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METHODES ARTISANALES DE TANNAGE

Méthodes artisanales, conçues a l’intention de ceux qui veulent - a côté de leur


métier - fabriquer du cuir a échelle réduite, nécessaire aux besoins propres, sans
devoir installer toute une tannerie.

Piet Duyck Centre pour Handicapés “Simama”


Kisangani, Congo.
Table de matières

A. Introduction. 3

B. La peau et son comportement. 8

C. Tannage d’une peau de chèvre pour obtenir un cuir orthopédique. 16

D. Tannage d’une peau de vache pour obtenir un cuir orthopédique. 35

E. Tannage des peaux à laine et à fourrure. 44

F. Tannage d’une peau pour obtenir un cuir pour maroquinerie. 48

G. Cuir et caoutchouc pour la cordonnerie. 51

H. Glossaire.* 54

I. Quelques anecdotes et conseils pour les apprentis tanneurs


et les autodidactes. 64

J. Conclusions et quelques observations. 66

K. Sources. 69

L. Annexes. 71

*Remarque: Chapitre H contient le glossaire qui donne l’explication des mots techniques
utilisés dans cette brochure.

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A. Introduction.

Quelqu’un peut décider de cuire du pain pour sa propre consomnation. Il ne se considèrera


pas comme un boulanger et les méthodes et les produits qu’il emploiera seront partiellement
différents des méthodes et produits employés par un boulanger ou par une boulangerie
industrielle. Malgré cela, le pain qu’il fabriquera devra être de qualité convenable. Mais peu
de gens apprennent a faire du pain quand ils habitent près d’un boulanger.
Notre probléme est un peu analogue. Notre but n’est pas de commencer une tannerie ni
même de devenir tanneur, tout au plus de devenir amateur-tanneur. Le problème est que
certains travaux nécessitent une certaine quantité de cuir et qu’on a des difficultés d’obtenir
ce cuir. Nous sommes partis d’un exemple concret: un centre pour handicapés physiques au
Congo a besoin de cuir (et même de plusieurs sortes de cuirs: fins et gros, souples et
fermes) pour la fabrication d’appareils orthopédiques (orthèses et prothèses) pour les
handicapés. Il y a plusieurs difficultés pour obtenir le cuir: s’il faut l’importer, il se pose le
probléme de prix (élevé), de devises, d’achat et de transport, etc.; s’il faut se procurer le cuir
au Congo, il se pose le problème de retard dans les livraisons (les quelques tanneries
n’arrivent pas a suffire à toutes les commandes) ainsi que les problémes de transport. Les
mêmes problèmes peuvent se poser pour les cordonneries artisanales, les petits ateliers de
maroquinerie, etc. Alors, n’est-il pas possible de trouver des méthodes qui nous permettent
de fabriquer un cuir convenable qui suffirait à ces besoins sans pour autant installer toute
une tannerie? Il faut alors des méthodes relativement simples nécessitant peu d’installations
et des produits faciles à obtenir ou à se les procurer. Ainsi ces méthodes ne nécessiteraient
qu’un petit local et si les méthodes sont simples, elles seraient à Ia portée de tous ceux qui
ont intérêt à obtenir du cuir en quantité réduite. Une seule personne peut donc, tout en
continuant à exercer son métier (orthopédiste, maroquinier, cordonnier, etc.), s’occuper du
tannage des peaux.
Nous avons dû choisir entre le tannage végétal et le tannage minéral. Le tannage végétal a
l’avantage d’employer des produits locaux. Dans les régions où les mimosas comme le black
wattle (Acacia decurrens mollisima) poussent abondamment, on peut appliquer le tannage
végétal et également à Ia campagne où l’on peut se procurer facilement les écorces riches
en tanins. Dans notre optique, le tannage végétal présente le désavantage qu’elle nécessite
un investissement considerable à cause des différents bacs nécessaires pour l’obtention des
jus tannants et pour les bains à concentrations différentes et la procédure de tannage à
appliquer demande plus d’attention; puis ce tannage peut durer assez longtemps (surtout
pour les peaux épaisses) et les qualités du cuir dependent du type de tanin végétal employé.
Si le cuir sert à la fabrication des appareils orthopédiques, il y a le désavantage que, chez un
cuir tanné aux tanins végétaux, ces tanins ne soient jamais si irréversiblement fixés que les
tanins à base de chrome. Le tannage minéral est plus rapide et plus simple, on obtient un
cuir souple et résistant à l’eau (qualités importantes pour le cuir orthopédique) mais on a
besoin de produits chimiques provenant de l’étranger. Nous avons opté pour le tannage
minéral et nous avons cherché des méthodes artisanales simples tel que tout le tannage ne
nécessite qu’un seul produit importé, notamment le tanin à base de chrome. En plus pour les
cuirs orthopédiques (donc surtout les cuirs en contact avec la peau du client et, par
conséquent, des cuirs soumis à la sueur) on préfère les peaux tannées au chrome à cause
de la fixation irréversible de ce tanin. La préparation de la peau au tannage végétal se fait à
base de produits locaux (chaux éteinte, sel, acide de batterie) puis le tannage au chrome
consistera en la pénétration du tanin et éventuellement (si le tanin n’est pas autobasifiant) en
la fixation de ce tanin gràce à un bain à base de cendres. Le tannage au chrome sera suivi

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d’une neutralisation a l’aide d’eau. Pour les cuirs non-orthopédiques un retannage végétal
peut servir à la coloration du cuir. On emploiera une huile locale en émulsion comme
nourriture du cuir. Comme le retannage végétal ne nécessite qu’un seul bain durant 2 à 4
jours, il ne présente pas les inconvenients d’un tannage végétal complet.
Pourtant nous n’excluons pas le tannage végétal (qu’on essaiera de simplifier) surtout quand
le tanin végétal est en abondance à Ia disposition et/ou si le cuir à obtenir (p.ex. un cuir à
semelle ferme) le nécessite.
Ainsi les méthodes se basent sur le tannage minéral, parfois suivi d’un retannage végétal.
Elles ne nécessitent pas de grands investissements, nous n’envisageons l’emploi d’aucune
machine ni de foulon (qui s’emploie normalement pour un tannage au chrome), tout se fera
dans des bains et on traitera les peaux et le cuir manuellement et avec des instruments
simples. A part le tanin minéral, tous les autres produits se trouvent sur place ainsi que les
instruments à utiliser. En plus, les méthodes permettent d’obtenir du cuir dans un délai de 3
à 4 semaines ce qui peut être utile pour un centre pour handicapes qui nécessite le cuir au
fur et à mesure que les malades se présentent. Il est normal que ces méthodes ne seront
guère utiles à ceux qui veulent monter une tannerie; une tannerie emploie actuellement des
machines et nécessite maints produits chimiques pour pouvoir produire rapidement et en
grande quantité des cuirs de haute qualité. Nos methodes ont été conçues pour des
personnes – même sans aucune connaissance en chimie – qui ne nécessitent que quelques
dizaines de peaux par année et du cuir convenable, parfois même sans se préoccuper trop
de l’esthétique. Le retannage végétal ainsi que les teintures peuvent éventuellement
améliorer l’aspect extérieur de ces cuirs.
On a essayé ces méthodes surtout avec des peaux de chèvres et de vaches (on a employé
des peaux fraîches pour faciliter la procédure et pour obtenir de meilleurs résultats) et les
résultats sont assez satisfaisants. Les méthodes, que nous avons essayé de concevoir
simples, ont été apprises par des non-tanneurs et cela n’a pas posé de difficultés considéra-
bles. Il y en a même qui sont arrivés à faire du bon cuir en utilisant seulement la brochure,
donc sans aucune instruction de notre part.
A la fin nous ajoutons une liste des sources (orales et écrites) auxquelles nous avons puisé
pour nous instruire sur le tannage des peaux puisque nous sommes partis de zéro ce qui
sera probablement le cas pour la plupart des personnes qui s’intéresse au problème pour
lequel nous cherchons une solution. Pour ces personnes nous leur conseillons de lire le livre
Méthodes artisanales de tannage de la FAO (organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture) puisque c’est un livre qui nous a aidés beaucoup - a coté des
sources orales - lors de notre apprentissage et nos essais. Ce livre leur mettra au courant de
l’essentiel sur le tannage et nous semble amplement suffisant pour une connaissance des
méthodes, instruments, produits, mesures et autres renseignements concernant le tannage.
Seulement pour le tannage minéral le livre nous laisse un peu sur notre faim (ce qui est peut-
être normal puisque, probablement, les auteurs ont considéré le tannage au chrome - qui
nécessite d’ordinaire l’emploi d’un foulon - comme une méthode non-artisanale)
Nous sommes en train de chercher des solutions pour des problémes bien précis mais il va
de soi que les personnes intéressées s’instruisent d’avantage et essaient d’améliorer par
d’autres techniques la qualité de leur cuir. Ou arrivent a monter toute une tannerie. Mais cela
dépasse de loin nos compétences.

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Pour faire le tannage, il faut un minimum de connaissances. C’est pour cela que nous
conseillons aux intéressés de lire le livre de la FAO. Ainsi nous ferons régulièrement
référence (en méntionnant tout simplement FAO) à ce livre. Nous supposons donc que ces
personnes ont lu les chapitres concernés de ce livre, ainsi on ne se perd pas dans d’amples
explications qui se trouvent déjà dans ce livre. Toutefois, nous essaierons de présenter cette
brochure de telle façon qu’elle suffit à une personne de faire des essais de tannage.
C’est ainsi que nous ajoutons également un chapitre (chapitre B) concernant la peau et son
comportement lors des différents stades de tannage (quoique la lecture de ce chapitre n’est
que facultative). Espérons que le goût pour ce métier (hobby) viendra en lisant, se renforcera
en tannant et cela aménera automatiquement à un envie de se documenter et de s’instruire
davantage sur le tannage.
On abordera les méthodes de tannage de plusieurs points de vue (en plusieurs chapitres: C,
D, E, F et G) en différenciant les peaux fines (chèvres) et les grosses peaux (vaches) ainsi
que l’usage du cuir obtenu: cuir orthopédique, fourrures, cuir pour maroquinerie et
cuir pour cordonnerie. Si nécessaire, le chapitre sera suivi des listes des matières et du
matériel nécessaires pour ce tannage ainsi qu’un exemple de fiche de tannage. Aprés ces
chapitres nous ajoutons également un glossaire pour expliquer les termes relatifs au tannage
et certains mots employés dans cette brochure.
Les quantités de liquides et produits à utiliser se calculent (en pourcentages) en fonction du
poids initial en kilogramme de Ia peau à traiter. Nous avons tenu compte des changements
de poids durant les différents traitements tout en maintenant le poids initial comme point de
référence. Nous ne vous dérangerons pas avec les problèmes de densité des produits. Ainsi
pour simplifier les calculs, les pourcentages seront donnés de telle façon qu’on reçoit les
résultats des quantités de produits à utiliser en kilogrammes (kg) pour les solides et en litres
(l) pour les liquides. Ainsi, si une peau pèse 12,5 kg et qu’il faut préparer pour cette peau un
pelain contenant 600% d’eau et 20% de chaux alors ce pelain contient:

600
600% d’eau : 12,5 x ——— = 75 l d’eau
100

20
20% de chaux : 12,5 x --— = 2,5 kg on 2500 g de chaux
100

Mais, d’ordinaire, nous donnerons directement les quantites de produits à utiliser (en
grammes – g – pour les solides et en litres – l – ou en millilitres – ml – pour les liquides) par
kg de peau à traiter et les fiches de tannage seront donc établies en fonction de cela. Il
suffit donc de connaître le poids initial (en kg) des peaux à traiter pour pouvoir calculer tous
les produits à utiliser.
Lorsque nous utilisons le terme produit local, cela implique que c’est un produit qu’on peut se
le procurer facilement sur place. Même si le sel viendrait d’ailleurs, nous considerons le sel
comme un produit local puisqu’on peut acheter le sel là où on se trouve. Et ceci en
opposition avec ce que nous appelons produit importé comme notre tanin au chrome. Les
tanins au chrome qui sont indispensables pour nos méthodes peuvent être importés de
l’Europe mais également de Nairobi au Kenya. Cela valorise un peu nos méthodes pour le
Congo et pour l’Afrique centrale.

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Pour ceux qui veulent apprendre à tanner a l’aide de la brochure, lisez la dernière partie du
chapitre I à la page 60.

Nos sincères remerciements (voir aussi chapitre J n° 3 à la page 61 et K à la page 63) à


toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation du but envisagé.

Kisangani, Goma, Kuurne, 1985 - 2007.


Piet Duyck.

P.S. Goma, Août 1990.

Comme je suis obligé à quitter le pays, je ne peux plus faire toutes les expériences que
j’envisageais, surtout en ce qui concerne le cuir pour maroquinerie et le cuir à semelle. Je
tiens quand même à rédiger ces chapitres (F et G) malgré un manque d’expérience et de
renseignements, ceci dans le seul but d’achever cette brochure et de pouvoir l’envoyer à
ceux qui me l’ont demandé. A chacun d’acquérir par essai sa propre expérience et d’établir
ses fiches. Mes excuses pour ce travail inachevé.

P.S. Kuurne, Septembre 1994.

Durant les quatre années qui ont separé ces deux P.S., j’ai rencontré des tanneurs, des
techniciens de cuir, j’ai collaboré avec des techniciens orthopédiques qui veulent tanner ou
qui tannent ou qui font des expériences de tannage, j’ai donné des stages de tannage, j’ai pu
lire et/ou relire de la documentation, j’ai pu faire des expériences de tannage. Tout cela m’a
convaincu qu’il faut refaire la brochure: corriger là ou cela s’avère, ajouter des fiches
techniques et des fiches de tannage, ajouter et élargir certains chapitres ou référer au
chapitre d’annexes qui s’ajoute également à cette brochure. Je me rends bien compte que la
brochure sera toujours imparfaite et incomplète. A chaque fois que je la refaisais, je pensais
que cela allait être la dernière fois. Je me rends donc bien compte que cette brochure ne
sera jamais achevée mais il me semble que ce sera maintenant la derniére fois que je refais
de façon globale la brochure. Si, dans le futur, des ajouts on des corrections s’imposent alors
je Ia ferais par des annexes. Et je continue, comme dans le passé, à laisser de l’espace à
l’initiative personnelle et de permettre ainsi à tous de devenir des tanneurs chevronnés par
leur propres essais et expériences.
La conception et la mise au point de ces méthodes, la rédaction et l’édition de cette brochure
ne sont pas seulement mon oeuvre. Il y a une multitude de personnes qui a contribué à cette
réalisation. Mes sincères remerciements à chacun d’eux. Et chaque suggestion, correction et
conseil sera reçu cordialement.

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P.S. Kuurne, Décembre 2007.

Comme je ne possédais plus suffisamment d’exemplaires de cette brochure et que la


disquette contenant la brochure avait rendu l’âme, je me suis remis à l’ordinateur pour
refaire la brochure mais le scanner avait mal fait son travail et j’ai dû corrigé la brochure
complètement.
En plus, les dessins, surtout ceux des 3 fiches techniques à la fin de la brochure, étaient
inutilisables et on s’est débrouillé e.a. en utilisant des scans (de meilleure qualité cette fois-ci
grâce à un meilleur scanner) pour reproduire les trois dessins. J’en ai profité également pour
corriger par-ci, par-là le texte de la brochure.
En relisant, en corrigeant et en refaisant la brochure je me suis bien rendu compte que 13
ans de chômage comme amateur-tanneur m’ont prèsque remis dans mon état pré-tanneur
de l’année 1985. Malgré cela, si des personnes veulent me contacter pour plus d’explication,
je ferai de mon mieux pour les aider.

Adresse de contact: Piet Duyck


Burg. Decoenestraat 10
B - 8520 Kuurne
Belgigue
Tel: (00) 32 (0)56 725371
hildeenpiet@hotmail.com

“Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit,
du texte et/ou des fiches de tannage, fiches techniques et dessins contenus dans le présent
ouvrage est cordialement autorisée.”**

** Pourvu que ces reproductions n’ont pas un but lucratif mais l’intention d’aider les gens à
les initier au tannage.

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B. La peau et son comportement.

1. La peau.

- La peau est constituée de trois couches: l’épiderme, le derme et le tissu sous-cutané ou


adipeux appele communément chair.
- L’épiderme est une fine couche a l’extérieur de la peau qui couvre le derme. L’épiderme est
traversé par les poils. Il est composé de couches cellulaires (formé de cellules).
- La chair est la couche qui sépare le derme du corps de l’animal. Elle contient le tissu
musculaire et les graisses.
- Le derme est la couche principale de la peau. C’est le derme debarrassé de l’épiderme et
du tissu sous-cutané qui est la matière première de la tannerie. Le derme est composé de
couches fibreuses: fibres collagéniques et fibres élastiques.
- Sous l’épiderme se situe la fleur du derme. La fleur contient entre autres les racines des
poils et certaines glandes. Le derme, contenant également des nerfs et des veines, est
essentiellement constitué de fibres collagéniques. Le collagène - qui est une protéine - est le
principal constituant du cuir. Ce sont les fibres qui peuvent gonfler (p.ex. sous l’action des
acides) et qui peuvent absorber les tanins.
- Grosso modo on peut dire que le derme (déjà débarrassé de tout c.à.d. poils, épiderme,
chair, etc.) est constitué d’environ 65% d’eau et 35% de collagène. Le poids d’un cuir vaut
environ 40% du poids initial de la peau et le cuir est essentiellement constitué de collagène
et de tanin, un peu d’eau et un peu de matière grasse.

2. Le pH.

- Une solution aqueuse de chaux (c.à.d. de la chaux dissoute dans l’eau) est dite une
solution alcaline ou basique. Le liquide se trouvant dans une batterie de voiture est une solu-
tion aqueuse d’acide sulfurique (H2S04 + eau) . Elle est dite une solution acide.
- Pour déterminer si une solution est alcaline ou acide, on determine son “ pH “, une valeur
qui exprime son degré d’alcalinité ou d’acidité.
- Par définition, une solution neutre (p.ex. l’eau pure), qui n’est donc ni alcaline ni acide, a un
pH égal à 7.
- Les valeurs pH supérieures à 7 correspondent à des solutions alcalines. Une solution de
pH 8 est une solution alcaline ainsi qu’une solution de pH 10,5 et la solution de pH 10,5 est
plus alcaline que celle de pH 8.
- Les valeurs pH inférieures à 7 correspondent à des solutions acides. Une solution de pH
4,7 est une solution acide ainsi qu’une solution de pH 2,5 et la solution de pH 2,5 est plus
acide que celle de pH 4,7.
- Les valeurs pH peuvent varier de 0 à 14.
- Aujourd’hui il existe des papiers indicateurs universels. Un papier pareil se colore lorsqu’il
est plongé dans une solution; cette coloration décèle la valeur pH de cette solution. Plus
rouge le papier, plus acide la solution; plus bleu le papier, plus alcaline la solution. Un
tableau (livré avec ces papiers) contenant toutes ces nuances de bleu et de rouge nous aide
à determiner le pH des solutions.

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- Dans les différentes opérations du tannage on emploie différentes solutions. Une peau
plongée dans une solution tend à obtenir le pH de cette solution. Cela dépend du pH de la
peau et du pH de la solution mais également de la quantité de cette peau et de cette
solution. Une peau de pH 7 plongée dans un pelain de pH 12 obtiendra un pH qui tend vers
12. Lors de la basification, la peau qui est acide (pH environ 3 a 3,5) est plongée dans un
bain alcalin (pH 8 à 9) . Après la basification la peau a un pH d’environ 3,8 a 4.
- Il est assez difficile de mesurer le pH d’une peau mais si nous mesurons le pH de la
solution à la fin d’une opération alors la peau a prèsque le même pH que cette solution.
Alors voici les valeurs approximatives du pH des peaux à la fin des opérations:
* Trempe: env. 7
* Pelanage: env. 12
* Picklage: 2,7 à 3
* Tannage au chrome (pénétration) 3 à 3,5
* Basification (fixation) : 3,5 à 4
* Neutralisation: 5 à 5,5
* Tannage et retannage végétal: 4 à6
- On a constaté qu’il y a une relation entre le gonflement de la peau et le pH. Une peau qui
est plongée dans une solution acide devient acide et a donc un pH acide. On a constaté que
la peau a un minimum de gonflement lorsque son pH vaut 5,5. En plongeant la peau dans
une solution dont le pH est différent (supérieur ou inférieur) de 5,5, la peau se gonfle.
- Parfois on appelle le pH 5,5 le point neutre de la peau. Pour un cuir regardons également
ses points iso-électriques. Les points iso-électriques d’un cuir sont pH 3,5 et pH 8. Entre ces
points le collagène est a l’état normal. C’est pour cela que le cuir achevé doit avoir un pH qui
se trouve entre 3,5 et 8, de préférence environ 5,5.
- En tannage on peut appliquer ces connaissances ainsi que l’emploi des papiers indicateurs
universels (appelés communément papiers pH) quoique nos methodes ne l’exigent pas.
Exemple: après le déchaulage de la peau, on coupe un petit morceau de la peau et on
touche le papier pH contre la peau a l’endroit de la coupure: le papier et la peau se
coloreront bleus si la peau n’est pas complètement déchaulée. Quelques gouttes d’une
solution de phénolphtaléine à l’endroit de cette coupure décèlent également le degré de
dechaulage en regardant la couleur qui apparaît.

3. La but du tannage

- La but du tannage est de transformer la peau brute en cuir. Le cuir est donc une peau
d’animal qui a été traitée de manière à la rendre imputrescible (qui ne peut plus pourrir) et
résistant à l’action de l’eau. Un cuir, même quand il est humide, ne peut donc plus pourrir ni
ne gonflera ou seulement légèrement. En plus on exige du cuir une certaine souplesse
(même si le cuir est complètement sec), une certaine résistance à la déchirure et qu’il soit
imperméable à l’eau mais perméable aux vapeurs d’eau (on dit que le cuir doit pouvoir
respirer) . Cette perméabilité dépendra entre autres de la nourriture appliquée au cuir.

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4. Matière première: la peau.

