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Des vies autour du monde 1, une aventure ordinaire
Des vies autour du monde 1, une aventure ordinaire
Des vies autour du monde 1, une aventure ordinaire
Ebook298 pages3 hours

Des vies autour du monde 1, une aventure ordinaire

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About this ebook

Revêtant leurs plus beaux habits de globe-trotteurs, le couple de trentenaires que nous suivons part pour le voyage d’une vie, trois ans autour du monde qui les mènera aux antipodes de la France.
Dans ce premier épisode, ils parcourent les routes de France jusqu’en Italie nous guidant dans les arcanes de l’auto-stop.
Nous partageons leurs doutes et leurs joies. À leurs côtés, au hasard des rencontres, nous découvrons la vie des gens aux destinées diverses, qui se racontent, se dévoilent sous notre regard.

Ce récit de voyage rythmé mêle avec habileté poésie, suspens et réflexions.

Le voyage a à peine commencé que les ennuis se profilent, on souffre avec eux, et par moments l’angoisse pointe son nez, comme lors de leur traversée d’Auxerre.
Les deux apprentis globe-trotteurs ne s’en laissent pas compter, bien au contraire, et surmontent les difficultés.

« Ils sont là, prêts pour la grande aventure, dans leur tenue de globe trotteurs, avec leur sac à dos, que je trouve bien lourd et ils sont souriants, confiants, heureux tout simplement.
Je les dépose sur la première station de l'autoroute A6 qui doit les mener vers leur première destination, ils posent pour LA première photo et nous nous séparons, je pars très vite, sans me retourner, je ne veux pas gâcher cet instant par des larmes d'émotion. »

LanguageFrançais
Release dateMay 26, 2015
ISBN9781311578143
Des vies autour du monde 1, une aventure ordinaire
Author

Sébastien Brégeon

Poète et rêveur dans l’âme, informaticien de métier, Sébastien BRÉGEON, né en 1976, sentant sa santé se détériorer de jour en jour, ne se voit pas aller jusqu’à la retraite. Il lâche alors son travail et la carrière prometteuse qui lui tendait les bras. Il retape une maison qu’il revend avant de partir en voyage sur les routes du monde pour trois ans. Ce voyage le transforme, ne se remettant jamais de la vie nomade qu’il a connu l’empêchant de s’installer à son retour et de reprendre une vie normale. Depuis, il ne cesse de mettre les voiles, non plus pour voyager, mais vivre dans les pays étrangers. Fan de Fantastique et de Fantasy dès ses premières lectures, Sébastien BRÉGEON se consacre à plein temps à sa passion, l'écriture. Ses inspirations lui viennent de ses lectures mais aussi de ses voyages.

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    Book preview

    Des vies autour du monde 1, une aventure ordinaire - Sébastien Brégeon

    Remerciements

    Un merci spécial à Claudia.

    Un grand merci aux relecteurs,

    merci à Alain, Céline, Jessica et Natacha.

    Crédits

    Copyright © 2015 Sébastien Brégeon

    Tous droits réservés

    Conception graphique et illustrations :

    Claudia Partonnau

    Préambule

    Slow book

    Trop souvent, les livres de récits de voyage nous frustrent ; beaucoup de choses seraient à approfondir, mais peu de pages pour assouvir notre curiosité. Des histoires couchées sur le papier en de trop rapides parties, se dévoilant timidement sous notre regard avide. Quelques centaines de pages faisant naître en nous le désir, sans pour autant le satisfaire.

    Plusieurs années de vie passées sur les routes trop vite feuilletées. Des sentiments qui ne se découvrent pas, des pensées qui ne se laissent pas pénétrer, des récits refusant de se laisser effeuiller.

    Nous souhaitions un livre prenant le temps de caresser les émotions, les doutes, les interrogations ; un slow book.

    Nous avons relevé notre plume pour laisser s’épancher l’histoire crue. Nous ne dissimulons pas les côtés moins roses de ces grands voyages ; nous en montrons les faces cachées.

    Les portraits des vies autour du monde que nous dressons sur notre passage révèlent les personnalités, préservent l’intimité. Nous nous dépouillons feuille à feuille pour remplir le livre dénudé de l’histoire de nos vies.

    Nous ne souhaitions pas noyer le lecteur dans les abîmes d’un livre sans fin. Nous avons détourné le long fleuve tranquille de l’histoire, pour engendrer des affluents plus petits. Nos paroles se sont déversées dans de courts récits, plus attrayants.

