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Sur présentation du droit fiscal : matière parfois effrayante notamment pour les
littéraires. Pourtant, droit fiscal est du droit, non des mathématiques. On peut envisager cette
matière sous de nombreux angles : philosophique, sociologique, juridique, …
Place du cours de droit fiscal dans études de droit : enseigné ici en L2 (en L3 à
Assas). Différence entre droit fiscal en L2 et en L3 : plus exigeant en L3. Ici : cours
semestriel, n’appartenant pas aux « matières fondamentales ».
Le cours sera général : pas uniquement de la technique juridique. Avant tout : s’initier
au langage du droit fiscal.
Bibliographie : un seul ouvrage conseillé (si besoin seulement), le plus proche du cours
Introduction au droit fiscal et à la théorie de l’impôt, M. Bouvier, coll. Systèmes
contient aussi éléments de réflexion sur place de l’impôt dans la société (ce qui intéresse le
professeur Esclassan).
Semble une notion simple à appréhender ; en réalité, elle est « incertaine », pas
toujours évidente.
Pourquoi notion peut présenter difficultés de compréhension :
1° Terminologie parfois incertaine, pas toujours fiable. Ex : autres notions que l’impôt,
comme « taxe ». Taxe peut être un impôt (ex TVA), mais certaines taxes ne sont pas des
impôts.
2° Impôt souvent présenté dans ses caractéristiques premières comme un « prélèvement
obligatoire » ; or, tous les prélèvements obligatoires ne sont pas des impôts.
Cette distinction est d’autant plus importante que : pas de définition générale de
l’impôt. Pas de critères identifiés pour cerner précisément quelles sont les grandes
caractéristiques de l’impôt.
Toutefois, on dispose d’analyses, de tentatives de définition, faites par la doctrine,
et de la notion constitutionnelle de l’impôt (donnée dans art. 34 de Constitution).
A. Les critères de l’impôt selon la doctrine (ou : la notion d’impôt dans la doctrine)
2 blocs de critères-clés :
a) Modalités de l’impôt
1° La forme de l’impôt (« prestation pécuniaire »). Pour auteurs du 19e, pécuniarité de
l’impôt est signe de la modernité, et distinction d’avec les formes anciennes (prélèvement
en nature : ex corvée). NB : Gabriel Ardant a écrit Histoire de l’impôt, où il explique que
passage de l’impôt en nature à l’impôt pécuniaire a été une libération pour le
contribuable ; certes, contribuable toujours contraint de payer, mais monnaie est fongible,
donc paiement bien plus aisé et libre progrès pour les libertés individuelles.
2°La régularité du prélèvement (« prélevée régulièrement »). Régularité est
caractéristique forte de l’impôt, car : il peut y avoir prélèvements forcés qui n’ont pas
caractère régulier. Ex : quand prélèvements forcés sont levés de manière exceptionnelle
(pillage, razzia, …) ; impôt a à voir avec domination et pouvoir, il procède souvent d’un
rapport épisodique (conquête d’un territoire : conquérants veulent exercer pouvoir et
soumettent population avec tribut puis impôt).
3° Le caractère autoritaire du prélèvement (« prélevé (…) par voie d’autorité »). Impôt
peut être levé contre volonté individuelle. Problème : comment concilier démocratie et
consentement forcé ? « Consentement à l’impôt » : pas consentement individuel, mais
collectif, via représentants. Si pas paiement de l’impôt, puissance fiscale peut forcer
contribuable à payer (« recouvrement forcé »). Prélèvement par voie d’autorité fait que
l’impôt ne peut être refusé ou négocié.
b) Finalités de l’impôt
1° La couverture des charges publiques (« en vue de couvrir les charges publiques »).
Impôt servirait uniquement à financer dépenses nécessaires au fonctionnement des services
publics : assure légitimité de l’impôt. Conséquence : impôt ne peut être perçu par personnes
privées.
2° L’absence de contrepartie (« sans contrepartie directe ») : quand contribuable paie
impôt, il ne paie pas en échange d’un service précis. Impôt n’est pas le « prix » des
services publics, il ne procède pas d’un « échange économique » : pas de rapport
marchand dans paiement de l’impôt. Pas de lien direct entre services publics et impôt.
Conséquence : contribuable ne peut refuser de payer au motif qu’il n’utilise pas tel ou
tel service public (si impôt était conçu comme prix d’un service, cela affaiblirait l’Etat).
Grande conviction de doctrine sur ce point : l’impôt n’est pas autre chose qu’une
nécessité pour le fonctionnement de la société organisée ; pas d’autre raison d’être de
l’impôt que la nécessité d’assurer le fonctionnement des services publics. Impôt permet
uniquement organisation de la vie collective.
Définition, adoptée au 19e s, est toute relative car exprime état de société à ce moment-
là.
Principalement :
Art. 34 : « la loi fixe les règles relatives à l’assiette, au taux, et aux modalités de
recouvrement des impositions de toutes natures ».
2. La portée de l’art. 34
Ils sont constitués d’une seule catégorie aujourd’hui : les cotisations sociales (=
cotisations de sécurité sociale).
Elles ont deux caractéristiques :
- Caractère obligatoire (comme l’impôt). NB : adhésion à une mutuelle, dite « cotisation
sociale complémentaire » ; mais dès qu’on travaille, on n’a pas le choix d’adhérer ou
non à la sécurité sociale : on est tenu de verser un prélèvement obligatoire qui a le
caractère d’une cotisation sociale.
- Donne droit à une contrepartie : remboursement des soins, versement à une pension
de retraite, … La personne qui paie des cotisations sociales obligatoires a la qualité
« d’assuré social » qui donne droits sociaux : qui paie se protège. Système
d’assurance (on cotise pour se protéger contre maladie, chômage) : diffère de
l’impôt car débouche sur une contrepartie individuelle.
I. La classification économique
2. Les grands impôts sur le revenu existant dans notre système fiscal
Aujourd'hui : 3 impôts sur revenu des personnes physiques, 1 impôt sur revenu des
personnes morales.
Quand on cherche place des impôts sur revenu dans système fiscal français, il faut
distinguer impôt sur revenu des personnes physiques et impôt sur revenu des personnes
morales.
1° IRPP
Toujours associé à idée de réduction des inégalités : conçu comme impôt
progressif (calculé de telle sorte que les revenus élevés vont payer, en proportion, davantage
que les revenus faibles). Instrument de redistribution des revenus.
Autre caractéristique de l’IRPP : impôt communautaire. Le contribuable taxé à
l’IRPP n’est pas forcément un individu isolé ; dans le cadre des familles, c’est le groupe
familial qui est taxé à l’IRPP (notion de « foyer fiscal ») : on taxe les revenus totaux du
groupe en en déduisant certaines charges pesant sur lui (ex éducation d’enfants mineurs).
Progressivité de l’impôt + impôt communautaire imposition faible ou nulle
pour les faibles revenus quand enfants. Statistiques IRPP 2009 : 34 M de foyers fiscaux
sont théoriquement assujettis à l’IRPP (= « dans le champ d’application ») ; sur ces 34 M, 16
M sont effectivement assujettis à l’IRPP : 1 contribuable sur 2 ne paie pas IRPP.
Attention : ne pas confondre absence de paiement de l’IRPP et absence de paiement de
tout impôt ; tout le monde paie impôt, notamment TVA. Ne faudrait-il pas existence d’un
impôt minimum, symbolique, de l’IRPP, pour que citoyens prennent conscience du
financement collectif de l’Etat ? Attention : TVA beaucoup plus lourde que l’IRPP, mais
« indolore » car ne se voit pas.
2° CSG + CRDS
Ont 3 différences essentielles avec IRPP :
- Ne sont pas des impôts d’Etat : sont levés pour financement de protection sociale ;
- Sont proportionnels : pas conçus pour assurer une redistribution des revenus (= pas
finalité extrabudgétaire) ;
- Relèvent d’une logique individualiste (vs communautaire) : contribuable est
l’individu, jamais famille ou foyer.
- Rendement très élevé : IRPP génère 60 G € par an, CSG génère plus de 85 G € ; CSG
est, par son rendement, le 1er impôt sur le revenu des personnes physiques.
Par dérogation : sociétés de personnes peuvent être taxées en leur nom sur bénéfices
qu’elles réalisent, à l’impôt sur les sociétés, si elles choisissent cette option. Ce choix est
irrévocable.
NB 2 : L’impôt sur la dépense n’est pas si éloigné de l’impôt sur le capital, quand il
impose des dépenses d’investissement.
Car : certes, sur certaines dépenses, il y a une différence importante entre impôt sur la
dépense et impôt sur le capital. 2 grandes familles de dépenses : investissement ou
fonctionnement. Mais :
- Impôt sur dépense de fonctionnement = « impôt sur la consommation » ; impôts sur
dépenses de consommation ne sont véritablement pas autre chose que des impôts sur
la dépense (certes une forme de taxation indirecte du revenu, mais rien à voir avec
impôt sur le capital).
- Impôt sur dépense d’investissement : impôt sur la dépense certes (car payé lors d’une
acquisition), mais aussi impôt sur le capital (car objet de dépense d’investissement
n’est pas détruit par sa consommation, mais il enrichit le patrimoine de
l’acheteur).
2. Les principales familles d’impôt sur la dépense dans le système fiscal français
Les impôts analytiques sont souvent des impôts anciens : ils ont survécu, on les
trouve essentiellement dans les droits sur les alcools et sur les tabacs. Ceux-ci existent
surtout depuis le 19e s Aujourd'hui, ils présentent 2 caractéristiques :
- ils portent un nom que leur a donné le droit communautaire (« droits d’accise » (sic)) :
car objets d’un processus d’harmonisation communautaire,
- leurs recettes sont affectées en grande partie au budget de la sécurité sociale (
volonté de marquer les esprits, avec conjonction des budgets portant sur le mal et le
remède).