- Pour faciliter la méthode nous allons nous procurer des peaux fraîches c.à.d. des peaux
recueillies à l’endroit où on tue les bêtes ce qui nous amène à utiliser surtout les peaux de
chèvres et de vaches. Il est préférable d’utiliser des peaux fraîches aux peaux séchées
puisque les peaux séchées doivant récuperer leur teneur initiale en eau avant de pouvoir les
traiter. En plus, lors du séchage et lors de la trempe de ces peaux, la qualité de ces peaux
peut bien diminuer.
- Si possibilité il y a, il est à conseiller d’effectuer un premier écharnage en vert c.à.d.
essayer d’enlever au maximum de la chair et de la graisse de la peau. On a constaté que la
graisse tend à entourer les fibres du derme alors cela s’oppose à la pénétration de l’eau
dans la peau.
- Faites attention à ce que la peau soit fraîche parce que si on vous apporte une peau, rien
ne prouve qu’elle est fraîche et il se peut qu’on l’a exposée quelques heures au soleil en la
couchant par terre ce qui peut produire un début de dessication ou une pénétration de la
graisse dans le derme ou même un début de putréfaction.
- Il est également important que la peau ne soit pas esquintée par le couteau lorsqu’on
dépouille l’animal. La méthode d’insuffler de l’air (p.ex. à l’aide d’une branche creuse de pa-
payer) entre la peau et la chair est à conseiller ainsi que dépouiller par arrachage c.à.d. la
peau est tirée fortement pendant que la carcasse est maintenue fixe ou tirée en sens
inverse. Ces méthodes s’appliquent uniquement sur les petites bêtes (chèvres).

5. La préparation de la peau au tannage.

- Comme le derme est la seule partie destinée à être tannée (excepté chez les peaux à
fourrures), il doit être débarrassé des parties inutiles: l’épiderme, les poils et le tissu sous-
cutané. Cela se fait surtout lors du pelanage où les peaux sont traitées dans une solution
aqueuse de chaux éteinte c.à.d, un pelain.
- Lors de la trempe, on élimine les impuretés: sang, bouse, terre, etc. La trempe peut
provoquer un léger gonflement de la peau qui facilitera la pénétration de la chaux appliquée
ultérieurement.
- Lors du pelanage, le traitement à la chaux a pour but de:
* attaquer et detruire l’épiderme pour provoquer un relâchement des poils,
* détruire les glandes, les nerfs et les veines de la peau,
* détruire les tissus qui enrobent les fibres et en les libérant, permettre aux fibres de se
séparer et de gonfler. La peau en état de gonflement alcalin est inapte à être tannée
mais la peau, même après dégonflement ultérieur, conservera un potentiel de
gonflement et donc la capacité d’absorber du tanin,
* provoquer le gonflement du tissu sous-cutané pour permettre de pouvoir le détacher
plus facilement.
- Ainsi le long du pelanage s’effectuent:
* l’ébourrage, opération consistant à éliminer les poils,
* l’écharnage, opération consistant à retrancher du derme le tissu sous-cutané,
* le décrassage, opération consistant à éliminer l’épiderme, les racines des poils,
les glandes. Lors du décrassage, on élimine également déjà de la chaux.

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- Quand la peau après le pelanage a été débarrassée de l’épiderme et du tissu sous-cutané,
on la fait subir le déchaulage consistant à éliminer la chaux qu’elle a absorbée et à diminuer
ainsi l’alcalinité et l’état de gonflement alcalin. Le déchaulage doit être partiel ou total selon le
type de cuir que l’on veut obtenir. Quand la peau est complètement déchaulée, on obtient un
cuir plus souple que si le déchaulage a été superficiel et donc incomplet. Quand la chaux
n’est éliminée qu’en partie, on obtient un cuir dur et à fleur cassante. Cependant un procédé
pour obtenir un cuir ferme consiste à laisser dans la peau une partie de la chaux qu’elle a
absorbée et à la tanner dans cet état. C’est ainsi qu’on fabrique du cuir ferme. Néanmoins il
faut suffisamment déchauler autrement l’excès de chaux neutraliserait l’acide du bain de
picklage ce qui se répercuterait sur le tannage an chrome puisqu’on aurait une mauvaise
pénétration du chrome (voir picklage et tannage au chrome ci-après) . Le déchaulage
mécanique (en raclant la peau tout en la rinçant abondamment) permet d’enlever jusqu’à
60% de la chaux (cela dépend également de l’épaisseur de la peau: une peau fine est plus
facile à déchauler qu’une peau épaisse) et on constate que les peaux se dégonflent (on dit
que les peaux tombent) . Pour les cuirs souples le déchaulage mécanique ne suffit pas.
D’ailleurs un déchaulage mécanique prolongé pourrait à la longue endommager la peau.
Pour déchauler davantage, nous placerons les peaux maintenant dans un bain d’eau durant
24 à 48 heures (selon qu’il s’agit d’une peau fine ou d’une peau épaisse) . Alors on change
l’eau chaque 4 à 8 heures. On peut encore déchauler mécaniquement (en raclant tout en
rinçant) à chaque changernent d’eau. On peut considérer le déchaulage comme bien avancé
lorsque l’eau du dernier bain de déchaulage reste limpide, sans trace de chaux. Pour obtenir
un cuir souple il faut que la peau soit maintenant souple et dégonflée. Par contre, pour
obtenir un cuir ferme, la peau peut rester un peu gonflée (à cause de la chaux qu’elle
contient encore).
- Le confitage a pour but d’obtenir un cuir bien souple et a aussi comme conséquence une
action déchaulante. Le confitage emploie des bains à base d’excréments de poules ou de
chiens, soit à base de pancréas d’animaux ou à base de son (de maïs, de riz, de manioc) ou
à base de préparations que l’on vend dans le commerce. Nous avons omis cette opération
surtout pour simplifier les méthodes et parce qu’on applique un tannage au chrome. Il est
connu qu’une peau, du fait qu’elle est tannée au chrome, donne généralement un cuir bien
souple à condition qu’elle a été suffisamment déchaulée.
- Le picklage a également une action déchaulante mais le but du picklage est de préparer les
peaux au tannage au chrome. Ainsi, après le déchaulage, nous appliquons le picklage.
- Le bain de picklage est une solution aqueuse de sel et d’acide. Le picklage diminue le pH
de la peau c.á,d. acidifie les peaux tout en évitant le gonflement (grâce au sel dans le bain
de picklage). Si le bain de picklage ne contenait que de l’acide, l’acide provoquerait le
gonflement de la peau et affaiblirait ainsi la structure de Ia peau. En plus on a constaté que
moins d’eau que contient la peau à tanner, mieux que c’est. Pour éviter ce gonflement et par
conséquent l’excès d’eau dans la peau, le bain de picklage contient du sel puisque le sel
s’oppose au gonflement de la peau et ce bain contient un minimum d’eau (mais suffisant
pour couvrir la peau à pickler), ceci pour éviter également cet excès d’eau dans la peau.

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- Le picklage est l’opération qui précède le tannage au chrome. Le picklage consiste à
acidifier les peaux pour qu’elles puissent bien recevoir le tanin au chrome qui est également
un acide. Le picklage ramène donc la peau dans les conditions les plus favorables pour qu’il
y ait une bonne pénétration uniforme du chrome et qu’il n’y ait pas de fixation trop rapide. Il
faut que la fixation du chrome sur les fibres se fasse seulement après la pénétration
complète du tanin dans toute l’épaisseur de la peau.
- En appliquant un picklage d’une acidité plus forte (pH 1,8 à 2), on peut conserver les peaux
à l’état picklé même durant plusieurs mois.
- Un dosage (en fonction du poids de la peau à pickler) assez précis du bain de picklage est
nécessaire et il est également à conseiller de plonger la peau d’abord dans le bain contenant
l’eau et le sel et puis d’ajouter de l’acide plus tard et graduellement. Dès le début du
picklage, on remue régulièrement le tout pour que l’acide pénètre uniformément sur toute
l’étendue de la peau. Un mauvais dosage et/ou un manque de remuage pourrait provoquer
des taches noirâtres sur le cuir ce qui démontre une pénétration inégale du chrome dans la
peau causée par une répartition inégale de l’acide dans la peau.
- La peau sortant de la préparation au tannage (toute cette préparation s’appelle également
travail de rivière) s’appelle peau en tripe. La peau en tripe est prète pour le tannage mais
toujours putrescible; c’est le tannage qui la rendra imputrescible et insensible au gonflement
et au séchage. Ainsi la peau sera transformée en cuir.

6. Le tannage.

- Les tanins sont des substances qui ont la propriété de transformer la peau en cuir. Il y a
surtout les tanins végétaux et les tanins minéraux. Les tanins végétaux sont extraits de
plantes (écorces d’arbres, gousses, feuilles, etc.) et les tanins minéraux sont des composés
métalliques, le plus employé étant le tanin à base de chrome.
- D’abord un petit mot sur le tannage végétal. Lorsque les tanins entrent en contact avec les
protéines de la peau, les deux se combinent et réagissent pour donner un produit
entièrement nouveau et imputrescible: le cuir. Si l’on plongeait une peau directement dans
des solutions de tanins végétaux trés concentrées, le tannage serait tellement poussé en
surface que le tanin ne pourrait plus pénétrer à l’interieur de la peau. Pensons à un pain que
l’on mettrait à cuire dans un four trop chaud: on obtiendrait rapidement à l’extérieur une
croûte dure tandis que l’intérieur serait cru. En plus une peau tannée si rapidement et donc
tannée superficiellement ne permettrait pas non plus que les graisses pénètreront dans la
peau lors du graissage. Par conséquent, pour obtenir de bons résultats, il faut que le
tannage commence avec un jus tannant peu concentré et se poursuive avec des jus
tannants de plus en plus concentrés. Ceci explique que le tannage végétal peut durer assez
longtemps (surtout pour les peaux épaisses). Il est à conseiller d’employer d’abord des
tanins doux et de continuer ensuite avec des tanins astringents. Un tanin astringent
provoque la concentration des fibres, resserre les fibres et donne un cuir plus dur. Plus acide
une solution de tanins végétaux, plus astringente aussi cette solution. Et cela dépend
naturellement aussi de la concentration en tanin. On applique le tannage végétal pour
obtenir des cuirs à semelles fermes.

12
- Le tannage au chrome exige le picklage comme dernière préparation de la peau qui avait
subi un traitemant alcalinisant (à cause de la chaux). C’est grâce au picklage qu’on aura une
pénétration uniforme du tanin dans la peau. Les solutions du tanin au chrome sont aussi des
solutions aqueuses acides auxquelles on a ajouté du sel. Pour qu’il y ait pénétration du
chrome dans la peau, il faut que la peau soit acide (puisque l’acidité a la propriété de
détendre les fibres) mais sans que la peau soit gonflée et c’est de nouveau le sel (ajouté au
bain de tannage) qui empêchera ce gonflement.
- Le tannage au chrome se fait en deux étapes: il y a d’abord la pénétration du tanin et puis il
y a la fixation du tanin. La fixation se fait lors de la basification. Quand la peau est
complètement pénétrée par le tanin au chrome on la plonge dans une solution alcaline (p.ex.
eau + cendres) pour que le chrome soit fixé par les fibres. Il existe aujourd’hui des tanins aux
chrome autobasifiants (comme le chromitan MS) . Alors la peau traitée avec un tanin au
chrome autobasifiant n’a plus besoin d’une basification puisque cela s’est fait durant le
tannage. Faisons attention à ce que le bain de basification ne soit pas trop alcalin. Cela
aussi peut provoquer des taches noires sur le cuir et un cuir plus mince et plus difficile à
assouplir.
- Après la basification on applique la neutralisation. On commence donc par rincer la peau
très abondamment. Ce rinçage enlève d’abord le chrome non fixé (qui pourrait provoquer
des dermatoses), réduit également l’acidité de la peau et élimine les sels formés lors de la
basification. Puis on plonge la peau dans un bain d’eau et on la y laisse durant 24 heures. Et
on change l’eau chaque 4 à 8 heures. Après un dernier rinçage de la peau, elle est prète
pour le finissage puisqu’il n’y a plus de chrome non fixé ni de sels sur la peau et la peau a un
pH d’environ 5,5. On peut considérer la neutralisation comme finie lorsque l’eau du dernier
bain de neutralisation, employée avant le dernier rinçage, reste limpide, sans trace de
chrome ni de cendres.
- Le tannage au chrome se fait normalement à l’aide d’un foulon (un tonneau, contenant les
peaux à tanner, qui tourne continuellement) ce qui accélère beaucoup le processus puis-
qu’on obtient en quelques heures ce que nous obtenons en quelques jours. Mais nos
méthodes sont artisanales alors on évite les machines, les produits chimiques importés et
les opérations non indispensables ou sophistiquées. C’est pour cela que la basification se
fait à base de cendres et la neutralisation simplement à l’eau.
- Le processus rapide causé par l’emploi du foulon provient surtout du mouvement continuel.
Ainsi il n’est jamais mauvais de remuer regulièrement lorsque les peaux se trouvent dans les
solutions. C’est même indispensable, surtout pour le picklage, le tannage et la basification.
- Le tannage au chrome est un processus irréversible. Le chrome, une fois fixé par les fibres,
reste fixé pour toujours même si le cuir sera influencé, p.ex. par la sueur sur la peau du client
au contact avec le cuir. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les tanins végétaux.
- Le retannage végétal peut parfois partiellement remplacer la neutralisation si on emploie
des tanins doux. Lors du retannage végétal, dont le but est surtout la coloration du cuir, on
ne doit pas se préoccuper trop de la théorie des différentes concentrations ni de
l’astringence du tanin puisque la peau est déjà complètement tannée au chrome et puisqu’un
cuir retanné végétalement n’est normalement pas employé comme cuir orthopédique.
- Toute peau tannée au chrome a une certaine souplesse. La méthode de tannage au
chrome peut servir à obtenir des cuirs souples et fermes nécessaires pour un atelier
orthopédique (orthèses, prothèses, corsets, attelles, etc.) mais ce tannage ne peut pas servir
à obtenir les cuirs très fermes tels que les cuirs à semelles extérieures. Pour obtenir ces
cuirs, il faut appliquer un tannage végétal.

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7. Le finissage du cuir.

- Après le tannage on fait subir aux cuirs des traitements supplémentaires pour en améliorer
Ia qualité et l’aspect extérieur, c.à.d.:
* incorporer au cuir des corps gras pour le rendre plus souple et imperméable a l’eau,
* assouplir ou durcir le cuir selon le cas,
* glacer ou teinter le cuir pour améliorer sa présentation.
- Il faut donc nourrir la peau c.à.d. remplacer les graisses naturelles que la peau a perdues
durant toutes les opérations qu’elle a subies jusqu’à maintenant. Comme corps gras nous
allons employer de l’huile. Mais l’huile appliquée seule pénètre mal dans la peau; c’est pour
cela qu’on applique l’huile en emulsion c.à.d. l’huile mélangée avec de l’eau savonneuse.
- Avant d’appliquer l’huile en émulsion, on presse la peau pour enlever de l’eau puisqu’une
peau absorbe mieux les graisses si elle contient moins d’eau. Et on applique normalement
l’huile au côté-chair puisque la peau absorbe mieux les graisses de ce côté.
- Durant le séchage on conseille que la peau tannée au chrome soit étendue. Ainsi la
structure des fibres s’ouvre ce qui aide les corps à pénétrer dans la peau et aidera lors de
l’assouplissement de la peau.
- Le séchage rapide des cuirs par exposition au soleil ou à l’air chaud est dangereux: le cuir
peut se contracter, durcir et se fendiller. En plus un séchage pareil peut faire couler les
graisses et les empêcher de pénétrer en profondeur. Donc un séchage lent est à conseiller,
un séchage à l’abri du soleil, de la pluie et des grands vents. Au fur et à mesure que le
séchage avance (et que l’eau s’évapore donc), la matiére grasse est absorbée peu à peu et
se répand uniformément dans la masse du cuir.
- Plus que le cuir devra être souple, plus qu’il faut lui incorporer de matière grasse. Le cuir à
semelle, qui doit être ferme, n’a pas besoin d’un fort graissage. Si la peau de vache doit
donner du cuir souple, on peut la graisser des deux côtés tandis qu’un graissage du côté-
fleur peut suffire pour le cuir ferme.
- Un étirage de la peau de vache quelques heures après le graissage (ou disons huilage) fait
ouvrir la structure des fibres ce qui est surtout nécessaire pour les cuirs souples.
- Lorsque le cuir est sec, il faut l’assouplir sauf le cuir à semelle ferme. Avant d’assouplir un
cuir on contrôle s’il y a un excès de graisse sur les surfaces et si oui on l’enlève. Puis on
nettoie la côté-chair a l’aide de papier-émeri. Pour assouplir il faut humecter le cuir pourqu’il
soit légèrement humide (on parle de la mise en humeur de la peau) puisqu’un cuir trop sec
risquerait d’être déchiré lors de l’assouplissement. Pour les cuirs légers on applique le
palissonnage (voir tannage de peau de chèvre) tandis que pour les gros cuirs on applique le
liégeage (voir tannage de peau de vache) pour assouplir les cuirs.
- Puis on laisse de nouveau sécher le cuir.
- Pour améliorer la présentation du cuir on peut le glacer ou le teinter.

8. Remarque.

Vu que ces méthodes s’appliqueront surtout dans les pays à climat chaud, un petit mot
concernant la température. Les variations de température peuvent jouer un rôle dans le
processus du tannage. On constate un ralentissement de tannage Iors d’un abaissement de
température. En dessous de 10°C la progression de tannage est pratiquement nulle. Une
élévation de température favorise la qualité du tannage et surtout la fixation du tanin mais
au-delà de 35°C on a constaté des développements de certains micro-organismes et
d’autres inconvénients.

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9. Conclusion.

De première vue toute cette théorie peut sembler être trés compliquée et rendre le tannage
trop difficile. Sachez quand même que les méthodes sont artisanales et ne supposent pas un
travail à temps plein et au rythme endiablé. Comme une maman peut trouver son plaisir à
cuire son propre pain, l’appareilleur ou le cordonnier se rejouira à fabriquer son propre cuir.
Cette occupation s’étend sur trois à quatre semaines et, à part deux ou trois jours de pointe
de travail, le tannage nous laisse le temps de nous familiariser avec ce métier et de
continuer nos occupations habituelles. Il suffit de s’y mettre - même sans comprendre toute
cette théorie - pour se rendre compte que tanner est quelque chose de passionnant mais au
rythme de la nature tout comme la matière première est un produit naturel. J’ai vu plusieurs
fois des stagiaires - et aussi ceux qui ne savaient pas lire cette brochure — s’émerveiller de
voir comment la peau se transformait en réel cuir. Et le plaisir de pouvoir employer du bon
cuir fait personnellement les convainquait définitivement. Sans parler de l’aspect
économique de l’affaire.
Les tanneries ont surtout la mauvaise réputation de répandre une odeur nauséabonde. ll
n’en est rien pour nos mini-tanneries puisque nous utilisons des peaux fraîches. Mais
n’oubliez pas d’enfouir les déchets (poils, graisse, etc.) dans le sol comme engrais.

15
C. Tannage d’une peau de chèvre pour obtenir un cuir orthopédique.

Pour les cuirs orthopédiques fines les peaux de chèvres conviennent bien. Des grosses
peaux de chèvres peuvent donner du cuir jusqu’à 2 mm d’épaisseur. Les peaux de moutons
sont moins indiquées puisque ces peaux sont plus délicates. On peut utiliser également les
peaux d’antilopes, seulement il est plus difficile de se les procurer fraîches.
Si vous pouvez vous procurer des peaux fraîches et vous ne pouvez pas commencer
directement le tannage alors laver les peaux et mettez les dans un congélateur. Ainsi les
peaux ne peuvent ni pourrir ni sécher.

1. Trempe (1° jour).

a) Lorsque la peau est fraîche (voir FAO à la page 26) le travail sera beaucoup plus facile.
Une peau est fraîche lorsqu’elle arrive à la tannerie au plus 4 heures après le dépouillement
et pourvu que le dépouillement suit directement l’abattage de l’animal. Laver abondamment
la peau suffit normalement. On peut tremper la peau pendant une 1/2 heure à 2 heures dans
l’eau quoique ce n’est pas nécessaire si la peau est bien fraîche. Il est à conseiller d’enlever
au maximum de la chair et de la graisse (écharnage en vert) . Toutefois, qu’on fasse
attention à ne pas esquinter la peau. Mieux vaut un peu de graisse sur la peau qu’une peau
bien écharnée plaine de coutelures. Ensuite on rince bien la peau qui est alors prête pour le
pelanage. Si on veut, on peut couper les parties comme les pattes et la queue. Pendant la
trempe on profite du temps pour préparer le pelain qu’on emploiera directement après la
trempe.
Après la trempe, l’écharnage en vert et le rinçage, on peut peser la peau (bien presser pour
faire sortir l’eau) . Une grande peau pèse 1,5 à 2 kg, une petite environ 1 kg. Dans ce
chapitre les mesures et les proportions seront données pour une peau pesant 1 kg. Si on
tanne plusieurs peaux à la fois, elles seront pesées ensemble et c’est le poids total qui sera
considéré (voir fiches de tannage à la fin de ce chapitre). Il est à conseiller d’utiliser des
peaux grandes et épaisses. Si la peau n’est pas fraîche: voir FAO à la page 27,28 et 29.

b) Préparation du pelain.
Comme nos méthodes sont destinées aux gens gui ne tannent que de temps en temps et en
quantité réduite, nous omettons la méthode basée sur trois pelains (pelain mort, pelain gris
et pelain vif, voir FAO pages 32 jusqu’à 36).
Le pelain contient 600% d’eau et 20% de chaux ce qui représente pour cette peau de 1 kg:
600
600% d’eau : 1 x ---- = 6 l d’eau.
100

20
20% de chaux : 1 x ---- = 0,2 kg ou 200 g de chaux.
100

2. Pelanage (1° jour au 7° jour)

- On met la peau avec les poils vers le haut dans le pelain bien remué. Faites attention à ce
que la peau soit bien immergée.
- Chaque jour on remue régulièrement la peau.

16
3. Ebourrage brut (4° jour).