    Nous laissons se répandre en vos mains le premier tome : une aventure ordinaire.

    00-slow-book

    Qui sommes-nous ?

    Au moment du départ…

    Sébastien

    30 ans

    Citoyen du monde

    Libre penseur

    « Je ne consomme plus donc je suis »

    Loisirs/centres d’intérêt : piano, échecs, écrire, cuisiner, manger…

    Mes plaisirs, mes envies dans ce voyage :

    Goûter et me régaler de la cuisine de chaque pays ;

    Découvrir les us et coutumes de chaque contrée traversée.

    Claudia

    28 ans

    Citoyenne du monde

    Loisirs/centres d’intérêt : dessin, lecture, photo, observer les oiseaux.

    J’espère m’enrichir de nombreuses rencontres, et en apprendre un peu plus sur cette belle Terre que nous foulons de nos pieds depuis tout-petits…

    Découvrir ces pays du « Tiers Monde » dont la presse et bien d’autres nous parlent souvent, dont les vraies richesses ne correspondent pas à un PIB ou à un indice de croissance.  

    Pour prolonger le plaisir en photo

    Pour recevoir gratuitement le livre photo accompagnant ce livre :

    http://desvies.fr/ns-dvadm

    Sébastien Brégeon

    Des vies autour du monde

    1. Une aventure ordinaire

    Vision lointaine

    Début du XXIe siècle, quelque part en France…

    La décision est prise, pas de retour possible. Nous allons nous débarrasser de cet objet-symbole qui nous raccroche à une vie passée, passée à attendre la mort. Dans quelques instants, la vie, et le mouvement du corps et de l’esprit reprendront, nous allons nous libérer de nos chaînes.

    Nous chargeons péniblement cette grosse boîte de plastique noir sur les sièges arrière de la voiture. Pas facile de la soulever ; poids ou encombrement, peut-être les deux rendent-ils l’effort difficile. Claudia se prend les pieds dans son câble électrique ; nous devons faire attention à ne pas tomber.

    Nous ne le savions pas, mais cet objet pourrait également atteindre à notre intégrité physique, après s’être attaqué à notre santé mentale, pendant de longues années.

    90 cm de diagonale. Qui ose encore parler de petit écran ?

    L’appareil ne fonctionne plus, mais nous savons comment le réparer ; nous l’avons déjà fait à plusieurs reprises. Nous pourrions choisir de le donner ou de le vendre, nous ferions un – imbécile – heureux. Cette boîte à décerveler fait suffisamment de victimes, n’apportons pas notre petite pierre à l’édifice de l’obscurantisme, gardons notre aide pour d’autres actions, de bonnes actions, des BA au nombre abondant.

    À notre grande satisfaction, nous sauvons une âme qui ne le sait pas ; peut-être trouvera-t-elle enfin du temps pour aller pêcher.

    Direction la déchetterie, ce lieu sacré, cimetière où vont finir tous les objets dont nous autres, humains, nous nous sommes désintéressés et dont personne ne veut plus, faute de ne pas avoir été suffisamment désirés. Un objet qui n’est pas neuf et qui n’a pas de coût n’est plus un véritable objet ; déprécié. Pourtant, quelques récupérateurs se régalent de pouvoir capter une partie de cette manne, sans valeur aux yeux de certains, à prix d’or pour eux.

    Seul objet plus sacré que les autres à ne pas se trouver là, ayant son temple dédié, ses propres cérémonies vers un nouveau monde : la voiture.

    Notre lucarne, pas si petite que cela lorsqu’il s’agit de la transporter, lanterne de nombre de nos nuits, n’a pas encore trouvé sa place dans ce monde underground de l’inerte. Les déchets électroniques ne sont pas récupérés à part ; pas encore, toujours pas.

    Nous nous plaçons sur les hauteurs de la plate-forme surplombant la benne qui nous intéresse.

    La prise est maladroite, les bras en souffrent. Il faut être deux pour pouvoir donner un semblant de fierté lors du jeté. Que cet écran au tube remplit de rien, qui se nourrit de nos pensées avant qu’elles n’aient le temps de naître, se préservant ainsi de l’implosion, ne soit pas vulgairement traîné jusqu’à l’endroit de sa mise à mort. L’animal se laisse faire, il ne sait pas ce qui l’attend ; pas encore, toujours pas.