Volume des droits sur les alcools et sur les tabacs : en chute car succès grandissant des
campagnes anti-alcool et anti-tabac, et car augmentation des taxes sur les tabacs.
Principal impôt analytique aujourd'hui : taxe intérieure sur les produits pétroliers
(TIPP). Il est un des 4 grands impôts actuels du système fiscal français (en rendement) : TVA
(50 %), IRPP (20 %), impôt sur sociétés (15 %), TIPP (11 %). TIPP augmente avec prix du
baril de pétrole.
Imposition sur la dépense a toujours été objet de débat : partisans et adversaires, avec
opinions diamétralement opposées entre impôt sur la dépense et impôt sur le revenu.
Impôt sur le capital = impôt qui taxe la propriété d’un bien, celui-ci se présentant
comme un « élément de capital ou d’investissement » (il peut avoir une forme immobilière
ou mobilière).
Remarques sur les rapports entre imposition sur le capital et imposition sur la
dépense ou le revenu :
- Rapport entre impôt sur le capital et impôt sur la dépense : impôt sur le capital peut
parfois se présenter comme un impôt sur la dépense (quand il est prélevé à
l’occasion d’une dépense d’investissement).
- Rapport entre impôt sur le capital et impôt sur le revenu : un impôt sur le capital
peut représenter une forme indirecte de taxation du revenu, quand cet impôt sur le
capital aura été prélevé lors de l’acquisition d’un patrimoine et quand cette acquisition
aura été réalisée avec un revenu qui a été épargné (ex : paiement d’un impôt à
l’occasion d’un achat d’un appartement : impôt sur le capital certes, mais aussi sur le
revenu épargné pour acheter ; et si système où IRPP coexiste avec impôt sur capital ou
dépense, alors : quand j’achète appartement avec revenu que j’ai épargné, alors je suis
taxé sur l’emploi de mon revenu épargné double taxation de ce même revenu :
taxation annuelle du revenu, et taxation de l’utilisation de l’épargne à l’occasion d’un
achat).
Il existe 2 grands groupes d’impôts sur le capital dans le système fiscal français :
impôts qui taxent la détention du capital, impôts qui taxent la transmission du capital.
2 grands types d’impôts qui taxent la détention du capital : ISF, certains impôts
locaux.
Créé en 1989.
Mais n’est alors que résurgence d’un précédent impôt, institué en 1981 : « impôt sur
les grandes fortunes ». Celui-ci a cristallisé passions politiques et a finalement sombré :
supprimé en 1986 lors de l’alternance parlementaire ; on considère aujourd'hui encore, dans
une grande partie de la classe politique, que la suppression de cet impôt en 1986 a coûté en
grande partie à la droite la victoire à l’élection présidentielle de 1988 ; opinion publique a vu
d’un mauvais œil la suppression brutale de cet impôt (telle la revanche des « gros » sur les
« petits »).
ISF représente impôt annuel sur propriété d’un patrimoine ; ne concerne que
personnes physiques ; ne taxe qu’à partir d’un certain seuil de fortune.
ISF a rendement très faible : 1.5 % des recettes de l’Etat (mais avant crise
financière de 2008, « dynamique de l’ISF » : son rendement augmentait, car nombre de ses
contribuables augmentait, et car valeur vénale des biens immobiliers possédés par le
contribuable, dans contexte de forte spéculation immobilière, augmentait). NB : quand un
impôt rapporte très peu, 1° soit peu de fortunes taxables ; 2° soit exonérations possibles
(raison effective), instituées par le législateur ; ISF ne taxe pas toutes les fortunes (ex :
propriété d’œuvres d’art, de bois et forêts, de monuments historiques, n’est pas taxée à l’ISF).
Paradoxe : ISF ne taxe pas tous les éléments de la fortune, et taxe des personnes qui
ne sont pas forcément fortunées (ex : si valeur vénale d’une résidence principale – et unique
– a augmenté par spéculation générale).
ISF pose 2 types de problèmes :
1° taxe-t-il véritablement les fortunes (non, cf. supra : problème d’assiette de l’impôt) ?
2° situation de « concurrence fiscale » entre les Etats : Etats tentent d’attirer sur leur
territoire des investissements, activités et personnes : car mondialisation et délocalisation ;
fiscalité est utilisée comme facteur d’attraction (Etats veulent être « moins-disants » (sic) =
avec une fiscalité moins lourde). Problème de l’ISF dans ce cadre : ne place-t-il pas la
France dans situation défavorable ? Il existe peu de pays dans l’UE ayant un impôt sur la
fortune (France, Espagne, Luxembourg, Suède, Finlande, …), la plupart l’ayant supprimé car
concurrence fiscale (Allemagne en 1995, Autriche en 1993, Danemark en 2001, Pays-Bas en
2001, …).
2° Certains impôts locaux (se présentent a priori comme des impôts sur la propriété du
capital) :
- Taxe foncière sur les propriétés bâties : impôt annuel dû par tous propriétaires
d’immeubles bâtis, levé par collectivités locales (communes, départements, régions
« impôt de superposition »). Rendement important : 20 % des recettes fiscales
des communes.
- Taxe foncière sur les propriétés non bâties : impôt annuel dû par tous les
propriétaires de propriétés non bâties (= « terrains). Rendement très médiocre : à
peine 2 % des recettes fiscales des communes.
- Taxe professionnelle (suppression annoncée en janvier 2009) : impôt local (aux
collectivités locales) sur les entreprises (comprend toutes les activités indépendantes).
Rendement très important voire primordial : 50 % des recettes fiscales des
communes.
Taxes sur propriétés bâties et non bâties : effectivement impôt sur le capital car
seuls concernés par ces taxes les propriétaires de biens immobiliers. Mais, quand on regarde
l’assiette de ces taxes, on peut avoir un doute sur leur nature d’impôt sur le capital : car
leur assiette est la « valeur locative ». Valeur locative = valeur estimée par le fisc de ce que
l’immeuble considéré rapporterait annuellement s’il était loué ; mais valeur locative pas
estimée par rapport au marché locatif ; et valeur locative estimée par le fisc sert de base pour
l’imposition, que le propriétaire loue ou non son bien immobilier. Impôts qui ne
concernent que propriétaires d’un bien immobilier, mais qui, au vu de leur assiette, se
présentent comme impôt sur revenu locatif estimé.
Taxe professionnelle : objet de réforme importante en 1999 (quand Strauss-Kahn
ministre des finances), pour modernisation.
- Avant 1999 : taxe professionnelle calculée en fonction : 1° d’une fraction des salaires
bruts annuels versés par les entreprises ; 2° d’une partie du « prix de revient des
immobilisations ». Ces deux éléments, formant l’assiette de la taxe professionnelle,
résultaient d’une réforme de 1975. Critiques importantes et répétées contre cette
assiette, qui aurait double inconvénient : pénalise l’emploi, pénalise les
investissements. Assiette antiéconomique.
- 1999 : suppression de la fraction relative aux salaires, seules « immobilisations »
restent. « Immobilisations » = investissements des entreprises. Impôt sur
investissements des entreprises : impôt sur le capital.
a) L’impôt réel
b) L’impôt personnel
Distinction la plus ancienne et la plus utilisée en droit fiscal français : Code général
des impôts repose sur distinction entre impôts directs et impôts indirects.
Contentieux fiscal fondé en grande partie sur distinction entre impôts directs et
impôts indirects. Système français singulier : pas de juge unique en matière fiscale soit
juge administratif (impôts directs), soit juge judiciaire (impôts indirects).
1. La nature de la distinction
a) Le critère administratif
Impôt direct : quand son recouvrement se fait sur la base d’un acte administratif.
Fisc édite un acte administratif appelé « titre de recouvrement » (ou : « titre de
perception »). Ce titre a caractéristiques spécifiques :
- Exécutoire. Fisc peut forcer le contribuable à payer (« recouvrement forcé ») sans
passer par une décision de justice.
- Nominatif (= atteint « nommément » une personne). Suppose que fisc ait
informations sur le contribuable : registre établi et conservé par fisc (récapitulatif de
tous contribuables concernés par une catégorie d’impôts en cause), appelé « rôle » (>
rouleau) ; vient de temps immémoriaux.
Relation directe entre contribuable et fisc, qui a lieu par l’émission du titre de
recouvrement. Grâce à cette technique administrative, impôt touche un contribuable
déterminé.
Impôt direct : quand impôt supporté effectivement par le contribuable qui l’a payé
(alors, « incidence directe »). Ex IRPP.
Impôt indirect : quand impôt peut être répercuté sur d’autres que le contribuable
identifié. Ex TVA.
Notre système fiscal combine les deux catégories d’impôts. Originalité : présence
importante d’impôts indirects. Caractéristique de pays du sud de l’Europe.
1° Impôts directs :
- Avantage : bonne connaissance par le fisc du fonctionnement de l’impôt. Fisc est
au centre du fonctionnement du système s’imposition.
- Inconvénient : impôt direct exige un système administratif très développé. Dans
cadre d’un micro-Etat, cet inconvénient est surmontable (car faible population) ; dans
grand Etat, cela génère coût administratif (« coût de la gestion fiscale ») élevé.
Pendant longtemps, on ne s’est pas préoccupé du coût de la gestion fiscale ; cette
préoccupation est apparue il y a une vingtaine d’années
2° Impôts indirects :
- Avantage : coût administratif faible. Car : impôt indirect est perçu « au comptant »,
« spontanément ». Ex TVA : les entreprises sont les percepteurs de l’impôt pour le
compte de l’Etat.