- Après trois jours de pelanage on contrôle si les poils se détachent facilement. Sinon, on
laisse les peaux encore un ou deux jours dans le pelain. Si oui, on place la peau sur le
chevalet mouillé et on enlève les poils avec un couteau émoussé. Durant l’ébourrage (qu’on
appelle aussi épilage) on verse règulièrement de l’eau sur la peau.
- L’ancien pelain est versé et un nouveau est préparé (200 g de chaux dans 6 l d’eau par kg
de peau) . On plonge la peau bien rincée dans ce nouveau pelain. On remue régulièrement.
- Soyez propre et nettoyez chaque fois le chevalet après usage ainsi que l’endroit où on a
travaillé. Faites disparaître les poils enlevés.

4. Ebourrage fin et écharnage (6° jour)

- On place la peau sur le chevalet et on ébourre soigneusement la peau avec un couteau


émoussé tout en versant régulièrement de l’eau sur la peau.
- Puis on écharne soigneusement avec un couteau plus tranchant tout en versant
régulièrement de l’eau sur la peau.
- On nettoie continuellement le côté-fleur (lors de l’ébourrage) et le côté-chair (lors de
l’écharnage) avec de l’eau; après ces deux opérations on rince bien la peau et on la remet
dans le pelain jusqu’au lendemain matin.
- Pour les intéressés et pour mieux doser les solutions, on peut peser la peau ébourrée,
écharnée et égouttée. Le poids à ce moment à diminué de 15% à 25% par rapport on poids
initial. Disons que cette peau de 1 kg de poids initial pèse maintenant 0,8 kg. Dans la fiche
de tannage, on a tenu compte de ce changement tout en maintenant le poids initial de 1 kg
comme point de référence dans les calculs.

5. Décrassage - Déchaulage (7° jour au 8° jour)

- Le matin du septième jour on décrasse la peau c.à.d. on nettoie à couteau émoussé le


côté-fleur de façon très soigneuse tout en versant régulièrement de l’eau sur la peau (voir
FAO à la page 39). N’abimez pas le côté-fleur puisque ce côté d’une peau de chèvre est
assez délicat (plus que le côté-fleur d’une peau de vache).
- Alors on écharne soigneusement le côté-chair tout en versant régulièrement de l’eau sur la
peau. En raclant la peau du côté-chair, on fait sortir également de la chaux (= déchaulage;
moins le cuir contiendra de chaux et plus il sera souple). En plus, les racines des poils
sortent plus facilement du côté-fleur. Ainsi, après cet écharnage, qu’on décrasse de nouveau
du côté-fleur pour enlever ces racines. Quand la chèvre est noire on voit bien ces racines
comme des points noirs et alors on s’efforce à enlever cela. Mais quand la chèvre est
blanche cela se voit plus difficilement mais cela n’empèche pas qu’il faut également enlever
soigneusement ces racines.
- Puis on rince abondamment la peau et on la plonge dans un bain d’eau à tel point que la
peau soit bien immergée (disons 8 l d’eau au minimum par kg de peau). Puis on remue
régulièrement.
- Après 3 à 5 heures (vers midi), on racle de nouveau cette peau trois fois: du côté-fleur, puis
du côté-chair et alors de nouveau du côté-fleur. Ces raclages font fonction de décrassage et
de déchaulage. Alors on rince Ia peau et on la place dans un nouveau bain d’eau. Remuer
régulièrement.

17
- 3 à 5 heures plus tard (dans l’après-midi ou vers le soir) on recommence: racler trois fois
(côté-fleur, côté-chair et côté-fleur), rincer et remettre dans un nouveau bain d’eau. Laisser
jusqu’au lendemain matin.
- Le lendemain matin, si on constate que ce bain d’eau est sans trace de chaux alors la peau
est bien déchaulée, elle est bien dégonflée et on obtiendra un cuir bien souple. On racle une
dernière fois du côté-fleur, du côté-chair et du côté-fleur et on rince la peau. Alors la peau est
prête pour le picklage.

6. Picklage (8° jour au 9° jour).

- Pour le bain de picklage on aura besoin de 600% d’eau, 10% de sel et 0,75% d’acide de
batterie. Comme la peau, de poids initial 1 kg, pèse maintenant 0,8 kg on aura besoin de:

600
600 % d’eau : 0,8 x ----- = 4,8 l ou environ 5 l d’eau,
100

10
10 % de sel : 0,8 x ----- = 0,08 kg on 80 g de sel.
100

0,75
0,75 % d’acide : 0,8 x ----- = 0,006 l ou 6 ml d’acide de batterie
100.

- Le 8° jour au début de la journée on prépare le bain de picklage qui contient d’abord


uniquement l’eau et le sel. On verse donc 80 g de sel dans 5 l d’eau et on remue bien
jusqu’à dissolution complète. Puis on prend la peau qui a été rincée une dernière fois et on la
plonge dans ce bain. On remue régulièrement.
- Lorsque la peau est restée deux heures dans ce bain, on enlève la peau de ce bain, on
verse un tiers de l’acide (pour cette peau donc 2 ml) dans ce bain, on remue bien et on
plonge la peau dans ce bain et on remue bien le tout. La peau restera de nouveau environ
deux heures dans ce bain. On remue régulièrement.
- Deux heures plus tard on enlève la peau, on verse 1/3 de l’acide (2 ml pour cette peau)
dans le bain, on remue bien et on plonge la peau dans ce bain. On remue bien le tout et la
peau restera de nouveau deux heures dans ce bain. On remue régulièrement.
- Deux heures plus tard on enlève la peau, on verse le dernier tiers de l’acide (2 ml pour
cette peau) dans le bain, on remue bien et on plonge la peau dans ce bain. On remue bien le
tout et puis on laisse jusqu’au lendemain matin.

Remarques:

a) il faut bien déployer la peau lorsqu’on la plonge dans le bain pour que toute la surface soit
en contact avec le liquide.
b) Pour le picklage un dosage précis est nécessaire ainsi que le remuage. Il faut bien remuer
chaque fois qu’on place les peaux dans le bain de picklage et puis il faut remuer
régulièrement ce bain contenant les peaux.

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c) Très important: s’il y a plusieurs peaux à pickler, il faut les plonger toutes au même temps
dans le bain de picklage.
d) Si la peau était mal déchaulée cela se remarquerait au bain de picklage donc l’eau ne
resterait pas incolore mais deviendrait blanchâtre. A ce moment il vaut mieux ne plus
employer ce bain pour le picklage mais le remplacer par de l’eau propre (5 l par kg de peau).

7. Tannage au chrome (9° jour au 15° jour).

* 9° jour:
- On prépare d’abord la solution-mère qui contient 150% d’eau, 6% de sel et 10% de tanin à
base de chrome, Pour cette peau cela représente:

150
150 % d’eau : 0,8 x ------ = 1,2 l d’eau.
100

6
6 % de sel : 0,8 x ------ = 0,048 kg ou environ 50 g de sel.
100

10
10 % de tanin : 0,8 x ------ = 0,08 kg ou 80 g de tanin.
100

On met le sel et le tanin dans l’eau et on remue bien jusqu’à dissolution complète.
- On enlève la peau du bain de picklage, on verse 1/3 de la solution-mère (pour cette peau
donc 0,4 l) dans le bain de picklage, on remue bien et on plonge la peau dans ce bain et on
remue bien le tout. La peau reste pendant deux jours dans ce bain. On remue régulièrement
et on fait attention à ce que la peau soit bien immergée.

* 11° jour:
- On retire la peau, on ajoute 1/3 de la solution-mère (0,4 l) au bain, on remue bien et on
remet la peau dans le bain et on remue bien le tout. La peau reste dans ce bain durant deux
jours. On remue régulièrement.

* 13° jour:
- On retire la peau, on ajoute le restant de la solution-mère (le troisième tiers = 0,4 l) au bain,
on remue bien et on remet la peau dans le bain et on remue bien le tout. La peau reste dans
ce bain durant deux jours jusqu’au 15° jour. On remue régulièrement.

Remarque: Si vous utilisez de l’eau un peu tiède (environ 30°C), cela favorise la qualité du
tannage.

19
8. Basification (15° jour au 16° jour).

- Le 15° jour au matin on coupe un petit morceau de peau (de préférence à l’endroit où c’est
le plus épais et il vaut mieux couper avec un couteau plutôt qu’avec des ciseaux qui
compriment la peau alors cette compression peut fausser ce contrôle) et on contrôle si la
coupure présente une couleur uniforme bleuâtre pour savoir si le tanin a pénétré partout.
Ceci est absolument nécessaire. Sinon il faut continuer le tannage en ajoutant au bain une
solution de tanin au chrome (p.ex. ½ l d’eau contenant 20 g de sel et 30 g de tanin au
chrome par kg de peau).
- Quand le tannage (la pénétration) est complet, il faut passer à la basification (la fixation).
- Le bain de basification contient 600% d’eau et 10% de cendres de charbon de bois. Pour
cette peau cela représente:

600
600% d’eau : 0,8 x ----- = 4,8 l ou environ 5 l d’eau.
100

10
10% de cendres : 0,8 x ----- = 0,08 kg ou 80 g de cendres.
100

On met les cendres dans l’eau et on remue bien. (Voir aussi à la page 40: E – 2 Tannage au
chrome, cendres en linge).
- On retire la peau du bain de tannage, on la plonge directement dans le bain de basification
et on remue bien le tout. On laisse la peau dans ce bain jusqu’au lendemain matin. On
remue régulièrement.
- Si vous ne disposez pas de cendres de charbon de bois (makala) mais de cendres de bois
de chauffage (nkoni - kuni) alors ce bain contiendra 5% de cendres c.à.d. 40 g de cendres
de bois de chauffage par kg de peau.
- Si le tanin au chrome est autobasifiant (voir C – 13, Matières à la page 21), la basification
n’est pas nécessaire et peut donc être omise.

9. Neutralisation (16° jour au 17° jour).

- Le 16° jour au début de la journée on retire la peau du bain de basification. Nous parlons
toujours de peau mais en effet cette peau est devenue du cuir puisque la peau est devenue
imputrescible.
- On rince d’abord la peau trés abondamment surtout pour éviter qu’il y ait sur la peau des
restants de chrome non fixé qui pourraient parfois provoquer des dermatoses chez les
personnes qui sont continuellement en contact avec ce cuir.
- Après le rinçage très abondant on plonge la peau dans un bain d’eau a tel point que la
peau soit immergée (disons minimum 8 l d’eau par kg de peau). On remue regulièrement et
on change l’eau toutes les 4 à 8 heures. Dans notre cas on peut changer l’eau vers midi et
dans la soirée. Lors d’un changement d’eau on rince abondamment la peau. On laisse la
peau dans ce bain d’eau jusqu’au lendemain matin où on la rince abondamment pour une
dernière fois. On peut considérer la neutralisation comme bien finie lorsque l’eau du dernier
bain reste limpide sans trace de chrome ni de cendres.

20
10. Finissage (17° jour jusqu’à la fin = environ 22° jour).

- On prépare une émulsion d’huile: il faut une mesure de savon, deux mesures d’eau et deux
mesures d’huile (p.ex. un demi gobelet de paillettes de savon, un gobelet d’eau et un gobelet
d’huile). On coupe le savon en fines paillettes et on le met dans l’eau et on chauffe ce
mélange à feu doux jusqu’à dissolution complète en remuant continuellement et en faisant
attention à ce que ce mélange ne bouille pas. Puis on ajoute l’huile en remuant
continuellement. Si vous n’utilisez pas toute l’émulsion ce jour-là, elle peut être stockée et
être utilisée ultérieurement. Il suffit alors de la chauffer légérement.
- On racle la peau pour éliminer un maximum de liquide.
- A l’aide de clous on étend la peau, par exemple sur un cadre en bois. On met le coté-chair
vers l’extérieur. Il est bon que la peau soit bien tendue et qu’elle ne soit pas en contact avec
le bois. Pour cela, si Ie bois n’est pas peint ou verni, on peut placer un plastique entre le bois
et la peau. En plus, n’enfoncez pas complètement les clous c.à.d. laissez un à deux cm entre
le bois et la tête du clou et tirez la peau étendue contre la tête de chaque clou.
- On enduit le côté-chair avec l’émulsion d’huile encore tiède à l’aide d’une brosse. On laisse
sécher la peau à l’ombre.
- Après quelques jours, quand la peau est sèche, on l’enlève du cadre. On contrôle s’il n’y a
pas un excès de graisse, surtout sur le côté-fleur. Normalement cela ne sera pas le cas mais
dans le cas contraire il faut enlever cet excès de graisse. Ensuite on nettoie le côté-chair
avec du papier-émeri.
- Puis on peut humecter la peau en la laissant 1/2 heure dans la sciure de bois melangée
avec de l’eau à 20% (p.ex. 20 l d sciure avec 4 l d’eau) ou bien humecter la peau à l’aide
d’une éponge ou chiffon mouillé. Qu’on évite que la peau soit trop mouillée. On peut
eventuellement enlever la peau quand elle n’est pas encore complètement sèche et la
palissonner directement sans humecter puisqu’elle est encore légèrement mouillée. On
palissonne (voir FAO à la page 129) donc la peau pour qu’elle devienne souple. On place la
peau avec le côté-chair sur une lame arrondie émoussée (palisson), on étire cette peau sur
cette lame et cela pour toutes les parties de la peau, d’un côté vers l’autre et de devant vers
derrière. Puis on laisse sécher de nouveau.
- Si on veut on coupe les bords effilochés et troués (par les clous) de la peau.
- Quand la peau est complètement sèche et souple, on peut la glacer en frottant le côté-fleur
avec une bouteille en verre (ou une manche arrondie de lime ou de marteau) . Les Haoussa
(tribu au Niger, Cameroun, Tchaad), connus comme excellents tanneurs, glacent à l’aide de
pierres (polies par l’eau des rivières) bien lisses. Ne tournez pas la bouteille pour que la
peau ne soit pas en contact avec la sueur de la main du tanneur. Glacer une peau tannée
uniquement au chrome donne peu ou pas de résultat et peut donc être omis.
- A la place de glacer on peut teinter le cuir. Aujourd-hui il existe des teintures qu’on applique
sur le cuir complètement achevé (voir F – 6 , Matières, Teintures à la page 46). ll est à
conseiller d’appliquer ces teintures sur le cuir élaboré c.à.d. si le cuir sert à fabriquer des
genouillères, qu’on applique la teinture sur le cuir une fois les genouillères achevées.
Comme il s’agit de cuirs orthopédiques, mieux vaut ne pas teinter ou tout au plus les parties
non en contact avec la peau du client.

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- Les peaux tannées au chrome sont idéales pour les employer comme cuirs orthopédiques
puisqu’elles sont souples, résistantes à la déchirure et à l’action de l’eau, et surtout, si
elles sont tannées selon les règles, elles ne peuvent pas provoquer des dermatoses (voir
aussi G, Remarque préliminaire à la page 47). Mais elles ont l’inconvénient de manque
d’esthétique: elles n’ont ni cette couleur brune typique pour le cuir, ni autre coloration et elles
sont difficiles à glacer. Comme la méthode pour obtenir ce cuir est réduite à sa plus simple
expression, contentons-nous de l’essentiel c.à.d. que le cuir obtenu est de bonne qualité
même si l’aspect extérieur est médiocre. Si le cuir ne sera pas en contact avec la peau du
client (p.ex. des lanières pour prothéses et corsets) alors on peut retanner végétalement ces
peaux (voir chapitre F) pour obtenir des cuirs plus esthétiques. Toutefois si on constate chez
certains patients des réactions à cause de ces cuirs, il faut alors seulement utiliser pour leurs
appareils des cuirs tannés uniquement au chrome.

11. Remarque: Parfois on peut constater des taches noires sur le cuir tanné au chrome.
Pour éviter cela: voir L. Annexes, annexe 1: Taches noires à la page 65.

12. Schéma à suivre.

1° jour: - Trempe.
- Préparation du pelain (eau + chaux).
- Début de pelanage.
1° jour au 7° jour (= 6 jours) : - Pelanage.
4° jour: - Ebourrage brut.
- Nouveau pelain.
6° jour: - Ebourrage fin.
- Echarnage.
7° jour: - Décrassage.
7° jour au 8° jour (= 24 heures) : - Dechaulage (eau).
8° jour au 9° jour (= 24 heures) : - Picklage (eau + sel + acide de batterie).
9° jour au 15° jour (= 6 jours) : - Tannage au chrome (eau + sel + tanin au chrome).
9° jour: - Début du tannage avec 1/3 de la solution-mère.
11° jour: - Ajouter 1/3 de la solution-mère.
13° jour: - Ajouter le dernier tiers de la solution-mère.
15° jour au 16° jour (= 24 heures) : - Basification (eau + cendres).
16° jour au 17° jour (= 24 heures) : - Neutralisation (eau).
17° jour jusqu’à la fin (= 3 à 6 jours): - Finissage.
17° jour: - Huilage.
> Etendre et huiler (eau + savon + huile).
> Laisser sécher.
Dernier jour: - Palissonnage.
> Enlever l’excès de graisse.
> Nettoyer le coté-chair avec du papier-émeri.
> Humecter, palissonner, laisser sécher.

22
13. Matières.

- EAU.
C’est une matière bien importante pour le tannage et il en faut en quantité
abondante. L’eau doit avoir certaines qualités (voir FAO) . Le plus important est que l’eau ne
contienne que peu de résidu solide (pas plus que 0,5 g/l) et pas de matières ferrugineuses
(ou en quantité minime et donc négligeable) . La meilleure eau est l’eau de pluie (non
souillée) . Cette eau n’est pas dure. La dureté d’une eau provient du fait que cette eau
renferme certains sels (e.a. sulfate de calcium, chlorure de magnesium). Dans un tannage
au chrome on peut employer de l’eau dure jusqu’au tannage mais il est à conseiller
d’employer de l’eau de pluie pour la basification et la neutralisation. Il peut être utile de se
poser le problème de l’évacuation des eaux résiduaires (voir FAO) . Si on dépend de la
distribution d’eau dans une ville, il est utile d’avoir toujours en réserve un bac ou un fût (non
en fer) rempli d’eau.

- CHAUX.
Pour nous le plus facile sera d’employer de la chaux hydratée ( Ca(OH)2 =
hydroxyde de calcium; chaux éteinte) vendue sous forme de poudre et emballée en sac. Si
c’est nécessaire, tamiser la chaux avant l’emploi. Faites attention lorsque vous achetez de Ia
chaux locale: parfois il ne s’agit pas de chaux mais de kaolin. Stockez la chaux bien séparée
des autres produits. Lors du tannage, que les peaux, les récipients, les produits et les
instruments ne soient plus en contact avec de la chaux. Ainsi il est à conseiller que les
récipients servant au pelanage soient séparés des récipients servant au tannage.

- SEL = NaCl.
Qu’on emploie le sel de cuisine qu’on peut se le procurer.

- ACIDE de batterie.
On peut employer l’acide sulfurique ( H2S04 ) pur ou en solution
aqueuse. L’acide de batterie est une solution aqueuse d’acide sulfurique ayant une densité
de 1,24 à 1,28 et de 28 degrés Baumé ( 28 Bé ) . Faites attention puisque ce produit est
corrosif. Et puis verser toujours l’acide dans l’eau et jamais l’eau dans l’acide. Les
quantités d’acide à ajouter au bain de picklage sont des quantités d’acide de batterie. Si
vous ne pouvez vous procurer que de l’acide sulfurique pure, preparez vous-même l’acide
de batterie en versant x litres d’acide dans environ 3x litres d’eau (p.ex. le contenu d’une
bouteille - 0,75 l – d’acide dans un récipient contenant trois bouteilles - 2,25 l - d’eau) .
Comme il y a un grand dégagement de chaleur lors de la préparation de l’acide de batterie,
utilisez des récipients pouvant supporter la chaleur, de préférence les verres de laboratoire.
Faites la dissolution lentement et graduellement. On peut employer un densimètre pour
batterie pour le contrôle de la densité de l’acide.
On peut ajouter l’acide sulfurique pur au bain de picklage à condition de diviser les quantités
d’acide par 4. Cependant, il n’est pas à conseiller de manipuler l’acide pur puisqu’il est très
corrosif. En plus l’acide pur peut attaquer la séringue servant à mesurer les quantités l’acide.
L’acide sulfurique pur est un liquide incolore comme l’eau. Mais cet acide peut devenir
noirâtre avec le temps puisqu’il peut absorber les impuretés de l’atmosphère.
Il se peut qu’on reçoit de l’acide et qu’on ne sait pas si c’est de l’acide concentré ou de
l’acidé dilué c.à.d. donc de l’acide de batterie. C’est facile à contrôler avec le densimètre
puisque l’acide de batterie a une densité d’environ 1,25 et l’acide concentré environ 1,84.

23
Si vous ne disposez pas de densimètre, pesez (en tenant compte du poids du récipient) le
liquide: un litre d’acide de batterie pèse environ 1,25 kg et un litre d’acide concentré environ
1,84 kg.

- TANIN à base de CHROME.


Nous avons fait des experiences
satisfaisantes avec les produits suivants:
* Chromeduol CS 26/33 (produit Lancashire Chemical Works)
* Chromosal B (produit Bayer)
* Chromitan B (produit BASF).
* Chromitan MS (produit BASF)
Tous ces produits sont à base d’oxyde de chrome ( Cr203 ). Le chromeduol, le chromosal B
et le chromitan B sont des produits identiques contenant 26% d’oxyde de chrome et ayant
33°S de basicité. Le chromitan MS a 30% d’oxyde de chrome et 50°S de basicité. Le
chromitan MS est un tanin autobasifiant c.à.d. à cause de sa haute basicité le tanin provoque
lui-même lentement et avec un certain retard la basification, autrement dit la fixation du tanin
par les fibres. Ainsi la basification n’est pas nécessaire lorsqu’on emploie le chromitan MS.
II serait très intéressant si on pouvait trouver un de ces produits ou un produit équivalent
dans le pays où on se trouve ou dans un pays limitrophe; cela valoriserait les méthodes
puisqu’on devient indépendant de l’extérieur.