    Nous aimerions pouvoir le brandir fièrement au-dessus de nos têtes, trophée d’une vie révolue, et dans quelques instants triomphe d’une vie à venir ; trop encombrant. Nous le posons sur le rebord de la benne métallique, mettons un temps d’arrêt à notre action, prenons la pause pour savourer le moment, avoir pleine conscience de notre geste.

    La symbolique vaut plus sur le moment que les quelques instants de vie volés aux Indiens, qui vont se charger de récupérer les composants électroniques ; se chargeant par la même occasion les poumons sous les vapeurs des produits toxiques. Nous sauvons deux vies du dépérissement, de la lèpre moderne, de la fuite des cerveaux de leur réceptacle : les nôtres.

    Nous nous fixons du regard. Nous savons ce qu’il nous reste à faire. Bien appuyés sur nos jambes, nous inspirons une grande bouffée d’air, les muscles de nos bras se contractent et nous expulsons, d’un mouvement explosif, le téléviseur aussi loin que nous le pouvons ; deux petits mètres. Le téléviseur tombe, sans éclat, inerte, se brise en laissant échapper un craquement d’agonie et bientôt n’est plus ; n’a plus de fonction.

    Le jeté n’a rien d’olympique, aucune superbe. Qu’importe, nous repartons d’où nous venons, satisfaits.  

    01_tele_cassee

    Idyllique image d’Épinal

    Un an plus tard, libérés d’attaches plus fortes, un travail en or laissé à d’autres, la maison d’une vie en passe d’être vendue, nous nous prenons à rêver. Rêves que nous nous ignorions jusqu’alors.

    Un désir nouveau en particulier nous prend au corps. L’idée est folle, mais l’idée est lancée. Elle germe rapidement dans nos têtes. Nous partons à la recherche d’informations sur la toile, trouvons le récit d’aventuriers, de bourlingueurs, de voyageurs au long cours, de pionniers de nouvelles façons de voyager. Nous avalons leurs récits, buvons leurs histoires. Nous sommes conquis.

    La journée, nos yeux brillent, nos neurones sont excités. Le soir, notre sommeil est perturbé, agité de rêveries emplies d’exotisme. Les jours passant, le bouillonnement de notre nouveau centre d’intérêt ne retombe pas.

    Plus nous lisons, plus nous voyons cette idée innocemment lancée en l’air s’ancrer en nous pour devenir notre leitmotiv. Notre décision de partir en voyage, après avoir tout lâché, semble maintenant irrémédiable. Nous avons trouvé notre fanal, nous découvrons un but à notre vie, donnons un sens à celle-ci ; au moins à court terme.

    Sans attendre que les nouvelles informations soient digérées, nous trouvons rapidement un hébergeur Internet et créons dans la foulée un site sur lequel nous nous empressons de partager notre enthousiasme.

    Nous postons notre premier billet :

    Cela fait bien longtemps que nous avons perdu de vue l’illusion d’un monde parfait, peut-être est-ce l’âge ? début de la sagesse ou de la résignation ? Quoi qu’il en soit, nous partons à la recherche d’un monde meilleur. Nous partons à la découverte de nouvelles terres, de nouvelles cultures qui pour l’instant ne sont que des images imposées par des gens qui nous veulent du bien, la société.

    Nous remémorant des paroles résonnant comme un adage : « Si on te tape sur la tête en te disant que c’est pour ton bien, alors fuis ! », nous décidons de partir loin de ces personnes bienveillantes à notre égard.

    Tous les bouquins du monde, toutes les images, toutes les vidéos, n’auront jamais le même rendu que le contact direct. Tout cela restera fade, sans odeur, sans saveur, évanescent et tronqué tant que nos lèvres n’auront pas goûté à l’essence de la vie.

    D’autres modes de vie, d’autres façons de penser existent et les frontières de la culture et de la langue que nous aurons à franchir pour les découvrir tomberont bien vite.

    Nous voulons nous sentir partout chez nous, et en même temps étrangers. Nous souhaitons garder un œil intrigué, émerveillé, interrogateur, complice face à tout ce que nous découvrirons ; à cette condition, toutes ces choses si ordinaires, dénuées d’intérêt habituellement, deviendront alors merveilles.

    Un matin, nous nous lèverons, et ce jour qui aurait pu être ordinaire, et qui le sera pour la plupart des gens, sera notre grand jour. Celui où nous irons enfin de l’avant, où chaque geste, chaque pensée, ne sera plus tourné que vers une seule chose, le départ vers l’inconnu.