- Inconvénients :
o Sous l’angle administratif, ces impôts génèrent la forte tentation de la fraude,
donc risque important de déperdition de collecte d’impôts (donc nécessité de
dépenses pour contrôle fiscal).
o Sous l’angle économique, ils permettent injustice (car ne prennent pas en
compte capacités contributives du contribuable).
C. La distinction entre impôts proportionnels et impôts progressifs
a) L’impôt proportionnel
= Celui dont le taux d’imposition est fixe (toujours fixe ! Toujours, toujours
identique !).
Ce même taux s’applique systématiquement pour le calcul de l’impôt dû par
contribuables, quel que soit montant de l’assiette.
Ex 1 : impôt sur les sociétés : taux de 33.33 %.
Ex 2 : TVA : comporte certes 3 taux (« normal » – 19.60 %, réduit – 5.5 %, super-
réduit – 2.1 %), mais pas pour autant impôt progressif ; car ces 3 taux s’appliquent bien à des
catégories de dépenses différentes, mais dans chaque catégorie c’est le même taux qui
s’applique.
Système fiscal français combine les 2 types d’impôts, avec une place non
négligeable pour impôts proportionnels.
Impôt juste est celui qui taxe le contribuable seulement au pro rata de ce qu’il
gagne (si impôt sur revenu) ou de ce qu’il dépense (si impôt sur la dépense.
Objectif des partisans de l’impôt progressif : pas « impôt juste », mais « justice
sociale par l’impôt ».
Raisonnement de départ : impôt doit être appréhendé comme un instrument de
correction des inégalités économiques et sociales.
Double finalité de l’impôt :
1° fonction classique de financement des dépenses publiques (= « fonction budgétaire
de l’impôt ») ;
2° fonction de redistribution des revenus (impôt doit être utilisé dans finalité
« extrabudgétaire » pour corriger inégalités ou en faire un instrument de relance).
Donc : si l’on accepte que l’impôt soit outil de correction des inégalités, on doit
accepter que l’impôt soit aménagé en fonction des capacités contributives, jusqu’à aller à
faire en sorte qu’il soit peu ou pas payé par les revenus faibles, et donc en reporter la charge
sur les revenus plus élevés. « Discriminations positives » : impôt différencié.
L’impôt analytique consiste à taxer isolément une opération. Ex : droits sur les
tabacs, droits sur les alcools.
Avantages : puisque taxent opérations spécifiques, impôts analytiques permettent une
« discrimination de taux » selon nature de l’opération taxée.
Inconvénient : ce type d’impôt ne permet pas personnalisation car on ne taxe qu’une
opération. Aveugle au regard des capacités contributives des contribuables.
Avantages : simplicité. Ex IRPP, « impôt global » car : taxe en une seule fois tous les
revenus de l’année (donc si différentes « catégories » (= sources) de revenus, celles-ci sont
additionnées et c’est le total qui est taxé) ; et car repose sur une philosophie communautaire :
dans conception française, IRPP due par un foyer fiscal composé d’une ou plusieurs
personnes (conjoints mariés avec enfants mineurs à charge (par exception, enfants majeurs à
charge peuvent être compris dans foyer fiscal). IRPP établi au nom du foyer fiscal.
Quand foyer fiscal comprend plusieurs personnes, IRPP taxe en une seule fois la totalité des
différents revenus des différents membres.
De plus, impôt global évite de multiplier les taxations.
Egalement : permet personnalisation de la charge fiscale (permet progressivité et
tient compte des capacités contributives).
Inconvénient : risque d’accroissement de la pression fiscale, quand technique de
l’impôt global est combinée avec technique de la progressivité du taux. Cf. règle de
l’imposition obligatoire à l’IRPP des conjoints mariés : quand les deux conjoints
travaillent, leurs revenus sont additionnés et taxés en une seule fois ; mais quand cette
technique d’imposition est combinée avec progressivité de l’impôt, risque pour conjoints
mariés ayant revenus confortables de voir leur revenu taxé augmenter rapidement.
Problème soulevé en 1983-1983 : proposition d’imposition séparée pour femmes mariées.
Réponse : 1° refus car nombre de déclarations augmenterait et serait coûteux ; 2° femmes
mariées obtiennent droit de signer la déclaration fiscale du foyer.
1. Définitions
Impôt de répartition = impôt pour lequel pas de taux d’imposition fixé à l’avance.
Dans un système de répartition, c’est le produit total de l’impôt qui est fixé à l’avance par
le bénéficiaire (surtout l’Etat) ; ce produit est ensuite réparti entre contribuables.
Système actuel.
= Impôts dont le taux est fixé à l’avance par le législateur.
2. Avantages et inconvénients
Les impôts sur le revenu revenant à l’Etat = IRPP + impôt sur les sociétés.
Les impôts sur la dépense revenant à l’Etat = TIPP + TVA.
Les impôts sur le capital revenant à l’Etat = ISF + droits d’enregistrement (droits de
mutation à titre onéreux sur achats de fonds de commerce, droits de succession, droits de
donation).
= « Grandes taxes directes locales », droits de mutation à titre onéreux sur les
achats d’immeubles (uniquement pour les départements), fraction de la TIPP (attribuée par
l’Etat aux départements et aux régions), petits impôts et taxes (sur produits de jeux de
casino, de balayage des trottoirs, sur affiches publicitaires, …).
I. Le principe de légalité
C’est un des principes les plus importants, car il détermine qui a le droit de créer des
normes en matière fiscale.
a) Les sources
DDHC, art. 14 :
Principe de légalité est énoncé à l’art. 14 : « tous les citoyens ont le droit de constater,
par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la
consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le
recouvrement et la durée ».
L’art. 14 énonce le principe du « consentement de l’impôt » (sic) par les citoyens
ou leurs représentants. L’art 14 énonce aussi une condition fondamentale de la légitimité
politique de l’impôt : acceptation par les citoyens ou leurs représentants. Traduction
juridique du consentement de l’impôt : principe de légalité de l’impôt.
b) La portée
Tel qu’exprimé dans ces deux catégories de sources, le principe de légalité de l’impôt
entraîne les conséquences suivantes :
3° Principe de légalité ne signifie pas pour autant que toutes les dispositions du
droit fiscal ont une nature législative. En effet, quand on regarde Code général des impôts
et Livre des procédures fiscales (ouvrages fondamentaux du droit fiscal), on voit que textes en
matière fiscale sont composés de dispositions législatives et de dispositions réglementaires.
Attention : principe de légalité de l’impôt a pour seule conséquence de réserver à la loi
une compétence exclusive dans la création des normes fiscales. En revanche, il n’interdit pas
au législateur de prévoir que mesures nécessaires à l’application de la loi fiscale pourront
être fixées par le biais de décrets d’application. On parle de « compétence
subordonnée » du pouvoir réglementaire en matière fiscale : principe de légalité de l’impôt
n’interdit pas présence de mesures réglementaires en matière fiscale, mais celles-ci ne peuvent
intervenir que pour l’application des mesures fiscales, et seulement si la loi l’a précisé.
Mais : législateur ne peut déléguer son pouvoir de créer des normes fiscales au
pouvoir réglementaire.
Quand loi n’utilise pas à plein sa compétence exclusive de création des normes
fiscales, elle s’expose à censure du Conseil constitutionnel, sous qualification
« d’incompétence négative ».
a) Les sources
DDHC :
Idée d’égalité se trouve dans 2 formulations :
- Formulation générale : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droits » (art. 1).
- Egalité devant l’impôt : « la contribution commune doit être également répartie
entre tous les citoyens à raison de leurs facultés » (art. 13).
Constitution de 1958 :
Reprend formulation générale relative à l’égalité en droits (art. 2 : « la France assure
l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion »).
a) Les sources
Double portée :
- Renforce légitimité de l’impôt (si impôt nécessaire, alors il est légitime).
- Justifie prérogatives exorbitantes que détient l’administration fiscale pour lutter
contre fraude fiscale : Conseil constitutionnel considère que principe constitutionnel
de nécessité de l’impôt justifie droit de perquisition et de saisie de documents utilisé
par fisc (en vertu d’autorisation du législateur). Atteinte aux droits fondamentaux
certes, mais conformité au principe de nécessité de l’impôt.
Mais en matière fiscale, ce principe n’a qu’une portée réduite, qui s’explique d’abord
par les caractéristiques générales de ce principe.
Diversité car : principe énoncé en droit civil, pénal, administratif, mais à chaque
fois avec des portées différentes. Droit civil : art. 2 du code civil (« la loi ne dispose que
pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif »). Droit pénal : art. 8 de la DDHC. Droit
administratif : principe général du droit (non-rétroactivité des actes administratifs).
Conséquence : portée relative de ce principe en droit français. Caractère relatif
reconnu par Conseil constitutionnel : « sauf en matière pénale, la loi peut comporter des
dispositions rétroactives » (décision 22 juillet 1980).
2 grands cas :
1. La signification de ce principe
Concerne les droits de la défense. Selon ce principe, nul ne peut être mis en cause
sans avoir été en mesure de répondre aux éléments qui lui sont reprochés.
Priorité pour l’administration fiscale, qui doit déployer la plus grande performance
à l’égard de cet objectif.
Priorité encore plus criante en période de crise économique.
2e PARTIE : LES GRANDS IMPÔTS DU SYSTEME FISCAL FRANÇAIS
Art. 4A du code général des impôts : contribuables relevant de l’IRPP sont les
personnes physiques ayant leur domicile fiscal en France ou ayant perçu des revenus de
sources françaises.