- CENDRES.
Nous avons employé surtout des cendres de charbon de bois. Les cendres
contiennent pas mal de matières alcalines (jusqu’à 38% de carbonates de potassium). Les
cendres contiennent également du calcium et du fer mais des analyses de différents
échantillons de cuirs basifiés aux cendres n’ont pas décelé des inconvénients causés par les
cendres. Toutefois faites attention lorsque vous employez des cendres de bois puisque les
cendres de bois sont plus basiques que les cendres de charbon de bois. Si vous employez
des cendres de bois, n’utilisez que la moitié de ce qui est prévu. Pour cette peau de chèvre
de 1 kg, n’utilisez que 40 g de cendres de bois (au lieu de 80 g de cendres de charbon de
bois) pour basifier cette peau. Il est à conseiller de tamiser les cendres. Voir aussi E – 2 à la
page 40.

- HUILE.
Une huile locale comme l’huile de palme, l’huile d’arachide, l’huile de coton,
etc. L’huile de palme est de loin la moins chère dans les régions où poussent les palmiers
Elaeis. Si on applique cette huile uniquement du côté-chair, il n’y a aucune raison à ne pas
l’employer sauf l’inconvenient qu’il se forme des taches jaunes du côté-fleur aux endroits où
la peau est mal depouillée et présente des incisions (des coutelures) du coté-chair. Peut-être
que cet inconvénient est moins prononcé si on surchauffe (kambili) d’abord l’huile de palme
avant de l’utiliser en émulsion comme nourriture de cuir. Pour un travail plus soigné il est à
conseiller d’employer une huile plus raffinée, p.ex. celles qu’on vend dans des bouteilles et
qui servent aux fritures et aux cuissons.

- SAVON.
Du savon ordinaire.

24
14. Matériel.

- RECIPIENTS et BACS.
Lors des premiers essais on peut se débrouiller avec des
seaux et des bassins en plastiques. Plus tard, si on s’installe, on peut prévoir des fûts en
plastique (qui servent au transport de peintures et de produits chimiques) et/ou des bacs en
matière durable (briques, blocs, béton) bien cimentés. Evitez les récipients en fer ainsi que
tout instrument en fer qui peut être en contact avec le tanin. Des petits fûts (40 l à 60 l) en
plastique munis de couvercle sont pratiques pour le stockage de certains produits comme la
chaux, le sel et le tanin.

- RECIPIENT GRADUE.
Un récipient gradué d’un litre (comme on en emploie dans les
cuisines) est bien utile, ainsi qu’un TAMIS (non en fer).

- BATONS.
Pour remuer les solutions on peut utiliser des bâtons en bois. Ne pas utiliser
dans les autres solutions le bâton qui sert à remuer les pelains.

- CHEVALET.
Par exemple un demi-tronc d’arbre (environ 140 cm de longueur et de 40
cm de diamètre) placé obliquement qui sert surtout à l’ébourrage, à l’écharnage et au
décrassage. Voir annexe 2, fiche technique 1 à la page 66.

- COUTEAUX.
Couteau à ébourrer (émoussé) et couteau à écharner (tranchant). Au
début on se débrouille bien avec des couteaux ordinaires émoussés et tranchants; même
des fers feuillards (mburu-mburu) sont bien pratiques.

- ETIRE et PALISSON.
Une bonne machette arrondie émoussée servira bien au
début. Cette machette fixée dans un étau peut bien servir comme palisson. Dans les centres
pour handicapés les barres parallèles peuvent servir de palisson.

- BALANCE.
Une balance est utile pour la pesée des peaux et des produits. Si on ne
dispose pas d’une balance précise pour la pesée des produits, qu’on emprunte une balance
et qu’on prépare des récipients en plastique (provenant de bouteilles, de boîtes de
médicaments, etc.) contenant exactement les quantités nécessaires: p.ex. un récipient
(découpé à la bonne hauteur) pouvant contenir 200 g de chaux, un autre pour 80 g de sel,
un autre pour 80 g de tanin au chrome, etc.

- SERINGUE.
Une séringue graduée est utile pour mesurer la quantité d’acide de
batterie.

25
- BROSSE.
Une brosse (de peinture) pour huiler les peaux. A défaut de cela, utilisez un
morceau de mousse fixé sur un morceau de bois.

- CADRE.
Un cadre en bois (voir FAO à la page 202) pour étendre et fixer les peaux à
sécher. Il est à conseiller que le bois soit peint ou verni pour éviter le contact entre les peaux
et le bois. Au début on peut se débrouiller avec un vieux sommier de lit en bois.
Voir L. Annexes, annexe 2, fiche technique 2 à la page 68 et 69.

- MARTEAU, CLOUS, TENAILLES.

- PAPIER-EMERI.

- CISEAUX.
Ciseaux et/ou couteaux pour couper les peaux et les cuirs.

- TABLE.
Une bonne table bien solide et grande.

- TABLIER.
Un tablier ou une cache-poussière peut être utile puisque certaines
opérations (p.ex. l’ébourrage et l’écharnage) ne sont pas des plus propres. Eventuellement
aussi des gants en plastique: le contact de la peau du tanneur avec certains produits (chaux,
tanin, etc.) peut parfois provoquer des dermatoses.

- EVIER.
La fiche technique 3 à la page 70 et 71 concerne un évier pratique pour la
tannerie.

Au début ne vous procurez que le stricte nécessaire et faites appel à vos amis et vos voisins
pour vous prêter certains objets. Soyez aussi inventif, vous pouvez fabriquer certaines
choses vous-même: chevalet, palisson, tamis, cadre, etc. Si vous êtes réellement décidé à
persévérer et à installer une mini-tannerie alors songez à une installation moins rudimen-
taire.

26
15. Ingrédients pour s’initier au tannage.

- Une peau de chèvre d’environ 1 kg

- 400 g de chaux
- 130 g de sel
- 6 ml d’acide de batterie
- 80 g de tanin au chrome
- 80 g de cendres de charbon de bois ou 40 g de cendres de bois
- un petit morceau de savon
- un demi-verre d’huile

- beaucoup d’eau: environ 25 l pour les différentes solutions et encore beaucoup plus pour
les différents rinçages et bains d’eau
- quelques clous
- un morceau de papier-émeri

- quelques récipients et instruments

- environ 3 semaines de temps et 8 à 12 heures de travail effectif

- une bonne pincée de propreté, de précision, de persévérance et la disponibilité de


travailler parfois un peu hors des heures de travail

- et une personne, disposée à devenir un amateur-tanneur ayant le goût du travail bien fait
et la philosophie de prendre son travail au sérieux sans se prendre soi-même au sérieux.

27
16. Fiches de tannage.

Remarques concernant ces fiches:

a) Les quantités indiquées sur la fiche sont pour 1 kg de peau. Si toutes les peaux à traiter
pésent ensemble 6 kg, le nombre 6 interviendra pour tous les calculs des produits. On a tenu
compte des changements de poids durant tout le traitement de la peau, tout en maintenant
ce nombre, et cela pour faciliter les calculs. Pour comprendre comment remplir une fiche de
tannage: voir la fiche de tannage remplie à la page 28, 29 et 30.

b) La fiche de tannage nous sert de guide et d’aide-mémoire. Le texte de la fiche est en style
abrégé et il faut parfois sous-entendre certains mots.

c) Respectez les quantités indiquées, surtout pour le picklage, le tannage et la basification.


Pour le pelanage on est moins rigoureux mais il vaut mieux trop de chaux que trop peu.

d) Respectez également l’horaire. Si on veut éviter de travailler le dimanche alors le mercredi


est le jour idéal pour commencer la procédure. Si on a obtenu les peaux un autre jour et on
veut éviter le travail dominical, on peut ajouter, sans conséquence néfaste, un jour de
pelanage et/ou un jour de tannage. Tenez-vous rigoureusement au programme du jour de
picklage et respectez les deux heures d’intervalle entre les différentes opérations: si vous ne
mettez la peau déchaulée dans l’eau salée qu’à 9h30’ alors ajoutez de l’acide à 11h30’,
à 13h30’ et à 15h30’.

a) Certaines phrases sont mises en gras pour attirer votre attention sur l’importance de ces
opérations. Remarquez que le remuage est très important, surtout lors de certaines opéra-
tions. Il est alors à conseiller d’avoir les bains dans l’atelier de la personne qui s’occupe du
tannage.

f) Faites attention: le 4° jour n’est pas 4 jours après le premier jour mais 3 jours après le
premier jour. Ainsi, si le premier jour est un mercredi, le 4° jour est le samedi suivant.

g) Pour avoir des fiches de tannage pour votre mini-tannerie, vous pouvez photocopier les
pages 25, 26 et 27 recto-verso sur deux feuilles volantes et assemblez ces deux feuilles en
les agrafant.

Ci-après suit une fiche de tannage et un exemple d’une fiche de tannage remplie.

28
Fiche de tannage Peau de chèvre pour cuir orthopédique.

Nombre de peaux fraîches: . . . .


Poids des peaux prêtes pour le pelanage: . . . . kg (**)

1° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Trempe et début du pelanage.


- laver et rincer abondamment; écharnage en vert.
- 1/2 heure de trempe.
- préparer le pelain: .... x 6 l d’eau =.... l
. . . . x 200g de chaux = ....g
- rincer et mettre dans le pelain; remuer régulièrement.

2° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

3° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

4° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Ebourrage brut.


- contrôler si les poils se détachent facilement; ébourrage brut.
- nouveau pelain: ....x 6 l d’eau =....l
. . . . x 200 g de chaux =....g
- rincer et mettre dans le nouveau pelain; remuer réguliérement.

5° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

6° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Ebourrage fin et écharnage.


- ébourrage fin et écharnage.
- rincer et remettre dans le pelain.

7° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Décrassage et déchaulage.


*le matin: - décrassage soignée en raclant les peaux du côté-fleur.
- racler ensuite les peaux du côté-chair et du côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*à midi: - racler les peaux du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*le soir: - racler les peaux du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- laisser jusqu’au lendemain matin.

(**) Le nombre de kg inscrit intervient pour tous les calculs des produits à utiliser.
Inscrivez ce nombre à tous les endroits représentés par . . . . x et calculez les
produits à utiliser (voir fiche de tannage remplie à la page 28).

29
8° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Picklage.
*le matin: - préparer le bain de picklage: . . . . x 5 l d’eau =....l
. . . . x 80 g de sel =....g
- racler les peaux du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
*a) à . . . . h:
- mettre les peaux dans le bain de picklage et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*b) à . . . . h (c.à.d. 2 heures après a) :
- enlever les peaux.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 2 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*c) à . . . . h (c.à.d. 2 heures après b) :
- enlever les peaux.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 2 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*d) à . . . . h (c.à.d. 2 heures après c) :
- enlever les peaux.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 2 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout et laisser jusqu’au
lendemain matin.

9° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Début du tannage au chrome.


- préparer la solution-mère : . . . . x 1,2 l d’eau =....l
. . . . x 50 g de sel =....g
. . . . x 80 g de tanin =....g
- enlever les peaux.
- ajouter de la solution-mère au bain de picklage:
. . . . x 0,4 l de solution-mère =....l
- bien remuer, remettre les peaux dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

10° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

11° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . .


- enlever les peaux.
- ajouter de la solution-mère à ce bain: . . . . x 0,4 l de solution-mère =....l
- bien remuer, remettre les peaux dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

12° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : remuer régulièrement.

30
13° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . .
- enlever les peaux.
- ajouter le restant de la solution-mère à ce bain :
. . . . x 0,4 l de solution-mère = . . . . l
- bien remuer, remettre les peaux dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

14° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : remuer régulièrement.

15° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Basification.


- contrôle du tannage au chrome par coupure.
- préparer le bain de basification:
. . . . x 5 l d’eau =....l
. . . . x 80 g de cendres de charbon de bois = . . . . g
ou . . . . x 40 g de cendres de bois =....g
- retirer les peaux du bain de tannage, les mettre dans le bain de basification
et bien remuer le tout; laisser 24 heures et remuer régulièrement.

16° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Neutralisation.


*le matin: - enlever les peaux et les rincer très abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*à midi : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*le soir : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : . . . . x 8 l d’eau =....l
et laisser jusqu’au lendemain matin.

17° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Huilage.


- préparer l’émulsion (eau + savon + huile).
- enlever les peaux et les rincer.
- presser les peaux pour faire sortir le liquide.
- étendre, côté-chair vers l’extérieur; huiler.
- laisser sécher.

Jour où les peaux sont sèches : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Palissonnage.


- si nécessaire, enlever l’excès de graisse.
- nettoyer le côté-chair au papier-émeri.
- humecter, palissonner, laisser sécher.

Date de l’obtention du cuir fini : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . .


Remarques, observations, résultats obtenus (poids, qualités, défauts, etc):

31
Exemple de fiche de tannage rempli:

Fiche de tannage Peau de chèvre pour cuir orthopédique.

Nombre de peaux fraîches: 4


Poids des peaux prêtes pour le pelanage: 6,5 kg (**)
1° jour: Mercredi . . . le 23 - 05 – 2007 : Trempe et début du pelanage.
- laver et rincer abondamment; écharnage en vert.
- 1/2 heure de trempe.
- préparer le pelain: 6,5 x 6 l d’eau = 39 l
6,5 x 200g de chaux = 1300 g
- rincer et mettre dans le pelain; remuer régulièrement.

2° jour: Jeudi . . . . . le 24 - 05 - 2007 : remuer


régulièrement.

3° jour: Vendredi. . . le 25 - 05 - 2007 : remuer


régulièrement.

4° jour: Samedi . . . . le 26 - 05 - 2007 : Ebourrage brut.


- contrôler si les poils se détachent facilement; ébourrage brut.
- nouveau pelain: 6,5 x 6 l d’eau = 39 l
6,5 x 200 g de chaux = 1300 g
- rincer et mettre dans le nouveau pelain; remuer réguliérement.

5° jour: Dimanche . . le 27 - 05 - 2007 : remuer


régulièrement.

6° jour: Lundi . . . . . le 28 - 05 - 2007 : Ebourrage fin et écharnage.


- ébourrage fin et écharnage.
- rincer et remettre dans le pelain.

7° jour: Mardi . . . . le 29 - 05 - 2007 : Décrassage et déchaulage.


*le matin: - décrassage soignée en raclant les peaux du côté-fleur.
- racler ensuite les peaux du côté-chair et du côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: 6,5 x 8 l d’eau = 52 l
- remuer régulièrement.
*à midi: - racler les peaux du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau: 6,5 x 8 l d’eau = 52 l
- remuer régulièrement.
*le soir: - racler les peaux du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau: 6,5 x 8 l d’eau = 52 l
- laisser jusqu’au lendemain matin.

(**) Le nombre de kg inscrit intervient pour tous les calculs des produits à utiliser.
Inscrivez ce nombre à tous les endroits représentés par . . . . x et calculez les
produits à utiliser (voir fiche de tannage remplie à la page 28).

32
8° jour: Mercredi . . . le 30 - 05 - 2007 : Picklage.
*le matin: - préparer le bain de picklage: 6,5 x 5 l d’eau = 32,5 l
6,5 x 80 g de sel = 520 g

- racler les peaux du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.


- rincer abondamment.
*a) à 10 h:
- mettre les peaux dans le bain de picklage et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*b) à 12 h (c.à.d. 2 heures après a) :
- enlever les peaux.
- ajouter de l’acide au bain: 6,5 x 2 ml = 13 ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*c) à 14 h (c.à.d. 2 heures après b) :
- enlever les peaux.
- ajouter de l’acide au bain: 6,5 x 2 ml = 13 ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*d) à 16 h (c.à.d. 2 heures après c) :
- enlever les peaux.
- ajouter de l’acide au bain: 6,5 x 2 ml = 13 ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout et laisser jusqu’au
lendemain matin.

9° jour : Jeudi . . . . le 31 - 05 - 2007 : Début du tannage au chrome.


- préparer la solution-mère : 6,5 x 1,2 l d’eau = 7,8 l

6,5 x 50 g de sel = 325 g


6,5 x 80 g de tanin = 520 g
- enlever les peaux.
- ajouter de la solution-mère au bain de picklage:
6,5 x 0,4 l de solution-mère = 2,6 l
- bien remuer, remettre les peaux dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

10° jour : Vendredi . le 01 - 06 - 2007 : remuer régulièrement.

11° jour : Samedi . . le 02 - 06 - 2007


- enlever les peaux.
- ajouter de la solution-mère à ce bain: 6,5 x 0,4 l de solution-mère = 2,6 l
- bien remuer, remettre les peaux dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
12° jour : Dimanche : le 03 - 06 - 2007 : remuer régulièrement.

33
13° jour : Lundi . . . le 04 - 06 - 2007
- enlever les peaux.
- ajouter le restant de la solution-mère à ce bain:6,5 x 0,4 l de solution-mère = 2,6
l
- bien remuer, remettre les peaux dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

14° jour : Mardi . . . . le 05 - 06 - 2007 : remuer régulièrement.

15° jour : Mercredi . . le 06 - 06 - 2007 : Basification.


- contrôle du tannage au chrome par coupure.
- préparer le bain de basification:
6,5 x 5 l d’eau = 32,5 l
6,5 x 80 g de cendres de charbon de bois = 52,0 g
ou . . . . x 40 g de cendres de bois = .... g
- retirer les peaux du bain de tannage, les mettre dans le bain de basification
et bien remuer le tout; laisser 24 heures et remuer régulièrement.

16° jour : Jeudi . . . . . le 07 - 06 - 2007 : Neutralisation.


*le matin: - enlever les peaux et les rincer très abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: 6,5 x 8 l d’eau = 52 l
- remuer régulièrement.
*à midi : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : 6,5 x 8 l d’eau = 52 l
- remuer régulièrement.
*le soir : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : 6,5 x 8 l d’eau = 52 l
et laisser jusqu’au lendemain matin.

17° jour : Vendredi . . le 08 - 06 - 2007 : Huilage.


- préparer l’émulsion (eau + savon + huile).
- enlever les peaux et les rincer.
- presser les peaux pour faire sortir le liquide.
- étendre, côté-chair vers l’extérieur; huiler.
- laisser sécher.

Jour où les peaux sont sèches : Mardi . . . . . le 12 - 06 - 2007 : Palissonnage.


- si nécessaire, enlever l’excès de graisse.
- nettoyer le côté-chair au papier-émeri.
- humecter, palissonner, laisser sécher.

Date de l’obtention du cuir fini : Mercredi . . . le 13 - 06 - 2007


Remarques, observations, résultats obtenus (poids, qualités, défauts, etc):

34
D. Tannage d’une peau de vache pour obtenir un cuir orthopédique.

1. Notions.

- Les méthodes de tannage pour les peaux de vaches diffèrent peu de celles pour les peaux
de chèvres. Dans ce chapitre on signalera surtout les changements et les particularités de
ces méthodes de tannage pour peaux de vaches. Là où rien n’est mentionné on sous-entend
qu’on fasse de la même façon qu’avec les peaux de chèvres. Et puis les fiches de tannage
vous aideront à comprendre quelle est la marche à suivre.
- Comme la peau d’une vache est plus épaisse que celle d’une chèvre, il faut augmenter
parfois les proportions des produits employés et laisser les peaux plus longtemps dans les
bains. Il est à conseiller de ne pas tanner des peaux très épaisses. ll est conseillé également
d’employer des fûts ou des bacs suffisamment grands pour le tannage des peaux de vaches.
- Les renseignements ci-dessous concernant les peaux de vaches sont les fruits de nos
expériences faites avec les peaux de vaches tuées à Kisangani. Il est normal que ces
renseignements ne peuvent qu’être partiellement utiles aux personnes travaillant dans
d’autres régions et pays puisque ces renseignements dépendent beaucoup de la race des
vaches dont on utilise les peaux. A chacun d’acquérir ses propres informations. Pour éviter
des peaux trop épaisses nous avons utilisé des peaux de jeunes vaches.
- Une peau de vache:

_________ tête
_______________l l_______________
l l l l
l__ l B l __l
l l------------------------------------------l l
l l l l
l A l C l A l A: flancs
l l l l B: collet
l l l l C: croupon
l l l l
l l l l
__l l l l__
l l l l
l______ l_____________ ___________ l______ l
\/
queue

- Les flancs sont les parties les plus flasques de la peau. Ces parties sont assez minces sauf
vers Ia tête où la peau peut devenir très épaisse, même supérieure à 10 mm. Les flancs
servent surtout à obtenir des cuirs souples. La partie centrale qui fournit le collet et le
croupon est la partie la plus ferme (ayant donc une structure serrée de fibres) de la
peau. Cette partie peut être un peu plus epaisse mais diffère peu en épaisseur des flancs.
C’est de nouveau près de la tête (dans le collet) qu’on trouve la peau très epaisse. Le collet
et le croupon servent surtout à obtenir des cuirs fermes. Les parties très épaisses peuvent
parfois servir comme cuir de bourrage pour les bottines orthopédiques, etc. Si ces parties ne
vous soient pas utiles, vous ferez mieux de les enlever. On peut également amincir (les
techniciens parlent de parer) les parties trop épaisses avec un couteau tranchant jusqu’à
obtenir une peau approximativement d’une épaisseur uniforme (p.ex. de 5 à 6 mm).

