Discover millions of ebooks, audiobooks, and so much more with a free trial

Only $11.99/month after trial. Cancel anytime.

Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!
Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!
Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!
Ebook302 pages4 hours

Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!

Rating: 0 out of 5 stars

()

Read preview

About this ebook

J’ai envie de partager mon point de vue, celui de parent, de mère surtout. Je veux parler du quotidien, de cette étiquette de parents inadéquats que l’on nous colle trop facilement e de mon expérience à gérer ce fléau tant controversé, cette maladie qui n’en paraît pas une pour beaucoup d’observateurs.Avec ce témoignage, pas de solutions faciles, de phrases creuses et de promesses de bonheur sauf… si vous acceptez de faire le voyage au bout de vous-même et envisagez un changement radical de votre vision de la vie et que vous accueillez votre quotidien tel qu’il vous est présenté.Ce livre pourrait aussi s’adresser aux intervenants travailleurs sociaux, psychologues, psychiatres), aux professeurs et même aux médecins, car il contient beaucoup de renseignements sur le quotidien de ceux dont la vie est tout, sauf un long fleuve tranquille.
LanguageFrançais
PublisherBéliveau
Release dateOct 11, 2013
ISBN9782890926257
Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!

Related to Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!

Related ebooks

Relationships For You

View More

Related articles

Reviews for Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami!

Rating: 0 out of 5 stars
0 ratings

0 ratings0 reviews

What did you think?

Tap to rate

Review must be at least 10 words

    Book preview

    Vivre avec deux enfants hyperactifs... un vrai tsunami! - Collin Linda

    continue ?

    Introduction

    Instruire n’est rien,

    c’est entraîner à réfléchir qui est tout.

    Apprendre n’est rien,

    ce qu’il faut, c’est comprendre.

    – Hippocrate

    De nos jours, les gens s’arrogent tous les droits et font fi de leurs responsabilités. Élever un enfant avec TDAH¹ m’a demandé beaucoup de discipline, mais je me suis vite rendu compte que cette discipline servirait tout aussi bien la cause de tous les jeunes d’aujourd’hui.

    Je me souviens de ma première visite chez un médecin avec mon fils Martin² pour parler de son comportement. Il avait alors sept ans. Je ne connaissais pas grand-chose à cette maladie que l’on nomme hyperactivité, sinon qu’il avait tous les symptômes décrits dans une brochure qui m’était tombé sous la main par hasard. En fait, ce n’était pas la première fois que je consultais un médecin à ce sujet. Mais tous les autres m’avaient retournée chez moi en me servant plus ou moins les mêmes affirmations : « C’est un garçon, madame, il bouge plus qu’une fille. » « S’il ne bougeait pas, vous auriez de quoi vous inquiéter. » « Certains enfants bougent plus que d’autres ; c’est souvent un signe d’intelligence. »

    Ouais ! Hitler aussi était intelligent. Toujours est-il que j’ai décidé de consulter un médecin spécialisé dans le diagnostic des enfants hyperactifs que l’on m’avait recommandé, histoire d’en finir une bonne fois pour toutes avec mes doutes.

    Je ne croyais pas à ce moment-là qu’une lourde tâche m’attendait et que j’allais passer au-delà des dix années suivantes à essayer de comprendre cet enfant et de le sauver de lui-même. J’ignorais également que la partie la plus difficile serait d’apprendre à me sauver moi-même. En fait, je ne savais rien, sauf peut-être qu’il n’était pas comme les autres et que cette différence dérangeait dangereusement.

    Quelques minutes ont suffi à ce médecin pour ajouter Martin à la longue liste de ses patients. Il l’a regardé agir dans son bureau et l’a reconnu dans tout son malaise. Des tests ont suivi pour confirmer ce que lui et moi savions déjà. Alors que je croyais que, enfin, ma lutte pour comprendre ce qui animait mon fils était terminée, en fait, elle ne faisait que commencer, car mettre un nom sur une maladie ne l’efface pas et ne nous donne pas nécessairement l’antidote. Cette certitude venait tout au plus me prouver que ce n’était pas un manque d’expérience ou de patience de ma part qui était en cause. C’eût été tellement plus facile !