Personnes physiques, domicile fiscal en France, revenus de sources françaises.
a) Le principe
a) Le principe
Portée étendue de ce principe : car domicile fiscal en France, s’il est établi,
provoque imposition en France à l’IRPP de la personne concernée quelle que soit sa
nationalité et quelle que soit l’origine territoriale du revenu.
Notion de domicile fiscal en France : notion propre au droit fiscal : « domicile fiscal »
ne se confond pas nécessairement avec « domicile personnel ».
Remarques :
- Principe de l’imposition des revenus de sources françaises perçus par des personnes
résidant à l’étranger : mis en œuvre seulement si pas d’application de conventions
fiscales dérogeant à ce principe d’imposition. Personnes non imposées à l’IRPP si
convention fiscale prévoyant non imposition des revenus de sources françaises.
- Quand imposition s’applique, paiement de l’impôt dû par la personne vivant à
l’étranger est assuré à titre de précaution par la technique de la « retenue à la source »
(impôt est prélevé au moment du paiement de la somme, en France, par le débiteur au
créancier).
2 problèmes à l’égard des revenus taxés à l’IRPP : quels sont les revenus soumis à
l’IRPP ? Selon quelles règles sont-ils taxés ?
Revenus soumis à l’IRPP : droit fiscal définit différentes catégories juridiques de
revenus soumis à l’IRPP.
8 catégories :
- 5 ont la propriété commune d’être des revenus issus d’une activité (= « revenus du
travail » = « revenus d’activité ») :
o TS (traitements et salaires),
o BIC (bénéfices industriels et commerciaux),
o BNC (bénéfices non commerciaux),
o BA (bénéfices agricoles),
o rémunération de certains dirigeants de société.
- 3 autres catégories concernent « revenus du patrimoine » (= revenus tirés de la
gestion d’un patrimoine = « revenus du capital ») :
o revenus fonciers (= issus de la location d’un patrimoine immobilier),
o RVM (revenus de valeurs mobilières = revenus de l’épargne = revenus de
placement),
o plus-values immobilières ou mobilières réalisées par une personne
physique à titre privé.
Règles de taxation des différents revenus : chaque catégorie de revenu doit être retenue
pour imposition sur le montant net du revenu (= revenu brut, sans les frais supportés pour son
obtention). En réalité, règles varient selon catégorie de revenu. Conséquence : certaines
catégories de revenus ont traitement plus favorable.
Dans la plupart des cas, pas de problème de qualification, car le cas est clair.
Si doute, 2 grands critères :
- Existence d’un lien de subordination (critère de droit commun) : doivent être
qualifiées de traitements et salaires les rémunérations versées aux personnes qui sont
placées, vis-à-vis de leur employeur, dans un Etat de subordination juridique. Ce
critère joue pour les salariés de droit commun, mais aussi pour les dirigeants de
sociétés de capitaux qui peuvent être considérés comme des salariés de leur société (2
conditions : exercice d’une mission de gestion justifiant le versement d’une
rémunération, rémunération est alors traitement/salaire si associé est minoritaire dans
le capital de l’entreprise).
- Disposition expresse d’une loi (critère de qualification légale) : pour certaines
rémunérations, loi précise expressément que des rémunérations sont des traitements et
salaires. Ex : droits d’auteurs (« salaires » par disposition expresse de la loi, si
déclarées au fisc par les éditeurs).
1- Le principe :
Le salaire qui va être soumis à l’impôt est le salaire net de frais professionnels.
Droit fiscal précise aux contribuables les règles pour déterminer montant de leurs frais
professionnels. Il offre 2 systèmes possibles d’évaluation de ces frais : système de
l’évaluation forfaitaire des frais professionnels ; système d’évaluation des frais réels. NB :
droit fiscal permet à chaque salarié de choisir chaque année l’un ou l’autre de ces deux
systèmes. De plus, à l’intérieur d’un foyer fiscal, chaque salarié est libre de choisir chaque
année l’un de ces systèmes.
2- Les méthodes :
- Méthode de l’évaluation forfaitaire des frais professionnels : consiste à déduire une
somme forfaitaire de frais professionnels évalués à 10 % du salaire annuel net de
charges sociales (taux fixé par législateur). Ex : salaire annuel net de 16 000 € avant
détermination des frais professionnels montant des frais professionnels = 1 600 €.
Salaire net : 14 600 €. Cette méthode est ouverte à tous les salariés. Il est
extrêmement simple de choisir cette méthode : salariés qui n’indiquent pas
montant de frais réels sur leur déclaration d’IRPP sont supposés avoir choisi
évaluation forfaitaire. Cette méthode d’évaluation forfaitaire s’accompagnait de
déductions forfaitaires supplémentaires pour certaines professions.
- Méthode d’évaluation des frais réels : contribuable qui préfère déduire frais réels
(ceux qu’il a réellement supporté) peut choisir cette méthode. Ce choix s’effectue par
la seule mention sur sa déclaration du montant des frais réels. En réalité, choix
entraîne obligations lourdes pour le salarié : obligation fondamentale de se tenir
prêt à justifier à l’Administration le montant des frais qu’on a déduits (2 aspects : il
faut pouvoir justifier la réalité du montant, et le bien-fondé de ces frais dans leur
principe ; loi fiscal a une conception restrictive des frais professionnels déductibles :
elle n’admet comme frais professionnels déductibles pour les salariés que les « frais
inhérents à la fonction ou à l’emploi », c'est-à-dire dépenses strictement nécessitées
par les conditions de la profession) ; salariés se trompent souvent sur bien-fondé des
frais professionnels déductibles : ex jurisprudence n’admet que certaines dépenses
vestimentaires (parmi elles, seulement « vêtements professionnels » comme blouse ou
bleu), elle admet dépenses de transports entre domicile et lieu de travail (mais frais de
transport trop élevés, résultant d’un domicile trop éloigné du lieu de travail, pas
admis : critère est distance max de 40 km, avec exception si salarié peut le justifier
expressément). Salaire soumis à imposition sera salaire net de frais
professionnels ; depuis LFI de 2005, suppression de disposition particulière,
propre au salaire : « abattement spécial » de 20 % pour tous les salariés (calculé à
partir du salaire net de frais professionnels ; d’où salaires étaient soumis à imposition
pour 80 % seulement du salaire net de frais professionnels. Raison de cet « abattement
spécial » : selon législateur, salariés méritaient un avantage, car « les revenus des
salariés sont connus avec une grande certitude par l’Administration fiscale » (car tous
employeurs ont obligation chaque année de déclarer à l’Administration fiscale le
montant des salaires qu’ils ont versés à leurs salariés). Quand suppression dans cet
avantage : législateur a intégré cet abattement de 20 % dans barème de l’IRPP ;
donc tous contribuables à l’IRPP bénéficieraient de cet abattement. D’où précision
du législateur : les non-salariés (ex activités indépendantes, BIC et BNC) sont soumis
à l’IRPP sur 20 % de plus que le revenu réellement gagné (nominalement), pour
reprendre l’intégration des 20 % dans le barème.
b) La qualification légale
1. La qualification de BNC
Principe posé par législateur : sont qualifiables de BNC tous les revenus qui ne
trouvent place dans aucune des autres catégories de revenus.
Donc qualifiés de BNC : revenus de professions pas officiellement répertoriées :
guérisseurs, mages, voyants, prostituées. Taxation même des profits tirés d’activités
illicites (pas de problème !).
De plus, sont qualifiées de BNC ce que droit fiscal appelle « sommes d’origine
inexpliquée ». Somme d’origine inexpliquée = taxable à l’IRPP (pratique pour le fisc).
Ex (bien réel) : couple de retraités (classe moyenne aisée) font l’objet d’un contrôle
fiscal (examen de situation fiscale personnelle : sur 3 ans en arrière, fisc peut examiner tout
patrimoine d’un contribuable). On leur demande de produire relevés bancaires (OK, ils les
avaient). Pas de bol : lors d’une année, ils avaient versé en liquide sur leur compte bancaire
500 000 FF. Demande orale de l’origine de cette somme. Réponse : somme provient
d’un don d’argent fait par mère de l’épouse ; car : cette personne était née au tournant du
siècle à Moscou de parents émigrés auprès du tsar, et elle s’est toujours rappelée la ruine de la
famille ; par la suite, elle avait vécu en France ; elle avait l’obsession de régler un accord entre
ses filles pour son décès futur, donc souhaitait que sa fille aînée accepte que maison de la
mère revienne à la sœur, le jour du décès, ce qui suppose dédommagement. Mari de la mère
décède et laisse un héritage avec déclaration de succession et bons anonymes (NB « bons
anonymes » : dépôts d’argent que l’on fait à la banque, et on peut les qualifier ainsi si on le
souhaite ; anonymat est celui du titre qu’on reçoit en échange ; mais banquier sait à qui
appartient le dépôt ; intérêts sur bons anonymes sont retenus à la source ; mais franchise des
droits de donation ou de succession). Mère reçoit bons anonymes ; en 1981 (élection de F.
Mitterrand), elle croit revoir 1917 et se précipite chez son banquier, se fait rembourser bons
anonymes (avec justificatif de la banque) pour plus de 500 000 FF. Elle les rapporte chez elle.
Ses filles trouvent accidentellement cette somme ( !) convocation d’un conseil de famille.