35
- Pour la préparation de la peau au tannage la trempe, le pelanage, l’ébourrage, l’écharnage
et le décrassage sont identiques que pour les peaux de chèvres. Les proportions et les
temps sont plus ou moins les mêmes. Il va de soi qu’il faut adapter les volumes des bains au
poids de la peau à traiter. Il faut donc, quand on reçoit la peau fraîche, la peser lorsqu'elle
est prète pour le pelanage. Si on décide de tanner certaines parties différemment (p.ex. les
parties fermes et les parties flasques) alors il faut peser ces parties séparément. Ces poids
détermineront les volumes des bains et les quantités de produits à utiliser. Prenons de
nouveau 600% d’eau et 20% de chaux pour les pelains ce qui représente 6 l d’eau et 200 g
de chaux par kg de peau. Jusqu’au décrassage toutes les parties peuvent être traitées
ensemble et de la même façon que les peaux de chèvres. Aussi bien les peaux destinées à
devenir des cuirs souples que celles destinées à devenir des cuirs fermes subiront un
déchaulage mais Ie déchaulage pour les cuirs souples sera plus long et plus poussé que
pour les cuirs fermes. Ainsi le déchaulage par la méthode des bains d’eau durera 48 heures
pour les cuirs souples et durera seulement 4 heures pour les cuirs fermes. Pour les bains
d’eau on utilise minimum 8 1 d’eau par kg de peau. A partir du déchaulage il faut donc traiter
les peaux pour cuirs souples séparément des peaux pour cuirs fermes.
- Le picklage qui suit le déchaulage durera 24 heures aussi bien pour les cuirs souples que
pour les cuirs fermes. On commencera d’abord avec un bain d’eau contenant du sel et on
ajoutera l’acide plus tard et graduellement. Le bain de picklage contiendra de nouveau 600%
d’eau et 10% de sel mais on utilisera plus d’acide notamment 1,2% ce qui représente 6 l
d’eau, 100 g de sel et 12 ml d’acide de batterie par kg de peau. Exemple: une peau de 15 kg
sera plongée dans un bain contenant 90 l d’eau et 1500 g de sel. Plus tard on ajoutera 180
ml d’acide en trois fois donc à chaque fois on versera 60 ml dans le bain de picklage.
Remarquez que le poids de la peau ébourrée, écharnée et égouttée ne diffère pratiquement
pas du poids initial de cette peau. Comme la peau est plus épaisse, la diminution du poids
causée par la perte des poils, graisse, etc., est compensée par l’augmentation de poids
causée par le gain d’eau lors du gonflement alcalin. Ainsi la valeur du poids initial d’une peau
ne changera pas durant le traitement de la peau et cette valeur interviendra dans tous les
calculs des produits à utiliser.
- Le tannage au chrome durera 3 x 4 jours au lieu de 3 x 2 jours. La solution-mère contient
150% d’eau, 6% de sel et 12,5% (au lieu de 10%) de tanin au chrome ce qui représente 1,5 l
d’eau, 60 g de sel et 125 g de tanin au chrome par kg de peau.
- Pour débuter le tannage, en enlève la peau lorsqu’elle a été 24 heures dans le bain de
picklage puis on verse un tiers (donc 0,5 l par kg de peau) de la solution-mère dans le bain
de picklage, on remue bien et on remet la peau dans ce bain tout en remuant. Après 4 jours
on ajoute le deuxième tiers (0,5 l par kg de peau) de la solution-mère. Après 8 jours (dès le
début du tannage) on ajoute le troisième tiers de la solution-mère. Tous les jours du tannage
on remue régulièrement le bain. Après 12 jours de tannage, on fait le contrôle par coupure
pour voir si le tanin a pénétré partout. S’il faut prolonger le tannage, on peut ajouter au bain
une solution de 0,5 l d’eau contenant 25 g de sel et 50 g de tanin par kg de peau. Le tannage
durera jusqu’à pénétration complète.
- Après le tannage il y a la basification (avec les mêmes proportions: 6 l d’eau - 600% - et
100 g de cendres de charbon de bois - 10% - ou bien 50 g de cendres de bois - 5% - par kg
de peau) durant 24 heures et la neutralisation (avec minimum 8 l d’eau par kg de peau et par
bain) durant 24 heures comme d’ordinaire.
- On prépare l’émulsion d’huile avec de préférence une huile raffinée.
- On sort la peau du bain de neutralisation et on la rince une dernière fois. Puis on presse la
peau avec l’étire pour éliminer un maximum de liquide.

36
- Pour les cuirs souples on huile les deux côtés de la peau, on la laisse reposer durant
quelques heures et puis on l’étire des deux côtés. Etirer est racler fortement partout la peau
avec une étire (p.ex. une machette emoussée) comme si on voulait enlever toute l’huile. Cet
étirage sert à ouvrir la structure des fibres. Après cet étirage, on huile de nouveau les deux
côtés puis on étend la peau sur le cadre et on la laisse sécher. Quand la peau est sèche, on
l’enlève du cadre, on enlève l’éventuel excès de graisse du côté-fleur et on nettoie le côté-
chair avec du papier-émeri. On humecte la peau et on l’assouplit par palissonnage ou par
liégeage. Le palissonnage ira surtout pour les peaux minces et flasques. Pour les autres
peaux on sera peut-être obligé à appliquer le liégeage. Cela se fait avec un outil appelé liège
ou paumelle (voir FAO page 127). C’est une planchette (28 cm x 18 cm x 2,5 cm)
légèrement courbée dont le côté courbé présente une garniture (normalement en liège) de 5
à 10 mm d’épaisseur. Sur le côté creux est fixée une manche et/ou une Ianière pour pouvoir
manipuler cet outil. Le liégeage peut aussi se faire sans outil c.à.d. à la main. La peau est
pliée avec le côté-fleur à l’extérieur (coté-chair touche coté-chair) et l’outil (ou la main) la
pousse vers l’avant et l’arrière tout en la pressant contre la table, ainsi le pli se déplace à
travers toute la surface de la peau. Parfois le palissonnage et le liégeage peuvent être
complémentaires pour l’assouplissement des peaux de vaches. Après l’assouplissement on
laisse sécher le cuir.
- La peau pour cuir souple peut parfois présenter des taches de moisissure lors du séchage.
Il n’y a rien à craindre puisque ce n’est pas la peau qui moisit mais l’excès de graisse sur la
peau. Cela s’explique par le fait que la peau a été huilée deux fois des deux côtés. Il suffit
d’enlever cet excès de graisse.
- Pour les cuirs fermes, on étend la peau sur le cadre avec le côté-fleur vers l’extérieur. Puis
on huile ce côté-fleur et on laisse sécher la peau. Quand la peau est sèche, on enlève
l’éventuel excès de graisse et on nettoie le côté-chair au papiere-émeri. Puis on peut placer
la peau sur un billot et la battre avec un maillet. L’expérience nous a appris que le battage a
peu de résultat ou même parfois le résultat opposé c.à.d. le cuir devient moins ferme (voir
chapitre I, 3° anecdote à la page 59).
Rappellons-nous que ces cuirs ont toujours une certaine souplesse puisqu’ils ont été tannés
au chrome. Ceci n’est pas un inconvénient puisque les cuirs orthopédiques nécessitent
toujours une certaine souplesse. Les vrais cuirs fermes, par exemple les cuirs à semelles
extérieures, s’obtiendront par un tannage végétal.

2. Matières.

Les matières à utiliser sont les mêmes que pour les peaux de chèvres. Comme le coté-fleur
de la peau de vache est huilé, il est à conseiller de ne pas employer de l’huile de palme mais
plutôt une huile raffinée.

3. Matériel.

On utilise le même matériel que pour les peaux de chèvres. S’y ajoute éventuellement la
paumelle ou le liège pour l’assouplisement des peaux.

4. Exemples de fiche de tannage: voir ci-après.

37
Fiche de tannage Peau de vache pour cuir orthopédique ferme.

Poids de la peau prête pour le pelanage: . . . . kg (ce poids intervient pour calculer tous les
produits).

1° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Trempe et début du pelanage.


- laver et rincer abondamment; écharnage en vert.
- 1/2 heure de trempe.
- préparer le pelain: .... x 6 l d’eau =.... l
. . . . x 200g de chaux = ....g
- rincer et mettre dans le pelain; remuer régulièrement.

2° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

3° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

4° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Ebourrage brut.


- contrôler si les poils se détachent facilement; ébourrage brut.
- nouveau pelain: ....x 6 l d’eau =....l
. . . . x 200 g de chaux =....g
- rincer et mettre dans le nouveau pelain; remuer réguliérement.

5° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

6° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Ebourrage fin et écharnage.


- ébourrage fin et écharnage.
- rincer et remettre dans le pelain.

7° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Décrassage et déchaulage et picklage.


*à 7h30’: - décrassage soignée en raclant la peau du côté-fleur.
- racler ensuite la peau du côté-chair et du côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*à 12h: - préparer le bain de picklage: . . . . x 6 l d’eau =....l
. . . . x 100 g de sel =....g
- racler la peau du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
*à 12h30: - mettre la peau dans le bain de picklage et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*à 14h30: - enlever la peau.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 4 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre la peau et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

38
*à 16h30: - enlever la peau.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 4 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre la peau et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*à 18h30: - enlever la peau.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 4 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre la peau et bien remuer le tout et laisser jusqu’au
lendemain matin.

8° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Début du tannage au chrome.


- préparer la solution-mère : . . . . x 1,5 l d’eau =....l
. . . . x 60 g de sel =....g
. . . . x125 g de tanin =....g
* à 12h30: - enlever la peau.
- ajouter de la solution-mère au bain de picklage:
. . . . x 0,5 l de solution-mère =....l
- bien remuer, remettre la peau dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

9° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

10° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

11° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

12° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . .


- enlever la peau.
- ajouter de la solution-mère à ce bain: . . . . x 0,5 l de solution-mère =....l
- bien remuer, remettre la peau dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

13° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

14° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

15° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

16° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . .


- enlever la peau.
- ajouter le restant de la solution-mère à ce bain :
. . . . x 0,4 l de solution-mère = . . . . l
- bien remuer, remettre la peau dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

39
17° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

18° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

19° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

20° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Basification.


- contrôle du tannage au chrome par coupure.
- préparer le bain de basification:
. . . . x 6 l d’eau =....l
. . . . x100 g de cendres de charbon de bois = . . . . g
ou . . . . x 50 g de cendres de bois =....g
- retirer la peau du bain de tannage, la mettre dans le bain de basification
et bien remuer le tout; laisser 24 heures et remuer régulièrement.

21° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Neutralisation.


*le matin: - enlever la peau et la rincer très abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*à midi : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*le soir : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : . . . . x 8 l d’eau =....l
et laisser jusqu’au lendemain matin.

22° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Huilage.


- préparer l’émulsion (eau + savon + huile).
- enlever la peau et la rincer abondamment.
- presser la peau pour faire sortir le liquide.
- étendre, côté-chair vers l’extérieur; huiler.
- laisser sécher.

Jour où la peau est sèche : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : Finissage.


- si nécessaire, enlever l’excès de graisse.
- nettoyer le côté-chair au papier-émeri.

Remarques, observations, résultats obtenus (poids, qualités, défauts, etc):

40
Fiche de tannage Peau de vache pour cuir orthopédique souple.

Poids de la peau prête pour le pelanage: . . . . kg (ce poids intervient pour calculer tous les
produits).

1° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Trempe et début du pelanage.


- laver et rincer abondamment; écharnage en vert.
- 1/2 heure de trempe.
- préparer le pelain: .... x 6 l d’eau =.... l
. . . . x 200g de chaux = ....g
- rincer et mettre dans le pelain; remuer régulièrement.

2° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

3° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

4° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Ebourrage brut.


- contrôler si les poils se détachent facilement; ébourrage brut.
- nouveau pelain: ....x 6 l d’eau =....l
. . . . x 200 g de chaux =....g
- rincer et mettre dans le nouveau pelain; remuer réguliérement.

5° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

6° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Ebourrage fin et écharnage.


- ébourrage fin et écharnage.
- rincer et remettre dans le pelain.

7° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Décrassage et déchaulage.


*à 7h30’: - décrassage soignée en raclant la peau du côté-fleur.
- racler ensuite la peau du côté-chair et du côté-fleur.
- rincer abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement
*à midi et le soir:
- racler du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur
- rincer abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement

8° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Déchaulage.


- racler du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur
- rincer abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: ....x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.

41
9° jour: . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Picklage.
*le matin : - préparer le bain de picklage: . . . . x 6 l d’eau =....l
. . . . x 100 g de sel =....g
- racler la peau du côté-fleur, côté-chair et côté-fleur.
- rincer abondamment.
*a) à . . . h : - mettre la peau dans le bain de picklage et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*b) à . . . h (c.à.d. 2 heures après a) :
- enlever la peau.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 4 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre la peau et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*c) à . . . h (c.à.d. 2 heures après b) :
- enlever la peau.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 4 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre la peau et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*d) à . . . h (c.à.d. 2 heures après c) :
- enlever la peau.
- ajouter de l’acide au bain: . . . . x 4 ml = . . . . ml
- bien remuer, remettre la peau et bien remuer le tout et laisser jusqu’au
lendemain matin.

10 ° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Début du tannage au chrome.


- préparer la solution-mère : . . . . x 1,5 l d’eau =....l
. . . . x 60 g de sel =....g
. . . . x125 g de tanin =....g
- enlever la peau.
- ajouter de la solution-mère au bain de picklage:
. . . . x 0,5 l de solution-mère =....l
- bien remuer, remettre la peau dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

11° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

12° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

13° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

14° jour : . . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . .


- enlever la peau.
- ajouter de la solution-mère à ce bain: . . . . x 0,5 l de solution-mère =....l
- bien remuer, remettre la peau dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

15° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . . : remuer régulièrement.

16° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

42
17° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

18° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20 . . . .


- enlever la peau.
- ajouter le restant de la solution-mère à ce bain :
. . . . x 0,4 l de solution-mère = . . . . l
- bien remuer, remettre la peau dans le bain et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

19° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

20° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

21° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

22° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Basification.


- contrôle du tannage au chrome par coupure.
- préparer le bain de basification:
. . . . x 6 l d’eau =....l
. . . . x100 g de cendres de charbon de bois = . . . . g
ou . . . . x 50 g de cendres de bois =....g
- retirer la peau du bain de tannage, la mettre dans le bain de basification
et bien remuer le tout. Laisser 24 heures et remuer régulièrement.

23° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Neutralisation.


*le matin: - enlever la peau et la rincer très abondamment.
- mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*à midi : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : . . . . x 8 l d’eau =....l
- remuer régulièrement.
*le soir : - enlever et rincer abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau : . . . . x 8 l d’eau =....l
et laisser jusqu’au lendemain matin.

24° jour : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Huilage.


*le matin : - préparer l’émulsion (eau + savon + huile).
- enlever la peau et la rincer abondamment.
- presser la peau pour faire sortir le liquide.
- huiler des deux côtés.
*à midi : - étirer des deux côtés; huiler des côtés.
- étendre, laisser sécher.

Jour où la peau est sèche : . . . . . . . . . le . . . .-. . . . 20. . . . : Finissage.


- si nécessaire, enlever l’excès de graisse.
- nettoyer le côté-chair au papier-émeri.
- humecter, assouplir (par palissonnage et/ou par liégeage) , laisser sécher.

Remarques, observations, résultats obtenus (poids, qualités, défauts, etc):

43
E. Tannage des peaux à laine et à fourrure.

1. Notions préliminaires.

On peut également tanner les peaux sans leur enlever les poils, p.ex. on peut tanner les
peaux de moutons avec la laine pour les utiliser dans les lits des personnes alitées afin
d’éviter les escarres. Ou des peaux de chèvres pour en faire des tapis. Ou des peaux de
lapins pour en faire des coussins ou des sacoches. Etcetera.
D’ordinaire on appelle cuir une peau tannée sans les poiles et fourrure une peau tannée
avec les poils.
De nouveau on obtient les meilleurs résultats quand les peaux arrivent tout à fait fraîches à
la tannerie, ç.à.d. au maximum 4 heures après dépouillement. On peut également conserver
les peaux dans le congélateur jusqu’au jour qu’on commence à tanner.
Le tannage peut se faire au chrome ou à l’alun de potasse. Comme on conserve les poils sur
la peau, il n’y a pas de pelanage. Après avoir écharné, lavé et rincé la peau, on commence
directement le tannage de la peau. Comme les peaux à fourrure n’ont subi aucun traitement
alcalinisant, le picklage n’est en principe pas nécessaire avant le tannage au chrome. Mais
une acidification (par picklage) des peaux est à conseiller.
Nous avons préféré utiliser la même procédure (sans le pelanage) que pour les cuirs
orthopédiques. Mais nous avons constaté qu’en utilisant plus de sel et d’acide on évite un
début de putréfaction au niveau de l’épiderme et des poils.

2. Tannage au chrome.

Le tannage des peaux à fourrure se fait de la même façon que pour le cuir orthopédique
mais en omettant le pelanage. Il faut donc écharner en vert la peau, la laver et la rincer
abondamment. Alors on commence directement le picklage et le lendemain le tannage. Puis
la basification qui se fera également aux cendres comme produit basifiant. Il est à conseiller
de mettre les cendres dans un linge perméable (fermé à l’aide d’une corde). Ainsi la
basification est lente puisque le produit basifiant se dissout lentement dans le bain (c’est le
secret d’une correcte basification) et cela évitera que des petites particules de cendres
s’accrochent aux poils de la peau. Pour favoriser la dissolution du produit basifiant, il faut
régulièrement remuer le bain de basification. Puis il suit la neutralisation, l’huilage, le
séchage (la peau étant tendue sur un cadre) et le finissage comme d’ordinaire.
L’huilage se fait de préférence avec une émulsion d’huile raffinée. Pour les peaux de
moutons qui serviront aux personnes alitées on utilise une émulsion de lanoline au lieu d’une
émulsion d’huile. On peut se procurer de Ia lanoline dans les pharmacies et l’émulsion se
fabrique comme d’ordinaire. La lanoline est la graisse de laine (en latin : adeps lanae) de
mouton. On utilise la lanoline comme produit de base pour beaucoup de pommades d’usage
dermatologique e.a. pour la fabrication de pommades pour soigner les escarres.
Le tannage au chrome est le meilleur procédé pour obtenir des peaux à fourrure de première
qualité, durable, souples et résistantes à l’humidité et à la chaleur. Mais le tannage peut
également se faire à l’alun de potasse.

44
3. Tannage à l’alun.

L’alun de potasse (qui est un produit chimique relativement facile à se le procurer) est un
sulfate double de potassium et d’aluminium hydraté ayant des propriétés astringentes. On
utilise l’alun pour tanner les peaux à fourrure mais également pour tanner les peaux fines
afin d’obtenir un cuir blanc, doux et souple. L’inconvénient d’un tannage à l’alun est que le
cuir ou la fourrure ne résiste pas absolument à l’humidité.
Voici une méthode simple pour obtenir une fourrure de chèvre, de lapin ou d’autre animal.
On effectue un écharnage en vert sur la peau fraîche et on la lave et rince abondamment. Si
la peau a été séchée, il faut la tremper dans l’eau froide avec un peu de sel (pour retarder
l’action bactérienne) . Il faut renouveller régulièrement l’eau. Quand la peau a récupéré sa
teneur initiale en eau, on écharne Ia peau et on la lave et rince abondamment. Pendant que
la peau s’égoutte dans l’ombre on prépare le bain de tannage : par kg de peau on dissout
250 g d’alun et 500 g de sel (*) dans 5 l d’eau tiède. On laisse refroidir la solution et puis on
plonge la peau dans cette solution. On remue de temps en temps. Il faut laisser la peau
minimum 24 h (mieux vaut 3 jours) dans cette solution. On rince abondamment la peau et on
la laisse sécher à l’ombre. On la laisse mûrir pendant environ 3 semaines, on l’humecte et on
la palissonne.

(*) Nous n’avons appliqué qu’une seule fois ce tannage et cela avec une peau de lapin. La
fourrure était bien tannée mais elle ne devenait pas complètement souple. Quelle était la
cause? Nous ne pouvons que la soupçonner. A-t-on employé trop de sel ? Le livre de FAO
prévoit 75 g de sel au lieu de 500 g (nos quantités proviennent d’une vieille recette). Ou la
peau avait-elle un pH supérieur à 5 alors l’alun, étant astringent, a donné un cuir dur? Ou
avons-nous manqué de l’habileté et/ou de la patience? Le livre de FAO dit que le finissage
de la fourrure tannée à l’alun exige de l’habileté et de la patience.
Bonne chance à ceux qui veulent experimenter sur le tannage à l’alun. De notre part, nous
conseillons d’appliquer le tannage au chrome puisque cela donne de très bons résultats.

4. Exemple d’une fiche de tannage au chrome: Voir ci-après.

45
Fiche de tannage. Peaux à fourrure.

Nombre de peaux fraîches: . . . .


Poids des peaux prètes pour le picklage: . . . . kg (ce poids intervient pour calculer tous les
produits)

1° jour: . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . . : Trempe et picklage.


*le matin:
- laver et rincer abondamment les peaux; écharnage en vert.
- préparer le bain de picklage : . . . . x 5 l d’eau = . . . . l
. . . . x160 g de sel = . . . . g
*a) à . . . . h
- rincer les peaux et mettre dans le bain de picklage.
- remuer régulièrement.
*b) à . . . . h (c.à.d. 2 heures après a)
- enlever les peaux du bain.
- ajouter de l’acide au bain : . . . . x 4 ml d’acide = . . . . ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*c) à . . . . h (c.à.d. 2 heures après b)
- enlever les peaux du bain.
- ajouter de l’acide au bain : . . . . x 4 ml d’acide = . . . . ml
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.
*d) à . . . . h (c.à.d. 2 heures après c)
- enlever les peaux du bain.
- ajouter de l’acide au bain : . . . . x 4 ml d’acide = . . . . ml
- bien remuer, remettre les peaux, bien remuer le tout et laisser jusqu’au lendemain
matin.

2° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . . : Début du tannage.


- préparer la solution-mère : . . . . x 1,2 l d’eau =....l
. . . . x 50 g de sel = . . . . g
. . . . x 80 g de tanin = . . . . g
- enlever les peaux du bain.
- ajouter 1/3 de la solution-mère au bain de picklage:
. . . . x 0,4 l de solution-mère = . . . . l
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

3° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

4° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . .
- enlever les peaux du bain.
- ajouter 1/3 de la solution-mère à ce bain: . . . . x 0,4 l de solution-mère = . . . . l
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulierement.

46
5° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20. . . . : remuer régulièrement.

6° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . .
- enlever les peaux du bain.
- ajouter le restant de la solution-mère à ce bain:. . . . x 0,4 l de solution-mère = . . . . l
- bien remuer, remettre les peaux et bien remuer le tout.
- remuer régulièrement.

7° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . .: remuer régulièrement.

8° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . . : Basification.
- contrôle du tannage au chrome par coupure.
- préparer le bain de basification:
. . . . x 5 l d’eau = ....l
. . . . x 80 g de cendres de charbon de bois = . . . . g
ou . . . . x 40 g de cendres de bois =....g
- retirer les peaux du bain de tannage et les mettre dans le bain de basification et bien
remuer le tout. Laisser 24 h et remuer régulièrement.