    J’ai appris, en ayant des enfants, ce que le verbe élever voulait vraiment dire : porter de bas en haut ; porter plus haut, rehausser. Si on s’arrête à cette dernière définition, elle est de loin la plus vraie de toutes. J’ai découvert qu’élever mes enfants me donnait l’occasion — quand je suis à la hauteur — de les ennoblir, de les rendre meilleurs.

    Plusieurs philosophes diront : « Un adulte heureux, c’est un enfant qui a été heureux. » Moi, j’irais plus loin ; je dirais qu’un adulte est heureux lorsqu’il a d’abord été réellement un enfant, qu’on lui en a donné la chance. Et être réellement un enfant, c’est avoir la possibilité de se développer dans l’harmonie et le respect de soi et des autres. Un enfant qui est laissé à lui-même, à tous ses caprices, sans balises ni encadrement, n’est pas à mon avis un enfant heureux. Et il est question ici de tous les enfants.

    Il faut comprendre que ce que sont nos enfants n’a pas à nous plaire. L’inverse s’applique aussi : ce que nous sommes n’a pas à leur plaire. En revanche, ce qu’ils font, ce que nous faisons tous, a une incidence directe sur les autres. C’est là que l’on peut agir. Nous portons tous la responsabilité d’avancer sans nuire aux autres et les enfants doivent le savoir ! Il n’existe aucun droit acquis sans cette responsabilité.

    Vivre avec des enfants atteints de TDAH, qui ne se moulent pas à l’ordre établi par la majorité, communément appelée la société, m’aura permis de m’arrêter et de m’interroger sur le bien-fondé des règles et des habitudes adoptées par cette même société. Plusieurs de ces règles ont passé le test, mais d’autres — et non les moindres — m’ont éveillée à une autre façon de penser. Grâce à mes enfants et aux trésors de créativité qu’ils m’ont obligée à déployer, je ne crains plus d’être minoritaire, de faire bande à part. Je me sens libre d’exprimer mes doutes et mes découvertes. Je me sens forte parce que je suis restée debout malgré la tempête.

    Pour atteindre la paix intérieure tant recherchée, on s’aperçoit qu’il faut accéder à un autre niveau de conscience, accepter ce qui est, tout en changeant ce qui peut l’être et en ayant une vue d’ensemble de la portée de nos actions, de notre vie. Et pour cela, Martin et Kristofer, je vous serai éternellement reconnaissante. C’est d’abord et avant tout à vous deux qu’est dédié ce livre.

    LA BIBITTE

    Les préjugés sont l’un des meilleurs trucs au monde pour alléger le travail, ils permettent de se faire une opinion sans avoir à vérifier les faits.

    – Anonyme

    Des bibittes, il y en a partout : dans les fleurs — belles et moins belles — au bord de l’eau, dans le poil des animaux, etc. Il y en a partout et on a le choix entre profiter de la fleur, de l’étendue d’eau, de l’animal ou… voir la bibitte.

    Lisez sans chercher la bibitte. Parce qu’il y en aura une, même deux ou trois, si vous le voulez. Tout comme l’insecte vient avec la fleur, il faut approcher ce témoignage comme un tout ; une fleur n’aura pas accompli sa destinée si elle ne donne pas refuge à l’insecte. Et même si je n’ai aucun pouvoir sur la motivation qui amènera le lecteur à lire cet ouvrage, je souhaite qu’il soit approché comme cette fleur que l’on admire pour soi parce qu’elle nous fait du bien.

    À ceux qui seraient gênés d’y trouver du réconfort ou une certaine sérénité, je vous encourage à relever la tête et à marcher en confiance avec moi. Le seul être humain à qui vous avez des comptes à rendre est vous-même, et vous méritez votre respect et votre amour.

    Ignorer la bibitte n’est pas une solution non plus. Il faut voir la fleur dans son ensemble ainsi que dans son rayonnement, et l’insecte en fait partie. Tant mieux si mon livre dérange. Il ne dérange pas pour rien ! Ne laissez passer aucun malaise ; profitez-en pour vous interroger, pour approfondir ce malaise. Allez au fond des choses ! Que votre rapport avec vous-même soit clair une bonne fois pour toutes. Après, celui avec votre enfant le sera tout autant.