Acte sous seing privé est rédigé : fille aînée accepte souhait de la mère de ne pas vendre
maison au jour de l’héritage, et accepte dépôt d’argent, en contrepartie, de 500 000 FF. Pour
prouver leurs dires, époux indiquent au fisc que ces 500 000 FF font l’objet d’un compte
spécifique. Inspecteur fisc écoute. 1 mois plus tard, ils reçoivent une « demande
d’éclaircissements », sur somme de 500 000 FF, avec demande de réponse précise Ils le
prennent mal mais répondent. Lettre du fisc : réponse imprécise assimilée à un défaut de
réponse, donc taxés d’office sur revenu d’origine indéterminée qualifiable de BNC (sur
500 000 FF, paiement de 450 000 FF). Problème dans cette affaire : sur la base de cette
qualification légale, fisc a taxé somme inexpliquée : comme il y avait tout de même acte sous
seing privé, celui-ci était valable en droit civil quand mère est décédée, sœur a reçu la
maison en application de ce texte. Somme regardée comme une avance sur héritage en
droit civil, et regardée par droit fiscal comme d’origine indéterminée et donc taxable à l’IRPP.
2. La détermination des BNC soumis à imposition
- BNC imposable est bénéfice de l’exercice (même règle que pour BIC : année = 12
mois = exercice).
- BNC imposable est bénéfice net : calculé par différence entre recettes de l’activité
BNC et dépenses professionnelles se rapportant à cette activité. Bénéfice ou déficit.
- Bénéfice net imposable est bénéfice net encaissé ; pas de notion de bénéfice acquis
comme pour les BIC. Car : droit fiscal fait obligation aux titulaires d’une activité BNC
d’enregistrer leurs recettes selon critère dit de l’encaissement.
- En cas de déficit, règle particulière s’applique : déficit ne s’impute pas sur les
autres revenus de l’année du contribuable ; il ne peut s’imputer que sur les BNC
des années ultérieures (limite : 5 ans).
Disposition allégée du point de vue des obligations comptables pour les petites
activités BNC : celles dont recettes n’excèdent pas 27 000 € HT par an.
Régime facultatif : titulaires d’une micro-BNC peuvent se placer sous régime du droit
commun.
Caractéristique du micro-BNC : titulaires d’une activité BNC peuvent déduire de
leurs recettes un montant forfaitaire de charges, résultant d’un pourcentage fixé par la loi
(34 % des recettes), sans avoir à justifier des charges.
Evolution importante :
- Jusqu’en 1996 : catégorie « rémunérations de certains dirigeants de sociétés » était
imposable à l’IRPP sur la base du montant de la rémunération reçue dans l’année
moins les frais professionnels réels supportés par le dirigeant (ex : frais de transport).
Régime fiscal des salaires ne s’appliquait pas
- Depuis LFI 1997 : catégorie « rémunérations de certains dirigeants de sociétés » se
voit appliquer mêmes règles fiscales que les salaires pour la détermination du montant
imposable. En conséquence, dirigeants de société qui reçoivent rémunérations
selon art. 62 du CGI (cf. supra) peuvent désormais déduire de la rémunération
reçue soit les frais réels qu’ils ont supporté, soit utiliser la méthode forfaitaire
d’évaluation des frais professionnels leur permettant d’évaluer leurs frais forfaitaires
à 10 % de la rémunération.
1° Revenu foncier imposable est revenu net de l’année civile. Revenu net = toutes
recettes encaissées (sauf cautions) moins charges supportées par le propriétaire.
2° Détermination des charges déductibles par propriétaire fait l’objet,
traditionnellement, de règles très favorables : propriétaire peut parfois déduire plus de
charges qu’il n’en a réellement. Diminue le revenu foncier taxable.
3° En cas de déficit foncier, celui-ci s’impute sur les autres revenus de l’année,
dans limite d’un plafond. Si pas possible, il peut se reporter sur revenus fonciers des années
suivantes (limite : 10 ans).
a) Les caractéristiques
Les placements à revenus fixent se présentent comme des prêts consentis à des
personnes physiques ou morales. Caractéristique traditionnelle : assortis d’une
rémunération fixée à l’avance.
Très grande diversité de ces placements : aussi bien dans placements publics (bons du
trésor) que dans placements privés (obligations, bons anonymes, bons de caisse, créances).
Revenus de ces placements = RVM, taxés à l’IRPP. Mais droit fiscal a prévu 2
modalités possibles de taxation de ces revenus : modalité de droit commun + régime spécial.
- Droit commun : RVM issu d’un placement à revenu fixe est considéré comme un
revenu catégoriel (RVM) taxable à l’IRPP ; il s’ajoute aux autres revenus de
l’année du contribuable, et est taxé au barème de l’IRPP.
- Régime spécial, dit du « prélèvement libératoire » : régime facultatif. S’il est choisi,
RVM pas taxé à l’IRPP mais à un taux spécial de 27 % (« paquet fiscal »
permettant de payer en une seule fois un impôt sur l’IRPP + prélèvements sociaux
(CSG + CRDS) + RVM). Permet à contribuables ayant revenus élevés d’éviter de
rajouter RVM à base taxable à l’IRPP économie d’impôt.
= Actions ou parts sociales que détiennent les personnes qui ont investi dans capital
d’une entreprise.
Revenus issus de ces placements = distributions de bénéfices = « dividendes ».
Caractéristiques majeures des dividendes : sont de valeur variable.
Régime fiscal :
- Imposés à l’IRPP sous la qualification de RVM.
- Contrairement aux placements à revenus fixes, pas en principe de choix possible pour
une taxation à part, dans un régime spécial.
- Législateur a institué un abattement de 40 %.
- Règle traditionnelle : revenus variables taxables uniquement à l’IRPP. Depuis 1er
janvier 2008, législateur a élargi possibilités de choix pour les contribuables concernés
en leur permettant pour les revenus variables, d’échapper au régime de droit commun :
ils peuvent choisir un système de « prélèvement libératoire » au taux global de 27 %.
Garantie que pas d’imposition au-delà d’un plafond de 27 %. Quand contribuables
choisissent ce prélèvement libératoire, ils sont taxés sur montant brut du placement à
revenu variable perçu : pas d’abattement de 40 %.
NB : concurrence fiscale entre Etats sur fiscalité de l’épargne, pour attirer capitaux.
1. La notion
Définition « plus-value » = gains réalisés lors de la vente d’un bien immobilier
(terrain bâti ou non bâti) ou mobilier (titres de placement).
Ces gains, qui sont en réalité des gains en capital, sont considérés par le droit fiscal
comme des revenus taxables à l’IRPP s’ils sont réalisés par une personne physique
agissant à titre particulier (gestion privée).
Il est possible que plus-values soient réalisées par personnes physiques dans cadre
d’une activité professionnelle (ex : marchand de biens). Quand c’est le cas, plus-value est
considérée comme une recette de l’exploitation professionnelle ; elle est alors rattachée au
bénéfice de l’exercice au cours duquel elle a été réalisée (= BIC).
Revenu taxable à l’IRPP, mais imposées à part avec application d’un taux
proportionnel de 25 % censé représenter IRPP + prélèvements sociaux.
Section 2 : le mécanisme général de taxation à l’IRPP
= Fonctionnement de l’IRPP.
IRPP est établi par l’Administration fiscale à partir d’un acte préalable et
fondamental émanant du contribuable : déclaration de l’ensemble de ses revenus de
l’année.
Caractère difficile de cette obligation fiscale pour une grande partie des personnes
physiques. Fisc : allègement de la contrainte déclarative (faciliter démarche déclarative),
participant du « nouveau civisme fiscal ». Ex : déclarations pré-remplies (juste à signer) pour
les salariés.
Grandes caractéristiques de taxation à l’IRPP :
- Principe de l’imposition par foyer fiscal
- Règle de l’imposition du revenu global net
- Principe de la progressivité (aménagée, pour tenir compte notamment des charges de
famille)
1. Le principe
Une personne physique titulaire de revenus taxables à l’IRPP n’est pas forcément
imposée en son nom propre. En effet, principe qui prévaut en droit fiscal français est
imposition par foyer fiscal de l’ensemble des revenus du foyer.
Règle énoncée et rappelée à l’art. 6 du code général des impôts : personnes
imposables à l’IRPP sont imposées non seulement au titre de leur revenu propre mais
aussi au titre des revenus des membres du foyer fiscal (conjoint marié, enfants à charge ;
aussi personnes pacsées).
1° Enfants mineurs : sont de plein droit considérés comme enfants à charge du foyer
de leurs parents. Sont de plein droit membres du foyer fiscal. S’ils ont des revenus
taxables, règle dit que ses revenus sont rattachés à ceux des parents. Exception : droit fiscal
permet imposition séparée de l’enfant mineur, si demande en est faite (il suffit qu’enfant
mineur produise sa déclaration pour être considéré comme ayant choisi imposition séparée).
2° Enfants majeurs :
Règle : enfants majeurs ne peuvent être comptés comme personnes à charge dans
foyer fiscal. S’ils ont des revenus, régime de droit commun est imposition séparée
(chaque enfant est son propre foyer fiscal).
Exception : certains enfants majeurs peuvent être assimilés à enfants à charge et à
faire partie du foyer fiscal des parents. Ex :
- Enfants majeurs célibataires de moins de 21 ans, ou enfants majeurs célibataires de
moins de 25 ans s’ils font des études. NB : demande obligatoire chaque année (lettre
glissée dans déclaration).
- Enfants majeurs mariés : peuvent demander à être rattachés au foyer fiscal de leurs
parents (ils ne peuvent être comptés comme un membre de plus (= une part de
revenu) ; ils vont permettre au foyer de bénéficier d’allègement d’impôt par
abattement du revenu imposable).
Principe : le revenu taxé à l’IRPP est le « revenu global net du foyer fiscal ».