9° jour : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . . : Neutralisation.
*le matin
- enlever les peaux et les rincer très abondamment.
- les mettre dans un bain d’eau: . . . . x 8 d’eau = . . . . l
- remuer régulièrement.
*à midi
- enlever les peaux et les rincer très abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau: . . . . x 8 d’eau = . . . . l
- remuer régulièrement.
*le soir
- enlever les peaux et les rincer très abondamment.
- mettre dans un nouveau bain d’eau: . . . . x 8 d’eau = . . . . l
- remuer régulièrement et laisser jusqu’au lendemain matin.

10° jour : . . . . . . . . . : le . . . . - . . . . 20 . . . . : Huilage.


- préparer l’émulsion (eau + savon + huile ou lanoline).
- enlever et rincer; presser les peaux pour en faire sortir le liquide.
- étendre, côté-chair vers l’extérieur, huiler.
- laisser sécher.

Jour où les peaux sont sèches : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . : Palissonnage.


- si nécessaire, enlever l’excès de graisse.
- nettoyer le côté-chair au papier-émeri.
- humecter, palissonner, laisser sécher.

Date de l’obtention du cuir fini : . . . . . . . . . le . . . . - . . . . 20 . . . .

Remarques, observations, résultats obtenus (poids, qualités, défauts, etc.) :

47
F. Tannage d’une peau pour obtenir un cuir pour maroquinerie.

1. Notions préliminaires.

Un cuir pour maroquinerie est d’ordinaire un cuir assez fin alors nous emploierons de
nouveau des peaux de chèvres ou d’antilopes, etc. ou, si possible pour certains travaux, des
peaux de veaux.
Un cuir pour maroquinerie diffère surtout d’un cuir orthopédique par son aspect extérieur
c.à.d. par son esthétique. Il faut donc soigner l’aspect extérieur de ce cuir. Il y a plusieurs
façons pour aboutir à cela, notamment:
- en teintant un cuir orthopédique
- en retannant végétalement un cuir orthopédique
- en tannant végétalement une peau en tripe
- etc.

2. Teinture d’un cuir orthopédique.

Une façon simple d’obtenir un cuir pour maroquinerie est de fabriquer un cuir orthopédique
et de le teinter après toutes les opérations. Dans le commerce il existe des teintures
spéciales pour colorer ou décorer les cuirs achevés (voir 6. Matières à la page 46). Comme
le cuir pour maroquinerie doit normalement ètre bien souple, soignez donc aussi le
déchaulage de la peau.

3. Retannage végétal d’un cuir orthopédique.

Lors de la fabrication d’un cuir orthopédique on peut appliquer un retannage végétal juste
après la neutralisation en plongeant la peau tannée dans un jus tannant obtenu par
macération ou par décoction. Les essais avec des décoctions de thé (le thé ordinaire qu’on
vend pour la consommation), de gousses d’acacia et de leucena étaient satisfaisants.
Egalement avec des macérations d’écorces d’arbres d’eucalyptus, de limbalu et de kalum
(voir 6. Matières à la page 46). Si on n’obtient pas de concentration suffisante par
macération, il est préférable d’appliquer une décoction de ces matières. Après un ou deux
jours de retannage on renforce la concentration des jus tannants. Normalement la peau est
suffisamment retannée après deux ou trois jours (même parfois un jour pour certaines
matières tannantes) mais, dans le cas contraire, rien n’empêche de continuer le retannage
durant quelques jours tout en augmentant la concentration des jus tannants. Après le
retannage on achève la peau comme d’ordinaire: rincer, presser, étendre, huiler, laisser
sécher, nettoyer, palissonner, glacer (voir à la page 18 et 19). Il va de soi que la couleur du
cuir dépendra de la matière première utilisée pour le retannage végétal. Un cuir retanné
végétalement est souple, plein et se glace facilement.
Le retannage végétal à base de poudre de mimosa ne réussit pas bien si la neutralisation
n’est pas bonne. Qu’on utilise de l’eau tiède pour la dissolution de cette poudre.

4. Tannage végétal d’une peau en tripe.

Le tannage végétal deviendra un peu encombrant pour un amateur-tanneur s’il doit utiliser
comme matière première des écorces d’arbres, des feuilles ou des gousses. Mais il peut
facilement se hasarder à un tannage végétal s’il dispose d’une poudre de tanin végétal
comme la poudre de mimosa (black wattle; on se la procure au Kenya).

48
De préférence il faut tanner des peaux assez fines (chèvres, antilopes) autrement le tannage
végétal durerait trop longtemps (plusieurs mois pour les peaux de vaches).
La trempe, le pelanage, l’ébourrage, l’écharnage, le décrassage et le déchaulage sont
identiques que lors de la préparation d’une peau de chèvre pour obtenir un cuir
orthopédique. Comme il s’agit d’un tannage végétal on n’applique pas de picklage et on
commence directement le tannage après le déchaulage. Le premier jour du tannage on
prépare le bain de tannage en diluant 100 g de poudre de tanin végétal dans 6 l d’eau pour
une peau pesant 1 kg. On plonge la peau dans ce bain, on remue régulièrement et on la
laisse dans ce bain jusqu’au lendemain. Le deuxième jour et chaque jour suivant on enlève
la peau, on ajoute 100 g de poudre (par kg d peau), on remue bien et on remet Ia peau dans
de bain. On remue régulièrement. Chaque jour on contrôle la pénétration par coupure. Le
jour où on constate que la pénétration est complète (cela se fait normalement après 3 à 5
jours) alors ce jour on ajoute 200 g de poudre au bain, on remue et on laisse la peau dans ce
bain durant quelques jours (normalement environ une semaine). Faites attention à ce que la
peau soit complètement immergée pour éviter l’oxydation et ainsi la formation de taches de
brun foncé. A la fin du tannage on rince la peau pour bien nettoyer les surfaces et on achève
comme d’ordinaire.
Si on dispose en quantité suffisante de tanins végétaux (comme les écorces, les feuilles ou
les gousses), rien n’empêche de chercher comment tanner avec tel ou tel tanin végétal en se
basant sur la méthode expliquée ci-dessus et sur la préparation des jus tannants expliquée
ci-après à la page suivante.

5. Peaux de reptiles.

Pour obtenir un cuir provenant d’une peau de serpent (p.ex. une peau de boa) on peut
appliquer exactement la méthode de tannage d’une peau de chèvre pour obtenir un cuir
orthopédique mais, naturellement, le pelanage servira à débarrasser le derme des écailles.
Tout concernant la préparation et le tannage des peaux de reptiles se trouve dans le livre de
FAO.

6. Matières.

- Tanins végétaux. Il existe dans le commerce des extraits concentrés (en poudre ou en
liquide) mais on peut employer des écorces d’arbres, des feuilles et des gousses pour
obtenir le tanin végétal. Le livre de FAO (voir pages 53 à 61) nous donne beaucoup de
renseignements là-dessus. Pour savoir si l’écorce d’un arbre contient du tanin, il existe une
méthode relativement simple: on coupe un morceau d’écorce de l’arbre et on constate une
couleur blanchâtre à l’intérieur de l’ecorce; après quelques minutes (cela varie de 2 à 15
minutes selon l’espèce) cette couleur changera en jaunâtre, ou brunâtre ou, dans la plupart
des cas en grisâtre si l’écorce contient suffisamment de tanin. Ce changement de couleur
provient de l’oxydation du tanin contenu dans l’écorce en contact avec l’air.
En touchant la langue à l’écorce, des gens expérimentées (sachant donc que telle écorce ne
contient pas de poison) peuvent distinguer les tanins astringents des tanins doux en estimant
le degré d’âpreté. Plus âpre le goût, plus astringent le tanin. Le plus simple est sûrement – je
procédais toujours ainsi – de faire une macération ou une décoction des écorces à la
disposition et d’y plonger un morceau de peau (tannée au chrome) et voir si ce morceau se
retanne suffisamment. Au même temps on peut estimer quelle couleur donne ce tanin au
cuir. Il vaut toujours la peine d’expérimenter avec les tanins que la nature autour de nous
met à notre disposition.

49
Au Congo on trouve le black wattle (surtout à altitude supérieure à 1500 m comme au Kivu),
les eucalyptus un peu partout (différentes espèces au Kivu, l’eucalyptus monodorus dans la
cuvette), les caesalpiniacées comme le limbalu (Gilbertiodendron dewevrei) dans la cuvette
et le kabamba (Pseudoberlinia) au plateau du Shaba, certains terminalia comme le limba
(Terminalia superba) et le madame (Terminalia catapa) et bien d’autres plantes tannifères
comme les acacias, les goyaviers (Psidium goyava), le kalum au Bas-Congo, etc. Pour éviter
la destruction des arbres, on peut se procurer les écorces auprès des scieries ou chez les
gens qui fabriquent du charbon de bois ou qui fournissent le bois de chauffage. On peut
également extraire le tanin des gousses (p.ex. acacia, leucena, flamboyant) ou des feuilles
(p.ex. goyavier, manguier, théier) mais, pour cette extraction, une décoction est plus
indiquée qu’une macération. Avant la macération ou la décoction des gousses il faut enlever
les semences se trouvant dans les gousses.
- Teintures.
> Nous avons fait des essais promettants avec des produits Henkel achetés au Kenya:
un colorant (Epicolor) mélangé avec un acrylate (Fondocryl; la fonction de l’acrylate est de
faire coller le colorant au cuir) et de l’eau dans les proportions 1 - 2 - 3, c.à.d. une mesure
d’Epicolor, deux mesures de Fondocryl et trois mesures d’eau. On mélange ces trois liquides
et on applique ce mélange avec une brosse à peinture sur le cuir achevé. On peut
éventuellement appliquer une deuxième couche après une demi-heure. Laisser sécher
durant 24 heures.
> Dans un centre au Congo ils se débrouillent en mettant comme teinture du cirage noir
et cela semble une bonne solution locale. Pour obtenir une couleur uniforme, il est bon de
mettre d’abord un cirage incolore et puis le cirage noir.

7. Préparation de jus tannants (voir FAO pages 62 à 66).

Si vous comptez appliquer un retannage végétal après le tannage au chrome, n’oubliez pas
de commencer à temps à ramasser les matiéres premières ainsi que de préparer les jus
tannants. Les écorces peuvent être fraîches ou séchées. Faites attention à ce que les
écorces soient propres e.a. sans traces de terre ou de boue. Il est à conseiller de battre les
écorces fraîches avant de les plonger dans l’eau. Ou de les réduire en petits morceaux ou de
les broyer. On peut suivre le schéma indiqué dans le livre de FAO. Pour simplifier l’obtention
des jus tannants on peut procéder comme ceci: on met 1 à 2 kg d’écorces dans 10 l d’eau et
on laisse macérer; le lendemain on remplace ces écorces par une même quantité d’écorces
nouvelles; on peut répéter cela 2 à 4 fois jusqu’à obtenir un jus suffisamment concentré. Si
l’eau est chaude ou tiède quand on y plonge les écorces, cela facilite l’extraction du tanin. Si
la macération ne permet pas d’obtenir un jus suffisamment concentré, qu’on applique alors
une décoction autrement dit qu’on bouille l’eau contenant les écorces. Evitez tout contact
avec la chaux ou le fer. Il est bon que les écorces soient complètement recouvertes par l’eau
(en mettant sur les écorces une pierre - bien propre - qui maintient les écorces sous l’eau)
pour éviter l’oxydation qui provoquerait un brun foncé sur le cuir. Les jus tannants (surtout
les doux) fermentent parfois lors de leur conservation ou parfois même lors de leur
préparation. Ils deviennent alors inutilisables.

50
G. Cuir et caoutchouc pour la cordonnerie.

1. Remarque préliminaire .

Un cuir tanné au chrome est généralement bien souple, ne se détanne pas du tout ou très
difficilement (c.à.d. le chrome fixé dans le cuir ne se détache plus) mais absorbe moins
l’humidité. Un cuir tanné végétalement se détanne parfois plus, se noircit parfois sous
l’influence de la sueur mais absorbe bien l’humidité. Le cuir végétal est capable d’absorber
27% d’humidité sans être humide.
Quelque peu de personnes sont allergiques au chrome, encore moins sont allergiques au
tanin végétal. C’est surtout le tanin défixé qui provoque les allergies et les dermatoses. Par
sa qualité de peu ou pas se détanner on utilise d’ordinaire un cuir tanné au chrome
parfaitement rincé comme cuir orthopédique. Par sa qualité d’absorption de l’humidité, on
utilise d’ordinaire un cuir tanné végétalement (et peu huilé) comme cuir à semelle intérieure.

2. Notions .

- On distingue les semelles extérieures (qui touchent le sol) et les semelles intérieures (qui
touchent le pied).
- Les semelles extérieures en cuir doivent être tannées végétalement puisque le tannage
végétal produit des cuirs fermes. Le tannage de cuir à semelle au foulon au niveau artisanal
et même au niveau semi-industriel n’est pas à conseiller puisque ce tannage nécessite des
tanins synthétiques et une procédure bien précise et minutieusement suivie. Et pour la
fabrication de cuir à semelle extérieure il faut nécessairement une cylindreuse qui est une
machine pour comprimer le cuir. En plus, la semelle extérieure en cuir est plutôt un luxe à
cause de la faible résistance à l’usure du cuir. Alors, de notre point de vue, les semelles
extérieures en cuir sont à déconseiller pour ces deux raisons: leur faible résistance à l’usure
et la grande difficulté de fabriquer ces semelles de façon artisanale. Nous conseillons donc
d’utiliser le caoutchouc pour les semelles extérieures puisque le caoutchouc est beaucoup
plus résistant à l’usure: voir ci-après n° 3.
- La semelle intérieure en cuir n’est pas un luxe, c’est bon pour la santé et le confort du pied
puisque le cuir absorbe bien l’humidité du pied et la relâche plus tard. Comme la fabrication
de ce cuir ne nécessite aucune machine, il est possible de faire du cuir à semelle intérieure
de façon artisanale. Seulement le tannage végétal d’une peau de vache de façon artisanale
dure longtemps (des semaines, même des mois). En plus, plus le tannage végétal est long,
mieux ça vaut. Pour remédier à cela, on peut tanner la peau au chrome et puis la retanner
végétalement pour augmenter sa capacité d’absorber l‘humidité.
- Une combinaison de caoutchouc (pour la semelle extérieure) qui est résistant à l’usure et
de cuir tanné ou retanné végétalement (pour la semelle intérieure) qui est sain et confortable
est donc à conseiller.
Pour le cuir de dessus (les empeignes) des souliers et sandales, on peut facilement utiliser
les grosses peaux de chèvres (environ 2 mm d’épaisseur) ou les peaux de veaux. Ces
peaux sont tannées au chrome et puis retannées végétalement comme décrit au chapitre F.
Ou bien on applique une teinture (voir F 2 et F 6 aux pages 44 et 46).

51
3. Semelles extérieures en caoutchouc.

- Quoique ce sujet est un peu hors cadre, voici quand même quelques renseignements utiles
pour nos amis cordonniers.
- Comme matière pour la semelle extérieure on peut utiliser:
> le caoutchouc plein: contient du caoutchouc naturel, du caoutchouc synthétique, des
anti-oxydants, etc. Sa densité est supérieure à 1 (donc plus lourd que l’eau) et il a une
grande résistance a l’usure.
> le microcellulaire: caoutchouc poreux de même composition que le caoutchouc plein.
Sa densité est inférieure à 1 (donc mois lourd que l’eau) . C’est plus agréable au pied
mais c’est moins résistant à l’usure.
- Pour les semelles extérieures le caoutchouc est la meilleure matière. On utilise surtout les
plaques airlite dont la densité s’approche de 1. On peut également utiliser le microcellulaire
mais cela s’use plus vite. De préférence pas de thermoplastique ou de crêpe (caoutchouc
naturel traité, agréable au pied et facile à coller mais elle devient plus vite molle et elle peut
coller à l’asphalte en plein soleil; elle se dissout dans l’essence).
- Il existe dans le commerce des plaques en caoutchouc plein pour semelles et pour talons.
On peut même découper les talons des plaques pour semelles. Il existe également des
semelles extérieures entièrement faites. ll y en a qui se débrouillent avec le caoutchouc de
pneus de voitures. Clouez la semelle découpée sur un morceau de planche (pour la rendre
plate) et mettez la un peu de temps dans un four chaud. La semelle restera plate.
- Les qualités à conseiller du caoutchouc plein pour les semelles extérieures sont:
> dureté: 65 à 70 Shore A.
> valeur d’usure: 100 mm³ est une trés bonne valeur. La valeur d’usure indique la perte
de matière lors de l’usure donc, plus haute cette valeur, plus grande l’usure, mois
résistant le caoutchouc. On peut admettre des valeurs jusqu’à 150 mm3.
> épaisseur: 5 à 6 mm.
Si Ia valeur d’usure dépasse 150 mm3, mieux vaut une épaisseur de 7 mm.
- Pour les plaques en caoutchouc plein pour les talons mieux vaut une épaisseur de 7 mm
avec une dureté de 80 à 90 Shore A et une valeur d’usure de 150 mm³. ll est plus facile
(surtout pour le collage) de travailler artisanalement avec du caoutchouc plus dur. C’est ainsi
que le secteur de réparation (les cordonniers qui réparent les souliers) emploie ce
caoutchouc de dureté 80 à 90 Shore A.
- Pour le collage, les meilleures colles sont les colles à polyuréthane mais c’est plutôt difficile
à les utiliser artisanalement puisqu’il faut employer des hardeners (produits qui provoquent le
durcissement) et qu’il faut réactiver, etc. Ainsi, pour le travail artisanal, mieux vaut employer
les colles à néoprène qui sont bonnes et faciles à utiliser. Il faut rendre rugueux les deux
côtés à coller et il faut coller le caoutchouc du côté-chair de la semelle intérieure en cuir.
- Pour avoir des sandales plus solides on conseille le montage mocassin où le cuir de
dessus (en pièce unique) passe complètement entre les deux semelles.

52
4. Semelles intérieures en cuir.

- Nous conseillons donc de fabriquer les semelles intérieures en tannant au chrome le collet
ou le croupon d’une vache (comme décrit au chapitre D) et puis en le retannant
végétalement durant quelques jours. Pour nos mini-tanneries artisanales c’est la solution la
plus simple et la plus courte. Selon la durée du déchaulage que vous appliquez, vous
obtiendrez du cuir plus ferme ou plus souple. Comme la semelle intérieure doit être un peu
souple, un déchaulage durant 24 h est à conseiller et un huilage moyen (sans étirage après)
du coté-chair.

- Pour ceux qui disposent de poudre de tanin végétal (p.ex. la poudre de mimosa qu’on
trouve au Kenya), voici une méthode de tannage pour obtenir un cuir à semelle intérieure
tanné végétalement.

5. Cuir à semelle intérieure tanné végétalement.

- Utilisons donc le collet ou le croupon d’une peau de vache dont l’épaisseur ne dépasse pas
5 à 6 mm.
- La trempe, le pelanage, l’ébourrage, l’echarnage, le décrassage et le déchaulage (durant
24 h) sont identiques que lors de la préparation d’une peau de vache pour obtenir un cuir
orthopédique un peu ferme. Comme il s’agit d’un tannage végétal on n’applique pas de
picklage et on commence le tannage directement après le déchaulage.
- Le premier jour on prépare le bain de tannage en diluant 100 g de poudre de mimosa dans
6 l d’eau par kg de peau. On plonge la peau dans ce bain, on remue de temps en temps et
on la laisse dans ce bain jusqu’au lendemain. Le deuxième jour on enlève la peau, on ajoute
au bain 100 g de poudre par kg de peau, on remue bien et on remet la peau dans ce bain.
On remue de temps en temps. Le lendemain, et cela chaque jour jusqu’au neuvième jour, on
enlève la peau, on ajoute au bain 100 g de poudre par kg de peau, on remue bien et on
remet la peau dans ce bain. On remue de temps en temps. Après le neuvième jour on laisse
cette peau durant trois jours dans ce bain pour permettre la pénétration complète du tanin
dans la peau. Le douzième jour on ajoute au bain 400 g de poudre par kg de peau, on remue
bien et on remet la peau dans le bain. On remue de temps en temps. On laisse cette peau
dans ce bain durant au moins deux semaines. Durant toute la durée du tannage veillez à ce
que la peau soit toujours complètement immergée pour éviter l’oxydation. A la fin on contrôle
(par coupure) la pénétration complète du tanin.
- Si la pénétration est complète on enlève Ia peau du bain, on la rince bien afin de nettoyer
les surfaces, on étend la peau sur le cadre avec le côté-chair vers l’extérieur, on enduit ce
côté avec une émulsion d’huile raffinée et on laisse sécher la peau. Quand le cuir est sec, on
nettoie le côté-chair avec du papier-émeri et on glace le côté-fleur.

- Remarque: Un kg de peau de vache tannée au chrome nécessite 160 g de sel, 12 ml


d’acide de batterie et 125 g de tanin au chrome tandis que ce même kg de peau tannée
végétalement nécessite 1300 g de tanin végétal.

53
H. Glossaire.

n.m.: nom masculin; n.f.: nom féminin; pl.: pluriel; adj.: adjectif; v.: verbe.

<<< A >>>

* Abattage: n.m.: action de tuer un animal.


* Acide: n.m.: - corps qui fournit des cations d’hydrogène.
> le pH des acides est inférieur à 7.
adj.: - qui a une saveur aigre.
- qui possède les propriétés des acides.
> en tannage, les bains de picklage et de tannage (minéral et végétal) sont
acides
> acidifier = rendre acide.
> acidité.
* Adipeux: adj.: de nature graisseuse (en latin adeps signifie graisse) . Le tissu adipeux est
la couche de graisse entre la peau et le corps de l’animal.
* Alcalin: n.m.: - corps capable de libérer les anions OH.
> Ie pH des alcalins est supérieur à. 7.
> synonymes : alcali,base.
adj.: - qui possède les propriétés des alcalins.
> en tannage, les pelains et les bains de basification sont alcalins.
> synonyme : basique.
> alcaliniser = rendre alcalin.
> alcalinisant.
> alcalinité.
* Appareil orthopédique:
n.m.: - tout appareil qui sert surtout à corriger les difformités congénitales ou
acquises: e.a. la prothèse, l’orthèse, le corset et l’attelle.
> appareilleur ou orthopédiste : personne qui fabrique ces appareils.
> atelier d’appareillage ou d’orthopédie.
* Apre: adj.: - qui produit sur l’organe du goût une sensation désagréable, analogue à celle
que produisent les fruits non mûrs.
> âpreté: n.f.
* Aqueux: adj.: - qui ressemble à l’eau, qui est de la nature de l’eau ou qui contient de
l’eau.
> solution aqueuse: solution à base d’eau.
* Artisan: n.m.: - personne qui fait un travail manuel à son propre compte, aidée souvent de
sa famille, des compagnons, d’apprentis.
> artisanal.
* Astringent: adj.: - qui resserre les tissus vivants.
> astringence: en tannage, propriété que possèdent certains tanins
végétaux de contracter les fibres de la peau et de se fixer à la surface
de la peau. Les ”tanins doux’, contrairement aux tanins astringents,
pénètrent facilement dans la peau et se combinent lentement avec elle.
* Attelle: n.f.: appareil orthopédique destiné à maintenir immobile un membre fracturé ou
à soutenir un membre paralysé.

