1987, JCP 1987 II n. 20818).
Impossibilité morale. La jurisprudence a considéré qu’il peut y avoir
suspension en raison d’une impossibilité morale, dans le cas où le
créancier est dans l’ignorance de ses droits ou dans le cas où le débiteur a
obtenue un sursis d’exécution.
Fin de l’empêchement. La jurisprudence refuse d’appliquer l’adage
contra non valentem une fois que la cause de l’empêchement a pris fin si
le débiteur avait encore suffisamment de temps pour agir ensuite.
35. Délais préfix. En matière de délais préfix, contrairement aux délais
de prescription, aucune suspension n’est possible.
§ 2) Les effets de la prescription
36. Principe. L’effet majeur de la prescription est l’extinction de
l’obligation. Toutefois, elle ne se produit que si le débiteur se prévaut de la
prescription. Selon l’a 2223 cc18, le juge ne peut pas relever d’office le
moyen tiré de la prescription. Procéduralement, la prescription est
généralement invoquée en défense. Elle constitue une fin de non recevoir.
De plus, elle peut être soulevée en tout état de cause devant le juge du
fond (a 122 ncpc et a 2224 cc19).
37. Doctrine. En doctrine il existe une controverse sans grand intérêt
pratique quant à la portée de l’effet extinctif de la prescription. Deux
courants de pensées s’opposent :
Courant processualiste. La prescription n’atteint que l’action en justice
et laisse subsister l’obligation elle-même. Autrement dit la prescription
n’éteint pas l’obligation.
Thèse dite substantialiste. La prescription éteint à la fois l’action et
l’obligation. Cette thèse est majoritaire en doctrine et correspond à la
position de la jurisprudence. L’argument majeur invoqué est un
raisonnement par l’absurde, si la prescription avait pour seul effet
d’éteindre le droit d’agir en justice, cela aurait pour conséquence
l’imprescriptibilité des obligations qui ne nécessite pas d’une action en
18
L’a 2223 cc dispose que « les juges ne peuvent pas suppléer d'office le moyen résultant de la prescription ».
19
L’a 2224 cc prévoit que « la prescription peut être opposée en tout état de cause, même devant la cour
royale [la cour d'appel], à moins que la partie qui n'aurait pas opposé le moyen de la prescription ne doive, par
les circonstances, être présumée y avoir renoncé ».
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Droit des obligations
justice.
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