Revenu global net du foyer fiscal = « revenu global brut » – charges déductibles du
revenu global.
2 catégories :
- Art. 156 du Code général des impôts : concerne charges originales, car n’ont pas le
caractère de frais se rapportant à l’acquisition ou la conservation du revenu. Leur
déduction du revenu global brut est autorisée pour des raisons de politique
économique ou de politique sociale. Art. 156 énumère limitativement les dépenses
déductibles. Notamment :
o pensions alimentaires versées aux ascendants ou aux descendants (nature et
montant à justifier éventuellement au fisc),
o frais d’accueil ou d’hébergement de personnes de plus de 75 ans vivant sous le
toit du contribuable
o frais d’entretien, de réparation des châteaux ou monuments historiques
occupés par propriétaire à titre de résidence principale ( encourager
préservation du patrimoine culturel).
Calcul de l’IRPP sur la base d’un barème de taux progressifs. En réalité, situation
complexe, car impôt certes progressif mais « progressivité aménagée ».
Etapes principales du calcul de l’IRPP : détermination de l’impôt brut, détermination
de l’impôt net.
a) Le principe
b) L’aménagement au principe
Calcul de l’impôt obéit à une autre règle pour personnes mariées, et non-mariées
ayant charges de famille.
Impôt calculé en appliquant technique particulière appelée « quotient familial ».
Objectif : atténuer progressivité de l’impôt.
Application du mécanisme du quotient familial consiste d’abord à raisonner en termes
de « nombre de parts de revenu » : on détermine le nombre de parts de revenu du foyer fiscal.
Puis, on calcule l’impôt en 2 étapes : 1° on détermine le nombre de parts de revenu du foyer
fiscal selon règles posées par le législateur (couple marié a 2 parts de revenus : chaque enfant
à charge jusqu’au 2e enfant représente ½ part de revenu, puis à partir du 3e enfant chaque
enfant représente 1 part de revenu) ; ex couple marié avec 2 enfants mineurs = 3 parts de
revenus ; 2° on calcule de l’IRPP pour une part de revenu en y appliquant le barème
progressif ; ex couple marié avec 2 enfants et revenu de 60 000 € : chaque part de revenu
représente 20 000 € : on calcule l’IRPP pour 20 000 €. Progressivité joue pour une part de
revenu. On détermine ensuite le montant d’impôt dû pour toutes les parts de revenu, en
multipliant par le nombre de parts le montant d’IRPP dû pour une part de revenu.
Progressivité bloquée sur une part de revenu, donc ne joue pas sur la totalité du revenu. Au
total, calcul de l’impôt a combiné progressivité et proportionnalité : progressif sur une
part seulement du revenu.
Portée du mécanisme du quotient familial : réduit progressivité de l’impôt.
2. La détermination de l’impôt net (= de l’IRPP net)
Impôt brut = IRPP après calcul par application du barème et du quotient familial.
Réductions d’impôt = allègements d’impôt institués par la loi au titre de dépenses
particulières incitation à faire ces dépenses. Utilisation de la fiscalité à des fins
extrabudgétaires. Fragilité de la définition de l’impôt selon Jèze : « « en vue de couvrir
les charges publiques ». Réductions d’impôts très nombreuses aujourd'hui : on les trouve
aussi bien pour raisons de politique sociale (ex : don aux œuvres de bienfaisance)
qu’économique (ex : si emploi d’un salarié à domicile, déduction de 50 % du salaire versé ;
déduction d’impôt sur investissement immobilier locatif – acheter pour offrir à location).
Réductions d’impôt connues aujourd'hui sous le nom de « dépenses fiscales » ou « niches
fiscales » (pas dépenses budgétaires au sens strict, mais manque à gagner dans les recettes) :
représentent 40 G €. Tendance des dernières années : réduction des dépenses fiscales
(d’autant qu’il est loin d’être certain que ces réductions d’impôts aient tous les effets
bénéfiques attendus : problème d’efficacité).
Contribuable bénéficie d’une limitation de l’impôt qu’il doit : après calcul de l’impôt
brut et de l’impôt net, contribuable peut être dans situation telle qu’il va bénéficier d’une
limitation de l’impôt, d’un « plafonnement » de son impôt.
Depuis 2006, dispositif dit « bouclier fiscal » permet de limiter le montant de l’impôt
dû par le contribuable. Ce plafonnement joue aussi bien en matière d’IRPP qu’en matière
d’ISF et en matière d’impôts locaux.
Objectif : garantir à tout contribuable physique que le total formé par l’ensemble
d’impôts qu’il paie au cours d’une année ne pourra pas excéder un pourcentage
déterminé de son revenu de l’année.
Mécanisme aboutit à vouloir plafonner l’impôt.
Pas idée nouvelle. Mais caractère inédit du « bouclier fiscal » réside dans :
- dénomination : montre que législateur a accepté idée récente que pression fiscale trop
forte tue la matière imposable, qu’il faut protéger contribuable contre l’Etat ;
- plafonnement d’un montant global d’impôt : prend en compte un ensemble d’impôts
(« panier d’impôts ») et non un seul impôt.
Se présente comme un impôt sur le revenu (taxe bénéfices des sociétés), impôt
proportionnel, impôt direct, impôt de quotité.
Rendement de l’impôt sur les sociétés : médiocre (15 à 17 % des recettes fiscales de
l’Etat). Il est le 3e impôt par son rendement (TVA, IRPP, impôt sur les sociétés, TIPP).
Objet de débat important : représente-t-il un frein au développement des
entreprises ? D’aucuns font valoir depuis longtemps que l’activité des entreprises ne doit pas
être lourdement taxée. Ce débat a pris de l’ampleur depuis une dizaine d’années, dans
contexte de concurrence internationale accrue entre entreprises et entre Etats.
Avantages qui peuvent déterminer une société de personnes à choisir l’impôt sur
les sociétés :
- Sécurité fiscale accrue : car bénéfice de la société est alors taxé à taux proportionnel
(donc fixe !). En droit commun, bénéfices taxés à un taux progressif : donc pour peu
que revenu global du foyer fiscal passe d’une tranche à une autre, taux de taxation
change, donc pression fiscale incertaine.
- Possibilité de déduction de charges : quand pas imposition à l’IS, rémunérations
allouées aux dirigeants au titre de leurs fonctions de direction et gestion de
l’entreprise n’ont pas le caractère de charge déductible. Quand imposition à l’IS, ces
rémunérations sont charges déductibles. Diminution du montant du bénéfice
taxable.
Impôt sur les sociétés ne taxe pas seulement bénéfices des sociétés. Il concerne
également de plein droit les groupements qui, sans être sociétés de capitaux ou de personnes,
ont une existence juridique propre : associations type loi 1901 si but lucratif (que l’activité
lucrative soit accessoire ou principale).
Impôt sur sociétés concerne certes des personnes morales, mais il faut que celles-ci
soient placées dans champ d’application de territorialité de l’IS.
Code général des impôts : relèvent de l’impôt sur les sociétés les bénéfices réalisés en
France ainsi que ceux dont l’imposition est attribuée à la France en vertu d’une convention
fiscale internationale.
Bénéfices imposés de plein droit à l’IS si réalisés en France (critère de
territorialité), et bénéfices imposés en France sur fondement d’un abandon (par convention)
de souveraineté.
2. La portée de ce principe
a) Le critère déterminant
D’où critère posé par Conseil d'Etat : « bénéfice réalisé en France » selon lieu
d’implantation de l’exploitation ayant généré les bénéfices plutôt que lieu où ont été
réalisées opérations elles-mêmes.
Critère suppose d’appréhender lieu d’implantation de l’exploitation ayant généré le
bénéfice Conseil d'Etat instaure 3 autres critères de territorialité :
- Critère dit de « l’établissement stable à l’étranger » : installation permanente de
locaux à l’étranger. Bénéfices échappent alors à la taxation en France à l’IS ;
- Existence d’un représentant permanent à l’étranger, habilité à accomplir actes de
gestion. Bénéfices échappent alors à la taxation en France à l’IS.
- Critère dit du « cycle commercial complet à l’étranger » : « ensemble d’opérations
commerciales réalisées à titre habituel et détachable des opérations réalisées en
France » (Conseil d'Etat). Bénéfices échappent alors à la taxation en France à l’IS.
Section 2 : les règles relatives à la détermination du résultat fiscal imposable
Notion de bénéfice : pas propre à l’IS. Différence entre « bénéfice » des entreprises
taxées à l’IS et « bénéfice » taxé à l’IRPP sur les sociétés de personnes (= BIC, revenu
catégoriel de l’IRPP). Bénéfice soumis à l’IS obéit à règles différentes du BIC.
Bénéfices taxables à l’IS relèvent de règles qui, en partie, sont les mêmes que
celles s’appliquant aux BIC, et en partie sont différentes.
Dispositions relatives à l’impôt sur les sociétés énoncent, aux art. 209 sqq. du CGI,
que la détermination du bénéfice imposable à l’IS obéit aux mêmes règles que pour la
détermination des BIC taxables à l’IRPP. Ces règles concernent la notion de bénéfice :
même conception du « bénéfice taxable », que la taxation ait lieu via IS ou IRPP.
Notion de bénéfice définie dans deux dispositions du CGI (art. 38-1 & 38-2) :
- Art. 38-1 : le bénéfice d’une entreprise s’entend comme le « résultat net
d’exploitation à la fin de l’exercice » résultat du fonctionnement de l’entreprise au
cours d’une période de 12 mois ; il est égal au chiffre d’affaires (= total des ventes)
moins toutes les charges que l’entreprise a supporté pour réaliser ses ventes (= frais
d’exploitation) : si ce « résultat net d’exploitation » est positif, c’est un « bénéfice ».