    Au moment où nous poserons le premier pas, alors s’évanouira la sécurité d’un toit, d’un repas plurijournalier. Ce sera une nouvelle naissance, l’âge de notre Renaissance. Nous quitterons enfin le Moyen Âge, nous commencerons à réapprendre la vie.

    En fait, nous ne partons pas complètement vers l’inconnu ; même si l’image est belle, sur cette terre, il ne reste pas d’endroit que le pied de l’homme n’ait pas foulé.

    Nous ne ferons qu’emboîter le pas de prédécesseurs, connus pour certains, et inconnus pour le plus grand nombre.

    Nous voyagerons de ferme en ferme pour y découvrir des modes de vie – plus ou moins coupés de la société – qui ne nous sont pas complètement inconnus. Nous ferons quelques haltes dans les maisons où nous seront ouvertes les portes, où nous serons accueillis à bras ouverts, comme des frères, des sœurs, des oncles, des tantes...

    Certaines étapes seront planifiées et d’autres seront laissées au charme du hasard des rencontres. Ces dernières seront certainement plus lourdes de sens, emplies de générosité spontanée, de sincérité et de simplicité.

    Les déplacements s’effectueront avec la même volonté de rencontre et de lenteur. Pour cette raison, nous décidons tant que possible de ne pas user de l’avion s’apparentant à de la téléportation.

    Pour les petits trajets à terre seront privilégiés les déplacements à pied ; pour les plus grands, le stop. Bus et trains seront réservés pour les pays moins avancés technologiquement.

    Pour traverser les mers seront privilégiés les déplacements en voilier – voilier-stop – et lorsque nous ne trouverons pas bateau à notre pied, par ferry où nous privilégierons les dortoirs afin de faciliter le contact et la mixité avec les autochtones.

    Nous traverserons plus de 20 pays, poserons le pied sur 4 continents et nous aurons vieilli de 3 ans. Pourtant, nous n’aurons rien vu des Merveilles que la Terre recèle ; une vie entière n’y suffirait pas.

    Nous partons le cœur léger et le sac un peu moins, à la recherche de nos illusions perdues, à la découverte de l’humanité et de cette bonne vieille Terre qui l’héberge dans sa grande bonté.

    Image d’Épinal dépeignant un idéal, naïve à souhait, que nous glissons dans un coin de notre tête pour nous accompagner dans notre futur voyage.  

    Un départ hésitant

    Fin novembre, la veille du grand départ, notre grand soir.

    Nous finissons de préparer nos sacs à dos, de les bourrer. Devons-nous ajouter une paire de chaussettes supplémentaire ? un t-shirt ? Nous laissons les pulls à portée de main, la saison n’est pas à la chaleur, tandis que nous rangeons au fond du sac nos maillots de bain qui ne devraient pas servir tout de suite. Nous empaquetons le petit nécessaire des quatre saisons, une panoplie complète de garde-robe.

    Combien d’espace est-il judicieux de laisser pour de futurs ajouts ? Le sac est lourd ; ne l’est-il pas trop ? Les poids sont-ils convenablement répartis entre nos deux sacs ? Plus lourd pour moi, quelques kilogrammes de moins pour Claudia. Est-il raisonnable de prendre un aussi gros carnet de voyage ? Les jumelles et la gourde sont-elles vraiment nécessaires ? Beaucoup d’interrogations, peu de réponses.

    La soirée avançant, les décisions se font plus hésitantes, plus difficiles, les doutes à propos de futiles détails plus nombreux. Heureusement, nous parvenons à nos fins ; le paquetage s’effectue dans la douleur, mais se trouve fin prêt.

    Toute notre vie, tous les objets, dont nous ne nous sommes pas défaits, tiennent maintenant dans deux sacs de randonnée.

    Nous sommes parés pour le départ, mais devons prendre notre mal en patience ; celui-ci n’aura pas lieu avant le lendemain.

    Nous allons nous coucher de bonne heure, faisant auparavant nos premiers adieux. Maman – Nicole – et les deux petits derniers de la fratrie, dont je suis l’aîné, sont présents : Jessica et Dany – respectivement onze et neuf ans. Vingt et une années me séparent de Dany, le benjamin. Les regards sont gênés, nous n’osons pas, ne savons pas comment nous dire que nous sommes attristés par une séparation que nous savons tous être longue. Singulière situation, où nous nous faisons une bise d’au revoir inhabituelle, où personne ne s’en va. Nous prenons la direction de nos chambres respectives.