    Je suis persuadée que tout passe par une meilleure connaissance de soi. De ce fait, la confiance qui naît de cette connaissance nous amène à faire des choix beaucoup plus harmonieux.

    Si vous êtes attiré par ce livre, que ce soit par son titre ou sa couverture, il y a quelque chose pour vous à l’intérieur. Prenez le temps de vérifier. Après sa lecture, si une seule phrase vous a touché, cet ouvrage aura atteint son but.

    De mon côté, j’y ai mis tout l’amour, toute l’attention et toute l’intégrité qui m’habitent afin de partager ce que je considère aujourd’hui comme l’une des plus fascinantes aventures de ma vie.

    Je l’ai écrit en toute simplicité, puissiez-vous le recevoir de la même façon.

    POUR VOUS SITUER

    Je souhaiterais que vous puissiez entendre ce livre. Vous sauriez, au timbre de ma voix, par mes intonations, que je suis spontanée et très sereine malgré le sérieux du sujet. Je voudrais tant que mon enthousiasme et mon positivisme traversent ces pages, en imprègnent chaque mot pour que vous en soyez bercé tout au long de votre lecture.

    Mais puisque vous ne pouvez m’entendre, peut-être ce petit jeu-questionnaire vous donnera-t-il le ton que je veux apporter à mes écrits.

    Vous voulez jouer avec moi ? Allons-y !

    À quoi ressemblerait le plus le résumé de vacances en famille ?

    Nous sommes arrivés à Ottawa :

    a) en avion ;

    b) en auto ;

    c) en maudit parce que fiston nous a tous énervés ;

    d) à la fin des vacances parce qu’on s’était perdus en route.

    On nous a souhaité la bienvenue avec :

    a) le tapis rouge ;

    b) un chocolat sur notre oreiller ;

    c) un drôle d’air parce que fiston grimpait déjà dans l’arbre du lobby ;

    d) la note d’hôtel.

    Notre première sortie en ville a été :

    a) couverte par tous les médias ;

    b) remplie d’agréables surprises ;

    c) gâchée par vous-savez-qui ;

    d) notre dernière, en fin de compte.

    Nous avons essayé un restaurant :

    a) qui n’acceptait que le jet set ;

    b) qui nous avait été chaudement recommandé par des amis ;

    c) en assoyant notre fils entre nous et en multipliant les excuses auprès du personnel et des autres clients ;

    d) mais, au dessert, des inspecteurs en hygiène sont arrivés pour fermer le restaurant.

    De retour à l’hôtel :

    a) on nous attendait pour une autre réception ;

    b) les enfants ont regardé les revues touristiques pendant que nous avons ouvert une bouteille de vin ;

    c) nous n’avions qu’une seule envie : repartir ;

    d) nous nous sommes rappelé que nous n’avions plus de chambre.

    De notre chambre :

    a) le balcon communiquait avec celui de Brad Pitt ;

    b) on pouvait voir la piscine et la mer ;

    c) on entendait les gens qui se plaignaient des nouveaux arrivants, en l’occurrence nous ;

    d) la vue devait être magnifique.

    On a bien hâte :

    a) d’aller flamber quelques centaines de dollars au casino ;

    b) de voir toutes les beautés de cette ville ;

    c) que fiston mue ;

    d) de voir si on retrouvera notre chemin.

    Au plaisir de vous revoir :

    a) la semaine prochaine à Hawaii ;

    b) tous en santé ;

    c) si on n’est pas devenus fous avant ;

    d) bientôt, on l’espère.

    Si vous avez répondu A à la plupart des questions, vous aimeriez peut-être remettre ce livre là où vous l’avez pris pour permettre à quelqu’un d’autre d’en bénéficier. Merci !

    Si la majorité des réponses sont de type B, au nom de toutes les familles qui ont répondu C, je vous envie et j’espère que vous savez la chance que vous avez de vivre une vie aussi merveilleusement ordinaire.