- Art. 38-2 : le bénéfice de l’exercice peut se définir comme « l’enrichissement de
l’entreprise au cours d’un exercice ». Il se mesure par la « variation de l’actif net au
cours de l’exercice » (explication : une entreprise fonctionne avec du personnel
salarié et des moyens de production ; quand création d’entreprise, « bilan de départ »
(avec « actif » et « passif ») comprend moyens détenus pour fonctionner ; bilan d’une
entreprise = son patrimoine ; à la fin d’un exercice, entreprise doit dégager son résultat
à travers le « compte de résultat » (total des ventes + total des charges d’exploitation
résultat d’exploitation) et le « bilan » (sorte de « photographie » de son patrimoine,
avec « actif » + « passif ») ; « actif net » est différence entre « actif brut »(tout ce
que l’entreprise possède) et « passif » (tout ce que l’entreprise doit) « actif net »
= « patrimoine net » ; « variation de l’actif net » est différence entre montant de
l’actif net à la clôture de l’exercice et montant de l’actif net à l’ouverture de
l’exercice). NB : parfois, pas identité entre enrichissement de l’entreprise et résultat
d’exploitation (ex : spéculation boursière).
2. Des règles spécifiques pour les bénéfices taxables à l’IS
Si l’entreprise relève de l’IS, les intérêts rémunérant les comptes courants de l’associé
sont des charges déductibles.
Avantage pour l’entreprise : ces intérêts viennent en déduction du bénéfice taxable.
Définition « intérêts rémunérant les comptes courants de l’associé » : « compte
courant de l’associé » désigne sommes qui appartiennent aux associés et qu’ils vont
laisser volontairement en dépôt dans la société (prêt officieux, dépôt officiel) ; on trouve
ces dépôts surtout quand associés ont fonction de direction ou de gestion, et leurs comptes
courants sont alimentés par une partie de leur rémunération (compte courant d’associé est
comme créance de l’associé sur la société ; avantage pour la société : facilité de trésorerie, pas
besoin d’emprunter de l’argent au taux du marché). Intérêts sur compte courants :
intérêts versés par société aux associés pour somme mise à sa disposition par eux. Ce sont
des charges financières, qui représentent des charges déductibles pour la détermination du
bénéfice taxable.
« Déficit » est notion qui concerne BIC (cf. supra) : déficit d’un exercice, si pas
imputable sur autres revenus de l’année, s’impute sur bénéfices des exercices suivants dans la
limite de 5 ans.
Déficit à l’IS : suit règles tout à fait spécifiques. Droit fiscal offre aux sociétés qui
relèvent de l’IS le choix de reporter le déficit d’un exercice selon deux systèmes possibles de
report (rappel : un seul système possible dans cadre des BIC) : « système du report en
avant » (le plus ancien, de droit commun), « système du report en arrière » (dit aussi « carry-
back », plus récent et copié sur un système anglo-saxon).
- Système du report en avant : permet d’imputer le déficit d’un exercice sur les
résultats des exercices suivants (ex : si au cours de 2008, x € de déficit, alors ils
peuvent être imputés sur le bénéfice de 2009). Pendant longtemps, report en avant était
limité aux 5 exercices ultérieurs ; depuis quelques années, report en avant s’effectue de
manière illimitée dans le temps (car : concurrence fiscale entre Etat).
- Système du report en arrière : permet à une entreprise de choisir d’imputer le déficit
d’un exercice sur les exercices passés, avec limitation aux 3 derniers exercices.
Avantage : permet de récupérer une partie de l’argent payé au fisc au titre de l’IS.
C. Le paiement de l’IS
A. Le principe
Toutes les sociétés qui relèvent de l’IS (qu’elles l’aient choisi ou non) sont
obligatoirement soumises à un impôt complémentaire de l’IS, appelé « imposition
forfaitaire annuelle » (IFA).
Caractéristique de l’IFA : son montant est déterminé par la loi selon un barème
forfaitaire qui varie en fonction du chiffre d’affaire annuel de la société. Ex : pour
entreprises relevant de l’IS et dont le chiffre d’affaire annuel est inférieur à 300 000 €,
montant de l’IFA est de 0 € ; entre 300 000 et 750 000 €, montant de l’IFA est de 1 300 € ;
entre 750 000 et 1 000 000 €, montant de l’IFA est de 2 000 € ; (…) ; si chiffre d’affaire
annuel supérieur à 500 000 000 €, montant de l’IFA est de 11 000 €.
B. Les caractéristiques essentielles de l’IFA
Certes, IFA est en étroite relation avec l’assujettissement à l’IS. Mais : deux impôts
distincts. Car : l’IFA relève d’un barème forfaitaire spécifique, l’IFA est exigible
indépendamment de la réalisation d’un bénéfice (l’IS, lui, est impôt sur bénéfice).
IFA : sorte d’obligation fiscale minimum pour entreprises relevant de l’IS, puisque
c’est un impôt minimum dû même s’il y a un déficit.
Car : si la société dégage un bénéfice qui l’amène à payer l’IS, l’IFA payé entretemps
lui sera remboursé.
L’IFA n’est pas un impôt supplémentaire : si entreprise paie IS, on lui rembourse
IFA ; si entreprise paie IFA, elle ne paie pas IS.
TVA est un des principaux impôts de l’Etat et parmi les plus récents : institué par loi
du 10 avril 1954 (concepteur : Maurice Lauré).
Pas application immédiate ; sorte de démarche expérimentale progressive. Impôt
appliqué, au début, uniquement à la production et au commerce de gros ; puis, élargissements
successifs, au commerce de détail (1966) et aux professions libérales (1977).
Recettes TVA = 47 % des recettes fiscales du budget de l’Etat (NB recettes fiscales
vs non-fiscales ; recettes fiscales = 90 % du budget de l’Etat).
TVA est principal impôt sur la dépense (aussi : TIPP, contributions indirectes).
TVA est « impôt quasi généralisé à la dépense » (cf. supra : taxe presque toutes les
dépenses – exception de certaines dépenses médicales, de la plupart des dépenses
d’investissement).
Technique d’application dite « en cascade » : TVA est collectée à chaque opération
de dépense ; à chaque acte de dépense, TVA est collectée sur la base du montant de la
dépense, l’Etat ne percevant au total à chaque acte de dépense que la TVA
correspondant à la « valeur ajoutée ». Ex : soit un commerce de cravates ; quand, le
détaillant achète cravates à 100 €, le grossiste facture un supplément correspondant à TVA,
soit un total de 119.60 € payé au grossiste (collecteur pour le compte de l’Etat) ; le détaillant
vend cravates à 200 €, avec supplément correspondant à la TVA, soit un total de 239.20 (avec
39.20 € collectés pour le compte de l’Etat) ; la TVA a été collectée 2 fois (19.60 + (39.20 –
19.60) €), le détaillant retient 19.60 € (qu’il a payés au grossiste) sur les 39.20 € qu’il remet
l’Etat au titre de la TVA perçue lors de sa vente. TVA unique, perçue en deux étapes : elle
ne correspond qu’à la somme perçue sur la « valeur ajoutée » (de façon arbitraire) de l’objet
revendu.
Règles essentielles : dans art. 256 sqq. du CGI. NB : règles particulières sont très
nombreuses.
Toutes les opérations ne sont pas soumises à la TVA : certaines le sont de manière
obligatoire, d’autres ne le sont que sur option, d’autres encore sont exonérées de TVA.
Soit en vertu de la nature de l’opération considérée, soit sur une disposition expresse
de la loi.
Explications :
- « Livraison de biens » et « prestations de service » :
o livraison = vente (transfert juridique de propriété, matérialisé par facture) ;
o prestation de service = toute prestation autre que livraison de bien ;
- « Activité économique effectuée à titre onéreux » : à titre onéreux ssi échange a lieu
moyennant une contrepartie (peut être autre qu’en espèces).
- « par un assujetti » : assujetti = personne physique ou morale qui effectue de
manière indépendante, à titre habituel ou occasionnel, des livraisons de biens ou
des prestations de service.
b) Les opérations imposables en vertu d’une disposition expresse de la loi
Certaines activités ne relèvent pas de la TVA, car les personnes qui les réalisent sont
hors du champ d’application de la TVA (ex : les personnes publiques). Mais certaines d’entre
elles sont autorisées par la loi à opter pour l’assujettissement de leurs opérations à la TVA.
Intérêt d’opter pour la TVA : on obtient la qualité d’assujetti à la TVA, et donc le
droit au remboursement de la TVA.
Inconvénient d’opter pour la TVA : c’est l’usager qui supporte, au total, la TVA.
Situation très fréquente pour les collectivités locales, à raison de certains services
publics locaux donnant lieu à paiement par l’usager (cinéma municipal, salle de sport
municipale payante).
On entend par « opération exonérée de TVA » une opération qui entre normalement
dans le champ d’application de la TVA (rappel : livraison de bien ou prestation de service
effectuée à titre onéreux par un assujetti), mais qui est dispensée de l’application de la TVA
par une disposition expresse de la loi.
Ex : ventes à l’exportation sont expressément exonérées de TVA (raison
économique : législateur veut soutenir l’activité d’exportation). Puisque exportateurs
dispensés de facturation de TVA à leurs clients, leurs prix sont plus compétitifs. NB autre
avantage des exportateurs : conservent qualité d’assujettis à la TVA (peuvent donc se faire
rembourser la TVA qu’ils ont payée sur les marchandises et services nécessaires à leur
commerce).