54
* Autobasifiant: adj.: se dit d’un tanin au chrome qui, à cause de sa haute basicité,
provoque lui-même lentement et avec un certain retard la basification
donc la fixation du tanin par les fibres.
* Avarié: adj.: endommagé.

<<< B >>>

* Bain: n.m.: préparation liquide dans laquelle on plonge un corps.


* Barkomètre: n.m.: instrument destiné à mesurer la densité des jus tannants et connaître
ainsi leur concentration.
* Basicité: n.f.: - en général, qualité d’un milieu dont le pH est compris entre 7 et 14.
> en tannage, la basicité d’une solution de tanin au chrome provient du fait
que cette solution contient des sels basiques. Mais elle contient
également de l’acide ce qui fait que cette solution a un pH inférieur à 7
mais on dit que cette solution a une basicité à cause de la présence de
ces sels basiques. La basicité d’une solution de tanin au chrome influence
les propriétés tannantes de cette solution. On exprime normalement cette
basicité en degré Schorlemmer (°S)
* Basique: voir alcalin.
* Billet: n.m.: gros tronçon de bois cylindrique présentant une surface plane à sa partie
supérieure (voir FAO à la page 125).
* Bouse: n.f.: excréments de boeuf, de vache.

<<< C >>>

* Chevalet: n.m.: - support en bois servant à égoutter les peaux à la fin de certaines
opérations de tanneries (voir FAO pages 41 et 214).
- demi-cylindre incliné utilisé surtout pour l’ébourrage et l’écharnage
manuels des peaux. On l’appelle chevalet de rivière (voir FAO page 38).
* Chrome: n.m.: métal blanc-gris très dur. Le tanin minéral le plus employé est basé sur
des composés de chrome.
* Collagène: n.m.: c’est une protéine fibreuse qui est le constituant principale du derme. Le
nom provient de sa propriété de se transformer en colle quand elle est
chauffée dans l’eau bouillante.
* Collet: n.m.: c’est la partie de la peau qui recouvre le cou de l’animal.
* Concentration: n.f.: - pour les jus tannants: on regarde la quantité de tanins par litre d’eau.
Un jus tannant à haute concentration signifie que ce jus tannant
contient beaucoup de tanin.
- pour les fibres: ce sont les cuirs fermes qui ont une haute
concentration de fibres a.d. la structure des fibres est très serrée.
* Confitage: n.m.: en tannage, traitement des peaux entre le pelanage et le tannage dans
le but d’obtenir un cuir bien souple avec une fleur plus propre et plus
lisse. Le confitage a une action déchaulante et provoque donc une
retombée de la peau gonflée. C’est l’action des enzymes sur les fibres
élastiques de la peau.
* Corrosif: adj.: - qui corrode (corroder = ronger).
> substances corrosives: celles qui, mises en contact avec des parties
vivantes, les altèrent peu à peu c.à.d. détruisent les tissus.

55
* Corset: n.m.: appareil orthopédique ou large bandage qui embrasse la plus grande partie
du tronc dans le but de maintenir l’abdomen et/ou le thorax, ou de redresser
la colonne vertébrale.
* Côté-chair: n.m.: c’est le côté de la peau qui touche le corps de l’animal.
* Coté-fleur: n.m.: c’est le côté de la peau où se trouvent les poils.
* Coutelure: n.f.: c’est une entaille ou incision du côté-chair qui ne traverse pas la peau.
Cela se produit lorsqu’on dépouille mal la peau à l’aide d’un couteau.
* Croupon: n.m.: c’est la partie de la peau qui recouvre la croupe (le derrière) et le dos de
l’animal. C’est la partie la plus homogène et la plus pleine de la peau avec
une structure de fibres bien serrée. C’est la meilleure partie pour obtenir
un cuir ferme.
* Cuir: n.m.: peau d’animal (d’ordinaire sans les poils) transformée par le tannage en une
matière imputrescible.
* Cuir à semelle: cuir ferme utilisé comme semelle de chaussure.
* Cuir de bourrage: cuir utilisé pour bourrer (remplir) certains creux (p.ex. dans les
sandales et bottines) des appareils orthopédiques.
* Cuir ferme: - voir concentration pour les fibres.
- voir croupon.
* Cuir orthopédique: cuir utilisé dans les appareils orthopédiques et qui peut donc par
conséquent être en contact avec la peau d’une personne et donc
être soumis à la transpiration. Cela exige donc certaines qualités de
ce cuir e.a. une fixation irréversible du tanin pour ne provoquer ni
allergie ni dermatose.
* Cuir pour maroquinerie: voir Maroquinerie.
* Cylindreuse: n.f.: machine à comprimer le cuir pour rendre le cuir plus ferme. Un rouleau
metallique se déplace sous pression sur une table métallique et en
tournant aplatit le cuir se trouvant entre la table et le rouleau.

<<< D >>>

* Déchaulage: n.m.: opération qui consiste à débarrasser les peaux de la chaux qui a été
absorbée par la peau lors du pelanage.
* Décoction: n.f.: - opération consistant à faire bouillir une substance dans un liquide pour
en extraire les constituants solubles.
- liquide chargé de ces constituants solubles obtenu par décoction. Les
jus tannants sont parfois des décoctions.
* Décrassage: n.m.: opération destinée à éliminer la crasse (ce qui reste de l’épiderme sur
et dans la peau, p.ex. les racine des poils) afin d’obtenir une fleur
propre et lisse.
* Densité.: n.f.: rapport du poids d’un certain volume d’un corps déterminé à celui du même
volume d’eau. L’eau a comme densité 1. Un corps de densité inférieure à 1
est plus léger que l’eau. Un corps de densité supérieure à 1 est plus lourd
que l’eau. Le plomb de densité 11 est donc 11 fois plus lourd que l’eau.
La densité, étant un rapport, n’a pas d’unité.
* Densimètre: n.m.: instrument qui sert à mesurer la densité des liquides.

56
* Dépouille: n.f.: - peau séparée du corps de l’animal après l‘abattage.
> ne confondez pas avec “dépouille mortel” qui est “corps humain après la
mort”.
> dépouiller: enlever la peau d’un animal.
> dépouillement.
* Dermatologie: n.f.: - partie de la médecine qui s’occupe des maladies de la peau.
> dermatologique.
> dermatose : n.f.: maladie de la peau.
* Derme: n.m.: c’est la couche principale de la peau. Cette couche, débarrassée de
l’épiderme et du tissu sous-cutané, sera transformée en cuir.
* Dessiccation: n.f.: action de dessécher.
* Diluer: voir dissoudre. Normalement il s’agit d’une dissolution d’un liquide dans un liquide.
* Dissolution: n.f. : - absorption d’un corps (solide, liquide ou gazeux) par un liquide
(appelé solvant) pour former une solution.
> dissoudre:provoquer une dissolution.
> se dissoudre (dans un liquide) : être absorbé (par ce liquide).

<<< E >>>

* Ebourrage: n.m.: - opération consistant à éliminer l’épiderme et les poils (bourre = amas
de poils arrachés à une bête).
> ébourrer.
* Echarnage: n.m.: - opération consistant à éliminer le tissu sous-cutané.
> écharnage en vert: écharnage lorsqu’on reçoit la peau fraîche tout
juste après l’abattage.
> écharner.
* Effiloché: adj.: déchiqueté, dentelé inégalement.
* Emoussé: adj.: - moins tranchant.
> émousser: enlever le tranchant d’un instrument coupant.
* Empeigne: n.f.: le dessus du soulier depuis le cou-de-pied jusqu’à la pointe.
* Emulsion: n.f.: - liquide tenant en suspension un corps gras (p.ex. une huile) finement
divisé.
- état stable de deux liquides insolubles (p.ex. eau et huile), l’un étant
divisé en fines gouttelettes dans l’autre.
* Enduire: v.: recouvrir une surface d’une matière plus ou moins molle qui l’imprègne.
* Epiderme: n.m.: couche superficielle de la peau, qui recouvre le derme.
* Epilage: n.m.: - opération ayant pour but d’éliminer ou de faciliter l’élimination de
l’épiderme et des poils (pilus en Latin signifie poil).
> épiler.
> dans le langage courant épiler et ébourrer sont synonymes.
* Etirer: v.: - allonger ou étendre par traction et/ou par pression.
> étirage.
> étire: n.f. : instrument qu’on utilise pour étirer les peaux.

57
<<< F >>>

* Ferme: adj.: voir concentration pour les fibres.


* Ferrugineux: adj.: qui contient du fer sous une forme quelconque.
* Flancs: n.m.pl.: parties de la peau qui recouvrent le ventre et une partie des pattes de
l’animal.
* Fleur: n.f.: dessus, côté des poils d’une peau ou d’un cuir; c’est le dessus du derme situé
sous l’épiderme.
* Foulon: n.m.: tonneau contenant les peaux à traiter et soumis à une rotation continuelle.
* Fourrure: n.f..: voir pelleterie.

<<< G >>>

* Glaçage: n.m.: - opération consistant à développer par friction un brillant à la surface du


cuir.
> glacer.
* Glossaire: n.m.: dictionnaire qui donne l’explication de mots mal connus ou de mots d’un
domaine spécialisé.
* Gousse: n.f.: fruit de légumineuses et de quelques plantes constitué d’une capsule
allongée; p.ex. gousses de haricots, d’acacia.
* Graisse: n.f.: - substance onctueuse et fusible d’origine animale, végétale ou minérale.
> graisser: enduire, frotter d’un corps gras (graisse ou huile).
> graissage: voir aussi nourriture.

<<< H >>>

* Huilage: n.m.: - action de frotter, enduire avec de l’huile ou avec une émulsion d’huile.
> huiler.
> voir aussi nourriture.
* Humecter: v.: - rendre humide; mouiller légèrement.
- humidification.
> voir mise en humeur.
* Hydraté: adj.: qui est combiné avec l’eau, qui a absorbé de l’eau.
* Hydrophobe: adj.: que l’eau ne mouille pas.
* Hygroscopique: adj.: qui absorbe l’eau ou l’humidité de l’air.

<<< I >>>

* Immerger: v.: - plonger dans un liquide.


>immergé: qui se trouve entièrement dans le liquide.
* Imputrescible: adj.: qui ne peut se putréfier; qui ne peut plus pourrir.
* Irréversible: adj.: que ne peut être renversé. Un tanin fixé irréversiblement est un tanin
qui est fixé pour toujours c.à.d. qui ne peut plus être défixé.

58
<<< J >>>

* Jus tannant: n.m.: liquide ayant des propriétés tannantes.


* Jus tannant végétal: liquide que l’on tire d’une substance végétale et qui a des
propriétés tannantes. On l’obtient normalement par macération ou
par décoction.

<<< K >>>

* Kaolin: n.m.: argile pure; silicate d’aluminium hydraté; matière première essentielle pour
la fabrication de la porcelaine.

<<< L >>>

* Liégeage: n.m.: - opération consistant à faire rouler le cuir sur un pli afin de l’assouplir et
de remonter le dessin de Ia fleur.
> liège: n.m.: - écorce légère de certains arbres.
- instrument qui sert au liégeage. La garniture de cet
instrument est en liège d’où le nom.
> synonyme: paumelle.

<<< M >>>

* Macération: n.f.: - opération consistant à laisser tremper à froid une substance dans un
liquide pour en extraire les constituants solubles.
- liquide chargé de ces constituants solubles obtenu par macération. La
plupart des jus tannants sont des macérations.
> macérer.
* Maillet: n.m.: marteau en bois dur.
* Maroquin (de Maroc) : n.m.: peau de chèvre tannée végétalement et teinte du côté-fleur.
* Maroquinerie: n.f.: - industrie qui fabrique d’objets divers (beaucoup de fois objets de
luxe) avec des cuirs minces et souples généralement teints:
portefeuille, sacoche, cartable, etc.
> maroquinier.
> atelier de maroquinerie.
* Mégisserie: n.f.: - art de préparer et de blanchir des peaux fines, destinées à faire des
gants, des chaussures fines, etc.
- tannage des peaux de moutons et de chèvres.
* Micro-organisme: n.m.: tout organisme vivant que l’on ne peut voir qu’au microscope. Ce
terme, à peu près synonyme de microbe, englobe e.a. les
bactéries, les levures, les moisissures.
* Minéral: n.m.: tout corps inorganique se trouvant à l’intérieur ou à la surface de la terre.
On dit les minéraux en opposition aux végétaux et aux animaux (qui sont
organiques).
adj.: relatif aux minéraux.

59
* Mise en humeur: n.f.: humidification des cuirs secs pour permettre de les assouplir.
* Mortaise: n.f.: - entaille faite dans une pièce de bois pour recevoir le tenon d’une autre
pièce de bois qui doit s’assembler avec elle.
> voir tenon.

<<< N >>>

* Neutralisation: n.f.: - action de rendre neutre; supprimer le caractère acide ou alcalin


d’une substance.
- neutraliser.
* Nourriture: n.f.: - émulsion de corps gras incorporée aux cuirs pour leur donner de la
souplesse ou pour les rendre moins perméables, moins
hygroscopiques, plus hydrophobes.
> nourrir une peau: enduire une peau d’une émulsion de corps gras
(graisse ou huile).

<<< O >>>

* Orthèse: n.f.: appareil orthopédique qui substitue une fonction. Une prothèse substitue un
membre puisque ce membre manque (p.ex. par amputation) mais une
orthèse substitue seulement la fonction d’un membre puisque le membre y
est toujours mais ne fonctionne plus normalement à cause d’un
traumatisme ou d’une maladie (p.ex. une paralysie) . Les attelles qui
soutiennent ces membres sont des orthèses.
* Orthopédie: n.f.: - branche de la médecine qui étudie et traite les affections du squelette,
des muscles et des tendons.
> voir appareil otthopédique.
* Orthopédiste: n.m.: voir appareil orthopédique.
* Oxydation: n.f.: combinaison avec l’oxygène pour donner un oxyde.
* Oxyde: n.m.: composé résultant de la combinaison d’un corps avec l’oxygène.

<<< P >>>

* Paillette: n.f.: lamelle fine; un savon en paillettes est un savon coupé en tout petits et fins
morceaux.
* Palissonnage: n.m.: - opération consistant à assouplir le cuir par un étirage sur un
instrument (appelé palisson) afin de séparer les fibres les unes des
autres.
- palissonner.
* Papier-émeri: n.m.: - papier enduit d’émeri (poudre de roche), de verre ou de sable qui
sert à nettoyer et à polir (rendre lisse par frottement) des surfaces.
> synonyme: papier de verre.
* Parer: v.: - amincir une peau du côté-chair.
> parage.

60
* Paumelle: n.f.: - planchette légèrement courbée servant à assouplir les cuirs. Cet
assouplissement s’appelle liégeage.
> voir FAO à la page 127.
> synonyme: liège.
* Peau: n.f.: tissu souple et résistant qui revêt le corps des animaux.
* Peau en tripe: peau ayant subi le travail de rivière et prète pour le tannage; c’est le derme
débarrassé de tout: poils, épiderme, tissu sous-cutané.
* Peau fraîche: peau recueillie directement après l’abattage de l’animal.

* Pelain: n.m. : - solution contenant de l’eau et de la chaux.


> pelain mort: pelain qui a déjà servi 2 fois.
> pelain gris: pelain qui a déjà servi 1 fois.
> pelain vif: pelain qui n’a pas encore servi.
* Pelanage: n.m.: traitement des peaux dans un pelain afin de pouvoir débarrasser le
derme des poils, de l’épiderme et du tissu sous-cutané.
* Pelleterie: n.f.: - art de préparer les peaux (peau en latin: pellis) pour en faire des
fourrures (peaux d’animaux tannées, tout en ayant conservé leurs poils).
> pelletier.
* pH: n.m.: voir à la page 7 et suivants.
* Phénolphtaléine: n.m.: - composé chimique utilisé comme indicateur coloré de pH.
> dans les tanneries une solution de ce produit est utilisée pour
contrôler si une peau est suffisamment déchaulée.
* Picklage: n.m.: - opération précédant le tannage au chrome durant laquelle on acidifie les
peaux tout en évitant leur gonflement pour ramener les peaux dans les
conditions les plus favorables pour la pénétration et la fixation du
chrome.
> pickler.
* Prothèse: n.f.: dispositif, appareil orthopédique servant à remplacer un membre, une
partie de membre amputè, ou un organe gravement atteint ou détruit.
* Putréfaction: n.f.: - décomposition de corps organiques, une fois privés de vie, sous
l’action de ferments microbiens.
> se putréfier: se décomposer; pourrir.
> putrescible: qui peut pourrir.

<<< R >>>

* Racler: v.: frotter fortement une surface avec quelque chose de dur afin d’égaliser cette
surface ou d’enlever quelque chose de cette surface.
* Remuer: v.: mettre en mouvement dans le but de mélanger.
* Résiduaire: adj.: - qui constitue un résidu, un dépôt, un déchet.
> eaux résiduaires: en tannage, les eaux contenant les déchets et les
produits utilisés.
* Retannage: n.m.: opération consistant à tanner de nouveau une peau déjà tannée dans
le but surtout d’améliorer son aspect extérieur.
* Reverdissage: n.m.: - opération consistant à redonner aux peaux séchées leur teneur
initiale en eau.
> voir trempe.
* Rincer: v.: nettoyer à l’eau claire et courante en lavant et en frottant.

61
<<< S >>>

* Saillie: n.f.: qui dépasse à la surface de certains objets.


* Séchage: n.m.: opération consistant à rendre sèches les peaux.
* Semelle: n.f.: pièce de cuir, de caoutchouc ou parfois de bois qui fait le dessous du
soulier. Parfois la semelle est constituée d’une semelle intérieure (qui
touche le pied) et d’une semelle extérieure (qui touche le sol).
* Solution: n.f.: liquide contenant un corps dissous.
* Solution-mère: solution préparatoire en vue de faire d’autres solutions.
* Sous-cutané.: adj.: - situé sous la peau.
> tissu sous-cutané: c’est Ia partie de la peau qui assure la liaison
avec les chairs de l’animal. Il contient e.a. des matières grasses ce
qui fait qu’on l’appelle parfois tissu adipeux.
> voir tissu adipeux.

<<< T >>>

* Tamis: n.m.: - instrument formé d’une toile ou d’une surface percée de petits trous
qui sert à séparer des élements d’une substance ou d’un mélange selon la
dimension des particules.
> tamiser.
* Tan(n)in: n.m.: produit qui se fixe aux fibres d’une peau et transforme la peau en cuir.
* Tanin astringent: voir astringence.
* Tanin au chrome: tanin à base d’oxyde de chrome.
* Tanin doux: voir astringence.
* Tanin minéral: tanin à base de composés métalliques comme le tanin au chrome.
* Tanin végétal: tanin préparé à partir de plantes (écorces d’arbres, gousses, feuilles, etc.).
* Tannage: n.m.: - ensemble des opérations ayant pour but de transformer la peau en une
substance imputrescible dénommée cuir.
- seulement l’opération où l’on emploie les tanins.
* Tannage minéral: tannage à l’aide de tanins minéraux.
* Tannage végétal: tannage à l’aide de tanins végétaux.
* Tannant: adj.: qui tanne.
* Tanner: v.: - transformer une peau en cuir.
- immerger et laisser une peau dans un bain de tannage afin que la peau
devienne imputrescible.
> tanneur
* Tannerie: n.f.: - établissement où l’on tanne les peaux.
- opérations par lesquelles on tanne les peaux.
* Tannifère: adj.: qui contient ou produit du tanin (végétal); des arbres tannifères.
* Teindre: v.: imprègner (un cuir) d’une substance colorante.
* Teinter: v.: couvrir uniformément d’une teinte légère, colorer Iégèrement.
* Teinture: n.f.: - substance colorante.
- action de teindre, de teinter.
* Tendon d’Achille: point vulnérable, point faible.

62
* Tenon: n.m.: - extrémité d’une pièce en bois qu’on a façonnée pour la faire entrer dans
un trou de mêmes dimensions, appelé mortaise, pratiqué dans une autre
pièce en bois destinée à être assemblée à la première.
> voir mortaise.
* Travail de rivière: n.m.: opérations préliminaires du tannage proprement dit dans
lesquelles le derme est débarrassé de tout et préparé à être
tanné. Lors de ce travail il faut rincer abondamment et maintes
fois les peaux, alors cela se faisait dans la rivière près de laquelle
était installée la tannerie.
* Trempe: n.f.: opérations consistant à débarrasser la peau des saletés et éventuellement
la redonner sa teneur initiale en eau.

<<< V >>>

* végétal: n.m.: plante.


adj.: qui appartient, qui a rapport aux plantes; ou qui en provient, qui en est tiré.

63
I. Quelques anecdotes - Conseils aux apprentis tanneurs et aux autodidactes.

- Un jour je suis arrivé dans un centre pour donner un stage de tannage. J’étais plein
d’enthousiasme mais cela changeait assez vite lorsqu’après 2-3 jours les peaux
commençaient à pourrir dans le pelain. Consternation chez moi et petits sourires (bien
justifiés) derrière mon dos pour ce “spécialiste”. Heureusement qu’on avait vite pu constaté
que la chaux locale qu’on avait utilisée n’était pas de la chaux mais du kaolin. Alors on a pu
convaincre le directeur de la Régideso de nous fournir un sac de chaux avarié et, fin de fin,
on a obtenu du bon cuir lors de ce stage, avec d’autres peaux, naturellement.