    Si vous avez répondu C à toutes les questions, ce livre est fait pour vous et je compatis. Toutefois, dites-vous qu’à se comparer, on se console. Vous auriez pu faire partie de ceux qui ont répondu D à toutes les questions !

    Je plaisante, bien sûr. Si seulement c’était aussi simple ! Sérieusement, ce petit jeu vous aura donné un très léger aperçu de la dynamique d’une famille ayant un enfant avec TDAH. Même si le contenu de ce livre est souvent humoristique, ce n’est pas par manque de sérieux ni par légèreté, mais bien pour avoir une approche moins lourde et une vision beaucoup moins sombre, le but étant de dédramatiser le tout afin de prendre le recul nécessaire pour agir dans le respect et le mieux-être de tous.

    Courage ! Et… bienvenue chez vous.

    1. La différence

    Mais où diable as-tu caché

    ton manuel d’entretien, petit ?

    Ils sont difficiles à cerner

    et nous sommes cernés d’essayer.

    – Francis Pelletier

    Il n’est pas comme les autres. Non, il n’est pas comme les autres, au même titre qu’un enfant non voyant ou paraplégique. Mais ne le définissons pas par ses faiblesses, il a aussi des forces, plus ou moins différentes de celles des autres. Il faut tenir compte de ce handicap, c’est vrai, mais il faut guider notre enfant en l’incitant à se servir de ses forces afin d’équilibrer le tout.

    Même s’il nous fait vaciller facilement entre le désir de l’aider et le besoin de nous en éloigner à la recherche d’une ambiance plus calme, il ne faut pas nous en culpabiliser. Nous avons également besoin de nous ressourcer. Je me suis souvent surprise à remarquer les bienfaits d’une journée de congé dans ma dynamique avec mes enfants. Et j’en avais plus besoin que mes amies, mères elles aussi ; c’était ma réalité.

    J’aime comparer l’enfant au vent que j’adore sentir sur moi, sur mon visage. Le vent est comme moi : changeant, animé, tantôt chaud et enivrant, tantôt froid et revigorant. Par contre, je suis frileuse. Je dois donc m’habiller chaudement pour ne pas gâcher mon plaisir. Avec les enfants, c’est pareil ! Ils m’attirent. J’ai envie de les bercer, de les aimer, de leur faire découvrir la vie. Mais je suis hypersensible ; je dois donc, surtout avec les enfants qu’on m’a confiés dans cette vie-ci, me protéger, m’équiper de moyens pour éviter qu’ils me rentrent dedans.

    L’enfant avec TDAH est un vent devenu tornade, élément incontrôlable qui peut changer de direction sans prévenir, contre lequel nous sommes parfois portés à lutter et qui laisse bien souvent désolation et incompréhension sur son passage. C’est cette différence entre le vent et la tornade qui nous force à chercher d’autres chemins, à en défricher de nouveaux, s’il le faut. Nous avons besoin de trouver une façon de communiquer et de comprendre cette différence.

    Daniel Kemp, dans son livre Les 12 lois de la pédagogie moderne, apporte à mon avis une nuance importante. Il prétend qu’il existe deux façons différentes d’être éduqué et instruit : apprendre et comprendre.

    Apprendre relève plus de la capacité de mémorisation, alors que comprendre ne demande pas autant de mémoire ni de concentration. Comprendre fait appel à l’intelligence. Un enfant qui comprend la nécessité d’être poli en toute circonstance aura une longueur d’avance sur un autre enfant qui, lui, se fiera à sa mémoire pour appliquer les formules de politesse.

    Par conséquent, un enfant qui a de la difficulté à mémoriser les choses n’est pas stupide ; il a tout simplement besoin que nous lui apprenions comment faire ou que nous lui fournissions une autre façon d’apprendre. Or, pour comprendre des choses, cet enfant a besoin de vivre des expériences. Essayons de lui en permettre un grand nombre qui ne sont pas dangereuses pour lui ou pour les autres, même si elles sortent du cadre habituel de l’éducation. Il doit être le plus libre possible d’expérimenter, mais nous devons être là s’il a besoin de notre aide, donc apprendre à l’observer de loin et le conseiller en cas de danger.