Champ d’application de la TVA n’est pas illimité dans l’espace : s’appliquent aussi des
règles de territorialité.
Critère d’application de la TVA : pas seulement nature de l’opération réalisée, mais
aussi localisation de l’opération. Selon sa localisation, une opération est ou non soumise à
la TVA.
Règles de territorialité fort complexes, puisque règles générales, règles destinées aux
échanges dans l’espace intra-communautaire (UE), règles différentes pour livraisons de
biens et prestations de services.
Repose sur 3 notions fondamentales : TVA collectée ; TVA déductible ; TVA nette à
payer (ou : crédit de TVA).
TVA collectée = TVA qui doit être obligatoirement facturée au client par ceux qui
effectuent une livraison de biens ou une prestation de service à titre onéreux et qui ont la
qualité d’assujettis à la TVA (sous réserve que les règles de territorialité s’appliquent).
Collecteurs doivent respecter certaines règles.
Situation en Europe :
- produits alimentaires : TVA plus faible en Italie ; 3 taux en Irlande (0%, 4.8 % et 13.5
%).
- produits pharmaceutiques : taux unique de 19 % en Allemagne, 4 % en Espagne, 0 %
en Irlande, 10 % et 20 % en Irlande ; 0 % à Chypre et Malte.
- Livres : 5.5 % et 19.60 % en France, 7 % en Allemagne, 4 % et 16 % en Espagne, 0 %
en Irlande, 4 % et 20 % en Italie, 5 % en Lituanie.
- Services culturels : 5.5 % et 19.60 % en France, 0 % et 7 % en Allemagne, 0 % et 13.5
% en Irlande, 10 % en Italie, 3 % au Luxembourg.
1. Le principe
= Différence entre TVA collectée au titre d’un mois et TVA récupérable au titre de
ce mois.
TVA nette à payer représente donc le montant de TVA que doivent verser
effectivement les assujettis à la TVA, chaque mois ou chaque trimestre.
Règle du « paiement au comptant » : assujettis à la TVA doivent spontanément se
présenter à la caisse du Trésor le jour fixé et verser le montant de la TVA nette à payer.
2. Le crédit de TVA
Origine de l’ISF : loi de finances pour 1989. ISF représente, du point de vue des
classifications fiscales, un impôt sur le capital (= sur le patrimoine) des personnes
physiques.
ISF n’est pas le seul impôt existant sur le patrimoine : on trouve aussi les droits de
mutation à titre onéreux, les droits de succession, les droits de donation (de la catégorie des
« droits d’enregistrement »). L’ISF se distingue des droits d’enregistrement par ce que, alors
que les droits d’enregistrement ne taxent qu’irrégulièrement le patrimoine (car n’interviennent
qu’au moment de la transmission du patrimoine), il est un impôt régulier (annuel) taxant la
propriété d’un patrimoine.
Impôt récent dans l’histoire fiscale, n’est que la simple résurgence d’un précédent
impôt, similaire, sur le patrimoine des personnes physiques, institué en 1982, nommé
« Impôt sur les Grandes Fortunes », et supprimé en 1986. D’aucuns ont considéré que
suppression de l’IGF avait été une erreur politique coûtant la présidence à Jacques Chirac en
1988. Des leçons politiques en ont été tirées : l’ISF n’a pas été supprimé après 2007, par
prudence. Mesures contournant cette difficulté, dont bouclier fiscal.
D’un point de vue budgétaire, 2 caractéristiques de l’ISF : un rendement ridicule
(1 % des recettes budgétaires de l’Etat, 300 000 contribuables), un élargissement des
personnes taxables à l’ISF du fait de la spéculation immobilière depuis les années 1990.
Ecart extraordinaire entre faible rendement de cet impôt et débats suscités par cet
impôt.
En principe, tous les biens possédés par le foyer fiscal sont taxables à l’ISF : biens
immobiliers (corporels ou incorporels), mobiliers (meubles meublants, valeurs mobilières,
créances personnelles, dépôts bancaires, etc.).
Exceptions : liste de biens exonérés. Cette liste est expressément prévue par le
législateur (déterminée en 1989). Cette liste est limitative mais abondante. C’est la même
que celle associée au défunt Impôt sur les Grandes Fortunes. Exemples : biens professionnels
(un commerce) ; titres de société (sous conditions) ; objets d’art, d’antiquité et de collection ;
droits de la propriété artistique et littéraire ; droits de la propriété industrielle ; bois et forêts ;
etc. Conséquences : les personnes riches investissent massivement dans ces biens. Paradoxe :
ISF taxe davantage les gens qui achètent des immeubles (la classe moyenne) que ceux qui
achètent des objets d’art (les riches ou très-riches).
I. L’assiette de l’impôt
Principe général : assiette de l’ISF est la valeur nette du patrimoine au 1er janvier
de chaque année.
Selon CGI : valeur nette = valeur brute – charges déductibles.
Dettes que le foyer fiscal a contractées pour acquérir biens imposables à l’ISF.
Emprunts pour acquérir biens imposables, impôts dont foyer fiscal sera redevable au cours de
l’année (dont IRPP et impôts locaux).
Ils font partie, à côté de l’ISF, des impôts sur le patrimoine. Grande différence avec
l’ISF : droits d’enregistrement n’interviennent qu’à l’occasion d’actes et opérations
relatifs à la transmission de biens. Impôts irréguliers.
2 grandes catégories de droits d’enregistrement : ceux qui interviennent à l’occasion
de transmissions à titre onéreux, ceux qui interviennent à l’occasion de transmissions à titre
gratuit.
I. Le champ d’application
2. Les redevables
Impôts qui connaissent un écho particulier, alors même que leur rendement est
extrêmement faible : 6 G€ (à peine 2 % des recettes du budget de l’Etat).
Deux réactions opposées :
Droits de succession considérés comme légitimes par une partie de l’opinion publique.
Car : appréhendés comme un instrument au service de la justice sociale. 2 idées fortes :
o celui qui reçoit un héritage n’a rien fait pour l’obtenir, n’a pas de mérite
particulier, donc pas de raison de lui accorder un traitement fiscal
d’exonération ;
o droits de succession sont donc instrument de partage, de justice sociale :
permettent la répartition des richesses.
Héritiers doivent produire au fisc une déclaration de succession dans les 6 mois
du décès. Cette déclaration doit contenir le détail des biens transmis (« l’actif
successoral ») et une évaluation de la valeur des biens transmis (règle : les biens transmis,
et notamment les biens immeubles, doivent être évalués à leur valeur vénale au jour du décès.
Calcul des droits de succession s’effectue sur la base de la valeur de l’actif net
successoral (l’actif reçu, moins les frais de la succession – dont charges du défunt qui ont été
transmises aux héritiers), avec application du barème de taux d’imposition.
En réalité, il y a plusieurs barèmes et plusieurs taux : distinction entre 1°
transmissions en ligne directe et 2° autres.
- Pour transmissions en ligne directe, barème de taux progressifs : taux minimum = 5 %
(jusqu’à 8 000 €), taux maximum = 40 % (à partir de 1.7 M€) ; barème non revu par la
LFI pour 2008, donc comprend 7 taux avec tranche très large taxée à 20 % pour les
patrimoines entre 15 000 € et 520 000 € (tranche critiquée car, trop large, taxe au
détriment des petits héritages).
- Pour autres transmissions : pour transmissions entre frères et sœurs, taux est passé de
50 % à [35 ; 45] % ; pour transmissions aux personnes sans lien de parenté et aux
parents au-delà du 4e degré, taux de 60 %.
Régime des droits de donation est en principe le même que celui des successions.
Mais particularités, avec exonérations instituées par législateur pour inciter à transmission
des biens du vivant des personnes (pour raisons économiques).
Titre 2 : les principaux impôts sociaux
CSG & CRDS : instaurées dans 1990s, pour aider au financement de la protection
sociale.
Chapitre 1 : la CSG
1. L’origine
2. La finalité
CSG est très grande réussite du point de vue de l’objectif budgétaire (augmenter
financement Sécurité sociale) : rendement très élevé : 80 G€ par an. CSG est le premier
impôt sur le revenu des personnes physiques par son rendement.
NB : déficit de la Sécurité sociale pas résorbé pour autant.
Impôt qui présente des similitudes avec l’IRPP, mais aussi des différences notables.
Comme l’IRPP, la CSG est un impôt qui taxe les revenus des personnes physiques.
C’est le seul point de similitude avec l’IRPP.
CSG est un 2e impôt sur le revenu des personnes physiques pour les
contribuables qui sont déjà effectivement soumis à l’IRPP. Dynamique dans la taxation
des revenus des personnes physiques en France, avec l’institution de la CSG.
Pour les contribuables pas soumis effectivement à l’IRPP, l’incidence de la CSG a
été telle qu’ils deviennent désormais taxables sur leurs revenus. CSG : impôt minimum
sur le revenu des personnes physiques.
C’est le 2e grand impôt social. Il a été créé par ordonnance du 24 janvier 1996.
Originalités :
- impôt affecté à un établissement public (CADES : caisse d’amortissement de la dette
sociale), pour que celui-ci gère les remboursements des emprunts effectués pour le
financement de la sécurité sociale ;
- impôt dit « CSG-bis », car seules différences avec CSG sont que taux de la CRDS est
de 0.5 % (identique depuis l’origine), et que CRDS est un impôt temporaire, créé
au départ pour 13 ans (rallongé depuis, jusqu’en 2014).
D’aucuns demandent que, s’il faut augmenter impôts pour financer déficit important
de l’Etat, l’on augmente la CSG ou la CRDS.
Remarques pour l’examen final :