- Lors d’un autre stage le cuir obtenu n’était pas de très bonne qualité: elle présentait des
taches noires où le cuir était moins souple. Je n’y comprenais rien puisqu’on avait suivi
exactement la même procédure. Un soir j’entendais une femme se plaindre de la mauvaise
qualité des cendres de charbon de bois pour faire la lessive et que les cendres de bois de
chauffage étaient bien meilleures. Je ne m’y connais pas en lessive, voire en lessive aux
cendres, mais jusqu’à maintenant on avait toujours basifié aux cendres de charbon de bois
et le lendemain j’apprenais dans ce centre que nous avions basifié avec des cendres de bois
de chauffage. Alors un chimiste m’a expliqué que ces cendres sont plus alcalines que les
cendres de charbon de bois. Quelques expériences avec des doses plus petites de cendres
de bois de chauffage ont remédié à l’affaire.

- Longtemps j’ai rêvé de pouvoir faire artisanalement du cuir ferme pour semelle extérieure.
Pour rendre le cuir plus ferme il faut le comprimer à l’aide d’une cylindreuse. Mais un artisan
ne dispose pas d’une machine pareille. Plusieurs livres (aussi FAO) mentionnent que le
tanneur rural ou artisanal doit battre uniformément le cuir avec un lourd maillot en bois pour
affermir le cuir. J’ai battu du cuir sec, du moins sec, du cuir humide, du moins humide, j’ai
battu le cuir – à chaque fois un autre morceau – de toutes les façons possibles, dans toutes
les conditions possibles, j’ai même essayé de battre le cuir uniformément mais j’obtenais
toujours un cuir plus souple plutôt que ferme. En effet, lorsqu’on comprime une peau, la
structure des fibres devient plus serrée et, par conséquent le cuir devient plus ferme. Dans
une machine à cylindrer, c’est un cylindre qui comprime le cuir contre une table. Mais
lorsqu’on bat le cuir avec un maillet, chaque coup de maillet est différent alors les fibres sont
comprimées une fois dans une direction puis dans une autre direction ce qui fait ouvrir (plutôt
que fermer) la structure des fibres et ainsi le cuir devient plus souple. Ce serait injuste de
dire que les livres ont tort puisqu’ils disent qu’il faut battre uniformément. Il faut supposer que
ces auteurs battaient mieux le cuir que moi.

- Je raconte ces anecdotes pour démontrer que le tannage nous offre de temps en temps
ses surprises et aussi que nos expériences diffèrent parfois de ce que les livres nous
présentent. Et que la cause de ces surprises est parfois petite et/ou inattendue. Mais que
ces surprises ne doivent pas nous décourager, surtout pas au début.

64
- Je me suis toujours demandé si nos méthodes étaient suffisamment simples et la méthode
suffisamment explicative. Eric m’a donné une réponse suffisamment convaincante sur ces
deux questions. Eric est un ami aveugle qui m’a demandé un jour si un aveugle peut tanner.
“Pourquoi pas?”: lui ai-je répondu quoique je n’en savais rien. Alors il est retourné chez lui
avec la brochure et une quantité de tanin au chrome. Il s’est fait lire la brochure et, avec ses
frères, il a commencé à tanner. J’ai appris plus tard qu’il fait du bon cuir. Cela m’a convaincu
qu’il est bien possible d’apprendre à tanner à l’aide unique de la brochure.

Alors un dernier mot de ma part aux candidats-autodidactes en tannage artisanal.


Commencez les essais avec le tannage d’une peau fraîche de mouton ou de chèvre (ou 2 à
3 peaux de lapins) en gardant les poils comme c’est décrit dans le chapitre E à partir de la
page 40. Puis on tanne une seule peau fraîche de chèvre pour obtenir un cuir orthopédique
comme c’est décrit au chapitre C à partir de la page 14. Une fois qu’on maîtrise cela on peut
se hasarder à plusieurs peaux à la fois ou bien à fabriquer des cuirs pour maroquinerie ou à
tanner des peaux de vaches.
Je suis toujours disposé à répondre à ceux qui me demandent des renseignements. Voir
l’adresse de contact à la page 6.

65
J. Conclusions et quelques observations.

1. Si nous avons cherché des méthodes artisanales de tannage, cela est dû au fait que nous
sommes partis d’un besoin réeI. Nous avons constaté que le cuir est une matière nécessaire
et à usage multiple mais très difficile à se le procurer. On aurait pu envisager de monter des
tanneries industrielles ou semi-industrielles. Mais cela n’aurait probablement pas résolu le
problème à part entière. Le Congo est un pays si grand que le besoin réel de cuir persisterait
a beaucoup d’endroits (surtout les plus reculés) même si du jour au lendemain le Congo
aurait quelques tanneries en plus. Alors il fallait trouver des méthodes artisanales qui
permettent de fabriquer - soi-mème et sur place - du cuir suffisamment convenable pour la
propre consommation et surtout en tenant compte des réalitès des endroits où se
fabriquerait le cuir. Peut-être que certains ont l’impression que nous voulons retourner à
l’age de la pierre (qu’on a employé un ordinateur pour la constitution de cette brochure
prouve quand même que nous ne sommes allergiques au progrès) mais si une méthode
persiste ou disparaît quand le thermomètre ou le barkomètre casse ou quand les produits
chimiques et le papier pH trainent en cours de route ou quand un instrument ou une pièce de
rechange est introuvable, alors il faut se mettre à l’évidence que pour nos mini-tanneries la
simplicité doit être de rigueur, même parfois au détriment du cuir achevé qui ne pourrait pas
être comparé à un cuir venant d’une tannerie industrielle. Malgré cela, nos cuirs sont de vrais
cuirs, ce qui a d’ailleurs été confirmé par un laboratoire qui a analysé 11 échantillons (8 de
chèvres et 3 de vaches). D’ailleurs on constate parfois le contraire: un cuir fait
artisanalement qui est plus beau et plus solide qu’un cuir provenant de l’industrie. Plus on
mécanise, plus on perd le savoir-faire artisanal.

2. Qu’on nous excuse pour les multiples corrections, changements, ajouts, améliorations que
la brochure a subi durant toutes ces années. Le jour, quelque part en 1985, que nous avons
été confrontée avec ce besoin réel, nous connaissions à peine le mot tanner. Alors durant
toutes ces années d’essais, d’expériences, de bricolages, de gaffes, d’incompréhensions, de
déceptions, de satisfactions et d’encouragements, on s’est acquis petit à petit les
connaissances nécessaires en tannerie. C’est à ce même rythme que c’est formée cette bro-
chure. Elle est loin d’être au point mais il n’est pas mal que les amateurs-tanneurs qui
utilisent cette brochure acquièrent également l’expérience nécessaire par leurs propres
essais et travaux.

3. Nous avons persévéré surtout dans cette aventure par trois raisons. Primo, le fait que
surtout les centres pour handicapés étaient constamment confrontés avec ce réel besoin.
Secundo, toutes les personnes que nous avons contactées nous ont - sans exception -
procuré des conseils, nous ont encouragés et nous ont fourni le nécessaire malgré parfois
les divergences d’opinions ou de conceptions de méthodes ou de technologies appropiées.
Tertio, l’enthousiasme de ceux qui ont voulu apprendre nos méthodes de tannage surtout
dans les centres pour handicapés.
De Gilbert Baleke (du centre de Kisangani) et de Adelard Nzumbiri (du centre de Goma) il
n’y avait pas seulement l’enthousiasme mais également leur esprit d’initiative et
d’imagination qui nous ont stimulé à faire de multiples essais et expériences.
Un remerciement particulier pour Mr. Thomas qui, par sa disponibilité, ses connaissances et
ses conseils, a contribué considérablement à la conception des méthodes et à la réalisation
de cette brochure.

66
Et au Père Martin Konings, directeur du centre à Kisangani qui nous a toujours stimulés et
aidés pour que la brochure soit améliorée et publiée. Et à Mr. Broquet et Mme Gaillez-
Vinckier pour leurs conseils, leur aide et leur sympathie pour notre projet. Et à la Soeur Iris
Staes, ancienne directrice du centre pour handicapés à Matadi qui continue à s’intéresser et
à militer pour notre projet.
Et à Hilde Deruyck, mon ange-gardien, tendre épouse et conseillère éminente, surtout en ce
qui concerne problèmes d’ordinateurs et de persévérance.

67
4. Permettez-nous de signaler deux points négatifs qui nous ont frappés.

a) Malgré la simplicité des méthodes, elles nécessitent toujours un produit qui ne se trouve
pas sur place notamment le tanin au chrome. C’est le tendon d’Achille de notre méthode.
Pour le Congo, il y a moyen d’obtenir ce produit à Nairobi en le commandant à partir de
Goma mais pour diminuer les frais il faudrait commander au moins une tonne, quantité trop
grande pour un seul centre ou un amateur-tanneur. Cela suppose donc une entente entre les
différents centres et les tanneurs. L’expérience nous a déjà appris que l’inertie, le manque
d’initiative et de prise de responsabilité de tous ou d’un d’entre eux et la méfiance qui règne
quand il s’agit de problèmes financiers seront des obstacles sérieux à surmonter.

b) Nous regrettons également que certaines personnes qui ont appris nos méthodes gardent
jalousement leurs connaissances pour eux et ne sont du tout disposées à initier d’autres
personnes au tannage. Nous conseillons alors aux centres pour handicapés d’avoir au moins
deux personnes qui savent tanner afin d’éviter de rester sans tanneur quand une personne
disparait du lieu du travail.

Novembre 1985 – Décembre 2007

68
K. Sources.

a)

- Ateliers orthopédiques de Handicap International à Nazret, Ethiopie et à Lyon, France.


- Mr. Ataholo Mandingo, biologiste à Kisangani, Congo.
- Mr. Baleke Gilbert, orthopédiste au centre de Kisangani, Congo.
- Mr. Ball, Henkel Chemicals, Nairobi, Kenya.
- Mr. Bauwens Ward, ATOL, Leuven, Belgique.
- Mr. Broquet Alain, Tannerie Masure, Estaimbourg, Belgique.
- Mr. Elsen Frank, ATOL, Leuven, Belgique.
- Mme Gaillez-Vinckier du laboratoire Servaco, Wevelgem, Belgique.
- Mr. Lesuisse, UNIDO, Waterloo, Belgique.
- Mr. Likunde Laja, biologiste à Kisangani, Congo.
- Mr. Moussa Haman, Tribu des Haoussa, Cameroun.
- Mr. Muchanga Niyoyita, chimiste à Bukavu, Congo.
- Mr. Mukenge Muzira, tanneur à Bagira-Bukavu, Congo.
- Mr. Nahasi Antoine et Mr. Ngendabavuma Antoine, orthopédistes au centre de Makamba,
Burundi.
- Mr. Nzumbiri Adelard, orthopédiste au centre de Goma, Congo.
- Mr. Parez L., technicien à la tannerie Radermecker, Warneton, Belgique.
- Fr. Pura Maliyabwana, responsable de la tannerie du centre de Butembo, Congo.
- Mr. Radermecker, directeur d’une tannerie à Warneton, Belgique.
- P. Santos, responsable de la tannerie à Kizigume, Rwanda.
- Mr. Slijpen Vincent, responsable de la tannerie à Kananga, Congo.
- *Mr. Thomas B., Centre Technique du Cuir (C.T.C.), Cholet, France.
- Mr. Vandeweghe Thierry, pelletier à Olsene, Belgique.
- Mr. Vansteenkiste, de l’usine de semelles en caoutchouc Rubex, Moorsele, Belgique.
- Fr. Vorderbrüggen Joseph, responsable de la tannerie à Kirungu, Congo.
- Mr. Woldu Alemu, technical manager of the Modjo tannery à Debre-Zeit, Ethiopie.

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b)

- L’ABC du finissage du cuir, BASF, Ludwigshafen, Allemagne.


- Connaître le finissage des cuirs, B. Vitteau, C.T.C., Lyon, France.
- Le cuir, origine et fabrication, I. Jullien et G. Gavend, C.T.C., Lyon, France,
- Cuirs et peaux, J. Bérard et J. Gobilliard, collection “Que sais-je”, Paris, France.
- Cuirs et peaux, dépouillement et conservation en tant qu’industrie rurale, FAO, Roma,
Italie.
- Curticion de cueros y pieles, G. Grozza, Barcelona, Espagne.
- Dictionnaire encyclopédique Quillet, Paris, France.
- Documentation et brochures d’ATOL et Vraagbaak, Leuven, Belgique.
- Documentation de BASF, Ludwigshafen, Allemagne.
- Documentation de Bayer, Leverkusen, Allemagne.
- Documentation de Ledertechnik, Henkel, Kenya, Ethiopie et Allemagne.
- Généralités sur l’industrie de la tannerie, A. Dohogne, Liège, Belgique.
- Gerbefibel, Chromoberleder, BASF, Ludwigshafen, Allemagne.
- Manual del curtidor y nociones de peleteria , C.A. Escuder, Madrid, Espagne.
- Manuel Bayer pour l’industrie du cuir, Bayer, Leverkusen, Allemagne.
- *Méthodes artisanales de tannage, FAO, Roma, Italie.
- Nouveau petit Larousse, Paris, France.
- La peau, matière première de la tannerie-mégisserie,
I. Jullien, J. Prévot et G. Gavend, C.T.C., Lyon, France.
- Petit Robert 1, Paris, France.
- Les principales cultures du Congo belge, M. Van den abeele et R. Vandenput, Bruxelles,
Belgique.
- Rapports de mes visites à Mr. Broquet, Mme Gaillez-Vinckier, Mr. Parez, Mr.
Radermecker, Mr. Vansteenkiste et à la Semaine internationale de cuir à Paris en 1992.
- Retannage au mimosa, Wattle export development, London, Angleterre.
- Sandoz vademecum -Teinture du cuir, Suisse.
- Le tannage au chrome, I. Jullien, C.T.C., Lyon, France.
- Tannage avec mimosa, Wattle export development, London, Angleterre.
- Le tannage végétal, I. Jullien et R. Durande Ayme, C.T.C., Lyon, France.
- Tanner-teindre-finir, Bayer, Leverkusen, Allemagne.
- Tanning of hides and skins, ILO, Genève, Suisse.
- Tan your hide, Phylles Hobson.
- Technologie agricole, Frères de la charité, Rwanda.
- Le travail de rivière, I. Jullien, C.T..C., Lyon, France.

70
L. Annexes.

Annexe 1: Taches noires.

1. Observations.

- Parfois on se rend compte que, après un tannage au chrome, le cuir présente des taches
noirâtres. Il faut distinguer deux sortes.
- Il y a des taches nuageuses et superficielles qui sont moins graves puisqu’elles n’affectent
aucunement les qualités du cuir. Elles sont dues à un excès de tannage au chrome.
- La deuxième sorte de taches est plus grave puisque ces taches affectent la peau en
profondeur et les parties noirâtres du cuir sont parfois plus minces et moins souples que
normal. Elles sont dues à une pénétration non uniforme du chrome dans la peau. Il est
difficile à connaître la cause de ces taches. Un mauvais picklage peut provoquer cette
pénétration non uniforme (voir à la page 10 et suivante). Même si la pénétration du chrome
lors du tannage est uniforme, il peut se former ces taches noires durant la fixation du chrome
lors de la basification, p.ex. si le bain de basification est trop alcalin.

2. Remédier aux taches nuageuses et superficielles.

- Si on veut éviter ces taches nuageuses et superficielles il faut arrêter le tannage dès que le
chrome a pénétré complètement toute la peau même si le temps prévu (p.ex. 6 jours pour la
peau de chèvre) pour le tannage n’est pas achevé. Il faut donc régulièrement contrôler le
tannage au chrome par coupure.
- Lorsque le cuir subit un retannage végétal, ces taches peuvent disparaître si ce retannage
est intense et les taches pas trop prononcées. Mais mieux vaut éviter ces taches.
Une bonne teinture peut également rendre ces taches invisibles.

3. Remédier aux taches qui affectent la peau.

- Nous avons constaté qu’en soignant particulièrement le déchaulage, le picklage et la


basification, on obtient un cuir sans ces taches. Toutefois s’il y a quand même ces taches, la
cause est fort probablement un déchaulage insuffisant de la peau. Si vous obtenez un cuir
présentant les taches malgré que vous soignez le déchaulage, le picklage et la basification,
alors il est à conseiller d’effectuer à la prochaine un déchaulage plus en profondeur, c.à.d. un
déchaulage à base d’acide lactique, d’acide acétique ou de chlorure d’ammonium. Pour
rester dans l’esprit de la brochure, optons pour un déchaulage au vinaigre, matière facile à
se procurer sur place. J’avoue que je n’ai jamais appliqué ce déchaulage puisque
nous n’avons plus obtenu cette sorte de taches depuis que nous avons apporté un soin
particulier au déchaulage, au picklage et à la basification. A titre d’être complet voici quand
même quelques renseignements sur ce déchaulage au vinaigre.
- Le vinaigre est une solution aqueuse à 7% d’acide acétique. En déchaulant au vinaigre, il y
a une réaction entre l’hydroxyde de calcium (se trouvant dans la peau à cause du pelanage)
et l’acide acétique. Cette réaction donne de l’eau et un acétate de calcium qui a une grande
solubilité dans l’eau (35 g par 100 ml).

71
- Alors le 7° jour (voir fiche de tannage à la page 25) au matin on effectue un décrassage
soigné et on rince abondamment la peau. Puis on plonge la peau dans l’eau contenant du
vinaigre. En principe il faut 1,5% (du poids de la peau) d’acide acétique. Il faudrait déterminer
expérimentalement la quantité de vinaigre à utiliser. P.ex. 150 ml de vinaigre sur 5 l d’eau
pour une peau de chèvre de poids initial 1 kg. La peau reste dans ce bain durant 3 à 4 h et il
faut remuer très régulièrement pour éviter que des taches se formeraient plus tard lors du
tannage. Si le dosage est bon, le déchaulage doit être fini après ces 3 à 4 h.
- Après le déchaulage on rince de nouveau abondamment la peau. Alors rien n’empèche de
commencer directement le picklage.

72
73
Note explicative pour la fiche technique 1:

Le chevalet est un demi-tronc d’arbre dont on a enlevé l’écorce sur lequel on place la peau
pour l’ébourrer et l’écharner. Si possible, choisissez un arbre dont le bois sans l’écorce est
lisse, dur et sans saillies ni creux. Plus gros qu’il est (un diamètre de 40 à 60 cm), mieux que
c’est. Prenez un tronc suffisamment long (130 à 200 cm) surtout quand vous traitez
régulièrement des peaux de vaches. Le demi-tronc sera placé obliquement à l’aide de
chevrons (p.ex. de 7 cm sur 7 cm) . La hauteur (h voir figure 2) dépendra des personnes qui
vont utiliser le chevalet. En principe la hauteur sera entre 90 et 110 cm mais on peut
l’adapter également aux ouvriers handicapés qui vont ébourrer et écharner, étant debout ou
assis.

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Remarque et note explicative pour la fiche technique 2:

Remarque: Comme la photo du dessin n’a pas la même grandeur que le dessin originel alors
l’échelle 1/10 n’est plus correcte.

Note explicative:
Le dessin et les mesures du cadre ne sont qu’indicatifs. On peut choisir ces mesures selon
les besoins et selon le bois disponible. Un cadre de 205 cm sur 150 cm est normalement
suffisant mais peut être trop petit pour les flancs de certaines peaux de vaches. Faites
attention à ce que l’espace vide entre les lattes ne soit pas trop grande pour bien pouvoir
étendre les peaux. Pour l’assemblage on conseille le système de tenon et mortaise pour que
le cadre soit solide puisqu’on cloue les peaux à coups de marteau sur le cadre.

Pour ce cadre il faut:

- 2 pièces (ayant chacune 2 mortaises ) de 150 x 10 x 5.

- 2 pièces de 200 x 10 x 5 (y compris deux tenons de 7,5 cm de long – et moins épais que
5 cm – de part et d’autre).

_ ______________________ _ _ _ _ _ ____________________ tenon


^ ______l l__/___
l l
10 l l
l______ ______l
v l______________________ _ _ _ _ _ ____________________l

l< 7,5 >l< 185 >l< 7,5 >l


l< 200 >l

- 12 pièces de 145 x 10 x 5 (y compris deux tenons de 7,5 cm de long – et moins épais que
5 cm – de part et d’autre).

_ _______________ _ _ _ _ _ _________________ tenon


^ ______l l__/___
l l
10 l l
l______ ______l
v l_______________ _ _ _ _ _ ________________l

l< 7,5 >l< 130 >l< 7,5 >l


l< 145 >l

76
77
Remarque et note explicative pour la fiche technique 3:

Remarque: Comme la photo du dessin n’a pas la même grandeur que le dessin originel alors
l’échelle 1/10 n’est plus correcte.

Note explicative:
On peut facilement construire de façon simple un évier qui facilite le lavage et le rincage des
peaux lors des différents stades du tannage. On peut fabriquer cet évier en maçonnerie en
briques (et même en blocs de ciment pour les deux petits murs portants), une plaque en
béton armé et du crépi lisse en mortier de ciment.
Les mesures de l’évier sur le dessin ne sont qu’indicatives; toutefois, faites attention à ce
que la hauteur soit idéale pour que les tanneurs puissent travailler à leur aise surtout sans
être courbés continuellement. Si le ou les tanneurs se trouvent en chaise roulante, adaptez
la hauteur et également la distance entre les 2 petits murs portants en fonction des mesures
des chaises roulantes.
Prévoyez un robinet (pas trop petit: p.ex. de 1”) dont l’écoulement d’eau se trouve plus ou
moins au milieu de l’évier et suffisamment haut pour que la distance entre le robinet et l’évier
permette de mettre un seau dans l’évier sous Ie robinet. Prévoyez également une evacuation
d’eau (si possible sans syphon sous l’évier) suffisamment grande (au moins 1 et 1/2”)
puisque l’eau après rincage peut contenir des saletés, des poils, de la graisse, de la chaux,
etc. Et éventuellement un puits perdu pour recevoir les eaux résiduaires.

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