    Toutefois, il ne faut pas oublier que ces expériences ne doivent pas non plus être faites à nos dépens. Même s’il est sain d’accepter qu’il existe d’autres points de vue, d’autres façons de faire et que cet enfant nous force à nous questionner encore et encore sur nos habitudes de vie, c’est à nous de voir où tirer la ligne.

    Il n’est pas comme les autres. Et après ? Accepter cette simple vérité nous amène déjà de l’autre côté du désespoir, parce que, avec cette acceptation vient le lâcher-prise et, avec lui, la paix. Les journées ne sont pas plus tranquilles ou exemptes de défis de toutes sortes, mais nous ne sommes plus habités par cette obsession de rendre tout uniforme et semblable. Ainsi, bien des coups d’épée dans l’eau nous sont épargnés.

    Le jour où tout le monde acceptera la différence de l’autre, non comme une menace mais plutôt comme une chose naturelle remplie de mystères à découvrir, on verra poindre en chacun un respect nouveau pour sa propre essence et sa propre différence.

    DÉFICIT DE L’ATTENTION ET AUTISME

    La vie est un jeu qui cache toutes les réponses :

    pour les découvrir, il suffit de trouver les questions.

    – Anthony Robbins

    J’ai bien aimé le témoignage d’une mère à propos de son fils atteint d’autisme, paru dans une édition du mensuel Reader’s Digest. Tout d’abord, elle intitulait son récit : Mon petit garçon extraordinaire. Ça commençait bien ! Cette femme nous faisait découvrir son parcours, de la naissance de son fils en passant par les questionnements, le diagnostic, pour en arriver à l’acceptation et l’organisation de sa vie au quotidien.

    Je me retrouve, bien sûr, dans l’odyssée de cette mère et ça me ramène à mon propre cheminement. Ce qui m’a le plus intéressée dans cet article, c’est à quel point l’enfant atteint d’autisme ressemble à celui atteint d’un déficit de l’attention : d’abord dans l’intérêt quasi obsessionnel pour certaines choses, mais aussi dans le refus de changer d’activité, les cris qu’ils aiment pousser, l’hypersensibilité sensorielle (étiquettes de vêtements, sensation de chatouillement du tissu sur la peau, transpiration de la main qui tient un crayon), leur besoin d’aligner parfaitement les cartes à jouer ou une série d’objets devant eux, la violence qu’ils éprouvent lorsqu’ils sont trop entourés ou qu’il y a trop de bruit et, pour certains, leur manque d’aptitudes sociales-.

    Ces observations décrivent beaucoup plus le comportement de Kristofer. Quant à Martin, les traits se rapprochant de l’autisme se situaient plus sur le plan de l’introspection. Martin ne pleurait presque jamais ! Il avait élevé depuis sa naissance une espèce de muraille autour de lui qui empêchait le monde extérieur de l’atteindre. Comment dire… il était totalement déconnecté ! Et, sauf les rares moments où il avait besoin de quelque chose, nous sentions que nous ne représentions pas grand-chose pour lui. Les psychiatres et psychologues consultés n’ont jamais réussi à percer ce mur. Il ne s’est jamais livré… à personne. Combien de fois l’ai-je rejoint dans son lit le soir, alors qu’il dormait, pour parler à son âme et l’assurer de mon amour et de mon soutien, ce qui était devenu impossible pendant la journée passée à éteindre les feux (au sens propre comme au sens figuré) !

    Ces enfants sont, je l’ai souvent répété, dans leur monde, un monde fait de règles très différentes des nôtres. On dirait qu’ils rejettent la réalité dans laquelle nous vivons. Ils se protègent, peut-être par excès de sensibilité. J’ai juste envie de dire à chacun d’eux : « Viens ! Ensemble, on va essayer de comprendre le monde. Ensemble, on va tenter d’apporter nos propres nuances aux couleurs déjà existantes, parce que c’est ce monde qu’on a choisi et dans lequel on doit se réaliser. Tu n’es pas seul. Tu ne seras jamais seul. »

    Et je réalise que c’est beaucoup à moi que je parle…

    2. Au quotidien

    Au secours !