    Accompagnés des grâces du Saint-Père des songes, nous nous assoupissons rapidement, tombant dans les tréfonds du sommeil des innocents.

    Inébranlable, la nuit se passe.

    Je me suis levé ce matin après une nuit un peu agitée et pourtant cela semblait être un jour ordinaire, un réveil qui sonne et va s’ensuivre le traditionnel métro boulot. Bref, une journée ordinaire. Et pourtant, à l’instant où j’ouvre les yeux, je mesure ce que cette journée a d’extraordinaire, pas pour moi, quoique… j’ai l’immense bonheur d’être le dernier maillon d’une vie qui va se terminer et d’être le premier témoin d’une nouvelle vie qui commence.

    C’est donc avec une certaine fébrilité que je me prépare et m’empresse de rejoindre notre lieu de rendez-vous, je m’en voudrais d’arriver en retard.

    Ils sont là, prêts pour la grande aventure, dans leur tenue de globe-trotters, avec leur sac à dos, que je trouve bien lourd et ils sont souriants, confiants, heureux tout simplement.

    Je les dépose sur la première station de l’autoroute A6 qui doit les mener vers leur première destination, ils posent pour LA première photo et nous nous séparons, je pars très vite, sans me retourner, je ne veux pas gâcher cet instant par des larmes d’émotion.

    Je vous souhaite de vous éclater dans votre périple, de garder la foi qu’est la vôtre, cet émerveillement, cette « innocence », ce désir de découverte.

    Je vous embrasse, nous vous embrassons tendrement, nous tous qui vous aimons.

    Ces mots d’encouragements laissés sur notre blogue de voyage, à propos d’événements futurs, nous les découvrirons plus tard. Sans le savoir, nous partirons soutenus moralement.

    Parmi les nombreuses façons de voyager qu’il existe, nous avons écarté assez rapidement les voyages organisés qui ne sont pour nous aucunement une façon de rencontrer des gens sincères. Nous brûlons du désir de la découverte de nouvelles cultures. Nous ne voulons pas passer notre temps à discuter avec nos semblables. Nous ne souhaitons pas parler uniquement aux autochtones par l’intermédiaire d’un guide ; version la moins exotique qui puisse exister de la culture locale, composite de deux sociétés – pour le meilleur comme pour le pire.

    Nous voulons limiter notre empreinte écologique au maximum. Pour cette raison, nous décidons d’écarter le recours à l’avion ; tant que possible.

    Utopie d’écologiste, de décroissant, ou tout simplement dans l’air du temps, les limites que nous nous fixons ne pourront que rendre le voyage plus intéressant.

    En plus de l’impact environnemental engendré par ces gros oiseaux de métal, ces Titanis, monstres préhistoriques ne sachant pas battre des ailes, l’aspect quasi instantané nous réfrène énormément. Levés un matin à Paris, et quelques heures plus tard, vous vous retrouvez sur la côte pacifique des États-Unis à admirer un coucher de soleil ; dans le même temps, vous pourriez choisir d’aller profiter de la zénitude du lever, au bien nommé pays du soleil levant.

    Trop rapide. Ce n’est pas le voyage dont nous avons soif. Nous recherchons quelque chose de plus lent, mais pas trop. Un moyen de transport qui nous permettrait de rencontrer des gens, les gens.

    Et disons-le, également, cet énorme monstre de tôle s’élevant dans les airs par la seule force brute, la puissance de ses moteurs, semblant défier les lois de la gravité, ne nous met guère en confiance. Comme un tiers des personnes se l’avoue, nous ne sommes pas rassurés dans ces machines volantes.

    Nous ne partirons pas non plus en voiture, pas de moyens motorisés ; en cause : les mêmes raisons de vélocité.

    La marche ? bien qu’ayant quelques attraits séduisants, ne nous conquiert pas pour autant. Faisons la fine bouche : trop lent.

    Notre champ des possibles se réduit. Pourtant à y regarder plus en détail, avec ces deux derniers moyens de transport, nous avons peut-être la réponse à nos attentes. Avec le mélange de cette paire hétéroclite, associant la vitesse à la lenteur, nous trouvons chaussures à nos pieds et habitacles au-dessus de nos têtes.

    Notre décision est prise : nous choisissons l’auto-stop ; ou plus largement le stop. Qui sait, si nous tentons la chance, pourrons-nous être amenés à faire du bateau-stop, ou de

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