    Difficile de prendre mes problèmes un à la fois

    quand ils refusent de se mettre en ligne.

    – Anonyme

    L’hyperactivité est une maladie neurologique qui atteint tous ceux qui entrent en contact avec elle : les uns parce qu’ils souffrent d’une mauvaise fonction du système nerveux et les autres parce que les premiers leur tombent sur les nerfs !

    C’est curieux comme le comportement d’un enfant avec TDAH peut différer d’une situation à l’autre. Lorsqu’ils sont bien encadrés et avertis d’avance des comportements non acceptables, mes fils peuvent passer pour des anges lors de nos sorties. Mais que se passe-t-il en l’absence, si courte soit-elle, de surveillance parentale ? Voici ce que j’ai expérimenté avec mes deux enfants, Martin et Kristofer, et cela, après maints avertissements.

    Ils mettent le volume de la télé au maximum.

    Ils fouillent dans nos choses personnelles.

    Ils lancent des roches et autres objets (été comme hiver) dans la piscine.

    Ils mangent la nourriture réservée aux repas entre les repas.

    Ils lancent leurs vêtements dans les arbres (quand ce n’est pas le chat).

    Ils crient à tue-tête.

    Ils grimpent sur les meubles et sautent sur le dossier des fauteuils.

    Ils s’endorment très tard et se lèvent au petit matin (4 heures), si ce n’est la nuit.

    Vous voyez le genre ?

    La liste pourrait s’allonger, mais je vous ferai grâce de certains détails. Vous comprenez sûrement ce que je veux dire. Les experts ont tellement banalisé notre vécu au quotidien, à nous les parents, que je ressens comme une urgence de remettre les pendules à l’heure avec ces énoncés :

    Ces enfants sont intelligents, ce qui, bien sûr, ne les met pas à l’abri d’expériences. Très jeunes, ils savent ce qu’ils veulent porter. Leur vocabulaire est très étendu, rendant leurs plaidoyers des plus convaincants.

    Ils savent tout faire, mais refusent de le faire comme les autres. Chaque geste est accompagné d’un autre, celui-là inutile. Quand ils partent chercher quelque chose, ils se rendent très rarement au but et s’ils reviennent, ce sera les mains vides ou avec autre chose.

    Ils font dix choses à la fois parce qu’ils ne peuvent arrêter leurs pensées sur une seule. Ils s’éparpillent.

    Ces enfants pourraient être attardés, mais pour en avoir élevé deux, je dis qu’ils sont plutôt très futés. Dommage que cette intelligence ne serve pas les bonnes causes ! Ils voient le monde avec une sorte de lunettes que je me suis résignée à ne jamais trouver. Je sais qu’elles existent, mais je ne les ai jamais essayées, ce qui fait que j’ai pu dire, je ne sais combien de fois : « J’comprends pas ! »

    Cependant, essayer de comprendre, dans le feu de l’action, peut nous faire perdre notre temps. Il y a des comportements et des modes de pensée qui appellent une décision et un encadrement immédiats. Après… on essaie de comprendre. Pour mieux illustrer ce que je veux dire, je vais vous parler d’un chat que nous sommes allés chercher dans un refuge pour animaux. Dès notre retour à la maison, il inspectait les lieux et se dépêchait de faire tout de suite son territoire dans la litière et ensuite… ailleurs. Mais là n’est pas la question. Pendant plusieurs jours, il dépérissait, vomissant quoi que nous lui offrions. Bref, malgré nos câlins et les heures que j’ai passées à le bercer (oui, oui, à le bercer), il semblait se laisser mourir. Pourtant, son petit nez était tout rose et humide au refuge, signe qu’il était en santé. J’ai alors pensé à une légère dépression causée par le changement (non, ne riez pas !).

    Après plusieurs jours, comme je n’avais plus de ressources et que la patience n’a jamais été ma

    Enjoying the preview?
    Page 1 of 1